Archive pour novembre, 2011

Homélie 33e dimanche ordinaire A – XXXIII dimanche du T.O.

11 novembre, 2011

du site:

http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/

Homélie 33e dimanche ordinaire A

Pr 31, 10-13. 19-20.30-31 ; 1 Th 5, 1-6 ; Mt 25, 14-30

Parlons d’un sujet qui nous tient à cœur : celui du portefeuille, du capital et des intérêts. Jésus s’est servi lui-même de ce thème pour nous sensibiliser à l’une des exigences fondamentales du Royaume de Dieu : la responsabilité du rendement « évangélique ». Ainsi, tout le monde sait que l’argent bien placé rapporte, que l’argent se loue, et qu’enfouir son capital dans un bas de laine est un placement mort. Nous sommes donc assez habiles et motivés pour rechercher le top rendement, des placements sûrs et performants. Ah, si les enfants de la lumière pouvaient en faire autant avec les valeurs du Royaume de Dieu, nous dit Jésus.
Les trois textes bibliques de ce jour veulent nous en convaincre. Tout est axé sur le capital et les intérêts, l’initiative et le rendement, la responsabilité et la vigilance.
Voyons d’abord le portrait de la femme du livre des Proverbes. Un top modèle. Non pas à la manière de Miss Belgique, mais conforme aux canons du modèle chrétien présenté par saint Paul : Parfaitement éveillé et constamment vigilant. La femme qui nous est présentée est une personne de confiance, prompte à l’initiative et toujours efficace. Elle n’est pas seulement active, mais elle gère ses activités de sa propre initiative et n’est pas pour autant étrangère aux Sainte Ecritures qu’elle cite même volontiers et à bon escient.
C’est une femme de prévision, qui marche d’un pas ferme et résolu sur la route étroite, semée de cailloux et d’épines, qui la conduit à la rencontre du Seigneur. Une personne responsable, à la fois totalement fidèle au présent pour l’assumer, et en même temps tendue vers l’avenir et l’ultime rendez-vous. Car l’éternité commence aujourd’hui.
La parabole de l’évangile s’inscrit dans la même dynamique. Le chrétien est un être responsable, l’esprit constamment en éveil. Chaque chrétien en particulier, et la communauté d’Eglise dans son ensemble, dépendent d’un patron, qui est aussi un ami, et qui leur fait totalement confiance. A vous de jouer !
Peu importe d’ailleurs le nombre de « talents » que chacun reçoit. Mais le talent, au temps de Jésus, est l’équivalent de 34 kg d’or ou d’argent. Autrement dit, un salaire de six mille journées de travail, c’est-à-dire 160 ans. Mais l’évangile n’offre pas de conseils pour les placements d’argent.
Ce qu’il faut épingler ici, c’est la réponse de confiance du bénéficiaire à la totale confiance du donateur. Ce qui importe ensuite, c’est de transformer les capitaux reçus en capitaux productifs. Il s’agit donc de prendre des initiatives, et même des risques, pour faire fructifier les dépôts en visant toujours au meilleur rendement. Donc, pas question d’être insouciant, ni d’être paralysé par la peur des ennuis et l’obsession de la sécurité.
Voyez les deux premiers serviteurs : Dynamisés par la confiance, ils se mettent aussitôt à faire valoir les talents, jusqu’à doubler la mise. Comblés par le dynamisme même de leur responsabilité assumée au jour le jour, ils ne craignent pas du tout le retour imprévu de leur patron, de leur ami. Puisqu’ils tiennent constamment à sa disposition le capital confié, augmenté des intérêts accumulés.
Le troisième, aussi peureux que paresseux et soupçonneux, n’a rien compris à la confiance et à l’amitié de son maître. Il l’a pris pour un homme dur, intéressé et injuste. En se contentant de le conserver, il a trahi la confiance de son employeur et commis une injustice à son égard.
Finalement, au-delà des images et des comparaisons, quels sont ces dons, ces talents qui nous sont confiés pour les faire fructifier. On songe spontanément à nos dons naturels, aux dons acquis par la compétence. Mais la parabole ne semble pas centrée essentiellement là dessus. Le talent, c’est d’abord le « don de l’Esprit » : la Parole de Dieu, le don de la foi, l’espérance et l’amour. Or, pour qu’ils produisent du fruit, il ne faut pas adopter les règles de l’économie humaine, qui enseigne que pour s’enrichir, il faut amasser et placer intelligemment.
Au contraire, pour que la Parole de Dieu produise des intérêts, elle doit être distribuée, partagée. Pour garder et rayonner les grandes valeurs chrétiennes, il faut en vivre, en témoigner. Pour sauver sa vie, il faut la donner. « La prudence est belle, mais pas en pantoufles ». Il s’agit donc de prendre des initiatives, d’être et de demeurer entreprenant, d’oser innover et même de prendre des risques.
A n’en pas douter, le mauvais intendant, c’est celui qui a enfoui son talent. Or, ce talent, la Parole de Jésus et son esprit, nous sont confiés. L’Eglise aussi. Et même la Création tout entière. Nous avons tous et chacun notre petite part de responsabilité dans nos tâches terrestres, si humbles et modestes soient-elles. Ne faisons donc pas de la Bonne Nouvelle de l’Evangile un dépôt mort et enterré, ou simplement conservé. Autrement dit : momifié. Alors que nous sommes tous ensemble et personnellement responsables d’un capital à faire fructifier.

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

1925 – 2008

Saint Martin de Tours

10 novembre, 2011

Saint Martin de Tours dans images sacrée Martin%20Simone%20Martini

http://fullhomelydivinity.org/articles/advent%20saints.htm

11 NOVEMBRE : SAN MARTIN DE TOURS

10 novembre, 2011

du site:

http://apotres.amour.free.fr/page4/martin.htm

Saint Martin de Tours

vers 316 – 397

fêté le 11 novembre

Trois ans après l’Edit de Milan naît à Sabaria, dans la province romaine de Pannonie l’actuelle Hongrie – Martin, fils d’un soldat romain, enfant d’une famille païenne. Peu de temps après, le père est muté à Pavie, en Italie du Nord. Pénétré mystérieusement par la grâce, l’enfant perçoit des appels intérieurs. Il est attiré par la religion des chrétiens qu’il voit vivre et agir autour de lui. A douze ans, il rêve de vie au désert, pour y imiter les ascètes orientaux. Las, la loi exige qu’un fils de soldat soit enrôlé, lui aussi, dans l’armée impériale, dès l’âge de quinze ans. Martin – diminutif de Mars, dieu de la guerre -,est affecté à la Garde impériale, troupe d’élite vouée à la surveillance des Marches menacées par les Barbares. Martin part en Gaule. Il rejoint la garnison d’Amiens. C’est là que se produit son geste magnifique qui entrera dans le livre d’or de la charité chrétienne. Pris de pitié à la vue d’un pauvre, en loques, grelottant de froid dans la bise glacée aux portes de la cité, Martin saisit son ample pèlerine et du haut de sa monture la tranche en deux, donnant la partie la plus grande au traînemisère. La nuit suivante, Martin a une vision ou un songe. Jésus lui apparaît revêtu de la moitié de sa chlamyde… Le geste d’Amiens aidera les chrétiens des siècles à venir à voir Jésus en tout être dans la détresse.
Peu de temps après cet épisode, Martin reçoit le baptême. Désormais, il appartient tout entier au Christ. Il doit cependant servir dans l’armée jusqu’à l’expiration du temps réglementaire de service fixé à 25 ans. Cependant à mesure que la foi grandit en lui, l’esprit militaire décline. Peu avant le terme de son service, il doit prendre part à l’assaut de Worms. Il se refuse à verser du sang et demande à l’empereur d’être dispensé de cette action militaire. Furieux, l’empereur Julien le traite de lâche. Martin demande alors à être mis en tête des assaillants, sans autre arme qu’une croix. Mais juste avant l’assaut, les Barbares se rendent. Les soldats attribuent à Martin ce «miracle» inattendu.
Il a quarante ans quand il quitte l’armée. Voici qu’il se dirige, vers Poitiers. Il a entendu parler de l’évêque Hilaire, le grand défenseur de la foi catholique face aux évêques ariens qui se multiplient. Celui-ci découvre en Martin un être brûlant de foi. Il veut se l’attacher comme diacre. Martin décline cet honneur. Tout au plus accepte-t-il l’ordre d’exorciste; la vie l’a renseigné sur la virulence et la fourberie de Satan et de ses légions.
A la faveur d’un songe, un rêve ancien ressurgit en son coeur: amener ses parents, toujours vivants, au Christ Jésus. Tandis qu’Hilaire, fer de lance, en Gaule, contre un arianisme (L’arianisme, doctrine du prêtre Arius d’Alexandrie (256-336) nie la divinité du Christ. Cette hérésie a traversé les siècles, jusqu’à nos jours.) majoritaire et agressif, est envoyé en exil en Phrygie (Partie occidentale de l’Asie Mineure, la Turquie actuelle.), Martin part en Illyrie (Région montagneuse faisant partie aujourd’hui de l’Italie du Nord, de la Slovénie et de l’Autriche.)
En route, il est attaqué par des brigands dans les Alpes. Il convertit l’un d’eux, impressionné par la paix qui se dégage du voyageur. Arrivé chez sa mère, il la convertit également. Son père, par contre, refuse de devenir chrétien. L’attention des évêques illyriens, gagnés à l’arianisme, est attiré sur le fervent défenseur de la divinité du Christ. Ils persécutent Martin et le fouettent en public. Il part alors en Italie et s’installe dans un ermitage près de Milan. L’évêque Auxence, arien lui aussi, le maltraite et l’expulse de son territoire. Martin se réfugie alors sur l’île de Gallinara, au large de Gênes. A l’exemple des ascètes orientaux, il ne se nourrit plus que d’herbes et de racines. Un jour, il consomme de l’hellébore et manque d’en mourir, empoisonné. Il est sauvé par la prière. C’est alors qu’il apprend que l’évêque Hilaire a eu l’autorisation de rentrer en Gaulle. Martin retourne à Poitiers où Hilaire l’accueille, les bras grands ouverts, non pas comme un disciple, mais comme « un glorieux compagnon de ses combats ». Martin se retire alors dans un ermitage, à deux heures de marche de Poitiers. Des disciples l’y rejoignent. C’est le début d’une communauté qui formera le monastère de Ligugé, première communauté monastique en Gaule. Pendant une absence de Martin, un jeune catéchumène y meurt. A son retour, bouleversé par la douleur des autres disciples, Martin va prier près du corps du catéchumène mort depuis trois jours. II pleure amèrement et supplie le Seigneur de lui rendre la vie. Le jeune homme revient à la vie et raconte son expérience dans l’au-delà après sa mort. (C’est la première expérience de cette nature dont le récit est attesté par l’histoire. Les récits sur «la vie après la vie» de morts cliniques ramenés à la vie par des interventions opératoires, abondent depuis une vingtaine d’années.)
Martin reste une quinzaine d’années à Ligugé. Il se livre à l’étude de la Bible et prêche dans les campagnes environnantes. Son renom parvient au loin, surtout après que le Seigneur avait ressuscité, sur son intercession, le catéchumène et un jeune esclave d’un domaine voisin. Un étrange projet germe alors dans l’esprit des chrétiens de Tours. En 371, leur évêque, Lidoire, meurt. Pourquoi le saint moine de Ligugé ne lui succéderait-il pas? Prévoyant son refus, ils usent d’un stratagème. Un des leurs va supplier Martin de venir prier pour sa femme gravement malade. N’écoutant que son bon coeur, le moine s’y rend. En route, il est soudain entouré d’une foule de gens et conduit, à son corps défendant, à Tours. Il y est reçu par une communauté de croyants enthousiastes, clercs et laïcs, qui lui demandent d’être leur nouvel évêque. Lisant dans les événements la volonté de Dieu, Martin cesse bientôt de résister à cet appel. Par contre, on trouvera plus difficilement un évêque qui soit disposé à consacrer ce moine aux longs cheveux en désordre, aux habits sales et élimés, qui ne paie vraiment pas de mine…
Martin ne tarde pas à se révéler, comme un évêque gouvernant avec autorité, aimé, respecté des fidèles. Il est humble et accueillant; il reste pauvre. Installé dans un ermitage à une demi heure à pied de Tours, il est rejoint par des disciples. Ainsi naît le monastère de Marmoutier. Il établit une règle de vie faite de prières, de pauvreté, de mortifications. L’évêque y accueille jusqu’à quatre-vingts âmes aspirant à vivre comme le saint, vêtus, comme lui, de bure grossière. Chacun vit dans une cabane, priant, méditant, se faisant copiste de livres saints. Martin se rend tous les jours à sa cathédrale pour célébrer les offices. Un jour, pendant l’Eucharistie, un globe lumineux apparaît audessus de l’évêque: il vient de donner, en cachette à un pauvre, sa propre tunique… Sa charité est inlassable. Il rachète des captifs, intercède en faveur de condamnés à mort. Il parcourt les villages de son diocèse, fait détruire temples païens et idoles démoniaques; il fait abattre les arbres sacrés. Des signes nombreux accompagnent les efforts infatigables d’évangélisation de ce pasteur d’âmes; ils confirment les fidèles dans leur foi et infirment les croyances des païens et l’hérésie des ariens. Sur l’emplacement des temples détruits, il fait construire des églises et des monastères. Peu à peu le diocèse se couvre de lieux saints que l’évêque confie à ses prêtres; les vocations se multiplient autour de lui et sous son égide.
Les miracles également. Sulpice Sévère, son biographe affirme qu’il a lui-même assisté à plusieurs miracles. En voici quelques-uns d’une longue série, dus à l’intercession de l’évêque thaumaturge. Arrivé un jour, dans un village païen, il décide d’abattre leur arbre sacré. Menés par le sacrificateur, les paysans s’y opposent. Attaché, sur sa propre demande, à l’arbre, du côté où celui-ci doit nécessairement s’abattre, l’arbre tombe du côté opposé, sauvant le saint qu’il devait écraser. Bouleversés par ce miracle, cette communauté païenne se convertit. Un autre jour, l’évêque met le feu à un temple païen; les flammes, poussées par le vent, menacent d’engloutir une maison voisine. Montant sur le toit, Martin supplie le Ciel d’épargner cette maison; aussitôt les flammes se détournent. En voyage, il est attaqué par un brigand qui va le percer de son épée; à ce moment-même, le malfaiteur tombe à la renverse. Effrayé, il s’enfuit. A Trèves, l’évêque guérit une jeune fille paralytique qui se meurt, en lui versant quelques gouttes d’huile bénite, dans la bouche. Aux portes de Paris, Martin rencontre un lépreux horriblement défguré; il le prend dans ses bras et l’embrasse. Aussitôt, la lèpre est guérie.
Martin est souvent en proie aux attaques des démons, auxquels il arrache les âmes en grand nombre. Toujours à Trèves, il chasse le démon chez un serviteur du proconsul Tétradius; celui-ci se convertit. Entrant, un autre jour, dans une maison, il y aperçoit un démon à l’aspect épouvantable. Martin lui commande de s’en aller; au lieu de fuir, le démon prend possession d’un homme logé à l’arrière de la demeure. Le malheureux est transformé en bête furieuse, prête à mordre quiconque s’en approche. Indigné, le saint va vers lui, met ses doigts dans la bouche du possédé et interpelle l’esprit impur: si tu as quelque puissance, dévore cette main que j’étends sur toi! Le démon prend alors la fuite, comme si la main de l’évêque dégageait des flammes. Près de Chartres, Martin obtient du Seigneur la résurrection d’un enfant mort qu’une maman éplorée lui présente. Elle est accompagnée d’une grande foule de païens qui tous se convertissent.
Quand Martin perçoit une résistance exceptionnelle, de la part des païens, à ses efforts d’évangélisation, il a recours à son arme préférée, la pénitence. Se revêtant de la haire à même la peau, il se couvre de cendres, prie et jeûne pendant trois jours. Il convertit ainsi le village de Levroux, en Berri, dont les habitants se sont enrichis par des pratiques occultes maléfiques. Au bout des trois jours, des anges lui ordonnent de retourner à ce lieu d’abomination. Les habitants y sont comme paralysés. Martin détruit leur temple et les idoles. Revenus de leur engourdissement, les païens reconnaissent dans ces événements un signe du Ciel et deviennent chrétiens.
Le moine-évêque de Tours ne se contente pas de cheminer de son ermitage à sa cathédrale. On l’a vu, il passe de village en village, pour y porter la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. A la recherche des âmes captives du paganisme, il franchit les limites de son territoire. Devant le succès de ses missions, d’autres évêques l’invitent dans leurs diocèses. C’est saint Martin de Tours qui a lancé l’évangélisation des campagnes.
Ces trois premiers siècles, l’Eglise s’était répandue dans les zones urbaines. Elle était formée, en général de gens modestes, artisans, commerçants, esclaves affranchis. Les paysans et l’aristocratie étaient, sauf de rares exceptions, réfractaires à la foi chrétienne. Dans les campagnes, le paganisme était si profondément ancré que le mot « paganus » paysan – finit par signifier « païen » . Le dernier refuge du paganisme, ce sera la campagne. Le lien charnel avec la terre et la nature; les signes divinatoires, les plantes magiques; envoûteurs, sorciers et magiciens abondent dans les campagnes isolées, fermées sur elles-mêmes, sensibles à l’étrange, au merveilleux, à l’occulte. Le christianisme représente une rupture radicale avec tout cela.
Armé d’une foi qui «déplace les montagnes», Martin pénètre dans cet univers hostile, à dos d’âne ou de mulet. Il sait parler au peuple, parvient à émouvoir les petites gens. Des communautés chrétiennes naissent sous ses pas. Le Ciel, il est vrai, l’aide puissamment par des signes qui se multiplient sur son passage et attestent la véracité de son message. il avance toujours plus loin. L’Auvergne, la Saintonge, la vallée du Rhône, la région parisienne renvoient l’écho de la voix et des appels de l’ardent missionnaire. Martin est vraiment l’apôtre des Gaules, pour avoir parcouru les provinces gauloises. Et aussi pour y avoir inventé de nouvelles méthodes d’évangélisation. Avancer sans peur, proclamer l’Evangile avec enthousiasme, en adaptant les paroles à l’auditoire auquel on s’adresse, pénétrer même en milieu hostile, ne pas hésiter à lancer des défis aux païens et incroyants en faisant violence au Ciel, se laisser toujours guider par l’Esprit; en cas de forte résistance, recourir aux jeûne et à la pénitence, assiéger le Seigneur de prières et de supplications: tout cela exige cependant une foi totale et intégrale, un lien infrangible avec le Christ, une détermination inébranlable. A une telle âme, le Seigneur ne refuse rien; les grâces accordées sont proportionnées au degré d’abandon à Dieu, dont elle est l’instrument. Si celui-ci est faible de sa propre faiblesse, son efficacité est celle de la puissance de Dieu. Voilà le secret de l’évêque Martin, évangélisateur des Gaules et modèle d’évangélisation.
L’évêque de Tours ne pénètre pas seulement dans le milieu paysan et campagnard, il ouvre également le coeur de l’aristocratie à la foi et à la charité. A la fin de sa vie, la plupart des quatre-vingts moines de Marmoutier sont issus de l’aristocratie sénatoriale. La vie monastique prend un essor prodigieux sous son épiscopat. Deux mille moines et moniale asssisteront aux obsèques de évêque thaumaturge.
Sa renommée atteint bientôt les confins de l’Empire. Sa parole de feu, les conversions massives, les miracles, et aussi son immense bonté et sa misécorde l’ont fait connaître partout et dans tous les milieux.
Martin meurt d’épuisement à Candes, le 11 novembre 397. Il est enseveli à Tours.
(Tiré du récit de René Lejeune – Stella Maris n°320 – Novembre 1996)

Pape Benoît: Saint Léon le Grand (10 novembre)

10 novembre, 2011

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080305_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 5 mars 2008

Saint Léon le Grand (10 novembre)

Chers frères et soeurs,

En poursuivant notre chemin parmi les Pères de l’Eglise, véritables astres qui brillent de loin, nous abordons pendant notre rencontre d’aujourd’hui la figure d’un Pape qui, en 1754, fut proclamé Docteur de l’Eglise par Benoît XIV:  il s’agit de saint Léon le Grand. Comme l’indique l’épithète que la tradition lui attribua très tôt, il fut véritablement l’un des plus grands Papes qui aient honoré le Siège romain, contribuant largement à en renforcer l’autorité et le prestige. Premier Evêque de Rome à porter le nom de Léon, adopté ensuite par douze autres Souverains Pontifes, il est également le premier Pape dont nous soit parvenue la prédication qu’il adressait au peuple qui se rassemblait autour de lui pendant les célébrations. Il est naturel de penser également à lui dans le contexte des actuelles Audiences générales du mercredi, des rendez-vous qui pendant les dernières décennies sont devenus pour l’Evêque de Rome une forme habituelle de rencontre avec les fidèles et avec de nombreux visiteurs de toutes les parties du monde.
Léon était originaire de la région italienne de la Tuscia. Il devint diacre de l’Eglise de Rome autour de l’an 430 et, avec le temps, il acquit au sein de celle-ci une position de grande importance. Ce rôle de premier plan poussa Galla Placidia, qui à cette époque dirigeait l’Empire d’Occident, à l’envoyer en Gaule en 440 pour résoudre une situation difficile. Mais au cours de l’été de cette année, le Pape Sixte III – dont le nom est lié aux magnifiques mosaïques de Sainte-Marie-Majeure – mourut, et ce fut précisément Léon qui lui succéda, recevant la nouvelle alors qu’il accomplissait justement sa mission de paix en Gaule. De retour à Rome, le nouveau Pape fut consacré le 29 septembre 440. C’est ainsi que commença son pontificat, qui dura plus de vingt-et-un an, et qui a été sans aucun doute l’un des plus importants de l’histoire de l’Eglise. A sa mort, le 10 novembre 461, le Pape fut enterré auprès de la tombe de saint Pierre. Ses reliques sont conservées aujourd’hui encore dans l’un des autels de la Basilique vaticane.
Le Pape Léon vécut à une époque très difficile:  la répétition des invasions barbares, le progressif affaiblissement en Occident de l’autorité impériale et une longue crise sociale avaient imposé à l’Evêque de Rome – comme cela devait se produire de manière encore plus forte un siècle et demi plus tard pendant le pontificat de Grégoire le Grand – d’assumer un rôle important également dans les événements civils et politiques. Cela ne manqua pas, bien évidemment, d’accroître l’importance et le prestige du Siège romain. Un épisode de la vie de Léon est en particulier resté célèbre. Il remonte à 452, lorsque le Pape rencontra à Mantoue, avec une délégation romaine, Attila, chef des Huns, et le dissuada de poursuivre la guerre d’invasion par laquelle il avait déjà dévasté les régions du nord-est de l’Italie. Et ainsi sauva-t-il le reste de la péninsule. Cet événement important devint vite mémorable, et il demeure comme le signe emblématique de l’action de paix accomplie par le Pontife. Trois ans plus tard, l’issue d’une autre initiative papale, signe d’un courage qui nous stupéfie encore, ne fut malheureusement pas aussi positive:  en effet, au printemps 455 Léon ne réussit pas à empêcher que les Vandales de Genséric, arrivés aux portes de Rome, envahissent la ville sans défense, qui fut mise à sac pendant deux semaines. Toutefois, le geste du Pape – qui, sans défense et uniquement entouré de son clergé, alla à la rencontre de l’envahisseur pour le conjurer de s’arrêter – empêcha au moins que Rome ne soit incendiée et obtint que le terrible sac épargnât les Basiliques Saint-Pierre, Saint-Paul et Saint-Jean, dans lesquelles une partie de la population terrorisée se réfugia.
Nous connaissons bien l’action du Pape Léon, grâce à ses très beaux sermons – nous en conservons près de cent dans un latin splendide et clair – et grâce à ses lettres, environ cent cinquante. Dans ces textes, le Pape apparaît dans toute sa grandeur, tourné vers le service de la vérité dans la charité, à travers un exercice assidu de la parole, qui le montre dans le même temps théologien et pasteur. Léon le Grand, constamment attentif à ses fidèles et au peuple de Rome, mais également à la communion entre les différentes Eglises et à leurs nécessités, fut le défenseur et le promoteur inlassable du primat romain, se présentant comme l’authentique héritier de l’Apôtre Pierre:  les nombreux Evêques, en grande partie orientaux, réunis au Concile de Chalcédoine se montrèrent bien conscients de cela.
Se déroulant en 451, avec la participation de trois cent cinquante Evêques, ce Concile fut la plus importante assemblée célébrée jusqu’alors dans l’histoire de l’Eglise. Chalcédoine représente le point d’arrivée sûr de la christologie des trois Conciles œcuméniques précédents:  celui de Nicée de 325, celui de Constantinople de 381 et celui d’Ephèse de 431. Au VI siècle, ces quatre Conciles, qui résument la foi de l’Eglise des premiers siècles, furent en effet déjà comparés aux quatre Evangiles:  c’est ce qu’affirme Grégoire le Grand dans une lettre célèbre (I, 24), dans laquelle il déclare « accueillir et vénérer, comme les quatre livres du saint Evangile, les quatre Conciles », car c’est sur eux – explique encore Grégoire – « comme sur une pierre carrée que s’élève la structure de la sainte foi ». Le Concile de Chalcédoine – repoussant l’hérésie d’Eutichios, qui niait la véritable nature humaine du Fils de Dieu – affirma l’union dans son unique Personne, sans confusion ni séparation, des deux natures humaine et divine.
Cette foi en Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme, était affirmée par le Pape dans un important texte doctrinal adressé à l’Evêque de Constantinople, qui s’intitule Tome à Flavien, qui, lu à Chalcédoine, fut accueilli par les Evêques présents avec une acclamation éloquente, dont la description est conservée dans les actes du Concile:  « Pierre a parlé par la bouche de Léon », s’exclamèrent d’une seule voix les Pères conciliaires. C’est en particulier de cette intervention, ainsi que d’autres effectuées au cours de la controverse christologique de ces années-là, qu’il ressort de manière évidente que le Pape ressentait avec une urgence particulière  la  responsabilité du Successeur de Pierre, dont le rôle est unique dans l’Eglise, car « à un seul apôtre est confié ce qui est communiqué à tous les apôtres », comme affirme Léon dans l’un de ses sermons pour la fête des saints Pierre et Paul (83, 2). Et le Pape sut exercer ces responsabilités, en Occident comme en Orient, en intervenant en diverses circonstances avec prudence, fermeté et lucidité à travers ses écrits et au moyen de ses légats. Il montrait de cette manière que l’exercice du primat romain était alors nécessaire, comme il l’est aujourd’hui, pour servir efficacement la communion, caractéristique de l’unique Eglise du Christ.
Conscient du moment historique dans lequel il vivait et du passage qui se produisait – à une période de crise profonde – entre la Rome païenne et la Rome chrétienne, Léon le Grand sut être proche du peuple et des fidèles à travers l’action pastorale et la prédication.  Il  anima  la  charité dans une Rome éprouvée par les famines, l’afflux des réfugiés, les injustices et la pauvreté. Il fit obstacle aux superstitions païennes et à l’action des groupes manichéens. Il relia la liturgie à la vie quotidienne des chrétiens:  en unissant par exemple la pratique du jeûne à la charité et à l’aumône, en particulier à l’occasion des Quattro tempora, qui marquent pendant le cours de l’année le changement des saisons. Léon le Grand enseigna en particulier à ses fidèles – et aujourd’hui encore ses paroles restent valables pour nous – que la liturgie chrétienne n’est pas le souvenir d’événements passés, mais l’actualisation de réalités invisibles qui agissent dans la vie de chacun. C’est ce qu’il souligne dans un sermon (64, 1-2) à propos de la Pâque, à célébrer à chaque époque de l’année « pas tant comme quelque chose du passé, mais plutôt comme un événement du présent ». Tout cela s’inscrit dans un projet précis, insiste le saint Pontife:  en effet, de même que le Créateur a animé par le souffle de la vie rationnelle l’homme façonné avec la boue de la terre, après le péché originel, il a envoyé son Fils dans le monde pour restituer à l’homme la dignité perdue et détruire la domination du diable, à travers la vie nouvelle de la grâce.
Tel est le mystère christologique auquel saint Léon le Grand, avec sa lettre au Concile d’Ephèse, a apporté une contribution efficace et essentielle, confirmant pour tous les temps – par l’intermédiaire de ce Concile – ce que dit saint Pierre à Césarée de Philippe. Avec Pierre et comme Pierre, il confesse:  « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Il est donc Dieu et Homme à la fois, « il n’est pas étranger au genre humain, mais étranger au péché » (cf. Serm. 64). Dans la force de cette foi christologique, il fut un grand porteur de paix et d’amour. Il nous montre ainsi le chemin:  dans la foi nous apprenons la charité. Nous apprenons donc avec saint Léon le Grand à croire dans le Christ, vrai Dieu et vrai Homme, et à réaliser cette foi chaque jour dans l’action pour la paix et dans l’amour pour le prochain.

AUDIENCE GÉNÉRALE DU 9 NOVEMBRE 2011: PRIER LE PS 119

10 novembre, 2011

du site:

http://www.zenit.org/article-29422?l=french

AUDIENCE GÉNÉRALE DU 9 NOVEMBRE 2011: PRIER LE PS 119

Texte intégral de la catéchèse de Benoît XVI

ROME, mercredi 9 novembre 2011 (ZENIT.org) – Nous publions  ci-dessous le texte intégral de la catéchèse de Benoît XVI sur la prière du Psaume 119, donnée lors de l’audience générale de ce mercredi matin, place Saint-Pierre.

Chers frères et sœurs,

Dans les catéchèses passées, nous avons médité sur certains psaumes qui sont des exemples des genres typiques de la prière: lamentation, confiance, louange. Dans la catéchèse d’aujourd’hui, je voudrais m’arrêter sur le Psaume 119 selon la tradition hébraïque, 118 selon la tradition gréco-latine: un psaume très particulier, unique dans son genre.
Il l’est tout d’abord en raison de sa longueur: il est en effet composé de 176 versets répartis en 22 strophes de huit versets chacune. Il a ensuite la particularité  d’être un «acrostiche alphabétique»: c’est-à-dire qu’il est construit selon l’alphabet hébraïque, qui est composé de 22 lettres. Chaque strophe correspond à une lettre de cet alphabet, et c’est avec cette lettre que commence la première parole des huit versets de la strophe. Il s’agit d’une construction littéraire originale et très difficile, dans laquelle l’auteur du Psaume a dû déployer toute sa bravoure.
Mais ce qui pour nous est le plus important, c’est la thématique centrale de ce psaume: il s’agit en effet d’un chant imposant et solennel sur la Torah du Seigneur, c’est-à-dire sur sa Loi, un terme qui, dans son acception la plus ample et la plus complète, doit être compris comme enseignement, instruction, directive de vie; la  Torah est révélation, elle est Parole de Dieu qui interpelle l’homme et provoque sa réponse d’obéissance confiante et d’amour généreux. Et ce psaume est entièrement parcouru par l’amour pour la Parole de Dieu, célébrant sa beauté, sa force salvifique, sa capacité de donner la joie et la vie.
Parce que la Loi divine n’est pas un lourd joug d’esclavage, mais un don de la grâce qui rend libre et conduit au bonheur: «Je trouve en tes volontés mes délices, je n’oublie pas ta parole», affirme le Psalmiste (v. 16); et ensuite: «Guide-moi au chemin de tes commandements, car j’ai là mon plaisir» (v. 35); et encore: «Que j’aime ta loi! tout le jour, je la médite» (v. 97). La Loi du Seigneur, sa Parole, est le centre de la vie de l’orant; dans celle-ci, il trouve le réconfort, il en fait l’objet de sa méditation, il la conserve dans son cœur: «Dans mon cœur, j’ai conservé tes promesses pour ne point faillir envers toi» (v. 11), tel est le secret du bonheur du psalmiste; et il ajoute ensuite encore: «Les superbes m’engluent de mensonge, moi, de tout mon cœur, je garde tes préceptes» (v. 69).
La fidélité du psalmiste naît de l’écoute de la Parole, qu’il faut conserver dans son cœur, en la méditant et en l’aimant, précisément comme Marie, qui «conservait, en les méditant dans son cœur» les paroles qui lui avaient été adressées et les événements merveilleux dans lesquels Dieu se révélait, demandant son assentiment de foi (cf. Lc 2, 19.51). Et si notre psaume commence les premiers versets en proclamant «heureux» «ceux qui marchent dans la loi du Seigneur» (v. 1b)  «gardant son témoignage» (v. 2a), c’est encore la Vierge Marie qui porte à son accomplissement la figure parfaite du croyant décrite par le psalmiste. En effet, c’est Elle la véritable «bienheureuse», proclamée telle par Elisabeth, car elle «a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur!» (Lc 1, 45), et c’est à Elle et à sa foi que Jésus lui-même rend témoignage quand, à la femme qui s’était écrié: «Heureuses les entrailles qui t’ont porté», il répond: «Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et l’observent!» (Lc 11, 27-28). Marie est assurément bienheureuse car elle a porté le Sauveur en son sein, mais surtout parce qu’elle a accueilli l’annonce de Dieu, parce qu’elle a été une gardienne attentive et pleine d’amour de sa Parole. 
Le psaume 119 se développe donc entièrement autour de cette Parole de vie et de béatitude. Si son thème central est la «Parole» et la «Loi» du Seigneur, à côté de ces termes reviennent dans presque tous les versets des synonymes tels que «préceptes», «volontés»,  «commandements», «témoignage», «promesses», «jugements»; puis de nombreux verbes se rapportant à eux, comme observer, garder, comprendre, connaître, aimer, méditer, vivre. 
Tout l’alphabet défile à travers les 22 strophes de ce Psaume, et également tout le vocabulaire du rapport confiant du croyant avec Dieu; nous y trouvons la louange, l’action de grâce, la confiance, mais également la supplique et la lamentation, mais toujours animées par la certitude de la grâce divine et de la puissance de la Parole de Dieu. Les versets les plus marqués par la douleur et par le sens d’obscurité demeurent eux aussi ouverts à l’espérance et sont empreints de foi. «Mon âme est collée à la poussière, vivifie-moi selon ta parole» (v. 25), prie le psalmiste avec confiance; «Rendu pareil à une outre qu’on enfume, je n’oublie pas tes volontés» (v. 83), est le cri du croyant. Même si elle est mise à l’épreuve, sa fidélité trouve sa force dans la Parole du Seigneur: «Que je réponde à l’insulte par la parole, car je compte sur ta parole» (v. 42), affirme-t-il avec fermeté; et même face à la perspective angoissante de la mort, les commandements du Seigneur sont son point de référence et son espérance de victoire: «On viendrait à bout de moi sur terre, sans que je laisse tes préceptes» (v. 87).
La loi divine, objet de l’amour passionné du psalmiste et de tout croyant, est source de vie. Le désir de la comprendre, de l’observer, d’orienter vers elle tout son être est la caractéristique de l’homme juste et fidèle au Seigneur, qui «murmure sa loi jour et nuit» comme le dit le Psaume 1 (v. 2): la loi de Dieu est une loi qu’il faut garder «sur le cœur», comme le dit le célèbre texte du « Shema » dans le Deutéronome: «Ecoute, Israël… Que ces paroles que je te dicte aujourd’hui restent dans ton cœur!  Tu les répèteras à tes fils, tu les leur diras aussi bien assis dans ta maison que marchant sur la route, couché aussi bien que debout» (6, 4.6-7).
Centre de l’existence, la Loi de Dieu, exige l’écoute du cœur, une écoute faite d’une obéissance non pas servile, mais filiale, confiante, consciente. L’écoute de la Parole est une rencontre personnelle avec le Seigneur de la vie, une rencontre qui doit se traduire en choix concrets et devenir un chemin et une « sequela ». Lorsqu’on lui demande ce qu’il faut faire pour avoir la vie éternelle, Jésus indique la voie de l’observation de la Loi, mais en indiquant comment faire pour la porter à sa plénitude: «Une seule chose te manque: va, ce que tu as, vends-le et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel; puis, viens, suis-moi» (Mc 10, 21 et par.). L’accomplissement de la Loi est de suivre Jésus, d’aller sur le chemin de Jésus, en compagnie de Jésus.
Le Psaume 119 nous conduit donc à la rencontre avec le Seigneur et nous oriente vers l’Evangile. Il comporte un verset sur lequel je voudrais à présent m’arrêter; c’est le v. 57: «Ma part, ai-je dit, Seigneur, c’est d’observer tes paroles». Dans d’autres psaumes également, l’orant affirme que le Seigneur est sa «part», son héritage: «Seigneur, ma part d’héritage et ma coupe», dit le Psaume 16 (v. 5a), «roc de mon cœur, ma part, Dieu à jamais», telle est la proclamation du fidèle dans le psaume 73 (v. 26) et encore, dans le Psaume 142, le psalmiste crie au Seigneur: «Toi, mon abri, ma part dans la terre des vivants» (v. 6b).
Ce terme de «part» évoque l’événement de la répartition de la terre promise entre les tribus d’Israël, lorsqu’aux Lévites ne fut assignée aucune portion du territoire, parce que leur «part» était le Seigneur lui-même. Deux textes du Pentateuque sont explicites à cet égard, et utilisent le terme en question: «Le Seigneur dit à Aaron: “Tu n’auras point d’héritage dans leur pays, il n’y aura pas de part pour toi au milieu d’eux. C’est moi qui serai ta part et ton héritage au milieu des Israélites”», déclare le Livre des Nombres (18, 20), et le Deutéronome répète: «Aussi n’y eut-il pas pour Lévi de part ni d’héritage avec ses frères: c’est le Seigneur qui est son héritage comme le Seigneur ton Dieu le lui a dit» (Dt 10, 9; cf. Dt 18, 2; Jos 13, 33; Ez 44, 28).
Les prêtres, qui appartiennent à la tribu de Lévi, ne pouvaient  pas être propriétaires de terres dans le pays que Dieu donnait en héritage à son peuple en réalisant la promesse faite à Abraham (cf. Gn 12, 1-7). La possession de la terre, élément fondamental de stabilité et de possibilité de survie, était un signe de bénédiction, parce qu’elle impliquait la possibilité de construire une maison, d’y faire grandir des enfants, de cultiver les champs et de vivre des fruits de la terre. Or les Lévites, médiateurs du sacré et de la bénédiction divine, ne peuvent pas posséder, comme les autres israélites, ce signe extérieur de la bénédiction et cette source de subsistance. Entièrement donnés au Seigneur, ils doivent vivre uniquement de Lui, abandonnés à son amour providentiel et à la générosité des frères, sans avoir droit à l’héritage parce que Dieu est leur  part d’héritage, Dieu est leur terre, qui les fait vivre en plénitude.
Et à présent, l’orant du Psaume 119 applique à lui-même cette réalité: «Le Seigneur est ma part». Son amour pour Dieu et pour sa Parole le conduit au choix radical d’avoir le Seigneur comme unique bien, ainsi que de conserver ses paroles comme un don précieux, plus précieux que tout héritage, et que toute possession terrestre. Notre verset peut, en effet, être traduit de deux façons et pourrait être rendu également de la manière suivante: «Ma part, Seigneur, je l’ai dit, c’est d’observer tes paroles». Les deux traductions ne sont pas contradictoires, mais se complètent même l’une l’autre: le psalmiste affirme que le Seigneur est sa part mais qu’observer, conserver les paroles aussi est son héritage, comme il le dira ensuite au v. 111: «Tes exigences resteront mon héritage, la joie de mon cœur». Tel est le bonheur du psalmiste: à lui, comme aux Lévites, a été donnée comme part d’héritage la Parole de Dieu.
Très chers frères et sœurs, ces versets sont d’une grande importance aujourd’hui aussi pour nous tous. Tout d’abord pour les prêtres, appelés à vivre uniquement du Seigneur et de sa Parole, sans autre sécurité, en L’ayant comme unique bien et seule source de vraie vie. Dans cette lumière, on comprend le libre choix du célibat pour le Royaume des cieux à redécouvrir dans sa beauté et sa force. Mais ces versets sont importants aussi pour tous les fidèles, peuple de Dieu appartenant à Lui seul, «royaume de prêtres» pour le Seigneur (cf. 1P 2, 9; Ap 1, 6; 5,10), appelés à la radicalité de l’Evangile, témoins de la vie portée par le Christ, nouveau et définitif «Souverain prêtre» qui s’est offert en sacrifice pour le salut du monde (cf. He 2, 17; 4, 14-16; 5, 5-10; 9, 11 suiv.). Le Seigneur et sa Parole: ce sont notre «terre», où vivre dans la communion et dans la joie.
Laissons donc le Seigneur placer dans notre cœur cet amour pour sa Parole, et nous donner d’avoir toujours au centre de notre existence Lui et sa sainte volonté. Demandons que notre prière et toute notre vie soient éclairées par la Parole de Dieu, lampe pour nos pas et lumière pour notre chemin, comme le dit le Psaume 119 (cf. v. 105), afin que notre voyage soit sûr, dans la terre des hommes. Et que Marie, qui a accueilli et enfanté la Parole, soit pour nous un guide et un réconfort, étoile polaire qui indique la voix du bonheur.
Alors, nous pourrons nous aussi jouir dans notre prière, comme l’orant du Psaume 16, des dons inattendus du Seigneur et de l’héritage immérité qui est notre sort:
Seigneur, ma part et ma coupe…
La part qui me revient fait mes délices ;
j’ai même le plus bel héritage! (Ps 16, 5.6).

A l’issue de sa catéchèse en italien, le pape a résumé sa catéchèse et salué les pèlerins en différentes langues. Voici ce qu’il a dit en français :

Chers frères et sœurs,
Lle Psaume 118 est un chef d’œuvre littéraire par sa construction originale. Il est un long et solennel cantique sur la Torah, la Loi du Seigneur. Elle est révélation et Parole de Dieu qui interpelle l’homme. Au long des versets, le psalmiste chante l’amour de cette Parole qui donne vie. Il en célèbre tour à tour la beauté, la force salvifique et la joie qu’elle procure à celui qui la médite tout le jour. Bienheureux celui qui marche dans la loi du Seigneur! Même au sein de l’épreuve, le croyant fait confiance et reste ouvert à l’espérance. Il puise le courage de la fidélité dans les commandements du Seigneur qui sont le point de référence de son existence. La loi divine est source de vie. Lui obéir et la faire sienne, c’est rencontrer personnellement le Dieu vivant, c’est suivre Jésus qui est venu l’accomplir. Dans l’Ancien Testament, les Lévites ont été choisis pour être les médiateurs de la bénédiction divine, et ils n’avaient pas d’autre trésor que de garder la Parole. Ce psaume est de grande importance pour chacun de nous, et particulièrement pour les prêtres, appelés à vivre seulement du Seigneur et de sa Parole, sans d’autre sécurité, trouvant en Lui l’unique bien et la source de la vraie vie. A cette lumière se comprend le libre choix du célibat pour le Royaume de Dieu. Le Seigneur et sa Parole, voilà notre «terre» où vivre dans la joie et en communion avec nos frères!
Je suis heureux d’accueillir les pèlerins francophones, particulièrement l’Hospitalité bordelaise Notre-Dame de Lourdes, les Frères de Saint-Jean ainsi que les pèlerins venus de France et du Canada. Que le Seigneur mette dans vos cœurs l’amour de sa Parole pour qu’elle soit la lampe de vos pas et la lumière de votre route! Bon séjour à tous!

Traduction  française : Zenit

Marie Servante du Seigneur

9 novembre, 2011

Marie Servante du Seigneur dans images sacrée

http://gregoriomarinaro.wordpress.com/category/anno/1998/

Le chemin d’Abraham : un itinéraire symbolique

9 novembre, 2011

du site:

http://www.bible-service.net/site/047.html

Le chemin d’Abraham : un itinéraire symbolique

Au début de son histoire (qui couvre les chapitres 12 à 26 de la Genèse), le patriarche Abraham (encore appelé Abram) effectue en quelques phrases un bien curieux itinéraire.
Il quitte d’abord la ville de Ur pour celle de Harân puis il part au pays de Canaan, campant à Sichem et dans une montagne près de Béthel. De là, via le désert du Néguev, il descend jusqu’en Égypte (Gn 11,31 à 12,10). À suivre une carte, on s’aperçoit que l’ancêtre du peuple d’Israël parcourt exactement l’ensemble de ce qu’il est convenu d’appeler le « Croissant fertile » et qui se trouve être l’espace historique du peuple d’Israël, esclave en Égypte, installé en Canaan, déporté en Babylonie.
C’es trop beau pour être vrai ? Oui, sans doute. La vérité des récits concernant Abraham ne se tient pas dans le détail des aventures qu’il traverse mais dans le lien que ses descendants entretiennent avec lui. Les récits ont du être composés après l’exil, au 6e siècle av. J.-C. Le peuple d’Israël alors ne possède plus de terre, conséquence, disent certains, de la rupture de l’alliance du Sinaï. En racontant Abraham à partir de bribes d’une mémoire en sommeil (il en est rarement question dans les textes pré-exiliques, en particulier prophétiques), ils mettent au jour une espérance : avant l’alliance du Sinaï, il y a eu celle passée avec Abraham où Dieu s’engageait sans contrepartie. Cette bonté ne pouvait, pense-t-on, que susciter la foi du patriarche et donc, désormais, celle de ses descendants.
Le « Croissant fertile » est le décor de cette histoire. Le terme a été forgé au début du 20e siècle pour désigner une zone d’échanges entre l’Asie et l’Afrique, la Méditerranée et la Mer Rouge, délimitée par des fleuves : la vallée du Nil et son Delta sont en effet reliés aux plaines alluviales du Tigre et de l’Euphrate par le littoral de la Méditerranée. Sur la carte, cela forme un demi cercle, un croissant. Or, au milieu, se situe ce que la Bible appelle « la terre du lait et du miel ».

Carte du Croissant fertile (sur le site)

C’est sans doute pendant l’Exil à Babylone (587-538 av. J.-C.) qu’ont été mis en forme les récits sur Moïse et le don de la terre promise mais aussi les récits sur Abraham. L’ancêtre du peuple d’Israël, disait-on, était parti de Mésopotamie (Babylone est non loin de Ur). Sur la seule parole de Dieu.
Le prophète que l’on appelle le « second » Isaïe écrit au creux de l’exil et de la détresse. Il appelle à l’espérance en tournant le regard vers Abraham et Sara (Isaïe 51,1) :

Écoutez-moi, vous qui êtes en quête de justice, vous qui cherchez le Seigneur :
Regardez le rocher d’où vous avez été taillés,
et le fond de tranchée d’où vous avez été tirés ;
regardez Abraham votre père, et Sara qui vous a mis au monde ;
il était seul en effet, quand je l’ai appelé ;
or je l’ai béni, je l’ai multiplié !

Plus tard, après l’exil, à partir de sources diverses, on a mis en récit l’histoire d’Abraham. En allant de la carte au texte, on mesurera tout ce que cet itinéraire a de symbolique.

Carte de l’itinéraire d’Abraham  (sur le site)

Début de Gn 11,31-12,9 :

Tèrah prit son fils Abram, son peti-fils Loth, fils de Harân, et sa brue Saraï, femme de son fils Abram, qui sortirent avec eux d’Ur des Chaldéens pour aller au pays de Canaan. Ils gagnèrent Harân où ils habitèrent. Tèrah vécut deux cent cinq ans et il mourut à Harân.
Le Seigneur dit à Abram : « Va-t’en de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai. Je rendrai grand ton nom. Sois en bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, et qui te bafouera, je le maudirai. En toi seront bénies toutes les familles de la terre. » Abram s’en alla, selon ce que lui avait dit Le Seigneur, et Loth s’en alla avec lui.
Abram était âgé de soixante-quinze ans quand il sortit de Harân. Abram prit sa femme Saraï, son neveu Loth, tous les biens qu’ils avaient acquis et les êtres qu’ils entretenaient à Harân. Ils sortirent pour aller au pays de Canaan et ils arrivèrent au pays de Canaan.
Abram traversa le pays jusqu’au lieu dit Sichem, jusqu’au chêne de Moré. Les Cananéens étaient alors dans le pays. Le Seigneur apparut à Abram et dit : « C’est à ta descendance que je donnerai ce pays. » ; là, celui-ci éleva un autel pour le Seigneur qui lui était apparu. De là, il gagna la montagne à l’est de Béthel. Il dressa sa tente entre Béthel à l’ouest et Aï à l’est, il y éleva un autel pour le Seigneur et invoqua le Seigneur par son nom. Puis, d’étape en étape, Abram se déplaça vers le Néguev.
Il y eut une famine dans le pays et Abram descendit en Égypte pour y séjourner car la famine sévissait sur le pays.

L’ARC-EN-CIEL : MYTHES ET LÉGENDES

9 novembre, 2011

du site:

http://galileo.cyberscol.qc.ca/intermet/mythe/mythe_arc_en_ciel.htm

L’ARC-EN-CIEL

MYTHES ET LÉGENDES  
 
Mythes religieux
    Les gens, tout autour de la Terre, ont des croyances et des façons différentes de voir et de comprendre la même chose. On peut être sûr que lorsqu’un arc-en-ciel apparaît, tout le monde est pris par sa magie et sa beauté. Il n’y a pas de doute à cela. Quelle est la vraie signification de l’arc-en-ciel?

    L’arc-en-ciel ressemble à un pont géant ou à une porte et il est souvent nommé « le chemin du ciel ». Plusieurs personnes croient que l’arc-en-ciel est un rayon de lumière qui tombe sur la Terre lorsque saint Pierre ouvre les portes du ciel pour laisser entrer une autre âme. À Hawaii, en Polynésie, en Autriche, au Japon et pour quelques tribus amérindiennes, l’arc-en-ciel est le chemin que les âmes prennent dans leur route vers le ciel et on l’appelle le pont ou l’échelle pour aller plus haut ou dans d’autres mondes. Les Russes disent que l’arc-en-ciel est la porte du ciel. En Nouvelle-Zélande, les chefs morts voyageaient sur l’arc-en-ciel jusqu’à leur nouvelle maison. D’autres mythes racontent que l’arc est un ruisseau où les âmes s’abreuvent. Le Zoulou d’Afrique du Sud nomme l’arc-en-ciel « the Queen Arch » parce que c’est une des charpentes qui soutient la maison de la Reine du ciel. En Allemagne, le second arc-en-ciel plus pâle qui peut être observé parfois au-dessus du premier est perçu comme le travail de Satan qui tente de surpasser Dieu.

    En Polynésie, l’arc-en-ciel est le chemin pris par les dieux eux-mêmes. En Norvège, un géant du nom de Heimdal se tient sur un pont arc-en-ciel et fait la communication entre le ciel et la terre. Heimdal a l’ouïe tellement fine qu’il est capable d’entendre l’herbe pousser. Il garde Asgard, la maison des dieux norvégiens.

    Au Groenland, l’arc-en-ciel est l’ourlet des vêtements des dieux. Les Samoyèdes, le peuple mongol de Sibérie et les gens du peuple cherokee disent que c’est l’ourlet du manteau du dieu Soleil. Le fait que les Américains et les Mongols partagent le même mythe est peut-être une preuve de plus que l’Amérique et l’Asie étaient reliés autrefois. Cela expliquerait que les gens des deux côtés du Pacifique ont un héritage commun. Les anciens Welchs croyaient que c’était la chaise des déesses. En Croatie, c’était le siège de Dieu. La Bible compare l’arc-en-ciel à l’éclat du trône de Dieu. Au Mozambique, l’arc-en-ciel est vu comme une arme victorieuse de Dieu. En Afrique, l’arc-en-ciel encercle la Terre et il est un gardien du ciel.

    Dans les mythes allemands, l’arc-en-ciel est le bol utilisé par Dieu pour tenir ses pinceaux lorsqu’il colore les oiseaux. Le peuple Luyia du Kenya croit que Dieu a créé la pluie et que toute l’eau dans le monde vient de lui. Pour arrêter la pluie, lorsqu’elle n’est pas nécessaire, Dieu fait deux arcs-en-ciel, le plus étroit étant le mâle et le plus large étant la femelle. L’arc-en-ciel mâle ne peut pas arrêter la pluie par lui-même, mais lorsqu’il est suivi par la femelle, la pluie cesse. Certains peuples amérindiens croient que l’arc-en-ciel est fait des âmes des fleurs sauvages qui ont vécu dans la forêt et des muguets des prairies.

    Un mythe japonais raconte que le premier homme, Isanagi, et la première femme, Isanami, qui sont restés sur le pont flottant du ciel ont créé l’île d’Onogro.  Ils ont ensuite marché sur la Terre sur ce pont arc-en-ciel nommé Niji. Ils ont regardé les animaux et ils ont appris ainsi comment faire l’amour. Ils ont regardé les oiseaux et ils ont appris à manger avec des baguettes.

    À Kauai, la déesse de l’arc-en-ciel est Anuenue. Il y a une histoire concernant un enfant du nom de Ua, nom qui veut dire pluie, qui serait tombé du haut d’une falaise. Anuenue a utilisé son arc-en-ciel pour arrêter la chute de l’enfant et le sauver. L’enfant y est monté pour épouser Kulu-’i-ua, le fils du chef d’une tribu rivale. Leur mariage a apporté la paix sur l’île de Kauai.

    La tribu stoney croit que les géants habitaient le monde lorsqu’ils étaient très jeunes. Un jour, le chef de ces géants a atteint le ciel et il a saisi un arc-en-ciel géant afin de l’utilisé comme arc pour la chasse. Lorsqu’il l’a saisi, l’arc s’est coloré. Le géant est devenu tellement fâché qu’il a lancé l’arc contre une montagne. L’arc s’est brisé et ses pièces sont tombées dans le lac. Parfois au lever du soleil, les couleurs de l’arc-en-ciel détruit apparaissent dans l’eau du lac. Le pouvoir des esprits fait maintenant des arcs plus petits : ce sont ceux que nous pouvons voir aujourd’hui.

    Pour plusieurs bouddhistes, les sept couleurs de l’arc-en-ciel représentent les sept planètes et les sept régions de la Terre. Ils disent aussi que l’arc-en-ciel est la région la plus haute du sansara avant la fin du jour au nirvana ou au ciel. En Arabie, l’arc-en-ciel est une tapisserie posée par les mains du vent du sud. Il se nomme aussi « arc de nuages » ou « arc d’Allah ». En Islam, l’arc-en-ciel est constitué de quatre couleurs, le rouge, le jaune, le vert et le bleu. Chaque couleur représente un des quatre éléments de la Terre (air, eau, terre et feu).

Inde
    Dans les mythes de l’Inde, la déesse Indra ne transporte pas seulement des coups de tonnerre comme le dieu grec Zeus, elle peut aussi transporter un arc-en-ciel, connu comme l’arc ou l’arme d’Indra. Une partie des mythes de l’Inde dit que Dieu aurait submergé toutes les formes de vie dans un océan de lait. Airavata, un éléphant blanc sacré dont le nom veut dire arc-en-ciel, fut une des premières créatures à naître du lait.

Chrétiens
    Dans la chrétienté, l’arc-en-ciel représente le pardon, la réconciliation entre Dieu et l’humanité. C’est le trône du Dernier Jugement. Dans l’ancien symbolisme chrétien, les principales couleurs de l’arc-en-ciel étaient le rouge, le bleu et le vert, pour le feu, l’eau et la terre. L’arc-en-ciel était parfois vu comme la Vierge Marie qui menait le ciel et la terre en harmonie.

    L’Ancien Testament dit que Dieu a montré à Noé un arc-en-ciel après que le déluge se fut arrêté; c’était un signe que Dieu n’infligerait plus jamais de déluge à la Terre.

Mayas
    Le livre des Mayas, qu’on appelle le « Chilam Balam », parle de la destruction d’un des mondes mayas par une pluie ardente qui convrit ciel et terre de cendres. Ceux qui échappèrent au violent tremblement de terre et évitèrent les arbres qui tombaient et les roches géantes virent un arc-en-ciel apparaître comme un signe que la destruction allait finir et qu’un nouvel âge allait commencer. Les Mayas croyaient que la déesse des arcs-en-ciel était Ixchel, la femme du dieu Itzamna. Elle était aussi l’esprit associé à la lune, à la sexualité, à l’accouchement et à la médecine. Une histoire mexicaine similaire, de l’État de Michoacan, raconte que Mauina, la déesse de la fertilité, vit sous un arc-en-ciel dans le jardin de la pluie et de l’eau.

Navajos
    Les Navajos croient que les dieux voyagent sur les arcs-en-ciel parce qu’ils se déplacent rapidement. Ils savent que si tu cours vers le bout de l’arc-en-ciel, celui-ci se déplace plus loin avant que tu sois là, peu importe la vitesse à laquelle toi, tu te déplaces. Ils ont aussi représenté l’arc-en-ciel comme étant le pont entre le monde des humains et celui des morts. Ils disent que l’arc-en-ciel transporte les héros entre le ciel et la terre. Les Navajos disent aussi que l’arc-en-ciel est la déesse qui apparaît durant le chant rituel pour guérir les malades.

Indiens
    Il existe une histoire parmi les gens de Shasta qui dit que le Soleil utilise les couleurs de l’arc-en-ciel pour se peindre lui-même lorsqu’il vient sur la Terre comme un Shaman ou un Homme de médecine. Les Yukis de Californie croient que les arcs-en-ciel sont les vêtements multicolores du Grand Esprit, celui qui a créé toute existence.

Maria orante

8 novembre, 2011

Maria orante dans images sacrée 506px-Abalatskaya_01

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Abalatskaya_01.jpg?uselang=it

DIRE « SEIGNEUR » EN VÉRITÉ

8 novembre, 2011

du site:

http://www.moinesdiocesains-aix.cef.fr/homelies/lectio-divina/themes/priere/7480-dire-qseigneurq-en-verite.html

DIRE « SEIGNEUR » EN VÉRITÉ  

Juges 4, 17-24 ; Matthieu 7, 21-29

Homélie du Frère Jean-François NOEL


Il y a tant d’obstacles entre nous et la Parole de Dieu, tant de faiblesse cachée en chaque homme, même tant d’inventions, d’évitements, de petites méthodes d’évitements, de petites stratégies d’évite­ments pou être confronté à la simplicité, à la limpi­dité, à la beauté de la Parole et donc à la présence de Dieu. Nous n’aurons jamais fait le tour de toutes les prédications pour dénoncer, pour désamorcer pour ouvrir ces stratégies internes, sournoises, mesquines, qui nous font éviter la confrontation avec notre deve­nir. Mais évidemment, la pire, celle qui est dénoncée aujourd’hui dans l’évangile, est le désaccord qu’il y a entre un comportement de surface, et d’ailleurs telle­ment de surface qu’on finit par se convaincre soi-même qu’on a raison, en disant : Seigneur, Seigneur, avec l’air convaincu, d’autant plus qu’on n’entend rien en fait, et puis, une sorte d’indifférence douce entrete­nue comme cela, à l’intérieur.
Quand Jésus parle, Il dit : « n’invoquez pas mon nom comme si vous le possédiez, ne me tenez pas en otage de vos faiblesses ». Nous avons souvent une manière à nous de vouloir nous attribuer la com­plicité, l’amitié des grands, du grand, considérant que ce grand est complice de ma petitesse. « Moi je connais un tel », dit-on souvent, comme si d’approcher le grand suffisait à devenir grand soi-même, cela ne change pas grand-chose, d’ailleurs la différence s’ac­cuse plutôt. Ce n’est pas en disant : j’ai le Seigneur dans la poche, ou je l’ai dans la peau ou je l’ai ren­contré à tel cocktail, pour que je sois le disciple. Il y a une façon de tenir Dieu en otage de nos faiblesses. Il y a une façon de comprendre l’amour et le pardon qui n’incite pas à un chemin, qui au fond devient un peu complicité de mon inaction, de mon endormissement spirituel. Ce n’est pas pour accuser une sorte de culpabilité, mais il y a une belle exigence évangéli­que, une sorte de ressort que nous devons maintenir intact, une insatisfaction qui fait de moi un homme en marche. Je vais vers un endroit parce qu’il me manque quelque chose ici, je suis dans un mouvement, qui est toujours un mouvement de renoncement de soi, pas un mouvement de destruction de soi, mais un mou­vement de renoncement qui n’est pas la même chose. On n’a pas à se détruire, on a à s’aimer suffisamment pour offrir quelque chose de bien à Dieu, on a à s’es­timer soi-même, offrir l’amabilité à Dieu, être aima­ble, être aimé, et il faut bien qu’on amorce cette ama­bilité par une estime de soi-même, une petite ou une grande estime, mais qui dit : je reconnais que cette humanité imparfaite a de quoi être aimée, parce que Dieu l’aime. C’est le point de départ d’un mouvement que je cherche et que je quête dans ma vie des traces de l’amour de Dieu. C’est comme à l’avance, une sorte de décision que je vaux mieux, non pas je suis plus grand, mais je vaux mieux en profondeur, en intério­rité que ce que les apparences laissent à voir, mais cela dépend de ma rencontre avec Lui.
Une façon de prononcer le nom de Dieu qui serait comme la pluie sur les plumes d’un canard, qui glisse sans pénétrer, et puis il y a une façon qui est ce véritable aveu qui nous honore et qui est comme une beauté intérieure, de reconnaître l’attente, le besoin, le désir que nous avons de Dieu, une autre façon de dire son nom qui est de le faire habiter en nous. 

AMEN

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