4 novembre – Saint Charles Borromée (m)

du site:

http://missel.free.fr/Sanctoral/11/04.php

4 novembre – Saint Charles Borromée (m)

Morceaux choisis
Biographie

Morceaux choisis
Ayant un grand respect des choses de Dieu et de ses saints, ainsi que de tous les ordres de la sainte Eglise et de votre pasteur, et veillez à les observer intégralement.
Tournez constamment vos regards vers la Providence de Dieu, dans la pensée que rien n’arrive sans sa volonté et que tout doit tourner à bien.
Gardez-vous d’entretenir la curiosité de savoir les actions d’autrui, ou d’être avides de nouveautés, principalement dans les choses de la foi, et ne parlez pas de ce que vous ignorez.
Défendez-vous de croupir dans la paresse, c’est le poison de l’âme : mais efforcez-vous de vos occuper des oeuvres pies, ou tout au moins à des choses utiles.
Evitez de travailler avec l’argent ou les biens d’autrui, à moins que vous n’y soyez contraints par raison de charité. Et ne vous laissez entraîner à aucune action injuste, opposée à la volonté de Dieu, ni pour le gain, ni par amitié, ni par amour des vôtres.
Si la fécondité de la vie conjugale est, certes, chose bonne, meilleure est la chasteté virginale, et par-dessus tout est excellente la fécondité virginale.
On ose dire qu’il faut s’accommoder au temps, comme si l’Esprit de Jésus-Christ et les règles de l’Evangile devaient changer avec le temps, et être asservis aux sentiments et aux affections des hommes. Au lieu que l’on doit travailler au contraire à rendre tous les temps conformes aux ordonnances de l’Eglise, et à réformer tout ce qui s’y trouve défectueux, par la rectitude immuable de l’esprit évangélique et apostolique. Car c’est la chair et le sang et non pas l’Esprit de Dieu qui a fait que notre siècle est devenu incapable de cette vertu si pure et si simple des anciens Pères. C’est l’esprit humain qui, voulant satisfaire ses désirs, trouve toujours mille défenseurs et des raisons apparentes pour se couvrir et se défendre. Mais les paroles de Dieu et les règles des saints demeurent toujours fermes. Elles n’ont pas été établies pour changer avec le temps, mais pour être inviolables et immuables en tous temps, et pour se soumettre et s’assujettir tous les temps.
Pourquoi cette église, qui est la vôtre, demeure-t-elle ainsi sans soins et sans ornements ? Ces murs, ce toit, ce dallage dénoncent votre irréligion. Ils crient (…) Votre église que vous honorez et que vous aimez si peu, vous êtes capable de la négliger à ce point ? O Combien votre indifférence extérieure témoigne de la tiédeur de vos âmes !

Biographie
Charles Borromée, second fils du comte Gibert et de Marguerite de Medici, sœur du futur Pie IV, naquit sur la rocca (roc ou château fort) Borromeo d’Arona, près du lac Majeur, le 2 octobre 1538. Dès 1550 il reçut l’habit clérical et les revenus de l’abbaye locale de San Gratiniano.
Etudiant à l’université de Pavie, il était sérieux et studieux, précis, net et volontaire plus solide que brillant, avide de livres, mais souvent sans argent. A la fin de 1559, il fut reçu docteur en droit canon et en droit civil.
En janvier 1560, ce jeune homme de vingt-deux ans fut appelé à Rome par son oncle qui venait d’être élu pape sous le nom de Pie IV. Cardinal dès le 31 janvier, bien qu’il ait obligation de résider à Rome, il est nommé administrateur du diocèse de Milan, des légations de Bologne et de Romagne, puis des Marches, en même temps qu’il reçoit en commende plusieurs abbayes. Pie IV qui voulait un homme dévoué et actif au sommet de son administration fait de Charles Borromée ce que sera plus tard le secrétaire d’Etat. Au début, on le trouvait trop regardant, par comparaison avec d’autres princes de l’Eglise, qui gaspillaient avec une prodigalité de grands seigneurs. Pour compléter sa culture, le jeune cardinal fonda chez lui une académie des Nuits vaticanes, allusion au Nuits attiques du païen Aulu-Gelle. Chaos – c’était le pseudonyme de Charles Borromée – commenta la quatrième Béatitude, condamna la luxure et loua la charité.
Restait à achever le concile de Trente, ouvert en 1545. Pie IV y réussit en 1562-1563, grâce au dévouement de son neveu, qui assuma l’écrasante besogne de la correspondance avec les agents du Saint-Siège, nonces et légats du concile. Plutôt simple exécutant que conseiller, selon un ambassadeur vénitien, il travaillait même la nuit, rédigeait de brefs rapports sur les nouvelles qui lui arrivaient de partout, répontait à toute la correspondance pontificale et s’occupait des affaires courantes.
En novembre 1562, quand mourut Frédéric, son frère aîné, on se demanda si le Charles quitterait les Ordres pour perpétuer sa race, mais, le 17 juillet 1563 il fut ordonné prêtre et, en décembre, il reçut la consécration épiscopale. Il restreignit son train de maison, augmenta ses veilles, ses jeûnes et ses austérités, se refusa tout divertissement, fût-ce une innocente promenade. Les Nuits vaticanes se muèrent en conférences religieuses. Un bref de Pie IV autorisait le cardinal-neveu à faire sortir, pour ses travaux, livres et manuscrits de la Bibliothèque vaticane et Charles Borromée, malgré une certaine timidité, s’exerça à l’éloquence sacrée.
Après que Charles Borromée avait rendu à Rome les services que l’on attendait de lui, fort du concile de Trente qui imposait la résidence aux évêques, il voulut s’installer à Milan où il entra solennellement 23 septembre 1565, après avoir, comme légat, effectué un voyage au centre et au nord de l’Italie. Il dut revenir à Rome près de son oncle mourant et, le conclave ayant élu Pie V, il rentra à Milan (avril 1566). Saint Pie V lui témoigna d’autant plus d’estime et de confiance qu’il était fort lié à Séraphin Grindelli, chanoine régulier du Latran et son aumônier.
Le cardinal de Milan, passa désormais le reste de sa vie dans son vaste archidiocèse, à l’exception de brefs séjours romains. Charles Borromée, à la tête de quinze suffragants, avec juridiction sur des terres vénitiennes, génoises, novaraises et aussi suisses, puisqu’il avait été nommé, en mars 1560, protecteur de la nation helvétique, avec juridiction spirituelle sur plusieurs cantons ; il n’obtint un nonce que sous Grégoire XIII. Charles Borromée visita la Suisse (notamment les trois vallées ou trois lignes du Tessin en 1567, les cantons allemands en 1570, 1581, 1583), s’enquérant des abus, rédigeant des ordonnances, entretenant une lourde correspondance, se bataillant contre des magistrats et des fonctionnaires civils souvent revêches, tandis qu’il restait courtois, souple et habile. En général, il se montra fin connaisseur et manieur d’hommes, sa vertu perfectionnait ses dons naturels. Il lui arrivait cependant de se raidir, par exemple contre l’usage invétéré de suspendre dans les églises des écussons et trophées en mémoire de hauts faits militaires, allant jusqu’à lancer l’interdit contre des paroisses récalcitrantes, mais un ordre exprès de Rome l’obligea à désarmer. Il réussit à maintenir catholique une partie de la Suisse allemande, il favorisa les capucins (à Altdorf en 1581) et les jésuites, dont les collèges de Lucerne et de Fribourg sont en partie le fruit de son zèle.
Si la richesse avait alors gâté dans la chrétienté une partie du haut clergé, la pauvreté avait avili le bas clergé, victime d’un recrutement inconsidéré, de l’abandon où le laissaient ses supérieurs et de l’ignorance.
L’Eglise avait pâti, et pâtissait encore, en ce temps-là, des empiétements parfois scandaleux du civil sur l’ecclésiastique dans les territoires espagnols, et même dans les Etats pontificaux. Les évêques avaient trop pris l’habitude de vivre hors de leur diocèse, et le clergé volontiers flagornait le pouvoir civil pour en tirer des avantages matériels. En Lombardie administrée par les Espagnols, il souffrit de la morgue des hidalgos et de leurs prétentions. Ses contre-attaques pour sa liberté embarrassèrent parfois la Cour romaine, obligée de ménager le tout-puissant Philippe II. Appuyé par son peuple, Charles Borromée s’opposa net à l’introduction chez lui de l’Inquisition espagnole, au profit de la romaine. Il lutta contre les gouverneurs de Milan : Alburquerque, Requesens, qu’il excommunia en 1573, Ayamonte. Pour se rendre populaire, Ayamonte donna en 1579 un grand éclat aux fêtes du carnaval. Borromée riposta par un édit excommuniant tous ceux qui y assisteraient. L’année suivante, seul un escadron de cavalerie, en service commandé, fit les frais des réjouissances, tandis que la femme du gouverneur interdisait à ses fils d’y participer. Ayamonte mourut en avril 1580 réconcilié avec l’Eglise ; ses furent pacifiques et pleins de déférence pour le redoutable cardinal.
Ce chef austère payait de sa personne. Il suffisait de le voir pour sentir ce qu’était la discipline ecclésiastique. Devant les décadences, il était une résurrection. Il sut consolider dans son diocèse la religion, développer le culte eucharistique et le sens moral. Son peuple, dans l’ensemble, l’admirait et le soutenait, mais ses réformes, exécutées d’une main forte, soulevèrent quelques résistances dans le clergé : en août 1569, les chanoines de Santa Maria della Scala, à Milan, soutenus par Alburquerque, le repoussèrent quand il voulut entrer dans leur basilique. Les Humiliés, congrégation milanaise enrichie par le commerce de la laine, avaient perdu la ferveur. Borromée voulut y ramener l’ordre. Un religieux du couvent de Milan, Jérôme Donato, dit Farina, tira un coup d’arquebuse presque à bout portant sur le cardinal qui priait dans sa chapelle avec le personnel de sa maison (26 octobre 1569). Borromée eut ses vêtements troués sur l’épine dorsale, mais, n’étant pas blessé, il fit achever la prière. Peu après, une bulle supprimait le premier ordre des Humiliés. Par la suite, leur tiers ordre fusionna avec des confréries similaires. Quant aux Humiliés du second ordre, qui étaient restées saines, elles survécurent jusque vers 1807.
L’archevêque voulait des auxiliaires intelligents et dévoués : il les choisit volontiers parmi les nouveaux ordres de clercs réguliers récemment créés. Charles Borromée était très personnel dans son gouvernement ; il essaya d’imposer un général de son choix aux dominicains, et aux jésuites. Il voulait que chez lui les religieux fussent à lui. Il écrivait en décembre 1577 : Eux (les prêtres de l’Oratoire) entendent que cette congrégation de Pères qui s’établira ici existe comme membre de celle de Rome et dépende de là-bas, et moi j’entends qu’elle dépende absolument d’ici, tout en désirant utiliser ces Pères de Rome pour commencer et diriger cette œuvre. Charles Borromée retira aux Jésuites la direction de son grand séminaire, trop indépendants, et créa à son usage les oblats de Saint-Ambroise dont il composa lui-même la règle. Après sa canonisation, en 1611, la congrégation s’intitula des Saints-Ambroise-et-Charles.
Charles Borromée créa des sanctuaires devenus célèbres, des séminaires, des collèges laïcs, un refuge pour repenties, un mont-de-piété. Il avait revu soigneusement les premiers statuts du mont-de-piété de Rome, vers 1565, en qualité de protecteur de l’ordre franciscain. Il fit adopter des sages mesures de contrôle contre la fraude ou les malversations : il fut le bienfaiteur de l’institution. Il organisa des confraternités comme celles du Saint-Sacrement, du Saint-Rosaire. Il mit beaucoup d’ardeur à promouvoir l’œuvre catéchétique du saint prêtre Castellino da Castello. Lui-même commentait volontiers l’Evangile : par les moyens les plus simples, il en tirait des applications très variées pour ses auditeurs et, par son exemple, il sut réveiller chez son clergé le goût de l’éloquence sacrée. Avec un grand dévouement, il visita les peuples de son diocèse et des diocèses suffragants ; comme les vivres étaient chers, il avait stipulé que l’entretien de sa suite ne serait pas à la charge de la mense épiscopale.
Au total, le cardinal vit plus de mille paroisses, convoqua onze synodes diocésains et six conciles provinciaux. Lors de la terrible peste de 1576-1577, compliquée d’une famine, Charles Borromée vendit sa principauté napolitaine d’Oria pour soulager la misère publique.
Il mourut à Milan le samedi 3 novembre 1584 au soir. Dans une lettre d’Arona, datée du 1er novembre, il disait que la fièvre le dévorait et qu’il allait cesser ses visites pastorales pour regagner Milan afin de recevoir son beau-frère le comte Annibal d’Altaemps et lui faire fête quatre ou cinq jours. Il venait d’inaugurer un séminaire (30 octobre) et de consoler les gens de Locarno où la peste avait fait passer la population de 4800 à 700 habitants.
Pour lui, Charles Borromée fut dur : peu de nourriture et peu de sommeil, aucun confort ni aucun luxe personnel. Intelligence claire et administrateur plutôt que de penseur, sa bibliothèque était un instrument de travail. Il priait profondément et largement. Il reste, dans l’Eglise militante, une grande figure de chef. Son blason portait : Humilitas. Au physique, il était de belle taille, avec de vastes yeux bleus, un nez aquilin puissant, le teint pâle sous des cheveux bruns ; jusqu’en 1574, il porta une barbe courte, rousse, négligée ; puis, ayant ordonné au clergé de se raser, il donna l’exemple.
Le 4 novembre 1601, à Milan, au lieu de chanter le service accoutumé pour son anniversaire, on organisa, sur le conseil de Baronius, une grandiose manifestation de vénération publique. En 1602, et les années suivantes, ce témoignage fut de plus en plus éclatant. En 1610, Rome canonisa Charles Borromée qui obtint vite un culte populaire : son origine patricienne, sa dignité cardinalice, son génie réformateur, les œuvres de son zèle pastoral pour le clergé et le peuple, sa charité pour les pauvres, son dévouement lors de la peste le redirent rapidement cher au peuple chrétien, notamment aux Pays-Bas espagnols où l’imagerie anversoise vulgarisa l’homme de prière ou le consolateur des pestiférés. Son influence fut très grande en France.

4 Réponses à “4 novembre – Saint Charles Borromée (m)”

  1. une soeur dit :

    Mon morceau choisi :

    HOMÉLIE DE S.CHARLES BORROMÉE PRONONCÉE À SON DERNIER SYNODE

    Nous sommes TOUS faibles, je le reconnais, mais le Seigneur Dieu nous a donné des moyens où nous pouvons facilement trouver du secours SI NOUS LE VOULONS. Voici un prêtre qui voudrait mener la vie irréprochable à laquelle IL SE SAIT obligé, qui voudrait être CHASTE et avoir la conduite digne des anges QUI LUI CONVIENT ; MAIS il ne décide pas d’employer LES MOYENS VOULUS : le jeûne, la prière,LA FUITE DES RELATIONS MAUVAISES, des familiarités nuisibles et DANGEREUSES.

    Cet autre, lorsqu’il entre au chœur pour la psalmodie ou lorsqu’il va célébrer la messe, se plaint de ce que mille pensées se présentent aussitôt à son esprit et le distraient de Dieu. Mais avant d’aller au chœur ou de célébrer la messe, qu a-t-il fait à la sacristie, comment s’est-il préparé, quels moyens a-t-il pris pour MAÎTRISER son attention ?

    Veux-tu que JE t’enseigne comment progresser sans cesse de VERTU en VERTU et, si déjà tu étais attentif au chœur, comment tu pourras l’être davantage une autre fois POUR QUE TES HOMMAGES PLAISENT à DIEU ENCORE PLUS ? Écoute-MOI bien. Si un petit feu d’amour divin est déjà allumé en toi, NE LE MONTRE PAS TOUT DE SUITE, NE L’EXPOSE PAS au vent ; garde fermée LA PORTE DU FOUR, pour ne pas laisser perdre la chaleur. Cela veut dire: FUIS, autant que possible, les distractions, DEMEURE recueilli en Dieu, évite les conversations FRIVOLES.

    Tu as La Charge de la prédication et de l’enseignement ? Étudie, APPLIQUE-TOI à tout ce qui est nécessaire pour Bien exercer cette Charge. Soucie-toi d’abord de prêcher par ta vie et TES MOEURS; évite qu’en te voyant dire UNE CHOSE ET en faire UNE AUTRE, les gens ne se moquent de tes paroles en hochant la tête.

    Tu as Charge d’âmes ? CE N’EST PAS UNE RAISON pour n é g l i g e r la Charge de TOI-même et pour te donner si généreusement aux autres qu’il ne reste plus RIEN de toi-même pour toi. Tu dois te souvenir des âmes dont tu Es le supérieur, sans t’oublier toi-même.

    Comprenez, mes frères, que rien n’est aussi nécessaire, pour des hommes d’Église, que l’oraison mentale qui doit précéder toutes nos actions, les accompagner et les SUIVRE. Je chanterai , dit le Prophète, et je serai attentif . Si tu administres les Sacrements, mon frère, pense à ce que tu fais; si tu célèbres la Messe, pense à ce que tu offres ; si tu psalmodies au chœur, réfléchis à qui tu parles et à ce que tu dis ; si tu diriges les âmes, songe au Sang qui les a Lavées ; ainsi faites tout avec Amour . C’est AINSI que nous pourrons vaincre facilement les innombrables difficultés que nous rencontrons nécessairement chaque jour. DU FAIT DE NOTRE POSITION ! C’est AINSI que nous aurons la force d’engendrer le Christ en nous et chez les autres.

  2. gabriellaroma dit :

    Bonsoir Soeur,

    merci pour l’ homélie envoyé, très belle, je suis sûr que vous aussi lire ses autres amis, le Seigneur vous donne sa paix,

    Gabriella

  3. une soeur dit :

    Moi pas comprendre vous : « je suis sûr que vous aussi lire ses autres amis »

    :- ) en toute amitié … toujours dans LE SEIGNEUR , bien entendu !

  4. gabriellaroma dit :

    Bonsoir Soeur,

    c’est-à-dire : je suis sûr qu’ils le liront même les autres amis du blog :-)

    Gabriella

Laisser un commentaire