Archive pour le 11 novembre, 2011

Le roi Salomon a reçu le don de la sagesse

11 novembre, 2011

Le roi Salomon a reçu le don de la sagesse dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

Jean Paul II, Audience Générale (2002): Jérusalem, mère de tous les peuples

11 novembre, 2011

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/audiences/2002/documents/hf_jp-ii_aud_20021113_fr.html

AUDIENCE GÉNÉRALE DE JEAN-PAUL II

Mercredi 13 novembre 2002

Jérusalem, mère de tous les peuples

Lecture: Ps 86, 1-4.6-7

1. Le chant à Jérusalem, cité de la paix et mère universelle, que nous venons d’entendre retentir, contraste malheureusement avec l’expérience historique que la ville est en train de vivre. Mais le rôle de la prière est de semer la confiance et d’engendrer l’espérance.
La perspective universelle du Psaume 86 peut faire penser à l’Hymne du Livre d’Isaïe, qui voit converger vers Sion toutes les nations pour écouter la Parole du Seigneur et redécouvrir la beauté de la paix, en forgeant les « épées en socs » et les « lances en serpes » (cf. 2, 2-5). En réalité, le Psaume se place dans une perspective très différente, celle d’un mouvement qui, au lieu de converger vers Sion, part de Sion; le Psalmiste voit en Sion l’origine de tous les peuples. Après avoir déclaré le primat de la ville sainte, non en raison de mérites historiques ou culturels, mais seulement en raison de l’amour que Dieu éprouve pour elle (cf. Ps 86, 1-3), le Psaume s’ouvre précisément à une célébration de cet universalisme qui fait de tous les peuples des frères.
2. Sion est chantée comme la mère de toute l’humanité et pas seulement d’Israël. Une telle affirmation est d’une audace extraordinaire. Le Psalmiste en est conscient et le fait remarquer: « Il parle de toi pour ta gloire, cité de Dieu » (v. 3). Comment se fait-il que la modeste capitale d’un petit pays puisse être présentée comme l’origine de peuples beaucoup plus puissants? Pourquoi Sion peut-elle avoir cette immense prétention? La réponse est apportée dans la même phrase: Sion est la mère de toute l’humanité, car elle est la « cité de Dieu »; elle se trouve donc à la base du projet de Dieu.
Tous les points cardinaux de la terre se trouvent en relation avec cette mère: Raab, c’est-à-dire l’Egypte, le grand état occidental; Babylone, la célèbre puissance orientale; Tyr, qui personnifie le peuple commerçant du nord, alors que l’Ethiopie représente le sud profond et la Palestine la région centrale, elle aussi fille de Sion.
Dans l’état civil spirituel de Jérusalem sont enregistrés tous les peuples de la terre: à trois reprises, on répète la formule « un tel y est né/tout homme y est né » (vv. 4.5.6.). C’est l’expression juridique officielle à travers laquelle on déclarait alors qu’une personne était native d’une ville déterminée et, comme telle, jouissait de la plénitude des droits civiques de ce peuple.
3. Il est suggestif d’observer que même les nations considérées comme hostiles montent à Jérusalem et y sont accueillies, non comme des étrangères, mais comme des « proches ». Le Psalmiste transforme même la procession de ces peuples vers Sion en un chant choral et en une danse joyeuse: ils retrouvent leurs « sources » (cf. v. 7) dans la cité de Dieu d’où s’écoule un courant d’eau vive qui féconde le monde entier, dans le sillage de ce que proclamaient les prophètes (cf. Ez 47, 1-12; Zc 13, 1; 14, 8; Ap 22, 1-2).
A Jérusalem, tous doivent découvrir leurs racines spirituelles, se sentir dans leur patrie, se retrouver comme des membres de la même famille, s’embrasser comme des frères, de retour dans leur maison.
4. Page d’un véritable dialogue interreligieux, le Psaume 86 recueille l’héritage universaliste des prophètes (cf. Is 56, 6-7; 60, 6-7; 66, 21; Jl 4, 10-11; Ml 1, 11 etc.) et anticipe la tradition chrétienne qui applique ce Psaume à la « Jérusalem d’en haut », dont saint Paul proclame qu’elle est « libre et est notre mère » et qu’elle a plus d’enfants que la Jérusalem terrestre (cf. Gal 4, 26-27). Le Livre de l’Apocalypse ne s’exprime pas différemment lorsqu’il chante « la Jérusalem qui descend du ciel, de chez Dieu » (21, 2.10).
Dans la lignée du Psaume 86, le Concile Vatican II voit lui aussi dans l’Eglise universelle le lieu où se sont réunis « tous les justes depuis Adam, depuis Abel le juste jusqu’au dernier élu ». Elle aura son « glorieux accomplissement à la fin des siècles » (Lumen gentium, n. 2).
5. Cette lecture ecclésiale du Psaume s’ouvre, dans la tradition chrétienne, à la relecture de celui-ci dans une optique mariologique. Pour le Psalmiste, Jérusalem était une véritable « métropole », c’est-à-dire une « ville-mère », à l’intérieur de laquelle le Seigneur lui-même était présent (cf. So 3, 14-18). Sous cette lumière, le christianisme chante Marie comme la Sion vivante, dans le sein de laquelle a été engendré le Verbe incarné et, par conséquent, sont régénérés les fils de Dieu. Les voix des Pères de l’Eglise – d’Ambroise de Milan à Athanase d’Alexandrie, de Maxime le Confesseur à Jean Damascène, de Chromace d’Aquilée à Germain de Constantinople – sont unanimes à propos de cette relecture chrétienne du Psaume 86.
Nous nous mettons à présent à l’écoute d’un maître de la tradition arménienne, Grégoire de Narek (950-1010 env.) qui, dans son Discours panégyrique de la Bienheureuse Vierge Marie, s’adresse ainsi à la Vierge: « En nous réfugiant sous ta très digne et puissante intercession, nous sommes protégés, ô sainte Génitrice de Dieu, en trouvant la restauration et le repos à l’ombre de ta protection comme à l’abri d’un mur bien fortifié: un mur décoré, élégamment enchassé de diamants très purs; un mur enveloppé de feu, et donc inexpugnable aux assauts des voleurs; un mur de flamme lançant des étincelles, inabordable et inaccessible aux cruels traîtres; un mur entouré de toutes parts, selon David, dont les fondations furent jetées par le Très-Haut (cf. Ps 86, 1.5); le mur puissant de la cité céleste, selon Paul (cf. Gal 4, 26; He 12, 22), où tu as accueilli chaque homme comme son habitant, car à travers la naissance corporelle de Dieu, tu as fait devenir fils de la Jérusalem d’en haut les fils de la Jérusalem terrestre. C’est pourquoi leurs lèvres bénissent ton sein virginal et tous te confessent comme l’habitation et le temple de Celui qui est de la même essence que le Père. C’est donc à juste titre que s’adapte à toi la parole du prophète: « Dieu est pour nous refuge et force, secours dans l’angoisse toujours offert » (cf. Ps 45, 2) » (Textes marials du premier millénaire, IV, Rome 1991, p. 589).

Homélie 33e dimanche ordinaire A – XXXIII dimanche du T.O.

11 novembre, 2011

du site:

http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/

Homélie 33e dimanche ordinaire A

Pr 31, 10-13. 19-20.30-31 ; 1 Th 5, 1-6 ; Mt 25, 14-30

Parlons d’un sujet qui nous tient à cœur : celui du portefeuille, du capital et des intérêts. Jésus s’est servi lui-même de ce thème pour nous sensibiliser à l’une des exigences fondamentales du Royaume de Dieu : la responsabilité du rendement « évangélique ». Ainsi, tout le monde sait que l’argent bien placé rapporte, que l’argent se loue, et qu’enfouir son capital dans un bas de laine est un placement mort. Nous sommes donc assez habiles et motivés pour rechercher le top rendement, des placements sûrs et performants. Ah, si les enfants de la lumière pouvaient en faire autant avec les valeurs du Royaume de Dieu, nous dit Jésus.
Les trois textes bibliques de ce jour veulent nous en convaincre. Tout est axé sur le capital et les intérêts, l’initiative et le rendement, la responsabilité et la vigilance.
Voyons d’abord le portrait de la femme du livre des Proverbes. Un top modèle. Non pas à la manière de Miss Belgique, mais conforme aux canons du modèle chrétien présenté par saint Paul : Parfaitement éveillé et constamment vigilant. La femme qui nous est présentée est une personne de confiance, prompte à l’initiative et toujours efficace. Elle n’est pas seulement active, mais elle gère ses activités de sa propre initiative et n’est pas pour autant étrangère aux Sainte Ecritures qu’elle cite même volontiers et à bon escient.
C’est une femme de prévision, qui marche d’un pas ferme et résolu sur la route étroite, semée de cailloux et d’épines, qui la conduit à la rencontre du Seigneur. Une personne responsable, à la fois totalement fidèle au présent pour l’assumer, et en même temps tendue vers l’avenir et l’ultime rendez-vous. Car l’éternité commence aujourd’hui.
La parabole de l’évangile s’inscrit dans la même dynamique. Le chrétien est un être responsable, l’esprit constamment en éveil. Chaque chrétien en particulier, et la communauté d’Eglise dans son ensemble, dépendent d’un patron, qui est aussi un ami, et qui leur fait totalement confiance. A vous de jouer !
Peu importe d’ailleurs le nombre de « talents » que chacun reçoit. Mais le talent, au temps de Jésus, est l’équivalent de 34 kg d’or ou d’argent. Autrement dit, un salaire de six mille journées de travail, c’est-à-dire 160 ans. Mais l’évangile n’offre pas de conseils pour les placements d’argent.
Ce qu’il faut épingler ici, c’est la réponse de confiance du bénéficiaire à la totale confiance du donateur. Ce qui importe ensuite, c’est de transformer les capitaux reçus en capitaux productifs. Il s’agit donc de prendre des initiatives, et même des risques, pour faire fructifier les dépôts en visant toujours au meilleur rendement. Donc, pas question d’être insouciant, ni d’être paralysé par la peur des ennuis et l’obsession de la sécurité.
Voyez les deux premiers serviteurs : Dynamisés par la confiance, ils se mettent aussitôt à faire valoir les talents, jusqu’à doubler la mise. Comblés par le dynamisme même de leur responsabilité assumée au jour le jour, ils ne craignent pas du tout le retour imprévu de leur patron, de leur ami. Puisqu’ils tiennent constamment à sa disposition le capital confié, augmenté des intérêts accumulés.
Le troisième, aussi peureux que paresseux et soupçonneux, n’a rien compris à la confiance et à l’amitié de son maître. Il l’a pris pour un homme dur, intéressé et injuste. En se contentant de le conserver, il a trahi la confiance de son employeur et commis une injustice à son égard.
Finalement, au-delà des images et des comparaisons, quels sont ces dons, ces talents qui nous sont confiés pour les faire fructifier. On songe spontanément à nos dons naturels, aux dons acquis par la compétence. Mais la parabole ne semble pas centrée essentiellement là dessus. Le talent, c’est d’abord le « don de l’Esprit » : la Parole de Dieu, le don de la foi, l’espérance et l’amour. Or, pour qu’ils produisent du fruit, il ne faut pas adopter les règles de l’économie humaine, qui enseigne que pour s’enrichir, il faut amasser et placer intelligemment.
Au contraire, pour que la Parole de Dieu produise des intérêts, elle doit être distribuée, partagée. Pour garder et rayonner les grandes valeurs chrétiennes, il faut en vivre, en témoigner. Pour sauver sa vie, il faut la donner. « La prudence est belle, mais pas en pantoufles ». Il s’agit donc de prendre des initiatives, d’être et de demeurer entreprenant, d’oser innover et même de prendre des risques.
A n’en pas douter, le mauvais intendant, c’est celui qui a enfoui son talent. Or, ce talent, la Parole de Jésus et son esprit, nous sont confiés. L’Eglise aussi. Et même la Création tout entière. Nous avons tous et chacun notre petite part de responsabilité dans nos tâches terrestres, si humbles et modestes soient-elles. Ne faisons donc pas de la Bonne Nouvelle de l’Evangile un dépôt mort et enterré, ou simplement conservé. Autrement dit : momifié. Alors que nous sommes tous ensemble et personnellement responsables d’un capital à faire fructifier.

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

1925 – 2008