Archive pour le 1 janvier, 2012
Benoît XVI, 2 Janvier: Saint Grégoire de Nazianze (écrivain et orateur)
1 janvier, 2012BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Salle Paul VI
Mercredi 22 août 2007
Saint Grégoire de Nazianze
(écrivain et orateur)
Chers frères et sœurs,
Dans le cadre des portraits des grands Pères et Docteurs de l’Eglise que je cherche à offrir dans ces catéchèses, j’ai parlé la dernière fois de saint Grégoire de Nazianze, Evêque du IV siècle, et je voudrais aujourd’hui encore compléter ce portrait d’un grand maître. Nous chercherons aujourd’hui à recueillir certains de ses enseignements. En réfléchissant sur la mission que Dieu lui avait confiée, saint Grégoire de Nazianze concluait: « J’ai été créé pour m’élever jusqu’à Dieu à travers mes actions » (Oratio 14, 6 de pauperum amore: PG 35, 865). De fait, il plaça son talent d’écrivain et d’orateur au service de Dieu et de l’Eglise. Il rédigea de multiples discours, diverses homélies et panégyriques, de nombreuses lettres et œuvres poétiques (près de 18.000 vers!): une activité vraiment prodigieuse. Il avait compris que telle était la mission que Dieu lui avait confiée: « Serviteur de la Parole, j’adhère au ministère de la Parole; que jamais je ne néglige ce bien. Cette vocation je l’apprécie et je la considère, j’en tire plus de joie que de toutes les autres choses mises ensemble » (Oratio 6, 5: SC 405, 134; cf. également Oratio 4, 10).
Grégoire de Nazianze était un homme doux, et au cours de sa vie il chercha toujours à accomplir une oeuvre de paix dans l’Eglise de son temps, lacérée par les discordes et les hérésies. Avec audace évangélique, il s’efforça de surmonter sa timidité pour proclamer la vérité de la foi. Il ressentait profondément le désir de s’approcher de Dieu, de s’unir à Lui. C’est ce qu’il exprime lui-même dans l’une de ses poésies, où il écrit: parmi les « grands flots de la mer de la vie, / agitée ici et là par des vents impétueux, / … / une seule chose m’était chère, constituait ma richesse, / mon réconfort et l’oubli des peines, / la lumière de la Sainte Trinité » (Carmina [historica] 2, 1, 15: PG 37, 1250sq.).
Grégoire fit resplendir la lumière de la Trinité, en défendant la foi proclamée par le Concile de Nicée: un seul Dieu en trois personnes égales et distinctes – le Père, le Fils et l’Esprit Saint -, « triple lumière qui en une unique / splendeur se rassemble » (Hymne vespéral: Carmina [historica] 2, 1, 32: PG 37, 512). Dans le sillage de saint Paul (1 Co 8, 6), Grégoire affirme ensuite, « pour nous il y a un Dieu, le Père, dont tout procède; un Seigneur, Jésus Christ, à travers qui tout est; et un Esprit Saint en qui tout est » (Oratio 39, 12: SC 358, 172).
Grégoire a profondément souligné la pleine humanité du Christ: pour racheter l’homme dans sa totalité, corps, âme et esprit, le Christ assuma toutes les composantes de la nature humaine, autrement l’homme n’aurait pas été sauvé. Contre l’hérésie d’Apollinaire, qui soutenait que Jésus Christ n’avait pas assumé une âme rationnelle, Grégoire affronte le problème à la lumière du mystère du salut: « Ce qui n’a pas été assumé, n’a pas été guéri » (Ep 101, 32: SC 208, 50), et si le Christ n’avait pas été « doté d’une intelligence rationnelle, comment aurait-il pu être homme? » (Ep 101, 34: SC 208, 50). C’était précisément notre intelligence, notre raison qui avait et qui a besoin de la relation, de la rencontre avec Dieu dans le Christ. En devenant homme, le Christ nous a donné la possibilité de devenir, à notre tour, comme Lui. Grégoire de Nazianze exhorte: « Cherchons à être comme le Christ, car le Christ est lui aussi devenu comme nous: cherchons à devenir des dieux grâce à Lui, du moment que Lui-même, par notre intermédiaire, est devenu homme. Il assuma le pire, pour nous faire don du meilleur » (Oratio 1, 5: SC 247, 78).
Marie, qui a donné la nature humaine au Christ, est la véritable Mère de Dieu (Theotókos: cf Ep. 101, 16: SC 208, 42, et en vue de sa très haute mission elle a été « pré-purifiée » (Oratio 38, 13: SC 358, 132, comme une sorte de lointain prélude du dogme de l’Immaculée Conception). Marie est proposée comme modèle aux chrétiens, en particulier aux vierges, et comme secours à invoquer dans les nécessités (cf. Oratio 24, 11: SC 282, 60-64).
Grégoire nous rappelle que, comme personnes humaines, nous devons être solidaires les uns des autres. Il écrit: « »Nous sommes tous un dans le Seigneur » (cf. Rm 12, 5), riches et pauvres, esclaves et personnes libres, personnes saines et malades; et la tête dont tout dérive est unique: Jésus Christ. Et, comme le font les membres d’un seul corps, que chacun s’occupe de chacun, et tous de tous ». Ensuite, en faisant référence aux malades et aux personnes en difficulté, il conclut: « C’est notre unique salut pour notre chair et notre âme: la charité envers eux » (Oratio 14, 8 de pauperum amore: PG 35, 868ab). Grégoire souligne que l’homme doit imiter la bonté et l’amour de Dieu, et il recommande donc: « Si tu es sain et riche, soulage les besoins de celui qui est malade et pauvre; si tu n’es pas tombé, secours celui qui a chuté et qui vit dans la souffrance; si tu es heureux, console celui qui est triste; si tu as de la chance, aide celui qui est poursuivi par le mauvais sort. Donne à Dieu une preuve de reconnaissance, car tu es l’un de ceux qui peuvent faire du bien, et non de ceux qui ont besoin d’en recevoir… Sois riche non seulement de biens, mais également de piété; pas seulement d’or, mais de vertus, ou mieux, uniquement de celle-ci. Dépasse la réputation de ton prochain en te montrant meilleur que tous; fais toi Dieu pour le malheureux, en imitant la miséricorde de Dieu » (Oratio 14, 26 de pauperum amore: PG 35, 892bc).
Grégoire nous enseigne tout d’abord l’importance et la nécessité de la prière. Il affirme qu’il « est nécessaire de se rappeler de Dieu plus souvent que l’on respire » (Oratio 27, 4: PG 250, 78), car la prière est la rencontre de la soif de Dieu avec notre soif. Dieu a soif que nous ayons soif de Lui (cf. Oratio 40, 27: SC 358, 260). Dans la prière nous devons tourner notre coeur vers Dieu, pour nous remettre à Lui comme offrande à purifier et à transformer. Dans la prière nous voyons tout à la lumière du Christ, nous ôtons nos masques et nous nous plongeons dans la vérité et dans l’écoute de Dieu, en nourrissant le feu de l’amour.
Dans une poésie, qui est en même temps une méditation sur le but de la vie et une invocation implicite à Dieu, Grégoire écrit: « Tu as une tâche, mon âme, / une grande tâche si tu le veux. / Scrute-toi sérieusement, / ton être, ton destin; / d’où tu viens et où tu devras aller; / cherche à savoir si la vie que tu vis est vie / ou s’il y a quelque chose de plus. / Tu as une tâche, mon âme, / purifie donc ta vie: / considère, je te prie, Dieu et ses mystères, / recherche ce qu’il y avait avant cet univers / et ce qu’il est pour toi, / d’où il vient, et quel sera son destin. / Voilà ta tâche, /mon âme, / purifie donc ta vie » (Carmina [historica] 2, 1, 78: PG 37, 1425-1426). Le saint Evêque demande sans cesse de l’aide au Christ, pour être relevé et reprendre le chemin: « J’ai été déçu, ô mon Christ, / en raison de ma trop grande présomption: / des hauteurs je suis tombé profondément bas. / Mais relève-moi à nouveau à présent, car je vois / que j’ai été trompé par ma propre personne; / si je crois à nouveau trop en moi, / je tomberai immédiatement, et la chute sera fatale » (Carmina [historica] 2, 1, 67: PG 37, 1408).
Grégoire a donc ressenti le besoin de s’approcher de Dieu pour surmonter la lassitude de son propre moi. Il a fait l’expérience de l’élan de l’âme, de la vivacité d’un esprit sensible et de l’instabilité du bonheur éphémère. Pour lui, dans le drame d’une vie sur laquelle pesait la conscience de sa propre faiblesse et de sa propre misère, l’expérience de l’amour de Dieu l’a toujours emporté. Ame, tu as une tâche – nous dit saint Grégoire à nous aussi – , la tâche de trouver la véritable lumière, de trouver la véritable élévation de ta vie. Et ta vie est de rencontrer Dieu, qui a soif de notre soif.
Benoît XVI: Saint Basile (2 Janvier)
1 janvier, 2012AUDIENCE GÉNÉRALE
Salle Paul VI
Mercredi 1er août 2007
Saint Basile
(réflexion et d’enseignements)
Chers frères et sœurs!
Après ces trois semaines de pause, nous reprenons nos rencontres habituelles du mercredi. Aujourd’hui, je voudrais simplement reprendre la dernière catéchèse, dont le thème était la vie et les écrits de saint Basile, Evêque dans l’actuelle Turquie, en Asie mineure, au IV siècle. La vie de ce grand Saint et ses œuvres sont riches d’éléments de réflexion et d’enseignements précieux pour nous aussi aujourd’hui.
Avant tout, le rappel au mystère de Dieu, qui demeure la référence la plus significative et vitale pour l’homme. Le Père est « le principe de tout et la cause de l’existence de ce qui existe, la racine des vivants » (Hom 15, 2 de fide: PG 31, 465c) et surtout il est « le Père de notre Seigneur Jésus Christ » (Anaphora sancti Basilii). En remontant à Dieu à travers les créatures, nous « prenons conscience de sa bonté et de sa sagesse » (Basile, Contra Eunomium 1, 14: PG 29, 544b). Le Fils est l’ »image de la bonté du Père et le sceau de forme égale à lui » (cf. Anaphora sancti Basilii). A travers son obéissance et sa passion, le Verbe incarné a réalisé la mission de Rédempteur de l’homme (cf. Basile, In Psalmum 48, 8: PG 29, 452ab; cf. également De Baptismo 1, 2: SC 357, 158).
Enfin, il parle largement de l’Esprit Saint, auquel il a consacré tout un livre. Il nous révèle que l’Esprit anime l’Eglise, la remplit de ses dons, la rend sainte. La lumière splendide du mystère divin se reflète sur l’homme, image de Dieu, et en rehausse la dignité. En contemplant le Christ, on comprend pleinement la dignité de l’homme. Basile s’exclame: « [Homme], rends-toi compte de ta grandeur en considérant le prix versé pour toi: vois le prix de ton rachat, et comprends ta dignité! » (In Psalmum 48, 8: PG 29, 452b). En particulier le chrétien, vivant conformément à l’Evangile, reconnaît que les hommes sont tous frères entre eux, que la vie est une administration des biens reçus de Dieu, en vertu de laquelle chacun est responsable devant les autres et celui qui est riche doit être comme un « exécuteur des ordres de Dieu bienfaiteur » (Hom. 6 de avaritia: PG 32, 1181-1196). Nous devons tous nous aider, et coopérer comme les membres d’un seul corps (Ep. 203, 3).
Et, dans ses homélies, il a également utilisé des paroles courageuses, fortes sur ce point. Celui qui, en effet, selon le commandement de Dieu, veut aimer son prochain comme lui-même, « ne doit posséder rien de plus que ce que possède son prochain » (Hom. in divites: PG 31, 281b).
En période de famine et de catastrophe, à travers des paroles passionnées, le saint Evêque exhortait les fidèles à « ne pas se révéler plus cruels que les animaux sauvages…, s’appropriant le bien commun, et possédant seul ce qui appartient à tous » (Hom. tempore famis: PG 31, 325a). La pensée profonde de Basile apparaît bien dans cette phrase suggestive: « Tous les indigents regardent nos mains, comme nous-mêmes regardons celles de Dieu, lorsque nous sommes dans le besoin ». Il mérite donc pleinement l’éloge qu’a fait de lui Grégoire de Nazianze, qui a dit après la mort de Basile: « Basile nous persuade que nous, étant hommes, ne devons pas mépriser les hommes, ni offenser le Christ, chef commun de tous, par notre inhumanité envers les hommes; au contraire, face aux malheurs des autres, nous devons nous-mêmes faire le bien, et prêter à Dieu notre miséricorde car nous avons besoin de miséricorde » (Grégoire de Nazianze, Oratio 43, 63: PG 36, 580b). Des paroles très actuelles. Nous voyons que saint Basile est réellement l’un des Pères de la Doctrine sociale de l’Eglise.
En outre, Basile nous rappelle qu’afin de garder vivant en nous l’amour envers Dieu, et envers les hommes, nous avons besoin de l’Eucharistie, nourriture adaptée pour les baptisés, capable d’alimenter les énergies nouvelles dérivant du Baptême (cf. De Baptismo 1, 3: SC 357, 192). C’est un motif de grande joie de pouvoir participer à l’Eucharistie (Moralia 21, 3: PG 31, 741a), instituée « pour conserver sans cesse le souvenir de celui qui est mort et ressuscité pour nous » (Moralia 80, 22: PG 31, 869b). L’Eucharistie, immense don de Dieu, préserve en chacun de nous le souvenir du sceau baptismal, et permet de vivre en plénitude et dans la fidélité la grâce du Baptême. Pour cela, le saint Evêque recommande la communion fréquente, et même quotidienne: « Communier même chaque jour, en recevant le saint corps et sang du Christ, est chose bonne et utile; car lui-même dit clairement: « Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle » (Jn 6, 54). Qui doutera donc que communier continuellement à la vie ne soit pas vivre en plénitude? » (Ep. 93: PG 32, 484b). L’Eucharistie, en un mot, nous est nécessaire pour accueillir en nous la vraie vie, la vie éternelle (cf. Moralia 21, 1: PG 31, 737c).
Enfin, Basile s’intéressa naturellement également à la portion élue du peuple de Dieu, que sont les jeunes, l’avenir de la société. Il leur adressa un Discours sur la façon de tirer profit de la culture païenne de l’époque. Avec beaucoup d’équilibre et d’ouverture, il reconnaît que dans la littérature classique, grecque et latine, se trouvent des exemples de vertu. Ces exemples de vie droite peuvent être utiles pour le jeune chrétien à la recherche de la vérité et d’une façon de vivre droite (cf. Ad Adolescentes 3). C’est pourquoi, il faut emprunter aux textes des auteurs classiques ce qui est adapté et conforme à la vérité: ainsi, à travers une attitude critique et ouverte – il s’agit précisément d’un véritable « discernement » – les jeunes grandissent dans la liberté. A travers la célèbre image des abeilles, qui ne prennent des fleurs que ce dont elles ont besoin pour le miel, Basile recommande: « Comme les abeilles savent extraire le miel des fleurs, à la différence des autres animaux qui se limitent à jouir du parfum et de la couleur des fleurs, de même, de ces écrits également… on peut recueillir un bénéfice pour l’esprit. Nous devons utiliser ces livres en suivant en tout l’exemple des abeilles. Celles-ci ne vont pas indistinctement sur toutes les fleurs, et ne cherchent pas non plus à tout emporter de celles sur lesquelles elles se posent, mais elles en extraient uniquement ce qui sert à la fabrication du miel et laissent le reste. Et nous, si nous sommes sages, nous prendrons de ces écrits uniquement ce qui est adapté à nous, et conforme à la vérité, et nous laisserons de côté le reste » (Ad Adolescentes 4). Basile, surtout, recommande aux jeunes de croître dans les vertus, dans la façon droite de vivre: « Tandis que les autres biens… passent d’une main à l’autre, comme dans un jeu de dés, seule la vertu est un bien inaliénable, et demeure toute la vie et après la mort » (Ad Adolescentes 5).
Chers frères et soeurs, il me semble que l’on peut dire que ce Père d’une époque lointaine nous parle encore et nous dit des choses importantes. Avant tout, cette participation attentive, critique et créatrice à la culture d’aujourd’hui. Puis, la responsabilité sociale: c’est une époque à laquelle, dans un univers mondialisé, même les peuples géographiquement éloignés sont réellement notre prochain. Nous avons ensuite l’amitié avec le Christ, le Dieu au visage humain. Et, enfin, la connaissance et la reconnaissance envers le Dieu créateur, notre Père à tous: ce n’est qu’ouverts à ce Dieu, le Père commun, que nous pouvons construire un monde juste et un monde fraternel.
2 janvier Saints Basile et Grégoire
1 janvier, 2012http://missel.free.fr/Sanctoral/01/02.php
2 janvier Saints Basile & Grégoire
Evêques et docteurs de l’Eglise
Depuis la réforme du calendrier par Paul VI, en célébrant ensemble saint Basile le Grand, évêque de Césarée et saint Grégoire de Nazianze, évêque de Sazimes puis patriarche de Constantinople, l’Eglise veut souligner la vertu de leur amitié exemplaire.
Saint Basile de Césarée et saint Grégoire de Nazianze naquirent en Cappadoce, vers 330, l’un à Césarée de Cappadoce et l’autre à Arianze ; tous les deux appartenaient à des familles éminemment chrétiennes puisque le premier, fils et petit-fils de saintes, était le frère de saint Grégoire de Nysse, de saint Pierre de Sébaste et de sainte Macrine la Jeune, tandis que le second était le fils de Grégoire l’Ancien, évêque de Nazianze. Les deux amis qui avaient reçu une solide éducation, se rencontrèrent à l’école de Césarée mais ne lièrent indéfectiblement qu’à l’école d’Athènes quand Basile revint de l’école de Constantinople et Grégoire de celle d’Alexandrie. Ensemble, ils furent moines, près de Néo-Césarée, dans le Pont, où ils composèrent ensemble la Philocalie et écrivirent deux règles monastiques.
Basile fut élu évêque de Césarée (370), en même temps qu’il était fait métropolite de Cappadoce et exarque du Pont ; quand il créa de nouveaux sièges épiscopaux, il fit confier à Grégoire qu’il consacra, celui de Sazimes (371). En 379, Grégoire fut désigné pour réorganiser l’Eglise de Constantinople dont il fut nommé patriarche par l’empereur Théodose I° et confirmé par le concile de 381 ; la légitimité de sa nomination étant contestée, il démissionna et, après avoir un temps administré le diocèse de Nazianze, il se retira dans sa propriété d’Arianze où il mourut en 390.
Quant à saint Basile, son activité comme prêtre, apôtre de la charité et prince de l’Eglise, lui a procuré de son vivant le surnom de Grand. Une importance particulière s’attache à sa lutte victorieuse contre l’arianisme si puissant sous le règne de l’empereur Valens. l’Empereur ne put porter atteinte qu’à la position extérieure de saint Basile en partageant la Cappadoce en deux provinces (371), ce qui amenait aussi le partage de la province métropolitaine (une cinquantaine d’évêchés suffragants). Pour assurer de façon durable l’orthodoxie mise en péril en Orient, saint Basile chercha, par l’entremise de saint Athanase et par une prise directe de contact avec le pape Damase, à nouer de meilleures relations et à obtenir une politique unanime des évêques d’Orient et d’Occident. L’obstacle principal à l’union souhaité entre les épiscopats d’Orient et d’Occident était le schisme mélécien d’Antioche ; les tentatives de saint Basile pour obtenir la reconnaissance de Mélèce en Occident demeurèrent sans résultat puisque le Pape ne voulait pas abandonner Paulin. Basile fut moins comme un spéculatif qu’un évêque d’abord attaché à l’exploitation pratique et pastorale des vérités de la foi.