Archive pour août, 2011

Saint Maximilien Kolbe, témoin de la solidarité

14 août, 2011

du site:

http://www.pointscoeur.org/saints_patrons/maximilien_kolbe/index.htm

Saint Maximilien Kolbe, témoin de la solidarité

Solidaire par amour

Nous connaissons surtout du père Kolbe son martyre à Auschwitz et le don qu’il fit de sa vie, en prenant la place d’un père de famille : geste héroïque en des temps extrêmes. Aujourd’hui, il nous semble, du moins sous nos latitudes, que les temps sont plus conscients des dangers que représentent les extrémismes de tous horizons. Mais nous savons aussi que la corde sur laquelle évolue notre monde funambule est fragile. Aussi Maximilien Kolbe reste un phare, comme le dit le pape Jean-Paul II, pour notre temps difficile. Le geste de cet homme, s’il fût accompli en quelques secondes, le temps de faire un pas en direction du chef de camps, n’est cependant pas spontané. Il intervient au terme d’un itinéraire qui dépasse Maximilien lui-même, depuis que l’amour autant que la haine prévaut aux relations humaines et ainsi construit la dignité propre de l’humanité. Refaisons ensemble cette route.

Le Message Évangélique
La solidarité envers les plus pauvres marque tous les temps, mais la nouveauté du message évangélique se trouve dans le fait que Dieu lui-même, en Jésus-Christ prend le visage du Pauvre : « Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait ». Le jeune franciscain qu’est à l’époque Maximilien Kolbe, exprimera cela pour lui-même dans ses carnets spirituels : « aime les enfants, les pauvres, les malades… Un malade est une bénédiction pour le couvent, car il efface les fautes des frères. Va visiter les malades… Aime Dieu dans le prochain. » La vie, l’œuvre, la solidarité et la mort du père Kolbe reposent sur ce pilier du message évangélique.

Fils de François
Cette solidarité du père Kolbe s’inscrit dans le sillage du petit homme qui, au détour d’un chemin, rencontra son Seigneur sous les traits d’un lépreux, il y a sept siècles, au cœur de l’Italie. Assumant le dégoût qu’il éprouvait pour cette maladie et ceux qui en étaient atteints, François d’Assise y découvre une présence : celle du crucifié… Son cœur se brise, il descend de cheval et embrasse le lépreux… Bien plus, il visite les léproseries et se met au service des lépreux non par vertu, mais par amour.
Il est parfois regrettable que l’on dissocie l’œuvre de père Kolbe de son appartenance à la famille franciscaine. Son martyre même trouve sa source dans cet héritage du baiser au lépreux, dans son amour de la pauvreté, même s’il utilise pour vivre cet idéal, les moyens les plus sophistiqués.
Aujourd’hui encore, dans cette Cité de l’Immaculée qu’il a fondée à côté de Varsovie, le murmure des rotatives de l’imprimerie est parfois couvert par la sirène invitant les frères pompiers à la solidarité du secours. Il en est de même à Nagasaki, où le père Kolbe continue son œuvre médiatique, tout en fondant aussi des écoles et en s’initiant au dialogue inter-religieux, comme l’avait fait François d’Assise avec le Sultan. De nombreuses photographies du père Kolbe en compagnie de moines Zen, en témoignent.

La pauvreté franciscaine vécue comme solidarité
Si le père Kolbe a toujours tenu à propager le message évangélique et marial, en utilisant un matériel d’avant-garde, et par conséquent coûteux, il voulut toujours vivre lui-même ainsi que ses frères, dans la plus grande pauvreté. Ce n’était pas pour lui une contrainte, mais au contraire, le signe même de l’authenticité du message qu’il voulait annoncer. Les baraquements de Niepokalanov ou ceux de Nagasaki sont révélateurs de cet esprit de solidarité, qu’entretenait le père Kolbe avec les plus pauvres.

La Mission de l’Immaculée, œuvre missionnaire.
Le père Kolbe parle avant tout de conquête. C’est sur le plan missionnaire qu’il se place le plus souvent dans ses écrits. Proposer sans cesse la foi au monde de son temps, pour que ceux qui ignorent le Christ puissent le connaître et l’aimer par l’Immaculée. C’est pourquoi, la Mission de l’Immaculée est d’abord un mouvement de spiritualité mariale comme une proposition du message chrétien. C’est aussi un appel à la conversion et à l’offrande de notre monde à Dieu par les mains de l’Immaculée. Une statue, dans la basilique de Niepokalanov, représente cela : le père Kolbe et le pape présentant à Marie le globe terrestre. Cette symbolique évoque la totalité du message de Maximilien : ce monde est aimé par Dieu et attend d’être offert dans l’Amour qui, seul, peut le construire.
Le père Kolbe ne parle pas beaucoup dans ses écrits de la solidarité au sens où nous l’entendons aujourd’hui. Certes, la Mission de l’Immaculée n’est pas une œuvre caritative. Mais force est de reconnaître que là où est mis en acte ce qu’il écrit, il y a bel et bien solidarité. En effet, il n’est pas possible, et le père Kolbe le savait fort bien, de proposer de manière crédible la foi chrétienne sans que le missionnaire lui-même partage la même pauvreté de ceux vers qui il est envoyé. C’est ainsi qu’il manifeste leur dignité humaine par la compassion et l’aide matérielle autant qu’il est possible de la dispenser. Il définira cette intuition dans une lettre du 14 octobre 1933, envoyée de Nagasaki : « La Cité de l’Immaculée en terre de mission est telle qu’on l’imagine et comme je l’ai toujours désirée : très modeste, très pauvre, franciscaine au vrai sens du mot. »

La presse pour tous
En désirant annoncer le message évangélique avec le concours de tous les moyens médiatiques d’avant-garde, le père Kolbe désire aussi que toutes les couches de la société de son temps puissent bénéficier de ce progrès. C’est pourquoi, il ne se satisfait pas d’éditer un mensuel marial, intitulé Le messager de l’Immaculée, sorte de magazine spirituel. Il éditera rapidement un quotidien d’actualité, très bon marché, qui permettra, non seulement aux plus humbles d’être informés de ce qui se passe dans le monde, mais encore, d’apprendre à porter sur celui-ci, un regard chrétien. Le format de ce journal, sa concision, la diversité de ses rubriques en font rapidement un média de masse, publié chaque jour en Pologne, à deux cent soixante mille exemplaires… Il en sera de même au Japon. Nous rejoignons là l’intuition universelle du père Kolbe, et sa solidarité aux dimensions du monde, dont témoignera l’un de ses collaborateurs : « Il portait en lui le désir ardent de donner sa vie pour tous les hommes et pour chacun en particulier ».

Niepolakalanov, durant la guerre
Cette période troublée à laquelle il ne survivra pas, va donner au père Kolbe de concrétiser cette phrase qu’il a prononcée : « L’amour seul est force de création ». Encore une fois, la solidarité évangélique n’est pas seulement humanisme et philanthropie, mais essentiellement fondée sur l’Amour. En effet, il ne s’agit pas d’être conscient de la grandeur et de la dignité humaine, mais bien plus simplement d’aimer profondément l’humanité. Alors que les rotatives sont stoppées (l’autorisation d’éditer se faisant attendre de la part de l’occupant allemand), et que la persécution fait rage, Niepokalanow devient un véritable camp de réfugiés : Polonais, Juifs et autres exilés viennent frapper à cette porte dont ils sont sûrs qu’elle s’ouvrira pour eux.

Le camp de l’Amour
La solidarité du père Kolbe se manifestera pleinement dans son sacrifice ultime pour un père de famille : c’est le sommet de toute sa vie. Il semble, selon les témoignages, que sa solidarité fut d’autant plus remarquée qu’elle portait ses compagnons d’infortune au-delà de la simple entraide, puisqu’elle avait un fondement spirituel : vaincre le mal par l’amour. En effet, les témoins rapportent qu’au-delà d’un secours matériel, le père Kolbe dispensait l’espérance, soutenait le moral de ses codétenus, leur redonnant des forces pour lutter et pour vivre. Voici ce que rapporte un docteur du camp : « Il m’indiquait chaque fois d’autres personnes qui selon lui, avaient davantage besoin… Dans l’atmosphère générale d’instinct animal de conservation qui régnait partout dans le camp, un tel désir de se sacrifier pour les autres fut pour moi quelque chose de surprenant, et je vis dans le père Kolbe un homme peu commun. » Cette petite réflexion nous invite nous aussi à être solidaires par amour, mais comment rendre par écrit ce qui ne peut qu’être vécu concrètement ? Comment en effet exprimer l’amour, sinon en faisant comme le père Kolbe : oser le geste total, à la suite du Christ ? Maximilien nous invite par sa vie et le don de celle-ci, à faire de la solidarité, le « point-cœur » de la nôtre : « Que souhaiter de plus grand ? nous dit-il. Je ne connais rien de plus sublime que cette affirmation de Jésus : “Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.”» (Lettre du 18.8.1939)

Frère Bernard,
franciscain conventuel

Biographie de Maximilien Kolbe (1894-1941) :
Raymond Kolbe est né en Pologne dans une famille assez pauvre, mais profondément unie et croyante. C’est un petit garçon assez turbulent, jusqu’au jour où sa mère s’écrie : « Mon pauvre enfant, qu’est-ce que tu deviendras ? » Cette question le bouleverse. Il s’ensuit un événement fondamental : « J’ai beaucoup prié la Sainte Vierge de me dire ce que je deviendrai. Alors elle m’est apparue en tenant deux couronnes, l’une blanche et l’autre rouge. Elle m’a regardé avec amour et me les a proposées. La blanche signifie que je serai toujours pur et la rouge que je serai martyr. Je les ai acceptées toutes les deux ! » avoue-t-il à sa mère. Il a dix ans. Dès treize ans, Raymond se sent appelé à devenir franciscain et entre au petit séminaire de Lwow. En 1910 il prend le nom de Maximilien-Marie et commence son noviciat. Il fait de très brillantes études à Rome malgré sa santé fragile et des attaques de tuberculose. En 1917 il fonde la Milice de l’Immaculée qui a pour but la conversion de tous les pécheurs. Les moyens mis en œuvre sont : l’exemple, la prière, la souffrance et le travail, dans une consécration totale à l’Immaculée. Maximilien est aussi très proche de Thérèse de l’Enfant Jésus à qui il confie ses désirs missionnaires infinis. Il est ordonné prêtre en 1918. De retour en Pologne, il fonde un mensuel : Le chevalier de l’Immaculée, qui connaît une diffusion étonnante. En 1927 il fonde Niepokalanow, la cité de l’Immaculée, immense « couvent maison d’édition ». En 1930 il part au Japon et fonde Mugenzai No Sono : le jardin de l’Immaculée, où il demeure jusqu’en 1936. La guerre interrompt toutes ces activités : la Pologne est vaincue et occupée. Il est arrêté une première fois avec ses frères le 19 septembre 1939. Relâchés le 8 décembre, ils retrouvent Niepokalanow saccagée. Maximilien réussira à publier un dernier numéro du chevalier avant d’être arrêté à nouveau le 17 février 1941. Le 28 mai, il est transféré à Auschwitz. Il y est particulièrement maltraité en tant que chrétien et prêtre mais toujours il répond à la haine par l’amour. un jour il s’offre en échange d’un de ses codétenus, père de famille, condamné à mort en représailles d’une évasion. Ils sont dix hommes condamnés à mourir de faim et de soif. Mais la présence de Maximilien transforme cette agonie qu’ils vivent dans les chants et la prière. Dernier survivant, le père Maximilien sera achevé par une injection de phénol le 14 août 1941.
Lettre à ses frères dispersés (1940) :
N’ayons aucune trêve dans notre travail de missionnaires. Répandons son règne dans tous les cœurs. Offrons dans ce but toutes nos peines et toutes nos souffrances. Ne désirons qu’une seule chose : qu’elle soit contente de nous. Tâchons de lui faire plaisir à nos dépens, même si cela nous coûte… Combien d’âmes retrouveront la lumière, grâce à votre dispersion ! Prions, acceptons amoureusement toutes les croix, aimons tous nos prochains, sans nulle exception, amis et ennemis… Dieu est amour : et comme l’effet doit ressembler à la cause, toute la création vit d’amour. Non seulement pour la fin dernière, mais aussi pour les fins intermédiaires et dans toute action saine et normale l’amour est le principal ressort et le principal moteur.

La femme cananéenne

13 août, 2011

La femme cananéenne dans images sacrée A20-w

http://www.maranatha.it/Festiv2/ordinA/A20page.htm

Bonté et ferveur missionnaire (Sainte Josephine Bakhita)

13 août, 2011

du site:

http://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20010112_bakhita_fr.html

Sainte Josephine Bakhita,
 
Bonté et ferveur missionnaire

« Sainte Josephine Bakhita, d’origine Sudanaise, enlevée, vendue esclave, libérée, devient chrétienne et religieuse dans la congrégation des Canossiennes. Dans une réunion de jeunes, un étudiant de Bologne demanda: “Qu’est ce que vous feriez si vous rencontriez vos ravisseurs?” Sans hésiter un seul instant, elle répondit:
“Si je rencontrais ces négriers qui m’ont enlevée et ceux-là qui m’ont torturée, je m’agenouillerais pour leur baiser les mains, car si cela ne fût pas arrivé je ne serais pas maintenat chrétienne et religieuse”.
Continuant le discours sur le même sujet, elle bénissait non seulement la médiation providentielle dans les mains de Dieu, mais les excusait également en ces termes:
“Les pauvres, peut être ne savaient-ils pas qu’ils me faisaient si mal: eux ils étaient les maîtres, et moi j’étais leur esclave. De même que nous sommes habitués à faire le bien, ainsi les négriers faisaient cela, par habitude, non par méchanceté”.
Dans ses souffrances elle ne se plaignait pas; elle se souvenait de tout ce qu’elle avait souffert quand elle était esclave: “À ce temps là je ne connaissais pas le Seigneur; j’ai perdu beaucoup de mérites, il faut que je les gagne maintenant… Si je me tenais à genoux pendant toute la vie, je ne dirais jamais assez toute ma gratitude au bon Dieu”.
Un prêtre pour la mettre à l’épreuve lui dit: “Si le Seigneur ne vous voulait pas au paradis, que feriez­ vous?” Elle tranquillement répondit: “Eh bien, qu’il me mette où il veut. Quand je suis avec Lui et où Lui le veut, je suis bien partout: c’est Lui le Maître, moi je sa pauvre créature”.
Un autre lui demanda son histoire, Bakhita répondit: “Le Seigneur m’a aimée beaucoup… il faut aimer tout le monde… il faut être indulgent!” – “Aussi envers ceux qui vous ont torturée?” – “Pauvres, ils ne connaissaient pas le Seigneur”.
Interrogée sur la mort, avec un esprit serein elle répondit. “Lorsqu’une personne aime beaucoup une autre, elle désire ardemment l’approcher, donc pourquoi craindre tellement la mort? La mort nous emmène à Dieu”.
À la supérieure, M. Térèse Martini, pleine de soucis à la fin de la guerre, Bakhita, calme, digne, grave, lui dit: “Et vous, Mère, vous êtes surprise que le Seigneur vous donne des tribulations? S’il ne vient pas chez nous avec quelques peines, chez qui doit-il aller? Est ce que nous ne sommes pas venues au couvent pour faire ce qu’il veut? Oui, ma Mère, moi, pauvre misérable, je prierai beau­coup, mais pour que sa volonté soit faite”. »

Prière

(Composée par Sainte Josephine Bakhita dans le jour de sa donation totale à Dieu à travers le Profession Religieuse, le 8 décembre 1896)
“O Seigneur, si je pouvais voler là-bas, auprès de mes gens et prêcher à tous à grands cris ta bonté: Oh, combien d’âmes je pourrais te conquérir! Tout d’abord ma mère et mon père, mes frères, ma soeur encore esclave… tous, tous les pauvres Noirs de l’Afrique, fais, o Jésus, qu’eux aussi te connaissent et t’aiment!”  

Préparé par l’Université Pontificale URBANIANA,
avec la collaboration des Instituts Missionnaires

14 août – 20e dimanche du Temps Ordinaire – Homélie

13 août, 2011

du site:

http://www.homelies.fr/homelie,,3238.html

20e dimanche du Temps Ordinaire

14 août 2011

Famille de Saint Joseph

Homélie-Messe

La région de Tyr et de Sidon correspond au Sud Liban actuel, terre encore déchirée de nos jours par des luttes fratricides. Ce qui reste de l’ancienne Canaan est toujours, pour les juifs, au moment où Jésus s’y rend, une terre de paganisme et d’idolâtrie, qui évoque guerres et cultes païens ; une terre de perversion morale et religieuse, une terre de perdition, en tout point étrangère. Pourtant cette femme cananéenne est chez elle : c’est plutôt Jésus et ses disciples qui sont étrangers en terre de Tyr et de Sidon.
Ainsi donc, une mère éplorée, qui a entendu parler du Rabbi de Nazareth et des miracles qu’il accomplissait, poursuit Jésus de ses supplications en faveur de sa fille.
L’interpellation de cette femme cananéenne témoigne d’une étonnante connaissance de la tradition juive ; peut-être même le titre « Seigneur, fils de David » attribué à Jésus est-il une ébauche de foi, comme semble le confirmer la demande, puisqu’elle espère qu’il prendra autorité sur le démon qui tourmente sa fille.
Le silence de Jésus veut obliger les disciples à résoudre eux-mêmes ce dilemme : cette femme païenne, habitant en terre étrangère, mais témoignant par sa foi naissante qu’elle est visitée par Dieu, est-elle impure en raison de son appartenance raciale, ou au contraire, faut-il juger de sa pureté, c’est-à-dire de la qualité de sa relation à Dieu à partir de « ce qui est sorti de sa bouche et qui provient de son cœur » (15, 8) ?
Les disciples ne semblent pas avoir perçu le problème : ils demandent à Jésus de « donner satisfaction » à la femme non pas comme confirmation de sa confession de foi, mais pour couper court à une situation embarrassante. Pensez donc : un Rabbi juif poursuivi par les cris d’une païenne, cela pourrait causer scandale ! Les disciples demeurent tout aussi enfermés dans leur a priori et leur formalisme religieux que les pharisiens.
Dans un premier temps, la réponse de Jésus explicite ce que les disciples n’avaient pas osé formuler : un Rabbi d’Israël ne s’occupe pas des étrangers ; c’est à son peuple que Dieu envoie ses messagers.
Mais Jésus lui-même n’ordonnait-il pas : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » ?
Nous pourrions ajouter la parabole du Bon Samaritain, et cela suffirait pour faire pressentir que la remarque de Jésus doit être interprétée autrement que comme un refus d’aider cette femme. Il est même exclus que Jésus repousse cette femme, lui qui n’est pas venu pour les justes mais pour les pécheurs, et qui se présente comme le médecin divin venu pour les malades et pas pour les biens-portants, ou du moins ceux qui croient l’être.
En fait, la parole énigmatique de Jésus concernant les brebis perdues d’Israël fait partie d’une stratégie pédagogique que le Seigneur met en place et qu’il s’agit de décrypter.
La femme l’avait d’abord interpellé comme « Fils de David », le désignant ainsi comme le Messie attendu par les Juifs ; mais celui-ci n’est effectivement envoyé qu’à la seule maison d’Israël. Si elle reçoit une réponse de non-recevoir à sa demande, c’est tout simplement parce qu’elle est mal formulée.
En tant que Cananéenne, ce n’est pas à la tradition juive et à son attente restrictive qu’elle doit s’adresser, mais à ce qui, de cette tradition, s’accomplit en Jésus dans une ouverture universelle.
Autrement dit, le Seigneur veut la faire passer de la vétusté de l’Ancienne Alliance à la nouveauté de l’Evangile annoncé à tous les pauvres, sans exception.
La parole en apparence dure de Jésus ne décourage cependant pas la femme, mais ranime tout au contraire son zèle : « elle vint se prosterner devant lui » dans un geste d’humble adoration. Lui ayant ainsi barré la route elle le supplie : « Seigneur, viens à mon secours ! »
Continuant son effort pédagogique, Jésus répond plus mystérieusement encore : « Il ne sied pas de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »
Les enfants sont les fils d’Israël. Par contraste, l’apostrophe « chiens » était utilisée par les juifs pour désigner les païens, et en particulier les Cananéens. Le terme « petits chiens » n’a pas cette connotation méprisante : il ne désigne pas les chiens errants, objet de dédain, mais les animaux domestiques qui habitaient sous le toit de leur maître et jouissaient de leur faveur.
Le pain de la Parole est réservé aux seuls juifs qui se considèrent comme justes, méprisant les étrangers. Jésus semble donc insister : le pain des pharisiens n’est pas pour toi.
La femme aurait pu se décourager ; mais nul doute que le ton de la voix de Jésus, et l’attention qu’il lui porte alors que les disciples voulaient l’écarter, lui permettent d’interpréter les paroles du Seigneur comme une invitation à passer à un autre plan, à renoncer à vouloir inscrire Jésus dans une catégorie religieuse, pour s’approcher de lui en simplicité et avec une totale confiance.
La femme l’a compris intuitivement. D’ailleurs le Juif qui lui parle, n’est-il pas lui-même mis au banc de sa communauté, considéré comme un étranger dans son propre pays ? Comment serait-elle une étrangère pour un exilé ?
Elle a saisi que le pain destiné aux enfants dont parle Jésus, c’est sa Parole qui donne vie, mais qui est rejetée par ses coreligionnaires comme une nourriture avariée. Dès lors, puisque les enfants d’Israël font preuve de si peu d’appétit pour le pain de la Parole que Jésus leur offre, pourquoi n’en profiterait-elle pas ? Aussi ose-t-elle répondre dans un élan de confiance : « Les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres »
La réponse émerveillée de Jésus confirme l’action de l’Esprit dans le cœur de cette femme païenne : « Ta foi est grande ». Notre-Seigneur ne doit même pas intervenir : « Que tout se fasse pour toi comme tu le veux ». Par sa foi, cette mère a trouvé accès, pour le service de la délivrance de sa fille, à la toute-puissance de Dieu qui repose sur le Verbe incarné.
« Seigneur sauve-nous de nos étroitesses d’esprit ; ouvre nos yeux sur nos enfermements ; dénonce nos complicités avec les attitudes d’exclusion mises en place autour de nous ; donne-nous de nous souvenir que nous aussi nous étions des « païens » ; et accorde-nous la force de témoigner ouvertement de l’universalité de ton message.
Enfin et surtout Seigneur, garde nous dans l’humilité ; donne-nous de nous souvenir, chaque fois que nous approchons de la Table eucharistique, que nous aussi nous faisons partie de ces « petits chiens mangeant les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres ». Que cet humble aveu réveille ta compassion, afin que nous ayons la joie de t’entendre nous dire :  » Que tout se fasse pour toi comme tu le veux » ».

Père Joseph-Marie

DORMITION DE LA TRES SAINTE MERE DE DIEU ET TOUJOURS VIERGE MARIE

12 août, 2011

DORMITION DE LA TRES SAINTE MERE DE DIEU ET TOUJOURS VIERGE MARIE dans images sacrée 0815dormition

http://home.scarlet.be/amdg/oldies/sankt/aou15.html

La dormition de la Theotokos (par Sa Sainteté Bartholoméos Ier)

12 août, 2011

du site:

http://www.30giorni.it/articoli_id_23423_l4.htm

LA MÈRE DE DIEU – LA TOUTE-SAINTE

La dormition de la Theotokos

Approfondissements mariologiques sur la vie, la mort et la résurrection

par Sa Sainteté Bartholoméos Ier

À l’occasion du soixantième anniversaire de la proclamation du dogme de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie à la gloire du Paradis, en son corps et en son âme, (1er novembre 1950), nous avons demandé un commentaire à Bartholomeos Ier, patriarche œcuménique de Constantinople.
Le texte qui nous a été envoyé est une occasion de rendre grâces pour la foi que nous professons ensemble et de demander au Seigneur qu’il nous accorde la pleine communion
Bartholomeos Ier, patriarche œcuménique de Constantinople, durant la liturgie de la fête de la Dormition de la Sainte Mère de Dieu, au monastère de Sumela, dans la province turque de Trabzon, le 15 août 2010 [© Reuters/Contrasto]
L’Église orthodoxe a une immense vénération pour la Mère de Dieu – à savoir Theotokos (la Mère de Dieu), ou Panaghia (la Toute-Sainte), le nom sous lequel nous préférons nous adresser à elle – en l’exaltant non pas comme une pieuse exception, mais comme un exemple tout à fait concret de la manière chrétienne de se confier et de répondre à notre vocation de devenir disciples du Christ. Marie n’est extraordinaire que dans sa vertu ordinairement humaine, que nous sommes appelés à respecter et à imiter en tant que chrétiens dévots. On commémore sa mort le 15 août, l’une des douze grandes festivités du calendrier orthodoxe.
Par ailleurs, lorsque la théologie orthodoxe cherche à comprendre l’“alliance sacrée”, ou mystère de Marie, que «nul ne peut approcher avec des mains inexpertes», elle se réfère à la Sainte Écriture, mais surtout à la Tradition, et en particulier à la liturgie et à l’iconographie. À cet égard, les chrétiens orthodoxes associent Marie avant tout à son rôle dans la divine incarnation, comme Mère de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, tout en la plaçant dans une longue série d’êtres humains – et non divins – qui implique la continuité de l’histoire sacrée et mène jusqu’à la naissance du Fils de Dieu, Jésus de Nazareth, il y a deux mille ans. Isoler Marie de cette lignée préparatoire ou “économique”, c’est la séparer de notre réalité et la mettre en marge de notre salut. Comme tous les êtres humains, Marie a elle aussi besoin du salut; même si elle a été considérée “sans péchés personnels”, elle n’échappe pas pour autant à la servitude du péché originel. Même si elle est «plus honorable que les chérubins et incomparablement plus glorieuse que les séraphins», ce qui vaut pour nous vaut aussi pour Marie. Bien qu’elle ait été proclamée «bénie entre toutes les femmes», elle incarne l’unique chose nécessaire à tous les êtres humains, à savoir l’attachement à la Parole de Dieu et l’abandon à Sa volonté.
Ainsi, lorsque les chrétiens orthodoxes sont dans une église et qu’ils élèvent leur regard vers le Pantokrator («celui qui contient tout»), à savoir le Christ qui se trouve au-dessus de leurs têtes pendant le culte, ils se trouvent directement face-à-face à la Platytera («celle qui est plus vaste que tout»), à savoir la Mère de Dieu, qui est placée juste devant eux, et plus précisément dans la vaste abside qui unit l’autel au ciel, car, en donnant naissance au Dieu Verbe et «en concevant l’inconcevable» dans son sein, elle fut capable de contenir ce qui ne pouvait être contenu, et de rendre descriptible celui qui ne peut être circonscrit.
La Sainte Écriture nous apprend que lorsque Notre Seigneur était suspendu à la croix, il vit sa mère et son disciple Jean et il s’adressa à la Vierge en disant: «Femme, voici ton fils», et à Jean en lui disant «Voici ta mère!» (Jn 19, 25-27). Depuis ce moment, l’apôtre et évangéliste de l’Amour a pris soin de la Theotokos sous son propre toit. La Tradition de l’Église croit fermement non seulement à l’indication des Actes des apôtres (Ac 2, 14), qui confirme que la Vierge Marie se trouvait avec les apôtres lors de la fête de la Pentecôte, mais aussi au fait que la Theotokos est restée dans la maison de Jean, à Jérusalem, où elle a poursuivi son ministère en paroles et en action.
La tradition iconographique et liturgique de l’Église professe aussi qu’au moment de sa mort, les disciples étaient dispersés dans le monde entier pour annoncer l’Évangile, mais qu’ils revinrent à Jérusalem pour rendre hommage à la Theotokos. À l’exception de Thomas, tous les autres (y compris l’apôtre Paul) se retrouvèrent à son chevet. Au moment de sa mort, Jésus-Christ descendit pour emporter son âme au ciel. Après sa mort, le corps de la Theotokos fut porté en procession pour être déposé dans une tombe, non loin du Jardin de Gethsémani; lorsque l’apôtre Thomas arriva trois jours plus tard et qu’il voulut voir son corps, la tombe était vide. L’assomption corporelle de la Theotokos fut confirmée par le message de l’ange et par l’apparition de la Vierge aux apôtres, toutes choses qui reflètent les événements relatifs à la mort, à la sépulture et à la résurrection du Christ.
Dormition de la Vierge, mosaïque de l’église Saint-Sauveur-in-Chora, 1320 environ, Musée de Kariye Camii, Istanbul, Turquie
L’icône et la liturgie de la fête de la mort et de la sépulture de Marie représentent clairement une cérémonie funèbre, mais soulignent en même temps les enseignements fondamentaux concernant la résurrection du corps de Marie. À cet égard, la mort de Marie a en quelque sorte la fonction d’une fête qui affirme notre foi et notre espérance en la vie éternelle. Et encore: les chrétiens orthodoxes se réfèrent à cet événement de fête comme à la “Dormition” ( Koimisis, ou “le fait de s’endormir”) de la Theotokos, plutôt qu’à son “Assomption” (ou “translation” physique) au ciel. En effet, cette insistance sur le fait que Marie est humaine, qu’elle est morte et qu’elle a été enterrée comme les autres êtres humains, nous donne la certitude que – même si «la tombe ni la mort ne pouvaient contenir la Theotokos, notre espérance inébranlable et notre protection toujours vigilante» (phrase tirée du kontakion du jour) – Marie est en réalité beaucoup plus proche de nous que nous ne le pensons; elle ne nous a pas abandonnés. Comme le relève l’apolytikion de cette Fête: «Dans la naissance, tu as préservé ta virginité; dans la mort, tu n’as pas abandonné le monde, ô Theotokos. Comme mère de la vie, tu es partie vers la source de la vie, en libérant nos âmes de la mort par tes intercessions».
Pour les chrétiens orthodoxes, Marie n’est pas seulement celle qui fut “choisie par avance”. Elle symbolise surtout le choix que chacun de nous est appelé à faire en réponse à la divine initiative pour l’incarnation (c’est-à-dire pour la naissance du Christ dans nos cœurs) et pour la transformation (c’est-à-dire pour la conversion de nos cœurs du mal au bien). Comme l’a dit saint Siméon le Nouveau Théologien au dixième siècle, nous sommes tous invités à devenir Christotokoi (ceux qui engendrent le Christ) et Theotokoi (ceux qui engendrent Dieu).
À travers son intercession, chacun d’entre nous peut devenir comme Marie la Theotokos.

(Nous remercions le père John Chryssavgis pour sa collaboration)

Saint Modeste de Jérusalem († 634) et l’Assomption

12 août, 2011

du site:

http://www.mariedenazareth.com/12817.0.html?&L=0

Saint Modeste de Jérusalem († 634) et l’Assomption

Après avoir assiégé et détruit Jérusalem, le roi des Perses Cosroe II déporta en Perse le patriarche Zacharie. Modeste fut appelé en 614 à administrer l’Eglise de Jérusalem. L’empereur Era, après la mort du patriarche Zacharie en 629 le promut à la succession du patriarche.
 
Le contexte historique :
Au moment où fut écrite par Modeste de Jérusalem l’homélie sur l’Assomption, il est probable que la fête mariale du 15 Août à Jérusalem se soit transformée en une célébration de la fin de l’existence terrestre de Marie.
 
Importance de cette homélie sur l’Assomption :
Nous pouvons considérer l’homélie de Modeste comme l’homélie la plus ancienne dans laquelle est affirmée en termes explicites la doctrine de l’Église sur la vérité de l’Assomption de la Vierge dans son âme et dans son corps.
L’homélie est une « louange »: elle entend louer et exalter la bienheureuse Vierge, en promouvant la fête liturgique de sa Dormizione. L’attribution de l’homélie à Modeste de Jérusalem n’est pas sûre, mais elle est très probable.
Le magistère s’intéresse à sa doctrine: Pie XII dans la Munificentissimus Deus en cite un passage, en l’attribuant à un ancien auteur inconnu ; Vatican II, dans la Lumen Gentium s’y réfère comme à étant l’œuvre de Modeste de Jérusalem (LG 59, note 13).
 
1. La mort de Marie.
La mort de Marie advint à Jérusalem sur le Mont Sion. Le fait arriva au milieu des anges, descendu du ciel mais restés invisibles, pour contempler la beauté, la grandeur et la sainteté de la Mère du Seigneur et veiller sur les derniers instants de sa vie terrestre. Les apôtres arrivèrent aussi, Dieu seul sait comment. Marie, en mourant, remet son âme directement dans les mains du Fils. Modeste se pose un problème : Pourquoi la Vierge meurt ? Réponse : Marie devait suivre l’exemple de son Fils, pour lui être semblable. Jésus lui-même indiqua aux apôtres le jardin de Gethsémani comme endroit de la sépulture pour sa Mère.
 
2. Résurrection et Assomption de Marie au ciel.
Modeste affirme que le corps virginal de Marie n’a pas connu la corruption, le Fils lui-même l’a ressuscité : « C’est pourquoi, en sa qualité de Mère toute glorieuse du Christ Sauveur, notre Dieu, donneur de la vie et de l’immortalité, Marie est vivifiée par lui ; elle est pour toujours con-corporelle dans l’incorruptibilité. C’est lui qui l’a ressuscitée du sépulcre et l’a prise avec lui d’une manière que lui seul connaît » Ce texte bref nous éclaire aussi sur la nature des raisons de la glorification de Marie. Il s’agit de raisons essentiellement théologiques : la maternité divine, la virginité (« toute glorieuse « ) et la conformité avec le Fils.
 
3. La Médiation glorieuse de Marie.
Modeste considère comme étant un but du mystère de l’Assomption le rôle de Marie comme médiatrice ou avocate au service des hommes: « Dieu préserve vraiment de toute affliction ceux qui reconnaissent Marie Mère de Dieu : il t’a emmené près de lui pour que tu puisses intercéder pour nous. » « [Dieu] a décidé de te prendre près de lui, pour que par tes prières, il se montrât toujours favorable au monde entier. »
Dans ce contexte se forme aussi la terminologie de la médiation.
 
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Bibliographie : Testi Mariani del Primo Millennio, vol. II, Roma 1989, pp. 121-137 D. BERETTO, San Modesto di Gerusalemme, dottore dell’Assunzione, in Mater Ecclesiae 8 (1972),154- 162. M. JUGIE, La mort et l’Assomption de la sainte Vierge. Etude historico-doctrinale, Studi e Testi 114, Città del Vaticano 1944, pp. 215-218 ; M. JUGIE, Deux homélies patristiques pseudépigraphes, in Echos d’Orient 39 (1940- 1942), 283-289. 
L. GAMBERO

JOB – Artist: GRUBER

11 août, 2011

JOB - Artist: GRUBER dans images sacrée 20%20GRUBER%20JOB

http://www.artbible.net/1T/Job_d_wisdom_hope/index_3.htm

12 août: Sainte Jeanne de Chantal

11 août, 2011

du site:

http://www.saintejeannedechantal.com/spip.php?article42

Paroisse Sainte Jeanne de Chantal

Sainte Jeanne de Chantal 

La vie de Sainte Jeanne de Chantal

Elle est la patronne de toutes les vocations ; et connaître sa vie explique pourquoi.
Une vie de famille toute simple
Jeanne Frémyot naît le 23 janvier 1572, à Dijon. Elle perd sa mère rapidement. Son père, Président du Parlement de Bourgogne, élève avec soin ses enfants, veillant lui-même à leur éducation religieuse. Jeanne est vive et enjouée, curieuse de tout. Très tôt, elle demande à Marie d’être sa vraie mère. C’est l’époque des guerres de religion, qui bouleversent la fillette. Elle se sent profondément catholique et sa famille soutiendra indéfectiblement le roi de France. Au moment de sa confirmation, Jeanne ajoute à son prénom celui de Françoise.
Elle a presque 21 ans quand elle épouse le baron Christophe Rabutin de Chantal. Appelé pour le service du Roi, son époux est souvent absent. Jeanne doit s’occuper seule du château et des biens de la famille de Chantal ; énergique et pieuse, elle se consacre à ces responsabilités et à sa famille, réservant les distractions pour les moments de présence de son époux. Le ménage est très heureux.
Les épreuves de la vie
Deux premiers enfants meurent à la naissance, mais Jeanne-Françoise donne ensuite naissance à un garçon, Celse-Bénigne, puis à Marie-Aimée, Françoise et Charlotte ; elle restera toujours très attentive à leur éducation. Début 1601, Christophe de Chantal décide de quitter la Cour pour vivre auprès des siens. Mais alors que vient de naître leur dernier enfant, il meurt victime d’un accident de chasse. Le choc est terrible pour Jeanne, qui a 29 ans.
Son beau-père lui ordonne alors de venir habiter chez lui ; ce sont des années difficiles. Le Baron de Chantal est acariâtre, il a confié sa maison a une servante-maîtresse. Mais la foi de Jeanne est solide, elle s’appuie sur la prière, elle se consacre à ses enfants, elle les catéchise et s’occupe aussi des bâtards du château et de tous ceux qu’elle peut aider. Déjà, elle met en pratique les vertus qui seront les axes de sa vie spirituelle : la charité, l’humilité.
La naissance d’une vocation
Son père l’invite à Dijon, en mars 1604 car le jeune évêque de Genève , François de Sales, vient y prêcher le Carême. Cette rencontre est capitale, François de Sales et Jeanne de Chantal « se reconnaissent » ; il devient son directeur spirituel, elle aspire à une vie toute donnée à Dieu. A l’époque les monastères réformés sont très austères, les non réformés plutôt relâchés ; pour l’évêque de Genève, il doit exister une troisième voie. Jeanne l’aidera à réaliser ce grand dessein, qui va longuement mûrir chez l’un et chez l’autre.
Au printemps 1610, la décision est prise. Les enfants de Jeanne ont grandi : son fils, suivant les traces de son père, doit commencer une carrière à la Cour et dans l’armée, sa fille aînée va se marier , avec le plus jeune frère de François de Sales, et ses cadettes suivront leur mère. Les jeunes filles à l’époque n’étaient-elles pas élevées dans des monastères ? Mais la petite Charlotte meurt et Jeanne part seule avec Françoise (ainsi que deux autres jeunes filles).
Fondation de la Visitation
L’évêque de Genève résidant à Annecy, Jeanne et trois autres sœurs s’installent donc dans « la Galerie » petite maison des faubourgs de Annecy. Et c’est le début de « La Visitation sainte Marie », en hommage à ce mystère de la vie humble et cachée de Marie. François de Sales est très attentif à cette petite communauté, qui met l’oraison au cœur de sa vie. Des visites aux malades débutent en 1612, mais elles sont limitées. Quelques années plus tard , quand des monastères seront créés à Lyon puis à Moulins, les moniales ne sortiront plus.
Mère de Chantal se consacre à ses religieuses et à la croissance de son ordre. L’abondante correspondance, qu’elle laissera, en porte témoignage . Elle continue de s’occuper de ses enfants : son fils se marie. Il mourra plus tard, laissant une fillette, qui deviendra Madame de Sévigné. Marie-Aimée, veuve elle aussi, meurt à la naissance de son premier enfant. Seule Françoise, et ses deux enfants, survivront à Jeanne.
Le 28 décembre 1622, le décès de François de Sales , à 55 ans, la laisse seule, alors que les monastères sont de plus en plus nombreux. Elle s’occupe de tout avec la foi, le courage et l’énergie qu’elle avait jeune femme pour s’occuper du château de son mari, qu’elle a eu jeune veuve pour élever seule ses enfants. Quand elle meurt, en décembre 1641, la Visitation Sainte Marie est un ordre important, comptant 87 monastères.
Ainsi, successivement vierge, épouse, mère, veuve et religieuse, Jeanne de Chantal est bien la patronne de tous les états de vie.
La jeune Baronne puis la Mère de Chantal a été dévorée par l’amour de Dieu “il nous faut tout quitter pour rester à la merci de l’amour divin, afin qu’il fasse de nous ce qu’il lui plaira”. Pour elle, “si vous cherchez Dieu, vous le trouverez partout”. Saint François de Sales estimait que la dévotion n’était pas réservée aux personnes consacrées, mais devait avoir sa place dans chaque vie. Jeanne l’a écouté ; dans tous les états de sa vie elle a servi son Seigneur ; elle a fait merveilleusement sienne le conseil de “leur bienheureux Père” : “C’est là où Dieu nous a plantés qu’il nous faut savoir fleurir

Les livres poétiques – Livre de Job 1

11 août, 2011

du site:

http://www.ebible.free.fr/livre.php?_id=job&_chap=1

Ancien Testament

Les livres poétiques – Livre de Job 1

Chapitre 2

Job apprend son infortune

[1] Il y avait dans le pays d’Uts un homme qui s’appelait Job. Et cet homme était intègre et droit; il craignait Dieu, et se détournait du mal. [2] Il lui naquit sept fils et trois filles. [3] Il possédait sept mille brebis, trois mille chameaux, cinq cents paires de bœufs, cinq cents ânesses, et un très grand nombre de serviteurs. Et cet homme était le plus considérable de tous les fils de l’Orient. [4] Ses fils allaient les uns chez les autres et donnaient tour à tour un festin, et ils invitaient leurs trois sœurs à manger et à boire avec eux. [5] Et quand les jours de festin étaient passés, Job appelait et sanctifiait ses fils, puis il se levait de bon matin et offrait pour chacun d’eux un holocauste; car Job disait: Peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils offensé Dieu dans leur cœur. C’est ainsi que Job avait coutume d’agir. [6] Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l’Éternel, et Satan vint aussi au milieu d’eux. [7] L’Éternel dit à Satan: D’où viens-tu? Et Satan répondit à l’Éternel: De parcourir la terre et de m’y promener. [8] L’Éternel dit à Satan: As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n’y a personne comme lui sur la terre; c’est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal. [9] Et Satan répondit à l’Éternel: Est-ce d’une manière désintéressée que Job craint Dieu? [10] Ne l’as-tu pas protégé, lui, sa maison, et tout ce qui est à lui? Tu as béni l’œuvre de ses mains, et ses troupeaux couvrent le pays. [11] Mais étends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu’il te maudit en face. [12] L’Éternel dit à Satan: Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre; seulement, ne porte pas la main sur lui. Et Satan se retira de devant la face de l’Éternel. [13] Un jour que les fils et les filles de Job mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné, [14] il arriva auprès de Job un messager qui dit: Les bœufs labouraient et les ânesses paissaient à côté d’eux; [15] des Sabéens se sont jetés dessus, les ont enlevés, et ont passé les serviteurs au fil de l’épée. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle. [16] Il parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit: Le feu de Dieu est tombé du ciel, a embrasé les brebis et les serviteurs, et les a consumés. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle. [17] Il parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit: Des Chaldéens, formés en trois bandes, se sont jetés sur les chameaux, les ont enlevés, et ont passé les serviteurs au fil de l’épée. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle. [18] Il parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit: Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné; [19] et voici, un grand vent est venu de l’autre côté du désert, et a frappé contre les quatre coins de la maison; elle s’est écroulée sur les jeunes gens, et ils sont morts. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle. [20] Alors Job se leva, déchira son manteau, et se rasa la tête; puis, se jetant par terre, il se prosterna, [21] et dit: Je suis sorti nu du sein de ma mère, et nu je retournerai dans le sein de la terre. L’Éternel a donné, et l’Éternel a ôté; que le nom de l’Éternel soit béni! [22] En tout cela, Job ne pécha point et n’attribua rien d’injuste à Dieu

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