Mercredi des Cendres (22 février 2012)
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Mercredi des Cendres (22 février 2012)
Ce jour commence le Carême. Les textes de la Parole de Dieu nous orientent vers le Seigneur, dans un long chemin jusqu’à Pâques. L’Evangile du jour nous indique le sens de ce chemin : c’est une épreuve, une tentation. Mais c’est le Seigneur “ tendre et miséricordieux ” qui appelle et fait revenir à lui (première lecture), à partir du moment où nous disons comme le psalmiste : “ Contre toi, j’ai péché ” (Psaume). Alors, comme St Paul nous le conseille, “ Laissez-vous réconcilier avec Dieu ” (deuxième lecture)
• Joël 2,12-18
Aux Juifs pour qui c’était l’usage d’exprimer l’indignation ou la douleur en déchirant leurs vêtements, le prophète Joël conseille tout bonnement de déchirer plutôt leur cœur, c’est-à-dire de revenir à Dieu par une démarche intérieure (et non pas des rites extérieurs). À l’appui de ce conseil, il rappelle ce que de nombreux passages de la Bible énoncent : “ Revenez à moi… ! ” En effet, le plus grave, pour le prophète Joël, ce ne sont pas les menaces, les conflits, mais l’abandon du Seigneur. Et en même temps, le prophète sait que, malgré l’infidélité du peuple, le Seigneur l’aime et fait tout pour que son peuple revienne à lui. Derrière tout cela, il y a la théologie de l’Alliance : si le peuple revient vers le Seigneur, Dieu pourra revenir lui aussi. Il prend même l’initiative. La fin de ce passage du livre de Joël laisse présager une issue heureuse : Dieu “ s’est ému en faveur de son pays, il a eu pitié de son peuple ”… Dans la langue hébraïque, le verbe est plus fort et plus imagé : “ Dieu a été saisi aux entrailles ”. C’est très beau, car cela suggère que Dieu éprouve pour son peuple la même tendresse que celle d’une mère.
• Psaume 50
C’est un des rares psaumes qui soit à la fois situé (d’après son titre, il est attribué au roi David après son adultère avec Bethsabée) et universel : ce qu’il évoque concerne chaque homme à chaque époque. En effet, c’est la confession confiante d’un homme pécheur devant Dieu miséricordieux. Cet homme reconnaît son péché multiforme (péché, faute, offense), et en même temps croit en l’amour de Dieu capable de lui “ créer un cœur pur ”, de lui “ rendre la joie d’être sauvé ”. Dieu ne se détourne pas de qui revient vers lui. De fait, recréé par Dieu, soutenu par l’Esprit, l’homme pardonné peut témoigner de la miséricorde du Seigneur.
• Matthieu 6,1-6.16-18
Dans cet Évangile, Jésus commente les trois principales œuvres juives de piété : l’aumône, la prière et le jeûne, en insistant plus sur l’esprit que sur le faire.
Ainsi, il met en garde contre l’ostentation dans la pratique de l’aumône. Il peut être facile d’être généreux et d’aider les autres si nous éprouvons du plaisir à le faire, ou si nous portons le désir secret d’en obtenir aussi bien des marques de reconnaissance que la récompense céleste. Nous risquons alors de nous constituer les premiers bénéficiaires de notre propre générosité !
De même pour la prière, ce qui compte, ce n’est pas de multiplier les gestes extérieurs de la prière commune ou personnelle, mais bien à pénétrer toujours plus profond dans la solitude de notre maison, et dans le silence de nos cœurs, pour y rencontrer notre Père céleste qui nous y attend toujours.
Enfin, ce que dit Jésus du jeûne vaut de toute forme d’ascèse ou de pénitence. Dieu sait ce que nous faisons ou ne faisons pas, et c’est tout ce qui compte. Moins cela est connu des autres, mieux c’est.
Jésus invite donc ses disciples à agir, non pas en fonction de ce que les autres pensent ou disent, mais simplement en fonction du Père céleste.
Ce que Jésus proclame dans l’Évangile d’aujourd’hui c’est : “ Tenez-vous debout sur vos propres pieds ”. Et surtout : “ Tenez-vous debout devant votre Père. N’agissez pas pour être admirés; et n’estimez pas votre valeur personnelle à partir de ce que les gens pensent de vous. ” En bref, ces pratiques de piété, Jésus nous invite à les vivre en ce Carême, non comme des actes de compétition ou de bravoure, mais comme des chemins pour se laisser réconcilier par Dieu, comme l’écrivait St Paul.
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