Archive pour le 10 février, 2012
Homélie du 6e dimanche ordinaire B
10 février, 2012http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/
Homélie du 6e dimanche ordinaire B
Lv 13, 1-2 , 45-46 ; 1 Co 10, 31-11, 1 ; Mc 1, 40-45
Il y a quelques semaines, jeunes et moins jeunes se sont mobilisés dans notre pays pour se faire, très modestement mais efficacement, des émules du Père Damien pour relever le défi de la lèpre et œuvrer à sa suppression. Le P. Damien, ce saint missionnaire de chez nous, bientôt canonisé, a rendu espoir aux lépreux, d'abord parce qu'il a cru en eux, en leur dignité, en les aidant aussi à transformer leur pourrissoir, qui tenait du cimetière et du cloaque, en un jardin fleuri aux maisonnettes pimpantes. Et il en a payé le prix. Symbole fort de l'exclusion depuis des millénaires, le lépreux est l'intouchable. Dans nos pays, on n'en rencontre plus, mais il y a de nombreux exclus qui, sans être malades de la lèpre ni contagieux, sont pratiquement considérés et traités comme des pestiférés. Chacun peut donc se demander : Qui sont pour moi les exclus, les intouchables d'aujourd'hui ? Quelle est mon attitude à leur égard ? Comment les traitons-nous dans la société et dans l'Eglise ? Les textes bibliques proclamés ce dimanche peuvent nous aider, car ils ne traitent pas uniquement des victimes du bacille de Hansen, responsable de la lèpre, mais des impuretés et lèpres sociales ou religieuses qui provoquent la marginalisation. Et l'impur guéri par Jésus a surtout été guéri de l'exclusion qui l'avait écarté du Temple, de la communauté religieuse, et de la société tout court. Depuis les temps immémoriaux, les peuples ont été très marqués par les angoisses du pur et de l'impur et tentés constamment de lier maladie et péché. D'où ces traditions archaïques, que l'on retrouve encore dans la loi de Moïse, avec des interdictions concernant certaines nourritures, certains contacts, certaines circonstances de la vie, qui rendent impur. Et qui est impur n'a plus accès à Dieu, n'a plus accès au sacré. Il est exclu du culte, exclu de la communauté religieuse et de la société civile, reclus dans la totale solitude physique et psychologique. Dès lors, pour faire disparaître l'impureté et retrouver un état de "pureté", l'impur devait accomplir des rites d'ablution et de purification. Ce qui signifiait en même temps sa guérison et permettait sa réintégration. Ainsi, dans la Bible, on trouve la liste des animaux purs et des animaux impurs, l'impureté de l'accouchement, les impuretés liées à tous les phénomènes sexuels qui touchent à la génération et au mystère de la fécondité. Il y a aussi la lèpre des vêtements et des cuirs, quand on y trouve des taches blanchâtres. La lèpre des maisons, si des moisissures abîment un mur. L'impureté de la lèpre, évidemment. Mais, à l'époque, on appelait "lèpre" toutes les affections de la peau, sans distinction. Tout cela laisse des traces dans les mentalités. Quand on a pris conscience de l'épidémie du sida, on a entendu certains croyants déclarer qu'il s'agissait là d'une punition, voire d'une vengeance de Dieu pour ceux qui avaient péché. Eux ou leurs parents, selon l'expression biblique. Et l'impureté liée à l'accouchement a même conservé des traces, jusqu'il y a peu, dans la célébration chrétienne des relevailles, même si elles étaient célébrées dans un autre esprit. Mais quelle fut l'attitude de Jésus ? Lui, un Juif fidèle, respectueux de la loi de Moïse, qui n'était pas venu pour l'abolir mais l'accomplir ? La page d'évangile de ce jour commence par deux transgressions de la loi. Le lépreux n'avait pas le droit de se trouver là et encore moins de s'approcher des bien-portants. Et Jésus n'avait pas le droit de se laisser approcher par un impur et encore moins de le toucher. Jésus va donc braver les interdits sociaux et les interdits religieux, en les interprétant selon l'esprit et non pas selon la lettre. Comme Paul le fera plus tard à propos des viandes pures et impures, par exemple. Face aux exclus, Jésus ne s'enfuit pas. Il exprime sa compassion. Il enfreint même la loi de Moïse et devient lui-même légalement contaminé, rituellement impur, et donc excommunié. Le voilà en guerre ouverte avec les autorités religieuses les plus traditionalistes. Il ne méprise pas la loi pour autant. Il envoie d'ailleurs l'intouchable au prêtre, car c'est lui qui doit assurer la reconnaissance officielle de la purification et permettre la réinsertion de l'exclu dans la communauté. Jésus ne repousse pas. Il tend la main. Il détruit les frontières au lieu d'en établir. Mais il n'y a pas que des lois qui peuvent exclure. Nous pouvons, par exemple, être tellement persuadés de posséder toute la vérité, notamment en matière de foi et de morale, que nous serons tentés d'exclure, sans même les écouter, ceux qui présentent peut-être tout simplement un autre aspect de la vérité. D'ailleurs, au temps de Jésus, les lépreux n'étaient pas les seules victimes de l'exclusion, des mises à l'écart et des rejets. Il y avait les publicains et les pécheurs, les Samaritains, qui sont des étrangers et même des schismatiques, les païens, parce qu'ils n'adoraient pas le seul vrai Dieu d'Israël. François d'Assise avait compris ce drame fondamental de l'exclusion. Un jour qu'il pénétrait dans une maladrerie, "asile de toutes les douleurs humaines", il réunit les malheureux qui s'y trouvaient pour leur demander pardon de les avoir si souvent méprisés. Quant aux lépreux, il les appelait "frères chrétiens", pour bien montrer qu'il les traitait en égaux et en membres honorables de la famille du Christ. Nous avons aussi aujourd'hui nos catégories d'exclus et de boucs émissaires. Le différent fait toujours peur. Il y a tant de rejets faciles, spontanés, quasi naturels que nous pratiquons chaque jour. L'essentiel de ce jour n'est pas le récit d'un miracle, mais le témoignage d'un signe, la proclamation d'un message. Ce que le Christ attend de tous ses disciples, c'est "qu'ils brisent, comme lui, les barrières de la méfiance, de la peur et du conformisme, pour tendre la main" vers leurs semblables, déshérités ou méprisés. La suite, c'est nous qui l'écrirons sur le terrain de la vie quotidienne. Y a-t-il pour l'Eglise un moyen plus efficace de devenir aux yeux du monde un signe plus crédible du Christ, que d'entrer en relation avec les personnes et les communautés en danger ?
P. Fabien Deleclos, franciscain (T)
1925 - 2008
CATÉCHÈSE DE BENOÎT XVI : AUDIENCE DU 8 FÉVRIER 2012
10 février, 2012http://www.zenit.org/article-30106?l=french
CATÉCHÈSE DE BENOÎT XVI : AUDIENCE DU 8 FÉVRIER 2012
Au coeur des ténèbres, Dieu est présent
ROME, mercredi 8 février 2012 (ZENIT.org) – « Au cœur des ténèbres, Dieu est présent », affirme Benoît XVI.
Benoît XVI a continué son cycle de catéchèses sur la prière et a centré sa méditation sur la prière de Jésus face à la mort lors de l’audience générale de ce mercredi 8 février, en la salle Paul VI du Vatican.
Partant du cri de Jésus sur la croix « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », le pape a expliqué qu’en portant dans le cœur de Dieu le cri de l’humanité souffrante, le Christ a l’assurance que sa prière sera exaucée : ce sera la résurrection. De même, a-t-il dit, lorsque le chrétien est confronté « à l’aujourd’hui de la souffrance », il se trouve aussi devant « l’aujourd’hui de la résurrection ».
A la fin de l’audience, le pape a lancé un appel en faveur des victimes des intempéries en Europe.
Voici notre traduction du texte de la catéchèse de Benoît XVI en italien :
Chers frères et sœurs,
Je voudrais réfléchir aujourd’hui avec vous sur la prière de Jésus au moment de sa mort imminente, en m’arrêtant sur ce que nous racontent saint Marc et saint Matthieu. Les deux évangélistes rapportent la prière de Jésus mourant sur la croix, non seulement en langue grecque, dans laquelle sont écrits leurs récits, mais aussi, en raison de l’importance de ces paroles, dans un mélange d’hébreu et d’araméen. Ils nous ont ainsi transmis non seulement le contenu, mais jusqu’au son même de cette prière sur les lèvres de Jésus : nous entendons réellement les paroles de Jésus, telles qu’il les a dites. En même temps, ils nous ont décrit le comportement de ceux qui étaient présents lors de la crucifixion, qui n’ont pas compris – ou n’ont pas voulu comprendre – cette prière.
Comme nous l’avons entendu, voici ce qu’écrit saint Marc : « Quand ce fut la sixième heure, l’obscurité se fit sur la terre entière jusqu’à la neuvième heure. Et à la neuvième heure Jésus clama en un grand cri : « Élôï, Élôï, lema sabachthani « , ce qui se traduit : » Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mc 15, 34). Dans la structure du récit, la prière, le cri de Jésus, s’élève au sommet de ces trois heures de ténèbres qui, depuis midi jusqu’à trois heures de l’après-midi, tombèrent sur toute la terre. Ces trois heures d’obscurité sont, elles-mêmes, la continuité d’un autre laps de temps, de trois heures aussi, qui a commencé avec la crucifixion de Jésus. En effet, Llévangéliste Marc, nous informe que « c’était la troisième heure quand ils le crucifièrent » (Mc 15, 25). A partir des indications horaires données par le récit, les six heures de Jésus sur la croix sont articulées en deux parties chronologiquement équivalentes.
Dans les trois premières heures, de neuf heures à midi, se succèdent les moqueries de différents groupes de personnes qui affichent leur scepticisme, affirment ne pas croire. Saint Marc écrit : « Pareillement les grands prêtres se gaussaient entre eux avec les scribes » (Mc 15, 31) ; « Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l’outrageaient » (Mc 15, 32). Dans les trois heures qui suivent, l’évangéliste parle seulement des ténèbres qui ont recouvert toute la terre ; seule l’obscurité occupe toute la scène sans aucune référence à des mouvements ou à des paroles des personnages. Alors que Jésus s’approche de plus en plus de la mort, il n’y a plus que l’obscurité qui tombe « sur toute la terre ». Le cosmos lui-même participe à cet événement : l’obscurité enveloppe les personnes et les choses mais, même en cet instant de ténèbres, Dieu est présent, il n’abandonne pas. Dans la tradition biblique, l’obscurité a un double sens : c’est le signe de la présence et de l’action du mal, mais c’est aussi celui d’une mystérieuse présence et action de Dieu, capable de vaincre toutes les ténèbres. Dans le livre de l’Exode, par exemple, nous lisons : « Le Seigneur dit à Moïse : “Je vais venir à toi dans l’épaisseur de la nuée” » (Ex 19, 9) ; et encore : « Le peuple se tint à distance et Moïse s’approcha de la nuée obscure où était Dieu » (Ex 20, 21). Et dans les discours du Deutéronome, Moïse raconte : « La montagne était embrasée jusqu’en plein ciel, un ciel obscurci de nuages ténébreux et retentissants » (Dt 4, 11) ; « Lorsque vous eûtes entendu cette voix sortir des ténèbres, tandis que la montagne était en feu » (Dt 5, 23). Dans la scène de la crucifixion de Jésus, les ténèbres enveloppent la terre et ce sont des ténèbres de mort dans lesquelles le Fils de Dieu s’immerge pour porter la vie, par son acte d’amour.
Revenons au récit de saint Marc : devant les insultes des différents groupes de personnes, devant l’obscurité qui recouvre tout, au moment où il se trouve face à la mort, Jésus montre, par le cri de sa prière, que même sous le poids de la souffrance et de la mort, alors qu’il semble que Dieu l’ait abandonné et soit absent, il a la pleine certitude de la proximité du Père, qui approuve cet acte d’amour suprême, de don total de lui-même. Pourtant, on n’entend pas, comme dans d’autres passages, la voix d’en haut. En lisant les évangiles, on s’aperçoit qu’à d’autres moments importants de sa vie terrestre, Jésus avait entendu la voix rassurante de Dieu qui accompagnait les signes de la présence du Père et qui manifestait son approbation pour son chemin d’amour. Par exemple, dans l’épisode qui suit le baptême dans le Jourdain, lorsque les cieux se déchirent, on avait entendu la parole du Père : « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute ma faveur » (Mc 1, 11). Lors de la transfiguration, ensuite, une parole était venue de la nuée : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le !» (Mc 9, 7). En revanche, à l’approche de la mort du Crucifié, le silence s’installe, les voix se taisent, mais le regard d’amour du Père reste fixé sur le don d’amour du Fils.
Mais quel est le sens de la prière de Jésus, de ce cri qu’il lance vers le Père : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », est-ce un doute sur sa mission, sur la présence du Père ? Les paroles que Jésus adresse au Père sont le début du psaume 22, dans lequel le psalmiste exprime à Dieu la tension qu’il vit entre le sentiment d’être laissé seul et la certitude de la présence de Dieu parmi son peuple. Le psalmiste prie ainsi : « Mon Dieu, le jour j’appelle et tu ne réponds pas, la nuit, point de silence pour moi. Et toi, le Saint, qui habites les louanges d’Israël ! » (Ps 22, 3-4). Le psalmiste parle d’un « cri » pour exprimer toute la souffrance de sa prière devant Dieu qui est apparemment absent : dans les moments d’angoisse, la prière devient un cri.
Et c’est aussi ce qui se passe dans notre relation avec le Seigneur : dans les situations plus difficiles et douloureuses, quand il semble que Dieu n’entende pas, nous ne devons pas craindre de lui confier tout le poids qui pèse sur notre cœur, nous ne devons pas avoir peur de lui crier notre souffrance, nous devons être convaincus que Dieu est proche, même si, apparemment, il se tait.
En répétant, sur la croix, les paroles du psaume : « Elôï, Elôï, lema sabachthani ? » – « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27, 46), en criant les paroles du psalmiste, Jésus prie au moment du refus ultime des hommes, au moment de l’abandon ; il prie mais, avec le psaume, dans la conscience de la présence de Dieu le Père, même en cette heure où il ressent le drame humain de la mort. Mais nous pouvons nous demander alors : comment est-ce possible qu’un Dieu aussi puissant n’intervienne pas pour arracher son Fils à cette épreuve terrible? Il est important de comprendre que la prière de Jésus n’est pas le cri de désespoir de quelqu’un qui va vers la mort, ni le cri de celui qui se sait abandonné. Jésus, à ce moment-là, fait sien tout le psaume 22, le psaume du peuple d’Israël qui souffre ; de cette façon, il prend sur lui non seulement la peine de son peuple, mais aussi celle de tous les hommes qui souffrent, oppressés par le mal, et en même temps, il porte tout cela dans le cœur de Dieu lui-même, avec l’assurance que son cri sera exaucé à la résurrection : « Le cri dans l’extrême tourment est, en même temps, certitude de la réponse divine, certitude du salut – non seulement pour Jésus lui-même, mais pour les « multitudes » » (Jésus de Nazareth II, 245). Cette prière de Jésus contient la confiance et l’abandon extrêmes dans les mains de Dieu, même lorsqu’il semble absent, même lorsqu’il semble se taire, selon un dessein qui nous est incompréhensible. Dans le Catéchisme de l’Eglise catholique, nous lisons ceci : « Mais dans l’amour rédempteur qui l’unissait toujours au Père, il nous a assumés dans l’égarement de notre péché par rapport à Dieu au point de pouvoir dire en notre nom sur la croix : » Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné » » (CEC n° 603). Il souffre en communion avec nous et pour nous, et sa souffrance découle de l’amour et porte déjà en elle la rédemption, la victoire de l’amour.
Les personnes présentes au pied de la croix de Jésus ne parviennent pas à comprendre et elles pensent que son cri est une supplication adressée à Elie. Dans une scène mouvementée, elles cherchent à le désaltérer pour prolonger sa vie et vérifier si Elie va véritablement venir à son secours, mais un grand cri met fin à la vie terrestre de Jésus et à leur désir. En ce moment extrême, Jésus laisse son cœur exprimer sa douleur, mais il laisse jaillir, en même temps, son sens de la présence du Père et son consentement à son dessein de salut pour l’humanité. Nous aussi, nous nous trouvons sans cesse confrontés à l’« aujourd’hui » de la souffrance, du silence de Dieu – nous l’exprimons si souvent dans notre prière – mais nous nous trouvons aussi face à l’« aujourd’hui » de la résurrection, de la réponse de Dieu qui a pris sur lui nos souffrances, pour les porter avec nous et nous donner la ferme espérance qu’elles seront vaincues (Encyclique Spe salvi, 35-40).
Cher amis, dans la prière, apportons à Dieu nos croix quotidiennes, avec la certitude qu’il est présent et qu’il nous écoute. Le cri de Jésus nous rappelle combien, dans notre prière, nous devons dépasser les barrières de notre « moi » et de nos problèmes et nous ouvrir aux besoins et aux souffrances des autres. La prière de Jésus mourant sur la croix nous enseigne à prier avec amour pour tant de frères et sœurs qui sentent le poids de la vie quotidienne, qui vivent des moments difficiles, qui sont dans l’épreuve, qui n’entendent même pas une parole de réconfort ; apportons tout cela au cœur de Dieu, pour que eux aussi puissent sentir l’amour de Dieu qui ne nous abandonne jamais. Merci.
Synthèse en français de la catéchèse:
Chers frères et sœurs, les derniers moments de Jésus sont rapportés par les évangiles en grec mais aussi en hébreu et en araméen. Ils ont ainsi voulu transmettre jusqu’au son la prière de Jésus. Le drame de sa mort se déroule en deux phases. Durant les trois premières heures, Jésus est soumis à la dérision et au scepticisme de ceux qui ne croient pas. Puis, les ténèbres envahissent la terre. Le cosmos participe à cet événement. Dans la tradition biblique, l’obscurité peut signifier à la fois la présence et l’action du Mal et aussi la présence mystérieuse de Dieu. Ainsi, Moïse monte vers ‘la nuée obscure où était Dieu’ (Ex, 20,21). A la crucifixion de Jésus, les ténèbres sont le signe de la mort dans laquelle descend le Fils de Dieu pour porter la vie, par cet acte d’amour. Devant les insultes des hommes, devant l’obscurité qui recouvre tout, portant le poids de la souffrance où semble être l’absence de Dieu, Jésus a la certitude de la proximité du Père, même s’il n’entend pas de voix venue d’‘en-haut’. Dans le silence, le regard d’amour du Père reste fixé sur le don d’amour du Fils. Jésus fait sien le cri du psalmiste, le cri d’Israël qui souffre, prenant ainsi sur Lui la détresse de tous les hommes. Il la porte dans le cœur de Dieu, certain de la réponse divine, certain du salut, non seulement pour Lui-même, mais pour ‘une multitude’. Et nous aussi, face à l’aujourd’hui de la souffrance, nous sommes face à l’aujourd’hui de la Résurrection !
A la fin de l’audience, le Saint-Père a salué les pèlerins de langue française
Je salue les pèlerins francophones présents, particulièrement les paroissiens de Paris ainsi que les collégiens et les lycéens. Soyez sûrs de la présence et de l’amour de Dieu dans nos vies. Il écoute nos cris et répond à notre prière par l’espérance qui a surgi de la victoire de Jésus sur la mort et le mal. Je vous bénis de grand cœur !
Benoît XVI a aussi lancé, en italien, cet appel pour les victimes du mauvais temps :
Chers frères et sœurs,
Ces dernières semaines, une vague de froid et de gel s’est abattue sur certaines régions d’Europe, causant des préjudices importants et des dommages considérables, comme nous le savons bien. Je désire manifester ma proximité aux populations touchées par la violence des intempéries et je vous invite à prier pour les victimes et pour leurs proches. J’encourage en même temps toute forme de solidarité afin que soient secourues généreusement les personnes éprouvées par ces événements si tragiques.
© Libreria Editrice Vaticana 2012
Traduction de Zenit, par Hélène Ginabat