Archive pour le 16 mars, 2012

Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique ( Evangile de la IV dimanche de Carême b)

16 mars, 2012

Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son fils unique ( Evangile de la IV dimanche de Carême b) dans images sacrée trinitad

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PSAUME – 136 (137), 1 – 6 – texte et commentaires

16 mars, 2012

http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/commentaires-de-marie-noelle-thabut.html

PSAUME – 136 (137), 1 – 6

1Au bord des fleuves de Babylone 
 nous étions assis et nous pleurions,
 nous souvenant de Sion ;
2 aux saules des alentours 
 nous avions pendu nos harpes.
3 C’est là que nos vainqueurs 
 nous demandèrent des chansons, 
 et nos bourreaux, des airs joyeux :
 « Chantez-nous, disaient-ils, 
 quelque chant de Sion. »
4 Comment chanterions-nous 
 un chant du SEIGNEUR 
 sur une terre étrangère ?
5 Si je t’oublie, Jérusalem,
 que ma main droite m’oublie !
6 Je veux que ma langue 
 s’attache à mon palais 
 si je perds ton souvenir, 
 si je n’élève Jérusalem, 
 au sommet de ma joie.

Ce psaume parle au passé : c’est donc qu’on est de retour ; effectivement, après le retour de l’Exil à Babylone, on a pris l’habitude de célébrer chaque année une journée de deuil et de pénitence à la date anniversaire de la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor ; au cours d’une célébration pénitentielle, dans le Temple enfin reconstruit, on se souvient de cette période terrible : « Au bord des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion ». Tous les exilés du monde peuvent se reconnaître dans cette plainte ; les larmes du souvenir, d’abord, sur une terre étrangère ; les noms de la ville aimée, Sion, Jérusalem, reviennent à chaque strophe. Pire, cette « terre étrangère » est hostile, narquoise et le mal du pays se mêle à l’humiliation : « Nos vainqueurs nous demandèrent des chansons, et nos bourreaux, des airs joyeux : chantez-nous, disaient-ils, quelque chant de Sion. » L’un des grands plaisirs du vainqueur est parfois d’humilier les vaincus, on le sait bien : le chagrin même des victimes devient un spectacle pour la joie des bourreaux. Plus grave encore, ces chants de Sion, que les Babyloniens réclament, ce sont les psaumes des pèlerinages : ces chants qui ont accompagné tant de fois la marche fervente de tout un peuple vers le Temple de Jérusalem. Ce serait un véritable parjure de chanter ces chants-là devant des païens : « Comment chanterions-nous un chant du Seigneur sur une terre étrangère ? »
 Sion, Jérusalem, ce n’est pas seulement la mère-patrie : c’est d’abord et avant tout la Ville Sainte, la Ville de Dieu. C’est lui qui l’a choisie : David venait de conquérir la citadelle des Jébusites, avec l’intention d’y installer sa capitale ; choix militaire et politique, d’abord ; c’était sur une hauteur, la colline de Sion ; et il y a fait transporter l’Arche au cours d’une grande fête. Puis Dieu a fait dire à David, par le prophète Gad, d’acheter le champ d’Arauna le Jébusite, sur une autre colline, un peu plus au Nord ; et c’est là que, plus tard, Salomon construira le Temple. Quand on cite Sion ou Jérusalem, dans les psaumes, il ne s’agit pas d’une précision géographique, on vise l’ensemble de la ville, en tant qu’elle est le lieu de Dieu, le lieu qu’il a choisi pour habiter au milieu de son peuple, « Lui que les cieux des cieux ne peuvent contenir » comme disait Salomon (1 R 8, 27). Parce qu’elle est la ville de Dieu, Jérusalem ne peut rester dans l’oubli ; un jour ou l’autre, on en est sûrs, elle sera relevée de ses ruines. On ne doit pas, on ne peut pas oublier Jérusalem, parce qu’on sait que Dieu lui-même ne peut pas l’oublier : comment oublierait-il la promesse faite à Salomon ? « Cette Maison que tu as bâtie (dit Dieu), je l’ai consacrée afin d’y mettre mon Nom à jamais ; mes yeux et mon coeur y resteront toujours. » (1 R 9, 7).
 Et, dans les périodes difficiles, les prophètes alimentent cette espérance : « Sion disait : le SEIGNEUR m’a abandonnée, mon SEIGNEUR m’a oubliée! La femme oublie-t-elle son nourrisson, oublie-t-elle de montrer sa tendresse à l’enfant de sa chair ? Même si celles-là oubliaient, moi, je ne t’oublierai pas ! Voici que, sur mes paumes, je t’ai gravée, que tes murailles sont constamment sous ma vue. » (Isaïe 49, 14-16). Au passage, on peut noter que ces murailles, dont parle Isaïe (pendant l’Exil à Babylone), n’existent plus, elles ont été rasées. Et, justement, le prophète n’hésite pas à affirmer « elles sont constamment sous ma vue. »
 Car, pour les croyants, l’espérance est plus forte que tout ; le mot « souvenir » revient plusieurs fois dans le psaume : « Nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion … je veux que ma langue s’attache à mon palais, si je perds ton souvenir ». Ce souvenir comporte des regrets, bien sûr, mais il est aussi et surtout le souvenir des promesses de Dieu et c’est cette mémoire qui a permis de tenir debout jusqu’au jour du retour. (Comme un grand amour, ou une grande foi, donne la force de surmonter les pires épreuves). Il faut résolument oublier la catastrophe pour se tourner vers l’avenir : « Ne vous souvenez plus des premiers événements, ne ressassez plus les faits d’autrefois. Voici que, moi, dit Dieu, je vais faire du neuf, qui déjà bourgeonne ; ne le reconnaîtrez-vous pas ? » (Isaïe 43, 18-19).
 Les larmes que l’on verse sur les bords des fleuves de Babylone, ce sont aussi celles du remords ; il faut que Dieu nous sauve surtout de nous-mêmes. Parce que le pire ennemi de l’homme, c’est lui-même, qui prend sans cesse de fausses pistes. Ce psaume, nous l’avons dit, était chanté au cours d’une célébration pénitentielle ; car on sait bien que les malheurs passés ne sont pas le fruit du hasard : si les habitants de Jérusalem ont connu toutes les horreurs de la guerre, de la déportation, de l’Exil, des travaux forcés imposés par le vainqueur, ils savent qu’ils le doivent à leur conduite insensée, à leurs divisions intérieures, à leurs prétentions politiques… Il a suffi que Dieu les laisse suivre leurs mauvaises pentes. Mais, désormais, on se retourne vers lui, et Dieu promet un nouvel avenir. Dieu va faire revenir son peuple, Dieu va pardonner à son peuple.
 Et le destin futur de Jérusalem est bien plus beau que le passé ! Vous connaissez la prophétie très imagée de Baruch : « Jérusalem, quitte ta robe de souffrance et d’infortune et revêts pour toujours la belle parure de la gloire de Dieu. Couvre-toi du manteau de la justice, celle qui vient de Dieu, et mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Eternel ; car Dieu va montrer ta splendeur à toute la terre qui est sous le ciel ». Et Isaïe affirme que c’est là que se rassembleront toutes les nations quand viendra la fin de l’histoire humaine : « Le SEIGNEUR, le tout-puissant va donner, sur cette montagne, un festin pour tous les peuples, un festin de viandes grasses et de vins vieux, de viandes grasses succulentes et de vins vieux décantés. Il fera disparaître sur cette montagne le voile tendu sur tous les peuples, l’enduit plaqué sur toutes les nations. Il fera disparaître la mort pour toujours. Le SEIGNEUR Dieu essuiera les larmes sur tous les visages et dans tout le pays il enlèvera la honte de son peuple. Il l’a dit, lui, le SEIGNEUR. On dira ce jour-là : c’est lui notre Dieu, nous avons espéré en lui et il nous délivre. C’est le SEIGNEUR en qui nous avons espéré. Exultons, jubilons, puisqu’il nous sauve. » (Isaïe 25, 6).

4ème dimanche du Carême – Homélie

16 mars, 2012

http://preparonsdimanche.puiseralasource.org/?p=archives&annee=2005&lannee=B

4ème dimanche du Carême

(22/03/2009)

La première lecture et l’évangile ont en commun un même message fondamental : Quelles que soient les infidélités des hommes, la miséricorde de Dieu nous est acquise dans défaillance. Toute la Bible nous rappelle que Dieu a fait alliance avec les hommes d’une manière définitive. Il reste toujours fidèle à cette alliance et il attend de la part des hommes une fidélité qui soit à la mesure de la sienne.
Mais la lecture du livre des chroniques nous rappelle que nous sommes loin du compte : « Le peuple multipliait les infidélités… Ils firent ce qui est mal aux yeux du Seigneur. » A plusieurs reprises, le prophète Jérémie était intervenu pour rappeler la loi de Moïse. Il voyait son peuple au bord du précipice ; il a tout fait pour lui éviter la catastrophe. Mais le peuple n’a rien voulu entendre. Le plus grave c’est qu’il est retombé dans l’idolâtrie dans ce qu’elle a de pire, les sacrifices humains. Les commandements envers Dieu et envers les autres sont abandonnés.
Le prophète, très en colère contre cette situation, leur pose la question de la part de Dieu : « Est-ce bien moi qu’ils offensent ? N’est-ce pas plutôt eux-mêmes ? Et ils devraient en rougir… » Il veut faire comprendre à son peuple libéré par Dieu qu’il se fait esclave des faux dieux. Il est tombé dans des pratiques indignes d’hommes libres. Dès lors, le livre des Chroniques nous dit qu’il n’y eut « plus de remède à la colère grandissante de Dieu. » La suite, nous la connaissons. Israël a été envahi par des troupes étrangères et déporté en exil à Babylone. Le but de ce récit n’est pas d’abord de nous dire ce qui s’est passé ; il veut surtout nous rappeler que les hommes sont responsables de leur malheur quand ils ne mesurent pas les conséquences de leurs actes. Ils sont d’autant plus coupables qu’ils n’ont pas su entendre les mises en garde.
Cela vaut aussi pour nous aujourd’hui. Nous vivons dans un monde où le Dieu de l’alliance est souvent oublié. Nos idoles actuelles, nous les connaissons bien, c’est l’argent roi, la course au profit, le souci de paraître. Notre Dieu n’est-il pas en colère quand il voit ce que nous sommes en train de faire de notre planète ? Peut-il continuer à supporter toute cette violence, tous ces actes d’exclusion et de racisme qui empoisonnent notre monde ? A travers le petit, le pauvre et celui qui a faim, c’est notre Dieu qui est rejeté. En refusant d’ouvrir nos yeux, notre cœur et nos mains, nous créons notre propre malheur, tout comme le peuple d’Israël au temps de Jérémie.
Mais le texte des chroniques nous rappelle deux choses absolument capitales pour notre foi : Premièrement, Dieu reste toujours le « Dieu des pères » quelle que soit l’infidélité du peuple. Et il fera tout pour l’empêcher de tomber dans le précipice. Deuxièmement, quand le peuple est tombé dans le précipice, il trouvera toujours le moyen de l’en sortir car rien n’est impossible à Dieu. Il est toujours capable de venir nous chercher très loin et très bas.
Dans la seconde lecture, saint Paul nous annonce précisément cette bonne nouvelle : nous sommes sauvés dans le Christ. « Alors que nous étions morts à cause de nos fautes, il nous a donné sa vie avec le Christ. » Ce qu’il attend de nous en réponse à cet amour premier de Dieu, c’est la foi. Lui qui est riche en miséricorde ne cesse de vouloir tout réunir en Jésus Christ. Paul, qui est un grand missionnaire, a le souci d’annoncer cette bonne nouvelle à tous, juifs et païens. Le Seigneur attend de nous qu’elle soit répercutée dans le monde d’aujourd’hui, en particulier auprès de ceux qui sont loin de Dieu. Ils sont nombreux ceux qui vivent dans l’incroyance, la « mal croyance » ou l’indifférence. Nous ne sommes pas chargés de les amener à croire mais de dire, de témoigner de la foi et de l’espérance qui nous animent.
Dans l’évangile, Jésus nous parle de l’amour de Dieu pour sa création. Il aime d’un amour passionné tous les hommes, y compris ceux qui sont rebelles et infidèles à son alliance. Cet amour du Père va jusqu’au don de son Fils bien aimé. Son grand projet, c’est que le monde soit sauvé. Mais quand nous regardons ce monde dans lequel nous vivons, nous découvrons les guerres, les pollutions, les maladies, le chômage, la pauvreté sont des fléaux bien présents sur notre terre. Nous prions souvent pour en être délivrés. Mais nous oublions peut-être que nous avons été sauvés de grands dangers sans penser à rendre grâce. Notre Dieu nous donne les moyens de voir clair dans les moments difficiles, d’éviter les erreurs et nous sortir d’un mauvais pas.
L’important, nous dit Saint Jean c’est de tourner notre regard vers le Christ élevé en croix. Ce regard vers notre sauveur est un regard de foi et de confiance, un regard d’amour qui nous attache à lui. Voilà l’enjeu de notre carême : Lever les yeux vers le Seigneur alors que si souvent, nous regardons ailleurs, attirés par tout ce qui nous tente et nous aveugle.
Ce regard de foi nous évitera de céder au pessimisme. Dieu nous a tout donné pour que le monde soit sauvé. Mais il nous rappelle aussi qu’il ne nous sauvera pas sans nous. Il attend de nous que nous agissions selon la vérité, que nous luttions contre le mensonge et le mal pour que la Lumière de la Vie brille en nous et dans le monde. Comme nous le rappelle Saint Jean, nous sommes invités à venir à la Lumière. Chaque année, pendant le carême, des hommes, des femmes et des enfants s’efforcent de répondre à cet appel. Ils s’organisent en lien avec le CCFD pour aider les plus pauvres à sortir de leur misère et à se prendre en charge. Nous sommes loin du « grand jour », mais ces petites lumières percent la « nuit ». Là où semblait triompher l’échec et la condamnation, Dieu fait jaillir la Lumière et la Vie. Accueillons cette Lumière pour qu’elle rayonne en nous et autour de nous.
D’après diverses sources

 Jean Compazieu, prêtre de l’Aveyron ( 22/03/2009)