Qu’est-ce que le Midrash ?
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Qu’est-ce que le Midrash ?
Une exégèse particulière
Le Midrash use de paraboles, d’allégories, de métaphores, de jeux de mots à base de glissements phoniques Le Midrash est une méthode d’exégèse du texte biblique. Midrash (pl. Midrashim) signifie en hébreu « qui vient du drash ». La racine drash signifie « exiger », au sens second, « rechercher ». Toutefois, il s’agit d’une exégèse très particulière qui use de paraboles, d’allégories, de métaphores, de jeux de mots à base de glissements phoniques (y compris entre hébreu, araméen, grec, voire latin), sémantiques, allusifs, de concordances témuriques (permutation des jeux de voyelles) et guématriques (à partir du calcul de la valeur numérique des mots)… et qui finit par produire des textes fort éloignés du texte biblique commenté. Le Midrash a recours beaucoup plus au domaine de la Aggada (domaine narratif) que de la Halakha (domaine légal). Ce qui fait que son style est parfois qualifié « d’improvisation poétique1 ». Pour comprendre les Aggadot, « il faut penser à l’élément de jeu et de licence poétique qui intervient chez un narrateur, réateur ou artiste2 ». Le rabbin utiliserait le texte comme prétexte à « un discours édifiant ou apologétique, en choisissant la forme propre à surprendre et à capter l’attention de l’auditoire3 ». Cependant, le Midrash constitue tout de même une analyse de texte rigoureuse. Les rabbanim, qui connaissaient le texte biblique par cœur et considéraient son unité comme fondamentale. Ils avaient dressé des listes d’apparition de chaque mot qui leur permettait d’établir des concordances entre les différentes apparitions de ces mots, mais également des événements, des thèmes… Ainsi, il leur semblait évident qu’il y a un lien entre l’ouverture de la mer Rouge à la sortie d’Egypte et l’ouverture du Jourdain à l’entrée en terre d’Israël. Selon Bernard Maruani, ce serait « faire preuve de beaucoup trop de servilité à l’égard de la lettre de l’Ecriture-de la trame d’un récit particulier ou de la chronologie » que de ne pas vouloir analyser ces concordances. C’est ainsi que le Midrash se permet de faire intervenir Job à la cour du Pharaon, de faire apparaître la Torah avant la création du monde ou le messie avant Adam, par exemple.
Le Midrash Rabbah
Il existe divers recueils de Midrashim sont publiés. Le plus important se nomme Midrash Rabbah ou Midrash
Ha Gadol, (de Rabba qui signifie Commentaire, Rabboth au pluriel),qui compte un grand nombre de volumes. D’autres recueils comprennent la Peschita (Divisions pour les Fêtes), Mekhilta (Traités), Sifra (Livre), et Sifre (Livres). Le Midrash Rabbah rassemble une collection d’écrits périphériques au Talmud, ordonnés selon le plan du Tanakh : les Parashiot sont commentées dans l’ordre, les unes après les autres, verset par verset, et parfois mot à mot. Le Midrash Rabbah se distingue par le grand nombre de Aggadot qu’il contient.
Sources et auteurs Les sources du Midrash remontent la plupart du temps à l’époque des Amoraim (200 – 500 de notre ère). Pour une partie de ces sources (Mechilta, Sifra, et Sifre), on peut les suivre jusqu’aux Tannaim (de -400 à + 200). Toutefois, la rédaction des midrashim s’étend sur une période d’environ 1200 ans et les compilateurs en sont, le plus souvent, anonymes
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1 Bernard Maruani, Midrash Rabba, Tome 1, La genèse, Verdier, 1988, p15.
2 Aggadah, in Encyclopedia Judaica, New York 1972.
3 Bernard Maruani, op.cit.
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