Archive pour le 13 février, 2012

Saints Cyrille et Méthode

13 février, 2012

Saints Cyrille et Méthode dans images sacrée

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Saints Cyrille, moine, et Méthode, évêque – Homélie

13 février, 2012

http://viechretienne.catholique.org/homelie/34512-saints-cyrille-moine-et-methode-eveque

Homélie

Saints Cyrille, moine, et Méthode, évêque

La fête de saints Cyrille et Méthode est l’occasion d’entendre à nouveau l’évangile de l’envoi en mission des 72 disciples. Nous n’avons certes pas tous pour mission de franchir les océans et les montagnes pour annoncer la Bonne Nouvelle, mais nous sommes tous concernés par cet envoi. En effet, ce n’est pas vers des personnes isolées, recluses dans quelque territoire inaccessible que Jésus envoie les 72 disciples, mais dans les villes, vers les maisonnées.
Il ne faut jamais être intimidé ou apeuré d’être envoyé au milieu des loups. Si Jésus fait de nous les messagers de paix, c’est d’abord pour nous faire connaître la joie qui est la sienne. Le champ où nous sommes appelés à moissonner est déjà mûr. D’autres ont porté le poids du jour pour semer et surveiller la croissance des épis. À ses disciples, le Seigneur réserve la joie des récoltes.
En ces jours décisifs pour la paix entre les nations, le Seigneur continue d’envoyer ses disciples, comme il envoya naguère les deux frères Cyrille et Méthode vers les peuples Slaves. Ces pays ne parlaient ni grec ni latin, mais ils ont appris de ces prédicateurs à louer Dieu dans leur langue maternelle. Redoublons donc de ferveur dans la prière, et laissons-nous conduire dans toutes les villes et les maisonnées où le Seigneur nous envoie. Il dépend de chacun de nous que la paix soit portée au cœur de tous les foyers, que le Nom de Dieu puisse être célébré dans toutes les langues.
Seigneur Jésus, apprends-nous à nous faire proches de ceux vers qui tu nous envoies, pour qu’ils découvrent que tu es Celui qui vient, celui qui se fait proche en toutes circonstances, celui qui apporte la paix véritable.

A LA RENCONTRE DE LA COMMUNAUTÉ MARONITE DE ROME

13 février, 2012

http://www.zenit.org/article-30125?l=french

A LA RENCONTRE DE LA COMMUNAUTÉ MARONITE DE ROME

Le Liban, pays du « vivre ensemble », par Mgr Tony Gibran

ROME, vendredi 10 février 2012 (ZENIT.org) – Le Liban est « un pays du dialogue et du « vivre ensemble » entre communautés et religions, dans un contexte régional et mondial où prévalent les incompréhensions, les fermetures et les affrontements », fait observer Mgr Tony Gibran.
Le pape Benoît XVI pourrait se rendre au Liban en septembre prochain, si les circonstances internationales le permettent. Ainsi, à l’occasion de la fête de saint Maron, le 9 février, qui a rassemblé, jeudi soir, la communauté maronite de Rome, Zenit a demandé à Mgr Tony Gibran de présenter cette communauté à ses lecteurs. Mgr Gibran est cor-épiscope et recteur du Collège pontifical maronite de Rome, official du tribunal de la Rote romaine, Procurateur du patriarcat maronite, et « curé-recteur » de l’église qui porte justement le nom de saint Maron.
Maron a vécu en ermite, au nord du Liban, dans la région actuelle d’Homs en Syrie, vers 423. Il mena une vie de pénitence, en cultivant une vie intérieure profonde. On construisit sur sa tombe un monastère célèbre, « Mar Maroun », qui devint un lieu de pèlerinage fréquenté et en quelque sorte la capitale religieuse des chrétiens de Syrie. Ils furent appelés pour cela « ceux de Maroun » ou « maronites ». A l’arrivée de l’islam, ils se réfugièrent dans les montagnes du Liban.
L’Église maronite compte actuellement dans le monde quelque deux millions de fidèles regroupés en un patriarcat rattaché à Rome. Le patriarche Béchara Raï a effectué une visite officielle en France l’an dernier. Zenit l’avait rencontré à Suresnes à cetet occasion (cf. Zenit du 11 septembre 2011).
Zenit – A Rome, comment se présente la communauté maronite?
Mgr Tony Gibran – Elle est en phase de croissance. C’est seulement récemment que l’on a créé une structure, une mission avec charge d’âmes, qui s’emploie à renforcer la cohésion de la communauté maronite de Rome. Le premier pas a été l’institution d’une paroisse maronite à Rome par le patriarche maronite, le cardinal émérite Sfeir. Un second pas a consisté dans l’établissement d’une mission avec charge d’âmes, par le vicariat de Rome, représenté par le Cardinal Vallini. Nous sommes une jeune communauté pleine d’enthousiasme et de volonté de nous faire entendre. Nous voulons que notre identité culturelle soit un signe manifeste du territoire sur lequel nous sommes. Notre paroisse a lancé beaucoup d’initiatives : catéchisme, chorale, cours de langue arabe pour enfants et adultes, pique-nique paroissial, dîners de bienfaisance, soutien spirituel hebdomadaire, bref, nous nous dépensons !
Une statue de saint Maron a été placée à Saint-Pierre: c’est un signe important?
Bien sûr. La statue de saint Maron a été placée dans une niche le long du périmètre extérieur de la basilique, et on peut dire qu’elle « soutient » la basilique Saint-Pierre avec les autres saints. Cela a été un signe important ; tout d’abord, cela a attiré l’attention du monde sur la présence chrétienne au Moyen-Orient, terre dans laquelle plongent les racines chrétiennes, où la semence de l’Evangile a été semée en premier ; ensuite cela a envoyé un signal aux millions de Maronites dispersés dans le monde, un message de communion fraternelle, un rappel de nos origines et de notre identité maronite.
Dans les rapports entre l’Eglise en occident et les Eglises d’Orient, les maronites ont une place spéciale: peuvent-ils jouer un rôle de pont?
En ce qui concerne l’œcuménisme, nous n’avons pas la prétention d’être des médiateurs, mais les témoins d’une foi sûre et inébranlable, la foi en l’Evangile du Christ, dans la fidélité au pape. Forts de ces deux aspects auxquels nous ne pouvons renoncer, nous nous efforçons d’entrer en dialogue avec nos frères qui ne sont pas en communion avec Rome. Il faut noter – et c’est un motif d’orgueil pour nous, maronites – que nous sommes la seule Eglise orientale qui n’ait jamais été séparée de Rome, nous avons toujours été en communion avec le Successeur de Pierre, depuis notre fondation.
Etant donné la culture arabe dans laquelle s’est inculturée la foi des maronites, peuvent-ils aussi être un pont pour le dialogue avec l’islam?
Plus qu’un pont, nous voulons être un exemple. L’exemple d’une vie pacifique vécue dans la concorde, le respect et la fraternité dans la diversité des confessions. Au Liban, terre maronite par excellence, 18 confessions religieuses vivent ensemble. Aujourd’hui, le Liban est un pays qui se vante d’être un « message » comme l’avait défini Jean-Paul II lors de sa visite en 1997. On le répète beaucoup aujourd’hui encore avec fierté, comme si c’était un slogan. Un message pour le Moyen-Orient et pour le monde entier. Parce que le Liban est – et pourrait l’être bien davantage – une terre de liberté, d’ouverture, de tolérance. Un pays du dialogue et du « vivre ensemble » entre communautés et religions, dans un contexte régional et mondial où prévalent les incompréhensions, les fermetures et les affrontements.

Propos recueillis par Anita Bourdin
Traduction de l’italien par Hélène Ginabat

14 Février: Saints Cyrille et Méthode

13 février, 2012

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20090617_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 17 juin 2009

Saints Cyrille et Méthode

Chers frères et sœurs,

Je voudrais parler aujourd’hui des saints Cyrille et Méthode, frères de sang et dans la foi, appelés apôtres des slaves. Cyrille naquit à Thessalonique, du magistrat de l’empire Léon en 826/827:  il était le plus jeune de sept enfants. Dans son enfance, il apprit la langue slave. A l’âge de quatorze ans, il fut envoyé à Constantinople pour y être éduqué et fut le compagnon du jeune empereur Michel iii. Au cours de ces années, il fut initié aux diverses matières universitaires, parmi lesquelles la dialectique, ayant comme maître Photios. Après avoir refusé un brillant mariage, il décida de recevoir les ordres sacrés et devint « bibliothécaire » auprès du Patriarcat. Peu après, désirant se retirer dans la solitude, il alla se cacher dans un monastère, mais il fut bientôt découvert et on lui confia l’enseignement des sciences sacrées et profanes, une fonction qu’il accomplit si bien qu’elle lui valut le surnom de « philosophe ». Entre-temps, son frère Michel (né aux alentours de 815), après une carrière administrative en Macédoine, abandonna le monde vers 850 pour se retirer dans la vie monastique sur le mont Olympe en Bithynie, où il reçut le nom de Méthode (le nom monastique devait commencer par la même lettre que le nom de baptême) et devint higoumène du monastère de Polychron.
Attiré par l’exemple de son frère, Cyrille aussi décida de quitter l’enseignement et de se rendre sur le mont Olympe pour méditer et prier. Quelques années plus tard, cependant (vers 861), le gouvernement impérial le chargea d’une mission auprès des khazars de la Mer d’Azov, qui demandèrent que leur soit envoyé un homme de lettres qui sache dialoguer avec les juifs et les sarrasins. Cyrille, accompagné de son frère Méthode, s’arrêta longuement en Crimée, où il apprit l’hébreu. Là, il rechercha également le corps du Pape Clément i, qui y avait été exilé. Il trouva sa tombe, et lorsque son frère reprit le chemin du retour, il porta avec lui les précieuses reliques. Arrivés à Constantinople, les deux frères furent envoyés en Moravie par l’empereur Michel iii, auquel le prince moldave Ratislav avait adressé une requête précise:  « Notre peuple – lui avait-il dit – depuis qu’il a rejeté le paganisme, observe la loi chrétienne; mais nous n’avons pas de maître qui soit en mesure de nous expliquer la véritable foi dans notre langue ». La mission connut très vite un succès insolite. En traduisant la liturgie dans la langue slave, les deux frères gagnèrent une grande sympathie auprès du peuple.
Toutefois, cela suscita à leur égard l’hostilité du clergé franc, qui était arrivé précédemment en Moravie et qui considérait le territoire comme appartenant à sa juridiction ecclésiale. Pour se justifier, en 867, les deux frères se rendirent à Rome. Au cours du voyage, ils s’arrêtèrent à Venise, où eut lieu une discussion animée avec les défenseurs de ce que l’on appelait l’ »hérésie trilingue »:  ceux-ci considéraient qu’il n’y avait que trois langues dans lesquelles on pouvait licitement louer Dieu:  l’hébreu, le grec et le latin. Bien sûr, les deux frères s’opposèrent à cela avec force. A Rome, Cyrille et Méthode furent reçus par le Pape Adrien ii, qui alla à leur rencontre en procession, pour accueillir dignement les reliques de saint Clément. Le Pape avait également compris la grande importance de leur mission exceptionnelle. A partir du milieu du premier millénaire, en effet, les slaves s’étaient installés en très grand nombre sur ces territoires placés entre les deux parties de l’Empire romain, orientale et occidentale, qui étaient déjà en tension entre elles. Le Pape comprit que les peuples slaves auraient pu jouer le rôle de pont, contribuant ainsi à maintenir l’union entre les chrétiens de l’une et l’autre partie de l’Empire. Il n’hésita donc pas à approuver la mission des deux Frères dans la Grande Moravie, en acceptant l’usage de la langue slave dans la liturgie. Les livres slaves furent déposés sur l’autel de Sainte-Marie de Phatmé (Sainte-Marie-Majeure) et la liturgie en langue slave fut célébrée dans les Basiliques Saint-Pierre, Saint-André, Saint-Paul.
Malheureusement, à Rome, Cyrille tomba gravement malade. Sentant la mort s’approcher, il voulut se consacrer entièrement à Dieu comme moine dans l’un des monastères grecs de la Ville (probablement près de Sainte-Praxède) et prit le nom monastique de Cyrille (son nom de baptême était Constantin). Il pria ensuite avec insistance son frère Méthode, qui entre-temps avait été consacré évêque, de ne pas abandonner la mission en Moravie et de retourner parmi ces populations. Il s’adressa à Dieu à travers cette invocation:  « Seigneur, mon Dieu…, exauce ma prière et conserve dans la fidélité le troupeau auquel tu m’avais envoyé… Libère-les de l’hérésie des trois langues, rassemble-les tous dans l’unité, et rends le peuple que tu as choisi concorde dans la véritable foi et dans la droite confession ». Il mourut le 14 février 869.
Fidèle à l’engagement pris avec son frère, Méthode revint en 870 en Moravie et en Pannonie (aujourd’hui la Hongrie), où il retrouva à nouveau la violente aversion des missionnaires francs qui l’emprisonnèrent. Il ne perdit pas courage et lorsqu’il fut libéré en 873, il se prodigua activement dans l’organisation de l’Eglise, en suivant la formation d’un groupe de disciples. Ce fut grâce à eux si la crise qui se déchaîna à la mort de Méthode, qui eut lieu le 6 avril 885, put être surmontée:  persécutés et mis en prison, certains de ces disciples furent vendus comme esclaves et conduits à Venise, où ils furent rachetés par un fonctionnaire constantinopolitain, qui leur permit de repartir dans les pays des slaves balkaniques. Accueillis en Bulgarie, ils purent poursuivre la mission commencée par Méthode, en diffusant l’Evangile dans la « terre de la Rus’ ». Dieu, dans sa mystérieuse providence, utilisait ainsi la persécution pour sauver l’œuvre des saints frères. De cette dernière, il reste également la documentation littéraire. Il suffit de penser à des œuvres telles que l’Evangéliaire (épisodes liturgiques du Nouveau Testament), le Psautier, différents textes liturgiques en langue slave, auxquels travaillèrent les deux frères. Après la mort de Cyrille, on doit à Méthode et à ses disciples, entre autres, la traduction de toute l’Ecriture Sainte, le Nomocanon et le Livre des Pères.

Voulant à présent résumer brièvement le profil spirituel des deux frères, on doit tout d’abord remarquer la passion avec laquelle Cyrille aborda les écrits de saint Grégoire de Nazianze, apprenant à son école la valeur de la langue dans la transmission de la Révélation. Saint Grégoire avait exprimé le désir que le Christ parle à travers lui:  « Je suis le serviteur du Verbe, c’est pourquoi je me mets au service de la Parole ». Voulant imiter Grégoire dans ce service, Cyrille demanda au Christ de vouloir parler en slave à travers lui. Il introduit son œuvre de traduction par l’invocation solennelle:  « Ecoutez, ô vous tous les peuples slaves, écoutez la Parole qui vint de Dieu, la Parole qui nourrit les âmes, la Parole qui conduit à la connaissance de Dieu ». En réalité, déjà quelques années avant que le prince de Moravie ne demande à l’empereur Michel iii l’envoi de missionnaires dans sa terre, il semble que Cyrille et son frère Méthode, entourés d’un groupe de disciples, travaillaient au projet de recueillir les dogmes chrétiens dans des livres écrits en langue slave. Apparut alors clairement l’exigence de nouveaux signes graphiques, plus proches de la langue parlée:  c’est ainsi que naquit l’alphabet glagolithique qui, modifié par la suite, fut ensuite désigné sous le nom de « cyrillique » en l’honneur de son inspirateur. Ce fut un événement décisif pour le développement de la civilisation slave en général. Cyrille et Méthode étaient convaincus que chaque peuple ne pouvait pas considérer avoir pleinement reçu la Révélation tant qu’il ne l’avait pas entendue dans sa propre langue et lue dans les caractères propres à son alphabet.
C’est à Méthode que revient le mérite d’avoir fait en sorte que l’œuvre entreprise avec son frère ne soit pas brusquement interrompue. Alors que Cyrille, le « Philosophe », avait tendance à la contemplation, il était plutôt porté vers la vie active. C’est grâce à cela qu’il put établir les présupposés de l’affirmation successive de ce que nous pourrions appeler l’ »idée cyrillo-méthodienne »:  celle-ci accompagna les peuples slaves pendant les diverses périodes historiques, favorisant le développement culturel, national et religieux. C’est ce que reconnaissait déjà le Pape Pie xi dans la Lettre apostolique Quod Sanctum Cyrillum, dans laquelle il qualifiait les deux frères:  « fils de l’Orient, byzantins de patrie, grecs d’origine, romains par leur mission, slaves par leurs fruits apostoliques » (AAS 19 [1927] 93-96). Le rôle historique qu’ils jouèrent a ensuite été officiellement proclamé par le Pape Jean-Paul ii qui, dans la Lettre apostolique Egregiae virtutis viri, les a déclarés copatrons de l’Europe avec saint Benoît (AAS 73 [1981] 258-262). En effet, Cyrille et Méthode constituent un exemple classique de ce que l’on indique aujourd’hui par le terme d’ »inculturation »:  chaque peuple doit introduire dans sa propre culture le message révélé et en exprimer la vérité salvifique avec le langage qui lui est propre. Cela suppose un travail de « traduction » très exigeant, car il demande l’identification de termes adaptés pour reproposer, sans la trahir, la richesse de la Parole révélée. Les deux saints Frères ont laissé de cela un témoignage significatif au plus haut point, vers lequel l’Eglise se tourne aujourd’hui aussi, pour en tirer son inspiration et son orientation.