Archive pour le 21 janvier, 2012
Homélie 3e dimanche ordinaire B – 22 janvier 2012
21 janvier, 2012http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/
Homélie 3e dimanche ordinaire B – 22 janvier 2012
Jon 3, 1-5, 10 ; 1 Co 7, 29-31 ; Mc 1, 14-20
Savez-vous que l’Irak correspond grosso modo à la Mésopotamie des temps bibliques. Au nord, à une centaine de kilomètres de la frontière turque, la grande ville de Mossoul est bâtie sur la rive droite du Tigre. De l’autre côté du fleuve, se trouve la ville de Ninive, qui a gardé très longtemps le titre de capitale des païens, que lui avait donné le peuple d’Israël.
C’est d’elle dont parle le livre de Jonas, qui nous raconte, non pas un combat du genre « tempête du désert », mais un combat missionnaire et spirituel, dont l’enseignement est d’une étonnante actualité. Il peut illustrer non seulement l’évangile d’aujourd’hui, mais aussi s’inscrire dans le cadre de la Semaine de prière pour l’Unité, en y ajoutant le dialogue interreligieux.
Le message de la liturgie de ce jour peut se résumer dans les trois invitations de Jésus : Convertissez-vous… Croyez à la Bonne Nouvelle… Venez derrière moi. Autrement dit : La Parole de Dieu annonce, mobilise et envoie. Elle nous fait changer de conduite. Elle nous réoriente constamment vers les seuls biens véritables et essentiels. Elle guérit aussi, et même ressuscite.
Malheureusement, on considère encore très souvent que l’appel des premiers disciples ne concerne que l’appel à la vocation sacerdotale ou religieuse. Dès lors, on pousse un soupir de soulagement… Ce n’est pas à nous que ce discours s’adresse. Or, c’est oublier que nous avons tous et chacun à être et constamment à devenir vraiment des disciples, des apôtres. Tout chrétien est appelé, non pas à applaudir le Christ, mais à l’écouter, le suivre et l’imiter. Non pas seulement à proclamer ou chanter sa foi en lui, son credo, mais devenir comme lui annonceur et témoin de l’Evangile. La simple appartenance n’est donc qu’une fausse assurance. Une fausse sécurité. Une illusion.
La première lecture nous a précisément montré à la fois le danger pour les croyants de sombrer dans la torpeur et la sécurité des certitudes et de l’efficacité des rites. Et par le fait même, la nécessité de se laisser constamment réveiller par l’appel à la conversion. Non pas seulement la conversion des mœurs, mais la conversion des idées, des croyances, des jugements.
L’histoire de Jonas est comparable à une fable de La Fontaine ou à une parabole du Nouveau Testament. Il ne s’agit pas d’une histoire vraie, mais d’un récit didactique sous une forme humoristique. Ce qui permet d’offrir un enseignement très important sans heurter les auditeurs directement concernés.
Jonas représente le peuple des croyants. Mais des croyants qui se prennent un peu pour des enfants uniques. Leur Dieu est à eux seuls. Ils sont donc fiers de leur privilège, rassurés d’être du bon côté de la barrière. Intimement persuadés d’être possesseurs de la vérité tout entière sur Dieu et sur toute chose. Comme si Dieu était prisonnier des idées que l’on se fait de lui !
C’est donc un Dieu qui est bien de leur côté, sur lequel ils peuvent toujours compter. Un Dieu qui pardonne. Par contre, il punit sévèrement et impitoyablement les païens quand il s’agit de rendre justice au peuple des croyants.
… C’est ainsi que Jonas est envoyé à Ninive, capitale de l’empire assyrien, c’est-à-dire des païens. Sa mission ? Annoncer aux habitants la malédiction de Dieu et leur prochain châtiment. Jonas se sent donc investi d’une mission de jugement et de condamnation contre tous ceux et celles qui ne pensent pas comme lui. Il est parfaitement sûr de sa théologie.
Or, dit la parabole, tout se déroule à l’envers. Les Ninivites vont se convertir, proclamer leur foi en Dieu qui lui, au lieu d’anéantir les ennemis d’Israël, va leur pardonner. Ce qui n’était pas prévu. D’où le dépit de Jonas : » Il fut très contrarié et se mit en colère « , jusqu’à vouloir souhaiter la mort.
Le Dieu auquel il avait cru jusqu’ici était nationaliste et revanchard. En fait, il l’avait définitivement enfermé dans une définition à la mesure étroite de sa petite intelligence. Or, voici que Dieu se présente à lui comme tout autre. Non pas comme protecteur et vengeur de son peuple, un peuple élu, mais bien comme un père appelant tous ses enfants à la conversion et au repentir. Il met son pardon à la disposition de tous, sans exception. C’est la fin des privilèges. Et voilà que ces païens maudits se convertissent au premier appel, puis donnés en exemple aux croyants qui, eux, sont prisonniers de leur bonne conscience et particulièrement lents à vouloir se convertir.
Je vous conseille vivement de lire cette histoire en entier. Il n’y a que deux ou trois pages. Vous y verrez que tous les mécréants sont sympathiques : les marins païens du naufrage, le roi et les habitants de Ninive, et même les animaux, du ver de terre à la baleine.
Par contre, le seul croyant qui est mis en scène, et qui, de surcroît, est un prophète, est accablé de reproches, mais non sans humour. Ainsi, Yahwé-Dieu va jouer quelques bons tours à ce prédicateur désobéissant et rebelle, pour lui faire adopter une théologie plus ouverte. Il faudra également qu’il cesse de croire que les meilleurs disciples du Seigneur sont nécessairement ceux qui pensent comme lui.
Mine de rien, cette fable constitue un sommet de l’enseignement biblique. Jusque-là, en effet, la communauté des croyants était tentée de s’enfermer sur elle-même. Ce tout petit livre l’invite, au contraire, à un « œcuménisme », ou plutôt à un universalisme extraordinairement ouvert. Et qui appelle à une rude conversion.
Que ceux et celles qui ont des oreilles pour entendre, entendent, ajouterait Jésus. Moralité : c’est magnifique de servir Dieu à condition de ne pas le réduire à l’idée que l’on se fait de lui.
P. Fabien Deleclos, franciscain (T)
1925 – 2008
Livre de Jonas
21 janvier, 2012http://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_de_Jonas
Livre de Jonas
Le livre de Jonas est un livre de la Bible hébraïque qui décrit un évènement de la vie du prophète Jonas. L’idée principale du livre est que le dieu d’Israël est le dieu de toutes les nations. Il souligne la difficulté pour les enfants d’Israël d’accepter que Dieu puisse pardonner ceux qui les ont persécutés, et qu’Israël ne doit cependant pas se détourner des nations.
Jonas est envoyé à Ninive, symbole d’oppression et de violence, pour condamner la ville mais il s’enfuit dans la direction opposée, embarquant sur un navire en partance pour Tarsis (peut-être Tartessos, en Espagne) afin d’échapper à la parole de Dieu, et fuir sa mission dangereuse de prophète en pays païen. Selon Isaïe, Tarsis est en effet le lieu où la parole divine n’arrive pas1. Jonas monte dans un bateau, puis descend dans la cale, et s’endort. Le navire est pris dans une grande tempête. Les marins jettent les sorts afin de découvrir la cause de ce malheur, et les sorts désignent Jonas : Il est lancé à la mer, qui se calme. Avalé par un grand poisson durant trois jours et trois nuits, Jonas regrette sa fuite et se voit vomi sur une plage. Il annonce le futur jugement aux habitants de Ninive, qui se repentent. Dieu leur pardonne, et ne détruit pas la ville. Jonas s’irrite d’avoir annoncé pour rien la destruction de Ninive, qui n’a pas eu lieu, mais Dieu le réprimande.
Le Nouveau Testament fait mention de Jonas. Jésus enseigna que Jonas avalé par le poisson annonçait sa mort et sa résurrection (Mt 12:39–40 ; 16:4 ; Lu 11:29–30). L’Évangile selon Matthieu fait mention au chapitre 12 d’un signe de Jonas qui semble être l’annonce de la mort de Jésus Christ pendant trois jours complets, suivis de sa résurrection. Dans l’Évangile selon Luc au chapitre 11: « (…)parce qu’ils se sont repentis à la prédication de Jonas(…) », le signe de Jonas semble plutôt consister dans le simple fait qu’il y ait un prédicateur.
La tonalité du Livre de Jonas peut être qualifiée de sarcastique, le prophète éponyme étant tourné en ridicule dans son attitude intransigeante de refus d’accepter le fait que le peuple de Ninive ait été sauvé par Dieu. Il s’agit d’un pastiche des textes de prophètes plus anciens qui refusaient la conversion des peuples étrangers à Juda et leur prédisaient la destruction due à la colère divine comme le fait Jonas pour Ninive. Le message du Livre de Jonas prend le contrepied de ses discours en expliquant que tous les peuples de la Terre peuvent se convertir, ce qui explique pourquoi la plupart d’entre eux n’a pas eu à subir de destructions malgré les prédictions de certains prophètes.
Le Livre de Jonas a été écrit à l’époque post-exilique, donc bien après la destruction de Ninive, et il ne fait référence à cette ville qu’en tant que symbole de ville gigantesque, à laquelle il attribue de façon fantaisiste plus de 120 000 habitants et une taille telle qu’il faut trois jours de marche pour la traverser (ou en faire le tour). Le propos du rédacteur du texte est de s’en servir comme modèle de ville qui ne connaît pas Dieu avant la venue du prophète, située dans un pays étranger mentionné dans d’autres textes bibliques, l’Assyrie, qui est un ancien oppresseur d’Israël et de Juda.
UNITÉ DES CHRÉTIENS : MÉDITATIONS POUR LE 21 JANVIER 2012
21 janvier, 2012http://www.zenit.org/article-29949?l=french
UNITÉ DES CHRÉTIENS : MÉDITATIONS POUR LE 21 JANVIER 2012
« Transformés par la victoire du Seigneur sur le mal »
ROME, vendredi 20 janvier 2012 (ZENIT.org) – « Transformés par la victoire du Seigneur sur le mal » : c’est le thème de la quatrième journée de prière pour l’unité des chrétiens, demain, samedi 21 janvier : nous publions ci-dessous les méditations pour cette quatrième journée de la grande semaine de prière annuelle (18-25 janvier).
En effet, au cours de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens 2012, les auteurs de méditations de cette année, un groupe oecuménique de Pologne (cf. Zenit du 17 janvier 2012) invitent à méditer sur le « scandale » de ce que les divisions des chrétiens les rendent « incapables d’avoir suffisamment de force pour lutter contre les maux de notre temps ».
Voici les textes proposés pour la quatrième journée, demain, samedi 21 janvier publiés sur les sites du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens et de la Commission Foi & Constitution » du Conseil oecuménique des Eglises:
Thème : Transformés par la victoire du Seigneur sur le mal
Texte : Sois vainqueur du mal par le bien (Rm 12,21)
Lectures :
Ex 23,1-9 : Tu ne suivras pas une majorité qui veut le mal
Ps 1 : Heureux celui qui se plaît dans la loi du Seigneur
Rm 12,17-21 : Sois vainqueur du mal par le bien
Mt 4,1-11 : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras et c’est à lui seul que tu rendras un culte
Commentaire :
En Jésus, nous apprenons ce que signifie vraiment le mot « victoire » pour les êtres humains – à savoir le bonheur de partager l’amour de Dieu, en surmontant avec lui tout ce qui nous éloigne les uns des autres. C’est participer à la victoire du Christ sur les forces destructrices qui corrompent l’humanité et toute la création divine. En Jésus, nous pouvons prendre part à une vie nouvelle qui nous appelle à combattre le mal de notre monde avec une confiance renouvelée, et à trouver notre joie dans ce qui est bon.
Les paroles de l’Ancien Testament sont un avertissement catégorique contre tout engagement dans le sens du mal et de l’injustice. L’attitude prise par la majorité ne peut en aucun cas servir d’alibi. Et l’on ne peut prétexter ni du bien-être ni de quelque autre situation de l’existence pour faire le mal.
Le Psaume 1 n’attire pas seulement l’attention sur la nécessité d’observer les commandements, mais surtout sur les joies que cela procure. Celui qui aime la loi du Seigneur plus que tout le reste, est dit heureux et béni. La Parole de Dieu est un guide sûr dans l’adversité, elle constitue l’accomplissement de la sagesse humaine. Celui qui médite la parole de Dieu jour et nuit peut mener une existence très fructueuse pour le bien des autres.
Les admonestations de l’apôtre nous encouragent à être vainqueurs du mal par le bien. Seul, le bien peut venir à bout de l’interminable spirale de la haine et du désir humain de vengeance. Dans le combat pour le bien, tout ne dépend pas des êtres humains. L’apôtre Paul invite néanmoins à ce qu’aucun effort ne soit négligé pour préserver la paix avec autrui. Il a conscience du combat qu’il nous faut sans cesse mener contre notre instinct à nuire à ceux qui nous ont fait du mal. Mais Paul nous appelle à ne pas nous laisser dominer par ces sentiments destructeurs. Faire le bien est vraiment une façon de combattre le mal parmi nous.
Le passage de l’Évangile décrit le combat du Fils de Dieu contre Satan – qui personnifie le mal. La victoire de Jésus sur les tentations au désert se réalise dans Son obéissance au Père, et c’est ce qui le conduit à la croix. La résurrection du Sauveur confirme que c’est bien la bonté de Dieu qui l’emporte en définitive : l’amour est vainqueur de la mort. Le Seigneur ressuscité est proche ! Il nous accompagne en chacun de nos combats contre la tentation et le péché dans le monde. Sa présence invite les chrétiens à agir ensemble pour le bien.
Le scandale vient de ce que nos divisions nous rendent incapables d’avoir suffisamment de force pour lutter contre les maux de notre temps. En étant unis au Christ et en nous réjouissant de sa loi d’amour, nous sommes appelés à partager Sa mission qui consiste à apporter l’espérance sur les lieux d’injustice, de haine et de désespoir.
Prière :
Seigneur Jésus Christ, nous te rendons grâce pour ta victoire sur le mal et les divisions. Nous te louons pour ton sacrifice et pour ta résurrection qui a vaincu la mort. Aide-nous dans notre combat quotidien contre toute adversité. Que l’Esprit Saint nous procure force et sagesse afin qu’en te suivant, nous soyons victorieux du mal par le bien, et de la division par la réconciliation. Amen.
Pistes de réflexion :
1. Où voyons-nous le mal dans nos propres existences ?
2. Comment notre foi au Christ peut-elle nous aider à vaincre le mal et le Malin ?
3. Quelle leçon pouvons-nous tirer des situations où, dans notre société, la division a fait place à la réconciliation ?