Archive pour le 30 septembre, 2011

Saint Jérôme

30 septembre, 2011

Saint Jérôme dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

Saint Jérôme (30 SETTEMBRE) ( Pape Benoît)

30 septembre, 2011

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20071107_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 7 novembre 2007

Saint Jérôme (30 SETTEMBRE)

Chers frères et soeurs!

Nous porterons aujourd’hui notre attention sur saint Jérôme, un Père de l’Eglise qui a placé la Bible au centre de sa vie:  il l’a traduite en langue latine, il l’a commentée dans ses œuvres, et il s’est surtout engagé à la vivre concrètement au cours de sa longue existence terrestre, malgré le célèbre caractère difficile et fougueux qu’il avait reçu de la nature.
Jérôme naquit à Stridon vers 347 dans une famille chrétienne, qui lui assura une formation soignée, l’envoyant également à Rome pour perfectionner ses études. Dès sa jeunesse, il ressentit l’attrait de la vie dans le monde (cf. Ep 22, 7), mais en lui prévalurent le désir et l’intérêt pour la religion chrétienne. Après avoir reçu le Baptême vers 366, il s’orienta vers la vie ascétique et, s’étant rendu à Aquilée, il s’inséra dans un groupe de fervents chrétiens, qu’il définit comme un « chœur de bienheureux » (Chron. ad ann. 374) réuni autour de l’Evêque Valérien. Il partit ensuite pour l’Orient et vécut en ermite dans le désert de Calcide, au sud d’Alep (cf. Ep 14, 10), se consacrant sérieusement aux études. Il perfectionna sa connaissance du grec, commença l’étude de l’hébreu (cf. Ep 125, 12), transcrivit des codex et des œuvres patristiques (cf. Ep 5, 2). La méditation, la solitude, le contact avec la Parole de Dieu firent mûrir sa sensibilité chrétienne. Il sentit de manière plus aiguë le poids de ses expériences de jeunesse (cf. Ep 22, 7), et il ressentit vivement l’opposition entre la mentalité païenne et la vie chrétienne:  une opposition rendue célèbre par la « vision » dramatique et vivante, dont il nous a laissé le récit. Dans celle-ci, il lui sembla être flagellé devant Dieu, car  « cicéronien  et non chrétien » (cf. Ep 22, 30).
En 382, il partit s’installer à Rome:  là, le Pape Damase, connaissant sa réputation d’ascète et sa compétence d’érudit, l’engagea comme secrétaire et conseiller; il l’encouragea à entreprendre une nouvelle traduction latine des textes bibliques pour des raisons pastorales et culturelles. Quelques personnes de l’aristocratie romaine, en particulier des nobles dames comme Paola, Marcella, Asella, Lea et d’autres, souhaitant s’engager sur la voie de la perfection chrétienne et approfondir leur connaissance de la Parole de Dieu, le choisirent comme guide spirituel et maître dans l’approche méthodique des textes sacrés. Ces nobles dames apprirent également le grec et l’hébreu.
Après la mort du Pape Damase, Jérôme quitta Rome en 385 et entreprit un pèlerinage, tout d’abord en Terre Sainte, témoin silencieux de la vie terrestre du Christ, puis en Egypte, terre d’élection de nombreux moines (cf. Contra Rufinum 3, 22; Ep 108, 6-14). En 386, il s’arrêta à Bethléem, où, grâce à la générosité de la noble dame Paola, furent construits un monastère masculin, un monastère féminin et un hospice pour les pèlerins qui se rendaient en Terre Sainte, « pensant que Marie et Joseph n’avaient pas trouvé où faire halte » (Ep 108, 14). Il resta à Bethléem jusqu’à sa mort, en continuant à exercer une intense activité:  il commenta la Parole de Dieu; défendit la foi, s’opposant avec vigueur à différentes hérésies; il exhorta les moines à la perfection; il enseigna la culture classique et chrétienne à de jeunes élèves; il accueillit avec une âme pastorale les pèlerins qui visitaient la Terre Sainte. Il s’éteignit dans sa cellule, près de la grotte de la Nativité, le 30 septembre 419/420.
Sa grande culture littéraire et sa vaste érudition permirent à Jérôme la révision et la traduction de nombreux textes bibliques:  un travail précieux pour l’Eglise latine et pour la culture occidentale. Sur la base des textes originaux en grec et en hébreu et grâce à la confrontation avec les versions précédentes, il effectua la révision des quatre Evangiles en langue latine, puis du Psautier et d’une grande partie de l’Ancien Testament. En tenant compte de l’original hébreu et grec, des Septante et de la version grecque classique de l’Ancien Testament remontant à l’époque pré-chrétienne, et des précédentes versions latines, Jérôme, ensuite assisté par d’autres collaborateurs, put offrir  une  meilleure  traduction:  elle constitue ce qu’on appelle la « Vulgate », le texte « officiel » de l’Eglise latine, qui a été reconnu comme tel par le Concile de Trente et qui, après la récente révision, demeure le texte « officiel » de l’Eglise de langue latine. Il est intéressant de souligner les critères auxquels ce grand bibliste s’est tenu dans son œuvre de traducteur. Il le révèle lui-même quand il affirme respecter jusqu’à l’ordre des mots dans les Saintes Ecritures, car dans celles-ci, dit-il, « l’ordre des mots est aussi un mystère » (Ep 57, 5), c’est-à-dire une révélation. Il réaffirme en outre la nécessité d’avoir recours aux textes originaux:  « S’il devait surgir une discussion entre les Latins sur le Nouveau Testament, en raison des leçons discordantes des manuscrits, ayons recours à l’original, c’est-à-dire au texte grec, langue dans laquelle a été écrit le Nouveau Pacte. De la même manière pour l’Ancien Testament, s’il existe des divergences entre les textes grecs et latins, nous devons faire appel au texte original, l’hébreu; de manière à ce que nous puissions retrouver tout ce qui naît de la source dans les ruisseaux » (Ep 106, 2). En outre, Jérôme commenta également de nombreux textes bibliques. Il pensait que les commentaires devaient offrir de nombreuses opinions, « de manière à ce que le lecteur avisé, après avoir lu les différentes explications et après avoir connu de nombreuses opinions – à accepter ou à refuser -, juge celle qui était la plus crédible et, comme un expert en monnaies, refuse la fausse monnaie » (Contra Rufinum 1, 16).
Il réfuta avec énergie et vigueur les hérétiques qui contestaient la tradition et la foi de l’Eglise. Il démontra également l’importance et la validité de la littérature chrétienne, devenue une véritable culture désormais digne d’être comparée avec la littérature classique:  il le fit en composant le De viris illustribus, une œuvre dans laquelle Jérôme présente les biographies de plus d’une centaine d’auteurs chrétiens. Il écrivit également des biographies de moines, illustrant à côté d’autres itinéraires spirituels également l’idéal monastique; en outre, il traduisit diverses œuvres d’auteurs grecs. Enfin, dans le fameux Epistolario, un chef-d’œuvre de la littérature latine, Jérôme apparaît avec ses caractéristiques d’homme cultivé, d’ascète et de guide des âmes.
Que pouvons-nous apprendre de saint Jérôme? Je pense en particulier ceci:  aimer la Parole de Dieu dans l’Ecriture Sainte. Saint Jérôme dit:  « Ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ ». C’est pourquoi, il est très important que chaque chrétien vive en contact et en dialogue personnel avec la Parole de Dieu qui nous a été donnée dans l’Ecriture Sainte. Notre dialogue avec elle doit toujours revêtir deux dimensions:  d’une part, il doit être un dialogue réellement personnel, car Dieu parle avec chacun de nous à travers l’Ecriture Sainte et possède un message pour chacun. Nous devons lire l’Ecriture Sainte non pas comme une parole du passé, mais comme une Parole de Dieu qui s’adresse également à nous et nous efforcer de comprendre ce que le Seigneur veut nous dire. Mais pour ne pas tomber dans l’individualisme, nous devons tenir compte du fait que la Parole de Dieu nous est donnée précisément pour construire la communion, pour nous unir dans la vérité de notre chemin vers Dieu. C’est pourquoi, tout en étant une Parole personnelle, elle est également une Parole qui construit une communauté, qui construit l’Eglise. Nous devons donc la lire en communion avec l’Eglise vivante. Le lieu privilégié de la lecture et de l’écoute de la Parole de Dieu est la liturgie, dans laquelle, en célébrant la parole et en rendant présent dans le Sacrement le Corps du Christ, nous réalisons la parole dans notre vie et la rendons présente parmi nous. Nous ne devons jamais  oublier  que  la Parole de Dieu transcende les temps. Les opinions humaines vont et viennent. Ce qui est très moderne aujourd’hui sera très vieux demain. La Parole de Dieu, au contraire, est une Parole de vie éternelle, elle porte en elle l’éternité, ce qui vaut pour toujours. En portant en nous la Parole de Dieu, nous portons donc en nous l’éternel, la vie éternelle.
Et ainsi, je conclus par une parole de saint Jérôme à saint Paulin de Nola. Dans celle-ci, le grand exégète exprime précisément cette réalité, c’est-à-dire que dans la Parole de Dieu, nous recevons l’éternité, la vie éternelle. Saint Jérôme dit:  « Cherchons à apprendre sur la terre les vérités dont la consistance persistera également au ciel » (Ep 53, 10).

Rosh Hashana 2011/5772 le 28-29 september, les rites du Nouvel An juif

30 septembre, 2011

du site:

http://carolineplume.suite101.fr/rosh-hashana-2011-les-rites-du-nouvel-an-juif-a13410

Rosh Hashana 2011, les rites du Nouvel An juif

7 juin 2010

Caroline Plume

Shofar au mur des Lamentations -
En 2011, le Nouvel An juif débute le 28 septembre. Retour sur les célébrations, traditions et rites de la nouvelle année dans le judaïsme.
Le premier et deuxième jour du mois de Tichri, septième mois du calendrier hébraïque, est célébré le Nouvel An juif ou Rosh Hashana, également appelé « fête des trompettes » : le Shofar, corne de bélier, sonne dès la prière du matin à la synagogue, en souvenir de l’épisode biblique au cours duquel Abraham sacrifia un animal à la place de son fils Isaac. Il pourra sonner près de cent fois, les sons longs alternant avec les sons courts, évoquant les sanglots du repentir pour les uns, la mise en alerte, la « convocation » pour les autres.
Que signifie le Nouvel An juif ?
Passage à la nouvelle année, Rosh Hashana est aussi le jour du jugement de la Création et du couronnement de Dieu comme Roi de l’Univers. Il s’agit d’une fête plus solennelle que joyeuse qui ouvrira, en septembre 2011, l’an 5772 du calendrier hébraïque.
Le 28 septembre au soir, un premier « Seder » ou repas cacher, véritable festin dans les communautés sépharades, marquera le début des festivités du Nouvel An. Un deuxième repas en marquera la fin le lendemain. Le troisième jour est en principe un jour de jeûne. Les deux premiers jours sont des jours chômés pour les communautés juives, qui se consacrent exclusivement à cette célébration afin de se souhaiter la bonne année (Shana Tova) dans le respect des rites.
Selon la tradition, de grands événements se sont produits à Rosh Hashana : la création du monde, la naissance des patriarches Abraham, Isaac, Jacob, les destructions du Temple, la conception d’enfants issus de femmes stériles de la Bible, la libération de Joseph des prisons égyptiennes, la fin du travail forcé des Hébreux sous le joug des Egyptiens… et un jour le Jugement Dernier, et la résurrection des morts.
Loin de la Saint-Sylvestre, une fête grave et solennelle
Les communautés sont invitées, à l’occasion de la nouvelle année, à faire le bilan de l’année écoulée, et à faire pénitence dans l’attente de Yom Kipour, le « Grand Pardon », célébré dix jours plus tard : dix jours pour les « moyens », la catégorie de personnes se situant entre les justes et les mécréants, pour faire le point sur leurs actions, reconnaître leurs torts et prendre de nouvelles résolutions pour l’année qui commence !
Les cérémonies à la synagogue sont empreintes de solennité et se déroulent sous le signe du blanc, symbole de pureté : les étoffes enveloppant les rouleaux de la Torah, la tenture de l’armoire sainte et du pupitre sont blanches. Un fidèle sonnera le shofar à plusieurs reprises, afin d’éveiller les consciences et de les inviter au repentir. Les poèmes spécialement composés et prières liturgiques sont d’une grande richesse.
Plus populaire, la cérémonie du Tashlikh : on vide ses poches dans un cours d’eau le premier jour de la fête en fin d’après-midi, comme pour se délester de ses péchés et de ses fautes au fond de la mer. On peut aussi, à titre symbolique, secouer son mouchoir au-dessus de l’eau ou y jeter une pierre.

AUDIENCE GÉNÉRALE DU 29 SEPTEMBRE : LE VOYAGE EN ALLEMAGNE

30 septembre, 2011

du site:

http://www.zenit.org/article-29084?l=french

AUDIENCE GÉNÉRALE DU 29 SEPTEMBRE : LE VOYAGE EN ALLEMAGNE

Texte intégral

ROME, Mercredi 28 septembre 2011 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée par le pape Benoît XVI, ce mercredi, au cours de l’audience générale, Place Saint-Pierre.
Chers frères et sœurs !
Comme vous le savez, de jeudi à dimanche derniers, j’ai accompli une visite pastorale en Allemagne ; je suis donc heureux, comme de coutume, de profiter de l’occasion de l’Audience d’aujourd’hui pour reparcourir avec vous les intenses et extraordinaires journées passées dans mon pays d’origine. J’ai traversé l’Allemagne du nord au sud, d’est en ouest : de la capitale Berlin à Erfurt et à l’Eichsfeld et enfin à Fribourg, ville voisine de la frontière avec la France et la Suisse. Je rends tout d’abord grâce au Seigneur pour la possibilité qu’il m’a offerte de rencontrer les personnes et de parler de Dieu, de prier ensemble et de confirmer mes frères et sœurs dans la foi, conformément au mandat particulier que le Seigneur a confié à Pierre et à ses successeurs. Cette visite, qui s’est déroulée sous la devise « Là où est Dieu, là est l’avenir », a vraiment été une grande fête de la foi : au cours des différentes rencontres et entretiens, lors des célébrations, et notamment les Messes solennelles avec le peuple de Dieu. Ces moments ont été un don précieux qui nous a fait percevoir à nouveau que c’est Dieu qui donne à notre vie son sens le plus profond, la vraie plénitude, et plus encore, que Lui seul nous donne, donne à tous, un avenir.
C’est avec une profonde gratitude que je me souviens de l’accueil chaleureux et enthousiaste ainsi que de l’attention et de l’affection qui m’ont été démontrées dans les divers lieux que j’ai visités. Je remercie de tout cœur les évêques allemands, notamment ceux des diocèses qui m’ont accueilli, pour l’invitation et pour tout ce qu’ils ont fait, avec leurs nombreux collaborateurs, pour préparer ce voyage. Mes sincères remerciements vont aussi au président fédéral et à toutes les autorités politiques et civiles au niveau fédéral et régional. Je suis profondément reconnaissant à ceux qui ont contribué de différentes manières au succès de cette visite, surtout aux nombreux bénévoles. Elle a ainsi été un grand don pour moi et pour nous tous et elle a suscité la joie, l’espérance et un nouvel élan de foi et d’engagement pour l’avenir.
Dans la capitale fédérale Berlin, le président fédéral m’a accueilli dans sa résidence et il m’a souhaité la bienvenue en son nom et au nom de ses compatriotes, en exprimant l’estime et l’affection à l’égard d’un Pape né en terre allemande. Pour ma part, j’ai pu proposer une brève réflexion sur le rapport réciproque entre religion et liberté, en rappelant une phrase du grand évêque et réformateur social Wilhelm von Ketteler : « De même que la religion a besoin de la liberté, de même la liberté a besoin de la religion ».
J’ai accepté avec plaisir l’invitation à me rendre au Bundestag, ce qui a assurément été l’un des moments de grande portée de mon voyage. Pour la première fois un Pape a tenu un discours devant les membres du parlement allemand. A cette occasion, j’ai voulu exposer le fondement du droit et du libre Etat de droit, c’est-à-dire la mesure de tout droit, inscrit par le Créateur dans l’être même de sa création. Il est donc nécessaire d’élargir notre concept de nature, en la comprenant non seulement comme un ensemble de fonctions mais au-delà encore, comme le langage du Créateur pour nous aider à discerner le bien du mal. Ensuite a également eu lieu une rencontre avec des représentants de la communauté juive en Allemagne. En rappelant nos racines communes dans la foi dans le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, nous avons souligné les fruits obtenus jusqu’à présent dans le dialogue entre l’Eglise catholique et le judaïsme en Allemagne. J’ai eu également l’occasion de rencontrer des membres de la communauté musulmane, en convenant avec eux de l’importance de la liberté religieuse pour un développement pacifique de l’humanité.
La Messe dans le stade olympique de Berlin, en conclusion du premier jour de la visite, a été l’une des grandes célébrations liturgiques qui m’ont donné la possibilité de prier avec les fidèles et de les encourager dans la foi. Je me suis profondément réjoui de la participation de nombreuses personnes ! En ce temps de fête impressionnant, nous avons médité sur l’image évangélique de la vigne et des sarments, c’est-à-dire sur l’importance d’être unis au Christ pour notre vie personnelle de croyants et pour notre être Eglise, son corps mystique.
La deuxième étape de ma visite a été en Thuringe. L’Allemagne, et la Thuringe de manière particulière, est la terre de la réforme protestante. J’ai donc ardemment voulu, dès le début, accorder une importance particulière à l’œcuménisme dans le cadre de ce voyage, et j’ai fortement désiré vivre un moment œcuménique à Erfurt, car c’est précisément dans cette ville que Martin Luther est entré dans la communauté des Augustins et c’est là qu’il a été ordonné prêtre. Je me suis donc profondément réjoui de la rencontre avec les membres du Conseil de l’Eglise évangélique en Allemagne et de l’acte œcuménique dans l’ancien couvent des Augustins : une rencontre cordiale qui, dans le dialogue et dans la prière, nous a conduits de manière plus profonde au Christ. Nous avons vu à nouveau combien notre témoignage commun de la foi en Jésus Christ est important dans le monde d’aujourd’hui, qui ignore souvent Dieu et qui ne s’intéresse pas à Lui. Notre effort commun est nécessaire sur le chemin vers la pleine unité, mais nous sommes toujours bien conscients que nous ne pouvons pas « faire » la foi ni l’unité tant souhaitée. Une foi créée par nous-mêmes n’a aucune valeur, et la véritable unité est plutôt un don du Seigneur, qui a prié et prie toujours pour l’unité de ses disciples. Seul le Christ peut nous donner cette unité, et nous serons toujours davantage unis dans la mesure où nous revenons à Lui et nous nous laissons transformer par Lui.
Un moment particulièrement émouvant a été pour moi la célébration des vêpres mariales devant le sanctuaire d’Etzelsbach, où une multitude de pèlerins m’a accueilli. Dans ma jeunesse j’avais déjà entendu parler de la région de l’Eichsfeld — une langue de terre qui est toujours restée catholique au cours des diverses vicissitudes de l’histoire — et de ses habitants qui se sont courageusement opposés à la dictature du nazisme et du communisme. J’ai ainsi été très content de visiter cette Eichsfeld et de rencontrer sa population au cours d’un pèlerinage à l’image miraculeuse de la Vierge des Douleurs d’Etzelsbach, où pendant des siècles les fidèles ont confié à Marie leurs requêtes, leurs préoccupations, leurs souffrances, recevant réconfort, grâces et bénédictions. Tout aussi touchante a été la Messe célébrée sur la magnifique place de la cathédrale à Erfurt. En rappelant les saints patrons de la Thuringe — sainte Elisabeth, saint Boniface et saint Kilian — et l’exemple lumineux des fidèles qui ont témoigné de l’Evangile sous les régimes totalitaires, j’ai invité les fidèles a être les saints d’aujourd’hui, des témoins valables du Christ, et à contribuer à construire notre société. En effet, ce sont toujours les saints et les personnes envahies par l’amour du Christ qui ont véritablement transformé le monde. La rencontre avec Mgr Hermann Scheipers, le dernier prêtre allemand vivant ayant survécu au camp de concentration de Dachau a également été émouvante. A Erfurt, j’ai aussi eu l’occasion de rencontrer plusieurs victimes d’abus sexuels de la part de religieux. J’ai voulu les assurer de mes regrets et de ma proximité avec leur souffrance.
La dernière étape de mon voyage m’a conduit dans le sud-ouest de l’Allemagne, dans l’archidiocèse de Fribourg. Les habitants de cette belle ville, les fidèles de l’archidiocèse ainsi que les nombreux pèlerins venus de la proche France et Suisse et d’autres pays m’ont réservé un accueil particulièrement chaleureux. J’ai pu en faire également l’expérience au cours de la veillée de prière avec des milliers de jeunes. J’ai été heureux de voir que la foi dans ma patrie allemande possède un visage jeune, qu’elle est vivante et qu’elle a un avenir. Au cours du rite suggestif de la lumière, j’ai transmis aux jeunes la flamme du cierge pascal, symbole de la lumière qui est le Christ, en leur adressant l’exhortation suivante : « Vous êtes la lumière du monde ». Je leur ai répété que le Pape a confiance dans la collaboration active des jeunes : avec la grâce du Christ, ils sont en mesure d’apporter au monde le feu de l’amour de Dieu.
Un moment particulier a été la rencontre avec les séminaristes au séminaire de Fribourg. Répondant dans un certain sens à la lettre touchante qu’ils m’avaient envoyée quelques semaines auparavant, j’ai voulu montrer à ces jeunes la beauté et la grandeur de leur appel de la part du Seigneur, et leur offrir une aide pour poursuivre le chemin à la suite de Jésus avec joie et dans une profonde communion avec le Christ. Toujours au séminaire, j’ai pu rencontrer dans une atmosphère fraternelle également certains représentants des Eglises orthodoxes et orthodoxes orientales, dont nous, catholiques, nous sentons très proches. C’est précisément de cette ample communion que dérive également le devoir commun d’être un levain pour le renouveau de notre société. Une rencontre amicale avec des représentants du laïcat catholique allemand a conclu la série de rendez-vous au séminaire.
La grande célébration eucharistique du dimanche à l’aéroport touristique de Fribourg a représenté un autre point culminant de ma visite pastorale, et l’occasion de remercier tous ceux qui s’engagent dans les divers domaines de la vie ecclésiale, en particulier les nombreux volontaires et les collaborateurs des initiatives caritatives. Ce sont eux qui rendent possibles les multiples aides que l’Eglise allemande offre à l’Eglise universelle, en particulier dans les terres de mission. J’ai également rappelé que leur service précieux sera toujours fécond, s’il découle d’une foi authentique et vivante, en union avec les évêques et le Pape, en union avec l’Eglise. Enfin, avant mon retour, j’ai parlé à un millier de catholiques engagés dans l’Eglise et la société, en suggérant certaines réflexions sur l’action de l’Eglise dans une société sécularisée, sur l’invitation à se libérer des fardeaux matériels et politiques pour être plus transparente devant Dieu.
Chers frères et sœurs, ce voyage apostolique en Allemagne m’a offert une occasion propice pour rencontrer les fidèles dans ma patrie allemande, pour les confirmer dans la foi, dans l’espérance et dans l’amour, et partager avec eux la joie d’être catholiques. Mais mon message était adressé à tout le peuple allemand, pour inviter chacun à se tourner avec confiance vers l’avenir. C’est vrai, « là où est Dieu, là est l’avenir ». Je remercie une fois de plus tous ceux qui ont rendu cette visite possible et tous ceux qui m’ont accompagné par la prière. Que le Seigneur bénisse le peuple de Dieu en Allemagne et vous bénisse tous. Merci.
A l’issue de l’audience générale le pape a résumé sa catéchèse en différentes langues et salué les pèlerins. Voici ce qu’il a dit en français :
« Là où est le Christ, là est l’avenir », telle était la devise de la visite pastorale que j’ai accomplie en Allemagne, pour confirmer les fidèles de ma patrie dans la foi, et partager avec eux la joie d’être catholique, particulièrement lors des messes. Aux membres du parlement allemand, accueillant un Pape pour la première fois, j’ai rappelé que Dieu n’est pas un danger pour la démocratie et pour la liberté, mais le garant de la possibilité d’un vivre ensemble de l’humanité dans la paix et la justice. J’avais également le désir de donner une grande place à l’œcuménisme durant ce voyage. Dans la terre de Luther et de la Réforme protestante, la prière commune avec ses représentants nous a introduits plus profondément dans le Christ, bien conscients que malgré notre effort commun, la véritable unité est d’abord un don à recevoir du Christ qui prie toujours pour elle. Les rencontres cordiales avec les communautés juive, orthodoxe et orthodoxe orientale, et musulmane ont permis de rappeler que la liberté a besoin de la religion comme la religion a besoin de la liberté. A Fribourg-en-Brisgau, j’ai assuré des milliers de jeunes de ma confiance dans leur capacité à porter au monde la lumière de Dieu. Enfin, j’ai rendu grâce, avec les séminaristes pour la beauté et la grandeur de l’appel du Seigneur à Le suivre. Etre levain pour le renouvellement de notre société, voilà la tâche à accomplir ensemble, en tant que chrétien.
Je salue les pèlerins francophones, particulièrement les pèlerins de Paris, de Nantes, et de Russ, ainsi que ceux venus de Tournai et du Bénin, pays que je vais visiter bientôt. Chers amis, le Christ Jésus donne à notre vie son sens le plus profond. C’est Lui notre présent et notre avenir. Redécouvrons la joie de croire en Lui et restons unis à Lui dans l’Eglise ! Je vous bénis de tout cœur.Traduction française : Zenit