Archive pour décembre, 2011

PAROLES DE BENOÎT XVI À L’ANGÉLUS DU DIMANCHE 11 DÉCEMBRE 2011

12 décembre, 2011

du site:

http://www.zenit.org/article-29694?l=french

PAROLES DE BENOÎT XVI À L’ANGÉLUS DU DIMANCHE 11 DÉCEMBRE 2011

« Vivre l’Avent sans se laisser distraire »

ROME, dimanche 11 décembre 2011 (ZENIT.org) – « Vivre l’Avent sans se laisser distraire et en sachant donner aux choses leur juste valeur » : c’est l’invitation adressée par Benoît XVI aux visiteurs venus place Saint-Pierre écouter ses paroles et prier avec lui l’angélus de ce dimanche 11 décembre.
Nous publions ci-dessous le texte intégral des paroles prononcées ce dimanche place Saint-Pierre par Benoît XVI pour la prière de l’angélus.
En ce 3e dimanche de l’Avent, de nombreux enfants sont venus faire bénir l’« Enfant Jésus » qu’ils mettront ensuite dans les crèches de leurs familles, de leurs écoles ou de leurs paroisses.

Paroles de Benoît XVI avant l’angélus :

Chers frères et sœurs,

Les textes liturgiques de cette période de l’Avent sont une invitation à vivre à nouveau dans l’attente de Jésus, à ne pas cesser d’attendre sa venue, afin que nous restions dans une attitude d’ouverture et de disponibilité avant de Le rencontrer. La vigilance du cœur, que le chrétien est toujours appelé à exercer dans sa vie de tous les jours, caractérise cette période particulière durant laquelle nous nous préparons avec joie au mystère de Noël (cf. Préface de l’Avent II).
Bien que la crise économique les ait fait baisser d’un ton, à l’extérieur ce sont toujours les mêmes messages, d’ordre commercial, qui sont proposés. Le chrétien est invité à vivre l’Avent sans se laisser distraire par les lumières, en sachant donner aux choses leur juste valeur, pour fixer le regard intérieur sur le Christ. En effet, si nous restons « vigilants dans la prière et heureux de chanter sa louange » (ibid.), nos yeux seront capables de reconnaître en Lui la vraie lumière du monde, qui vient éclaircir nos ténèbres.
En particulier, la liturgie de ce dimanche, appelé « Gaudete », nous invite à la joie, à une vigilance non pas triste, mais heureuse. « Gaudete in Domino semper » – écrit saint Paul: « Soyez toujours dans la joie du Seigneur » (Ph 4,4). La vraie joie n’est pas le fruit du divertissement, entendu dans le sens étymologique du verbe di-vertir, c’est-à-dire sortir des engagements de sa vie et de ses responsabilités. La vraie joie est liée à quelque chose de plus profond. Certes, dans les rythmes quotidiens, souvent frénétiques, il est important d’avoir des espaces, des moments, pour nous reposer, nous détendre, mais la vraie joie est liée à la relation qui nous unit à Dieu. Qui a rencontré le Christ dans sa vie, éprouve dans son cœur une sérénité et une joie que ni personne ni aucune situation ne saurait enlever.
Saint Augustin l’avait très bien compris : dans sa recherche de la vérité, de la paix, de la joie, après avoir cherché en vain dans multiples choses, a conclu par cette célèbre expression que le cœur de l’homme est inquiet, ne trouve pas de sérénité et de paix tant qu’il ne trouve pas de repos en Dieu (cf. Les Confessions, I,1,1). La vraie joie n’est pas un simple état d’âme passager, ni quelque chose que l’on atteint de ses propres forces, mais elle est un don, elle naît de la rencontre avec la personne vivante de Jésus, de l’espace que nous lui faisons en nous, de l’accueil que nous réservons à l’Esprit Saint qui guide notre vie. C’est l’invitation de l’apôtre Paul: « Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers, et qu’il garde parfaits et sans reproche votre esprit, votre âme et votre corps, pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ. » (1 Th 5,23).
En cette période de l’Avent, fortifions cette certitude que le Seigneur est venu au milieu de nous et qu’il renouvelle continuellement cette présence de consolation, d’amour et de joie. Ayons confiance en lui; comme dit encore saint Augustin, à la lumière de son expérience: le Seigneur est plus proche de nous que nous ne le sommes de nous-mêmes – « Interior intimo meo et superior summo meo » (Les Confessions, III,6,11).
Confions nos pas à la Vierge Immaculée, dont l’esprit a exulté en Dieu notre Sauveur. Qu’elle guide nos cœurs dans l’heureuse attente de la venue de Jésus, une attente riche en prières et bonnes actions.
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Puis le pape s’est adressé aux francophones:

Je vous salue cordialement chers pèlerins francophones. En ce troisième dimanche de l’Avent, Dieu nous invite à la joie. Comme Jean-Baptiste, le serviteur humble et le témoin de la lumière divine qui vient nous visiter, nous sommes invités à devenir des enfants de lumière. N’ayons pas peur de rayonner de cette joie profonde qui doit illuminer notre monde. Saint-Paul nous exhorte : « Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance, n’éteignez pas l’Esprit». Avec la Vierge Marie, Notre Dame de la Joie, préparons-nous à accueillir l’Emmanuel, Dieu avec nous ! Avec ma Bénédiction Apostolique !
© Libreria Editrice Vaticana
Traduction en français par Zenit (Isabelle Cousturié)

NOTRE-DAME DE GUADALUPE

11 décembre, 2011

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http://www.corrieredelsud.it/site/modules/article/view.article.php?3765

12 DÉCÉMBRE: NOTRE-DAME DE GUADALUPE

11 décembre, 2011

du site:

http://www.sancta.org/nican_f.html

NOTRE-DAME DE GUADALUPE

Les Apparitions et le Miracle

Tout récit sur les apparitions de Notre Dame de Guadalupe est inspiré du Nican Mopohua, ou Huei Tlamahuitzoltica, écrit en Hahuatl, la langue Aztèque, par l’écrivain Indien Antonio Valeriano autour de la moitié du XVIe siècle.
Malheureusement l’origine de son ouvrage n’a jamais été connu. Une première copie fut publiée en Nahuatl par Luis Lasso de la Vega en 1649. Une copie de la couverture est ci-contre.

Voici la traduction française du récit:

Dix ans après la prise de Mexico, la guerre prit fin et la paix régna parmi le peuple; de cette façon la foi commença à éclore, le discernement du vrai Dieu pour qui nous vivons. En ce temps là, en l’année quinze cent trente et un, dans les premiers jours du mois de décembre, vivait un pauvre Indien appelé Juan Diego, connu comme étant un natif de Cuautitlan. A certains égards, , il appartenait spirituellement à Tlatilolco.

PREMIERE APPARITION
Un samedi, tout juste avant l’aube, il était en route pour le culte divin et pour ses propres affaires. Lorsqu’il arriva au pied de la colline connu sous le nom de Tepeyacac, le jour parut et il entendit chanter sur la colline, comme un chant de différents beaux oiseaux.
Occasionellement la voix des chanteurs s’arrêtait et il semblait que l’écho répondit. Le chant, très doux et délicieux, était plus beau que celui du coyoltotol, du tzintizcan et d’autres beaux oiseaux. Juan Diego s’arrêta pour voir et se dit à lui-même “Par chance, suis-je digne de ce que j’entends? Peut-être suis-je en train de rêver? Suis-je réveillé? Où suis-je? Peux-être suis-je dans ce paradis terrestre dont nous parlaient nos ancêtres? Peut-être suis-je maintenant au ciel?”
Il regardait vers l’est, vers le haut de la colline d’où venait ce précieux chant céleste; puis, subitement le chant s’arrêta et le silence régna. Il entendit alors une voix venant de la colline qui lui disait “Juanito, Juan Dieguito”
Il s’aventura alors vers l’endroit où on l’appelait. Il n’était pas le moindrement effrayé; au contraire, il jubilait. Il grimpa alors la colline pour voir d’où on l’appelait. Quand il atteignit le sommet il vit une Dame qui s’y tenait debout et qui lui dit de s’avancer.
S’approchant d’elle, il s’émerveilla de sa grandeur surhumaine; ses vêtements brillaient comme le soleil; la falaise sur laquelle reposaient ses pieds étincelait de lumière comme entourée d’un bracelet de pierres précieuses, et la terre resplendissait comme un arc en ciel.
Les mezquites, nopales et autres mauvaises herbes qui poussent à cet endroit, paraissaient comme des émeraudes, leurs feuillages comme des turquoises, leurs branches et leurs épines brillaient comme de l’or. Il s’inclina devant elle et entendit sa parole, douce et courtoise, comme quelqu’un qui vous charme et vous enchante profondément.
Elle lui dit : “Juanito, le plus humble de mes fils, où vas-tu?” Il lui répondit “Madame et enfant, Je dois atteindre ton “église à Mexico, Tlatilolco, afin de poursuivre les choses divines qui nous sont enseignées et données par nos prêtres et nos délégués et Notre Seigneur.
Elle lui parla alors ainsi: “Sache et comprends bien, le plus humble de mes fils, que je suis la toujours vierge Sainte Marie, Mère du Vrai Dieu pour qui nous existons, du Créateur de toutes choses, Seigneur du ciel et de la terre. J’aimerais qu’une église soit érigée ici, rapidement, afin que je puisse vous montrer et vous donner mon amour, ma compassion, mon aide et ma protection, parce que je suis votre mère miséricordieuse, à vous, à tous les habitants de cette terre et à tous ceux qui m’aiment, m’invoquent et ont confiance en moi. J’écoute leurs lamentations et je remédie à leurs misères, leurs détresses et leurs peines. Afin d’accomplir ce qu’exige ma clémence , va au palais de l’évêque de Mexico et tu lui diras que je manifeste un grand désir qu’ici, sur cette plaine, une église soit construite en mon honneur; tu lui raconteras dans les moindres détails tout ce que tu as vu et admiré et ce que tu as entendu. Sois assuré que je te serai extrêmement reconnaissante et que je te récompenserai, parce que je te rendrai heureux et digne de récompense pour les efforts et la fatigue que tu vas endurer pour cette mission. Voilà, tu as entendu mes instructions, mon humble fils, va et fais tous tes efforts.”
A cet instant, il s’inclina devant elle et dit “ Madame, Je vais obéir à tes instructions; maintenant je dois te quitter, moi, ton humble serviteur: Il descendit alors afin de s’acquitter de sa tâche et prit l’allée qui mène tout droit à Mexico.

DEUXIEME APPARITION
Ayant pénétré dans la ville,il se rendit directement et sans délais, au palais épiscopal ou venait d’être nommé un nouveau prélat, le Père Juan de Zumarraga, un Religieux Franciscain. A son arrivée, il essaya de le voir; il plaida auprès des serviteurs afin qu’ils annoncent sa visite, et après une longue attente il fut informé que l’évêque avait ordonné de le faire entrer.
En entrant, il s’inclina et s’agenouillant devant l’évêque il lui transmit le message de la Dame du ciel. Il lui raconta aussi tout ce qu’il avait admiré, vu et entendu. Après avoir écouté son bavardage et son message l’évêque trouva cela incroyable; il lui dit alors:” Tu repartiras, mon fils et je t’écouterai à mon gré.
Je reprendrai tout depuis le début et refléchirai sur les voeux et les désirs pour lesquels tu es venu.” Il s’en alla et paraissait triste car le message n’avait pas été accompli sous toutes ses formes.
Il rentra le même jour. Il revint directement au haut de la colline et rencontra la Dame du ciel qui l’attendait à la même place où il l’avait vue la première fois. La voyant, il se prosterna devant elle et lui dit “Madame, la plus petite de mes filles, mon Enfant, j’a été là où tu m’as envoyé afin de me conformer à tes instructions. Avec beaucoup de difficultés j’ai pénétré dans le bureau du prélat. Je l’ai vu et lui a fait part de ton message, comme tu me l’avais commandé. Il m’a reçu bienveillamment et m’a écouté attentivement mais sa réponse laissait entendre qu’il ne me croyait pas. Il m’a dit “Tu reviendras et je t’entendrai à mon gré. Je reprendrai tout depuis le début et réfléchirai sur le voeu et le désir qui t’ont amené.”
J’ai parfaitement compris de par la façon dont il m’a répondu qu’il pensait que ton désir d’avoir une église qui te soit consacrée est une invention de ma part, et que ce n’est pas ton ordre, aussi je te supplie fortement, Madame, de confier l’accomplissement de ton message à quelqu’un d’important , de connu qui inspire le respect et l’estime, afin qu’on le croie; parce que je ne suis rien, je suis une petite ficelle, une minuscule échelle, une queue, une feuille et toi, mon Enfant la plus petite de mes enfants, ma Dame, tu m’as envoyé à une place que je ne fréquente jamais ni ne m’y repose. Je t’en prie , pardonne moi ce grand desagrément et ne sois pas irritée, Madame.
La Vierge Marie répondit:” Ecoute, ô le moindre de mes fils, tu dois comprendre que j’ai de nombreux serviteurs et messagers à qui je peux confier l’accomplissement de mon message et l’excécution de mon désir, mais c’est toi précisémenet que je sollicite et demande de m’aider afin que par ta médiation mon voeu soit accompli. Je t’implore ardemment, toi le moindre de mes fils, et avec fermeté je t’ordonne d’aller demain voir l’évêque. Tu y vas en mon nom et tu lui fais connaitre mon voeu intégral selon lequel je lui demande de commencer la construction d’une église. Et dis-lui aussi que c’est Moi, en personne, la toujours-vierge, Sainte Marie, Mère de Dieu qui t’ai envoyé”
Juan Diego répondit: “Madame, mon Enfant, je ne veux pas te faire de la peine. Joyeusement et de plein gré j’obéirai à tes instructions. Sous aucune condition je ne manquerai de le faire; j’irai accomplir ton désir car non seulemnt le chemin est pénible mais peut-être que je ne serai pas écouté avec plaisir, ou si on m’écoute on ne me croira peut-être pas. Demain après-midi, au coucher du soleil, je reviendrai te porter la réponse de ton message au prélat. Je prends maintenant congé de toi, le plus petite de mes enfants, mon Enfant et Madame. Repose-toi entre-temps” Il s’en alla se reposer chez lui.

TROISIEME APPARITION
Le jour suivant, il quitta la maison avant l’aube, et prit le chemin de Tlatilolco, afin d’être instruit des choses divines et d’être présent à l’appel, après quoi il irait voir le prélat.
Vers dix heures, rapidement, après avoir assisté à la Messe et avoir inscrit sa présence, il s’en alla quand la foule se fut dispersée. Sur l’heure JuanDiego se rendit au palais de l’évêque.
A peine fut-il arrivé qu’il essaya ardemment de voir l’évêque. Après encore beaucoup de difficultés il parvint à le voir. Il s’agenouilla à ses pieds. Il s’attrista et pleura pendant qu’il exposait les instructions de la Dame du ciel demandant à Dieu de lui accorder qu’on croie à son message et au voeu de l’Immaculée pour qu’un temple soit construit là où Elle le voulait. L’évêque, afin de se rassurer, lui posa beaucoup de questions, lui demandant où il l’avait vue et comment elle était. Il décrivit le tout à la perfection à l’évêque.
Malgré les explications précises de son apparence et de tout ce qu’il avait vu et admiré, qui en soi indiquait qu’elle était la toujours-vierge Sainte Mère du Sauveur, Notre Seigneur Jésus-Christ, il ne lui accorda néanmoins aucun crédit lui disant que pour sa requête il lui fallait faire ce qui lui était demandé mais de plus qu’un signe était nécessaire afin qu’il puisse croire qu’il était vraiment envoyé par une Dame du ciel. Juan Diego dit alors à l’évêque “Monseigneur,écoutez! Quel doit être le signe que vous demandez? Car j’irai le demander à la Dame du ciel qui m’a envoyé vers vous.” L’évêque voyant qu’il acceptait sans aucun doute et ne se rétractait pas, le renvoya.
Il ordonna immédiatement à quelques personnes de son entourage, en qui il pouvait avoir confiance, de le suivre et de surveiller où il allait, qui il voyait et avec qui il parlait. Ceux qui le suivirent le perdirent de vue alors qu’ils traversaient la ravine près du pont de Tepeyac. Ils cherchèrent partout mais ne purent le retrouver. Ils revinrent donc non seulement parce qu’ils étaient fatigués mais aussi parce que leurs desseins avaient été déjoués, et cela les avait mis en colère. Et c’est ce qu’ils racontèrent à l’évêque. Pour l’influençer afin qu’il ne crut pas en Juan Diego, ils dirent à l’évêque que Juan Diego le trompait et inventait ce qu’il racontait ou qu’il avait seulement rêvé ce qu’il racontait et demandait.
Finalement ils s’arrangèrent pour que, si jamais il retournait, il fût retenu et durement puni afin qu’ il cessât de mentir et de tromper.
Entre temps, Juan Diego était avec la Bienheureuse Vierge lui rapportant la réponse de Monseigneur l’évêque. La Dame, après l’avoir écouté, lui dit:”Très bien, mon petit, tu repartiras la-bas demain, afin de porter à l’évêque le signe qu’il a demandé. Avec cela il te croira et dans son regard il n’y aura ni doute ni soupçon. Et sache, mon petit, que je te récompenserai pour ta sollicitude, tes efforts et ta fatigue à mon égard. Je t’attendrai ici demain.”

QUATRIEME APPARITION
C’est le jour suivant, un lundi, que Juan Diego devait porter un signe pour qu’on le croie, mais il n’y revint pas parce que, en rentrant chez lui, son oncle, Juan Bernardo, était tombé malade et son état était grave.
Il appela d’abord un docteur qui l’aida mais c’était trop tard, son état s’empirait. A la tombée de la nuit son oncle lui demanda d’aller à l’aube à Tlatilolco et de ramener un prêtre pour le préparer et entendre sa confession car il était certain qu’il allait mourir et qu’il ne se lèverait plus ni ne guérirait.
Le mardi, avant l’aube, Juan Diego partit de sa maison pour Tlatilolco pour ramener un prêtre et comme il s’approchait de la route qui rejoint la pente qui mène au sommet de la colline de Tepeyac, vers l’ouest, et où il avait l’habitude de traverser la route, il se dit “ Si je continue ce chemin, la Dame va sûrement me voir, et je pourrais être retenu afin que je puisse porter le signe au prélat comme convenu; mais notre premier souci est d’aller rapidement appeler un prêtre car mon oncle l’attend certainement” il fit donc le tour de la colline afin qu’il ne puisse être vu par elle qui voit bien partout.
Il la vit descendre du haut de la colline et regarder vers là où ils s’étaient . rencontrés précédemment. Elle s’approcha de lui au bas de la colline et lui dit” “Qu’y a-t-il, le moindre de mes fils? Où vas-tu?”
Etait-il affligé ou honteux ou effrayé? Il s’inclina devant elle. Il la salua, disant:” Mon Enfant, la plus tendre de mes filles, Madame, que Dieu veuille que tu sois satisfaite. Comment vas-tu ce matin? Est-ce que ta santé est bonne, Madame et mon Enfant? Je vais te faire de la peine. Sache, mon enfant, qu’un des tes serviteurs , mon oncle, est très malade, Il a attrapé la peste et est sur le point de mourir. Je dois me hâter vers ta maison à Mexico afin d’appeler un de tes prêtres, aimé de Dieu, pour qu’il entende sa confession et lui donne l’absolution car, depuis notre naissance, nous sommes venus au monde pour nous préserver des oeuvres de la mort. Mais si je pars, je reviendrai ici rapidement afin d’aller porter ton message. Madame, mon Enfant, pardonne moi, sois patiente avec moi pour le moment. Je ne te decevrai pas, la plus petite des mes filles. Demain je viendrai en toute hâte.
Après avoir écouté les paroles de Juan Diego, la Très Sainte Vierge répondit: ”Ecoute moi et comprends bien, le moindre de mes fils, rien ne doit t’effrayer ou te peiner. Que ton coeur ne soit pas troublé. N’aies pas peur de cette maladie, ni d’aucune autre maladie ou angoisse. Ne suis-je pas là, moi qui suis ta Mère? N’es-tu pas sous ma protection? Ne suis-je pas ta santé? Ne reposes-tu pas heureux en mon sein? Que desires-tu de plus? Ne sois pas malheureux ou troublé par quoi que ce soit. Ne sois affligé pas la maladie de ton oncle, il n’en mourra pas. Sois assuré qu’il est maintenant guéri”. (Et à ce moment son oncle fut guéri comme il devait l’apprendre par la suite)
Quand Juan Diego entendit ces mots de la Dame du ciel, il était grandement consolé. Il était heureux. Il la supplia de l’excuser afin qu’il aille voir l’évêque et lui porter le signe ou la preuve afin qu’on le croie. La Dame du ciel lui ordonna de grimper au haut de la colline où ils s’étaient précédemment rencontrés.
Elle lui dit: « Grimpe, ô le moindre de mes fils , jusqu’au haut de la colline; là où tu m’as vue et où je t’ai donné des instructions, tu verras différentes fleurs. Coupe les, cueille les, rassembles les et puis viens les porter devant moi.”
Juan Diego grimpa sur la colline immédiatement, et comme il atteignait le sommet il fut stupéfait; de voir qu’une telle variété de merveilleux rosiers de Castille étaient en floraison bien avant la saison où les roses devraient bourgeonner car hors de saison elles gèleraient. Elles étaient parfumées et recouvertes des gouttes de rosée de la nuit qui ressemblaient à des perles précieuses.
Il commença immédiatement à les cueillir. Il les assembla et les plaça dans son tilma. Le haut de la colline n’était pas une place où pourrait fleurir n’importe quelle fleur car il y avait beaucoup de rochers, de ronces, d’épines, de nopales et de mezquites. Occasionellement de l’herbe poussait mais c’était au mois de décembre quand la végétation n’était pas gelée.
Il descendit la colline immédiatement et porta les différentes roses qu’il avait cueillies à la Dame du ciel qui, en les voyant les prit entre ses mains et les plaça à nouveau dans son tilma, lui disant : « ô toi, le moindre de mes fils , cette variété de roses est une preuve et un signe que tu porteras à l’évêque. Tu lui diras en mon nom qu’il y verra là mon voeu et qu’il doit s’y conformer. Tu es mon ambassadeur, le plus digne de ma confiance. Je te l’ordonne rigoureusement de ne déplier ton manteau qu’en présence de l’évêque et de lui montrer ce que tu portes. Tu lui raconteras bien tout; tu lui diras que je t’ai ordonné de grimper au haut de la colline et de cueillir les fleurs; et aussi tout ce que tu as vu et admiré afin que tu puisses persuader le prélat d’accorder son soutien à ma demande qu’une église soit construite.”
Après les conseils de la Dame du ciel, il prit le chemin qui mène directement à Mexico, heureux et sûr du succès, portant avec beaucoup de précaution le contenu de son tilma afin que rien ne s’échappe de ses mains et s’enivrant du parfum de cette variété de belles fleurs.

LE MIRACLE DE L’IMAGE
Quand il arriva au palais épiscopal, le majordome vint à sa rencontre ainsi que d’autres serviteurs du prélat..Il les supplia de dire à l’évêque qu’il voulait le voir, mais personne ne voulait le faire, ils faisaient semblant de ne pas l’entendre, probablemenet parce qu’il était trop tôt ou parce qu’ils le connaisaient comme étant un importun et qu’il les harcelait; de plus, leurs collègues leur avaient raconté qu’ils l’avaient perdu de vue quand ils l’avaient suivi.
Il attendit longtemps. Quand ils virent qu’il avait attendu longtemps debout, abattu, ne faisant rien, attendant d’ête appelé et paraissant avoir quelquechose dans son tilma, ils s’approchèrent de lui afin de savoir ce qu’il portait. Juan Diego voyant qu’il ne pouvait cacher ce qu’il portait et sachant qu’il serait molesté, bousculé, lacéré, ouvrit un peu son tilma là où se trouvaient les fleurs. En voyant cette variété de roses de Castille hors saison, ils furent complètement stupéfaits parce qu’elles étaient si fraiches, en pleine floraison, si parfumées et si belles. Ils essayèrent de s’en emparer et de tirer quelques unes mais ne réussirent à aucune des trois fois qu’ils osèrent le faire. Ils ne réussirent pas parce qu’à chaque fois qu’ils essayaient de les prendre, ils ne purent voir les fleurs réelles. A la place elles paraissaient peintes, imprimées ou cousues sur la toile. Ils allèrent alors dire à l’évêque ce qu’ils avaient vu l’informant que l’Indien qui était venu à plusieurs reprises voulait le voir et qu’il avait sûrement une raison pour l’avoir attendu avec anxiété si lontemps et être si désireux de le voir.
En entendant cela l’évêque comprit qu’il avait apporté la preuve pour confimer ses dires afin qu’il se conformât à la requête de l’Indien. Il ordonna de le faire entrer immédiatement. Dès son entrée Juan Diego s’agenouilla devant lui comme à l’accoutumée et raconta à nouveau ce qu’il avait vu et admiré ainsi que le message. Il lui dit” Monseigneur, j’ai fait ce que tu as commandé, je suis allé dire à mon Ama, ma Dame du ciel, Sainte Marie, précieuse mère de Dieu que tu as demandé un signe et une preuve afin que tu puisses croire qu’il faut construire une église là où elle l’a demandé; je lui ai aussi dit que je t’avais donné ma parole que je rapporterais un signe et une preuve de son désir comme tu l’as demandé. Elle se montra condescendante et agréa à ta requête . Tôt ce matin elle m’a envoyé te voir à nouveau; je lui demandais une fois encore le signe afin que tu puisses me croire et elle me dit qu’elle me le donnerait et elle s’y conforma. Elle m’envoya au haut de la colline, là où j’avais l’habitude de la voir, pour cueillir une variété de roses de Castille. Après les avoir cueillies je les lui ai portées, elle les a prises de sa main et les a placées dans mon vêtement afin que je te les porte et te les donne en personne. Même si je savais que le haut de la colline n’était pas un endroit où pousseraient des fleurs car il y a beaucoup de rochers, de ronces, d’épines, de nopales et de mezquites, j’avais encore des doutes. Quand je me suis approché du haut de la colline, je vis que j’étais au paradis où il y avait une variété d’exquises roses de Castille, couvertes de brillante rosée et je les ai cueillies immédiatement. Elle m’a dit que je devais te les porter et je me suis exécuté afin que tu puisses voir en elles le signe que tu m’a demandé et te conformer à son voeu; aussi et mon message soient crédibles. Voilà. Reçois les.” Il déplia son vêtement blanc où il avait mis les fleurs et quand toutes les différentes variétés de roses de Castille tombèrent à terre apparut soudain le dessin de la précieuse Image de la toujours vierge Sainte Marie, Mère de Dieu, comme on la voit aujourd’hui dans l’église de Tepeyac, nommé Guadalupe.
Quand l’évêque vit l’image, lui et tous ceux présents tombèrent à genoux. On l’admira beaucoup. Ils se levèrent pour la voir, ils tremblèrent et, avec tristesse, ils démontrèrent qu’ils la contemplaient avec leur coeur et leur esprit. L’évêque, avec des larmes de tristesse, pria et implora son pardon pour n’avoir pas accompli son voeu et sa requête. Quand il se releva, il détacha du cou de Juan Diego le vêtement sur lequel apparaissait l’Image de la Dame du ciel. Il le prit et le plaça dans sa chapelle. Juan Diego demeura un jour supplémentaire à l’évêché à la requête de l’évêque.
Le jour suivant l’évêque lui dit: Montre nous où la Dame du ciel désire qu’une église soit construite” Et il invita immédiatement tous ceux présents à s’y rendre.

APPARITION A JUAN BERNARDINO
Après que Juan Diego eut montré l’endroit où la dame du ciel voulait que son église soit construite, il demanda la permission de prendre congé. Il voulait rentrer chez lui pour voir son oncle Juan Bernardino qui était gravement malade quand il l’avait quitté pour aller à Tlatilolco appeler un prêtre afin d’entendre sa confession et lui donner l’absolution. La Dame du ciel lui avait dit que son oncle était guéri. Mais ils ne le laissèrent pas partir seul et l’accompagnèrent jusqu’à chez lui.
Comme ils arrivèrent, ils virent que son oncle était heureux et en bonne santé. Il était très stupéfait de voir son neveu ainsi accompagné et honoré, et demandait la raison d’un tel honneur. Son neveu répondit que lorsqu’il partit chercher le prêtre pour entendre sa confession et lui donner l’absolution, la Dame du ciel lui apparut à Tepeyac lui disant de ne pas être triste, que son oncle allait bien, ce qui l’a consolé . Elle l’a envoyé à Mexico voir l’évêque afin que ce dernier lui construise une maison à Tepeyac. L’oncle témoigna de ce que c’était vrai qu’à cette occasion il fut guéri et qu’il l’avait vue de la même manière que son neveu, apprenant d’Elle qu’elle l’avait envoyé à Mexico pour voir l’évêque. La Dame lui dit aussi que, lorsqu’il irait voir l’évêque, il devrait lui révéler ce qu’il avait vu et lui expliquer de quelle façon Elle l’avait guéri miraculeusement et qu’Elle voulait être appelée La toujours vierge Sainte Marie de Guadalupe et que son image bénie soit aussi ainsi connue
Juan Bernardino fut conduit en la présence de l’évêque afin qu’il l’en informe et lui donne un témoignage; son neveu et lui furent les invités de l’évêque chez lui jusqu’à ce que l’église consacrée à la Reine de Tepeyac soit construite là où Juan Diego l’avait vue.
L’évêque transféra l’image sacrée de la belle dame du ciel de sa chapelle privée à l’église principale afin que tout le peuple puisse voir l’image bénie et l’admirer .
La cité tout entière était sous le coup d’une grande émotion. Tous vinrent la voir , admirer l’image pieuse et prier. Ils s’émerveillèrent de son apparition dans ce divin miracle car aucune personne humaine de ce monde n’avait peint cette image précieuse.

MAGNIFICAT

10 décembre, 2011

MAGNIFICAT dans images sacrée MAGNIFICAT6a

http://suorbernardina.splinder.com/post/23169870

Homélie du 3e dimanche de l’Avent B

10 décembre, 2011

du site:

http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/

Homélie du 3e dimanche de l’Avent B

Is 61, 1-2a, 10-11 ; Lc 1, 46-50, 53-54 ; 1 Th 5, 16-24 ; Jn 1, 6-8, 19-28

Les champions du rire, qui exercent leurs talents au bénéfice des familiers du petit écran, ne sont pas pour autant des semeurs de joie. Il est vrai que l’on peut se dilater la rate sans être pénétré de joie, qui est, selon Descartes, « une agréable émotion de l’âme ».
La liturgie d’aujourd’hui, par contre, proclame sur tous les tons : « Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie ». Elle en donne aussi la raison générale : « Le Seigneur est proche », et des raisons particulières, telles la guérison des cœurs brisés et la délivrance des prisonniers.
Comme il n’y a pas de fête sans chant, la liturgie nous propose même un véritable tube qui brave les siècles, le cantique « Magnificat », interprété par Marie, la première Dame du royaume nouveau. L’ »incomparable cantatrice » chante la révolution de Dieu au refrain exaltant. Marche de la vraie joie, le Magnificat nous en révèle les racines, les fruits et le rayonnement, et harmonise ce qui nous apparaît trop souvent comme des contraires. Le cantique de Marie, en effet, est à la fois « le cantique de l’intériorité la plus profonde (l’exultation de l’adoration et de l’action de grâce) et celui de l’engagement pour la transformation du monde, à l’appel du Dieu Sauveur et Libérateur » (René Coste).
Plus qu’un simple poème, c’est l’écho radieux d’observations et découvertes quotidiennes. Mieux qu’une hymne, c’est une proclamation prophétique, doublée d’un programme de vie et d’entreprise.
Dégagés des contraintes du « droit d’auteur », nous sommes tous autorisés à le traduire dans l’aujourd’hui du temps. A en faire aussi notre air préféré, pour que s’unissent en une même voix l’alleluia de la reconnaissance et le cri des combats pour la justice et le respect de la personne humaine.
« Il ne s’agit pas, écrit encore René Coste, d’étudier le Magnificat. Il s’agit de l’habiter. Il s’agit de le vivre. Il s’agit de le re-crier à son tour ». Or, nous pouvons observer aujourd’hui encore que le Seigneur fait des merveilles pour l’humanité, pour son peuple qui est l’Eglise et pour chacun de nous.
En ouvrant bien les yeux et les oreilles, nous découvrirons sans peine des signes et des traces de la présence de Dieu et de la croissance de son Royaume, même en dehors des champs cultivés par les Eglises.
Il y a les jeunes pousses très variées, nées d’un vaste mouvement de renouveau et du surgissement de nouveaux prophètes, à intégrer harmonieusement dans les Eglises locales. Certes, ils peuvent étonner, déranger ou même effrayer ou scandaliser. Cependant Paul nous avertit : « N’éteignez pas l’Esprit, ne repoussez pas les prophètes, mais discernez la valeur de toute chose. Ce qui est bien, gardez-le ; éloignez-vous de tout ce qui porte la trace du mal ». Ces précieux conseils sont toujours d’actualité. L’Esprit souffle où il veut et quand il veut. Dons et charismes peuvent donc surgir dans les lieux les plus surprenants. Ainsi, tout progrès d’une véritable justice, toute démarche sincère de pardon et d’amour du prochain, sont des signes de la croissance du royaume. Ne le voyez-vous pas ?
On peut certes se tromper de messie et de « grand prophète », ou hésiter sur son authenticité, comme les prêtres et les lévites de Jérusalem en présence du baptiseur. Toutefois, nous disposons d’un critère de discernement infaillible, dont Marie et Jean Baptiste nous donnent l’exemple. Le véritable prophète annonce toujours quelqu’un de plus grand que lui, le désigne et y conduit. Or, il n’y a pas plus grand que le Christ Jésus. Lui seul est important.

Et comment ne pas reprendre ici l’intervention d’Isaïe : « Dites aux esprits abattus : Prenez courage, ne craignez pas ; voici notre Dieu qui vient ; il vient nous sauver ». Ne le voyez-vous pas ?

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

   1925 – 2008

III dimanche d’Avent B – commentaire biblique

10 décembre, 2011

du site:

http://www.bible-service.net/site/380.html

III dimanche d’Avent B – commentaire biblique

Isaïe 61,1-2.10-11
Pour le prophète, une bonne nouvelle vient balayer toutes les peurs et redonner courage : le Seigneur Dieu vient guérir, délivrer, libérer, pacifier son peuple. Ses auditeurs ont besoin de la recevoir : ils se trouvent dans la précarité, la misère, les affrontements, les pleurs. Cette bonne nouvelle est aussi sûre que la germination des semences. Le Seigneur vient faire germer la justice. Pour prendre une comparaison, ce sera comme une grande fête, un grand mariage où chacune revêt sa plus belle robe, chacun son plus beau costume, pour célébrer comme il se doit l’événement. Le prophète ose parler de “ vêtements de salut ”, car c’est de “ salut ” qu’il veut parler ! Ce sera du bonheur, que du bonheur, et toutes les nations le constateront. “ Je tressaille de joie dans le Seigneur… ” : le Magnificat de Marie durant son “ avent ” rejoint le cri de joie du prophète et de tous les croyants.

• Cantique (Luc 1,46-50,53-54)
Le tissu actuel du Magnificat de Marie entremêle des fils et des couleurs de passages bibliques où des croyants ne peuvent se retenir de chanter, de sauter de joie, parce qu’ils ont expérimenté que leur Seigneur Dieu est proche, passionné et aimant. Puissant, il ne fréquente guère les riches qui sont déjà comblés ; au contraire, il se tourne vers les plus pauvres, les affamés, qui ont besoin de lui. Plus même : Dieu vient vers nous pour construire des relations d’amitié et nous faire profiter à plein de son Souffle et de sa vie. Il est Sauveur. “… Exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur ” : tout est dit. Pour l’évangéliste qui reprend le cantique du Magnificat, la joie de Marie rassemble, représente, célèbre la joie des comblés de Dieu, de l’humanité que Dieu aime. C’est une louange, un alléluia.

 1 Thessaloniciens 5,16-24
Dès son arrivée à Corinthe, au printemps 51, au cours de son deuxième voyage, Paul écrit aux Thessaloniciens qu’il a laissés, voici quelques mois, en proie à la persécution. Il veut les conforter et les encourager.
À la fin de sa lettre, il donne quelques avis sur la vie en communauté, ce sont de précieux conseils pour attendre la parousie du Seigneur :
- 1. Joie, prière, action de grâce. C’est un point très important puisque telle est la « volonté du Seigneur » (ce mot très fort pour Paul est rendu un peu faiblement par « ce que Dieu attend de vous »). Pour Paul, la joie est une qualité sur laquelle il revient souvent : elle peut coexister avec les tribulations (2 Corinthiens 6,10 ; 8,2 ; Philippiens 1,18) car elle est le fruit de l’Esprit (Galates 5,22 ; Romains 14,17).
- 2. Accueillir les charismatiques qui parlent en prophètes, avec sympathie mais sans naïveté, avec discernement, en rejetant tout ce qui conduit au mal (cf. 1 Corinthiens 14,1-5).
- 3. Vivre dans la paix et l’espérance. Cela ne devrait poser aucune difficulté car « Dieu est fidèle ».

• Jean 1,6-8.19-28
L’importance du Baptiste ne se discute pas chez les premiers chrétiens. Est-ce parce que Jésus, avant de se lancer sans sa propre entreprise missionnaire, avait commencé par fréquenter ce prêcheur influent ? Les évangiles laissent entendre cependant que peu à peu il a fallu préciser la place du Baptiste, voire le remettre à sa place ! Les premiers missionnaires chrétiens se sont peut-être trouvés, dans les années qui ont suivi les événements de Pâques, en concurrence avec des missionnaires  de Jean. En tout cas on constate que le rôle du Baptiste diffère selon les évangiles. Ainsi le quatrième évangile omet d’évoquer le baptême de Jésus par le Baptiste. Il tient à affirmer que le Baptiste n’est pas le Messie, ni Élie, ni le grand Prophète : “ Ce n’est pas moi ”. Pour l’évangéliste, le rôle du Baptiste se borne uniquement à “ témoigner ” : “ cet homme n’était pas la lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage ”. Il vient seulement préparer le chemin du Seigneur. Il n’est même pas digne de défaire la courroie de la sandale de celui qui vient après lui. Il est clair que pour l’évangéliste, il ne faut pas se tromper. Tout grand qu’il ait été, ce n’est pas le Baptiste qu’il faut suivre
… 

La naissance de Jésus vue par les quatre évangélistes

10 décembre, 2011

du site:

http://www.portstnicolas.org/le-phare/Etudes-specialisees/La-naissance-de-Jesus-vue-par-les

La naissance de Jésus vue par les quatre évangélistes

Ce que les apôtres ont d’abord annoncé – et qui, depuis bientôt 2000 ans, est au coeur de la foi des chrétiens -, ce n’est pas la naissance de Jésus mais sa mort et sa résurrection. Puis, remontant dans le temps, ils ont tenu à rappeler – très sommairement d’ailleurs – son activité à travers toute la Galilée et la Judée.
Ce n’est que dans un troisième moment que les chrétiens se sont interrogés sur ce que tout cela impliquait quant à l’enfance de Jésus (Marc, le plus ancien évangile, n’en dit rien), avant d’en venir même (à l’époque de l’évangile de Jean) à entrevoir que Jésus était Fils de Dieu avant même de naître de Marie (cf. le prologue du 4ème Evangile).
On le voit, dans le calendrier chrétien, Pâques est la fête des fêtes, bien plus importante que Noël… et c’est à la lumière de Pâques qu’il convient de lire ce que les évangélistes nous disent de la naissance de Jésus. Sur les quatre d’ailleurs, seuls Matthieu et Luc nous parlent explicitement de la naissance et de l’enfance de Jésus. Encore ne le font-ils pas de la même manière, car ils n’écrivent pas pour les mêmes communautés et soulignent des aspects différents de la Bonne Nouvelle de Jésus.
Matthieu parle des mages (ni rois, ni trois), mais pas des bergers… d’une étoile mais pas des anges… Luc parle des bergers, mais pas des mages… des anges qui chantent la gloire de Dieu, mais pas de l’étoile au-dessus de la grotte… Aucun ne mentionne de boeuf et d’âne…

La crèche de Matthieu
Elle nous présente Jésus comme l’Emmanuel, c’est-à-dire « Dieu-avec-nous » et nous prépare déjà à accueillir la dernière promesse de Jésus dans cet évangile : Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. (Mt 28,20).
L’étoile qui guide les mages est la métaphore du roi-messie, selon la prophétie du livre des Nombres (Nb 24,17). Quant aux mages eux-mêmes, ils symbolisent les nations païennes à qui l’Evangile de Jésus est offert. D’un bout à l’autre de son récit, Matthieu se plait à rappeler que ceux qui accueillent avec joie la parole de Jésus ne sont pas toujours ceux auxquels on aurait pu s’attendre… La tradition a voulu qu’ils soient de races différentes (belle image de l’universalité du salut) et s’appellent Melchior, Gaspard et Balthazar.
En ce sens, une manière de retrouver le sens profond de Noël sera peut-être pour les baptisés de s’ouvrir avec émerveillement à toutes les richesses humaines, culturelles et spirituelles que Dieu met dans le coeur des hommes, quelles que soient leurs religions, leurs cultures, leurs convictions.

Marc : une Bonne Nouvelle au présent
Marc ne nous parle pas du « petit Jésus », mais d’une « bonne nouvelle » – c’est le sens du mot Evangile – pour les chrétiens de Rome à qui il s’adresse. Cette bonne nouvelle, c’est Jésus Christ lui-même, le Fils de Dieu (Mc 1,1). La parole de Jésus est toujours d’actualité et les verbes que l’évangéliste emploie dans son récit sont le plus souvent au présent.
Bien des familles exprimeront à Noël cette certitude en installant leur crêche et n’hésiteront pas à compléter les traditionnels santons par des personnages ressemblant fort aux membres de la famille…

La crèche de Luc
La révélation de l’ange atteint le monde entier, du haut en bas, de la foule des anges aux bergers, c’est-à-dire l’une des catégories sociales les plus méprisées à l’époque. Né hors de son village, hors de l’hôtellerie, tel un exclu, Jésus fera la joie des petits et des pauvres et aura bien du mal à se faire entendre des riches (Lc 6,24;14,13.21;16,19-26;19,8).
Noël ne sera donc vraiment Noël que si nous savons les uns et les autres le vivre sous le signe du partage. A chacun de repérer ses vraies richesses et de voir s’il peut souscrire au constat fait par Jésus : Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir (Ac 20,35) !

Jean : la Lumière et le Verbe
On ignore le jour et l’heure de la naissance de Jésus, qui ne sont précisés dans aucun texte du Nouveau Testament. Mais, depuis le 4e siècle, l’Eglise a pris l’habitude de fêter la naissance de Jésus le 25 décembre, au coeur de la nuit la plus longue (d’où la messe de minuit), christianisant ainsi la fête païenne de Natalis Invicti (la naissance du soleil) qui se célébrait à cette date (solstice d’hiver). C’était faire droit à la belle intuition de l’évangéliste Jean selon laquelle, aux heures sombres de notre vie Jésus vient comme une lumière :

Le Verbe était la lumière véritable, qui éclaire tout homme (Jn 1,9)
Tout disciple de Jésus, à Noël, est appelé à se rappeler sa vocation qui est de mettre la vérité là où règne l’erreur, la joie là où règne la tristesse, l’espérance là où règne le désespoir, le pardon là où est l’offense.
Que ce soit à l’école de Matthieu, Marc, Luc ou Jean, peu importe. L’essentiel est de faire de ce Noël autre chose qu’une simple quinzaine commerciale, en accueillant le joyeux message d’un Dieu dont la gloire dans les cieux est inséparable de la paix sur la terre pour les hommes qu’Il aime ! 

Saint Juan Diego

9 décembre, 2011

Saint Juan Diego dans images sacrée San_Juan_Diego_Cuauhtlatoatzin_BI
http://vangelodelgiorno.org/main.php?language=IT&module=saintfeast&localdate=20101209&id=1074&fd=0

9 Décémbre: Saint Jean Diego CUAUHTOLATOATZIN

9 décembre, 2011

du site:

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/fiches/f0170.htm

Saint Jean Diego CUAUHTOLATOATZIN

Nom: CUAUHTOLATOATZIN
Prénom: Jean Diego (Juan Diego)
Pays: Mexique

Naissance: 1474  à Cuauhtitlan (Royaume de Texcoco)
Mort: 1548

Etat: Laïc

Note: Béatification: = Reconnaissance du culte.  -  Converti et baptisé à 48 ans (vers 1524). La Vierge Marie se manifeste à lui en décembre 1531. C’est l’origine du sanctuaire de N.D. de Guadalupe.

Béatification: 06.05.1990  à Mexico – N.D. de Guadalupe  par Jean Paul II
Canonisation: 31.07.2002  à Mexico – N.D. de Guadalupe  par Jean Paul II
Fête: 12 décembre

Réf. dans l’Osservatore Romano: 1990 n.20  -  2002 n.9 p.9-10 – n.32 p.
Réf. dans la Documentation Catholique: 1990 p.588-590

Notice brève
Cuauhtolatoatzin (‘l’aigle qui parle’), qui deviendra le voyant de Notre-Dame de Guadalupe, naît vers 1474 au Mexique. Lorsque les premiers missionnaires franciscains arrivent au pays, il est baptisé à l’âge de 48 ans et reçoit le nom de Juan Diego. Il se rend régulièrement à la ville de Mexico pour y suivre l’instruction chrétienne. Or, sur son chemin, le samedi 9 décembre 1531, en longeant la colline de Tepeyac aux approches de Mexico, il entend la Vierge qui l’appelle avec douceur. Elle lui demande qu’une église soit édifié à cet endroit. Il transmet sa requête à l’évêque qui lui demande un signe. La Sainte Vierge lui dit alors d’aller cueillir les fleurs qu’il trouvera au sommet de la colline, chose apparemment impossible vu l’aridité du lieu et le froid de la saison. Mais Juan Diego en trouve de splendides, en remplit sa ‘tilma’ (manteau) et quand il les laisse tomber aux pieds de l’évêque, celui-ci voit en même temps l’image miraculeuse de la Vierge imprimée sur la tilma, telle que nous la voyons encore aujourd’hui. Il en est bouleversé. Le récit de ces apparitions se répand rapidement dans les pays alentour, favorisant la conversion de beaucoup d’Indios (Indiens) qui se sentent immédiatement aimés et compris de cette Dame au visage métissé. Juan Diego se fait le propagateur du Message jusqu’à sa mort en 1548. Actuellement N.-D. de Guadalupe reçoit 20 millions de pèlerins par an.

Notice développée
Le voyant de Notre-Dame de Guadalupe est le premier Indien (‘Indio’), le premier autochtone canonisé en Amérique. Il naît vers l’an 1474 à Cuauhtitlan (Royaume de Texcoco). Il s’appelle Cuauhtolatoatzin, ce qui veut dire « l’aigle qui parle ». Vers l’an 1524, à l’âge de 48 ans, il se convertit et il est baptisé par les premiers Franciscains arrivés dans le pays. Il reçoit le nom de Juan (Jean) Diego. Dès cette époque, il vit saintement, toujours occupé à des fonctions au service du Seigneur, participant régulièrement à la ‘doctrine’ et aux offices divins. Tous les Indiens de cette époque le considèrent comme un homme saint et l’appelle ‘le pèlerin’, car ils le voyaient toujours se rendre seul, les samedis et dimanche, à la ‘Doctrine ‘ de Tlatelolco, quartier de Mexico où réside le premier groupe de Franciscains. Là on y apprend les choses de Dieu enseignées par ceux que Jean Diego appelle ‘mes bien-aimés prêtres’. Le chemin est long, il doit partir très tôt du village de Tulpetlac où il habite alors et il marche vers le sud jusqu’à longer la colline de Tepeyac proche de Mexico.
Au moment des apparitions, Jean Diego est un homme mûr d’environ 57 ans, veuf depuis à peine deux ans, sa femme Maria Lucia étant décédée en 1529. Or le samedi 9 décembre 1531, en longeant la colline de Tepeyac, il y entend un chant merveilleux et une voix douce l’appelant du haut de la colline: « Juanito, Juan Dieguito. » Arrivé en haut de cette colline, il rencontre une belle Dame qui se tient debout, enveloppée d’un manteau resplendissant comme le soleil. Elle se présente comme la mère de l’unique Dieu de tous les temps et de tous les peuples, dont la volonté est que soit édifié une église en ce lieu. De là, cette mère pourra offrir tout son amour à chaque être humain. Elle lui demande ensuite de communiquer sa volonté à l’évêque Jean de Zumarraga (originaire de Castille). Les rencontres avec cet Évêque sont éprouvantes pour Jean Diego, car il doit longuement faire antichambre et l’évêque ne croit pas du premier coup. Lorsqu’il revoit la Dame, il lui demande de se faire remplacer par un messager plus noble car il est un homme des champs, une personne sans importance et, en termes affectueux, il ajoute: « Ma Vierge, ma fille la plus petite, ma Dame, mon enfant, s’il te plaît, dispense-moi; j’affligerai de peine ton visage; je tomberai dans ton mépris, ma Reine et Patronne. » La Reine du Ciel lui répond avec la même familiarité et la même tendresse en l’appelant ‘le plus petit de mes fils’, mais elle insiste ‘avec fermeté’ pour qu’il aille une deuxième fois trouver l’Évêque. Jean  Diego y va le lendemain et l’Évêque encore réticent lui demande un signe comme preuve. Le voyant est découragé d’autant plus qu’en rentrant chez lui, il trouve son oncle malade, lequel, sentant sa fin imminente, lui demande d’aller à Mexico chercher un prêtre pour lui administrer l’extrême onction.
Le 12 décembre, de bon matin, Jean Diego se met en route vers le couvent des franciscains de Tlatelolco, mais pour aller plus vite, il cherche à éviter la Dame et contourne la colline par un autre côté. Celle-ci vient à sa rencontre. Confus, il lui avoue son trouble. Elle lui répond en lui adressant les paroles les plus belles qui pénètrent au plus profond de son être: « Écoute, que ton cœur sois certain, mon fils le plus petit, que ce qui t’afflige, ce qui te fait peur n’est rien; que ton visage, ton cœur, ne se troublent point; n’aie pas peur de cette maladie, ni d’une autre maladie, ni d’aucune autre douleur. Ne suis-je pas ici, moi qui suis ta mère? N’es-tu pas sous mon ombre et ma protection? Ne suis-je pas la source de ta joie? N’es-tu pas sous les plis de mon manteau, entouré de mes bras? As-tu besoin d’autre chose? » Et la Mère de Dieu le rassure: « Qu’aucune autre chose ne t’afflige, ne te trouble; que la maladie de ton oncle ne t’opprime pas de douleur, car il ne mourra pas. Sois certain qu’il va déjà mieux. » En effet à cet instant précis, la ‘Très Sainte Marie’ apparaît aussi à l’oncle et lui redonne la santé comme Jean Diego l’apprendra plus tard. Et pour qu’il puisse présenter à l’Évêque une preuve de son message, elle lui ordonne de monter au sommet de la colline où ils s’étaient rencontrés la première fois et elle lui dit: « Là, tu verras qu’il y a des fleurs; cueille-les, fais-en un bouquet puis descends et tu les porteras ici, devant moi. » Lui obéissant avec confiance, Jean Diego gravit la colline bien qu’il sache qu’il n’y a aucune fleur en cet endroit caillouteux et aride. De plus on est en plein hiver, il fait très froid et la terre est gelée. Arrivé au sommet, il est saisi d’émerveillement, car devant lui il y a un beau jardin plein de multiples fleurs fraîches, couvertes de rosée, qui diffusent un parfum très doux, notamment des roses castillanes, délicate attention de la Vierge à l’égard de l’Évêque. Jean Diego commence alors à couper toutes les fleurs que peut contenir sa ’tilma’ (manteau) et la Sainte Vierge l’envoie ainsi trouver l’Évêque. Au terme d’une longue attente il se retrouve pour la troisième fois devant lui. Il ouvre son manteau d’où tombent les fleurs. Et sur le manteau est peinte l’image de la Sainte Vierge Marie telle qu’on la voit encore aujourd’hui. Stupeur de l’Évêque et de son entourage. Il pleure et demande pardon de ne pas avoir réalisé la volonté du ciel. Jean Diego lui révèle le nom exact de la Dame: « la parfaite Sainte Vierge Marie de Guadalupe », Guadalupe étant déjà le nom d’un pèlerinage marial en Espagne. Toute la ville est en émoi. On admire la façon miraculeuse dont l’image est peinte. Aucun homme n’aurait pu faire cela.

Après les apparitions, Jean Diego reçoit l’autorisation d’habiter à côté de l’ermitage qui abrite l’image. Il veut être près du sanctuaire pour s’en occuper tous les jours, surtout le nettoyer, ce qui pour les autochtones est un véritable honneur, ceux-ci manifestant un grand respect pour les choses saintes. En effet les anciens, même les plus importants, se réjouissent de balayer les églises; ils conservent ainsi l’usage de leurs ancêtres au temps du paganisme lorsqu’ils montraient leur dévotion, même les riches, en nettoyant les temples. La grâce extérieure de la vision et du miracle s’accompagne d’une grâce intérieure pour Jean Diego: il prie, jeûne et recherche le silence. Disponible à tous ceux qui viennent vénérer l’image, il refait inlassablement son récit, si bien que l’histoire des apparitions se répand rapidement et s’étend non seulement au Mexique, mais dans toutes les Amériques. (Ainsi l’île de Guadeloupe porte son nom). A la suite des apparitions l’évangélisation des autochtones se fait rapidement et de façon inespérée, car au début elle piétinait. Les Indiens ont compris que cela les concerne aussi et que Notre-Dame les aime. Jean Diego meurt en 1548.
Depuis le début, la facture inexplicable de cette image a été pour les Mexicains une preuve de véracité du message. Et les analyses scientifiques récentes les plus poussées n’ont fait que confirmer ce caractère extraordinaire. Notamment parce que le tissu de la tilma, fabriqué à partir de feuilles d’agave, n’a normalement qu’une durée maximum de 20 ans. Or il est resté intact depuis l’apparition malgré l’humidité du lieu. Au contraire, certaines retouches faites au cours des âges commencent déjà à se dégrader ou à disparaître. En 1921, une bombe a été placée près de l’image pour la détruire. Tout a été démoli autour, même des marches de marbre du maître-autel et des vitres des maisons voisines, mais l’image est restée intacte et même le globe de verre qui la recouvrait.
L’Amérique a reconnu en Sainte Marie de Guadalupe « un grand exemple d’évangélisation parfaitement inculturée », soit par rapport au voyant qui a gardé son identité indienne, soit par rapport à l’image elle-même qui représente une personne métissée, marquant ainsi la vocation de l’Amérique d’être un point de rencontre pacifique entre des cultures et des peuples d’origines différentes. Notre-Dame de Guadalupe est « l’étoile de l’évangélisation des Amériques ». Actuellement le sanctuaire reçoit 20 millions de pèlerins par an. C’est la plus forte affluence mondiale pour un sanctuaire. A la fin de la messe de canonisation de Jean Diego, le Pape a improvisé cette adresse aux Mexicains: « Avec le nouveau saint, vous avez un merveilleux exemple d’homme bon, à la conduite vertueuse, fils loyal de l’Église, docile à l’égard des Pasteurs, amoureux de la Vierge, bon disciple de Jésus. »

XII JOURNÉE MONDIALE DU MALADE – HOMÉLIE DU CARDINAL JAVIER LOZANO BARRAGÁN

9 décembre, 2011

du site:

http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/hlthwork/documents/rc_pc_hlthwork_doc_20040211_barragan-lourdes_fr.html
 
XII JOURNÉE MONDIALE DU MALADE

HOMÉLIE DU CARDINAL JAVIER LOZANO BARRAGÁN

Basilique Saint-Pie X, Lourdes

Mercredi, 11 février 2004

Les utopies représentent un danger:  bien qu’elles soient les signes de désirs ardents du coeur, elles restent dans le domaine de l’imagination et nous tiennent à l’écart de la réalité. Mais elles remplissent quand même un rôle de stimulateur pour progresser car, à leur manière, elles reflètent l’axe téléologique de chaque culture. Lorsque l’utopie la plus merveilleuse devient une surprenante réalité, cette « utopie » (« ou topoV ») devient « topie », (« topoV »), vie, réalité nue; elle constitue effectivement l’axe culturel authentique, seule à être digne de ce nom, vraie théologie culturelle universelle.
Cela se réalise avec la mort et la résurrection du Christ:  la culture est la vie, l’anticulture est la mort; l’unique finalité de la culture est la vie; lorsque la vie se heurte à la peur quotidienne de la mort, la véritable culture consistera à trouver l’antidote de la mort. L’homme de tous les temps et de tous les lieux a toujours cherché ce remède, mais, de nos jours, fatigué d’une recherche qui lui a semblé inutile, il se réfugie dans un scepticisme paralysant uni à l’épicurisme concomitant d’une globalisation économique prédominante, celui du « buvons et mangeons, car demain nous mourrons ». Enivré par le progrès technologique, il réagit fortement contre tout ce qui l’inviterait à lever son visage, à dépasser le quotidien et à regarder l’horizon authentique de la vie dans l’approfondissement historique du Dieu fait homme qui, à son profit, triomphe de la mort par sa résurrection. Si l’on accepte cet horizon, alors la culture trouve son vrai sens dans le mystère fécond de nouveautés insatiables, qui place la vertu d’espérance au centre moteur d’une histoire qui avance, selon un plan progressif, vers une nouveauté inattendue.
C’est bien dans ce contexte que nous avons songé à célébrer la douzième Journée mondiale du Malade à Lourdes, en partant du Dogme de l’Immaculée Conception dans son rapport avec la santé, inscrite dans les racines chrétiennes de l’Europe. C’est ainsi que nous envisageons de renouveler la Pastorale de la Santé dans le monde, et en particulier en Europe, grâce à la célébration du cent cinquantième anniversaire de la proclamation de ce dogme.
Dans son message pour cette Journée mondiale du Malade, que nous venons d’entendre, le Pape Jean-Paul II nous dit justement que « l’Immaculée Conception annonce la relation harmonieuse entre le « oui » de Dieu et le « oui » que Marie prononcera… Son « oui », au nom de l’humanité, ouvre à nouveau au monde les portes du Paradis, grâce à l’incarnation du Verbe de Dieu dans son sein, oeuvre de l’Esprit Saint (cf. Lc 1, 35). Le projet originel de la création est ainsi restauré et affermi dans le Christ et, dans ce projet, la Vierge Marie trouve, elle aussi, sa place. Là se trouve la clé de voûte de l’histoire; avec l’Immaculée Conception de Marie a commencé la grande oeuvre de la rédemption, qui s’est achevée dans le sang précieux du Christ. En lui, toute personne est appelée à se réaliser en plénitude jusqu’à la perfection de la sainteté (cf. Col 1, 28). L’Immaculée Conception est donc l’aube prometteuse du jour radieux du Christ qui, par sa mort et sa résurrection, rétablira l’harmonie complète entre Dieu et l’humanité. Si Jésus est la source de la vie qui triomphe de la mort, Marie est la mère attentive qui va au-devant des attentes de ses enfants, leur obtenant la santé de l’âme et du corps. Tel est le message que le sanctuaire de Lourdes propose constamment à ceux qui viennent prier et aux pèlerins. Tel est également le sens des guérisons corporelles et spirituelles que l’on constate à la grotte de Massabielle ». (Message du Saint-Père Jean-Paul II au Président du Conseil pontifical pour la Pastorale des Services de la Santé à l’occasion de la Journée mondiale du Malade, nn. 2-3).
La culture chrétienne de l’Europe comporte, parmi ses éléments les plus importants, le désir de comprendre la nature de sa constitution intime et de la transformer pour sa propre utilité; l’aspiration à une vie en commun universelle, basée sur une organisation sociale objective exprimée par des lois appropriées; la reconnaissance et le respect de la création comme un don que Dieu a fait aux hommes; et comme élément clé et théologie unique valable dans toute l’histoire de l’humanité, l’Incarnation du Fils de Dieu et sa mort et résurrection salvifique auxquelles nous nous incorporons pour vaincre le mal et obtenir le salut.
Les deux derniers éléments radicaux se sont profondément inculturés dans les deux premiers, faisant de l’ensemble des quatre la racine profonde de la culture européenne. Mais, en même temps, nous constatons que ceux-ci sont contestés dans la modernité et particulièrement dans la post-modernité. On refuse en particulier le fait central, c’est-à-dire le Christ comme unique salut et comme téléologie décisive de l’histoire et de la culture.
Dans la négation de la transcendance chrétienne, on n’est pas étonné que la santé soit définie comme « un état de bien-être parfait, physique, mental et social, et non seulement comme l’absence de maladie »:  on tombe ainsi dans une pure utopie, étant donné que ce type de santé n’est qu’une illusion.
Dans son message jubilaire pour la Journée mondiale du Malade de l’An 2000, Jean-Paul II eut plutôt recours à une description différente de la santé:  il est d’accord sur le fait qu’elle ne consiste pas seulement en l’absence de maladie, mais il ne la définit pas comme un état de bien-être parfait, mais comme une tension vers une harmonie non seulement physique, morale, mentale et sociale, mais aussi psychique et spirituelle (Message jubilaire pour la Journée mondiale du Malade, novembre 2000, n. 20)
Quand, dans son message d’aujourd’hui, le Pape nous parle de la relation entre le « oui » de Dieu dans le projet originel qu’il formait pour l’homme et le « oui » que Marie prononça, au nom de toute l’humanité, pour devenir la Mère de Dieu, c’est alors que se réalise la plénitude de l’harmonie, troublée dans l’antiquité par le péché du premier homme, et que naît le second Adam, le véritable premier homme en totale harmonie avec Dieu, le Christ Seigneur; Fils de la seconde Eve, la vraie Mère des vivants, Marie, en pleine harmonie avec le Seigneur Dieu dès le premier moment de sa conception:  dès son Immaculée Conception.
Cette harmonie mariale devra être très douloureuse, elle signifiera la passion et la croix dans l’union au Christ:  c’est le glaive de douleur prophétisé par Siméon; ce sera une harmonie souffrante, c’est vrai, mais victorieuse dans la Résurrection et dans l’Ascension du Christ:   cette  victoire  signifiera l’Assomption de Marie.
L’Immaculée Conception a amené Marie jusqu’à la pleine harmonie et à la pleine santé dans l’Assomption à travers le chemin douloureux de la croix. En elle est tracé le modèle chrétien de la véritable santé qui était suspendue à la croix dans la personne de son Fils et qui a fleuri dans la Résurrection. Dès lors, la véritable tension vers l’unique harmonie possible est la croix joyeuse. C’est pour cela que nous pouvons dire que la santé n’est pas seulement l’absence de maladie, mais la croix joyeuse, physique et psychique, sociale et spirituelle, qui est proprement la seule tension acceptable vers la véritable harmonie. Ici la croix se « spiritualise », c’est-à-dire que l’Esprit Saint, par son Amour tout-puissant, fait en sorte que la croix, après avoir été la mort horrible, soit devenue joyeuse et source de vie et de bonheur, véritable harmonie et santé véritable:  « Ubi salus mundi pependit » (là où a été suspendu le salut du monde). Cette joie nous pousse à différer et à rendre présente aujourd’hui la solide espérance de la résurrection parce que l’Amour de l’Esprit exige la guérison comme annonce de la présence, effective désormais, du Royaume de Dieu. C’est là le sens des miracles de guérison que réalise le Christ, et c’est le sens du paradigme chrétien de la santé, le Logo de notre dicastère:  le Bon Samaritain.
Comprendre l’Immaculée Conception comme plénitude d’harmonie serait revenir d’une manière vraiment nouvelle aux racines de la culture européenne. Et ce serait aussi comprendre Lourdes comme le lieu où Dieu, par l’intercession de Notre-Dame, accorde si souvent la guérison en appliquant la rédemption que le Christ nous offre. Ainsi, Lourdes devient un centre privilégié de la Nouvelle Evangélisation de la culture européenne, comme présence actuelle du Royaume de Dieu qui est harmonie, paix et santé, dans la naissance d’une nouvelle communauté de nations qui veut se constituer vigoureuse et pleine, au-delà d’un affaiblissement dû à une réduction des purs intérêts économiques.
Veuille le Seigneur Jésus, par l’intermédiaire de l’Immaculée Conception de Marie Sa Mère, donner une nouvelle vigueur à la culture européenne, accorder ses faveurs à une nouvelle évangélisation qui, partant de la santé rayonnant dans ce sanctuaire de Lourdes, inculture le message évangélique dans les racines les plus profondes de la nouvelle Europe. Que la santé, entendue  comme   harmonie,  paix,  joie, bonheur et progrès médical, technique et scientifique, respectueuse de la vie humaine, cultivée au bénéfice de tous, soit le manteau maternel avec lequel l’Immaculée Conception, Notre-Dame de Lourdes, couvre tous ses enfants qui la vénèrent avec tant d’amour.

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