Archive pour le 3 décembre, 2011
Noël méditation: Il n’y avait pas de place pour eux
3 décembre, 2011du site:
http://arras.catholique.fr/page-18235.html
Noël 2009 – méditation
Il n’y avait pas de place pour eux
le Jeudi 24 décembre 2009
Ils sont partis sur la route de Bethléem,
Marie et Joseph, avec leur bourricot.
Le prince avait décidé de compter ses sujets.
Et toi, le prince de la vie, tu commençais alors
Ton itinérance à travers le pays de Galilée et de Judée.
Personne ne dit s’ils furent bien accueillis,
Chez les samaritains qu’on ne fréquentait pas.
A l’auberge où Joseph s’enquérait d’un espace,
A Bethléem, on dit qu’il n’y avait pas de place.
Il n’y a pas de place non plus pour toi,
L’émigré Afghan. Le prince en a décidé ainsi.
Le soir tu es à Calais, le lendemain à Kaboul.
Il n’y avait pas de place pour toi,
Parce que tu n’as pas aidé ses soldats
A faire la guerre contre tes frères.
Alors il t’a rejeté vers ton pays en guerre.
Il n’y avait pas de place pour eux,
Il n’y avait pas de place pour toi :
C’est toujours la même histoire.
Pourtant, cette nuit-là, les anges
Avaient chanté : “Gloire à Dieu au Ciel
Et sur la terre, paix aux hommes, ses amis”.
Seules de petites gens, des bergers
Ont entendu cette parole de fête.
Et dans les chaumières on écrit encore
Au dessus d’une crèche de paille et de papier
Ces quelques mots d’attente et d’espoir.
Reviens, Jésus, reviens vite chez nous.
“La fille ainée de ton Eglise” est devenue folle
Et, avec elle, les nations réunies à Copenhague :
Ils ne connaissent pas les mots paix, joie, fraternité
Ils ne savent pas s’accorder entre eux.
L’avenir de la terre, ils en parlent et discutent.
L’avenir de la terre ne les intéresse pas vraiment
On fera beau réveillon sous les lampions
Après avoir supprimé quelques ampoules
Pour être écologiquement corrects.
Qu’importe, puisqu’après demain ils ne seront plus.
Et tant pis si, après eux, c’est le désert !
Ils auront bien vécu et nous aussi !
Alors à quoi cela sert-il que tu sois venu
Un jour de l’histoire et du temps ?
Ils ne t’auront pas écouté ! Mais les petites gens savent
ce qu’aimer et pardonner veut dire, ils savent
où est la lumière qui les guide au milieu de la nuit
Tu ne prendras pas notre place, mais tu veux bien,
Au milieu de nous, être le Chemin.
Abbé Emile Hennart
Arras, 17 décembre 2009
Homélie 2e dimanche de l’Avent B (4 Décembre 2011)
3 décembre, 2011du site:
http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/
Homélie 2e dimanche de l’Avent B (4 Décembre 2011)
Is 40, 1-5.9-11 ; 2 P 2, 3, 8-14 ; Lc 3, 4-6
Nous avons tous déjà eu l’occasion de voir de grands travaux de terrassement. Souvenons-nous du tunnel sous la Manche, par exemple. On a utilisé d’énormes machines de 150 mètres de long et pesant chacune 400 tonnes. Rappelez-vous l’ampleur des travaux, les obstacles à franchir, la patience nécessaire pour tracer une voie sous la Manche, afin que trains et voitures puissent passer » à roues sèches « . Impressionnant !
L’auteur du livre d’Isaïe a été lui aussi très impressionné. Au cours de son exil à Babylone, il y a près de 2500 ans, il a très probablement, comme ses concitoyens, travaillé comme esclave dans les grands travaux de remblaiement et de nivellement. Notamment pour tracer une route dans le désert, à l’est du Jourdain, pour le retour du roi victorieux, Ou encore cette fameuse voie sacrée, construite à Babylone et réaménagée chaque année, pour que les fidèles puissent venir en procession jusqu’au temple, pour honorer le dieu Mardouk.
Pour relever le moral de ses troupes, et faire espérer un prochain retour au pays, le prophète s’est servi de ces chefs-d’œuvre du génie civil et de ses prouesses techniques pour les traduire en un langage symbolique et spirituel : » Préparez à travers le désert le chemin du Seigneur « . Cinq cents ans plus tard, Jean Baptiste va reprendre à son compte les mêmes images. Comme nous pouvons nous aussi les reprendre aujourd’hui et les actualiser.
La période de l’Avent est bien là pour nous réveiller et nous mobiliser. Il y a de grands travaux à entreprendre pour tracer dans le désert du monde et les terres arides de notre cœur un chemin, une route pour le Seigneur. Ce qui demande conviction et patience, confiance et persévérance.
Sur le terrain matériel, la météo par exemple, peut être très dérangeante, sans parler de grèves toujours possibles et des obstacles imprévus. Sur le plan spirituel, il peut y avoir des tentations auxquelles on succombe. Le découragement qui s’infiltre. La foi qu faiblit. La paresse qui s’installe. La gourmandise, de nourriture ou de plaisirs qui nous alourdissent de corps et d’âme.
Encore faut-il savoir qu’il y a une triple venue du Seigneur. Comme le prêchait saint Bernard : Dans la première, le Christ est venu dans la chair et la faiblesse. Il a vécu avec les hommes et les femmes de son temps. Beaucoup l’ont pris en haine. Plus tard, à la fin, il viendra dans la gloire et la majesté, pour séparer les brebis des chèvres.
Mais, entre les deux, il y a la venue intermédiaire, journalière. Celle qui reste cachée, présente en esprit. Elle a été annoncée par Jésus lui-même : « Si quelqu’un m’aime, il gardera mes paroles et mon Père l’aimera et nous viendrons à lui ». Puisqu’ils trouveront la porte de notre cœur ouverte. C’est d’ailleurs ainsi que Marie a préparé la venue du Seigneur. Elle est le modèle de l’Avent, celui de la patience et de l’espérance. Avant même de concevoir Jésus dans la chair, Marie l’avait accueilli et conçu dans la foi. « Heureuse celle qui t’a porté et allaité », s’exclamera un jour une femme. « Heureux plutôt ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui l’observent », répond Jésus (Lc 11, 27-28).
Tout cela veut dire que l’œuvre du Sauveur, le Salut qu’il offre, l’établissement de son Royaume de justice et de paix, ne nous est pas offert clé sur la porte. Il ne dépend pas non plus uniquement de nos efforts.
De même, le Royaume de Dieu se développe lentement. Nous pouvons cependant le reconnaître à des signes de croissance. Mais pas seulement dans les champs cultivés par les Eglises. Tout progrès d’une véritable justice, tout effort authentique de paix, toute démarche sincère de pardon et d’amour du prochain, contribue à la croissance du Royaume et en prépare l’achèvement.
Libérateur et Berger, Seigneur et Serviteur, Chemin, Vérité et Vie, Jésus est venu, il reviendra et ne cesse de venir chaque jour pour faire toutes choses nouvelles. Mais pas sans nous. Pas sans les grands travaux que suppose une conversion. Il s’agit de désencombrer nos étables, rectifier le tracé de nos chemins, abaisser nos montagnes d’orgueil et d’intolérance, combler les vides de nos existences que nous croyons si remplies. Le repas de la Parole et du Pain y contribue. Il est un peu le sacrement de la patience de Dieu. L’eucharistie est d’ailleurs célébrée » jusqu’à ce qu’il revienne « . Elle est un lent et patient retour du Seigneur dans l’histoire de l’humanité, et de chacun de nous en particulier.
« Heureux qui écoute la Parole de Dieu et qui la garde ». Et pour cela, il faut la méditer, la ruminer, et la digérer, pour qu’elle se transforme en actes.
P. Fabien Deleclos (T)
1925 – 2008
Christ est venu, Christ vient, Christ reviendra (by Frédéric Manns)
3 décembre, 2011odu site:
http://jerusalem-dialogue.blogspot.com/2009/11/christ-est-venu-christ-vient-christ.html
Christ est venu, Christ vient, Christ reviendra
Posted 29th November 2009 by Frédéric Manns
Avec le premier dimanche de l’Avent nous sommes entrés dans une nouvelle année liturgique au cours de laquelle l’Eglise célèbre la totalité du mystère du Christ depuis son incarnation jusqu’à son retour dans la gloire. Le rythme est celui de l’histoire sainte qui nous invite à jeter un regard neuf sur les évènements et sur les personnes. C’est le Seigneur qui est le maître de l’histoire. Le livre de Daniel nous invitait la semaine dernière à relire l’histoire des empires qui se succèdent à la lumière de cette petite pierre qui se détache de la montagne et qui frappe les pieds d’argile de la gigantesque statue à la tête d’or, au tronc d’argent et aux parties inférieures de bronze. Cette pierre symbolise le Messie dans toute la tradition juive. Sa vocation est de rétablir le règne de Dieu et de rappeler aux hommes que Dieu est le roi de l’univers.
Le prophète Jérémie avait annoncé une promesse de bonheur pour la maison d’Israël. Un germe de justice devait naître. Le nom qu’il portera est : Le Seigneur est notre justice.
L’Eglise a pour vocation d’être le peuple de veilleurs qui guette les signes de l’avènement de Dieu au quotidien et qui invite les hommes à abandonner les sentiers de la nuit pour prendre le chemin de l’espérance.
Saint Paul rappelle aux chrétiens de Thessalonique que seul l’amour intense et débordant est capable de résoudre les problèmes. Saint Augustin déclarait : Tu as vu la charité, tu as vu la Trinité. C’est uniquement dans la charité que l’homme trouve la liberté. La charité éteint le péché et le pauvre intercède pour son bienfaiteur.
Le Christ reviendra à la fin des temps pour juger les vivants et les morts. Mais il vient au quotidien dans l’Ecriture sainte, dans les sacrements et dans le pauvre qui tend la main pour associer sans délai les hommes de bonne volonté à l’incomparable joie de la rédemption.
Le temps de l’attente est empreint de joie. Depuis la naissance de Jésus à Bethléem, le terme de l’histoire est connu. Chez David un germe de justice est né. L’année liturgique sera bonne dans la mesure où elle sera vécue dans l’attente de la venue du Seigneur qui abat les murs et construit des ponts entre les hommes de bonne volonté. L’Avent nous tourne vers l’avenir avec optimisme, tout en étant réalistes sur les problèmes urgents que les chefs d’état sont appelés à résoudre. C’est des ténèbres que nous devons partir pour déboucher sur la lumière du Christ qui a fait de nous ses frères. Marana tha. C’est le cri de l’humanité quia soif de justice et peur de l’avenir.