Archive pour le 2 janvier, 2012

une bonne année le 2 Janvier

2 janvier, 2012

une bonne année le 2 Janvier dans image bon nuit, jour, dimanche etc. fumaria

Fumaria Officinalis

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Mat-02,01-The magis, The star

2 janvier, 2012

Mat-02,01-The magis, The star dans images sacrée 15%20HEURES%20MEETING%20OF%20MAGI%20H

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Sur les traces des mages d’Orient

2 janvier, 2012

http://bible.archeologie.free.fr/roismages.html

Sur les traces des mages d’Orient

Jésus étant né à Bethléem de Judée, au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son astre à son lever et nous sommes venus lui rendre hommage. » (Mt. 2. 1-2)
Des voyageurs que l’évangile appelle des mages se seraient déplacés depuis leur pays situé à l’est de la Palestine pour s’incliner devant un enfant de Bethléem. D’où venaient-ils ? Quel était leur statut ? Quel astre auraient-ils vu ? Aujourd’hui, leur identité et leur histoire se révèlent peu à peu.
L’évangile de Matthieu n’est pas le seul document de l’époque à relater la visite de ces mages en Judée. Un témoignage moins connu nous vient de l’historien Flavius Josèphe (Ier siècle), qui rapporte dans son ouvrage « La guerre des Juifs » un récit très proche du texte de Matthieu. Cette version en langue slavonne fut trouvée il y a cent ans et diffère du texte classique [1] :
« Des sages venus de Perse visitent Hérode. « Nous venons de Perse, nos ancêtres ont recueilli des Chaldéens l’astronomie qui est notre science et notre art… » L’étoile leur est apparue et signifie la naissance d’un roi qui dominera sur l’Univers. L’étoile les conduit à Jérusalem mais disparaît. Hérode leur recommande de lui indiquer qui est la personne désignée par l’étoile, mais les Perses ne reviennent pas et Hérode fait massacrer 63 000 enfants de moins de trois ans. »
Josèphe confirmerait ainsi la réalité du massacre des enfants, avançant même un nombre de victimes. Il précise également que le pays d’origine des mages était la Perse.
Il est important de remarquer que la Perse était le berceau d’une autre religion monothéiste : le zoroastrisme. Cette croyance qui fut prêchée cinq cents ans avant notre ère par son fondateur Zarathoustra, fut la religion officielle de la Perse jusqu’à l’arrivée de l’islam au VIIème siècle. Elle partageait quelques points communs avec le christianisme. Son dieu appelé Ahura Mazda aurait créé l’Univers, et adopté le feu comme symbole. Le zoroastrisme était fondé sur un combat entre le bien et le mal, et annonçait la venue prochaine d’une sorte de messie, le « Saoshyant », qui devait naître d’une vierge et rétablir la justice en régénérant le monde. La démarche des mages de la crèche s’inscrit de manière cohérente dans la pensée zoroastrienne.
D’autres sources documentaires d’origine orientale se font l’écho de la mémoire de ces personnages. Au Moyen-âge, le marchand vénitien Marco Polo (1254-1323) se rendit en Chine par la route de la soie. En chemin il s’arrêta dans une ville de Perse appelée Saba (ou Saveh), où étaient vénérées les tombes traditionnelles des trois mages.
Le carnet de voyages de Marco Polo, connu sous le titre de « Livre des merveilles du monde », précise que l’un des trois mages aurait été roi de Saveh, le second de Diaveh et le troisième de Chiz. Saveh aurait été leur point de départ pour la Terre sainte, mais aussi leur lieu de leur sépulture. Marco Polo affirme y avoir visité leurs tombeaux en explorant le pays :
« En Perse est la ville de Saba (Saveh), de laquelle les trois rois mages sont partis [...] et dans cette ville ils sont enterrés, dans trois grands et beaux monuments. Et parmi ceux-là existe un bâtiment carré, magnifiquement conservé. Les corps sont toujours entiers, avec leurs cheveux et leurs barbes » [2].
Saveh est aujourd’hui une ville moderne, implantée à 130 km au sud-ouest de Téhéran. L’antique cité fut un centre urbain important à partir de l’empire mède (env. VIIIème siècle av. J.-C.). Les fouilles les plus récentes de ses ruines ont été effectuées en 2009 à l’initiative d’une équipe du centre iranien de recherches archéologiques dirigé par Pouriya Khadish. Entre autres vestiges, on dégagea les ruines de longs aqueducs et de plusieurs forteresses et relais caravaniers datant des dynasties parthe et sassanide (IIIe siècle av. J.-C. – VIIIe s. ap. J.-C.). Saveh posséda en outre l’une des plus importantes bibliothèques de Perse, qui fut détruite par les Mongols au XIIIème siècle. A ce jour, personne n’a retrouvé la trace des sépultures décrites par Marco Polo. Mais nous savons par l’étude du terrain que la cité était prospère au tournant de l’ère chrétienne.
Le voyageur vénitien recueillit sur place une curieuse légende, qui circulait dans le pays et qui évoque inévitablement l’évangile de la Nativité. Trois rois partirent un jour de Saveh pour voir un prophète nouveau-né en Palestine, à qui ils offrirent des présents. Celui-ci leur donna en échange une boîte à ne pas ouvrir. Sur le chemin du retour cependant, les mages ouvrirent le coffre malgré l’interdiction, et trouvèrent à l’intérieur une simple pierre. Déçus, ils la jetèrent dans un puits, mais voilà qu’il en surgit miraculeusement une grande flamme. Ils en prélevèrent une partie et la rapportèrent à Saveh pour la placer dans un sanctuaire appelé le « château des adorateurs du feu ». Dès lors les habitants de Saba vénérèrent ce feu qui ne devait jamais s’éteindre [3].
Ce conte fabuleux qui existe en plusieurs variantes, semble étrangement illustrer certaines données de terrain. A 400 km au nord-ouest de Téhéran, un site étonnant pourrait correspondre à la forteresse que Marco Polo appelle le « château des adorateurs du feu » : le Takht e Suleiman. Au milieu d’une grande plaine fertile, une colline de faible hauteur est entourée par une enceinte fortifiée ayant un vaste lac en son centre. Ce lieu particulier et riche en vestiges fut fouillé dans les années 1970 par Rudolf Naumann et Dietrich Huff, de l’Institut allemand d’archéologie. Les chercheurs dégagèrent un vaste complexe architectural, comprenant plusieurs temples antiques, dont l’un était visiblement dédié à l’eau et l’autre au feu. Une « salle du feu » bâtie en forme de croix présente en son centre un foyer de forme carrée. Tout autour se trouvent d’autres constructions, dont une salle carrée avec un dôme et des salles à colonnes.
Takht e Suleiman fut l’un des lieux les plus sacrés de l’ancienne Perse, car il passe pour avoir été le lieu de naissance de Zarathoustra. Il fut occupé dès le Ier millénaire av. J.-C., et jusqu’à sa destruction en 624 par l’empereur byzantin Héraclius. Des documents arabes ont permis d’établir que ce site n’était autre que l’ancienne ville de Chiz à laquelle Marco Polo fait référence. Par la suite son histoire s’est enrichie de diverses légendes, mettant en scène des personnages fameux comme Crésus et Salomon, avec des histoires de monstres lacustres et de trésors engloutis.
Si l’on se dirige davantage vers le nord-ouest de l’Iran, on atteint le lac d’Urmia près duquel est implanté un autre lieu associé aux rois mages. Au sein de la ville d’Urmia, l’église byzantine Sainte Marie (Mart Maryam) est réputée très ancienne, et sensée être bâtie sur la tombe de l’un d’eux. Elle date du IVème siècle et serait la seconde plus ancienne église du monde après celle de Bethléem. Certaines sources disent même qu’elle fut érigée « juste après l’Ascension du Christ ». Ce petit bâtiment carré fait de pierres et de briques, détruit et reconstruit plusieurs fois de suite, abrite plusieurs galeries et tombes souterraines. La possibilité qu’elle cache celle de l’un des mages de la crêche n’est pas inconcevable, à moins qu’elle ne commémore plus vraisemblablement qu’une étape de leur voyage.
En 1987, le jeune historien britannique William Dalrymple fit un voyage en Asie sur les traces de Marco Polo, suivi d’une recherche documentaire sur le pays des mages. Dans son livre intitulé In Xanadu, il relève quelques traits caractéristiques que l’on retrouve de manière frappante dans l’évangile de la Nativité. Ainsi, les mages constituaient une classe de prêtres zoroastriens pratiquant l’astronomie et l’interprétation des rêves. Le terme de mage (magos) est d’origine perse, et il apparaît non traduit dans l’évangile en grec de Matthieu. De plus, les trois présents offerts à l’enfant Jésus (or, myrrhe, encens) étaient des offrandes fréquemment associées dans les rites perses. Quant au site de Saveh, il fut l’un des plus importants observatoires astronomiques d’Asie.
Les éléments précédents nous éclairent de manière significative sur la civilisation persane d’où les rois mages seraient issus. Cependant, le mystère de l’absence de leur sépulture dans leur pays d’origine peut partiellement s’expliquer par l’existence d’une autre piste, digne du plus grand intérêt.
La filière en question nous ramène en Occident, au cœur de la vieille Europe. Il s’agit rien moins que des reliques supposées des rois mages, trois squelettes quasiment complets qui auraient été retrouvés à l’époque byzantine et rapportés en Europe. Dans son « Histoire des rois mages », le religieux Jean de Hildesheim (env. 1315-1375) écrit en effet que les trois corps auraient été exhumés en Orient vers l’an 330 par sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin.
« La reine Hélène (…) commença à penser aux corps de ces trois rois. Elle s’équipa elle-même et, accompagnée de quelques gardes, partit pour le pays d’Ind(…). Après avoir trouvé les corps de Melchior, Balthasar et Gaspar, la reine Hélène les plaça dans un coffre, qu’elle décora richement et qu’elle transporta à Constantinople (…), où elle le déposa dans une église appelée Sainte Sophie ».
Les archives historiques permettent de suivre à la trace depuis le IVème siècle le parcours de ces reliques. Au XIIème siècle, les précieux ossements furent déplacés de Constantinople à Milan, offerts à la ville par le souverain byzantin Manuel Ier Comnène. Et lorsqu’en 1162 l’empereur germanique Frédéric Barberousse assiégea et prit Milan, il y trouva les reliques des rois mages et les offrit à la ville de Cologne. Dans cette ville d’Allemagne fut alors construite une somptueuse cathédrale gothique, où elles se trouvent encore aujourd’hui.
Une châsse d’or exposée dans le choeur de la cathédrale contient les ossements de trois hommes, enveloppés dans une pièce de tissu. Le reliquaire fut ouvert une première fois en 1863 et révéla un ensemble d’ossements mélangés, qui permirent de reconstituer trois squelettes masculins. L’observation des sutures osseuses de leurs crânes trahissaient trois âges différents, conformément aux représentations traditionnelles des mages.
Des examens plus approfondis furent menés au siècle suivant. En 1981, l’évéché de Cologne s’adressa à un spécialiste des tissus antiques, le professeur Daniel de Jonghe, du musée royal d’art et d’histoire de Bruxelles. On lui confia l’examen détaillé de la toile qui entourait les reliques. Cette analyse s’avéra fort instructive.
L’étoffe est composée de fils de soie de Chine croisés avec des fils d’or. Elle est teinte avec de la pourpre, un colorant hautement précieux extrait de coquillages, et en l’occurence cette pourpre provient de la région de Tyr. Par analogie avec un autre tissu rigoureusement identique trouvé à Palmyre dans un édifice occupé entre 103 et 272, on a pu conclure qu’elle fut confectionnée entre le Ier et le IIIème siècles de notre ère.
Des lambeaux de vêtements trouvés sur les ossements furent également analysés. Ce sont des étoffes précieuses qui relèvent de trois fabrications différentes : deux sont en tissu damassé et un en taffetas. Toutes viennent du Proche-Orient et datent aussi de l’Antiquité tardive. Ces résultats sont cohérents avec ce que l’on sait de l’histoire de ces objets, s’il est exact qu’ils remontent à l’époque romaine.
L’histoire des rois mages occupe une grande place dans la tradition chrétienne occidentale. Dans les premiers siècles de notre ère, la piété et la spiritualité occidentales n’ont pas attendu les analyses scientifiques pour compléter le thème des mages. L’écrivain Tertullien (160-225) leur a donné pour la première fois le titre de rois. Le théologien Origène (185-252) estima leur nombre à trois, pour qu’il corresponde aux trois présents offerts à l’Enfant-Jésus (Mt. 2, 11). Plus tard, à partir du VIème siècle, apparaissent les noms propres qui leur furent attribués : Gaspar, Balthazar, Melchior.
La manière dont les premiers chrétiens se représentaient physiquement les rois mages se traduit dans l’iconographie. L’une des plus anciennes représentations des rois mages est la célèbre mosaïque de l’église Saint-Apollinaire de Ravenne (VIème siècle). On peut y voir les trois hommes avançant à grands pas pour apporter des plats à la Vierge et à l’Enfant. Le détail le plus révélateur est le vêtement qu’ils portent, typique des habits perses de l’époque antique : pantalon, tunique courte avec ceinture, et bonnet phrygien caractéristique des prêtres du dieu Mithra.
D’autres images de ce type sont même encore antérieures à la mosaïque de Ravenne et lui ressemblent beaucoup. La plus ancienne, préservée depuis le IIIème siècle dans la catacombe Sainte Priscille de Rome, est une peinture murale ébauchée en hauteur sur l’arcade d’une voûte. Elle figure trois silhouettes humaines, toujours dans la même position et dans des tons différents. Ces images émouvantes, oeuvres sans doute clandestines réalisées au temps des persécutions contre les chrétiens, nous montrent comment la mémoire des rois mages se transmettait deux cents ans seulement après leur venue à Bethléem.

PREMIÈRES VÊPRES DE MARIE MÈRE DE DIEU : HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

2 janvier, 2012

http://www.zenit.org/article-29814?l=french

PREMIÈRES VÊPRES DE MARIE MÈRE DE DIEU : HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

Faire renaître la nostalgie de Dieu et la joie d’en vivre

ROME, vendredi 31 décembre 2011 (ZENIT.org) – « Les disciples du Christ sont appelés à faire renaître en eux et dans les autres la nostalgie de Dieu et la joie d’en vivre et d’en témoigner, à partir de la question toujours très personnelle : pourquoi est-ce que je crois ? », fait observer Benoît XVI dans son homélie de ce 31 décembre, lors de la célébration de premières vêpres de la solennité de Marie Mère de Dieu, le 1er janvier, Journée mondiale de la Paix.
« Il s’agit de raviver une foi qui fonde un nouvel humanisme capable de faire naître culture et engagement social », insiste le pape.
La célébration des vêpres a été suivie de l’exposition et de l’adoration du Saint-Sacrement et du chant du Te Deum, en action de grâce pour l’année écoulée.

Chers frères et sœurs,
Nous sommes réunis dans la Basilique Vaticane pour célébrer les Premières Vêpres de la solennité de Sainte Marie Mère de Dieu et pour rendre grâce au Seigneur au terme de l’année, en chantant ensemble le Te Deum. Je vous remercie vous tous qui avez voulu vous unir à moi en cette circonstance toujours dense en sentiments et en signification. Je salue tout d’abord Messieurs les Cardinaux, les vénérés Frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce, les religieux et les religieuses, les personnes consacrées et les fidèles laïcs qui représentent la communauté ecclésiale de Rome tout entière. Je salue de façon spéciale les Autorités présentes, à commencer par le Maire de Rome, le remerciant pour le don du calice qui, selon une belle tradition, se renouvelle chaque année. Je souhaite de tout cœur que l’engagement de tous ne manque pas afin que le visage de notre ville soit toujours plus conforme aux valeurs de foi, de culture et de civilisation qui appartiennent à sa vocation et à son histoire millénaire.
Une autre année s’achève alors que nous en attendons une nouvelle : avec l’anxiété, les désirs et les attentes de toujours. Si on pense à l’expérience de la vie, on demeure étonnés de ce qu’au fond elle soit brève et fugace. C’est pour cela, qu’il n’est pas rare que nous nous interrogions : quel sens pouvons-nous donner à nos jours ? Quel sens, en particulier, pouvons-nous donner aux jours de difficulté et de souffrance ? C’est une question qui traverse l’histoire, qui traverse même le cœur de toute génération et de tout être humain. Mais à cette question il y a une réponse : elle est écrite sur le visage d’un Enfant qui, il y a deux mille ans, est né à Bethléem et qui aujourd’hui est le Vivant, ressuscité de la mort pour toujours. Dans le tissu de l’humanité déchiré par tant d’injustices, de méchancetés et de violences, fait irruption de manière surprenante la nouveauté joyeuse et libératrice du Christ Sauveur qui, dans le mystère de son Incarnation et de sa naissance, nous fait contempler la bonté et la tendresse de Dieu. Dieu éternel est entré dans notre histoire et demeure présent de façon unique dans la personne de Jésus, son Fils fait homme, notre Sauveur, venu sur la terre pour renouveler radicalement l’humanité et la libérer du péché et de la mort, pour élever l’homme à la dignité de fils de Dieu. Noël ne rappelle pas seulement la réalisation historique de cette vérité qui nous concerne directement, mais, de façon mystérieuse et réelle, nous la donne de nouveau.
Comme il est suggestif, en ce crépuscule d’une année, d’écouter à nouveau l’annonce joyeuse que l’Apôtre Paul adressait aux Chrétiens de Galatie : « Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils ; il est né d’une femme, il a été sous la domination de la loi de Moïse pour racheter ceux qui étaient sous la domination de la Loi et pour faire de nous des fils » (Ga 4, 4-5). Ces paroles rejoignent le cœur de l’histoire de tous et l’illuminent, ou mieux la sauvent, car depuis le jour de la nativité du Seigneur la plénitude des temps est venue à nous. Donc il n’y a plus de place pour l’angoisse face au temps qui s’écoule et ne revient pas ; il y a maintenant la place pour une confiance illimitée en Dieu, dont nous savons être aimés, pour qui nous vivons et vers qui notre vie est orientée dans l’attente de son retour définitif. Depuis que le Sauveur est descendu du ciel, l’homme n’est plus esclave d’un temps qui passe sans un pourquoi, ou qui est marqué par la difficulté, la tristesse, la souffrance. L’homme est fils d’un Dieu qui est entré dans le temps pour racheter le temps du non-sens ou de la négativité et qui a racheté l’humanité tout entière, lui donnant comme nouvelle perspective de vie l’amour qui est éternel.
L’Église vit et professe cette vérité et entend la proclamer aujourd’hui encore avec une vigueur spirituelle renouvelée. Dans cette célébration nous avons des raisons spéciales de louer Dieu pour son mystère de salut, œuvrant dans le monde par le ministère ecclésial. Nous avons de nombreux motifs de remerciement au Seigneur pour ce que notre communauté ecclésiale, au cœur de l’Église universelle, accomplit au service de l’Évangile dans cette ville. À ce propos, avec le Cardinal Vicaire, Agostino Vallini, les Évêques auxiliaires, les curés et le presbyterium diocésain tout entier, je désire remercier le Seigneur, en particulier, pour le cheminement communautaire prometteur visant à adapter la pastorale ordinaire aux exigences de notre temps, par le projet « Appartenance ecclésiale et coresponsabilité pastorale ». Il a pour objectif de mettre l’évangélisation à la première place, afin de rendre plus responsable et fructueuse la participation des fidèles aux sacrements, de sorte que chacun puisse parler de Dieu à l’homme d’aujourd’hui et annoncer l’Évangile de façon incisive à tous ceux qui ne l’ont jamais connu ou qui l’ont oublié.
La quaestio fidei est également le défi pastoral prioritaire pour le diocèse de Rome. Les disciples du Christ sont appelés à faire renaître en eux et dans les autres la nostalgie de Dieu et la joie d’en vivre et d’en témoigner, à partir de la question toujours très personnelle : pourquoi est-ce que je crois ? Il faut accorder la primauté à la vérité, accréditer l’alliance entre foi et raison comme deux ailes grâce auxquelles l’esprit humain s’élève vers la contemplation de la Vérité (cf. Jean-Paul II, Enc. Fides et ratio, Prologue) ; rendre fécond le dialogue du christianisme avec la culture moderne ; faire redécouvrir la beauté et l’actualité de la foi non comme un acte en soi, isolé, qui concerne un moment quelconque de la vie, mais comme une orientation constante, même des choix les plus simples, qui conduit à l’unité profonde de la personne la rendant juste, laborieuse, bienfaisante, bonne. Il s’agit de raviver une foi qui fonde un nouvel humanisme capable de faire naître culture et engagement social.
Dans ce cadre de référence, durant le Congrès diocésain de juin dernier, le diocèse de Rome a entrepris un parcours d’approfondissement sur l’initiation chrétienne et sur la joie de faire naître de nouveaux chrétiens à la foi. Annoncer la foi dans le Verbe fait chair est, en effet, le cœur de la mission de l’Église et la communauté ecclésiale tout entière doit redécouvrir avec une ardeur missionnaire renouvelée cette tâche incontournable. Surtout les jeunes générations, qui ressentent le plus le désarroi qu’accentue aussi la crise actuelle, non seulement économique mais aussi des valeurs, ont besoin de reconnaître en Jésus Christ « la clé, le centre et la fin de toute l’histoire humaine » (Conc. Vat. II, Const. Gaudium et spes, 10)
Les parents sont les premiers éducateurs à la foi de leurs enfants, dès leur plus jeune âge. C’est pourquoi il est nécessaire de soutenir les familles dans leur mission éducative à travers des initiatives opportunes. En même temps, il est à souhaiter que le chemin baptismal, première étape de l’itinéraire formateur de l’initiation chrétienne, outre à favoriser la préparation consciente et digne à la célébration du Sacrement, porte aussi une attention adéquate aux années suivant immédiatement le baptême, à travers des itinéraires appropriés tenant compte des conditions de vie que les familles doivent affronter. J’encourage donc les communautés paroissiales et les autres réalités ecclésiales à poursuivre avec application leur réflexion pour promouvoir une meilleure compréhension et réception des sacrements par lesquels l’homme est rendu participant de la vie même de Dieu. Que ne manquent pas à l’Église de Rome des fidèles laïcs prêts à offrir leur propre contribution pour édifier des communautés vivantes, qui permettent à la Parole de Dieu de faire irruption dans le cœur de ceux qui n’ont pas encore connu le Seigneur ou qui se sont éloignés de lui ! En même temps, il est opportun de créer des occasions de rencontre avec la ville, qui permettent un dialogue fructueux avec ceux qui sont à la recherche de la Vérité.
Chers amis, puisque Dieu a envoyé son Fils unique, pour que nous puissions obtenir la filiation adoptive (cf. Ga 4,5), il ne peut exister pour nous de devoir plus grand que celui d’être totalement au service du projet divin. À ce propos, je désire encourager et remercier tous les fidèles du Diocèse de Rome, qui sentent la responsabilité de redonner une âme à notre société. Merci à vous, familles romaines, premières et fondamentales cellules de la société ! Merci aux membres des nombreuses communautés, associations et mouvements qui s’emploient à animer la vie chrétienne dans notre ville !
« Te Deum laudamus ! ». Nous te louons, Dieu ! L’Église nous suggère de ne pas finir l’année sans adresser au Seigneur notre remerciement pour tous ses bienfaits. C’est en Dieu que doit prendre fin notre dernière heure, la dernière heure du temps et de l’histoire. Oublier cette fin de notre vie signifierait tomber dans le vide, vivre sans aucun sens. C’est pourquoi l’Église met sur nos lèvres l’hymne antique du Te Deum. C’est un hymne plein de la sagesse de nombreuses générations chrétiennes qui sentent le besoin d’orienter leur cœur vers le haut, conscientes que nous sommes tous entre les mains pleines de miséricorde du Seigneur.
« Te Deum laudamus ! ». C’est aussi ce que chante l’Église qui est à Rome, pour les merveilles que Dieu a opérées et opère en elle. Le cœur rempli de gratitude, nous nous disposons à franchir le seuil de l’an 2012, nous rappelant que le Seigneur veille sur nous et nous protège. C’est à lui que nous voulons confier, ce soir, le monde entier. Remettons entre ses mains les drames de notre monde et offrons-lui aussi nos espérances pour un avenir meilleur. Déposons ces vœux dans les mains de Marie, Mère de Dieu, Salus Populi Romani.