Archive pour le 9 novembre, 2011
Le chemin d’Abraham : un itinéraire symbolique
9 novembre, 2011du site:
http://www.bible-service.net/site/047.html
Le chemin d’Abraham : un itinéraire symbolique
Au début de son histoire (qui couvre les chapitres 12 à 26 de la Genèse), le patriarche Abraham (encore appelé Abram) effectue en quelques phrases un bien curieux itinéraire.
Il quitte d’abord la ville de Ur pour celle de Harân puis il part au pays de Canaan, campant à Sichem et dans une montagne près de Béthel. De là, via le désert du Néguev, il descend jusqu’en Égypte (Gn 11,31 à 12,10). À suivre une carte, on s’aperçoit que l’ancêtre du peuple d’Israël parcourt exactement l’ensemble de ce qu’il est convenu d’appeler le « Croissant fertile » et qui se trouve être l’espace historique du peuple d’Israël, esclave en Égypte, installé en Canaan, déporté en Babylonie.
C’es trop beau pour être vrai ? Oui, sans doute. La vérité des récits concernant Abraham ne se tient pas dans le détail des aventures qu’il traverse mais dans le lien que ses descendants entretiennent avec lui. Les récits ont du être composés après l’exil, au 6e siècle av. J.-C. Le peuple d’Israël alors ne possède plus de terre, conséquence, disent certains, de la rupture de l’alliance du Sinaï. En racontant Abraham à partir de bribes d’une mémoire en sommeil (il en est rarement question dans les textes pré-exiliques, en particulier prophétiques), ils mettent au jour une espérance : avant l’alliance du Sinaï, il y a eu celle passée avec Abraham où Dieu s’engageait sans contrepartie. Cette bonté ne pouvait, pense-t-on, que susciter la foi du patriarche et donc, désormais, celle de ses descendants.
Le « Croissant fertile » est le décor de cette histoire. Le terme a été forgé au début du 20e siècle pour désigner une zone d’échanges entre l’Asie et l’Afrique, la Méditerranée et la Mer Rouge, délimitée par des fleuves : la vallée du Nil et son Delta sont en effet reliés aux plaines alluviales du Tigre et de l’Euphrate par le littoral de la Méditerranée. Sur la carte, cela forme un demi cercle, un croissant. Or, au milieu, se situe ce que la Bible appelle « la terre du lait et du miel ».
Carte du Croissant fertile (sur le site)
C’est sans doute pendant l’Exil à Babylone (587-538 av. J.-C.) qu’ont été mis en forme les récits sur Moïse et le don de la terre promise mais aussi les récits sur Abraham. L’ancêtre du peuple d’Israël, disait-on, était parti de Mésopotamie (Babylone est non loin de Ur). Sur la seule parole de Dieu.
Le prophète que l’on appelle le « second » Isaïe écrit au creux de l’exil et de la détresse. Il appelle à l’espérance en tournant le regard vers Abraham et Sara (Isaïe 51,1) :
Écoutez-moi, vous qui êtes en quête de justice, vous qui cherchez le Seigneur :
Regardez le rocher d’où vous avez été taillés,
et le fond de tranchée d’où vous avez été tirés ;
regardez Abraham votre père, et Sara qui vous a mis au monde ;
il était seul en effet, quand je l’ai appelé ;
or je l’ai béni, je l’ai multiplié !
Plus tard, après l’exil, à partir de sources diverses, on a mis en récit l’histoire d’Abraham. En allant de la carte au texte, on mesurera tout ce que cet itinéraire a de symbolique.
Carte de l’itinéraire d’Abraham (sur le site)
Début de Gn 11,31-12,9 :
Tèrah prit son fils Abram, son peti-fils Loth, fils de Harân, et sa brue Saraï, femme de son fils Abram, qui sortirent avec eux d’Ur des Chaldéens pour aller au pays de Canaan. Ils gagnèrent Harân où ils habitèrent. Tèrah vécut deux cent cinq ans et il mourut à Harân.
Le Seigneur dit à Abram : « Va-t’en de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai. Je rendrai grand ton nom. Sois en bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, et qui te bafouera, je le maudirai. En toi seront bénies toutes les familles de la terre. » Abram s’en alla, selon ce que lui avait dit Le Seigneur, et Loth s’en alla avec lui.
Abram était âgé de soixante-quinze ans quand il sortit de Harân. Abram prit sa femme Saraï, son neveu Loth, tous les biens qu’ils avaient acquis et les êtres qu’ils entretenaient à Harân. Ils sortirent pour aller au pays de Canaan et ils arrivèrent au pays de Canaan.
Abram traversa le pays jusqu’au lieu dit Sichem, jusqu’au chêne de Moré. Les Cananéens étaient alors dans le pays. Le Seigneur apparut à Abram et dit : « C’est à ta descendance que je donnerai ce pays. » ; là, celui-ci éleva un autel pour le Seigneur qui lui était apparu. De là, il gagna la montagne à l’est de Béthel. Il dressa sa tente entre Béthel à l’ouest et Aï à l’est, il y éleva un autel pour le Seigneur et invoqua le Seigneur par son nom. Puis, d’étape en étape, Abram se déplaça vers le Néguev.
Il y eut une famine dans le pays et Abram descendit en Égypte pour y séjourner car la famine sévissait sur le pays.
L’ARC-EN-CIEL : MYTHES ET LÉGENDES
9 novembre, 2011du site:
http://galileo.cyberscol.qc.ca/intermet/mythe/mythe_arc_en_ciel.htm
L’ARC-EN-CIEL
MYTHES ET LÉGENDES
Mythes religieux
Les gens, tout autour de la Terre, ont des croyances et des façons différentes de voir et de comprendre la même chose. On peut être sûr que lorsqu’un arc-en-ciel apparaît, tout le monde est pris par sa magie et sa beauté. Il n’y a pas de doute à cela. Quelle est la vraie signification de l’arc-en-ciel?
L’arc-en-ciel ressemble à un pont géant ou à une porte et il est souvent nommé « le chemin du ciel ». Plusieurs personnes croient que l’arc-en-ciel est un rayon de lumière qui tombe sur la Terre lorsque saint Pierre ouvre les portes du ciel pour laisser entrer une autre âme. À Hawaii, en Polynésie, en Autriche, au Japon et pour quelques tribus amérindiennes, l’arc-en-ciel est le chemin que les âmes prennent dans leur route vers le ciel et on l’appelle le pont ou l’échelle pour aller plus haut ou dans d’autres mondes. Les Russes disent que l’arc-en-ciel est la porte du ciel. En Nouvelle-Zélande, les chefs morts voyageaient sur l’arc-en-ciel jusqu’à leur nouvelle maison. D’autres mythes racontent que l’arc est un ruisseau où les âmes s’abreuvent. Le Zoulou d’Afrique du Sud nomme l’arc-en-ciel « the Queen Arch » parce que c’est une des charpentes qui soutient la maison de la Reine du ciel. En Allemagne, le second arc-en-ciel plus pâle qui peut être observé parfois au-dessus du premier est perçu comme le travail de Satan qui tente de surpasser Dieu.
En Polynésie, l’arc-en-ciel est le chemin pris par les dieux eux-mêmes. En Norvège, un géant du nom de Heimdal se tient sur un pont arc-en-ciel et fait la communication entre le ciel et la terre. Heimdal a l’ouïe tellement fine qu’il est capable d’entendre l’herbe pousser. Il garde Asgard, la maison des dieux norvégiens.
Au Groenland, l’arc-en-ciel est l’ourlet des vêtements des dieux. Les Samoyèdes, le peuple mongol de Sibérie et les gens du peuple cherokee disent que c’est l’ourlet du manteau du dieu Soleil. Le fait que les Américains et les Mongols partagent le même mythe est peut-être une preuve de plus que l’Amérique et l’Asie étaient reliés autrefois. Cela expliquerait que les gens des deux côtés du Pacifique ont un héritage commun. Les anciens Welchs croyaient que c’était la chaise des déesses. En Croatie, c’était le siège de Dieu. La Bible compare l’arc-en-ciel à l’éclat du trône de Dieu. Au Mozambique, l’arc-en-ciel est vu comme une arme victorieuse de Dieu. En Afrique, l’arc-en-ciel encercle la Terre et il est un gardien du ciel.
Dans les mythes allemands, l’arc-en-ciel est le bol utilisé par Dieu pour tenir ses pinceaux lorsqu’il colore les oiseaux. Le peuple Luyia du Kenya croit que Dieu a créé la pluie et que toute l’eau dans le monde vient de lui. Pour arrêter la pluie, lorsqu’elle n’est pas nécessaire, Dieu fait deux arcs-en-ciel, le plus étroit étant le mâle et le plus large étant la femelle. L’arc-en-ciel mâle ne peut pas arrêter la pluie par lui-même, mais lorsqu’il est suivi par la femelle, la pluie cesse. Certains peuples amérindiens croient que l’arc-en-ciel est fait des âmes des fleurs sauvages qui ont vécu dans la forêt et des muguets des prairies.
Un mythe japonais raconte que le premier homme, Isanagi, et la première femme, Isanami, qui sont restés sur le pont flottant du ciel ont créé l’île d’Onogro. Ils ont ensuite marché sur la Terre sur ce pont arc-en-ciel nommé Niji. Ils ont regardé les animaux et ils ont appris ainsi comment faire l’amour. Ils ont regardé les oiseaux et ils ont appris à manger avec des baguettes.
À Kauai, la déesse de l’arc-en-ciel est Anuenue. Il y a une histoire concernant un enfant du nom de Ua, nom qui veut dire pluie, qui serait tombé du haut d’une falaise. Anuenue a utilisé son arc-en-ciel pour arrêter la chute de l’enfant et le sauver. L’enfant y est monté pour épouser Kulu-’i-ua, le fils du chef d’une tribu rivale. Leur mariage a apporté la paix sur l’île de Kauai.
La tribu stoney croit que les géants habitaient le monde lorsqu’ils étaient très jeunes. Un jour, le chef de ces géants a atteint le ciel et il a saisi un arc-en-ciel géant afin de l’utilisé comme arc pour la chasse. Lorsqu’il l’a saisi, l’arc s’est coloré. Le géant est devenu tellement fâché qu’il a lancé l’arc contre une montagne. L’arc s’est brisé et ses pièces sont tombées dans le lac. Parfois au lever du soleil, les couleurs de l’arc-en-ciel détruit apparaissent dans l’eau du lac. Le pouvoir des esprits fait maintenant des arcs plus petits : ce sont ceux que nous pouvons voir aujourd’hui.
Pour plusieurs bouddhistes, les sept couleurs de l’arc-en-ciel représentent les sept planètes et les sept régions de la Terre. Ils disent aussi que l’arc-en-ciel est la région la plus haute du sansara avant la fin du jour au nirvana ou au ciel. En Arabie, l’arc-en-ciel est une tapisserie posée par les mains du vent du sud. Il se nomme aussi « arc de nuages » ou « arc d’Allah ». En Islam, l’arc-en-ciel est constitué de quatre couleurs, le rouge, le jaune, le vert et le bleu. Chaque couleur représente un des quatre éléments de la Terre (air, eau, terre et feu).
Inde
Dans les mythes de l’Inde, la déesse Indra ne transporte pas seulement des coups de tonnerre comme le dieu grec Zeus, elle peut aussi transporter un arc-en-ciel, connu comme l’arc ou l’arme d’Indra. Une partie des mythes de l’Inde dit que Dieu aurait submergé toutes les formes de vie dans un océan de lait. Airavata, un éléphant blanc sacré dont le nom veut dire arc-en-ciel, fut une des premières créatures à naître du lait.
Chrétiens
Dans la chrétienté, l’arc-en-ciel représente le pardon, la réconciliation entre Dieu et l’humanité. C’est le trône du Dernier Jugement. Dans l’ancien symbolisme chrétien, les principales couleurs de l’arc-en-ciel étaient le rouge, le bleu et le vert, pour le feu, l’eau et la terre. L’arc-en-ciel était parfois vu comme la Vierge Marie qui menait le ciel et la terre en harmonie.
L’Ancien Testament dit que Dieu a montré à Noé un arc-en-ciel après que le déluge se fut arrêté; c’était un signe que Dieu n’infligerait plus jamais de déluge à la Terre.
Mayas
Le livre des Mayas, qu’on appelle le « Chilam Balam », parle de la destruction d’un des mondes mayas par une pluie ardente qui convrit ciel et terre de cendres. Ceux qui échappèrent au violent tremblement de terre et évitèrent les arbres qui tombaient et les roches géantes virent un arc-en-ciel apparaître comme un signe que la destruction allait finir et qu’un nouvel âge allait commencer. Les Mayas croyaient que la déesse des arcs-en-ciel était Ixchel, la femme du dieu Itzamna. Elle était aussi l’esprit associé à la lune, à la sexualité, à l’accouchement et à la médecine. Une histoire mexicaine similaire, de l’État de Michoacan, raconte que Mauina, la déesse de la fertilité, vit sous un arc-en-ciel dans le jardin de la pluie et de l’eau.
Navajos
Les Navajos croient que les dieux voyagent sur les arcs-en-ciel parce qu’ils se déplacent rapidement. Ils savent que si tu cours vers le bout de l’arc-en-ciel, celui-ci se déplace plus loin avant que tu sois là, peu importe la vitesse à laquelle toi, tu te déplaces. Ils ont aussi représenté l’arc-en-ciel comme étant le pont entre le monde des humains et celui des morts. Ils disent que l’arc-en-ciel transporte les héros entre le ciel et la terre. Les Navajos disent aussi que l’arc-en-ciel est la déesse qui apparaît durant le chant rituel pour guérir les malades.
Indiens
Il existe une histoire parmi les gens de Shasta qui dit que le Soleil utilise les couleurs de l’arc-en-ciel pour se peindre lui-même lorsqu’il vient sur la Terre comme un Shaman ou un Homme de médecine. Les Yukis de Californie croient que les arcs-en-ciel sont les vêtements multicolores du Grand Esprit, celui qui a créé toute existence.