Archive pour le 7 novembre, 2011
De l’Ancien au Nouveau Testament
7 novembre, 2011du site:
http://www.portstnicolas.org/le-phare/Etudes-generales/De-l-Ancien-au-Nouveau-Testament
De l’Ancien au Nouveau Testament
Les chrétiens et l’Ancien Testament
Dès les premiers temps de l’Eglise, certains ont voulu opposer le dieu méchant et vengeur de l’Ancien Testament au Dieu plein de bonté révélé par le Nouveau Testament. C’était mal connaître l’Ancien Testament et toute la tendresse de Dieu qui s’y exprime dans nombre de pages… C’était surtout ignorer l’enseignement fondamental de l’Eglise : il n’y a qu’un seul et même Dieu dont témoigne toute l’Ecriture.
« Rappelez-vous que c’est une même Parole de Dieu qui s’étend dans toutes les Ecritures, que c’est un même Verbe qui résonne dans la bouche de tous les écrivains sacrés, lui qui, étant au commencement Dieu auprès de Dieu, n’y a pas besoin de syllabes parce qu’il n’y est pas soumis au temps. » (St Augustin : Psal. 103,4,1)
Est-ce Dieu qui change ? N’est-ce pas plutôt l’image que s’en font les hommes ?
« Autant Dieu est toujours le même, autant l’homme se trouvant en Dieu progressera toujours vers Dieu » (St Irénée , évêque de Lyon au 2ème siècle)
Voici ce que rappelait le dernier concile Vatican II :
Les livres de l’Ancien Testament, « bien qu’ils contiennent de l’imparfait et du caduc, sont pourtant les témoins d’une véritable pédagogie divine.
C’est pourquoi les chrétiens doivent les accepter avec vénération : en eux s’exprime un vif sens de Dieu; en eux se trouvent de sublimes enseignements sur Dieu, une bienfaisante sagesse sur la vie humaine, d’admirables trésors de prières; en eux enfin se tient caché le mystère de notre salut.
Inspirateur et auteur des livres de l’un et l’autre Testament, Dieu les a en effet sagement disposés de telle sorte que le Nouveau soit caché dans l’Ancien et que, dans le Nouveau, l’Ancien soit dévoilé. Car, encore que le Christ ait fondé dans son sang la nouvelle Alliance (cf. Lc 22:20;1 Co 11:25), néanmoins les livres de l’Ancien Testament, intégralement repris dans le message évangélique, atteignent et montrent leur complète signification dans le Nouveau Testament (cf. Mt 5:17; Lc 24:27; Rm 16:25-26; 2 Co 3:14-16), auquel ils apportent en retour lumière et explication. » (Constitution Dei Verbum no. 15 et 16)
Une « véritable pédagogie divine »
Les 46 livres qui forment « l’Ancien Testament » des chrétiens (40 seulement pour les chrétiens de tradition protestante) ont été écrits à des époques très différentes : près de 10 siècles séparent les plus anciens (qui se font eux-mêmes l’écho de traditions orales antérieures !) du plus récent (le livre de la Sagesse, écrit quelques dizaines d’années seulement avant la naissance de Jésus !).
Il s’en est passé des choses durant tout ce laps de temps ! Conquête de la Terre Promise, installation de la royauté, schisme politico-religieux à la mort du roi Salomon, guerres et dominations étrangères, destruction du Temple de Jérusalem et déportation, exil à Babylone, retour et difficile reconstruction du temple… etc. A travers tout cela, on peut supposer que Dieu n’est pas resté inactif ! Peu à peu, des caricatures de Dieu tombaient, des événements anciens étaient relus différemment, les traits du messie attendu se précisaient, les exigences morales s’affinaient…
Des caricatures de Dieu tombaient…
Quel chemin parcouru entre les images guerrières du dieu national d’Israël (« Yahvé Sabaoth »=« Dieu des Armées ») qui combat pour son peuple en exterminant ses ennemis, et celles, évoquées par un disciple d’Isaïe, d’un Dieu qui, à travers Israël, offre son salut et sa paix à tous les peuples !
Il aura sans doute fallu la destruction et le pillage du temple saint de Jérusalem pour que le peuple comprenne que Dieu n’était pas enfermé dans un temple et qu’il pouvait donc rejoindre les exilés à Babylone (cf. la prédication d’Ezéchiel) !
Il aura fallu la continuelle protestation des prophètes pour qu’Israël renonce à sa vaine prétention d’emprisonner Dieu dans les nuages, dans le culte, dans la force des armes ou encore dans les formules d’un catéchisme en questions-réponses !
Des événements anciens étaient relus différemment…
Au 3ème siècle avant J.C. (cf. 1 Ch 21:1) par exemple, il n’était plus possible d’évoquer le recensement qui avait marqué la fin du règne de David comme on le racontait du temps de Salomon, 7 siècles plus tôt (cf. 2 Sm 24:1) : même si Dieu restait le maître de l’histoire, on ne pouvait plus dire que c’était Lui qui avait poussé David à commettre ce péché… d’où la nécessité d’introduire un autre personnage : « Satan » ! Peu de temps après, l’auteur du Siracide précisera d’ailleurs : « Ne dis pas : C’est le Seigneur qui m’a fait pécher, car il ne fait pas ce qu’il a en horreur. » (Si 15/11)
Les traits du messie attendu se précisaient…
Le messie royal descendant de David se confondait peu à peu avec le vrai Berger évoqué par Ezéchiel ainsi qu’avec la figure du prêtre au retour de l’exil. Mais ce sont surtout les poèmes du Serviteur souffrant (Es 44; Es 49; Es 50; Es 52) qui préparèrent les disciples à reconnaître en Jésus celui que l’Ecriture annonçait.
Les exigences morales s’affinaient…
Par rapport au péché, la responsabilité personnelle se précise au fil des siècles (d’Ex 20:5 à Ez 18:2-4 en passant par Jr 31:29-30)…
Quant à la violence, elle est peu à peu canalisée. De ce point de vue, la célébre loi du talion (« oeil pour oeil, dent pour dent » Ex 21:24) constituait déjà un progrès moral non négligeable, puisqu’elle interdisait la « vendetta » illimitée des temps barbares (cf. Gn 4:15-24).
Les nombreux appels à la vengeance divine contenus dans les psaumes sont une étape ultérieure : on parle d’autant plus de vengeance, qu’on s’interdit d’y avoir reours soi-même : A Dieu seul appartient la vengeance ! (cf. Dt 32:35)
Au retour d’exil, la Loi de sainteté atteint le désir de vengeance à sa racine : « Tu n’auras pas dans ton cœur de haine pour ton frère… Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune envers les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Lv 19:17ss).
Il restera à Jésus à montrer qui est mon prochain (cf. Lc 10:29-37) : pas seulement un compatriote ou un coreligionnaire !
Dès l’Ancien Testament, la progressive révélation de Dieu avait conduit le prophète Osée à entrevoir que Dieu, même lorsque son amour est bafoué et méprisé, ne se venge pas… précisément parce qu’Il ne ressemble pas aux hommes : « Je ne donnerai pas cours à l’ardeur de ma colère… car je suis Dieu, moi, et non pas homme » (Os 11:9). Inutile donc de vouloir reporter sur Dieu nos désirs de vengeance, même dans le louable souci de n’y pas recourir nous-mêmes !
Jésus ne dira pas autre chose lorsqu’il nous dira d’aimer nos ennemis « afin d’être vraiment les fils de notre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes. » (Mt 5:45).
PAROLES DE BENOÎT XVI À L’ANGÉLUS, DIMANCHE 6 NOVEMBRE 2011
7 novembre, 2011du site:
http://www.zenit.org/article-29391?l=french
PAROLES DE BENOÎT XVI À L’ANGÉLUS, DIMANCHE 6 NOVEMBRE 2011
Texte intégral
ROME, dimanche 6 novembre 2011 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral des paroles prononcées ce dimanche place Saint-Pierre par Benoît XVI pour la prière de l’angélus.
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Chers frères et sœurs !
La lecture biblique de la liturgie dominicale de ce jour nous invite à prolonger la réflexion sur la vie éternelle, commencée à l’occasion de la commémoration de tous les fidèles défunts. Sur ce point, la différence est claire entre celui qui croit et celui qui ne croit pas, ou, pourrait-on également dire, entre celui qui espère et celui qui n’espère pas. Saint Paul l’écrit en effet aux Thessaloniciens : « Nous ne voulons pas vous laisser dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort ; il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui n’ont pas d’espérance. » (1T 4,13)
La foi dans la mort et la résurrection de Jésus-Christ marque, également, dans ce domaine, une ligne de partage décisive. Saint Paul le rappelle encore aux chrétiens d’Ephèse qui, avant d’accueillir la Bonne Nouvelle, étaient « sans espérance et sans Dieu dans le monde » (Ep 2,12). En effet, la religion des Grecs, les cultes et les mythes païens, n’étaient pas en mesure de faire la lumière sur le mystère de la mort, si bien qu’une inscription antique disait : « In nihil ab nihilo quam cito recidimus », ce qui signifie: « Du rien au rien, combien rapidement nous retombons ». Si nous supprimons Dieu, si nous supprimons le Christ, le monde sombre dans le vide et dans l’obscurité. C’est ce qui se manifeste dans l’expression du nihilisme contemporain, un nihilisme souvent inconscient qui contamine malheureusement tant de jeunes.
L’Evangile d’aujourd’hui est une parabole célèbre, qui parle de dix jeunes filles invitées à un festin de noces, symbole du royaume des cieux, de la vie éternelle (Mt 25,- 1-13). C’est une image de joie, par laquelle Jésus enseigne une vérité qui nous remet en question ; en effet, parmi ces dix jeunes filles, cinq vont à la fête, parce qu’à l’arrivée de l’époux, elles ont de l’huile pour allumer leurs lampes ; alors que les cinq autres restent dehors, parce que, imprudentes, elles n’ont pas apporté d’huile. Que représente cette « huile », indispensable pour être admis au banquet nuptial ? Saint Augustin (cf. Discours 93,4) et d’autres auteurs anciens y lisent un symbole de l’amour, qui ne peut pas être acheté, mais se reçoit comme un don, se conserve dans le coeur et se pratique par les œuvres. La vraie sagesse est de tirer profit de la vie mortelle pour accomplir des œuvres de miséricorde, car, après la mort, ce ne sera plus possible.
Lorsque nous serons ressuscités pour le jugement dernier, celui-ci se fera sur la base de l’amour pratiqué durant la vie terrestre (cf. Mt 25,31-46). Et cet amour est un don du Christ, mis en nous par l’Esprit Saint. Celui qui croit dans le Dieu d’amour porte en lui une espérance invincible, comme une lampe avec laquelle traverser la nuit au-delà de la mort, et parvenir à la grande fête de la vie.
A Marie, Trône de la Sagesse, demandons de nous enseigner la vraie sagesse, qui a pris chair en Jésus. Il est le chemin qui conduit de cette vie à Dieu, à l’Eternité. Il nous a fait connaître le visage du Père, et il nous a ainsi donné une espérance remplie d’amour. C’est pourquoi l’Eglise se tourne vers la Mère du Seigneur avec ces paroles : « Vita, dulcedo, et spes nostra ». Apprenons d’elle à vivre et mourir dans l’espérance qui ne déçoit pas.