Archive pour le 4 novembre, 2011

AMEN ALLELUJA

4 novembre, 2011

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http://alezeia.wordpress.com/preghiere/victimae-paschali/

L’Amen – de l’Amen du peuple au Jésus-Amen (théo-logie)

4 novembre, 2011

du site:

http://alexandre2.pagesperso-orange.fr/amen.htm

théo-logie
 
L’Amen – de l’Amen du peuple au Jésus-Amen
 
Ce que je voudrais montrer ici, c’est la façon dont les premiers chrétiens ont compris, repris à leur compte, puis développé dans une direction très particulière, le sens du mot amen, en particulier à partir de l’usage que les Psaumes font de ce terme.
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Le mot amen n’est pas aussi souvent employé par la Bible hébraïque qu’on pourrait le croire, il ne s’y trouve que vingt-cinq fois. Encore faut-il préciser que le seul livre du Deutéronome le comprend douze fois à lui tout seul, en un seul paragraphe !
En ce qui concerne les Psaumes, l’amen! vient du peuple et fait suite à des paroles de louanges adressées à Dieu : il s’agit de la réponse du peuple aux acclamations qui concluent les quatre premiers des cinq livres qui composent le recueil des Psaumes. Le peuple est appelé à répondre amen! C’est la réponse de la foi, émouna, d’une même racine verbale signifiant fonder, soutenir, rendre ferme. C’est ce qu’on trouve par exemple au Psaume 106,48 : Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, de l’éternité jusqu’à l’éternité. Et tout le peuple dira : Amen!
Si l’on voulait exprimer le sens de cet amen! de façon tout à fait complète, il faudrait, je pense, en passer par cette longue périphrase : « Nous reconnaissons publiquement que ce qui vient d’être dit est vrai et nous nous fondons totalement sur cette vérité ». Il s’agit donc d’une réponse, et c’est là un point très important. Mais cette réponse est publique, d’une part, et d’autre part elle n’est pas simplement l’expression d’un accord banal : elle est un engagement total. On y risque sa vie comme dans une ordalie. 
On peut constater cela dans la toute première mention du mot amen dans la Bible, en Nombres 5,22 : la femme dira : Amen! Amen! : il s’agit pour elle d’accepter ainsi, devant le prêtre, les termes d’une dangereuse ordalie destinée à prouver sa fidélité conjugale, mise en doute par son mari. Elle y court le risque de mourir, mais aussi la chance d’être mère.
Cette citation montre par ailleurs que le mot peut s’employer à l’occasion dans des cas où la réponse du fidèle ne suit pas nécessairement une doxologie liée à la confession de la foi en Dieu. Mais inversement, le mot amen peut au contraire être un attribut de Dieu lui-même : élohé amen, Dieu de l’amen. On peut trouver cela en une unique occurrence, en Ésaïe 65,16 : Celui qui voudra être béni dans le pays voudra l’être par le Dieu de l’amen ; et celui qui jurera dans le pays jurera par le Dieu de l’amen. D’après le contexte, il s’agit sans doute d’affirmer alors que la réponse de Dieu à son fidèle véritable sera toujours positive.
Mais dans ces deux derniers cas, il s’agit d’exceptions, et l’emploi le plus courant du mot amen concerne la réponse positive du croyant à une parole qui l’engage totalement devant Dieu, à la vie à la mort. C’est par exemple le prophète qui répond ainsi à un oracle. Cela ne se trouve que dans Jérémie (11,5 et 28,6), et l’on sait les dangers que cette réponse du prophète pouvait attirer sur lui. La plupart du temps, cependant, cet engagement n’est pas individuel, il est le plus souvent collectif : les doxologies des Psaumes le montrent, c’est tout le peuple croyant qui est appelé à dire amen!
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Comment les premières générations d’Israélites qui aient confessé, dans le Nazôréen Jésus, le Messie attendu, ont-ils reçu et utilisé ce terme issu de leur culture religieuse ?
Il est à noter que l’on trouve le mot amen plus de quatre-vingts fois dans le Nouveau Testament, soit bien plus que dans toute la Bible hébraïque. Il y a donc une insistance particulière sur ce que ce mot recouvre, et ceci pour une raison fondamentale, à mon sens, et sur laquelle je reviendrai. Mais je vais d’abord essayer de regrouper ces nombreux emplois en quelques catégories :
– On trouve souvent, dans l’ensemble des épîtres, un amen! à la suite de doxologies, conformément à l’usage du livre des Psaumes ; c’est aussi le cas de la doxologie finale ajoutée au Notre Père, cette prière juive proposée par Jésus à ses disciples dans l’évangile selon Matthieu (6,13). 
– D’autres rares emplois sont liés à une réflexion particulière, comme dans la première épître de Paul aux Corinthiens (14,16). Il s’agit du don des langues, ou glossolalie, dont Paul affirme qu’il n’édifie que celui qui le pratique, contrairement au don de prophétie. C’est pourquoi il écrit : Comment le peuple répondrait-il alors amen! puisqu’il ne sait pas ce que tu dis ? Mais là encore, nous retrouvons peu ou prou l’emploi hébraïque classique du mot amen : une réponse de foi qui engage le peuple qui la proclame.
– Notons surtout, car plus inhabituel, le grand nombre des paroles de Jésus commençant dans les évangiles par Amen! ou Amen! Amen!.
– Il y a enfin, comme un aboutissement, l’usage particulier que le livre de l’Apocalypse fait du terme.
Je vais simplement reprendre quelques exemples significatifs tirés de ces emplois.
Dans sa seconde épître aux Corinthiens (1,20), Paul donne expressément au mot amen une valeur nouvelle, typiquement chrétienne : Pour ce qui concerne les promesses de Dieu, c’est en lui (Jésus) qu’est le oui ; c’est pourquoi encore l’amen par lui est prononcé par nous à la gloire de Dieu. Dans cette phrase, on remarque que c’est bien toujours le peuple qui dit amen!, mais qu’il le fait par Jésus, confessé un peu plus haut comme Fils de Dieu et Messie. Autrement dit, la foi du peuple est la foi de Jésus et de nul autre. Le peuple croyant ne fait que prendre à son compte, dans la même logique d’engagement total que celle dont j’ai déjà parlé, le « oui » radical que Jésus a voulu émettre en réponse aux intentions de Dieu. Car dans cette optique, Dieu n’a trouvé parmi les humains qu’un seul être qui lui dise un « oui » sans réserve, dans sa vie comme dans sa mort. C’est ce que signifie, on l’oublie trop souvent, le titre de Fils de Dieu conféré par les chrétiens à Jésus. C’est en effet le rôle d’un fils d’obéir en tout à son père… du moins dans la culture juive de l’époque. Et la qualité de fils, la justesse filiale, est conférée par adoption à tous ceux qui se mettent au bénéfice de l’amen! radical assumé par le Fils unique. Telle est du moins la logique de Paul.
C’est évidemment la même logique que l’on trouve dans un autre emploi paulinien, la doxologie finale de l’épître de Paul aux Romains (16,27). Paul y écrit : À Dieu, seul sage, soit la gloire aux siècles des siècles, par Jésus-Christ. Amen!, et le mot amen! y est employé très exactement dans le même sens que dans les doxologies des Psaumes, à cette différence que sa validité y est liée à l’action du Christ Jésus.
J’en viens maintenant à cette façon particulière qu’a le Jésus des évangiles de faire débuter certains de ses enseignements par le mot amen. Dans les trois premiers évangiles, les synoptiques, on trouve l’expression amen! je vous le dis plus de cinquante fois ! Chez Jean, l’amen est d’ailleurs redoublé : amen! amen! je vous le dis. Nos commentaires chrétiens précisent qu’il s’agit d’une façon de s’exprimer que les rabbins de l’époque n’utilisaient pas. Consulté, un rabbin actuel confirme que cela est plus qu’improbable en effet ; si cela est vrai, ce qui ne me surprendrait pas, j’y verrais volontiers la raison suivante : le Jésus des évangiles se placerait ainsi ouvertement comme celui qui a l’autorité suffisante, non pour se borner à commenter les textes révélés, mais bien pour délivrer directement certains enseignements venus de Dieu. En d’autres termes, il revendiquerait et mettrait ainsi en avant la qualité d’unique véritable fidèle, de seul être dont le « oui » dit à Dieu, l’amen!, est véridique. Que ce soit là une expression de la foi des évangélistes, élaborée postérieurement à la rédaction des épîtres de Paul et à l’élaboration doctrinale qu’elles contiennent, ou, ce qui reste tout à fait plausible, qu’il s’agisse de paroles authentiques de Jésus, on peut constater que cela correspond à la conception que je viens d’exposer à propos de Paul : l’enseignement de Jésus est celui du seul être qui puisse parler au nom de Dieu parce qu’il est le seul qui lui obéisse absolument, qui lui soit absolument lié, le seul dont les paroles sont en elles-mêmes une confession véritable, un amen.
En ce qui concerne l’Apocalypse, on peut trouver une amplification radicale de cette conception. Bien sûr, on y retrouve la pratique de la doxologie accompagnée d’un amen! collectif, comme dans ce passage : C’était une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le trône et devant l’agneau. (…) Ils disaient : Amen! Louange, gloire, sagesse, action de grâce, honneur, puissance et force à notre Dieu pour les siècles des siècles (7,9-12). Mais on peut noter qu’ici, la doxologie devient l’expression d’une foi universelle.
Le passage suivant dit la cause de cette universalité : le Christ y est lui-même l’objet, aux côtés de Dieu, d’une doxologie exprimée cette fois par quatre animaux qui représentent les empires de la terre, voire l’ensemble de la création : À celui qui siège sur le trône (Dieu) et à l’agneau (Jésus), louange, honneur, gloire et pouvoir pour les siècles des siècles. Et les quatre animaux disaient : Amen! (5,13-14).
Enfin, je citerai ce passage, qui marque un apogée dans la célébration du Christ : À l’ange de l’église qui est à Laodicée, écris : Ainsi parle l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le principe de la création de Dieu (3,14). Ici, l’amen! n’est plus l’expression de la foi collective, ni même l’expression de la foi, seule authentique, de Jésus, c’est le Christ lui-même qui est l’amen. Nous sommes là au point extrême de la conception selon laquelle Jésus est à lui seul le confesseur véritable. Il l’est parce qu’il est le principe de la création de Dieu. En d’autres termes, il est la Parole éternelle de Dieu, celle par qui toutes choses furent créées.
Au travers de cet itinéraire, à la vérité trop rapide, qui suit la chronologie de l’emploi du terme amen dans l’ensemble des Écritures considérées comme canoniques par les chrétiens, j’espère avoir montré un aspect de la façon dont s’est élaborée la doctrine chrétienne concernant le Christ. Partant en particulier de l’usage doxologique des Psaumes, usage qui n’a jamais cessé d’être en vigueur chez les chrétiens, l’emploi du mot amen a subi une transformation et connu une importance croissante. On est parti d’un engagement collectif du peuple croyant répondant à la glorification du Dieu unique ; puis est venue la conception selon laquelle Jésus de Nazareth était l’unique croyant véritable, le seul Fils obéissant, le seul confessant véridique, et que l’on devait donc le reconnaître comme Messie, comme Christ. Enfin, est venue au jour la doctrine selon laquelle ce Christ n’est autre que la Parole éternelle de Dieu, seule capable de manifester cette gloire du Créateur, seul Amen.   
 
Communication orale, Amitié Judéo-chrétienne, Paris XIIe, 1999

LA CRISE EUROPÉENNE, CRISE DU SYSTÈME: DIAGNOSTIC DU CARD. VINGT-TROIS

4 novembre, 2011

du site:

http://www.zenit.org/article-29376?l=french

LA CRISE EUROPÉENNE, CRISE DU SYSTÈME: DIAGNOSTIC DU CARD. VINGT-TROIS

JMJ de Madrid, Youcat, crise, Eglise en France, Moyen Orient, Bénin

ROME, vendredi 4 novembre 2011 (ZENIT.org) – « La crise européenne que nous traversons  (…) est véritablement une crise du système », diagnostique le président de la Conférence des évêques de France.
Le discours d’ouverture de l’assemblée des évêques de France qui se tient à Lourdes jusqu’au 9 novembre, a été prononcé ce matin par le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France (cf. « Documents », pour le texte intégral).

Une crise du système
L’archevêque y passe en revue l’actualité de l’Eglise et du monde, notamment le bilan des JMJ de Madrid, le succès de Youcat, la crise en Europe, l’Eglise en France, mais aussi le Moyen Orient, le Bénin et l’Afrique. Il identifie des risques, des tentations, provoquées par la crise actuelle en Europe.
« La crise européenne que nous traversons n’est pas simplement, comme certains le disent parfois, une crise de la gouvernance qui se résoudrait par des alternances démocratiques, ni une crise de la distribution des revenus dont on sortirait en réduisant quelques salaires scandaleux. C’est véritablement une crise du système », fait observer l’archevêque.
Il affine son diagnostic : « Puisque nous entrons en campagne électorale, il me paraît juste de le souligner pour tenter de cerner, à partir de là, quelques-uns des risques et des enjeux de cette campagne ». Il rappelle la déclaration du Conseil Permanent sous le titre :  « Élections : un vote pour quelle société ? ». Il identifie des risques.

Respect des adversaires et courage politique
Et met en garde contre les attaques aux personnes : « Le premier risque (…) serait de croire que l’enjeu des élections à venir est de choisir simplement un homme ou une femme, et de se laisser enfermer dans une sorte de comparaison des personnalités. (…) Les agressions sur l’intégrité ou les intentions des personnes débouchent sur la haine et le mépris. Il n’y a pas de démocratie sans un véritable respect des adversaires et un jugement honnête de leurs actes ou de leurs propositions. »
Le cardinal Vingt-Trois met en garde aussi contre des publicités politiques illusoires : « Le second risque serait de nourrir l’illusion que, dans la crise actuelle, un programme, si élaboré et si sérieux soit-il, viendra facilement à bout des difficultés auxquelles nous sommes confrontés. (…) Ce serait mépriser les électeurs que de leur faire croire que tout va s’arranger moyennant quelques corrections à la marge. Celles et ceux qui vont briguer nos suffrages doivent avoir déjà le courage politique de dire clairement les contraintes de l’avenir, et de montrer qu’ils sont résolus à affronter les insatisfactions. »

Les jeunes générations
La vie à crédit, c’est le troisième risque : « Le troisième risque, ajoute le cardinal Vingt-Trois, serait de laisser croire que nous pouvons indéfiniment continuer de vivre à crédit. En accumulant les déficits et le poids de la dette, qui obère les investissements pour l’avenir, on consommera les chances des jeunes générations et on mettra sur leurs épaules un fardeau insupportable. »
Plus encore, l’archevêque invite à changer de mode de vie : « Il faut que nous ayons tous le courage de mettre en œuvre ces nouveaux modes de vie et que nous apprenions à donner le signe d’une consommation plus raisonnable et plus équitable. »
Il souligne deux éléments rassurants : « Grâce à Dieu, de nombreuses initiatives d’entrepreneurs commencent à aller en ce sens. Et il est important de rappeler que si la dette publique de la France est très élevée, le taux de l’épargne privée y est aussi particulièrement haut. Ce n’est pas le moindre paradoxe, mais cela signifie que notre pays a des ressources économiques et humaines pour investir de nouveaux chantiers, même si ceux-ci ne sont évidemment pas sans risques. »

La concertation internationale
Le quatrième défi consiste dans « les tentations de repli et de fermeture de l’Europe » : « Non seulement nous sommes tentés de rejeter à la mer (hélas ! il ne s’agit pas seulement d’une image) ceux qui viennent chez nous poussés par la misère, mais nous venons de vérifier que nous pouvons être tentés de laisser certains pays européens sombrer pour sauver notre fragile équilibre. »
« Veillons, recommande l’archevêque de Paris, à ne pas nous laisser entraîner dans la spirale de l’égoïsme, de l’isolationnisme ou de la xénophobie. Comme l’a rappelé récemment avec force le document du Conseil pontifical Justice et Paix, les solutions sont à chercher dans la concertation internationale et la mise en place d’instances de régulation fiables. »
 
Anita S. Bourdin