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L’enfant perdu de Thagaste a été retrouvé
28 novembre, 2011Je trouvé cet article, ne sont pas capables de l’évaluer, il faut espérer qu’il est intéressant, du site:
L’enfant perdu de Thagaste a été retrouvé
(dimanche 15 juillet 2007)
Publié par Muhend-Christophe Bibb le dimanche 15 juillet 2007 / 04:06 :: 1340 Vues :::: La période chrétienne: I-IX siècles de notre ère
Augustin est bien entendu un symbole et une figure importante, pour les Kabyles chrétiens, certes, mais pas seulement pour eux ; pour tout Algérien un tant soit peu au courant de l’histoire de son pays, il demeure un centre d’intérêt. Les Tunisiens le citent au même titre et dans la même perspective.
Cependant il ne faut pas surestimer cette connaissance, ou reconnaissance. Sa dimension universelle, son apport essentiel à la constitution des dogmes chrétiens, sont méconnus. À cela deux raisons.
D’abord parce que c’est surtout l’élite intellectuelle qui a accès à ses œuvres, et plus particulièrement ceux qui sont francophones (aucune de ses œuvres n’est à ce jour traduite en arabe); et puis parce que l’histoire nord-africaine, avant l’arrivée de l’islam, est à peine abordée dans l’enseignement scolaire. Bien évidemment c’est voulu…
De sorte qu’un converti découvre toujours avec une heureuse surprise cette histoire chrétienne de son pays d’origine, vieille de plusieurs siècles. Et avec un ravissement particulier l’immense stature d’Augustin. Mais pas seulement : les Tertullien, Cyprien et autre pape Victor, sont là pour le soutenir et l’encourager dans son nouveau choix religieux. Et que dire de Monique, une mère profondément berbère par son entêtement, sans qui le fils prodigue aurait été un homme définitivement perdu, si l’on ne tient pas compte de la Providence bien sûr.
Aussi bien cette découverte d’un des plus grands saints d’Afrique, est revigorante, presque euphorique. « Si mes ancêtres lointains ont été chrétiens, il n’y a donc pas de complexe à l’être », se dit notre néophyte.
Mais, et c’est la deuxième étape, ceux qui exhument ce passé, constate-t-il, le font par ouï dire, et sont, pour la plupart, des chrétiens Français, ou vivant en France. Et, bien qu’ils ne tarissent pas d’éloges au sujet du christianisme africain, de l’évêque d’Hippone et des nombreux martyrs, ils ont peu de choses à lui apprendre sur ces ancêtres dans la foi, par rapport, du moins, à sa berbérité et à ses racines algériennes actuelles, qui ne remontent pas aussi loin dans le passé. De fait, sur ce plan, notre Algérien chrétien reste sur sa faim, malgré tout. S’apercevant que, somme toute, c’est une affaire de spécialistes ; et leurs ouvrages, qui ne sont pas rares mais peu accessibles, le lui prouvent.
Et s’il fait l’effort d’aborder Augustin par ses propres textes, leur lecture le confirme dans la difficulté qu’il y a à approcher de ce monde fini, qui n’a laissé que quelques vestiges romains dans son pays. Malgré la beauté et la profondeur incontestable des « Confessions »…
Augustin (et les autres, dans une moindre mesure), a beau avoir marqué de sa forte personnalité l’histoire africaine de son époque, en dépit d’une pensée tellement structurée qu’elle a influencé durablement la théologie occidentale, il reste néanmoins rudement hermétique au jeune Nord-africain de Kabylie ou d’ailleurs.
Or, tout compte fait, ce n’est pas à cause de l’œuvre ou de la mentalité ancienne. Car il en est de même de tous les auteurs de l’Antiquité, quelle que soit leur origine. L’Algérien, quand bien même il serait chrétien, sent confusément qu’Augustin ne lui appartient pas. Pire encore il ne voit pas comment il pourrait reconnaître en lui l’un des siens. Pendant des siècles, Augustinus – saint Augustin s’il vous plaît ! -, a été étudié à la loupe dans les universités d’Europe, choyé et préservé par les Européens, fêté dans leurs offices et leurs églises, célébré dans les villes de France et de Navarre, dont quelques villages portent le patronyme, tellement modelé et « relooké » par eux, puis transmis ainsi fait qu’il est de toute évidence plus européen qu’africain. Même si ce docteur de l’Eglise s’en est toujours défendu, et qu’il a affirmé plus d’une fois qu’il était africain avant tout, cela ne se voit ni dans l’image qu’on donne de lui, ni dans ses écrits : très peu d’allusions au terreau actuel de la berbérité, à commencer par son nom qui sonne si étrangement romain. Et si peu « numide ».
Alors que faire, que dire ? Est-ce que le grand Augustin est perdu pour les Kabyles et pour les Algériens, pour les Berbères d’Afrique du Nord ? Malgré les colloques dont il est l’objet, ici ou là-bas, restera-t-il inaccessible aux siens ?
Non, car Augustin revient, en se faisant tout petit, comme il sied au bon évêque qu’il a été. On lui a élevé un piédestal, on l’a enfermé dans une tour d’ivoire, sans son consentement ; on lui a bâti un grandiose mausolée, pour l’y enterrer, lui qui est mort assiégé par des Barbares, dans la précarité et la pauvreté, comme beaucoup des siens meurent en ce moment même. Oui c’est à son peuple qu’il faut le redonner, l’offrir. Son pauvre peuple qui souffre, n’entend pas les éloges que lui discernent la philosophie et la politique. L’Algérien de la rue ne se sent pas concerné par son œuvre grandiose, pourquoi ? Parce qu’il attend plutôt un mot, un seul ! C’est d’ailleurs un nom, le nom qui le rendrait enfin aux siens !
Et quel est ce nom ? Son nom, à lui, son vrai nom. Celui-ci : Agustan.
C’est le nom d’Augustin en berbère. En effet son nom ne vient pas d’Auguste[1], dont la signification (Augustinus, le petit Auguste) est tirée par les cheveux[2].
Nous proposons donc une autre explication à l’origine de son nom.
Pour commencer éliminons une idée reçue à son sujet.
Son nom, celui que ses parents lui donnèrent n’est pas, contrairement à ce qu’on pourrait penser Augustin, par référence à l’empereur Auguste, dont le nom eut, par la suite, la signification qu’on sait de « majesté » ; auquel cas son père, ou sa mère, aurait eu une « révélation » sur la destinée prodigieuse du bébé qui vient de naître ; et, alors, on ne voit pas pourquoi Monique, se serait fait tant de souci à son sujet.
Son nom, les spécialistes le savent, est AURELIUS.
D’ailleurs l’exemplaire, des « Confessions », qui est en notre possession a, sur la page de garde : S-AVRELI-AVGVSTINI-CONFESSIONVM-LIBRI[3].
Comment est-on passé d’Aurelius à Augustinus, voilà la question que ces biographes ne semblent pas avoir résolue. Faute, en partie, de ne pas connaître le berbère.
Ici il faut rappeler une habitude ancienne, qu’il est aisé de comprendre : lorsque deux personnes portent le même nom, comment fait-on pour les distinguer ? On a recours, tout simplement, à leur lieu d’origine.
On a ainsi, pour les saintes « Catherine », celle d’Alexandrie et celle de Sienne. Jeanne d’Arc et Jeanne de France ; Jean-Baptiste et Jean-Baptiste de la Salle, pour le distinguer du premier ; Antoine de Padoue, pour ne pas le confondre avec Antoine dit le grand, etc.
Or, à l’époque qui nous occupe, il y avait deux Aurèle (ou Aurelius), et le plus ancien, dans les ordres et par l’âge, était le primat de Carthage, un évêque dont la sainteté était reconnue (donc un saint du calendrier liturgique, pour l’Eglise Catholique), en sorte qu’il était toujours cité le premier dans les listes des chroniqueurs médiévaux[4] ; si bien que, pour distinguer les deux Aurèle, on finit par prendre l’habitude d’ajouter le lieu d’origine du second, c’est-à-dire Thagaste…
Or ce nom, qui donnerait en berbère « Agustan », est bien construit selon le schéma des noms autochtones, avec une terminaison en (A)N, tel que AMEZYAN, AMEQQWRAN, les plus connus et les plus répandus. Mais qu’on retrouve dans des noms tels que AWERTILAN, AÏSSIWAN, AMESTAN, ABOUSLIMAN, etc.
Le préfixe A, s’associe à la semi-voyelle W pour donner des réalisations variées selon les régions berbères : aussi bien WU/WOU, VU/VOU que BBU/BBOU, toutes indiquant ‘originaire de… ou ayant pour origine…, appartenant à…’ Ceux qui sont familiers de nos langues savent que les noms commençant par « BOU » sont légion.
Par ailleurs Thagaste ayant pour racine [GS], sans les deux ‘T’ qui sont la marque féminine du nom, (cela donne au masculin AGGUS, pluriel AGGUSEN), signifie la cordelière, portée encore en Kabylie par les femmes, au tour de la ceinture, celle-ci étant désigné par le verbe AGGES, se ceindre, et toute la série de mots s’y rapportant TAGGAST, TABAGGAST (à Bougie, en particulier) : la sangle, le ceinturon, harnais, bretelles, cuissardes et surtout baudrier. Voir, sur ce thème du baudrier, tout ce que nous rapporte Malika Hachid dans son dernier ouvrage (les Premiers Berbères, éd. INA-YAS et Édisud). Une vieille coutume libyenne, remontant à la nuit des temps !
Bâti à partir des mêmes lettres, le mot TAGUST, est aussi intéressant par sa signification : la bouture (du figuier entre autres) et le pieu/le bâton, auquel le berger attache ses bêtes. Or, comme le baudrier, le bâton est le symbole de l’autorité chez les Libyens, nous dit Malika Hachid. Le bâton – de berger guidant le troupeau, et donc de chef – est biblique et égyptien également : tous les personnages investis d’une forme d’autorité le portent, il n’est que de signaler ceux de Moïse et de son frère Aaron, ou ceux des Pharaons.
À titre d’exemple, nous voyons Aaron qui reçoit son autorité sacerdotale par le biais de son bâton, dans le célèbre passage du livre des Nombres (chap. 17, 16-26). Épisode dans lequel le bâton (TAGAST) d’Aaron bourgeonne (TAGAST) encore[5].
Le nom s’est donc construit simplement ainsi :
(T) U/A + GAST + AN ; le T du féminin ayant été éliminé. On pourrait le rendre en kabyle soit par Agustan, soit par Ugustan/Wugustan.
Rendons donc à Dieu ce qui lui appartient, c’est à dire tout, et rendons justice aux Berbères dont Agustan est bien le fils et l’ancêtre selon l’époque à laquelle on se place.
Enfin les chrétiens réformés ou catholiques, Kabyles ou arabophones, n’auront plus besoin de lui chercher un nom, ou une autre identité, qui le rendrait plus « Algérien ».
Ainsi en a-t-il été, il n’y a pas longtemps, où pour se « réapproprier » Augustin, on a cru bien faire en lui attribuant, dans un petit film, le nom de… MEQQWRAN ! (Le grand).
Parce que les auteurs ont été influencés par la signification du mot « auguste ».
Certes ce docteur de l’Église est grand, et auguste, mais il a un nom enraciné dans l’histoire de son pays, dans la culture de son peuple ; il est, ce nom, plus amazigh, plus africain qu’on ne le pense ; il est toujours là, l’enfant de Thagaste, son nom est autour de la taille de celles qui pourraient être ses sœurs ou ses mères, s’il n’avait pas un peu pris de l’âge. Oui « D AMEQQWRAN[6] »mais il n’a pas besoin de changer de nom : AGUSTAN, dit suffisamment ce qu’il a à dire.
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[1] Il faut savoir qu’en latin le « u » n’est pas transcrit et le nom d’Augustin s’écrit donc AVGVSTINI.
[2] Il est intéressant de consulter « la légende dorée » et ses différentes propositions sur l’origine du nom d’Augustin.
[3] Pas plus que ses parents ne lui ont donné les deux noms en même temps, comme l’écrivent certains (cf. « le Berbère lumière de l’Occident »). Du reste dans l’étude onomastique d’Afrique du Nord, le nom d’Auguste (et donc d’Augustin) n’apparaît jamais (cf. « la résistance africaine à la romanisation »), tandis que ceux des Julius, Flavius, Claudius, Aurelius, Domitius, etc., tous des « augustes », sont nombreux.
[4] Saint Aurèle de Carthage serait mort la même année qu’Augustin, précédant ce dernier de quelques semaines.
[5] Sur le plan phonétique ce G est occlusif dans un cas, spirant dans un autre.
[6] C’est « un grand », ou c’est « un noble vieillard ».
Deuxième visite du Pape Benoît XVI en Afrique : Au Bénin, le pape a signé l’exhortation apostolique post-synodale «Africae munus»,
28 novembre, 2011du site:
Deuxième visite du Pape Benoît XVI en Afrique : Au Bénin, le pape a signé l’exhortation apostolique post-synodale «Africae munus»,
Jeudi, 24 Novembre 2011 13:03
Le pape reçu par le chef de l’Etat béninois.
Le Pape Benoît XVI a effectué sa seconde visite apostolique en Afrique, au Bénin notamment, du 18 au 20 novembre 2011. Cette visite qui intervient deux ans après celle de 2009 à Yaoundé, au Cameroun, du 17 au 20 mars, et du 20 au 23 mars, à Luanda, en Angola. Au cours de son second voyage africain, le Pape a signé et remis aux présidents des conférences épiscopales nationales et régionales d’Afrique et Madagascar et aussi des îles adjacentes, l’exhortation apostolique post-synodale «Africae munus», issue des travaux de la deuxième assemblée spéciale pour l’Afrique du synode des évêques, tenu du 4 au 25 octobre 2009 au Vatican, sur le thème: «L’Eglise en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix. Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde» (Mt 5,13.14). A cette occasion, Benoît XVI a présidé les festivités marquant les 150 ans de l’évangélisation du Bénin et a prié sur la tombe du très regretté cardinal Bernardin Gantin, ancien doyen du Sacré collège, décédé en 2008.
Enjeux et temps forts de la visite «…Je vais me rendre au Bénin, pour affermir la foi et l’espérance des chrétiens d’Afrique et des îles adjacentes», déclarait le Pape Benoît XVI, peu avant son voyage en Afrique, où l’attendaient particulièrement les représentants des 35 conférences épiscopales nationales et 7 conférences épiscopales régionales. Du fond de ses 84 ans d’âge, il demandait de prier pour son voyage, le vingt-deuxième à l’étranger.
Il est 14h 55, heure de Cotonou, quand l’avion de la compagnie Alitalia transportant le Saint-Père se pose à l’aéroport international cardinal Bernardin Gantin de Cotonou. A sa descente d’avion, le Saint-Père est accueilli par le chef de l’Etat béninois, Thomas Boni Yayi, accompagné de son épouse, et par Mgr Antoine Ganyé, archevêque de Cotonou, en présence du nonce apostolique au Bénin. Toutes les forces vives de la nation béninoise étaient mobilisées pour accueillir le souverain pontife.
Peu après, s’enchaînent les discours. D’abord, celui du président Yayi Boni qui souhaite au Saint-Père la bienvenue «en terre africaine du Bénin», qualifiant cette visite apostolique d’«un immense plaisir» et le Bénin, d’un pays laïc à tolérance chrétienne. Le président béninois a enchaîné sur l’arrivée ou l’implantation des premiers missionnaires, le 18 avril 1861, la troisième visite d’un pape dans son pays, après celles de Jean-Paul II en 1982 et 1993. Mais également, sur la conférence nationale souveraine de 1990, dirigée par Mgr Isidore de Souza, alors archevêque de Cotonou, et la constitution dont est dotée le pays, la même année.
Répondant à ce message de bienvenue, le Pape Benoît XVI précise les trois motivations fondamentales de sa visite au Bénin: les 40 ans de l’établissement des relations diplomatiques entre le Bénin et le Saint-Siège; les 150 ans d’évangélisation du pays; le choix de venir prier sur la tombe du cardinal Gantin, ancien doyen du Sacré collège, décédé en 2008, pour remercier le Bénin d’avoir donné à l’Eglise ce digne fils et éminent serviteur, avec qui il a, pendant longtemps, collaboré et entretenait des rapports d’amitié.
Benoît XVI a, ensuite, pris un bain de foule dans sa papamobile, tout le long du parcours, dans une ville pavoisée aux couleurs du Bénin et du Vatican, avec des foules chantant et dansant aux sons et rythmes du pays.
Durant ce voyage, les mots qui revenaient souvent sur la bouche du pape étaient teintés «d’espérance» et «d’encouragement», pour encourager l’engagement de l’Eglise en Afrique et en particulier du laïcat. Lors des différentes rencontres qu’il a eues avec l’épiscopat béninois ou africain, toutes les couches du pays et les diplomates, de l’aéroport à la basilique Immaculée Conception de Ouidah, en passant par la cathédrale Notre-Dame des Miséricordes de Cotonou et le palais présidentiel, Benoît XVI a prêché l’espérance et la paix. Il a insisté sur le témoignage et l’affermissement de la foi. En clair, le pape croit en l’espérance de l’Afrique.
Pendant la sainte messe dominicale qu’il a présidée devant plus de trente mille personnes au stade de l’Amitié de Cotonou, en la solennité du Christ-Roi de l’univers, le 20 novembre, le Saint-Père a exhorté à la réconciliation, la justice et la paix, noyau et point d’encrage de son exhortation apostolique post-synodale. «Chers frères et sœurs d’Afrique berceau de la Sainte-Famille, continuez de promouvoir les valeurs chrétiennes! Soyez des artisans de la réconciliation et de la paix!», a-t-il lancé à la fin de la messe.
Le choix de Ouidah
Située à 40 km de Cotonou, la ville de Ouidah est ce lieu qui a servi de pied-à-terre aux premiers missionnaires, avant de gagner le Bénin entier. Ouidah abrite, entre autres, le séminaire Saint-Gall, le plus ancien d’Afrique, qui accueille plus de 200 grands séminaristes. Il est réputé pour l’excellence de la formation, jadis appelé le «Quartier latin de l’Afrique». C’est là que repose le très vénéré cardinal béninois. Prélude à cette visite, il y a eu l’inauguration, à Ouidah, des lieux symboliques comme: la rue et la place Benoît XVI.
A ce jour, les catholiques constituent le tiers de la population béninoise, implantés principalement dans le Sud du pays. Petit de par sa superficie, le Bénin est symboliquement un grand pays, du point de vue religieux, avec trois principales religions: le christianisme, l’islam et les religions traditionnelles, dont le vaudou.
Au sujet de l’exhortation
apostolique
C’est Mgr Nikolà Eterovic, secrétaire général du synode qui, en la basilique de Ouidah, a commenté le contenu de l’exhortation apostolique «Africae munus», précisant que l’Afrique est un continent multiethnique, multilinguistique et plein de richesse. Le document a été donné aux évêques, au clergé, aux personnes consacrées et aux fidèles laïcs. Après une analyse minutieuse et approfondie de l’exhortation de son prédécesseur sur le premier synode africain et aussi des réflexions des pères synodaux sur la marche et la vie de l’Eglise en Afrique au long des jours, Benoît XVI a tenu à donner cette exhortation, un document qui selon lui, doit inspirer les textes qui existent déjà et contribuer à l’établissement de la réconciliation, de la justice et de la paix.
De même qu’en mars 2009 à Yaoundé, il en avait remis «l’instrumentum laboris» aux présidents des conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar et des îles adjacentes, lors de sa première visite africaine, de même, le Saint-Père a remis le document à ses destinataires. «Dans l’exhortation apostolique Ecclesia in Africa, Jean-Paul II faisait remarquer qu’«en dépit de la civilisation contemporaine du «village global», en Afrique comme ailleurs dans le monde, l’esprit de dialogue, de paix et de réconciliation est loin d’habiter le cœur de tous les hommes. Les guerres, les conflits, les attitudes racistes et xénophobes dominent encore trop le monde des relations humaines 11. L’espérance qui caractérise la vie authentiquement chrétienne, rappelle que l’Esprit Saint est à l’œuvre partout, sur le continent africain aussi, et que les forces de vie, qui naissent de l’amour, l’emportent toujours sur les forces de la mort (cf. Ct 8,6-7)», écrit le pape au point 12 de l’introduction de ce document.
«Par ce document, je désire donner les fruits et les enseignements du synode, et j’invite tous les hommes de bonne volonté à poser sur l’Afrique un regard de foi et de charité, pour l’aider à devenir par le Christ et par l’Esprit Saint, lumière du monde et sel de la terre (cf. Mt 5,13.14). Un précieux trésor est présent dans l’âme de l’Afrique où je perçois «le poumon spirituel pour une humanité qui semble en crise de foi et d’espérance» 13, grâce aux richesses humaines et spirituelles inouïes de ses enfants, de ses cultures aux multiples couleurs, de son sol et de son sous-sol aux immenses ressources», ajoute-t-il au point 13. «Puisse l’Eglise catholique en Afrique être toujours un des poumons spirituels de l’humanité, et devenir chaque jour davantage une bénédiction pour le noble continent africain et pour le monde entier!», conclut le pape dans ce document de plus ou moins 140 pages.
Le document est subdivisé en deux parties: la première, intitulée «Voici, je fais l’univers nouveau» (Ap 21,5), comprend deux chapitres qui appelle au service de la réconciliation, la justice et la paix et qui propose des autoroutes ou chantiers pour la réconciliation, la justice et la paix. La seconde partie, intitulée «A chacun la manifestation de l’Esprit est donnée en vue du bien commun» (1 Co 12,7), compte, elle, trois chapitres et parle des membres de l’Eglise, des principaux champs d’apostolat et exhorte sur la parole de Jésus au paralytique de l’évangile: «Lève-toi, prends ton grabat et marche» (Jn 5,8)!
Rappelons que la remise de l’exhortation post-synodale de la première assemblée spéciale pour l’Afrique du synode des évêques, présidée par le Pape Jean-Paul II sur le thème: «L’Eglise et la mission évangélisatrice en Afrique vers l’An 2000: vous serez mes témoins» avait eu lieu, le 16 septembre 1995, en la cathédrale Notre-Dame des Victoires de Yaoundé.
Aristide Ghislain NGOUMA