« Un homme pauvre, méprisé » Ecclésiaste 9 :15

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« Un homme pauvre, méprisé » Ecclésiaste 9 :15

En lisant le livre de l’Ecclésiaste avec attention, on trouve cette expression qui revient souvent, et qui est comme la clé du livre : « sous le soleil ».
En effet, le Saint Esprit ne considère ici que ce qui est « sous le soleil ». Il ne regarde rien au-delà de cette vie, ni félicité, ni malheur éternel. Une fois, il mentionne le « shéol », le lieu où vont les âmes après la mort, pour dire qu’il n’y a plus ce qui fait l’occupation de l’homme sur la terre, mais ne dit rien de ce qu’on y trouve. Il ne regarde pas plus loin que ce qui est « sous le soleil ». Le péché étant là, tout y est gâté, tout y est « vanité et poursuite du vent » (Ecc 2 :26).
Mais aussi, « sous le soleil », au milieu d’une telle scène, l’Ecclésiaste, qui était un sage, a trouvé une sagesse qui a été grande pour lui. Il dit :
« J’ai vu aussi cette sagesse sous le soleil et elle a été grande pour moi : il y avait une petite ville, et peu d’hommes dedans ; et un grand roi vint contre elle, et l’investit, et bâtit contre elle de grandes terrasses ; or il s’y trouva un homme pauvre et sage, qui délivra la ville par sa sagesse ; mais personne ne se souvint de cet homme pauvre. Et j’ai dit : Mieux vaut la sagesse que la force ; mais la sagesse du pauvre est méprisée, et ses paroles ne sont pas écoutées. Les paroles des sages sont écoutées dans la tranquillité plus que le cri de celui qui gouverne parmi les sots. Mieux vaut la sagesse que les instruments de guerre, et un seul pécheur détruit beaucoup de bien » (Ecc 9 :13-18).
Sous le soleil, où tout est vanité, la sagesse s’est vue, non dans ce qui est grand, ni dans ce qui est riche, mais chez un pauvre homme dont la sagesse a été plus puissante que les instruments de guerre.
Qui est ce pauvre méprisé ? Quel est cet oublié duquel personne ne se souvient, et dont les paroles ne sont pas écoutées ? Ne cherchons pas la réponse hors de la bonne Parole de Dieu. C’est elle qui répond à toutes les questions qui peuvent monter au coeur d’un homme, et voici ce qu’elle nous dit :
« Mais nous prêchons Christ crucifié, aux juifs occasion de chute, aux nations folie, mais à ceux qui sont appelés, et juifs et grecs, Christ la puissance de Dieu, et la sagesse de Dieu ; parce que la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et que la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes » (1 Corinthiens 1 :23-25).
« Il n’a ni forme, ni éclat ; quand nous le voyons, il n’a point d’apparence en lui pour nous le faire désirer. Il est méprisé et délaissé des hommes, hommes de douleurs, et sachant ce que c’est que la langueur, et comme quelqu’un de qui on cache sa face ; il est méprisé, et nous n’avons eu pour lui aucune estime » (Esaïe 53 :2-3).
« Je suis devenu un étranger à mes frères et un inconnu aux fils de ma mère » (Psaume 69 :8).
« Mais moi je suis un ver, et non point un homme, l’opprobre des hommes, et le méprisé du peuple » (Psaume 22 :6).
« Et moi je suis affligé et pauvre » (Psaume 40 :17).
« Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, comment, étant riche, il a vécu dans la pauvreté pour vous, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis » (2 Corinthiens 8 :9).
Ces quelques passages, et bien d’autres, que c’est du Seigneur Jésus qu’il est ainsi parlé. Il est « le pauvre » , « l’oublié », « le méprisé ». Il est encore cela aujourd’hui. Que fait-on de Lui, et qui écoute ses paroles ? Pourtant, Il parle comme jamais homme n’a parlé (Jean 7 :46).
Maintenant que nous connaissons « l’homme pauvre », il nous sera facile de désigner la petite ville. Puisque le Seigneur s’est trouvé en elle, il est évident que c’est Jérusalem. Petite, si on la compare aux grandes cités de ce monde, mais combien importante, vu qu’elle est la ville du grand Roi des rois.
C’est près de cette ville, sur le Calvaire, que s’est livrée la plus terrible lutte qui ait jamais eut lieu dans l’histoire du monde. Satan, ce grand roi, celui qui « gouverne parmi les sots », avec sa puissance, tous ses artifices, avec tous ses agents, s’est mis en guerre contre cette ville pour s’opposer au règne de Christ. Gigantesque conflit entre les ténèbres et la lumière, entre le mal et le bien, entre Satan et Christ ! Et le « pauvre », abandonné de tous, a remporté la victoire sur la croix, a délivré la ville, et triomphé de Satan et de la mort !
Qui comprendra jamais l’importance d’une telle victoire ? Quelle bénédiction sera répandue, dans peu de temps, sur le monde entier, quand Jérusalem sera à la tête des nations, quand elle sera un sujet de louange sur la terre, quand les nations verront sa justice et les rois de la terre sa gloire en Christ?
En attendant, et jusqu’à maintenant, les paroles du « pauvre » ne sont écoutées que d’un petit nombre. C’est dans la tranquillité, dans le recueillement qu’on les entend. Sa voix se fait entendre partout : c’est la voix de la sagesse ; mais qui l’écoute ? Bienheureux celui qui le fait ; il y trouve la vie et y acquiert faveur de la part de l’Eternel. Mais celui qui pèche contre Lui « fait tort à son âme, et tous ceux qui le haïssent aiment la mort. Avec Lui sont les richesses, les honneurs, les biens éclatants et la justice … les vrais biens » (Proverbes 8 :16-36).
Mais, hélas ! beaucoup préfèrent écouter « le cri de celui qui gouverne parmi les sots » (Ecc 9 :17), la voix même de Satan, qui est bruyante, folle ; voix qui se fait entendre partout, qui elle aussi appelle. Les insensés l’écoutent et ils ne savent pas qu’il y va de leur vie, que ceux qu’elle convie sont « dans les profondeurs du shéol ! » (Proverbes 9 :18).
Mieux vaut la sagesse que toute la puissance de Satan. Et un seul pécheur détruit, pour lui-même ; beaucoup de bien, se prive de bien des richesses et des fruits de la victoire de « l’homme pauvre ».
Cher lecteur, avez-vous considéré que « sous le soleil » tout est vanité ? Que le péché et Satan ont tout gâté ? Que dans un tel lieu, la « Sagesse », qui est Christ, a remporté la victoire sur le pire ennemi de l’homme ? Malgré le mépris dont on le couvre, sa voix s’adresse encore à vous, et veut votre bonheur ; écoutez-la, et fermez vos oreilles à la voix de celui qui, après avoir tout gâté sous le soleil, veut encore vous priver des richesses et des bénédictions qui sont dans le ciel.
Oh ! écoutez la voix de Celui qui s’est appauvri pour vous enrichir !

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Extrait du « Salut de Dieu » année 1921

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