Archive pour le 18 janvier, 2012

18 janvier : Sainte Prisca de Rome

18 janvier, 2012

18 janvier : Sainte Prisca de Rome dans images sacrée image-phpLQEpzq

http://ephemeridiae.over-blog.com/article-15628662.html

SCANDALE E FOLIE

18 janvier, 2012

http://www.spiritualite2000.com/page-805.php

SCANDALE E FOLIE

Septembre 2003

Jacques Sylvestre, o.p.

Année B. La Croix Glorieuse 14 septembre 2003

Evangile de Jésus Christ selon saint Jean 3, 16-17

Nul n’est monté au ciel hormis celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est au ciel. Comme Moïse éleva le serpent au désert, ainsi faut-il que soit élevé le Fils de l’homme afin que tout homme qui croit ait par lui la vie éternelle. Oui, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour condamner le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui.

Commentaire :
Paul écrivait aux Philippiens : « Je vous en conjure par tout ce qu’il peut y avoir d’appel pressant dans le Christ, de persuasion dans l’Amour, de communion dans l’Esprit, de tendresse compatissante, mettez le comble à ma joie par l’accord de vos sentiments… Ayez entre vous les mêmes sentiments qui furent dans le Christ Jésus : Lui de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’anéantit lui-même, prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes. S’étant comporté comme un homme, il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort et à la mort sur une croix ! Aussi Dieu l’a-t-il exalté et lui a t–il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, pour que tout, au nom de Jésus, s’agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue proclame, de Jésus Christ, qu’il est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. » (Phil. 2 : 1-11) Le même Paul confiait aux chrétiens de Galates : « Pour moi, que jamais je ne me glorifie sinon dans la croix de notre Seigneur Jésus Christ qui a fait du monde un crucifié pour moi et de moi un crucifié pour le monde. » (Ga 5 : 14)
Pareille exultation ne permet pas d’oublier que l’apôtre vivait malgré tout dans un environnement hostile à la croix de Jésus : « Devenez à l’envi mes imitateurs et fixez vos regards sur ceux qui se conduisent comme vous en avez en nous un exemple. Car il en est beaucoup, je vous l’ai dit souvent et vous le redis aujourd’hui avec larmes, qui se conduisent en ennemis de la croix du Christ. Leur fin sera la perdition ; ils ont pour dieux leur ventre et mettent leur gloire dans leur honte. Ils n’apprécient que les choses de la terre. Pour nous, notre cité se trouve dans les cieux, d’où nous attendons ardemment comme sauveur, le Seigneur Jésus Christ, qui transformera notre corps de misère pour le conformer à son corps de gloire, avec cette force qu’il a de pouvoir se soumettre tout l’Univers. » (Phil. 3 : 17-19) Aux Corinthiens, après l’expérience décevante de l’agora d’Athènes (Ac. 17 : 23 +), Paul partageait ses craintes : « Le Christ ne m’a pas envoyé baptiser, mais annoncer l’Évangile, mais sans recourir à la sagesse du langage, pour que ne soit pas réduite à néant la croix du Christ. Le langage de la croix est en effet folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui se sauvent, pour nous, il est puissance de Dieu…
Puisque le monde, par le moyen de la sagesse, n’a point reconnu Dieu dans la sagesse de Dieu, c’est par la folie du message qu’il a plu à Dieu de sauver les croyants. Oui, tandis que les Juifs demandent des signes et que les Grecs sont en quête de sagesse, nous prêchons, nous, un Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais pour ceux qui sont appelés, Juifs comme Grecs, c’est le Christ puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes. » (1 Cos. 1 : 17-25)
Ainsi s’est accompli la mission de Jésus : « Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour condamner le monde, mais pour le monde soit sauvé par lui. » Mais notre univers chrétien fait peu à peu disparaître toute trace de mort, et celle du Christ sur la croix n’échappe point à ce bûché. Seuls nos clochers en proclament encore la réalité et non moins les innombrables croix de nos cimetières. Qui pourrait en effet s’opposer à la substitution du Christ en croix par le Christ ressuscité et montant au ciel ? Le malheur est que nous oublions le prix payé pour ce salut et que loin d’améliorer notre situation, le nombre de victimes de la violence et des passions humaines ne cessent d’augmenter. Encore, si cela était de nature à nous convaincre de partager la foi de l’apôtre Paul : « Je trouve ma joie dans les souffrances que j’endure pour vous, et je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps qui est l’Église. » (Col. 1 : 24)
Une moniale demandait un jour le pourquoi de ces grandes croix dépouillées du corps du Christ, le « corpus «. « Pour rappeler à chacun, lui fut-il répondu, la dure réalité à laquelle sont confrontés ceux et celles qui ne croient plus à la croix du Christ venu non pour condamner l’homme mais le sauver. » Ce qui était folie pour les Grecs et scandale pour les Juifs le demeure plus que jamais pour les hommes de notre temps : « Ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes. »
Croix de clocher, croix de cimetières, croix de nos maisons, croix de tempérance dans nos églises, elle demeure glorieuse cette croix malgré son ignominie, car elle est signe incontestable de la victoire remportée par Jésus au nom de toute l’humanité. « Par ce signe tu vaincras ! » avait, selon la légende, entendu Vercingétorix à la veille d’une bataille, ce qui l’avait amené à la conversion.

AUX ORIGINES DE LA SEMAINE DE PRIÈRE POUR L’UNITÉ DES CHRÉTIENS

18 janvier, 2012

http://www.zenit.org/article-29923?l=french

AUX ORIGINES DE LA SEMAINE DE PRIÈRE POUR L’UNITÉ DES CHRÉTIENS

De Paul Couturier au monachisme féminin

ROME, mercredi 18 janvier 2012 (ZENIT.org) – A Lyon, en 1913, le père Paul Couturier (1881-1953) commence à s’occuper des réfugiés russes qui cherchent à fuir la révolution d’octobre. La colonie orthodoxe, qui arrive à rassembler une nouvelle communauté de 10.000 personnes, entre le centre-ville et la banlieue, devient son école de charité, où apprendre à ouvrir son cœur au-delà de la frontière confessionnelle.
C’est ainsi que commence l’histoire de celui que beaucoup appellent le « prophète de l’unité des chrétiens », et qui aura une influence déterminante sur l’évolution des relations entre les différentes Eglises chrétiennes.
A la veille de l’ouverture de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, célébrée du 18 au 25 janvier, l’historienne italienne Mariella Carpinello, spécialiste de l’histoire du monachisme et de ses doctrines ascétiques, remonte aux origines de cette pratique, dont l’abbé Couturier est le précurseur.
Dans un article publié dans L’Osservatore Romano, elle passe en revue les actions qui ont donné « forme et esprit » aux pratiques actuelles de la Semaine, retraçant le parcours qui amena l’abbé français à faire de son « souci d’unité » la vocation de toute sa vie.

Bénédictins belges
Le premier grand tournant remonte à un séjour du P. Couturier à Amay-sur-Meuse (Belgique), en 1932, à l’occasion d’une retraite spirituelle chez les bénédictins, d’où il repartira en prenant deux décisions : devenir oblat d’Amay et apporter à Lyon l’octave de prière pour l’unité des chrétiens.
L’oblature le conduira sur le terrain du monachisme, découvrant que les liens qui unissent la vie monastique et l’œcuménisme sont « vitaux et nécessaires », souligne l’historienne.
Entre 1933 et 1935, l’existence de l’abbé s’écoule dans « la ferveur expérimentale », ponctuée de rencontres avec un cercle de prédicateurs qualifiés, de religieux et de simples , ouvrant dans les années suivantes un « crescendo d’initiatives impliquant la hiérarchie orthodoxe, ses fidèles, les aires protestantes et anglo-catholiques ».
Au milieu de toutes ces initiatives : le « délicat face-à-face » avec le métropolite russe Euloge, en 1934, rappelle Mariella Carpinello, qui entraînera l’abbé Couturier et son « œcuménisme spirituel », dans une nouvelle direction, plus internationale, et totalement orientée vers tous les baptisés chrétiens.
Puis, en 1937, ses premiers contacts avec l’abbesse de la trappe de Grottaferrata (près de Rome), Mère Maria Pia Gullini (1892-1959), très sensible au mouvement œcuménique et désirant fortement le voir s’amplifier.

Frère Roger de Taizé
A l’invitation du P. Couturier, Maria-Pia présenta aux sœurs une demande de prière et d’offrande pour la grande cause de l’unité des chrétiens.
« Accueilli dans le sein vital de la communauté féminine, souligne l’historienne dans les pages du quotidien de la Cité du Vatican, ce simple geste aura des conséquences imprévisibles d’une telle portée qu’une nouvelle zone de convergence œcuménique se créera entre l’Italie et le monde », explique l’historienne.
S’inspirant d’une lettre inédite écrite à l’abbesse en 1957 par la mère de Roger Schutz, le fondateur de la communauté œcuménique de Taizé, Mariella Carpinello évoque également, dans le sillage de Mère Maria Pia Gullini, la figure de Maria Gabriella Sagheddu (1914-1939), un autre exemple fort pour la vie spirituelle des chrétiens de tous les pays.
Deux femmes qui ont adhéré rapidement au mouvement entrepris par le P. Couturier, dans une société religieuse italienne, pourtant encore relativement fermée au dialogue œcuménique.
Dans le cadre de ce mouvement, la présence féminine ne manque pas, relève l’historienne, mais le « tourbillon d’émulation soulevé par le cas de sœur Maria Gabriellea » et « le rayonnement planétaire que provoquera le développement de sa communauté » font du cas de Grottaferrata un cas à part, racontant depuis l’intérieur le « merveilleux phénomène du monachisme qui, vécu comme un immense mystère de grâce, investit totalement de l’Eglise »

La seule façon possible d’être chrétien
Les trappistines de Grottaferrata, considérées « très en avance » sur le front œcuménique, commente l’historienne, adoptent « rapidement » la proposition qui descend de Lyon et indirectement d’Amay, dans « ce qu’elles savent faire le mieux : se consumer d’amour pour le Christ ».
Porté à ses conséquences extrêmes, cet amour engendra une « véritable ouverture », et Grottaferrata attirera dans son orbite tout ce qui, au plan œcuménique, constituera une avancée.
A ce propos Mariella Carpinello cite quelques noms comme : Igino Giordani, journaliste, cofondateur du mouvement des Focolari, le jésuite Charles Boyer, professeur à la Grégorienne, Benedict Ley de l’abbaye anglo-catholique de Nashdom, le dominicain Christophe-Jean Dumont, du centre russe Istina , Roger Schutz et Max Thurian, les fondateurs de Taizé.
L’abbesse Maria Gullini, explique l’historienne dans L’Osservatore Romano, entre dans « le cercle paradoxal » de ceux qui, les premiers, voyaient dans l’œcuménisme non pas une sorte de spécialisation, mais la seule façon possible d’être chrétiens ».
Ceci lui valant de lourdes retombées : perte de son rôle d’abbesse, dur arrachement de sa communauté, exil au monastère de La Fille-Dieu de Romont en Suisse, avant une réhabilitation, mais qui arrivera sur le tard.

Vous ne vous étiez pas trompée
Bien qu’une grande partie de sa correspondance ait été brûlée, la mère abbesse préférant « ne pas compromettre ses filles avec des preuves de relations jugées risquées », sa communauté, aujourd’hui transférée à Vitorchiano, dans la province de Viterbe, a pu récupérer, au fil des années, des lettres et documents auprès de ses correspondants.
Parmi ces lettres, celle, inédite, que la mère de Roger Schutz de Taizé, qui était son amie depuis 1950, lui a écrite à l’issue d’une visite à Grottaferrata, et dont la communauté à a livré quelques extraits à L’Osservatore Romano.
Ces extraits confirment les fruits laissés par la Trappe de Grottaferrata, le chemin d’union à Dieu qui conduisit l’abbesse à cette unité, racontent « la grande reconnaissance » des divers ordres et centres nés à son contact.
« La jeune communauté de Taizé, en quelques années, a grandi de 35 frères (…) Mon fils me charge de vous remercier infiniment (…). Je ne peux résister à la joie de vous dire que vous ne vous étiez pas trompée », écrit, entre autres, la mère de frère Roger à Mère Maria Pia Gullini.
Un « vous ne vous étiez pas trompé », commente Mariella Carpinello, qui arrive à la Mère alors qu’elle se trouve en exil, et anticipe une reconnaissance plus large des supérieurs de l’ordre et de la hiérarchie ecclésiastique.
Ces échanges de correspondance, poursuit l’historienne, sont une occasion pour revenir en arrière, à ces faits qui, même si nous n’en sommes pas conscients, nous ont habilités à la culture de l’œcuménisme ».

Isabelle Cousturié