Archive pour novembre, 2011
Saint Charles Borromée – prière
3 novembre, 2011du site:
http://spiritualite-chretienne.com/anges/ange-gardien/priere01.html#Charles
Saint Charles Borromée – prière
Archevêque de Milan (Lombardie, Italie), cardinal
Né le 2 octobre 1538 au château d’Arona (Lombardie)
Mort le 3 novembre 1584 à Milan
Ange saint qui adorez toujours la face du Père éternel, comme vous la voyez toujours ; puisque sa bonté suprême vous a commis le soin de mon âme, secourez-la sans cesse par sa grâce, éclairez-la dans ses ténèbres, consolez-la dans ses peines, échauffez-la dans ses froideurs, défendez-la dans ses tentations, gouvernez-la dans toute la suite de sa vie.
Daignez prier avec moi ; et parce que mes prières sont froides et languissantes, embrasez-les du feu dont vous brûlez, et portez-les jusqu’au trône de Dieu pour les lui offrir.
Faites par votre intercession que mon âme soit humble dans la prospérité et courageuse dans l’adversité ; qu’elle s’anime dans la ferveur de sa foi et par la joie de son espérance, et que, ne travaillant dans cet exil qu’à avancer vers sa céleste patrie, elle aspire de plus en plus, par les gémissements d’un ardent amour pour Jésus son Sauveur, à l’adorer éternellement, et à jouir enfin avec vous, dans la compagnie de tous les saints Anges, de cette gloire ineffable qu’il possède dans tous les siècles.
Ainsi soit-il.
Extrait d’un Office de l’Ange Gardien, attribué à saint Charles Borromée.
Regardez mon âme comme vous étant toute confiée, ô mon très tendre Gardien; et au sortir de la prison de mon corps, daignez la remettre entre les mains de son Créateur et Rédempteur, afin qu’avec vous et avec tous les saints du ciel, elle puisse jouir de sa présence, l’aimer parfaitement et le posséder pleinement pendant toute l’éternité.
Amen.
Ange de l’Eglise, 1999, © Editions Bénédictines, Rue E. Guinnepain – 36170 Saint-Benoît-du-Sault – France.
4 novembre – Saint Charles Borromée (m)
3 novembre, 2011du site:
http://missel.free.fr/Sanctoral/11/04.php
4 novembre – Saint Charles Borromée (m)
Morceaux choisis
Biographie
Morceaux choisis
Ayant un grand respect des choses de Dieu et de ses saints, ainsi que de tous les ordres de la sainte Eglise et de votre pasteur, et veillez à les observer intégralement.
Tournez constamment vos regards vers la Providence de Dieu, dans la pensée que rien n’arrive sans sa volonté et que tout doit tourner à bien.
Gardez-vous d’entretenir la curiosité de savoir les actions d’autrui, ou d’être avides de nouveautés, principalement dans les choses de la foi, et ne parlez pas de ce que vous ignorez.
Défendez-vous de croupir dans la paresse, c’est le poison de l’âme : mais efforcez-vous de vos occuper des oeuvres pies, ou tout au moins à des choses utiles.
Evitez de travailler avec l’argent ou les biens d’autrui, à moins que vous n’y soyez contraints par raison de charité. Et ne vous laissez entraîner à aucune action injuste, opposée à la volonté de Dieu, ni pour le gain, ni par amitié, ni par amour des vôtres.
Si la fécondité de la vie conjugale est, certes, chose bonne, meilleure est la chasteté virginale, et par-dessus tout est excellente la fécondité virginale.
On ose dire qu’il faut s’accommoder au temps, comme si l’Esprit de Jésus-Christ et les règles de l’Evangile devaient changer avec le temps, et être asservis aux sentiments et aux affections des hommes. Au lieu que l’on doit travailler au contraire à rendre tous les temps conformes aux ordonnances de l’Eglise, et à réformer tout ce qui s’y trouve défectueux, par la rectitude immuable de l’esprit évangélique et apostolique. Car c’est la chair et le sang et non pas l’Esprit de Dieu qui a fait que notre siècle est devenu incapable de cette vertu si pure et si simple des anciens Pères. C’est l’esprit humain qui, voulant satisfaire ses désirs, trouve toujours mille défenseurs et des raisons apparentes pour se couvrir et se défendre. Mais les paroles de Dieu et les règles des saints demeurent toujours fermes. Elles n’ont pas été établies pour changer avec le temps, mais pour être inviolables et immuables en tous temps, et pour se soumettre et s’assujettir tous les temps.
Pourquoi cette église, qui est la vôtre, demeure-t-elle ainsi sans soins et sans ornements ? Ces murs, ce toit, ce dallage dénoncent votre irréligion. Ils crient (…) Votre église que vous honorez et que vous aimez si peu, vous êtes capable de la négliger à ce point ? O Combien votre indifférence extérieure témoigne de la tiédeur de vos âmes !
Biographie
Charles Borromée, second fils du comte Gibert et de Marguerite de Medici, sœur du futur Pie IV, naquit sur la rocca (roc ou château fort) Borromeo d’Arona, près du lac Majeur, le 2 octobre 1538. Dès 1550 il reçut l’habit clérical et les revenus de l’abbaye locale de San Gratiniano.
Etudiant à l’université de Pavie, il était sérieux et studieux, précis, net et volontaire plus solide que brillant, avide de livres, mais souvent sans argent. A la fin de 1559, il fut reçu docteur en droit canon et en droit civil.
En janvier 1560, ce jeune homme de vingt-deux ans fut appelé à Rome par son oncle qui venait d’être élu pape sous le nom de Pie IV. Cardinal dès le 31 janvier, bien qu’il ait obligation de résider à Rome, il est nommé administrateur du diocèse de Milan, des légations de Bologne et de Romagne, puis des Marches, en même temps qu’il reçoit en commende plusieurs abbayes. Pie IV qui voulait un homme dévoué et actif au sommet de son administration fait de Charles Borromée ce que sera plus tard le secrétaire d’Etat. Au début, on le trouvait trop regardant, par comparaison avec d’autres princes de l’Eglise, qui gaspillaient avec une prodigalité de grands seigneurs. Pour compléter sa culture, le jeune cardinal fonda chez lui une académie des Nuits vaticanes, allusion au Nuits attiques du païen Aulu-Gelle. Chaos – c’était le pseudonyme de Charles Borromée – commenta la quatrième Béatitude, condamna la luxure et loua la charité.
Restait à achever le concile de Trente, ouvert en 1545. Pie IV y réussit en 1562-1563, grâce au dévouement de son neveu, qui assuma l’écrasante besogne de la correspondance avec les agents du Saint-Siège, nonces et légats du concile. Plutôt simple exécutant que conseiller, selon un ambassadeur vénitien, il travaillait même la nuit, rédigeait de brefs rapports sur les nouvelles qui lui arrivaient de partout, répontait à toute la correspondance pontificale et s’occupait des affaires courantes.
En novembre 1562, quand mourut Frédéric, son frère aîné, on se demanda si le Charles quitterait les Ordres pour perpétuer sa race, mais, le 17 juillet 1563 il fut ordonné prêtre et, en décembre, il reçut la consécration épiscopale. Il restreignit son train de maison, augmenta ses veilles, ses jeûnes et ses austérités, se refusa tout divertissement, fût-ce une innocente promenade. Les Nuits vaticanes se muèrent en conférences religieuses. Un bref de Pie IV autorisait le cardinal-neveu à faire sortir, pour ses travaux, livres et manuscrits de la Bibliothèque vaticane et Charles Borromée, malgré une certaine timidité, s’exerça à l’éloquence sacrée.
Après que Charles Borromée avait rendu à Rome les services que l’on attendait de lui, fort du concile de Trente qui imposait la résidence aux évêques, il voulut s’installer à Milan où il entra solennellement 23 septembre 1565, après avoir, comme légat, effectué un voyage au centre et au nord de l’Italie. Il dut revenir à Rome près de son oncle mourant et, le conclave ayant élu Pie V, il rentra à Milan (avril 1566). Saint Pie V lui témoigna d’autant plus d’estime et de confiance qu’il était fort lié à Séraphin Grindelli, chanoine régulier du Latran et son aumônier.
Le cardinal de Milan, passa désormais le reste de sa vie dans son vaste archidiocèse, à l’exception de brefs séjours romains. Charles Borromée, à la tête de quinze suffragants, avec juridiction sur des terres vénitiennes, génoises, novaraises et aussi suisses, puisqu’il avait été nommé, en mars 1560, protecteur de la nation helvétique, avec juridiction spirituelle sur plusieurs cantons ; il n’obtint un nonce que sous Grégoire XIII. Charles Borromée visita la Suisse (notamment les trois vallées ou trois lignes du Tessin en 1567, les cantons allemands en 1570, 1581, 1583), s’enquérant des abus, rédigeant des ordonnances, entretenant une lourde correspondance, se bataillant contre des magistrats et des fonctionnaires civils souvent revêches, tandis qu’il restait courtois, souple et habile. En général, il se montra fin connaisseur et manieur d’hommes, sa vertu perfectionnait ses dons naturels. Il lui arrivait cependant de se raidir, par exemple contre l’usage invétéré de suspendre dans les églises des écussons et trophées en mémoire de hauts faits militaires, allant jusqu’à lancer l’interdit contre des paroisses récalcitrantes, mais un ordre exprès de Rome l’obligea à désarmer. Il réussit à maintenir catholique une partie de la Suisse allemande, il favorisa les capucins (à Altdorf en 1581) et les jésuites, dont les collèges de Lucerne et de Fribourg sont en partie le fruit de son zèle.
Si la richesse avait alors gâté dans la chrétienté une partie du haut clergé, la pauvreté avait avili le bas clergé, victime d’un recrutement inconsidéré, de l’abandon où le laissaient ses supérieurs et de l’ignorance.
L’Eglise avait pâti, et pâtissait encore, en ce temps-là, des empiétements parfois scandaleux du civil sur l’ecclésiastique dans les territoires espagnols, et même dans les Etats pontificaux. Les évêques avaient trop pris l’habitude de vivre hors de leur diocèse, et le clergé volontiers flagornait le pouvoir civil pour en tirer des avantages matériels. En Lombardie administrée par les Espagnols, il souffrit de la morgue des hidalgos et de leurs prétentions. Ses contre-attaques pour sa liberté embarrassèrent parfois la Cour romaine, obligée de ménager le tout-puissant Philippe II. Appuyé par son peuple, Charles Borromée s’opposa net à l’introduction chez lui de l’Inquisition espagnole, au profit de la romaine. Il lutta contre les gouverneurs de Milan : Alburquerque, Requesens, qu’il excommunia en 1573, Ayamonte. Pour se rendre populaire, Ayamonte donna en 1579 un grand éclat aux fêtes du carnaval. Borromée riposta par un édit excommuniant tous ceux qui y assisteraient. L’année suivante, seul un escadron de cavalerie, en service commandé, fit les frais des réjouissances, tandis que la femme du gouverneur interdisait à ses fils d’y participer. Ayamonte mourut en avril 1580 réconcilié avec l’Eglise ; ses furent pacifiques et pleins de déférence pour le redoutable cardinal.
Ce chef austère payait de sa personne. Il suffisait de le voir pour sentir ce qu’était la discipline ecclésiastique. Devant les décadences, il était une résurrection. Il sut consolider dans son diocèse la religion, développer le culte eucharistique et le sens moral. Son peuple, dans l’ensemble, l’admirait et le soutenait, mais ses réformes, exécutées d’une main forte, soulevèrent quelques résistances dans le clergé : en août 1569, les chanoines de Santa Maria della Scala, à Milan, soutenus par Alburquerque, le repoussèrent quand il voulut entrer dans leur basilique. Les Humiliés, congrégation milanaise enrichie par le commerce de la laine, avaient perdu la ferveur. Borromée voulut y ramener l’ordre. Un religieux du couvent de Milan, Jérôme Donato, dit Farina, tira un coup d’arquebuse presque à bout portant sur le cardinal qui priait dans sa chapelle avec le personnel de sa maison (26 octobre 1569). Borromée eut ses vêtements troués sur l’épine dorsale, mais, n’étant pas blessé, il fit achever la prière. Peu après, une bulle supprimait le premier ordre des Humiliés. Par la suite, leur tiers ordre fusionna avec des confréries similaires. Quant aux Humiliés du second ordre, qui étaient restées saines, elles survécurent jusque vers 1807.
L’archevêque voulait des auxiliaires intelligents et dévoués : il les choisit volontiers parmi les nouveaux ordres de clercs réguliers récemment créés. Charles Borromée était très personnel dans son gouvernement ; il essaya d’imposer un général de son choix aux dominicains, et aux jésuites. Il voulait que chez lui les religieux fussent à lui. Il écrivait en décembre 1577 : Eux (les prêtres de l’Oratoire) entendent que cette congrégation de Pères qui s’établira ici existe comme membre de celle de Rome et dépende de là-bas, et moi j’entends qu’elle dépende absolument d’ici, tout en désirant utiliser ces Pères de Rome pour commencer et diriger cette œuvre. Charles Borromée retira aux Jésuites la direction de son grand séminaire, trop indépendants, et créa à son usage les oblats de Saint-Ambroise dont il composa lui-même la règle. Après sa canonisation, en 1611, la congrégation s’intitula des Saints-Ambroise-et-Charles.
Charles Borromée créa des sanctuaires devenus célèbres, des séminaires, des collèges laïcs, un refuge pour repenties, un mont-de-piété. Il avait revu soigneusement les premiers statuts du mont-de-piété de Rome, vers 1565, en qualité de protecteur de l’ordre franciscain. Il fit adopter des sages mesures de contrôle contre la fraude ou les malversations : il fut le bienfaiteur de l’institution. Il organisa des confraternités comme celles du Saint-Sacrement, du Saint-Rosaire. Il mit beaucoup d’ardeur à promouvoir l’œuvre catéchétique du saint prêtre Castellino da Castello. Lui-même commentait volontiers l’Evangile : par les moyens les plus simples, il en tirait des applications très variées pour ses auditeurs et, par son exemple, il sut réveiller chez son clergé le goût de l’éloquence sacrée. Avec un grand dévouement, il visita les peuples de son diocèse et des diocèses suffragants ; comme les vivres étaient chers, il avait stipulé que l’entretien de sa suite ne serait pas à la charge de la mense épiscopale.
Au total, le cardinal vit plus de mille paroisses, convoqua onze synodes diocésains et six conciles provinciaux. Lors de la terrible peste de 1576-1577, compliquée d’une famine, Charles Borromée vendit sa principauté napolitaine d’Oria pour soulager la misère publique.
Il mourut à Milan le samedi 3 novembre 1584 au soir. Dans une lettre d’Arona, datée du 1er novembre, il disait que la fièvre le dévorait et qu’il allait cesser ses visites pastorales pour regagner Milan afin de recevoir son beau-frère le comte Annibal d’Altaemps et lui faire fête quatre ou cinq jours. Il venait d’inaugurer un séminaire (30 octobre) et de consoler les gens de Locarno où la peste avait fait passer la population de 4800 à 700 habitants.
Pour lui, Charles Borromée fut dur : peu de nourriture et peu de sommeil, aucun confort ni aucun luxe personnel. Intelligence claire et administrateur plutôt que de penseur, sa bibliothèque était un instrument de travail. Il priait profondément et largement. Il reste, dans l’Eglise militante, une grande figure de chef. Son blason portait : Humilitas. Au physique, il était de belle taille, avec de vastes yeux bleus, un nez aquilin puissant, le teint pâle sous des cheveux bruns ; jusqu’en 1574, il porta une barbe courte, rousse, négligée ; puis, ayant ordonné au clergé de se raser, il donna l’exemple.
Le 4 novembre 1601, à Milan, au lieu de chanter le service accoutumé pour son anniversaire, on organisa, sur le conseil de Baronius, une grandiose manifestation de vénération publique. En 1602, et les années suivantes, ce témoignage fut de plus en plus éclatant. En 1610, Rome canonisa Charles Borromée qui obtint vite un culte populaire : son origine patricienne, sa dignité cardinalice, son génie réformateur, les œuvres de son zèle pastoral pour le clergé et le peuple, sa charité pour les pauvres, son dévouement lors de la peste le redirent rapidement cher au peuple chrétien, notamment aux Pays-Bas espagnols où l’imagerie anversoise vulgarisa l’homme de prière ou le consolateur des pestiférés. Son influence fut très grande en France.
AUDIENCE GÉNÉRALE DU 2 NOVEMBRE 2011: LES FIDÈLES DÉFUNTS
3 novembre, 2011du site:
http://www.zenit.org/article-29357?l=french
AUDIENCE GÉNÉRALE DU 2 NOVEMBRE 2011: LES FIDÈLES DÉFUNTS
Texte intégral
ROME, mercredi 2 novembre 2011 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de l’audience générale prononcée par le pape Benoît XVI, ce mercredi, dans la salle Paul VI.
Catéchèse de Benoît XVI en italien:
Chers frères et sœurs!
Après avoir célébré la solennité de tous les saints, l’Eglise nous invite aujourd’hui à commémorer tous les fidèles défunts, à tourner notre regard vers les nombreux visages qui nous ont précédés et qui ont conclu leur chemin terrestre. Au cours de l’Audience d’aujourd’hui, je voudrais donc vous proposer quelques pensées simples sur la réalité de la mort qui pour nous, chrétiens, est illuminée par la Résurrection du Christ, et pour renouveler notre foi dans la vie éternelle.
Comme je le disais déjà hier au cours de l’Angelus, nous nous rendons ces jours-ci au cimetière pour prier pour les personnes chères qui nous ont quittés, nous allons en quelque sorte leur rendre visite pour leur exprimer, une fois de plus, notre affection, pour les sentir encore proches, en rappelant également, de cette façon, un article du Credo: dans la communion des saints existe un lien étroit entre nous, qui marchons encore sur cette terre, et nos nombreux frères et sœurs qui ont déjà atteint l’éternité.
Depuis toujours, l’homme se préoccupe de ses morts et tente de leur donner une deuxième vie à travers l’attention, le soin, l’affection. D’une certaine façon, on veut conserver leur expérience de vie; et, paradoxalement, c’est précisément des tombes devant lesquelles se bousculent les souvenirs que nous découvrons la façon dont ils ont vécu, ce qu’ils ont aimé, ce qu’ils ont craint, ce qu’ils ont espéré, et ce qu’ils ont détesté. Celles-ci représentent presque un miroir de leur monde.
Pourquoi en est-il ainsi? Car, bien que la mort soit souvent un thème presque interdit dans notre société, et que l’on tente constamment de chasser de notre esprit la seule idée de la mort, celle-ci concerne chacun de nous, elle concerne l’homme de tout temps et de tout lieu. Et devant ce mystère, tous, même inconsciemment, nous cherchons quelque chose qui nous invite à espérer, un signe qui nous apporte un réconfort, qui nous ouvre quelque horizon, qui offre encore un avenir. La route de la mort, en réalité, est une voie de l’espérance et parcourir nos cimetières, comme lire les inscriptions sur les tombes, signifie accomplir un chemin marqué par l’espérance de l’éternité.
Mais nous nous demandons: pourquoi éprouvons-nous de la crainte face à la mort? Pourquoi une grande partie de l’humanité ne s’est-elle jamais résignée à croire qu’au-delà de la mort, il n’y pas simplement le néant? Je dirais qu’il existe de multiples réponses: nous éprouvons une crainte face à la mort car nous avons peur du néant, de ce départ vers quelque chose que nous ne connaissons pas, qui nous est inconnu. Il existe alors en nous un sentiment de rejet parce que nous ne pouvons pas accepter que tout ce qui a été réalisé de beau et de grand au cours d’une existence tout entière soit soudain effacé, tombe dans l’abîme du néant. Et surtout, nous sentons que l’amour appelle et demande l’éternité et qu’il n’est pas possible d’accepter que cela soit détruit par la mort en un seul moment.
De plus, nous éprouvons de la crainte à l’égard de la mort car, lorsque nous nous trouvons vers la fin de notre existence, on perçoit qu’un jugement est exercé sur nos actions, sur la façon dont nous avons mené notre vie, surtout sur les zones d’ombre que nous savons souvent habilement éliminer ou que nous nous efforçons d’effacer de notre conscience. Je dirais que c’est précisément la question du jugement qui est souvent à l’origine de la préoccupation de l’homme de tous les temps pour les défunts, de l’attention pour les personnes qui ont compté pour lui et qui ne sont plus à ses côtés sur le chemin de la vie terrestre. Dans un certain sens, les gestes d’affection et d’amour qui entourent le défunt sont une façon de le protéger dans cette conviction qu’ils ne demeurent pas sans effet sur le jugement. C’est ce que nous pouvons constater dans la majorité des cultures qui caractérisent l’histoire de l’homme.
Aujourd’hui, le monde est devenu, tout au moins en apparence, beaucoup plus rationnel, ou mieux, la tendance s’est diffusée de penser que chaque réalité doit être affrontée avec les critères de la science expérimentale, et qu’également à la grande question de la mort on ne doit pas tant répondre avec la foi, mais en partant de connaissances expérimentables, empiriques. On ne se rend cependant pas suffisamment compte que, précisément de cette manière, on a fini par tomber dans des formes de spiritisme, dans la tentative d’avoir quelque contact avec le monde au-delà de la mort, presque en imaginant qu’il y existe une réalité qui, à la fin, serait une copie de la réalité présente.
Chers amis, la solennité de la Toussaint et la commémoration de tous les fidèles défunts nous disent que seul celui qui peut reconnaître une grande espérance dans la mort, peut aussi vivre une vie à partir de l’espérance. Si nous réduisons l’homme exclusivement à sa dimension horizontale, à ce que l’on peut percevoir de manière empirique, la vie elle-même perd son sens profond. L’homme a besoin d’éternité et tout autre espérance est trop brève, est trop limitée pour lui. L’homme n’est explicable que s’il existe un Amour qui dépasse tout isolement, même celui de la mort, dans une totalité qui transcende aussi l’espace et le temps. L’homme n’est explicable, il ne trouve son sens profond, que s’il y a Dieu. Et nous savons que Dieu est sorti de son éloignement et s’est fait proche, qu’il est entré dans notre vie et nous dit: «Je suis la résurrection et la vie. Qui croit en moi, même s’il meurt, vivra; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais» (Jn 11, 25-26).
Pensons un moment à la scène du Calvaire et écoutons à nouveau les paroles que Jésus, du haut de la Croix, adresse au malfaiteur crucifié à sa droite: «En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis» (Lc 23, 43). Pensons aux deux disciples sur la route d’Emmaüs, quand, après avoir parcouru un bout de chemin avec Jésus ressuscité, ils le reconnaissent et partent sans attendre vers Jérusalem pour annoncer la Résurrection du Seigneur (cf. Lc 24, 13-35). Les paroles du Maître reviennent à l’esprit avec une clarté renouvelée: «Que votre cœur ne se trouble pas! Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures; sinon, je vous l’aurais dit; je vais vous préparer une place» (Jn 14, 1-2). Dieu s’est vraiment montré, il est devenu accessible, il a tant aimé le monde «qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle» (Jn 3, 16), et dans l’acte d’amour suprême de la Croix, en se plongeant dans l’abîme de la mort, il l’a vaincue, il est ressuscité et nous a ouvert à nous aussi les portes de l’éternité. Le Christ nous soutient à travers la nuit de la mort qu’Il a lui-même traversée; il est le Bon Pasteur, à la direction duquel on peut se confier sans aucune crainte, car Il connaît bien la route, même dans l’obscurité.
Chaque dimanche, en récitant le Credo, nous réaffirmons cette vérité. Et en nous rendant dans les cimetières pour prier avec affection et avec amour pour nos défunts, nous sommes invités, encore une fois, à renouveler avec courage et avec force notre foi dans la vie éternelle, ou mieux, à vivre avec cette grande espérance et à la témoigner au monde: après la vie présente ce n’est pas le néant. C’est précisément la foi dans la vie éternelle qui donne au chrétien le courage d’aimer encore plus intensément notre terre et de travailler pour lui construire un avenir, pour lui donner une espérance véritable et sûre. Merci.
A l’issue de l’audience générale le pape a résumé sa catéchèse en différentes langues et salué les pèlerins. Voici ce qu’il a dit en français :
Chers frères et sœurs,
Après avoir célébré la solennité de tous les saints, l’Eglise nous invite aujourd’hui à commémorer tous les fidèles défunts. Ces fêtes nous disent que seul celui qui reconnaît une grande espérance dans la mort peut aussi vivre une vie dans l’espérance. Si nous réduisons l’homme à ce qu’il peut percevoir empiriquement, la vie elle-même perd son sens profond. L’homme a besoin d’éternité, tout autre espérance est trop brève, trop limitée. L’homme est explicable seulement s’il y a un Amour qui dépasse tout isolement, même celui de la mort, dans une totalité qui transcende aussi l’espace et le temps. L’homme est explicable et trouve son sens le plus profond seulement s’il y a Dieu. Et nous savons que Dieu est sorti de son éloignement, qu’il s’est fait proche, qu’il est entré dans notre vie et qu’il nous dit: «Je suis la résurrection et la vie». Oui, chers amis, Dieu s’est vraiment montré, il est devenu accessible, il a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils pour que celui qui croit ait la vie éternelle et, dans l’acte suprême d’amour de la Croix, il a vaincu la mort et il nous a ouvert les portes de l’éternité. Le Christ ressuscité nous soutient dans la nuit de la mort que lui-même a traversée. Nous pouvons nous confier à lui sans crainte. N’ayons pas peur de vivre avec cette grande espérance et de la proclamer au monde: après la vie présente ce n’est pas le néant!
Je suis heureux de saluer ce matin les pèlerins de langue française. Que votre foi dans la résurrection du Christ vous donne force et courage pour traverser les épreuves de la vie et qu’elle fasse grandir en vous l’espérance de la vie éternelle! Que Dieu vous bénisse!
Appel du Pape pour le G20, à l’issue de l’audience générale du 2 novembre:
Les 3 et 4 novembre prochains, demain et après-demain, les chefs d’Etat et de gouvernement du G20 se réuniront à Cannes, pour examiner les problématiques principales liées à l’économie mondiale. Je souhaite que la rencontre aide à surmonter les difficultés qui font obstacle au niveau mondial à la promotion d’un développement authentiquement humain et intégral.
Traduction française : Zenit
L’échelle de Jacob
2 novembre, 2011Comme si les morts existaient ! (P. Michel Quoist, Prières)
2 novembre, 2011du site:
http://spiritualite-chretienne.com/mort/accompagnement.html
Comme si les morts existaient !
Il n’y a pas de morts, Seigneur,
Il n’y a que des vivants, sur notre terre, et au-delà.
La mort existe, Seigneur.
Mais elle n’est qu’un moment,
Un instant, une seconde, un pas,
Le pas du provisoire au définitif,
Le pas du temporel à l’éternel.
Ainsi meurt l’enfant quand naît l’adolescent,
la chenille quand s’envole le papillon,
le grain quand s’annonce l’épi.
[...]
Seigneur, ils sont près de moi mes morts,
Je les sais qui vivent dans l’ombre ;
Je ne les touche plus de mes yeux, car ils ont un moment abandonné leur enveloppe charnelle comme on laisse un vêtement usé ou démodé.
Leur âme privée de leur déguisement, désormais, ne me fait plus signe.
Mais en Vous, Seigneur, je les entends qui m’appellent,
Je les vois qui m’invitent,
Je les écoute qui me conseillent,
Car ils me sont davantage présents.
Jadis, nos chairs se touchaient, mais non pas nos âmes.
Maintenant, je les rencontre, lorsque je Te rencontre,
Je les reçois en moi, lorsque je Te reçois,
Je les porte lorsque je Te porte,
Je les aime lorsque je T’aime.
O mes morts, vivants éternels qui vivez en moi,
Aidez-moi à bien apprendre, en cette courte vie, à vivre éternellement.
Seigneur, je Vous aime et je veux Vous aimer davantage,
C’est Vous qui éternisez les amours et je veux éternellement aimer.
P. Michel Quoist, Prières, Editions ouvrières, 1954.
Pourquoi prier pour les morts?
2 novembre, 2011du site:
http://totus-tuus.over-blog.com/article-13499998.html
Pourquoi prier pour les morts?
Les rites funéraires remontent au fond des âges, c’est même le critère principal pour distinguer la présence humaine dans les fouilles archéologiques. Ces rites funéraires sont aussi lieux d’apparition de la culture : édifices funéraires, ornementation, disposition des défunts, des objets funéraires, sans compter ce qui n’est pas observable à distance, les chants et rituels qui devaient accompagner ces usages chez les plus anciens de nos ancêtres, ainsi que les explications mythologiques ou religieuses qui accompagnent ces rites et nous sont souvent inconnues.
Il y a, depuis les commencements, quelque chose dans l’homme qui s’insurge à l’idée de laisser mourir quelqu’un « comme un chien », c’est-à-dire sans personne pour assister le mourant, et sans soin pour ses restes mortels.
Prier pour les morts, c’est aussi leur faire l’honneur de se souvenir d’eux. Lorsque la mort étend son voile de deuil sur quelqu’un, il est important de rappeler qu’il n’est pas effacé de la mémoire des hommes, comme s’il n’avait simplement pas existé. Chaque vie a du prix. Non seulement il n’est pas nécessaire d’être un personnage célèbre pour avoir de la valeur, mais encore la mort permet de jeter un regard différent sur la célébrité. Il y a dans la mort une égalité de destin.
Enfin, prier pour les morts est une façon de s’approprier la mort d’un être cher, de revisiter les souvenirs qui nous ont unis à nos défunts.
Pour un chrétien, prier pour les morts, c’est d’abord affirmer que celui qui meurt n’est pas réduit à rien. Il y a là un acte de foi fondamental : Dieu n’a pas créé l’homme pour quelques années seulement. Au moment de mourir, l’âme quitte son corps et est présentée à Dieu. La personne paraît alors avec tout ce qu’elle est, ce qu’elle a fait ou omis de faire dans sa vie, donc avec toute son histoire de sainteté et de péché. Elle est présentée à ce Dieu qui est Amour et va chercher à sauver tout ce qui peut être sauvé dans cette vie maintenant achevée.
Le chrétien s’adresse au Christ ressuscité, victorieux de la mort et du péché, pour lui demander d’accueillir le défunt. Il a foi en celui qui l’a aimé et qui a donné sa vie pour lui. Il le confie aussi à la prière de la Vierge Marie et de tous les saints. Il s’agit aussi d’un acte de charité, car nous savons que notre prière, en vertu de la communion des saints, est utile aux défunts, nous portons spirituellement leurs fardeaux et le confions à Celui qui a dit « Venez à moi, vous qui peinez, et je vous procurerai le repos ». En priant pour nos morts, nous les menons à Jésus.
Il y a enfin un acte d’espérance : nous comptons sur la bonté et la fidélité de Dieu qui jamais ne déçoit ; Dieu se manifeste dans nos vies comme celui qui chemine à nos côtés, veille sur nous, nous réconforte, même si parfois, nous éprouvons douloureusement sa discrétion comme si elle était absence.
Bien sûr, nous savons que toute vie doit finir, mais la mort d’un de nos proches ou notre propre mort lorsqu’elle est aux portes nous surprend souvent et cherche à nous arracher un consentement que nous ne pouvons refuser. Mais nous chrétiens, nous pouvons faire de ce moment un acte de liberté suprême et de remise amoureuse de tout notre être entre les mains de celui de qui nous n’avons rien à craindre, sauf si nous craignons la morsure de l’amour.
Père Olivier Rolland, vicaire à la Paroisse Saint Léon à Paris (15e), in la revue paroissiale Le Lien.
ANGÉLUS DU DIMANCHE 30 OCTOBRE
2 novembre, 2011du site:
http://www.zenit.org/article-29352?l=french
ANGÉLUS DU DIMANCHE 30 OCTOBRE
Texte intégral
ROME, lundi 31 octobre 2011 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral des paroles prononcées ce dimanche place Saint-Pierre par Benoît XVI pour la prière de l’Angélus.
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AVANT L’ANGELUS
Chers frères et sœurs !
Dans la liturgie de ce dimanche, l’apôtre Paul nous invite à aborder l’Evangile« non comme une parole d’hommes mais comme ce qu’elle est réellement, la parole de Dieu » (1 Th2,13). C’est ainsi que nous pouvons accueillir avec foi les avertissements que Jésus adresse à notre conscience, pour assumer un comportement qui leur est conforme. Dans le passage d’aujourd’hui, Il récrimine les scribes et les pharisiens, qui avaient dans la communauté un rôle de maîtres, parce que leur conduite était ouvertement en contraste avec l’enseignement qu’ils proposaient aux autres avec rigueur. Jésus souligne qu’ils « disent et ne font pas » (Mt 23,3) ; au contraire, « ils lient de pesants fardeaux et les imposent aux épaules des gens, mais eux-mêmes se refusent à les remuer du doigt » (Mt 23,4).
La bonne doctrine doit être accueillie, mais elle risque d’être contredite par une conduite incohérente. C’est pourquoi Jésus dit : « faites donc et observez tout ce qu’ils pourront vous dire, mais ne vous réglez pas sur leurs actes » (Mt 23,3). L’attitude de Jésus est exactement à l’opposé : Il pratique le premier le commandement de l’amour qu’il enseigne à tous, et il peut dire que c’est un poids léger et aisé parce qu’il nous aide à le porter avec Lui (cfr Mt 11,29-30).
En pensant aux maîtres qui oppriment la liberté d’autrui au nom de sa propre autorité, saint Bonaventure indique qui est le Maître authentique en affirmant : « Personne ne peut enseigner ni même travailler, ni atteindre les vérités connaissables sans la présence du Fils de Dieu »(Sermo I de Tempore, Dom. XXII post Pentecosten, Opera omnia, IX, Quaracchi, 1901, 442).
« Jésus est assis sur la ‘chaire’ comme un plus grand Moïse, qui étend l’Alliance à tous les peuples » (Jésus de Nazareth, Milan 2007, 89). C’est Lui notre véritable et unique Maître ! Nous sommes donc appelés à suivre le Fils de Dieu, le Verbe incarné, qui exprime la vérité de son enseignement à travers la fidélité à la volonté du Père, à travers le don de soi. Le bienheureux Antonio Rosmini écrivait : « Le premier Maître forme tous les autres maîtres, comme il forme aussi ses disciples parce que (tant les uns que les autres) existent en vertu de ce premier magistère tacite mais très puissant » (Idea della Sapienza, 82, in: Introduzione alla filosofia, vol. II, Roma 1934, 143). Jésus condamne aussi fermement la vaine gloire et observe que travailler « pour se faire remarquer des hommes » (Mt 23,5) met à la merci de l’approbation humaine, menaçant les valeurs qui fondent l’authenticité de la personne.
Chers amis, le Seigneur Jésus s’est présenté au monde comme serviteur, se dépouillant totalement et s’abaissant jusqu’à donner sur la croix la plus éloquente leçon d’humilité et d’amour. Cette proposition de vie jaillit de son exemple : « Le plus grand parmi vous sera votre serviteur » (Mt 23,11). Invoquons l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie et prions, en particulier, pour tous ceux qui, dans la communauté chrétienne, sont appelés au ministère de l’enseignement, afin qu’ils puissent témoigner par leurs œuvres des vérités qu’ils transmettent par la parole.
APRES L’ANGELUS
Après la prière de l’Angélus, le pape Benoît XVI a adressé ce message en italien :
Chers frères et sœurs,
Je voudrais exprimer ma proximité aux populations de Thaïlande touchées par de graves inondations, tout comme en Italie, à celles de Ligurie et de Toscane, récemment touchées par les conséquences de fortes pluies. Je les assure de ma prière.
Puis le pape s’est adressé aux pèlerins francophones :
Je suis heureux de saluer ce matin les pèlerins de langue française, particulièrement la paroisse Saint-Nicolas, de la Principauté de Monaco. Alors que s’achève le mois du Rosaire, je vous invite à vous tourner avec confiance vers la Vierge Marie. À son école, apprenons à connaître Jésus, son Fils, afin de marcher à sa suite sur les chemins de l’Évangile. Que la tendresse maternelle de la Mère du Seigneur apporte à chacun réconfort et soutien, en particulier aux personnes qui souffrent ou qui sont dans l’épreuve ! Bon dimanche à tous !