Textes bibliques commentés (Taizè)
du site:
http://www.taize.fr/fr_article170.html?date=2010-06-01
Textes bibliques commentés
Ces courtes méditations bibliques sont proposées pour soutenir une recherche de Dieu au cœur de la vie quotidienne. Il s’agit de prendre un moment pour lire en silence le texte biblique suggéré, accompagné du bref commentaire et des questions. On peut se réunir ensuite en petits groupes de trois à dix personnes chez l’un ou l’autre des participants pour un bref partage de ce que chacun a découvert, avec éventuellement un temps de prière.
2010 juin
Psaume 42 : Soif de Dieu
Comme une biche soupire après des courants d’eau,
Ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu !
Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant :
Quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ?
Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit,
Pendant qu’on me dit sans cesse :
Où est ton Dieu ?
Je me rappelle avec effusion de coeur
Quand je marchais entouré de la foule,
Et que je m’avançais à sa tête vers la maison de Dieu,
Au milieu des cris de joie et des actions de grâces
D’une multitude en fête.
Pourquoi t’abats-tu, mon âme, et gémis-tu au dedans de moi ?
Espère en Dieu, car je le louerai encore ;
Il est mon salut et mon Dieu.
Mon âme est abattue au dedans de moi :
Aussi c’est à toi que je pense, depuis le pays du Jourdain,
Depuis l’Hermon, depuis la montagne de Mitsear.
Un flot appelle un autre flot au bruit de tes ondées ;
Toutes tes vagues et tous tes flots passent sur moi.
Le jour, le Seigneur m’accorde sa grâce ;
La nuit, je chante ses louanges,
J’adresse une prière au Dieu de ma vie.
Je dis à Dieu, mon rocher :
Pourquoi m’oublies-tu ?
Pourquoi dois-je marcher dans la tristesse,
Sous l’oppression de l’ennemi ?
Mes os se brisent quand mes persécuteurs m’outragent,
En me disant sans cesse : Où est ton Dieu ?
Pourquoi t’abats-tu, mon âme, et gémis-tu au dedans de moi ?
Espère en Dieu, car je le louerai encore ;
Il est mon salut et mon Dieu.
(Psaume 42)
Quand le psalmiste dit que son « âme » a soif de Dieu, il n’imagine pas une soif purement spirituelle ou intellectuelle. Le mot « âme » suggère plutôt que la soif provient du fond de son être et s’empare de tout ce qu’il y a de plus vital en lui. Pour qui éprouve cette soif, vivre sans Dieu n’est pas vivre, car sur cette terre la vie n’est pleine pour lui que dans une louange de Dieu.
Dans ce psaume s’exprime un exilé qui se trouve loin du lieu où se rassemble le peuple de Dieu, loin du Temple où les fidèles vont rencontrer Dieu et voir sa face. C’est le souvenir des célébrations communes qui alimente sa soif (v. 5). Celle-ci est donc intimement liée à l’expérience de tous ceux qui ont, eux aussi, cherché Dieu et l’ont chanté.
Le langage de ce psaume peut-il devenir aussi le mien ? Ou est-il trop fort pour moi qui connais Dieu si peu ? Car en réalité, de quoi ai-je soif sur cette terre ? Même si j’ai connu pas mal d’épreuves, j’ai de la peine à croire que je suis en exil ici-bas.
Cependant, je ne peux pas nier que dans chacune des réalités dont je peux avoir soif (un grand amour, un ordre social plus juste, etc.), je suis renvoyé inévitablement à une réalité encore autre, plus durable. Car tout ce que je peux ardemment désirer ne va jamais pouvoir étancher ma soif. Le fond de mon être appelle toujours en fin de compte une communion qui ne puisse plus faire défaut, une communion tout à fait indéfectible, une joie qui soit au-delà de toute joie (Psaume 43,4).
Ce psaume peut orienter ainsi ma prière. Mais que recommande-t-il pour le temps présent où tout paraît aride ?
Le psalmiste s’exhorte lui-même : « Espère en Dieu » (v. 6, 12). On peut traduire ainsi : « Attends Dieu ». Accepte que ta vraie soif reste ouverte. Ne la comble pas en répondant à des désirs qui sont à portée de main. Comme dit Jérémie, ne remplace pas la source d’eau vive par « des citernes fissurées qui ne retiennent pas l’eau » (2,13). Une vie humaine est belle quand elle reste jusqu’au bout comme une attente ouverte que Dieu seul peut combler.
« Attends Dieu, mon âme. Je le louerai encore. » (v. 6) Voilà l’orientation. Le jour vient où je pourrai le chanter à nouveau. C’est donc vers la louange que je continue à diriger ma vie. Et en attendant, j’ai confiance : Dieu ne manquera pas d’ordonner à sa grâce d’être auprès de moi tout au long du jour, tandis que durant la nuit un chant venant de lui me portera comme une prière (v. 9).
De quoi ai-je soif (pour ma vie personnelle, pour le monde, pour l’Église) ? Certains désirs sont-ils plus importants que d’autres ? Lesquels ?
Que signifie pour moi l’expression « soif de Dieu » ? Comment peut-on désirer une réalité invisible et intangible ?
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