Archive pour novembre, 2011

Le Christ, Roi de l’univers (20 novembre 2011) – (Biblique)

19 novembre, 2011

du site:

http://www.bible-service.net/site/436.html

Le Christ, Roi de l’univers (20 novembre 2011)

Le Christ-Roi, c’est le Fils de l’homme qui revient en gloire pour juger tous les hommes. Il est présenté comme un Roi qui sépare ses sujets, comme on sépare les brebis des chèvres, selon un seul critère : ce qu’ils auront fait ou pas aux “ petits ” (évangile). Le prophète Ézékiel, comme le psaume 22 avaient déjà utilisé cette image de la brebis qui est veillée par le berger (première lecture). Paul, lui, évoque également la fin des temps comme une récapitulation de tout le créé, dans le Christ (deuxième lecture).

• Ézékiel 34,11-12.15-17
Le prophète Ézéchiel, pour expliquer la sollicitude de Dieu pour son peuple, utilise l’image parlante du berger, le bon Pasteur veillant sur ses brebis. Or, lorsque Ézéchiel parlait ainsi, la royauté en Israël était déchue et le peuple était soumis à la déportation, loin de sa terre, se croyant abandonné par son Seigneur. 
Non, ce n’est pas vrai, répond Ézékiel. Même si la réalité semble dire le contraire, Dieu n’a pas abandonné son peuple. Bien au contraire, il est comme un berger qui veille avec beaucoup de tendresse sur ses brebis, qui les protège de tout danger, qui va les chercher lorsqu’elles se sont égarées dans le brouillard ou l’obscurité, qui les fait paître là ou la nourriture est abondante, qui soigne celles qui sont blessées, etc. Nous avons donc déjà dans l’Ancien Testament, quelques siècles avant Jésus, une description allégorique de Dieu comme Bon Pasteur, image que les chrétiens reprendront pour décrire Jésus, le Bon berger, qui veille sur ses brebis, et qui n’hésite pas à laisser le troupeau pour aller chercher celle qui s’est égarée. Jésus témoignera d’un Dieu plein de tendresse à l’égard de ses enfants, non seulement par son enseignement, mais aussi dans sa vie même.

• Psaume 22
À la suite du prophète Ézékiel, le psalmiste utilise l’image du berger pour décrire ce que Dieu réalise pour l’homme. Les images sont rafraîchissantes, apaisantes. Si nous regardons comment Dieu agit envers l’homme, nous relevons d’abord 7 actions : il est mon berger, il me fait reposer, il me mène vers les eaux tranquilles, il me fait revivre, il me conduit par de justes chemins, il est avec moi, son bâton me guide et me rassure. Voilà pour le berger, puis il y a un changement d’image. De berger, le Seigneur est comparé à un hôte. Là encore, deux actions : il prépare la table pour moi, il répand le parfum sur ma tête. Neuf attitudes de Dieu envers l’homme que je suis, pour prendre soin de moi. Et pourquoi fait-il tout cela ? Gratuitement, simplement “ pour l’honneur de son nom ”.

• 1 Corinthiens 15,20-26.28
Le chapitre 15 de la lettre aux Corinthiens est un long développement de Paul sur la résurrection, sur la résurrection du Christ, gage de la nôtre.
Paul insiste beaucoup pour faire admettre à des Grecs que « si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus, alors, n’est pas ressuscité. » (15,16).
Paul continue ici en s’appuyant sur cette affirmation : le Christ est bien ressuscité. Il est ainsi le premier de l’humanité nouvelle, nouvel Adam. Le pouvoir que le Père lui a donné est un pouvoir royal, celui de constituer un peuple et de marcher à sa tête. Mais au lieu d’être un pouvoir conquis, c’est un pouvoir donné, un pouvoir absolu donné par le Père à son Fils, au nom de l’obéissance du Fils et de son sacrifice. La croix est vraiment le trône du Christ comme Roi. Le royaume nouveau du Christ c’est la plénitude de l’union dans l’amour du Père : « Tout en tous ».

• Matthieu 25,31-46
Ce texte, qu’on appelle improprement “ Le jugement dernier ” est précédé, dans l’Évangile de Matthieu, de plusieurs textes consacrés à expliquer comment se passera, pour ceux qui ont suivi Jésus, la rencontre définitive avec Jésus et son Père : par exemple la parabole dite des vierges sages ou des vierges folles, la parabole des talents des talents. Le texte d’aujourd’hui parle de la rencontre finale avec Jésus de tous ceux qui ne l’ont pas connu ici-bas, pour quelque raison que ce soit.  En effet, Jésus parle du moment où seront rassemblées devant lui “ toutes les nations ” ;  et, dans l’Évangile, l’expression “ les nations ” désigne toujours les nations païennes.
Parmi ces nations, Jésus établira deux groupes.  À sa droite, c’est-à-dire à la place d’honneur, il placera les brebis et à sa gauche, les chèvres.  Dans toute l’antiquité, en en particulier dans la Bible, la brebis est le symbole de la vertu :  non agressive, sans défense, soumise, elle a toujours besoin de soins et d’attention.  Dans le premier Testament, la relation affectueuse entre le berger et sa brebis est constamment utilisée comme image de la relation entre Dieu et son Peuple (cf. première lecture et psaume).  La chèvre, par opposition, est agressive, maussade, combative, désobéissante.
Jésus, dans cet évangile distingue deux groupes parmi les païens qui ne l’ont pas connu ici-bas et qui n’ont pas eu l’occasion de connaître sa Révélation dans la Bible. Parmi eux, les uns hériteront le royaume des cieux et les autres iront au châtiment éternel.  La différence ne sera pas fondée sur leur attitude à l’égard de Dieu, mais sur leur attitude à l’égard du prochain.  Jésus s’identifie sans cesse à ces “ petits ”. 

Homélie 34e dimanche ordinaire A, Christ Roi de l’Univers

19 novembre, 2011

du site:

http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/archive/2008/11/19/homelie-du-34e-dimanche-ordinaire-a.html

Homélie 34e dimanche ordinaire A, Christ Roi de l’Univers

Ez 34, 11-12, 15-17 ; 1 Co 15, 20-26.28 ; Mt 25, 31-46

Rappelez-vous le film de Danis Tanovic : « L’enfer ». Un enfer sur terre. Avec un casting d’enfer, dont Marie Gillain et Emmanuelle Béart. Un critique le décrivait plein de symbolismes. D’ailleurs, Satan, l’Enfer et leurs horreurs, refont surface. De nombreux collégien(ne)s se laissent même séduire par la mouvance satano-gothique musicale et vestimentaire, mais qui véhicule aussi des idées mortifères.
Parmi des œuvres byzantines séculaires, on voit également l’archange Michel pesant les âmes des défunts sur une balance. Tandis qu’un horrible démon tente de la faire pencher de son côté. Aux tympans de la cathédrale d’Autun, on découvre les damnés, entassés dans un chaudron, et un diable qui les pousse de sa fourche vers l’huile bouillante. Des scènes inspirées par des textes de l’Apocalypse, provenant eux-mêmes du livre de Daniel, deux siècles plus vieux, à une époque de persécution, de détresse, et donc d’horreur.
Jésus et les évangélistes ont évidemment utilisé images et traditions de leur culture. Ils se sont notamment inspirés d’Ezéchiel, qui, six siècles plus tôt, avait connu l’exil à Babylone. A cette époque, les rois des peuples nomades étaient considérés comme des bergers. Ezéchiel a connu de très mauvais pasteurs, qui ont conduit leur pays à la ruine. Une royauté guerrière. Les brebis ont été malmenées, dépouillées, amenées en captivité ou condamnées à fuir. Comme aujourd’hui, il y a des millions d’immigrés traumatisés, sans papiers, ni argent, ni abris.
Mais que faire ? Susciter un autre esprit. Changer de régime. D’où, l’avertissement du prophète :  » Maintenant, dit le Seigneur, j’ irai moi-même à la recherche de mes brebis, et je veillerai sur elles « . Non pas pour remplacer les gouvernements en place, mais pour établir entre Dieu et ses enfants des relations de service et d’amour, de justice et de paix, de tendresse et de sollicitude. Pour le prophète, le vrai pouvoir se traduit en service. D’abord, pour les plus faibles. Plus tard, on dira que la royauté de Dieu s’incarne en Jésus Christ par des gestes expressifs, tel celui du lavement des pieds.
C’est ce que nous retrouvons dans la fresque du  » Jugement universel « , brossée par Matthieu.
Nous serons jugés. Nous le sommes même chaque jour, sur le service d’amour vrai, rendu à nos semblables, dont les plus vulnérables et les plus délaissés. Mais Matthieu ne s’adresse plus au public d’Ezéchiel, ni à celui de Jésus. Nous sommes dans les premiers temps de l’Eglise. Les chrétiens attendent le retour du Christ. C’est pour très bientôt. Demain peut-être. Donc, plus la peine de chercher du travail, ni de se marier, ni de faire des projets. D’où, la tentation pour certains de se croiser les bras en attendant, sans rien faire. Conséquence ? On se désintéresse des problèmes concrets de la vie courante, personnelle, sociale, culturelle ou politique. Au risque de se contenter d’une spiritualité désincarnée et passive. Réactions de Matthieu et de Paul : De grâce, réveillez-vous, revenez sur terre ! Et regardez bien autour de vous.
Oui, le Christ reviendra. A la fin des temps. Mais il est toujours présent. On peut même le croiser sans pour autant le voir, surtout parmi les petits, les souffrants, les marginalisés. Et c’est chaque jour que le Christ est témoin et juge de nos comportements vis-à-vis d’autrui, proche ou lointain. Notamment, mais pas seulement, ceux et celles qui souffrent de la faim, de l’injustice, de la solitude ou de la prison, de la haine, de la maladie, du refus de pardon, du mépris ou de l’intolérance. Le Christ se reconnaît en eux. Tout ce qui est fait ou pas à leur égard, le touche donc personnellement.
N’allons pas
croire pour autant que les brebis représentent les bons juifs ou les bons chrétiens, tandis que les boucs seraient païens, incroyants et membres d’autres religions. La distinction se fait avec d’autres critères. Il ne suffit pas de proclamer sa foi au Christ, ni de l’adorer dans un ostensoir d’or. Le visage de Dieu se découvre aussi dans celui de tous nos prochains, et dans bien des endroits où on ne le cherche guère. Or, n’importe qui peut servir le Seigneur sans même connaître son nom. Le premier temple de Dieu, c’est l’humanité souffrante. D’où l’importance des actions humanitaires et des comportements ordinaires qui, de fait, révèlent l’Evangile. Accomplir ces gestes, c’est être vraiment dans le réel, dans la vie, pour y rester définitivement. Par contre, les omettre c’est, d’une certaine manière, comme l’écrivait un moine, « manquer le train et risquer de ne jamais arriver à destination ».
Lors d’un congrès eucharistique sur le thème « Pain rompu pour un monde nouveau », Helder Camara expliquait qu’il existe un lien très fort entre l’eucharistie et la construction d’un monde meilleur. Il prit l’exemple d’un sacrilège : Tabernacle fracturé, ciboire renversé, hosties jetées dans la boue. Lors d’une célébration de réparation, il dit aux paroissiens  : « Frères et sœurs, nous sommes aveugles. La découverte des hosties dans la boue nous a bouleversés, alors que chez nous le Christ dans la boue est un phénomène quotidien. C’est tous les jours que nous le rencontrons dans les taudis qui n’ont plus rien d’humain. Présent dans l’eucharistie, le Christ connaît une autre présence réelle. Dans la misère humaine »… C’est ce que vient de nous rappeler l’évangile.

Il nous reste maintenant à ruminer la leçon.

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

   1925 – 2008

Pierre et Paul

18 novembre, 2011

Pierre et Paul dans images sacrée sanpietroepaolo

http://www.ilpuntostampa.info/2011/06/santi-pietro-e-paolo-apostoli.html

LA FERVEUR ET LA TIÉDEUR (Pape et Patriarche d’Alexandrie – par S.S. Shedouda III)

18 novembre, 2011

du site:

http://www.pagesorthodoxes.net/pages-choisies/shenouda-tiedeur.htm

par S.S. Shedouda III,

Pape et Patriarche d’Alexandrie

Je ne prétends pas avoir atteint le but ni être parvenu à la perfection, mais je le poursuis pour tâcher de le saisir, comme moi-même j’ai été saisi par le Christ Jésus. Frères, je ne pense pas encore l’avoir saisi, mais je n’ai qu’un souci : oubliant ce qui est derrière, tendu vers l’avant de tout mon être, je cours droit au but. Ph 3,12-14

LA FERVEUR ET LA TIÉDEUR
L’Esprit Saint descendit le jour de la Pentecôte sous la forme de langues de feu (Ac 2, 3) qui embrasèrent les saints apôtres. Dieu de même apparut au prophète Moïse dans une flamme de feu dans le buisson (Ex 3, 2), et Saint Paul dit aussi : Notre Dieu est un feu dévorant (Hé 12, 29).
Celui qui est habité par l’Esprit de Dieu doit être dans la ferveur de l’Esprit. Celle-ci imprègne son cœur, son amour, ses prières, ses dévotions, son service. Cette ferveur embrase toute sa vie, et tout lieu où il se trouve s’embrase par sa ferveur, par ses activités et par le saint zèle qui l’anime.
L’amour de Dieu et celui du prochain remplissent le cœur de l’homme spirituel. Or, la Sainte Bible compare l’amour à un feu, et l’Écriture dit à ce propos : Les grandes eaux ne peuvent éteindre l’amour (Ct 8, 7).
C’est pour cette raison que le serviteur de Dieu animé par l’amour s’embrase de feu, comme le signale l’Apôtre en parlant de son ministère : Que l’autre trébuche et c’est un feu qui me brûle ? (2 Co 11, 29). Or cette ferveur de l’homme spirituel se transmet aux autres.
Des saints anges qui exécutent l’oeuvre de Dieu avec ferveur et ardeur le psalmiste dit :

Il fait des souffles ses anges,
Des flammes de feu ses serviteurs (Ps 103, 4).

Cependant, cette ferveur spirituelle ne dure pas toujours chez bien des enfants de Dieu et ils sont alors envahis par la tiédeur… Ils ne persévèrent pas dans leur amour d’antan pour beaucoup de raisons.
Ils prient, mais plus avec le même amour, ni avec la même profondeur, ni avec le même esprit. Ils lisent la Sainte Bible sans en être touché et il en est de même des réunions spirituelles et de la sainte liturgie qui n’émeuvent plus leur cœur comme jadis.
Leurs dévotions deviennent comme un corps sans esprit, ayant les apparences de la piété, mais reniant ce qui en est la force (2 Tm 3, 5). Ils parlent à Dieu sans sentir sa présence devant eux et dans leur vie.
Oh comme Dieu ne supporte pas cette tiédeur ! Ainsi c’est exprimé dans l’Apocalypse, il dit à l’ange de l’Église de Laodicée :

Tu n’es ni froid ni chaud.
Que n’es-tu l’un ou l’autre !
Ainsi, puisque te voilà tiède,
et que tu n’es ni chaud ni froid,
je vais te vomir de ma bouche (Ap 3, 15-16).

Cependant la tiédeur est un état relatif. Ce que l’on peut considérer comme tiédeur chez les grands saints peut être considéré comme ferveur chez des personnes ordinaires. Ces saints peuvent avoir régressé quelque peu de leur niveau spirituel mais il demeure pourtant bien supérieur à celui des autres, malgré leur régression.

LES STYLES DE TIEDEUR
Dans ce domaine on peut déceler trois catégories : Une tiédeur naturelle qui peut atteindre tous les hommes, même les saints, une tiédeur grave qui menace toute la vie spirituelle et risque d’entraîner la chute de l’homme, et une tiédeur relative, si l’on compare la vie spirituelle d’une personne à deux époques différentes de sa vie, toutes deux jouissant d’un niveau spirituel élevé.
La tiédeur naturelle est un phénomène de notre nature sujette à la déviation et qui est incapable de suivre constamment une ligne solide continuellement ascendante.
Quant à la tiédeur grave c’est celle qui persiste longtemps et qui s’approfondit sans que l’on éprouve aucun blâme intérieur. L’homme peut s’y habituer et ne point chercher à s’en débarrasser, parce qu’elle peut se revêtir de l’habit des agneaux.
Il en est ainsi de l’homme qui étant habitué à l’atmosphère de l’église, y pénètre sans vénération ni respect, sans humilité ni émotion. Il peut y donner des ordres et interdire, élever la voix et crier. Il peut prendre le maintien de l’ordre comme prétexte pour réprimander et rudoyer, comme il peut interrompre la prière du prêtre ou du diacre pour corriger un faute de grammaire. Arrivé à ce stade, ou bien il cherche à retrouver sa spiritualité parce qu’il découvre qu’il l’a perdue, ou bien il n’y pense plus, estimant qu’il a bien agi.
Là, il passe de la tiédeur au péché, sans s’en rendre compte, ou il peut s’en rendre compte et chercher alors à s’en justifier.
Dans cet état de tiédeur, il perd sa douceur et son humilité aussi bien que la vénération du lieu saint et le respect envers autrui.

LES ASPECTS DANGEREUX DE LA TIÉDEUR
La tiédeur est une chute. Comment pourrait-elle ne pas l’être ? La tiédeur est une chute du niveau de l’amour à celui de la routine, ou de celui de l’esprit à celui du rationalisme, c’est une chute des vertus de l’esprit à celles du matérialisme ou de l’intérêt qui le rapproche de Dieu à celui qui le rattache aux hommes.
La tiédeur constitue un arrêt du mouvement ; c’est une relation extérieure et non plus une relation intérieure avec Dieu ; c’est l’intérêt accordé aux vertus en ce souciant du critère de « la longueur » (la quantité), et non de « la profondeur » (la qualité).
Chacun de ces éléments exige un long développement que nous essaierons de résumer en exposant non seulement les aspects de la tiédeur, mais aussi ses causes …

DE L’AMOUR À LA ROUTINE
La vie spirituelle de l’homme doit être animée par l’amour pour Dieu qui doit imprégner toute vertu. Vous priez parce que vous aimez Dieu et vous dites :

Ô Dieu, mon Dieu, je te cherche dès l’aurore
mon âme a soif de toi !
Après toi languit ma chair,
comme une terre déserte, sans eau (Ps 62, 2).

Combien j’aime ta loi :
tout le jour elle fait mes délices (Ps 118, 97).

Mais dans l’état de tiédeur, la prière se transforme en un devoir et en une obligation que vous remplissez, pour que votre conscience ne vous reproche rien et ne vous accuse pas d’avoir manqué à vos devoirs.
Vous pouvez prier sans désir sincère, sans sentiment, sans ferveur et peut-être encore sans compréhension. Votre prière dans ce cas perd tous les éléments qui en font une prière spirituelle ; dès lors, elle sera dépourvue de componction, de piété, de foi, de méditation et d’amour. Vous priez et cela vous suffit, alors que votre prière est devenue une simple routine.
Ce que l’on dit de la prière dans l’état de tiédeur pourrait s’appliquer aux autres disciplines spirituelles. De même, votre lecture de la Sainte Bible devient routinière. Vous lisez sans comprendre ni méditer, sans appliquer ce que vous lisez à votre propre vie ni recourir aux exercices spirituels et surtout sans savourer les paroles de Dieu, comme les savourait le prophète David qui disait :

Je trouve la joie dans tes paroles,
autant que celui qui découvre un grand trésor (Ps 118, 162).

Votre lecture n’est qu’une simple routine et un simple devoir. Peut-être avez-vous commencé votre vie spirituelle par l’amour pour Dieu, mais vous n’y avez pas persévéré. Pourquoi ?
C’est peut-être l’intérêt accordé à la quantité plus qu’à la qualité qui vous a conduit au ritualisme cultuel et, partant, à la tiédeur. Vous voulez réciter un certain nombre de psaumes et de prières, lire un certain nombre de chapitres de la Sainte Bible, et faire un certain nombre de prosternations. En tout cela, peu importe pour vous le comment ? Vous ne vous souciez plus de l’esprit mais du nombre. Et si vous atteignez le nombre requis, vous êtes, hélas ! satisfait de vous-même. Peu importe pour vous à quel point Dieu est satisfait de votre méthode !
Lorsque saint Isaac aborda cette question, il conseilla de se dire à soi-même dans un tel cas : Je ne me tiens pas devant Dieu pour compter des mots.
Saint Paul, lui, préféra cinq paroles avec intelligence à dix mille paroles en langue (1 Co 14, 19).
Pour accomplir vos « devoirs » vous pouvez prier rapidement, mais la rapidité conduit à l’incompréhension et au manque de méditation. Dès lors votre objectif sera, non de jouir d’un entretien avec Dieu tout empreint d’amour, mais de vous acquitter de cette obligation que les moines appellent l’office.
La déviation de l’objectif loin du chemin spirituel vous conduit inévitablement à la tiédeur, car elle vous éloigne de la spiritualité de la prière qui est à l’origine de la ferveur. Nombreux sont ceux qui en apprenant les hymnes liturgiques ne peuvent pas les étudier par cœur et il en est de même des psalmodies, aussi prient-ils avec ces hymnes et ces psalmodies lentement et, partant, avec méditation et spiritualité. Mais avec la pratique, ils atteignent le stade de l’étude par cœur et la vitesse avec laquelle ils chantent ces prières s’accroît en proportion, à tel point qu’ils chantent les louanges si vite qu’il est difficile de distinguer les paroles.
Avec la vitesse et l’étude par cœur, la compréhension, les sentiments, la méditation diminuent et les hymnes deviennent une simple musique dépourvue de l’esprit de prière.

CAUSES ET REMEDES DE LA TIÉDEUR
Si vous êtes assailli par un ou par toutes ces faiblesses, dites-vous : « Je voudrais prier, je voudrais m’adresser à Dieu de tout mon cœur, même en quelques paroles, comme l’ont fait le collecteur d’impôts et le bon larron sur la croix, qui ne lui ont dit qu’une seule phrase ».
L’une des causes de votre tiédeur est peut-être que vous vous contentez des prières étudiées, que vous les récitez sans qu’elles ne soient imprégnées par l’esprit de prière, sans ajouter des prières personnelles émanant des profondeurs de votre cœur.
Pourtant elles sont profondes les prières des psaumes et les autres prières de l’Eglise si vous les priez avec compréhension et de tout votre cœur… Ce sont des trésors spirituels. Mais en plus de ces prières vous avez besoin d’avoir des prières personnelles où vous exprimez tout ce qui anime votre âme, en employant vos propres paroles et où vous vous adressez à Dieu avec amour et en toute franchise, comme si vous vous teniez devant lui et que vous le voyiez.
Exercez-vous à ces prières personnelles toutes les fois que vous êtes assailli par la tiédeur, comme dans les périodes de ferveur spirituelle, et constatez l’efficacité de telles prières dans votre vie.
Affranchissez-vous de l’esclavage de la quantité et de la vitesse, de celui de la routine et de l’obligation et cherchez à prier avec esprit, compréhension et sentiments ; agissez de la sorte avec tous les exercices spirituels. Gardez-vous de la chute !
Si vous souffrez de la tiédeur, réduisez le nombre de psaumes, mais priez avec profondeur tout en cherchant à augmenter le nombre en gardant la même profondeur. Sinon, tenez-vous à un petit nombre, la profondeur étant la plus importante, car c’est elle qui remédie à la tiédeur.
Or la tiédeur n’attaque pas seulement la prière, les lectures, les méditations et tous les autres moyens spirituels, mais elle peut aussi envahir tous les sentiments intérieurs du cœur, les divers fruits de l’Esprit et toute la vie spirituelle en général… Le saint zèle dans le service de Dieu peut n’être plus aussi ardent qu’auparavant, le désir de se consacrer à Dieu peut faiblir ou s’attiédir, la ferveur dans l’examen de conscience et dans la vie de conversion peut perdre sa force.
Dans l’état de tiédeur les aspects et les causes peuvent se ressembler. Par exemple, se détourner de Dieu en se préoccupant d’autre chose peut être un aspect de la tiédeur comme il peut en être une cause. La satisfaction éprouvée à l’égard d’un niveau spirituel atteint avec l’arrêt de la croissance peut être une cause de la tiédeur aussi bien qu’un de ses aspects. Nous avons déjà signalé que le passage de l’amour à la routine est un des aspects de la tiédeur et nous pouvons aussi le considérer comme une de ses causes.

LES PRÉOCCUPATIONS QUI DETOURNENT DE DIEU
Parmi les causes les plus graves de la tiédeur figurent les préoccupations qui empêchent de trouver du temps pour Dieu et pour sa vie spirituelle. L’intérêt profond n’est plus accordé à Dieu, mais aux préoccupations ; la place de Dieu dans notre vie n’est plus la première mais la dernière … Ainsi, l’on voit disparaître les moyens spirituels suscitant la ferveur dans le cœur, qui est alors envahi par la tiédeur.
Les préoccupations sont diverses : les unes sont mondaines, les autres sont dans le cadre du service religieux … L’homme peut être préoccupé par des questions familiales, par les études, par une activité quelconque, par un divertissement, par un hobby ou un travail, à tel point qu’il ne trouve plus de temps pour sa propre vie spirituelle.

Pour un tel homme nous présentons deux conseils :

1. Il faut organiser votre temps.
2. Que servira-t-il donc à l’homme de gagner le monde entier,
s’il doit perdre son âme (Mt 16, 26).

Pour organiser votre temps de telle sorte que vous en consacriez une partie à votre vie spirituelle, il faut re-connaître la valeur des moyens spirituels pour votre vie terrestre et pour votre vie dans l’éternité. Si vous les appréciez comme ils le méritent, vous leur accorderez l’intérêt requis et vous consacrerez un temps pour votre vie spirituelle, quelles que soient vos préoccupations.
Gardez-vous de celles qui concernent le service de l’Église, car elles constituent parfois une entrave à votre vie spirituelle, d’une façon qui satisfait votre conscience. Sachez bien que si votre vie spirituelle faiblit, votre service de Dieu s’en ressent et ne porte aucun fruit. Car le service de Dieu n’est pas une activité quelconque, mais c’est un esprit qui se transmet d’une personne à l’autre ; c’est la vie du serviteur de Dieu qui est assimilée par le fidèle. Sachez que le service de Dieu n’est pas un prétexte vous empêchant de jouir de Dieu et de son intimité. D’ailleurs Dieu n’exige pas de vous un service qui vous éloigne de la prière, de la méditation et de la vie intime avec lui. Vous avez donc besoin d’organiser les diverses activités qu’exige le service de Dieu.
Souvenez-vous du fils aîné dans la parabole de l’enfant prodigue qui dit à son père : Voilà tant d’années que je te sers … et à moi tu ne m’as jamais donné un chevreau pour festoyer avec mes amis (Lc 15, 29).
Bien qu’il servait son père depuis de longues années, sa volonté s’opposait à celle de son père, son entretien avec ce dernier, ses propos concernant son frère, son re-fus de partager la joie qui remplissait le cœur de son père en voyant son frère se retourner, tout cela prouve la faiblesse de sa vie spirituelle.
Cherchez à accepter seulement les préoccupations qui ne dépassent pas vos capacités. Pour sauvegarder votre vie spirituelle, renoncez à certaines préoccupations. El-les sont nombreuses celles auxquelles on peut renoncer, ainsi en est-il de certains divertissements, certaines rencontres et de bien des entretiens.
Vous pouvez au moins élever votre cœur vers Dieu de temps en temps lors de vos préoccupations ; et même si elles absorbent tout votre temps, qu’elles n’accaparent pas tout votre cœur. Ne vous laissez pas absorber totalement par les préoccupations, vu que vous ne possédez pas tout votre temps pour le gaspiller, car où se trouve alors la part de Dieu ? !
Je ne veux pas vous dire que Dieu possède toute votre vie… Mais au moins, souvenez-vous, au milieu de vos multiples préoccupations, de deux points importants quant à la part de Dieu dans votre temps :

1. Souvenez-vous du jour du Seigneur pour le sanctifier.
2. Souvenez-vous quand il s’agit de votre temps,
du commandement concernant les prémices.

Sachez que si vous êtes fidèle dans l’observance du commandement du jour du Seigneur, vous y puiserez sûrement une réserve spirituelle qui vous permettra d’éviter la tiédeur durant toute la semaine suivante.
Si vous êtes fidèle dans l’observance du commandement des prémices, et que vous offrez à Dieu celles de votre journée, la ferveur spirituelle que vous y puiserez subsistera toute la journée et vous poussera à consacrer d’autres temps à votre vie spirituelle.
Un autre point est à signaler : Si vous vous occupez profondément toute la journée de questions mondaines, celles-ci s’empareront de votre intériorité, accapareront votre cœur et votre pensée, de sorte que si vous vous tenez devant Dieu pour prier, votre esprit sera préoccupé par ces questions et votre prière sera empreinte de tiédeur.
Quand nous parlons des préoccupations en tant que cause de la tiédeur, nous n’entendons pas seulement l’occupation de tout le temps, mais surtout la préoccupation du cœur et de la pensée aussi… et c’est le plus grave, car elle pénètre à l’intérieur de l’homme.
C’est pour cette raison que la Sainte Église a établi les sept prières journalières pour rompre les multiples préoccupations de la journée par une intimité avec Dieu. Ces prières ont été réparties de sorte qu’il ne se passe pas trois heures sans que l’homme n’élève son cœur vers Dieu et s’entretienne avec lui, loin des préoccupations et des questions de ce monde, sauvegardant ainsi sa ferveur. Si vous êtes fidèle dans les prières du jour, vous ne connaîtrez pas la tiédeur, car votre esprit n’aura cessé d’invoquer Dieu durant toute la journée.
L’une des causes de la tiédeur c’est que l’homme se tient éloigné de Dieu pendant un temps assez long, comme il arrive à certains fidèles qui prient seulement le matin et le soir et qui ne prient pas aux heures les plus occupées et les plus critiques de la journée où les combats et les causes de chute abondent.
Voulez-vous échapper à la tiédeur ? Élevez le cœur de temps en temps vers Dieu, même par une seule phrase, ou par une courte prière qui ne dure qu’une minute ou quelques secondes.

Article paru dans la revue Le Chemin,  
 

LE XVIII NOVEMBRE. LA DÉDICACE DES BASILIQUES DES SS. APÔTRES PIERRE ET PAUL.

18 novembre, 2011

du site:

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/gueranger/anneliturgique/pentecote/pentecote06/019.htm

LE XVIII NOVEMBRE. LA DÉDICACE DES BASILIQUES DES SS. APÔTRES PIERRE ET PAUL.
 
QUOD DUCE  TE MUNDUS SURREXIT IN ASTRA TRIUMPHANS,   HANC CONSTANTINUS VICTOR TIBI CONDIDIT AULAM. Parce que le monde sous ta conduite s’est élevé triomphant jusqu’aux cieux, Constantin vainqueur construisit ce temple  à ta gloire. C’était l’inscription qui, dans  l’ancienne basilique vaticane, se détachait en lettres d’or au sommet de l’arc triomphal (1). Jamais en moins de mots le génie romain ne s’exprima si magnifiquement ; jamais n’apparut mieux la grandeur de Simon fils de Jean sur les sept collines. En 15o6, la sublime dédicace tombant de vétusté périt avec l’arc sous lequel, à la suite du premier empereur chrétien, peuples et rois, le front dans la poussière, s’étaient pressés durant douze siècles en présence de la Confession immortelle, centre et rendez-vous du monde entier. Mais la coupole lancée dans les airs par le génie de  Michel-Ange, désigne toujours  à la Ville et au monde le lieu où dort le pêcheur galiléen, successeur des Césars,résumant dans le Christ dont il est le Vicaire les destinées de la ville éternelle.
La seconde gloire  de Rome est la tombe de Paul sur la voie d’Ostie.  Cette tombe, à la différence de celle de Pierre qui continue de plonger dans les profondeurs de la crypte vaticane, est portée jusqu’à fleur de terre par un massif de maçonnerie, sur lequel pose le vaste sarcophage. On fut à même de constater cette particularité en 1841, lorsque l’on reconstruisit l’autel papal. Il parut évident que l’intention de soustraire le tombeau de l’apôtre aux inconvénients qu’amènent les débordements du Tibre, avait obligé de soulever ainsi le sarcophage de la place où d’abord Lucine l’avait établi (1). Le pèlerin n’a garde de s’en plaindre, lorsque par le soupirail qui s’ouvre au centre de l’autel, son œil respectueux peut s’arrêter sur le marbre qui ferme la tombe, et y lire ces imposantes paroles, tracées en vastes caractères de l’époque constantinienne : PAULO APOSTOLO ET MARTYRI. A Paul Apôtre et Martyr (2).
Ainsi Rome chrétienne est protégée au nord et au midi par ces deux citadelles. Associons-nous aux sentiments de nos pères, lorsqu’ils disaient de la cité privilégiée : « Pierre, le portier, fixe ! à l’entrée sa demeure sainte ; qui niera que cette ville soit pareille aux cieux ? A l’autre extrémité, Paul, de son temple, en garde les murs ; Rome est assise entre les deux : là donc est Dieu (3). »
Donc aussi la présente fête méritait d’être plus qu’une solennité locale; l’Eglise mère, en l’étendant à toute Eglise dans ces derniers siècles, a mérité la reconnaissance du monde. Grâce à elle, nous pouvons tous ensemble aujourd’hui faire en esprit ce pèlerinage ad limina (1) que nos aïeux accomplissaient au prix de tant de fatigues, ne croyant jamais en acheter trop cher les saintes joies et les bénédictions. « Célestes monts, sommets brillants de la Sion nouvelle ! là sont les portes de la patrie, les deux lumières du monde en sa vaste étendue : là, Paul comme un tonnerre fait entendre sa voix; là, Pierre retient ou lance la foudre. Par celui-là les cœurs des hommes sont ouverts, par celui-ci les cieux. Celui-ci est la pierre de fondement, celui-là l’ouvrier du temple où s’élève l’autel qui apaise Dieu. Tous deux, fontaine unique, épanchent les eaux qui guérissent et désaltèrent (2). »
Parmi les lieux sacrés qui attirèrent autrefois la vénération des chrétiens, les plus célèbres et les plus fréquentés furent ceux où l’on gardait les corps des saints, ou quelque reste ou mémoire des Martyrs. Au nombre et en tête de ces saints lieux fut toujours cette partie glorieuse du Vatican qu’on appelait la Confession de saint Pierre. Là, en effet, de toutes les parties du monde affluaient les chrétiens ; là était pour eux la pierre de la foi, le fondement de l’Eglise; leur vénération pour le lieu consacré parle tombeau du Prince des Apôtres se traduisait par les plus religieuses et les plus pieuses démonstrations.
Là l’empereur Constantin le Grand vint le huitième jour après son baptême, et déposant le diadème et se prosternant, répandit une grande abondance de larmes ; puis s’armant de la pioche et du hoyau, il creusa le sol et en retira douze charges de terre en l’honneur des douze Apôtres, désignant ainsi l’emplacement de la basilique qu’il voulait construire à leur Prince. Elle fut dédiée par le Pape saint Silvestre le quatorze des calendes de décembre, en la manière que, le cinq des ides de novembre, il avait consacré l’église du Latran, mais en y élevant un autel de pierre qu’il oignit du chrême, et prescrivant que désormais tout autel devrait être de pierre. Le bienheureux Silvestre dédia pareillement sur la voie d’Ostie la basilique de saint Paul Apôtre, que l’empereur Constantin avait de même construite avec magnificence , l’enrichissant ainsi que la première de biens-fonds, d’ornements, et de présents  considérables.
Or, comme la basilique vaticane tombait de vétusté, elle fut par  la piété de nombreux Pontifes réédifiée depuis les fondations plus  magnifique  et  plus grande ; l’an mil six cent vingt-six, en ce même jour, Urbain VIII la consacrait solennellement.  L’an  mil huit cent vingt-trois , un violent incendie consumait entièrement la basilique de la voie d’Ostie; relevée plus belle qu’auparavant par le zèle persévérant de quatre Pontifes et comme reconquise sur  la destruction, Pie IX mit à profit pour sa consécration la très heureuse  circonstance de la définition de l’Immaculée Conception  de la  Bienheureuse Vierge Marie qu’il venait  de proclamer ,  et qui des contrées les plus éloignées de l’univers catholique avait attiré à Rome nombre d’évêques et de cardinaux ; ce fut le dixième jour de décembre de l’année mil huit cent cinquante-quatre, qu’entouré d’une si brillante couronne  de prélats et de princes de l’Eglise il accomplit  la solennelle dédicace, en en fixant la mémoire annuelle au présent jour.
Pour célébrer les saints Apôtres, il nous plaît d’emprunter aux bibliothèques de nos frères séparés d’Angleterre cette Séquence que la vénérable Eglise d’York chantait encore, il y a quatre siècles, en leur honneur.
 
SEQUENCE.
En cette mémoire solennelle du Prince des Apôtres, que l’harmonie de notre louange, inspirée par l’amour, se fasse jour en cantiques joyeux.
Avec lui vénérons, digne comme lui de nos chants, l’Apôtre des nations ; ainsi la louange réunira ceux que l’amour unit dans la vie et que la mort elle-même n’a pu séparer.
Leur louange, c’est que dans Rome, siège de l’em-pire,ils renversèrent l’idolâtrie ; que dans cette Rome, l’Eglise fondée et soutenue par eux gouverne l’univers.
Le fondement de l’Eglise, c’est la foi de Pierre, comme la doctrine de Paul en est le soutien ; au premier  la clef signifiant la puissance, au second celle qui ouvre les horizons de la science : toutes deux concourent à l’œuvre commune.
Car c’est ainsi que le troupeau, que le peuple fidèle se félicite, au milieu des tempêtes de cette vie, d’avoir en Pierre un pasteur et un guide; tandis que Paul par ses enseignements le fortifie, l’anime et le guérit dans ses maux.
L’un répand la parole de vie, l’autre aux croyants de cette parole ouvre les deux ; ce que l’un prêche, l’autre en montre la vérité par des miracles sans nombre.
Ils appellent au salut, celui-ci les Juifs, celui-là les nations ignorantes du chemin de la vie ; tous deux dirigent les appelés , tous deux combattent pour eux, repoussant l’assaut de l’ennemi,
Ne craignant pas de faire face à la force toute-puissante de l’empire, encourant l’un le supplice de la croix, l’autre celui du glaive.
En la même ville, en un même jour, ils souffrent la mort et passent aux cieux où sont récompensés les justes. Puissent-ils,  priant pour nous,  nous  préserver de tout mal,  et nous amener à partager leur bienheureux sort. Amen.
Enfin mettant à profit ce jour pour rappeler et pour compléter les enseignements qui nous furent donnés dans la fête générale de la Dédicace des Eglises, terminons par cette autre Séquence, digne d’Adam de Saint-Victor auquel on l’attribua longtemps. Toutes les allégories du temps des figures y sont relevées à l’honneur du grand mystère de l’union du Christ et de l’humanité, qu’exprime la consécration des temples chrétiens.
 
SEQUENCE.
Qu’ils sont aimés les tabernacles  et  les parvis du Seigneur des armées!
O architecte incomparable! ô temple édifié de telle sorte, que l’affermissent, au lieu de l’ébranler, les pluies, les flots débordés, les tempêtes !
Belles sont ses fondations, qui remontent aux jours où de gracieuses figures l’annonçaient sous les ombres! C’était le côté d’Adam endormi produisant Eve : première image d’une union qui doit durer toujours.
C’était l’arche faite du bois : elle sauve Noé, navigue  sûrement sur les eaux du déluge où périt le monde. C’est Sara chargée d’ans et sa fécondité tardive, et son rire de bonheur quand elle allaite celui dont le nom signifie notre joie.
Rébecca présente l’eau qu’elle a puisée au serviteur, porteur du message, et abreuve aussi ses chameaux. Elle se pare des bracelets, des pendants d’oreilles, pour se montrer telle qu’il convient à une vierge.
Par Jacob la synagogue est supplantée, tandis que, ne se confiant qu’à la lettre, elle s’égare. Aux yeux chassieux de Lia bien des choses échappent, qui font la force de Rachel la voyante et rendent égaux ses droits.
Veuve longtemps, Thamar voilée donne à Juda deux fils. Là, Moïse est trouvé dans sa corbeille de jonc par la jeune fille qui se baigne au fleuve.
Là l’agneau mâle est immolé, rassasiant Israël, le teignant de son sang. Là la mer Rouge est traversée, les Egyptiens sont engloutis sous les flots profonds.
Là est l’urne remplie de la manne; là, mais dans l’arche de  l’alliance,  sont les dix commandements de la loi. Là sont gardés les ornements du temple, et aussi les vêtements d’Aaron dont le premier est l’éphod du pontife.
Là Bethsabée, veuve d’Urie , élevée en gloire, s’assied sur le trône royal. Dans sa robe d’or et sa parure variée, elle est devant le prince semblable aux filles des rois.
Là vient s’instruire à la divine sagesse de Salomon la reine du midi; bien que noire, elle est belle, tout imprégnée de myrrhe et d’encens, toute parfums.
Toutes ces figures annonçant sous les ombres l’avenir, le plein jour de la grâce nous en a révélé la portée. Maintenant unis au bien-aimé, goûtons sa paix, chantons des psaumes ; car c’est le jour des noces.
Les trompettes éclatantes du festin en annoncent l’ouverture, le psaltérion l’achèvement.
L’Epoux ! c’est lui que chantent, unique mélodie, les millions de voix qui sans fin disent : Alléluia !
Amen.
 

Archange Gabriel

17 novembre, 2011

Archange Gabriel dans images sacrée
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« Combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants » [Julienne de Norwich (1342-après 1416)], recluse anglaise

17 novembre, 2011

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20111027+

Le jeudi de la 30e semaine du temps ordinaire

Commentaire du jour

Julienne de Norwich (1342-après 1416), recluse anglaise
Révélations de l’amour divin, ch. 31

« Combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants »

      La soif spirituelle du Christ aura une fin. Voici sa soif : son désir intense d’amour envers nous qui durera jusqu’à ce que nous en soyons témoins au jugement dernier. Car les élus qui seront la joie et le bonheur de Jésus durant toute l’éternité sont encore en partie ici-bas, et, après nous, il y en aura d’autres jusqu’à ce dernier jour. Sa soif ardente est de nous posséder tous en lui, pour son grand bonheur –- c’est ce qu’il me semble, du moins…
      En tant que Dieu, il est la béatitude parfaite, bonheur infini qui ne saurait être augmenté ni diminué… Mais la foi nous enseigne que, par son humanité, il a voulu subir sa Passion, souffrir toutes sortes de douleurs et mourir par amour pour nous et pour notre bonheur éternel… En tant qu’il est notre Tête, le Christ est glorifié et il ne saurait plus souffrir ; mais puisqu’il est aussi le Corps qui unit tous ses membres (Ep 1,23), il n’est pas encore complètement glorieux et impassible. C’est pourquoi il éprouve toujours ce désir et cette soif qu’il ressentait sur la croix (Jn 19,28) et qui étaient en lui de toute éternité, il me semble. Et ainsi en est-il maintenant et en sera-t-il jusqu’à ce que la dernière âme sauvée soit entrée en cette béatitude.
      Oui, aussi véritablement qu’il y a en Dieu la miséricorde et la pitié, il y a en lui cette soif et ce désir. En vertu de ce désir qui est dans le Christ, nous aussi nous le désirons : sans cela aucune âme ne parvient au Ciel. Ce désir et cette soif procèdent, il me semble, de la bonté infinie de Dieu, comme sa miséricorde…; et cette soif persistera en lui, tant que nous serons dans le besoin, nous attirant à sa béatitude.

CATÉCHÈSE DE BENOÎT XVI SUR LE PSAUME 110 (109), 16 NOVEMBRE 2011

17 novembre, 2011

du site:

http://www.zenit.org/article-29477?l=french

CATÉCHÈSE DE BENOÎT XVI SUR LE PSAUME 110 (109), 16 NOVEMBRE 2011

« L’amour l’emporte et non la haine »

ROME, mercredi 16 novembre 2011 (ZENIT.org) – « Malgré toutes les choses qui nous font douter de l’issue positive de l’histoire, le Christ l’emporte et le bien l’emporte, l’amour l’emporte et non la haine » , affirme Benoît XVI dans cette méditation sur le Messie qui clôt son cycle de catéchèses sur la prière du psautier.

Nous publions en effet ci-dessous le texte intégral de la catéchèse de Benoît XVI sur la prière du psaume 110 (109), donnée lors de l’audience générale de ce mercredi matin, 16 novembre, place Saint-Pierre.

Chers frères et sœurs,

Je voudrais aujourd’hui terminer mes catéchèses sur la prière du psautier en méditant l’un des plus célèbres «psaumes royaux», un psaume que Jésus lui-même a cité et que les auteurs du Nouveau Testament ont amplement repris et lu en référence au Messie, au Christ. Il s’agit du Psaume 110 selon la tradition juive, 109 selon la numérotation gréco-latine; un psaume très apprécié par l’Eglise antique et par les croyants de toutes les époques. Cette prière était peut-être initialement reliée à l’intronisation d’un roi davidique; toutefois son sens va au-delà de la contingence spécifique du fait historique en s’ouvrant à des dimensions plus amples et en devenant ainsi la célébration du Messie victorieux, glorifié à la droite de Dieu.
Le psaume commence par une déclaration solennelle:

Oracle du Seigneur à mon seigneur: «Siège à ma droite,
et je ferai de tes ennemis le marchepied de ton trône» (v. 1).

Dieu lui-même intronise le roi dans la gloire, en le faisant asseoir à sa droite, un signe de très grand honneur et de privilège absolu. Le roi est admis de cette manière à participer à la seigneurie divine, dont il est le médiateur auprès du peuple. Cette seigneurie du roi se concrétise aussi dans la victoire sur les adversaires, qui sont mis à ses pieds par Dieu lui-même; la victoire sur les ennemis est celle du Seigneur, mais il y fait participer le roi et son triomphe devient le témoignage et le signe du pouvoir divin.
La glorification royale exprimée dans ce début du psaume a été interprétée par le Nouveau Testament comme une prophétie messianique; c’est pourquoi le verset est l’un de ceux les plus utilisés par les auteurs néotestamentaires, ou sous forme de citation explicite ou comme allusion. Jésus lui-même a mentionné ce verset à propos du Messie pour montrer que le Messie est plus que David, il est le Seigneur de David (cf. Mt 22, 41-45; Mc 12, 35-37; Lc 20, 41-44). Et Pierre le reprend dans son discours à la Pentecôte, en annonçant que dans la résurrection du Christ se réalise cette intronisation du roi et que désormais le Christ est à la droite du Père, il participe à la Seigneurie de Dieu sur le monde (cf. Actes 2, 29-35).
C’est le Christ, en effet, le Seigneur intronisé, le Fils de l’homme assis à la droite de Dieu qui vient sur les nuées du ciel, comme Jésus se définit lui-même au cours du procès devant le Sanhédrin (cf. Mt 26, 63-64; Mc 14, 61-62; cf. aussi Lc 22, 66-69). C’est Lui le vrai roi qui, par la résurrection, est entré dans la gloire, à la droite du Père (cf. Rm 8, 34; Ep 2, 5; Col 3, 1; He 8, 1; 12, 2), fait supérieur aux anges, assis dans les cieux au-dessus de toute puissance, tous ses adversaires à ses pieds; jusqu’à ce que la dernière ennemie, la mort, soit par lui définitivement battue (cf. 1 Co 15, 24-26; Ep 1, 20-23; He 1, 3-4.13; 2, 5-8; 10, 12-13; 1 P 3, 22). Et l’on comprend immédiatement que ce roi qui est à la droite de Dieu et participe de sa Seigneurie, n’est pas l’un de ces hommes successeurs de David, mais uniquement le nouveau David, le Fils de Dieu qui a vaincu la mort et participe réellement à la gloire de Dieu. C’est notre roi, qui nous donne aussi la vie éternelle.
Entre le roi célébré par notre psaume et Dieu, il existe donc une relation indissoluble; ils gouvernent tous deux ensemble un unique gouvernement au point que le psalmiste peut affirmer que c’est Dieu lui-même qui tend le sceptre du souverain en lui donnant la mission de dominer sur ses adversaires, comme on peut le lire dans le deuxième verset:

De Sion, le Seigneur te présente le sceptre de ta force:
« Domine jusqu’au cœur de l’ennemi ».

L’exercice du pouvoir est une charge que le roi reçoit directement du Seigneur, une responsabilité qui doit vivre dans la dépendance et dans l’obéissance, en devenant ainsi le signe, au sein du peuple, de la présence puissante et providentielle de Dieu. La domination sur les ennemis, la gloire et la victoire sont des dons reçus, qui font du souverain un médiateur du triomphe divin sur le mal. Il domine sur les ennemis en les transformant, il les vainc par son amour.
C’est pourquoi, dans le verset suivant, on célèbre la grandeur du roi. Le verset 3, en réalité, présente certaines difficultés d’interprétation. Dans le texte original hébreu, il est fait référence à la convocation de l’armée à laquelle répond généreusement le peuple en se serrant autour de son souverain le jour de son couronnement. La traduction grecque des Septante, qui remonte au IIIe-IIe siècles avant Jésus-Christ, fait en revanche référence à la filiation divine du roi, à sa naissance ou l’engendrement par le Seigneur, et tel est le choix interprétatif de toute la tradition de l’Eglise, si bien que le verset dit ceci:

Le jour où paraît ta puissance, tu es prince,
éblouissant de sainteté:
«Comme la rosée qui naît de l’aurore, je t’ai engendré».

Cet oracle divin sur le roi affirmerait donc une génération divine imprégnée de splendeur et de mystère, une origine secrète et insondable, liée à la beauté mystérieuse de l’aurore et à la merveille de la rosée qui, dans la lumière du premier matin, brille sur les champs et les rend féconds. Ainsi se dessine, liée de manière indissoluble à la réalité céleste, la figure du roi qui vient réellement de Dieu, du Messie qui apporte au peuple la vie divine et qui est le médiateur de la sainteté et du salut. Ici aussi nous voyons que tout cela n’est pas réalisé par la figure d’un roi de la race de David, mais par le Seigneur Jésus-Christ, qui vient réellement de Dieu; Il est la lumière qui apporte la vie divine au monde.
C’est avec cette image suggestive et énigmatique que se termine la première strophe du psaume, qui est suivie par un autre oracle, qui ouvre une nouvelle perspective, dans la ligne d’une dimension sacerdotale liée à la royauté.
Le verset 4 dit:
«Le Seigneur l’a juré dans un serment irrévocable: “Tu es prêtre à jamais selon l’ordre du roi Melchisédech”».
Melchisédech était le prêtre-roi de Salem qui avait béni Abraham et offert le pain et le vin après la campagne militaire victorieuse conduite par le patriarche pour sauver son neveu Lot des mains ennemies qui l’avaient capturé (cf. Gn 14). Dans la figure de Melchisédech, le pouvoir royal et sacerdotal convergent et sont à présent proclamés par le Seigneur dans une déclaration qui promet l’éternité: le roi célébré par le psaume sera prêtre à jamais, médiateur de la présence divine parmi son peuple, par l’intermédiaire de la bénédiction qui vient de Dieu et qui, dans l’action liturgique, se rencontre dans la réponse bénissante de l’homme.
La Lettre aux Hébreux fait explicitement référence à ce verset (cf. 5, 5-6.10; 6, 19-20) et centre tout le chapitre 7 sur celui-ci, élaborant sa réflexion sur le sacerdoce du Christ. Jésus, ainsi nous dit la Lettre aux Hébreux à la lumière du psaume 110 (109), Jésus est le prêtre véritable et définitif, qui mène à leur accomplissement les caractéristiques du sacerdoce de Melchisédech, les rendant parfaites.
Melchisédech, comme le dit la Lettre aux Hébreux, était «sans père, sans mère, sans généalogie» (7, 3a), n’étant donc pas prêtre selon les règles dynastiques du sacerdoce lévitique. C’est pourquoi, il «reste prêtre pour toujours» (7, 3c), une préfiguration du Christ, grand prêtre parfait qui «ne l’est pas devenu selon la règle d’une prescription charnelle, mais bien selon la puissance d’une vie impérissable» (7, 16). Dans le Seigneur Jésus ressuscité et monté au ciel, où il est assis à la droite du Père, se réalise la prophétie de notre psaume et le sacerdoce de Melchisédech est mené à son accomplissement, car il devient absolu et éternel, il est devenu une réalité qui ne connaît pas de déclin (cf. 7, 24). Et l’offrande du pain et du vin, accomplie par Melchisédech à l’époque d’Abraham, trouve sa réalisation dans le geste eucharistique de Jésus, qui dans le pain et le vin s’offre lui-même et, ayant vaincu la mort, conduit tous les croyants à la vie. Prêtre éternel, «saint, innocent, immaculé» (7, 26), il peut, comme le dit encore la Lettre aux Hébreux, «sauver de façon définitive ceux qui par lui s’avancent vers Dieu, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur» (7, 25).
Après cet oracle divin du verset 4, avec son serment solennel, la scène du psaume change et le poète, s’adressant directement au roi, proclame: «A ta droite se tient le Seigneur» (v. 5a). Si, dans le verset 1, c’était le roi qui s’asseyait à la droite de Dieu, en signe de prestige suprême et d’honneur, c’est à présent le Seigneur qui se situe à la droite du souverain pour le protéger de son bouclier dans la bataille et le sauver de tout danger. Le roi est en sécurité, Dieu est son défenseur et ensemble ils combattent et vainquent tout mal.
C’est ainsi que s’ouvrent les versets finaux du psaume avec la vision du souverain triomphant qui, soutenu par le Seigneur, ayant reçu de Lui pouvoir et gloire (cf. v. 2), s’oppose aux ennemis en mettant en déroute les adversaires et en jugeant les nations. La scène est décrite avec des teintes fortes, pour signifier le caractère dramatique du combat et la plénitude de la victoire royale. Le souverain, protégé par le Seigneur, abat chaque obstacle et avance avec assurance vers la victoire. Il nous dit: oui, dans le monde il y a beaucoup de mal, il y a une bataille permanente entre le bien et le mal, et il semble que le mal est le plus fort. Non, le Seigneur est le plus fort, notre véritable roi et prêtre le Christ, car il combat avec toute la force de Dieu et, malgré toutes les choses qui nous font douter de l’issue positive de l’histoire, le Christ l’emporte et le bien l’emporte, l’amour l’emporte et non la haine.
C’est ici que s’insère l’image suggestive par laquelle se conclut notre psaume, qui est également une parole énigmatique :
Au torrent, il s’abreuve en chemin, c’est pourquoi il redresse la tête (v. 7).
Au beau milieu de la description de la bataille, se détache la figure du roi qui, dans un moment de trêve et de repos, étanche sa soif à un torrent d’eau, y trouvant un rafraîchissement et une nouvelle vigueur, de façon à pouvoir reprendre son chemin triomphant, la tête haute, en signe de victoire définitive. Il est évident que cette parole énigmatique était un défi pour les Pères de l’Eglise en raison des diverses interprétations qu’on pouvait lui donner.
Ainsi, par exemple, saint Augustin dit: « Ce torrent est l’être humain, l’humanité et le Christ a bu à ce torrent en se faisant homme et ainsi, en entrant dans l’humanité de l’être humain, il a soulevé la tête et est à présent le chef du Corps mystique, il est notre chef, il est le vainqueur définitif » (cf. Enarratio in Psalmum, CIX, 20: PL 36, 1462).
Chers amis, en suivant la ligne d’interprétation du Nouveau Testament, la tradition de l’Eglise a tenu ce psaume en grande considération comme l’un des textes messianiques les plus significatifs. Et, de façon éminente, les Pères y ont fait constamment référence au plan christologique: le roi chanté par le psalmiste est, en définitive, le Christ, le Messie qui instaure le Royaume de Dieu et qui vainc les puissances du monde, c’est le Verbe engendré par le Père avant toute créature, avant l’aurore, le Fils incarné mort et ressuscité et assis dans les cieux, le prêtre éternel qui, dans le mystère du pain et du vin, donne la rémission des péchés et la réconciliation avec Dieu, le roi qui relève la tête en triomphant sur la mort avec sa résurrection. Il suffirait de rappeler un autre passage du commentaire sur ce psaume par saint Augustin, qui écrit: «Que le Fils unique de Dieu viendrait chez les hommes, qu’il prendrait notre chair, qu’il deviendrait homme par cette chair qu’il aurait prise, qu’il mourrait, qu’il ressusciterait, qu’il monterait au ciel pour s’asseoir à la droite de son Père, accomplissant ainsi ses promesses à l’égard des Gentils… Voilà ce qu’il fallait prophétiser, ce qu’il fallait annoncer, l’avènement qu’on devait prêcher, afin qu’il ne causât aux hommes ni frayeur ni surprise, mais qu’il fût attendu avec foi. Parmi ces promesses, il faut compter notre psaume, qui annonce Jésus Christ Notre Seigneur d’une manière claire et évidente; en sorte qu’il est indubitable pour nous que ce psaume est une prophétie du Christ» (cf. Enarratio in Psalmum CIX, 3: PL 36, 1447).
L’événement pascal du Christ devient ainsi la réalité vers laquelle le psaume nous invite à tourner le regard vers le Christ pour vivre dans le service et dans le don de soi, dans un chemin d’obéissance et d’amour accompli «jusqu’à la fin» (cf. Jn 13, 1 et 19, 30). En priant avec ce psaume, nous demandons donc au Seigneur de pouvoir avancer nous aussi sur ses voies, à la suite du Christ, le roi Messie, disposés à gravir avec Lui la montagne de la croix, pour parvenir avec Lui dans la gloire, et le contempler assis à la droite du Père, roi victorieux et prêtre miséricordieux qui donne le pardon et le salut à tous les hommes. Et nous aussi, devenus par la grâce de Dieu «la race choisie, le sacerdoce royal, la nation sainte» (cf. 1 P 2, 9), nous pourrons puiser avec joie aux sources du salut (cf. Is 12, 3) et proclamer au monde entier les merveilles de Celui qui nous a «appelés des ténèbres à son admirable lumière» (1 P 2, 9).
Chers amis, dans ces dernières catéchèses, j’ai voulu vous présenter certains psaumes, prières précieuses que nous trouvons dans la Bible et qui reflètent les diverses situations de la vie et les divers états d’âme que nous pouvons avoir à l’égard de Dieu. Je voudrais alors vous inviter tous à nouveau à prier avec les psaumes, en nous habituant, pourquoi pas, à utiliser la Liturgie des Heures de l’Eglise, les laudes le matin, les vêpres le soir, les complies avant de nous endormir. Notre relation avec Dieu ne pourra qu’être enrichie dans notre chemin quotidien vers Lui et réalisée avec une plus grande foi et confiance. Merci.
A l’issue de sa catéchèse en italien, le pape a résumé sa catéchèse et salué les pèlerins en différentes langues. Voici ce qu’il a dit en français :
Chers frères et sœurs, le Psaume 109 est l’un des plus célèbres psaumes royaux. Souvent repris par les auteurs du Nouveau Testament en référence au Messie, il a été écrit pour l’intronisation d’un roi davidique. Mais il dépasse le fait historique et célèbre le Messie glorifié, victorieux de tous ses ennemis, qui siège à la droite de Dieu. Jésus dira de lui-même devant le Sanhédrin qu’Il est le Fils de l’homme qui vient sur les nuées du ciel. Il est le vrai roi, qui vainc définitivement la mort par sa résurrection. Jésus reçoit ce pouvoir de son Père dans la dépendance et l’obéissance, devenant ainsi sur la terre le médiateur du triomphe divin sur le mal. Engendré dès l’aurore, le Messie naît prince, «éblouissant de sainteté», apportant au peuple la vie divine et le salut. En Melchisédech, prêtre et roi de Salem, s’unit le pouvoir royal et sacerdotal que Jésus accomplira en le rendant parfait et éternel. Le Christ est le grand prêtre toujours vivant qui intercède en faveur de ceux qui s’approchent de Dieu. Il nous montre que la vraie royauté, c’est vivre dans le service et le don de soi, dans l’obéissance et l’amour jusqu’au bout. Nous aussi, devenus par la grâce de Dieu «race élue, sacerdoce royal, nation sainte», nous pourrons atteindre dans la joie les sources du salut et proclamer au monde les merveilles de Celui qui nous «a appelés des ténèbres à son admirable lumière!».
Chers pèlerins francophones présents ce matin, je vous invite à prier davantage les psaumes. Ils reflètent les situations concrètes de notre vie et de notre relation à Dieu, et ils nourrissent notre prière et celle de l’Eglise dans la Liturgie des Heures, facilitant notre marche à la suite du Christ. Après-demain, je vais visiter le continent africain. Ne l’oubliez pas dans votre prière et dans votre générosité! Que Dieu vous bénisse!

Traduction française : Zenit

Sainte Gertrude, Patron de chats (je ne sais pas)

16 novembre, 2011

Sainte Gertrude, Patron de chats (je ne sais pas) dans images sacrée
http://gattivity.blogosfere.it/2007/03/santa-gertrude-e-la-protrettrice-dei-gatti.html

16 novembre : Sainte Gertrude de Helfta (mf)

16 novembre, 2011

du site:

http://www.nominis.cef.fr/contenus/saint/154/Sainte-Gertrude-de-Helfta.html

16 novembre : Sainte Gertrude de Helfta (mf)

vierge moniale (+ 1301)

A cinq ans, la petite Gertrude qui va devenir Gertrude la Grande est confiée pour son éducation au monastère bénédictin de Helfta en Saxe. Elle y trouve une atmosphère de vie spirituelle et intellectuelle intense. Elle a aussi la chance d’y avoir comme maîtresse et conseillère la grande Melchtilde de Hackeborn. Elle s’épanouit dans ce milieu qu’elle ne cherchera pas à quitter. En grandissant elle devient une moniale d’une intelligence rayonnante et d’une vaste culture. Si sa santé fragile la tient souvent éloignée du chœur, sa santé mentale, au contraire, reflète un grand équilibre. A partir de 1291, elle commence à être favorisée de visions qu’elle consignera dans cinq livres. Son expérience mystique s’appuie sur les mystères de la liturgie et reste totalement dépourvue de dolorisme. Elle fait une large place au Christ et tout particulièrement au Sacré-Cœur, « où est enclose toute la vertu de la Divinité. » Elle oriente l’âme vers la contemplation sereine et la jouissance de la vie divine « dans la resplendissante et toute calme Trinité ».
Le 6 octobre 2010, Benoît XVI a évoqué sainte Gertrude, « une célèbre mystique et la seule femme à avoir reçu le titre de Grande en Allemagne en vertu de sa stature culturelle et évangélique. Sa vie et sa pensée -a ajouté le Pape- ont profondément influencé la spiritualité chrétienne » du Moyen Age. Née en 1256, elle entra enfant au couvent, comme c’était alors la coutume. Après des études, elle y passa le restant de son existence. Gertrude fut une étudiante extraordinaire, capable d’apprendre tout ce qu’on pouvait alors enseigner. « Ensuite, elle se consacra totalement à Dieu dans la vie monastique, la prière et l’étude ». Vingt ans plus tard, elle eut la vision d’un enfant qui l’encourageait à surmonter le roncier qui opprimait son esprit. A partir de ce moment, sa communion avec le Seigneur s’intensifia en un véritable chemin de conversion ». Elle abandonna ses études profanes pour se consacrer exclusivement aux théologiques et, toujours dans l’observance monastique, elle passa de ce qu’elle appelait sa vie de négligence à une vie priante, mystique et missionnaire ».
Le Saint-Père a ensuite rappelé que Gertrude se repentit de « s’être trop consacrée aux arts libéraux, à la sagesse humaine, au dam de la science spirituelle, se privant ainsi du sel de la vraie connaissance. Gravissant le mont de la contemplation, elle abandonna l’homme ancien pour le nouveau ». La sainte allemande « se consacra, avec clarté et simplicité, à écrire et à diffuser la vérité de la foi. Elle servit l’Église avec efficacité et amour, au point d’être appréciée des théologiens. Il reste peu de choses de son intense production à cause de la dévastation que subit le couvent de Helfta. Ont survécu, ses Révélations et ses Exercices spirituels, qui sont des joyaux de la littérature mystique… Elle ajouta des prières au pénitencier monastique, dans lesquelles elle s’abandonne à Dieu avec confiance, au point de faire sentir la présence du Seigneur à qui la rencontrait. Dieu lui avait, il est vrai, fait comprendre l’avoir appelée à être un instrument de sa grâce. Gertrude se sentait indigne de cet immense trésor, et déclarait ne pas l’avoir assez bien conservé et valorisé ». Elle mourut en 1301 ou 1302.
Benoît XVI a conclu en affirmant que l’exemple de sainte Gertrude « montre qu’une vie heureuse est faite de l’amitié du Seigneur, de l’amour de l’Écriture, de la liturgie et de Marie, faite d’une foi profonde et de la recherche continue de Dieu, but de notre existence ». Après la catéchèse, il a salué les différents groupes, notamment polonais, et rappelé qu’octobre est le mois du Rosaire et, demain, la fête de Note Dame du Rosaire: « Le chapelet est une prière particulière dans l’Église, une arme spirituelle adaptée à chacun de nous. La méditation de la vie de Jésus et de Marie doit être une lumière éclairant notre chemin évangélique, notre renouveau spirituel et la conversion de nos cœurs ». (source: VIS 20101006 – 500)
Mémoire  de sainte Gertrude, surnommée la Grande, vierge moniale. Donnée au Seigneur par ses parents dès l’âge de cinq ans dans l’abbaye cistercienne d’Helfta en Saxe, elle y passa toute sa vie, vouée à la solitude du cloître et aux belles-lettres avec tout son cœur et toute son énergie. Sans renoncer au travail intellectuel, elle avança de manière admirable sur le chemin de la perfection, dans la prière et la contemplation du Christ en croix, et mourut le 17 novembre 1301.
Martyrologe romain

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