Deuxième visite du Pape Benoît XVI en Afrique : Au Bénin, le pape a signé l’exhortation apostolique post-synodale «Africae munus»,

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Deuxième visite du Pape Benoît XVI en Afrique : Au Bénin, le pape a signé l’exhortation apostolique post-synodale «Africae munus», 
 
Jeudi, 24 Novembre 2011 13:03

Le pape reçu par le chef de l’Etat béninois.

Le Pape Benoît XVI a effectué sa seconde visite apostolique en Afrique, au Bénin notamment, du 18 au 20 novembre 2011. Cette visite qui intervient deux ans après celle de 2009 à Yaoundé, au Cameroun, du 17 au 20 mars, et du 20 au 23 mars, à Luanda, en Angola. Au cours de son second voyage africain, le Pape a signé et remis aux présidents des conférences épiscopales nationales et régionales d’Afrique et Madagascar et aussi des îles adjacentes, l’exhortation apostolique post-synodale «Africae munus», issue des travaux de la deuxième assemblée spéciale pour l’Afrique du synode des évêques, tenu du 4 au 25 octobre 2009 au Vatican, sur le thème: «L’Eglise en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix. Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde» (Mt 5,13.14). A cette occasion, Benoît XVI a présidé les festivités marquant les 150 ans de l’évangélisation du Bénin et a prié sur la tombe du très regretté cardinal Bernardin Gantin, ancien doyen du Sacré collège, décédé en 2008.
Enjeux et temps forts de la visite «…Je vais me rendre au Bénin, pour affermir la foi et l’espérance des chrétiens d’Afrique et des îles adjacentes», déclarait le Pape Benoît XVI, peu avant son voyage en Afrique, où l’attendaient particulièrement les représentants des 35 conférences épiscopales nationales et 7 conférences épiscopales régionales. Du fond de ses 84 ans d’âge, il demandait de prier pour son voyage, le vingt-deuxième à l’étranger.
Il est 14h 55, heure de Cotonou, quand l’avion de la compagnie Alitalia transportant le Saint-Père se pose à l’aéroport international cardinal Bernardin Gantin de Cotonou. A sa descente d’avion, le Saint-Père est accueilli par le chef de l’Etat béninois, Thomas Boni Yayi, accompagné de son épouse, et par Mgr Antoine Ganyé, archevêque de Cotonou, en présence du nonce apostolique au Bénin. Toutes les forces vives de la nation béninoise étaient mobilisées pour accueillir le souverain pontife.
Peu après, s’enchaînent les discours. D’abord, celui du président Yayi Boni qui souhaite au Saint-Père la bienvenue «en terre africaine du Bénin», qualifiant cette visite apostolique d’«un immense plaisir» et le Bénin, d’un pays laïc à tolérance chrétienne. Le président béninois a enchaîné sur l’arrivée ou l’implantation des premiers missionnaires, le 18 avril 1861, la troisième visite d’un pape dans son pays, après celles de Jean-Paul II en 1982 et 1993. Mais également, sur la conférence nationale souveraine de 1990, dirigée par Mgr Isidore de Souza, alors archevêque de Cotonou, et la constitution dont est dotée le pays, la même année.
Répondant à ce message de bienvenue, le Pape Benoît XVI précise les trois motivations fondamentales de sa visite au Bénin: les 40 ans de l’établissement des relations diplomatiques entre le Bénin et le Saint-Siège; les 150 ans d’évangélisation du pays; le choix de venir prier sur la tombe du cardinal Gantin, ancien doyen du Sacré collège, décédé en 2008, pour remercier le Bénin d’avoir donné à l’Eglise ce digne fils et éminent serviteur, avec qui il a, pendant longtemps, collaboré et entretenait des rapports d’amitié. 
Benoît XVI a, ensuite, pris un bain de foule dans sa papamobile, tout le long du parcours, dans une ville pavoisée aux couleurs du Bénin et du Vatican, avec des foules chantant et dansant aux sons et rythmes du pays.
Durant ce voyage, les mots qui revenaient souvent sur la bouche du pape étaient teintés «d’espérance» et «d’encouragement», pour encourager l’engagement de l’Eglise en Afrique et en particulier du laïcat. Lors des différentes rencontres qu’il a eues avec l’épiscopat béninois ou africain, toutes les couches du pays et les diplomates, de l’aéroport à la basilique Immaculée Conception de Ouidah, en passant par la cathédrale Notre-Dame des Miséricordes de Cotonou et le palais présidentiel, Benoît XVI a prêché l’espérance et la paix. Il a insisté sur le témoignage et l’affermissement de la foi. En clair, le pape croit en l’espérance de l’Afrique.
Pendant la sainte messe dominicale qu’il a présidée devant plus de trente mille personnes au stade de l’Amitié de Cotonou, en la solennité du Christ-Roi de l’univers, le 20 novembre, le Saint-Père a exhorté à la réconciliation, la justice et la paix, noyau et point d’encrage de son exhortation apostolique post-synodale. «Chers frères et sœurs d’Afrique berceau de la Sainte-Famille, continuez de promouvoir les valeurs chrétiennes! Soyez des artisans de la réconciliation et de la paix!», a-t-il lancé à la fin de la messe. 
Le choix de Ouidah
Située à 40 km de Cotonou, la ville de Ouidah est ce lieu qui a servi de pied-à-terre aux premiers missionnaires, avant de gagner le Bénin entier. Ouidah abrite, entre autres, le séminaire Saint-Gall, le plus ancien d’Afrique, qui accueille plus de 200 grands séminaristes. Il est réputé pour l’excellence de la formation, jadis appelé le «Quartier latin de l’Afrique». C’est là que repose le très vénéré cardinal béninois. Prélude à cette visite, il y a eu l’inauguration, à Ouidah, des lieux symboliques comme: la rue et la place Benoît XVI.
A ce jour, les catholiques constituent le tiers de la population béninoise, implantés principalement dans le Sud du pays. Petit de par sa superficie, le Bénin est symboliquement un grand pays, du point de vue religieux, avec trois principales religions: le christianisme, l’islam et les religions traditionnelles, dont le vaudou.
Au sujet de l’exhortation
apostolique
C’est Mgr Nikolà Eterovic, secrétaire général du synode qui, en la basilique de Ouidah, a commenté le contenu de l’exhortation apostolique «Africae munus», précisant que l’Afrique est un continent multiethnique, multilinguistique et plein de richesse. Le document a été donné aux évêques, au clergé, aux personnes consacrées et aux fidèles laïcs. Après une analyse minutieuse et approfondie de l’exhortation de son prédécesseur sur le premier synode africain et aussi des réflexions des pères synodaux sur la marche et la vie de l’Eglise en Afrique au long des jours, Benoît XVI a tenu à donner cette exhortation, un document qui selon lui, doit inspirer les textes qui existent déjà et contribuer à l’établissement de la réconciliation, de la justice et de la paix.
De même qu’en mars 2009 à Yaoundé, il en avait remis «l’instrumentum laboris» aux présidents des conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar et des îles adjacentes, lors de sa première visite africaine, de même, le Saint-Père  a remis le document à ses destinataires. «Dans l’exhortation apostolique Ecclesia in Africa, Jean-Paul II faisait remarquer qu’«en dépit de la civilisation contemporaine du «village global», en Afrique comme ailleurs dans le monde, l’esprit de dialogue, de paix et de réconciliation est loin d’habiter le cœur de tous les hommes. Les guerres, les conflits, les attitudes racistes et xénophobes dominent encore trop le monde des relations humaines 11. L’espérance qui caractérise la vie authentiquement chrétienne, rappelle que l’Esprit Saint est à l’œuvre partout, sur le continent africain aussi, et que les forces de vie, qui naissent de l’amour, l’emportent toujours sur les forces de la mort (cf. Ct 8,6-7)», écrit le pape au point 12 de l’introduction de ce document.
«Par ce document, je désire donner les fruits et les enseignements du synode, et j’invite tous les hommes de bonne volonté à poser sur l’Afrique un regard de foi et de charité, pour l’aider à devenir par le Christ et par l’Esprit Saint, lumière du monde et sel de la terre (cf. Mt 5,13.14). Un précieux trésor est présent dans l’âme de l’Afrique où je perçois «le poumon spirituel pour une humanité qui semble en crise de foi et d’espérance» 13, grâce aux richesses humaines et spirituelles inouïes de ses enfants, de ses cultures aux multiples couleurs, de son sol et de son sous-sol aux immenses ressources», ajoute-t-il au point 13. «Puisse l’Eglise catholique en Afrique être toujours un des poumons spirituels de l’humanité, et devenir chaque jour davantage une bénédiction pour le noble continent africain et pour le monde entier!», conclut le pape dans ce document de plus ou moins 140 pages.
Le document est subdivisé en deux parties: la première, intitulée «Voici, je fais l’univers nouveau» (Ap 21,5), comprend deux chapitres qui appelle au service de la réconciliation, la justice et la paix et qui propose des autoroutes ou chantiers pour la réconciliation, la justice et la paix. La seconde partie, intitulée «A chacun la manifestation de l’Esprit est donnée en vue du bien commun» (1 Co 12,7), compte, elle, trois chapitres et parle des membres de l’Eglise, des principaux champs d’apostolat et exhorte sur la parole de Jésus au paralytique de l’évangile: «Lève-toi, prends ton grabat et marche» (Jn 5,8)!
Rappelons que la remise de l’exhortation post-synodale de la première assemblée spéciale pour l’Afrique du synode des évêques, présidée par le Pape Jean-Paul II sur le thème: «L’Eglise et la mission évangélisatrice en Afrique vers l’An 2000: vous serez mes témoins» avait eu lieu, le 16 septembre 1995, en la cathédrale Notre-Dame des Victoires de Yaoundé.

Aristide Ghislain NGOUMA

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