Archive pour le 19 mars, 2012

La traversée de la mer rouge et le cantique de Myriam

19 mars, 2012

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http://www.artbible.net/1T/Exo1401_Redsea_myriampsong/index_4.htm

Les sommets de l’abîme: L’aventure de votre âme – par Gary Chalom Cohen

19 mars, 2012

http://www.fr.chabad.org/library/article_cdo/aid/714712/jewish/Les-sommets-de-labme.htm

Les sommets de l’abîme

L’aventure de votre âme

par Gary Chalom Cohen

L’âme, affirme le Tanya1, est une « véritable partie du Divin supérieur  ».

A ce titre, son approche du divin est sans voile : elle le voit, l’entend, le perçoit de tous les sens de l’âme dont nos sens ne sont qu’une expression physique et, de toute évidence, une telle perception est source d’un plaisir de dimension divine.
Que l’âme descende en ce bas monde pour y animer un corps semble alors relever de l’absurde. Elle doit quitter son état de grâce pour s’investir dans la matière dont la grossièreté couvre toute notion de divinité. Et même si, à force d’étude et de prière, elle parvient à ressentir la grandeur de D.ieu dans les limites du corps qu’elle habite, ce sentiment restera insignifiant devant sa perception antérieure. Mais hélas, dans de nombreux cas, son ascension vers D.ieu est entravée par les péchés de l’homme qui la coupent de sa source.
Il est vrai que la mission qui lui est assignée est de la plus haute importance : il lui faut faire du monde une demeure pour D.ieu. Car seul l’homme, dont le corps est tourné vers la matière et dont l’âme procède de l’essence divine peut, par ses actions, révéler le caractère divin de notre univers. Mais pour important que soit le but de sa descente, que peut apporter celle-ci à la béatitude de l’âme dans son état premier ?
Au contraire, une telle mission peut être très dangereuse. En effet, dans son action, l’âme est confrontée au mal, qui s’exprime dans le mauvais penchant de l’homme et qui, dans son effort pour le détourner de D.ieu, peut impliquer l’âme et la souiller.
En fait, c’est précisément dans cette confrontation que l’âme trouvera la finalité de sa descente.
S’il est vrai que, dans son état premier, l’âme est proche de D.ieu et qu’elle peut contempler Sa splendeur, cette contemplation n’est jamais remise en question. Là où elle se trouve, aucune existence, aucun être ne peut voiler la présence divine. Et même si la perception et l’amour de l’âme pour le Créateur vont en grandissant, leur évolution reste limitée parce que jamais sujette à caution.
Plongée dans l’environnement hostile qu’est pour elle le monde physique, l’âme doit convaincre le corps de la grandeur du service divin. Elle ne peut plus se contenter d’une attitude contemplative, il lui faut agir, se dépasser, puiser dans les profondeurs de ses ressources pour apporter au corps des lueurs de divinité qui le transformeront peu à peu. Car le corps est le siège du mauvais penchant qu’elle devra tenir à distance pour qu’il ne l’éclabousse pas des fautes vers lesquelles il pousse inlassablement l’homme.
C’est dans cette lutte avec le mal que l’âme trouve la raison de sa descente dans le monde physique. Par elle, elle devra révéler des trésors de forces latentes, dissimulées au plus profond de son être grâce auxquelles, une fois sa mission terminée, elle éprouvera un ardent désir de revenir vers D.ieu, dotée de facultés de perception grandies par les épreuves.
La tradition hassidique compare ce processus à un animal sauvage poursuivant un homme qui, lors de cette poursuite, pourra courir à une vitesse bien supérieure à celle qu’il pourrait atteindre dans des conditions normales. Cette amplification de ses forces est due à la révélation d’un potentiel habituellement inexploité.
L’âme est aussi semblable à l’homme qui a fauté et qui, dans son repentir, éprouve un ardent désir de s’attacher à son Créateur, bien plus fort que celui qui n’a jamais péché. A son paroxysme, nous dit le Talmud2, la prise de conscience de ses fautes le place à un niveau qu’un juste, dans sa perfection, ne pourra jamais atteindre.
Un point reste cependant à éclaircir. Nous avons affirmé que l’âme avait du divin une révélation sans voile. Quelle est donc la signification d’une perception grandie lorsque l’âme retourne vers le Créateur ?
La réponse réside dans le caractère illimité de D.ieu. Etant l’Indéfini par essence, source de toute définition, nulle existence ne peut appréhender D.ieu Lui-même. Toute perception ne portera que sur un certain niveau de Sa révélation, toujours insignifiante devant l’illimité divin. De ce fait, quel que soit le niveau de révélation que l’âme peut avoir dans son état premier, celui-ci sera toujours surplombé d’un niveau supérieur du divin.
A la lumière de ces explications, nous pouvons maintenant mieux comprendre le sens des paroles de nos Sages3 : « Tu vis contre ton gré et tu meurs contre ton gré.  » On conçoit que l’homme meure contre son gré puisque son instinct naturel le pousse à vivre, mais en quoi vivrait-il contre son gré ?
Nos Sages veulent décrire ici deux attitudes de l’âme.
Lorsque celle-ci doit descendre animer un corps physique, elle montre une certaine réticence. Pourquoi quitter son univers paradisiaque pour s’investir dans un monde dans lequel tous les chemins sont a priori dangereux ? On la force alors à le faire contre son gré. Une fois dans le corps, elle prend conscience de la grandeur de sa mission et des bienfaits qu’elle peut lui procurer et veut rester dans un monde qu’on lui fait alors quitter contre son gré.
Ces deux attitudes sont en fait deux mouvements de l’âme fondateurs d’un comportement. De par son âme, l’homme peut ressentir à chaque instant un appel de son Créateur qui lui fait prendre conscience des limites de son être face à l’illimité divin. Cette aspiration vers le haut le pousserait à transcender la matérialité de son corps pour se fondre en l’absolu divin, si elle n’était pas accompagnée d’un profond désir d’accomplir son rôle d’intermédiaire entre l’univers et son Créateur.
De fait, ces deux mouvements de l’âme sont complémentaires car comment pourrions-nous mieux prouver notre attachement à D.ieu que par l’accomplissement enthousiaste de la mission qu’Il nous a confiée ?

SAINT GRÉGOIRE DE NAZIANZE, « AMOUREUX DE LA TRINITÉ » – Par le P. Cantalamessa

19 mars, 2012

http://www.zenit.org/article-30389?l=french

SAINT GRÉGOIRE DE NAZIANZE, « AMOUREUX DE LA TRINITÉ »

Par le P. Cantalamessa

Anita Bourdin
ROME, vendredi 16 mars 2012 (ZENIT.org) –  Saint Grégoire de Nazianze est un «  amoureux de la Trinité », fait observer le P. Raniero Cantalamessa, ofmcap., prédicateur de la Maison pontificale, qui a donné sa deuxième  prédication de carême ce vendredi 16 mars, en la chapelle Redemptoris Mater du Vatican,  en présence de Benoît XVI, et sur le thème : Grégoire de Nazianze  « maître de la foi dans la Trinité ».
Le P. Cantalamessa a en effet annoncé des prédications de carême à l’école des « Pères de l’Eglise » en tant que « maîtres de la foi ». Dans ses quatre prédications, il se propose de « redonner de la fraîcheur à notre « croire », grâce à un contact renouvelé avec les « géants de la foi du passé ». Ces prédications ont lieu à 9 h, le vendredi, les 9, 16, 23 et 30 mars (cf. « Documents » pour la traduction intégrale en français, par Isabelle Cousturié).
Le prédicateur précise son optique, qui n’est pas de chercher chez les Pères des recettes pour aujourd’hui, mais de se laisser vivifier par leur foi, de « redécouvrir, dans leur sillage, la richesse, la beauté et le bonheur de croire, de passer, comme dit Paul, « de foi en foi » (Rm 1,17), d’une foi crue à une foi vécue ». C’est important pour l’orthodoxie et pour l’évangélisation !
La révélation de la Trinité dans l’histoire
« Le géant sur les épaules duquel nous voulons nous jucher aujourd’hui est saint Grégoire de Nazianze, l’horizon que nous voulons scruter, avec lui, est la Trinité. Il est l’auteur de ce glorieux tableau qui montre le déploiement de la révélation de la Trinité dans l’histoire et la pédagogie de Dieu qui s’y révèle », a annoncé le prédicateur.
Et de préciser : « L’Ancien Testament, écrit, proclame ouvertement l’existence du Père et se met à annoncer, de manière voilée, celle du Fils; le Nouveau Testament proclame ouvertement le Fils et se met à révéler la divinité de l’Esprit Saint; maintenant, dans l’Eglise, l’Esprit nous accorde distinctement sa manifestation et l’on confesse la gloire de la bienheureuse Trinité. Dieu a dosé sa manifestation, l’adaptant aux époques et à la capacité de réception des hommes. »
Il réfute immédiatement un e objection : « Cette triple répartition n’a rien à voir avec la thèse attribuée à Joachim de Flore, des trois époques distinctes : celle du Père, dans l’Ancien Testament, celle du Fils dans le Nouveau et celle de l’Esprit dans l’Eglise. La différentiation de saint Grégoire entre dans l’ordre de la manifestation, non de l’ « être » ou de l’ « agir » des Trois Personnes, lesquels sont présents et œuvrent ensemble tout le temps ».
Deux concepts clefs
Il reconnaît à l’évêque de Nazianze le « mérite est d’avoir donné à l’orthodoxie trinitaire sa formulation parfaite, avec des phrases destinées à devenir patrimoine commun de la théologie », en introduisant la « distinction des deux concepts d’ousie et d’hypostase, de « substance » et de « personne », créant la base conceptuelle permanente par laquelle s’exprime la foi en la Trinité ».
Il y voit même « pour la pensée humaine, d’une des nouveautés les plus grandioses de la théologie chrétienne, qui a permis le développement moderne du concept de la personne comme relation ».
« Les orthodoxes, fait observer le P. Cantalamessa, l’appellent « le chantre de la Trinité ». » Et de fait c’était « un homme doté d’un cœur encore plus grand que son intelligence, un tempérament sensible jusqu’à l’excès, au point d’ailleurs de lui procurer pas mal de déceptions et de souffrances dans ses relations avec les autres, à commencer par son ami saint Basile ».
Ses poésies manifestent « son enthousiasme pour la Trinité », car « il utilise des expressions comme « ma Trinité », « la chère Trinité ». Grégoire est amoureux de la Trinité. »
Le prédicateur espère donc que saint Grégoire de Nazianze suscite chez ses auditeurs « un audacieux désir à propos de la Trinité: faire d’elle « notre » Trinité, la « chère » Trinité, la « bien aimée » Trinité. »
La « porte » de la sainte Trinité
Mais comment avoir accès à la sainte Trinité ? Il précise : « Une seule « porte » donne accès à la Trinité : Jésus-Christ. Par sa mort et sa résurrection, il a ouvert pour nous un nouveau chemin, un chemin vivant, pour entrer dans le saint des saints qui est la Trinité et il nous a laissé les moyens qui permettent de le suivre sur cette voie du retour. L’Eglise est le premier et le plus universel de ces moyens ».
Et « dans l’Eglise, l’Eucharistie est le moyen par excellence », car « la Messe est une action trinitaire du début jusqu’à la fin; elle s’ouvre au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit et se termine par la bénédiction du Père, du Fils et du Saint Esprit. Elle est l’offrande que Jésus, chef et corps mystique, fait de lui au Père dans l’Esprit Saint. Elle nous permet de pénétrer vraiment le cœur de la Trinité. »
Il voit dans la fameuse icône de l’hospitalité d’Abraham connue comme  « la Trinité de Roublev » « une synthèse figurative de la doctrine trinitaire des Cappadociens et en particulier de Grégoire de Nazianze » : « On y perçoit, à parts égales, un mélange de mouvement incessant, de quiétude surhumaine, de transcendance et condescendance. Le dogme de l’unité et de la trinité de Dieu est visible dans les trois personnages représentés de façon bien distincte, mais très ressemblants entre eux. Le cercle idéal qui les entoure met en lumière leur unité ; mais la disposition et le mouvement différents de chacun, proclament aussi leur distinction ».
La paix de la Trinité
« Saint Serge de Radonège, pour le monastère duquel était destinée l’icône, s’était distingué dans l’histoire russe pour avoir ramené l’unité parmi les chefs en désaccord entre eux et pour avoir favorisé la libération de la Russie des Tartares qui l’avaient envahie. Sa devise, que Roublev s’est efforcé d’interpréter avec l’icône, était celle-ci : « Vaincre l’odieuse discorde de ce monde  en contemplant la Très Sainte Trinité ». »
Mais il fait observer que « c’est la théologie latine » qui a développé, dans « tout son potentiel », la doctrine biblique de « l’inhabitation de toute la Trinité dans l’âme ». Il cite Pie XII, Jean de la Croix et Elisabeth de la Trinité qui « suggère une méthode simple pour traduire tout cela en programme de vie: « Tout mon exercice est de rentrer ‘au-dedans’ de moi et de me perdre dans ceux qui sont là ».
« Je vois en ceci une raison de plus, et parmi les plus profondes, pour évangéliser, conclut le prédicateur.