Archive pour le 9 décembre, 2011

Saint Juan Diego

9 décembre, 2011

Saint Juan Diego dans images sacrée San_Juan_Diego_Cuauhtlatoatzin_BI
http://vangelodelgiorno.org/main.php?language=IT&module=saintfeast&localdate=20101209&id=1074&fd=0

9 Décémbre: Saint Jean Diego CUAUHTOLATOATZIN

9 décembre, 2011

du site:

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/fiches/f0170.htm

Saint Jean Diego CUAUHTOLATOATZIN

Nom: CUAUHTOLATOATZIN
Prénom: Jean Diego (Juan Diego)
Pays: Mexique

Naissance: 1474  à Cuauhtitlan (Royaume de Texcoco)
Mort: 1548

Etat: Laïc

Note: Béatification: = Reconnaissance du culte.  -  Converti et baptisé à 48 ans (vers 1524). La Vierge Marie se manifeste à lui en décembre 1531. C’est l’origine du sanctuaire de N.D. de Guadalupe.

Béatification: 06.05.1990  à Mexico – N.D. de Guadalupe  par Jean Paul II
Canonisation: 31.07.2002  à Mexico – N.D. de Guadalupe  par Jean Paul II
Fête: 12 décembre

Réf. dans l’Osservatore Romano: 1990 n.20  -  2002 n.9 p.9-10 – n.32 p.
Réf. dans la Documentation Catholique: 1990 p.588-590

Notice brève
Cuauhtolatoatzin (‘l’aigle qui parle’), qui deviendra le voyant de Notre-Dame de Guadalupe, naît vers 1474 au Mexique. Lorsque les premiers missionnaires franciscains arrivent au pays, il est baptisé à l’âge de 48 ans et reçoit le nom de Juan Diego. Il se rend régulièrement à la ville de Mexico pour y suivre l’instruction chrétienne. Or, sur son chemin, le samedi 9 décembre 1531, en longeant la colline de Tepeyac aux approches de Mexico, il entend la Vierge qui l’appelle avec douceur. Elle lui demande qu’une église soit édifié à cet endroit. Il transmet sa requête à l’évêque qui lui demande un signe. La Sainte Vierge lui dit alors d’aller cueillir les fleurs qu’il trouvera au sommet de la colline, chose apparemment impossible vu l’aridité du lieu et le froid de la saison. Mais Juan Diego en trouve de splendides, en remplit sa ‘tilma’ (manteau) et quand il les laisse tomber aux pieds de l’évêque, celui-ci voit en même temps l’image miraculeuse de la Vierge imprimée sur la tilma, telle que nous la voyons encore aujourd’hui. Il en est bouleversé. Le récit de ces apparitions se répand rapidement dans les pays alentour, favorisant la conversion de beaucoup d’Indios (Indiens) qui se sentent immédiatement aimés et compris de cette Dame au visage métissé. Juan Diego se fait le propagateur du Message jusqu’à sa mort en 1548. Actuellement N.-D. de Guadalupe reçoit 20 millions de pèlerins par an.

Notice développée
Le voyant de Notre-Dame de Guadalupe est le premier Indien (‘Indio’), le premier autochtone canonisé en Amérique. Il naît vers l’an 1474 à Cuauhtitlan (Royaume de Texcoco). Il s’appelle Cuauhtolatoatzin, ce qui veut dire « l’aigle qui parle ». Vers l’an 1524, à l’âge de 48 ans, il se convertit et il est baptisé par les premiers Franciscains arrivés dans le pays. Il reçoit le nom de Juan (Jean) Diego. Dès cette époque, il vit saintement, toujours occupé à des fonctions au service du Seigneur, participant régulièrement à la ‘doctrine’ et aux offices divins. Tous les Indiens de cette époque le considèrent comme un homme saint et l’appelle ‘le pèlerin’, car ils le voyaient toujours se rendre seul, les samedis et dimanche, à la ‘Doctrine ‘ de Tlatelolco, quartier de Mexico où réside le premier groupe de Franciscains. Là on y apprend les choses de Dieu enseignées par ceux que Jean Diego appelle ‘mes bien-aimés prêtres’. Le chemin est long, il doit partir très tôt du village de Tulpetlac où il habite alors et il marche vers le sud jusqu’à longer la colline de Tepeyac proche de Mexico.
Au moment des apparitions, Jean Diego est un homme mûr d’environ 57 ans, veuf depuis à peine deux ans, sa femme Maria Lucia étant décédée en 1529. Or le samedi 9 décembre 1531, en longeant la colline de Tepeyac, il y entend un chant merveilleux et une voix douce l’appelant du haut de la colline: « Juanito, Juan Dieguito. » Arrivé en haut de cette colline, il rencontre une belle Dame qui se tient debout, enveloppée d’un manteau resplendissant comme le soleil. Elle se présente comme la mère de l’unique Dieu de tous les temps et de tous les peuples, dont la volonté est que soit édifié une église en ce lieu. De là, cette mère pourra offrir tout son amour à chaque être humain. Elle lui demande ensuite de communiquer sa volonté à l’évêque Jean de Zumarraga (originaire de Castille). Les rencontres avec cet Évêque sont éprouvantes pour Jean Diego, car il doit longuement faire antichambre et l’évêque ne croit pas du premier coup. Lorsqu’il revoit la Dame, il lui demande de se faire remplacer par un messager plus noble car il est un homme des champs, une personne sans importance et, en termes affectueux, il ajoute: « Ma Vierge, ma fille la plus petite, ma Dame, mon enfant, s’il te plaît, dispense-moi; j’affligerai de peine ton visage; je tomberai dans ton mépris, ma Reine et Patronne. » La Reine du Ciel lui répond avec la même familiarité et la même tendresse en l’appelant ‘le plus petit de mes fils’, mais elle insiste ‘avec fermeté’ pour qu’il aille une deuxième fois trouver l’Évêque. Jean  Diego y va le lendemain et l’Évêque encore réticent lui demande un signe comme preuve. Le voyant est découragé d’autant plus qu’en rentrant chez lui, il trouve son oncle malade, lequel, sentant sa fin imminente, lui demande d’aller à Mexico chercher un prêtre pour lui administrer l’extrême onction.
Le 12 décembre, de bon matin, Jean Diego se met en route vers le couvent des franciscains de Tlatelolco, mais pour aller plus vite, il cherche à éviter la Dame et contourne la colline par un autre côté. Celle-ci vient à sa rencontre. Confus, il lui avoue son trouble. Elle lui répond en lui adressant les paroles les plus belles qui pénètrent au plus profond de son être: « Écoute, que ton cœur sois certain, mon fils le plus petit, que ce qui t’afflige, ce qui te fait peur n’est rien; que ton visage, ton cœur, ne se troublent point; n’aie pas peur de cette maladie, ni d’une autre maladie, ni d’aucune autre douleur. Ne suis-je pas ici, moi qui suis ta mère? N’es-tu pas sous mon ombre et ma protection? Ne suis-je pas la source de ta joie? N’es-tu pas sous les plis de mon manteau, entouré de mes bras? As-tu besoin d’autre chose? » Et la Mère de Dieu le rassure: « Qu’aucune autre chose ne t’afflige, ne te trouble; que la maladie de ton oncle ne t’opprime pas de douleur, car il ne mourra pas. Sois certain qu’il va déjà mieux. » En effet à cet instant précis, la ‘Très Sainte Marie’ apparaît aussi à l’oncle et lui redonne la santé comme Jean Diego l’apprendra plus tard. Et pour qu’il puisse présenter à l’Évêque une preuve de son message, elle lui ordonne de monter au sommet de la colline où ils s’étaient rencontrés la première fois et elle lui dit: « Là, tu verras qu’il y a des fleurs; cueille-les, fais-en un bouquet puis descends et tu les porteras ici, devant moi. » Lui obéissant avec confiance, Jean Diego gravit la colline bien qu’il sache qu’il n’y a aucune fleur en cet endroit caillouteux et aride. De plus on est en plein hiver, il fait très froid et la terre est gelée. Arrivé au sommet, il est saisi d’émerveillement, car devant lui il y a un beau jardin plein de multiples fleurs fraîches, couvertes de rosée, qui diffusent un parfum très doux, notamment des roses castillanes, délicate attention de la Vierge à l’égard de l’Évêque. Jean Diego commence alors à couper toutes les fleurs que peut contenir sa ’tilma’ (manteau) et la Sainte Vierge l’envoie ainsi trouver l’Évêque. Au terme d’une longue attente il se retrouve pour la troisième fois devant lui. Il ouvre son manteau d’où tombent les fleurs. Et sur le manteau est peinte l’image de la Sainte Vierge Marie telle qu’on la voit encore aujourd’hui. Stupeur de l’Évêque et de son entourage. Il pleure et demande pardon de ne pas avoir réalisé la volonté du ciel. Jean Diego lui révèle le nom exact de la Dame: « la parfaite Sainte Vierge Marie de Guadalupe », Guadalupe étant déjà le nom d’un pèlerinage marial en Espagne. Toute la ville est en émoi. On admire la façon miraculeuse dont l’image est peinte. Aucun homme n’aurait pu faire cela.

Après les apparitions, Jean Diego reçoit l’autorisation d’habiter à côté de l’ermitage qui abrite l’image. Il veut être près du sanctuaire pour s’en occuper tous les jours, surtout le nettoyer, ce qui pour les autochtones est un véritable honneur, ceux-ci manifestant un grand respect pour les choses saintes. En effet les anciens, même les plus importants, se réjouissent de balayer les églises; ils conservent ainsi l’usage de leurs ancêtres au temps du paganisme lorsqu’ils montraient leur dévotion, même les riches, en nettoyant les temples. La grâce extérieure de la vision et du miracle s’accompagne d’une grâce intérieure pour Jean Diego: il prie, jeûne et recherche le silence. Disponible à tous ceux qui viennent vénérer l’image, il refait inlassablement son récit, si bien que l’histoire des apparitions se répand rapidement et s’étend non seulement au Mexique, mais dans toutes les Amériques. (Ainsi l’île de Guadeloupe porte son nom). A la suite des apparitions l’évangélisation des autochtones se fait rapidement et de façon inespérée, car au début elle piétinait. Les Indiens ont compris que cela les concerne aussi et que Notre-Dame les aime. Jean Diego meurt en 1548.
Depuis le début, la facture inexplicable de cette image a été pour les Mexicains une preuve de véracité du message. Et les analyses scientifiques récentes les plus poussées n’ont fait que confirmer ce caractère extraordinaire. Notamment parce que le tissu de la tilma, fabriqué à partir de feuilles d’agave, n’a normalement qu’une durée maximum de 20 ans. Or il est resté intact depuis l’apparition malgré l’humidité du lieu. Au contraire, certaines retouches faites au cours des âges commencent déjà à se dégrader ou à disparaître. En 1921, une bombe a été placée près de l’image pour la détruire. Tout a été démoli autour, même des marches de marbre du maître-autel et des vitres des maisons voisines, mais l’image est restée intacte et même le globe de verre qui la recouvrait.
L’Amérique a reconnu en Sainte Marie de Guadalupe « un grand exemple d’évangélisation parfaitement inculturée », soit par rapport au voyant qui a gardé son identité indienne, soit par rapport à l’image elle-même qui représente une personne métissée, marquant ainsi la vocation de l’Amérique d’être un point de rencontre pacifique entre des cultures et des peuples d’origines différentes. Notre-Dame de Guadalupe est « l’étoile de l’évangélisation des Amériques ». Actuellement le sanctuaire reçoit 20 millions de pèlerins par an. C’est la plus forte affluence mondiale pour un sanctuaire. A la fin de la messe de canonisation de Jean Diego, le Pape a improvisé cette adresse aux Mexicains: « Avec le nouveau saint, vous avez un merveilleux exemple d’homme bon, à la conduite vertueuse, fils loyal de l’Église, docile à l’égard des Pasteurs, amoureux de la Vierge, bon disciple de Jésus. »

XII JOURNÉE MONDIALE DU MALADE – HOMÉLIE DU CARDINAL JAVIER LOZANO BARRAGÁN

9 décembre, 2011

du site:

http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/hlthwork/documents/rc_pc_hlthwork_doc_20040211_barragan-lourdes_fr.html
 
XII JOURNÉE MONDIALE DU MALADE

HOMÉLIE DU CARDINAL JAVIER LOZANO BARRAGÁN

Basilique Saint-Pie X, Lourdes

Mercredi, 11 février 2004

Les utopies représentent un danger:  bien qu’elles soient les signes de désirs ardents du coeur, elles restent dans le domaine de l’imagination et nous tiennent à l’écart de la réalité. Mais elles remplissent quand même un rôle de stimulateur pour progresser car, à leur manière, elles reflètent l’axe téléologique de chaque culture. Lorsque l’utopie la plus merveilleuse devient une surprenante réalité, cette « utopie » (« ou topoV ») devient « topie », (« topoV »), vie, réalité nue; elle constitue effectivement l’axe culturel authentique, seule à être digne de ce nom, vraie théologie culturelle universelle.
Cela se réalise avec la mort et la résurrection du Christ:  la culture est la vie, l’anticulture est la mort; l’unique finalité de la culture est la vie; lorsque la vie se heurte à la peur quotidienne de la mort, la véritable culture consistera à trouver l’antidote de la mort. L’homme de tous les temps et de tous les lieux a toujours cherché ce remède, mais, de nos jours, fatigué d’une recherche qui lui a semblé inutile, il se réfugie dans un scepticisme paralysant uni à l’épicurisme concomitant d’une globalisation économique prédominante, celui du « buvons et mangeons, car demain nous mourrons ». Enivré par le progrès technologique, il réagit fortement contre tout ce qui l’inviterait à lever son visage, à dépasser le quotidien et à regarder l’horizon authentique de la vie dans l’approfondissement historique du Dieu fait homme qui, à son profit, triomphe de la mort par sa résurrection. Si l’on accepte cet horizon, alors la culture trouve son vrai sens dans le mystère fécond de nouveautés insatiables, qui place la vertu d’espérance au centre moteur d’une histoire qui avance, selon un plan progressif, vers une nouveauté inattendue.
C’est bien dans ce contexte que nous avons songé à célébrer la douzième Journée mondiale du Malade à Lourdes, en partant du Dogme de l’Immaculée Conception dans son rapport avec la santé, inscrite dans les racines chrétiennes de l’Europe. C’est ainsi que nous envisageons de renouveler la Pastorale de la Santé dans le monde, et en particulier en Europe, grâce à la célébration du cent cinquantième anniversaire de la proclamation de ce dogme.
Dans son message pour cette Journée mondiale du Malade, que nous venons d’entendre, le Pape Jean-Paul II nous dit justement que « l’Immaculée Conception annonce la relation harmonieuse entre le « oui » de Dieu et le « oui » que Marie prononcera… Son « oui », au nom de l’humanité, ouvre à nouveau au monde les portes du Paradis, grâce à l’incarnation du Verbe de Dieu dans son sein, oeuvre de l’Esprit Saint (cf. Lc 1, 35). Le projet originel de la création est ainsi restauré et affermi dans le Christ et, dans ce projet, la Vierge Marie trouve, elle aussi, sa place. Là se trouve la clé de voûte de l’histoire; avec l’Immaculée Conception de Marie a commencé la grande oeuvre de la rédemption, qui s’est achevée dans le sang précieux du Christ. En lui, toute personne est appelée à se réaliser en plénitude jusqu’à la perfection de la sainteté (cf. Col 1, 28). L’Immaculée Conception est donc l’aube prometteuse du jour radieux du Christ qui, par sa mort et sa résurrection, rétablira l’harmonie complète entre Dieu et l’humanité. Si Jésus est la source de la vie qui triomphe de la mort, Marie est la mère attentive qui va au-devant des attentes de ses enfants, leur obtenant la santé de l’âme et du corps. Tel est le message que le sanctuaire de Lourdes propose constamment à ceux qui viennent prier et aux pèlerins. Tel est également le sens des guérisons corporelles et spirituelles que l’on constate à la grotte de Massabielle ». (Message du Saint-Père Jean-Paul II au Président du Conseil pontifical pour la Pastorale des Services de la Santé à l’occasion de la Journée mondiale du Malade, nn. 2-3).
La culture chrétienne de l’Europe comporte, parmi ses éléments les plus importants, le désir de comprendre la nature de sa constitution intime et de la transformer pour sa propre utilité; l’aspiration à une vie en commun universelle, basée sur une organisation sociale objective exprimée par des lois appropriées; la reconnaissance et le respect de la création comme un don que Dieu a fait aux hommes; et comme élément clé et théologie unique valable dans toute l’histoire de l’humanité, l’Incarnation du Fils de Dieu et sa mort et résurrection salvifique auxquelles nous nous incorporons pour vaincre le mal et obtenir le salut.
Les deux derniers éléments radicaux se sont profondément inculturés dans les deux premiers, faisant de l’ensemble des quatre la racine profonde de la culture européenne. Mais, en même temps, nous constatons que ceux-ci sont contestés dans la modernité et particulièrement dans la post-modernité. On refuse en particulier le fait central, c’est-à-dire le Christ comme unique salut et comme téléologie décisive de l’histoire et de la culture.
Dans la négation de la transcendance chrétienne, on n’est pas étonné que la santé soit définie comme « un état de bien-être parfait, physique, mental et social, et non seulement comme l’absence de maladie »:  on tombe ainsi dans une pure utopie, étant donné que ce type de santé n’est qu’une illusion.
Dans son message jubilaire pour la Journée mondiale du Malade de l’An 2000, Jean-Paul II eut plutôt recours à une description différente de la santé:  il est d’accord sur le fait qu’elle ne consiste pas seulement en l’absence de maladie, mais il ne la définit pas comme un état de bien-être parfait, mais comme une tension vers une harmonie non seulement physique, morale, mentale et sociale, mais aussi psychique et spirituelle (Message jubilaire pour la Journée mondiale du Malade, novembre 2000, n. 20)
Quand, dans son message d’aujourd’hui, le Pape nous parle de la relation entre le « oui » de Dieu dans le projet originel qu’il formait pour l’homme et le « oui » que Marie prononça, au nom de toute l’humanité, pour devenir la Mère de Dieu, c’est alors que se réalise la plénitude de l’harmonie, troublée dans l’antiquité par le péché du premier homme, et que naît le second Adam, le véritable premier homme en totale harmonie avec Dieu, le Christ Seigneur; Fils de la seconde Eve, la vraie Mère des vivants, Marie, en pleine harmonie avec le Seigneur Dieu dès le premier moment de sa conception:  dès son Immaculée Conception.
Cette harmonie mariale devra être très douloureuse, elle signifiera la passion et la croix dans l’union au Christ:  c’est le glaive de douleur prophétisé par Siméon; ce sera une harmonie souffrante, c’est vrai, mais victorieuse dans la Résurrection et dans l’Ascension du Christ:   cette  victoire  signifiera l’Assomption de Marie.
L’Immaculée Conception a amené Marie jusqu’à la pleine harmonie et à la pleine santé dans l’Assomption à travers le chemin douloureux de la croix. En elle est tracé le modèle chrétien de la véritable santé qui était suspendue à la croix dans la personne de son Fils et qui a fleuri dans la Résurrection. Dès lors, la véritable tension vers l’unique harmonie possible est la croix joyeuse. C’est pour cela que nous pouvons dire que la santé n’est pas seulement l’absence de maladie, mais la croix joyeuse, physique et psychique, sociale et spirituelle, qui est proprement la seule tension acceptable vers la véritable harmonie. Ici la croix se « spiritualise », c’est-à-dire que l’Esprit Saint, par son Amour tout-puissant, fait en sorte que la croix, après avoir été la mort horrible, soit devenue joyeuse et source de vie et de bonheur, véritable harmonie et santé véritable:  « Ubi salus mundi pependit » (là où a été suspendu le salut du monde). Cette joie nous pousse à différer et à rendre présente aujourd’hui la solide espérance de la résurrection parce que l’Amour de l’Esprit exige la guérison comme annonce de la présence, effective désormais, du Royaume de Dieu. C’est là le sens des miracles de guérison que réalise le Christ, et c’est le sens du paradigme chrétien de la santé, le Logo de notre dicastère:  le Bon Samaritain.
Comprendre l’Immaculée Conception comme plénitude d’harmonie serait revenir d’une manière vraiment nouvelle aux racines de la culture européenne. Et ce serait aussi comprendre Lourdes comme le lieu où Dieu, par l’intercession de Notre-Dame, accorde si souvent la guérison en appliquant la rédemption que le Christ nous offre. Ainsi, Lourdes devient un centre privilégié de la Nouvelle Evangélisation de la culture européenne, comme présence actuelle du Royaume de Dieu qui est harmonie, paix et santé, dans la naissance d’une nouvelle communauté de nations qui veut se constituer vigoureuse et pleine, au-delà d’un affaiblissement dû à une réduction des purs intérêts économiques.
Veuille le Seigneur Jésus, par l’intermédiaire de l’Immaculée Conception de Marie Sa Mère, donner une nouvelle vigueur à la culture européenne, accorder ses faveurs à une nouvelle évangélisation qui, partant de la santé rayonnant dans ce sanctuaire de Lourdes, inculture le message évangélique dans les racines les plus profondes de la nouvelle Europe. Que la santé, entendue  comme   harmonie,  paix,  joie, bonheur et progrès médical, technique et scientifique, respectueuse de la vie humaine, cultivée au bénéfice de tous, soit le manteau maternel avec lequel l’Immaculée Conception, Notre-Dame de Lourdes, couvre tous ses enfants qui la vénèrent avec tant d’amour.