Archive pour le 15 mars, 2012
Virginité, noirceur et arrogance [sur: • Vierges noires. (Jean Paul II)]
15 mars, 2012http://www.lechampdumidrash.net/articles.php?lng=fr&pg=450
Virginité, noirceur et arrogance
Georges de la Tour : Madeleine à la veilleuse (1630-1635)
• Vierges noires. (Jean Paul II)
(images sur le site)
On a beaucoup parlé, du temps de Jean Paul II, de la Vierge noire de Czestochowa. Les Vierges noires sont des représentations étonnantes de la Vierge Marie qui tirent leur nom de leur couleur sombre, souvent limitée au visage et aux mains. La plupart d’entre elles se rencontrent dans le bassin méditerranéen avec une concentration importante dans le sud de la France où on en compte 180 sur les 400 à 500 vierges noires.
Selon l’Église catholique, il n’existe aucun fondement théologique à la couleur de ces Vierges. L’explication traditionnellement avancée, c’est que ces statues n’étaient pas noires à l’origine mais qu’elles le sont devenues à cause des dépôts de suie provenant des bougies votives. Cette théorie officielle est très séduisante et même progressiste (on ne nait pas noir, on le devient) mais elle n’explique pas pourquoi dans ce cas toutes les statues exposées aux suies ne sont pas devenues des Vierges Noires. Il semble qu’il faille adopter l’idée que ces statues étaient noires à l’origine. Mais pour quelle raison ? Le choix de cette couleur relevait sans doute d’une tradition orale ce qui rapproche ce choix d’un midrash. Marie représente le peuple juif dans ses deux états: la révolte et donc la noirceur des péchés, mais aussi la repentance (si miriam reconnaît ses péchés, adopte le vrai messie, en un mot si elle devient chrétienne). Or cette oscillation est celle du Cantique des Cantiques 1,5: je suis noire et belle (sheHora ani ve-nava).
Dans la polémique entre juifs et chrétiens ce thème de la noirceur a été très utilisé dès l’origine. Le Targum du Cantique des Cantiques par exemple établit un lien explicite entre noirceur et péchés: Quand le peuple d’Israe¨l fit le veau d’or, son visage s’obscurcit comme celui des fils de Kush (les Ethiopiens) qui habitent dans les tentes de Ke´dar. Il s’agit donc d’une couleur toute midrashique (vous ne la retrouverez pas dans la gamme Pantone). Cette couleur midrashique est rapprochée de la révolte. Cantique Rabba 1,34 commente le mot noire en le référant longuement à la révolte: NOIRE : sur les bords de la Mer Rouge, ainsi qu’il est écrit : Ils furent rebelles près de la mer, près de la Mer Rouge (Ps 106, 7) NOIRE : à Mara, ainsi qu’il est écrit : le peuple murmura contre Moïse, en disant : Que boirons-nous ? (ib. 24) etc.
Cette couleur est aussi associée à l’arrogance (à l’origine du péché) et au mépris (Ne me me´prisez pas a` cause de mon teint noir, le soleil m’a bru^le´e). Or on se souvient que Marie/Miriam méprisa la femme de Moïse qui était kushite (Ethiopienne). Il semble que ces passages ont été repris pour parler de rivalité entre juifs de souche et judéo-chrétiens d’origine païenne. En parallèle avec la rivalité entre Sara et sa servante Agar (une égyptienne selon le midrash). Ct R 1,40 se fait l’écho de cette polémique: R. Isaac ajouta : Une dame avait une servante éthiopienne. Celle-ci descendit avec son compagnon pour puiser de l’eau à la source. Elle dit à son compagnon : Demain mon maître va divorcer avec son épouse et m’épouser. Et l’autre de lui demander : pourquoi ? Elle lui répondit : il a vu que ses mains sont toutes sales. – Ô femme stupide, lui dit l’autre : pense à ce que tu dis. Il aime excessivement son épouse, et tu dis qu’il va la répudier parce qu’une fois il l’a vue les mains sales. Comment alors te supportera-t-il, toi qui es sale de partout et noire depuis ta naissance ! De même lorsque les autres peuples raillent Israël en disant : cette nation s’est dégradée elle-même, ainsi qu’il est écrit : ils échangèrent leur gloire pour l’image du bœuf mangeur d’herbe (Ps 106, 20), Israël leur répond : si nous, qui avons péché une seule fois, avons été autant punis, combien plus lourde sera votre punition ? Israël dit aussi aux Nations : Je vais vous dire à quoi on peut nous comparer : à un prince qui quitta sa ville pour le désert. Le soleil lui brûla le crâne de sorte que son visage en devint tout basané. Mais quand il revint chez lui, un peu d’eau et un brin de toilette lui firent retrouver son aspect. De même pour nous, le soleil des idoles peut nous avoir brûlés, mais vous, vous êtes basanés depuis le ventre de vos mères, vous avez servi des idoles dans le ventre de vos mères ; car, quand une femme est enceinte, elle entre dans le temple idolâtre et se prosterne devant l’idole et son enfant avec.
• Tours et cheveux
Toutes les Marie des Evangiles sont la même Miriam, sœur de Moïse, et figure de la révolte contre Dieu. Nous avons vu dans Un Etranger sur le toit, que lorsque Jésus guérit Marie de ses 7 démons, cela signifie qu’il vient au comble de l’Idolâtrie (sheva’= 7= satiété=comble) sauver les juifs et les païens. Il existe une autre élaboration dans les Evangiles autour de Marie de Magdala, devenue Marie-Madeleine. On a compris pourquoi Marie était mise en rapport avec des démons : il faut que les juifs soient à la fin des temps aussi idolâtres que les païens, sinon le messie ne peut arriver. Mais pourquoi faut-il que Marie soit aussi associée à une tour ? C’est d’abord que la tour est elle-même associée à la révolte (la tour de Babel) à l’arrogance et à la Hauteur. Marie sera donc de Magdala car migdal signifie Tour. Jérôme dans ses lettres parle de Marie-Madeleine en liaison avec une tour: Magdalena Turrita. Ouvrons un vieux Gaffiot : turritus, a, um : – 1 – muni de tours, garni de tours. – 2 – surmonté d’une tour – 3 – qui porte une tour (en parl. d’un éléphant). – 4 – qui porte une couronne crénelée. Exemples: Turrita dea (mater) : la déesse dont le front est couronné de tours (= Cybèle). – turrita corona, Luc. : coiffure en forme de tour. Curieusement la tour est associée à la coiffure dans un dictionnaire Latin. On sait par la numismatique romaine que les provinces sont souvent représentées par des femmes coiffées d’une tour. Par exemple, sur cette pièce de monnaie, on a une représentation de la ville d’Ephèse en Diane coiffée du Pollos en forme de tour. Notre dictionnaire connaît aussi un autre couvre-chef : le tutulus, i, m. : – 1 – bonnet de laine en forme de cône, porté par les flamines. – 2 – Varr. coiffure de femme, très élevée et de forme conique. Porter une tour sur la tête semble donc être chose banale dans le monde romain. Dans le monde grec, Purgophoros (qui porte une tour) se dit d’une dame à la coiffure élaborée. Il semble qu’il s’agisse ici d’un symbole de force et de sécurité. Le tutulus aurait un lien avec le terme tutus, a, um : part. passé de tueor. – 1 – défendu, garanti, en sûreté, à l’abri de. – 2 – sûr, où l’on est en sûreté, à quoi on peut se fier. – 3 – qui a l’esprit tranquille, qui n’a pas de crainte. – 4 – qui est sur ses gardes, craintif, prudent, circonspect, sage. Le midrash reprocherait donc au peuple juif de mettre sa confiance en des remparts et des tours plutôt qu’en Dieu. Isaïe, on l’a vu, reproche aux Judéennes leur arrogance:
Yahvé dit : Parce qu’elles font les fières, les filles de Sion, qu’elles vont le cou tendu et les yeux provocants, qu’elles vont à pas menus, en faisant sonner les anneaux de leurs pieds (Is 3, 16)
Dans la Bible on a souvent chanté les pharisiennes, mais ce n’est pas le cas dans ce passage d’Isaïe. Le châtiment de cette arrogance, apparaît dans le verset qui suit:
le Seigneur rendra galeux le crâne des filles de Sion, Yahvé dénudera leur front.
Ce que nous dit ce verset c’est que toute cette hauteur se terminera par une mise à nu, un dévoilement, une apocalypse (nigla) un rasage (galaH) et un exil (galut). Curieusement, notre dictionnaire latin nous indique que titulus, c’est aussi: 1- inscription, écriteau (au cou d’un esclave, d’un condamné), – 2 – affiche de vente. – 3 – titre (d’un livre), intitulé (d’un chapitre).
Les deux élaborations autour de Marie se rejoignent donc autour de l’arrogance comme péché capital des Juifs. Le Midrash juif tardif retournera en bloc ce type d’élaboration contre le christianisme. Jésus devient lui-même idolâtre: il se prosterne devant une brique. Il est lui-même arrogant car il contredit ses maîtres. Enfin sa mère devient une coiffeuse pour dames (megadelet sha’ar) ce qui peut s’entendre comme celle qui agrandit les cheveux ou bien comme celle qui agrandit la porte (la conversion des païens).
Date de création : 25/12/2009
Benoît XVI: « A l’école de la prière de Marie »
15 mars, 2012http://www.zenit.org/article-30370?l=french
AUDIENCE DU 14 MARS 2012 : CATÉCHÈSE DE BENOÎT XVI
« A l’école de la prière de Marie »
ROME, mercredi 14 mars 2012 (ZENIT.org) – « Marie nous enseigne la nécessité de la prière », explique Benoît XVI.
Le pape a en effet tenu l’audience générale ce mercredi matin, 14 mars, Place Saint-Pierre, en présence quelque 20.000 visiteurs d’Italie et du monde entier.
Benoît XVI a commencé une nouvelle série de catéchèses sur la prière dans les Actes des apôtres et les Lettres de saint Paul, centrant la méditation de ce jour sur la présence priante de Marie au milieu des apôtres.
Catéchèse de Benoît XVI en italien :
Chers frères et sœurs,
Avec la catéchèse d’aujourd’hui, je voudrais commencer à parler de la prière dans les Actes des apôtres et dans les Lettres de saint Paul. Saint Luc nous a transmis, comme nous le savons, un des quatre évangiles, consacré à la vie terrestre de Jésus, mais il nous a aussi laissé ce que l’on a défini comme le premier livre sur l’histoire de l’Eglise, c’est-à-dire les Actes des apôtres. Dans ces deux livres, un des éléments récurrents est justement la prière, celle de Jésus et celle de Marie, celle des disciples, des femmes et de la communauté chrétienne. Le cheminement initial de l’Eglise est rythmé avant tout par l’action de l’Esprit Saint, qui transforme les apôtres en témoins du Ressuscité jusqu’à l’effusion de leur sang, et par la rapide diffusion de la Parole de Dieu vers l’Orient et l’Occident. Mais, avant que l’annonce de l’Evangile ne se répande, Luc rapporte l’épisode de l’ascension du Ressuscité (cf. Ac 1, 6-9). Le Seigneur transmet à ses disciples le programme de leur existence vouée à l’évangélisation et leur dit : « Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit-Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8). A Jérusalem, les apôtres, qui ne sont plus que onze après la trahison de Judas Iscariote, sont réunis dans la maison pour prier, et c’est justement dans la prière qu’ils attendent le don promis par le Christ ressuscité, l’Esprit Saint.
Dans ce contexte de l’attente, entre l’Ascension et la Pentecôte, saint Luc mentionne pour la dernière fois Marie, la mère de Jésus, avec ses proches (Lc 1, 14). Il a consacré à Marie les débuts de son évangile, de l’annonce de l’ange à la naissance et à l’enfance du Fils de Dieu fait homme. C’est avec Marie que commence la vie terrestre de Jésus, et avec Marie aussi que commencent les premiers pas de l’Eglise ; dans ces deux moments, le climat est celui de l’écoute de Dieu, du recueillement. Je voudrais donc, aujourd’hui, m’arrêter à cette présence priante de la Vierge dans le groupe des disciples qui vont former la première Eglise naissante. Marie a suivi discrètement tout le chemin de son fils pendant sa vie publique jusqu’au pied de la croix, et elle continue encore à suivre, dans une prière silencieuse, le cheminement de l’Eglise. A l’annonciation, dans la maison de Nazareth, Marie reçoit l’ange de Dieu ; attentive à ses paroles, elle les accueille et répond au projet divin, manifestant sa pleine disponibilité : « Je suis la servante du Seigneur; qu’il m’advienne selon ta parole » (Lc 1,38).
C’est justement par son attitude intérieure d’écoute que Marie est capable de lire sa propre histoire, reconnaissant humblement que c’est le Seigneur qui agit. Lors de sa visite à sa cousine Elisabeth, elle exulte dans une prière de louange et de joie, de célébration de la grâce divine qui a comblé son cœur et sa vie, faisant d’elle la Mère du Seigneur (cf. Lc 1, 46-55). Louange, action de grâce, joie : dans le chant du Magnificat, Marie ne regarde plus seulement ce que Dieu a fait en elle, mais aussi ce qu’il a accompli et continue d’accomplir dans l’histoire. Saint Ambroise, dans un commentaire célèbre du Magnificat, invite à avoir le même esprit dans la prière, lorsqu’il écrit : « Que l’âme de Marie soit en chacun de vous pour qu’elle exalte le Seigneur ; que l’esprit de Marie soit en chacun de vous pour qu’il exulte en Dieu. » (Expositio Evangelii secundum Lucam 2, 26 : PL 15, 1561).
Au Cénacle aussi, à Jérusalem, dans « la chambre haute » où les disciples de Jésus « se tenaient habituellement » (Ac 1, 13) dans un climat d’écoute et de prière, Marie est présente, avant que les portes ne s’ouvrent en grand et qu’ils ne commencent à annoncer le Christ Seigneur à tous les peuples, enseignant à observer tout ce qu’il avait prescrit (cf. Mt 28, 19-20). De la maison de Nazareth à celle de Jérusalem, en passant par la croix où son fils lui confie l’apôtre Jean, les étapes du chemin de Marie sont marquées par sa capacité à conserver avec persévérance un climat de recueillement, pour méditer tous les événements dans le silence de son cœur, devant Dieu (cf. Lc 2, 19-51) et pour, dans sa méditation devant Dieu, comprendre la volonté de Dieu et devenir capable de l’accepter intérieurement. La présence de la Mère de Dieu avec les Onze, après l’Ascension, n’est pas alors une simple annotation historique d’un événement du passé, mais elle revêt une signification de grande valeur, parce qu’avec eux, Marie partage ce qu’il y a de plus précieux : le souvenir vivant de Jésus dans la prière ; elle partage cette mission de Jésus : conserver la mémoire de Jésus, et ainsi conserver sa présence.
La dernière mention de Marie dans les deux écrits de saint Luc est liée au jour du samedi : c’est le jour du repos de Dieu après la création, le jour du silence après la mort de Jésus et de l’attente de la résurrection. Et c’est dans cet épisode que s’enracine la tradition de vénérer la Vierge Marie le samedi. Entre l’ascension du Ressuscité et la première pentecôte chrétienne, les apôtres et l’Eglise se rassemblent avec Marie pour attendre avec elle le don de l’Esprit Saint, sans lequel on ne peut devenir des témoins. La Vierge Marie, qui l’a déjà reçu pour enfanter le Verbe incarné, partage avec toute l’Eglise l’attente de ce don pour que « le Christ soit formé » (Ga 4, 19) dans le cœur de tous les croyants. S’il n’y a pas d’Eglise sans Pentecôte, il n’y pas non plus de Pentecôte sans la Mère de Jésus, parce qu’elle a vécu de manière unique ce dont l’Eglise fait l’expérience chaque jour sous l’action de l’Esprit Saint. Saint Chromace d’Aquilée commente ainsi cette mention dans les Actes des apôtres : « L’Église se réunit dans la chambre haute avec Marie, qui fut la Mère de Jésus, et ses frères. Donc, on ne peut parler d’Église si Marie, la Mère du Seigneur, n’y est avec ses frères : car l’Église du Christ est là où l’on prêche que le Christ s’est incarné de la Vierge ; et l’on n’entend l’Evangile que là où prêchent les Apôtres, frères du Seigneur. » (Sermo 30, 1 : SC 164, 135).
Le concile Vatican II a voulu souligner de manière particulière ce lien qui se manifeste visiblement dans la prière commune de Marie avec les apôtres, dans le même lieu, dans l’attente de l’Esprit Saint. La constitution dogmatique Lumen Gentium affirme : « Mais Dieu ayant voulu que le mystère du salut des hommes ne se manifestât ouvertement qu’à l’heure où il répandrait l’Esprit promis par le Christ, on voit les Apôtres, avant le jour de Pentecôte, « persévérant d’un même cœur dans la prière avec quelques femmes dont Marie, Mère de Jésus, et avec ses frères » (Ac 1, 14) ; et l’on voit Marie appelant elle aussi de ses prières le don de l’Esprit qui, à l’Annonciation, l’avait déjà elle-même prise sous son ombre. » (n. 59). Le lieu privilégié de Marie est l’Eglise, où elle est « saluée comme un membre suréminent et absolument unique…, modèle et exemplaire admirables pour celle-ci dans la foi et dans la charité » (ibid., n. 53) ».
Vénérer la Mère de Jésus dans l’Eglise signifie alors apprendre d’elle à être une communauté qui prie : c’est un des traits essentiels de la première description de la communauté chrétienne qui se dessine dans les Actes des apôtres (cf. Ac 2, 42). Souvent la prière est dictée par des situations difficiles, des problèmes personnels qui portent à se tourner vers le Seigneur pour recevoir lumière, aide et réconfort. Marie invite à élargir les dimensions de la prière, à se tourner vers Dieu non seulement par nécessité ou pour soi-même, mais dans un élan unanime, persévérant, fidèle, avec un seul cœur et une seule âme (cf. Ac 4, 32).
Chers amis, la vie humaine traverse des phases qui sont des passages, souvent difficiles et exigeants, qui exigent des choix inéluctables, des renoncements et des sacrifices. La Mère de Jésus a été placée par le Seigneur à des moments décisifs de l’histoire du salut et elle a toujours su répondre avec une disponibilité totale, fruit d’un lien profond avec Dieu, mûri dans une prière assidue et intense. Entre le vendredi de la Passion et le dimanche de la Résurrection, le disciple bien-aimé lui a été confié, et avec lui toute la communauté des disciples (cf. Jn 19, 26). Entre l’Ascension et la Pentecôte, elle se trouve avec et dans l’Eglise en prière (cf. Ac 1, 14). Mère de Dieu et mère de l’Eglise, Marie exerce sa maternité jusqu’à la fin de l’histoire. Confions-lui tous les passages de notre existence personnelle et ecclésiale, y compris notre ultime passage. Marie nous enseigne la nécessité de la prière et nous montre que c’est seulement par un lien constant, intime, plein d’amour avec son fils que nous pourrons sortir de « chez nous », sortir de nous-mêmes, courageusement, pour aller jusqu’aux limites du monde annoncer partout le Seigneur Jésus, Sauveur du monde. Merci.
Catéchèse de Benoît XVI en français :
Chers frères et sœurs, nous commençons aujourd’hui à méditer sur la prière dans les Actes des Apôtres et dans les Lettres de Saint Paul. Dans son évangile et dans les Actes des Apôtres, saint Luc parle souvent de la prière de Jésus, de Marie, des femmes, des disciples et de la communauté. Marie est présente dans toute la vie terrestre de Jésus. Elle écoute et se recueille, méditant dans son cœur chaque événement de sa vie. Avec discrétion, elle accompagne son Fils et les premiers disciples. Elle est aussi présente à la naissance de l’Église. Sa prière est caractérisée par la louange, la joie et l’action de grâce pour les merveilles de Dieu dans l’histoire. Bien qu’ayant reçu l’Esprit Saint dans la génération du Verbe incarné, Marie a partagé avec les Apôtres et l’Église, l’attente du même Esprit, pour que « le Christ prenne forme » (cf. Ga 4,19) dans le cœur de chaque croyant. S’il n’y a pas d’Église sans Pentecôte, il n’y a pas non plus de Pentecôte sans la Mère de Jésus. Vénérer Marie signifie apprendre d’elle à être une communauté qui prie toujours. Chers amis, Marie invite à élargir notre prière et à ne pas prier seulement par nécessité ou pour soi-même. Mère de Dieu et Mère de l’Église, elle exerce cette maternité jusqu’à la fin de l’histoire. Confions-lui filialement chaque étape de notre existence personnelle et ecclésiale.
Salutation aux visiteurs de langue française :
Je salue avec joie les pèlerins francophones, en particulier l’Association des paralysés de France. Marie nous enseigne la nécessité de la prière. Seul un lien constant et plein d’amour avec son Fils, peut nous aider à l’annoncer partout comme le Sauveur du monde. Apprenons d’elle, durant ce Carême, à prier avec toute l’Église d’un seul cœur. Avec ma bénédiction !
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Traduction de Zenit, Hélène Ginabat