Archive pour août, 2011

La prière est la lumière de l’âme

24 août, 2011

du site:

http://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20010302_giovanni-crisostomo_fr.html

La prière est la lumière de l’âme

« Le bien suprême, c’est la prière, l’entretien familier avec Dieu. Elle est communication avec Dieu et union avec lui. De même que les yeux du corps sont éclairés quand ils voient la lumière, ainsi l’âme tendue vers Dieu est illuminée par son inexprimable lumière. La prière n’est donc pas l’effet d’une attitude extérieure, mais elle vient du coeur. Elle ne se limite pas à des heures ou à des moments déterminés, mais elle déploie son activité sans relâche, nuit et jour.
En effet, il ne convient pas seulement que la pensée se porte rapidement vers Dieu lorsqu’elle s’applique à la prière; il faut aussi, même lorsqu’elle est absorbée par d’autres occupations – comme le soin des pauvres ou d’autres soucis de bienfaisance -, y mêler le désir et le souvenir de Dieu, afin que tout demeure comme une nourriture très savoureuse, assaisonnée par l’amour de Dieu, à offrir au Seigneur de l’univers. Et nous pouvons en retirer un grand avantage, tout au long de notre vie, si nous y consacrons une bonne part de notre temps.
La prière est la lumière de l’âme, la vraie connaissance de Dieu, la médiatrice entre Dieu et les hommes.
Par elle, l’âme s’élève vers le ciel, et embrasse Dieu dans une étreinte inexprimable; assoiffée du lait divin, comme un nourrisson, elle crie avec larmes vers sa mère. Elle exprime ses volontés profondes et elle reçoit des présents qui dépassent toute la nature visible.
Car la prière se présente comme une puissante ambassadrice, elle réjouit, elle apaise l’âme.
Lorsque je parle de prière, ne t’imagine pas qu’il s’agisse de paroles. Elle est un élan vers Dieu, un amour indicible qui ne vient pas des hommes et dont l’Apôtre parle ainsi: Nous ne savons pas prier comme il faut, mais l’Esprit lui-même intervient pour nous par des cris inexprimables.
Une telle prière, si Dieu en fait la grâce à quelqu’un, est pour lui une richesse inaliénable, un aliment céleste qui rassasie l’âme. Celui qui l’a goûté est saisi pour le Seigneur d’un désir éternel, comme d’un feu dévorant qui embrase son coeur.
Lorsque tu la pratiques dans sa pureté originelle, orne ta maison de douceur et d’humilité, illumine-la par la justice; orne-la de bonnes actions comme d’un revêtement précieux; décore ta maison, au lieu de pierres de taille et de mosaïques, par la foi et la patience. Au-dessus de tout cela, place la prière au sommet de l’édifice pour porter ta maison à son achèvement. Ainsi tu te prépareras pour le Seigneur comme une demeure parfaite. Tu pourras l’y accueillir comme dans un palais royal et resplendissant, toi qui, par la grâce, le possèdes déjà dans le temple de ton âme. »
Saint Jean Chrysostome: Homélie du Ve siècle

Préparé par l’Institut de Spiritualité:
Université Pontificale Saint Thomas d’Aquin

SAINT BARTHELEMY, APOTRE.

23 août, 2011

SAINT BARTHELEMY, APOTRE. dans images sacrée San_Bartolomeo_O

http://vangelodelgiorno.org/main.php?language=IT&module=saintfeast&localdate=20100824&id=528&fd=0

Psaumes 37/7: « Garde le silence devant l’Eternel »

23 août, 2011

du site:

http://www.blog-catholique.com/post/Psaumes-37/7:-%22Garde-le-silence-devant-l%E2%80%99Eternel%22

Psaumes 37/7: « Garde le silence devant l’Eternel »

Sciences bibliques –

1- Introduction: Avez-vous déjà participé à une minute de silence? Une minute de silence est un moment de recueillement en hommage aux victimes d’une catastrophe ou pour se remémorer le souvenir d’une personne qui a disparu. La minute de silence tient son nom de sa durée qui est traditionnellement d’une minute. Mais vous êtes-vous posé la question de savoir pourquoi on a mis en place la minute de silence? La minute de silence a été créée par la volonté de remplacer la prière qui pouvait être traditionnelle dans des sociétés religieuses par une formule plus « anodine » et « compatible » avec des religions diverses aussi bien qu’avec l’athéisme.
N’est-il pas intéressant de découvrir que la minute de silence est en réalité un palliatif à la prière!
En face de telles choses, je ne peux m’empêcher de penser au sens premier de la minute de silence: La prière! En effet, si la prière est à la base de la création de la « minute de silence », ne serait-il pas souhaitable de revenir à cette pratique qui s’est quelque peu dénaturée avec le temps?! Je ne préconise pas ici une nouvelle pratique spirituelle consistant à établir une minute de prière pour entretenir la mémoire de certains évènements ou pour intercéder pour des personnes qui nous ont quitté et pour lesquelles nous ne pouvons assurément plus rien! Par contre je pense qu’il serait souhaitable d’établir dans nos vies « une minute de silence » pour les vivants!
2- Une minute de silence pour les vivants! Pourquoi ne pas remettre alors en pratique la « minute de silence » ou plus précisément « la minute de prière » au cœur de votre vie? Consacrer une minute de prière par jour pour une personne vivante et ainsi demander à Dieu sa protection et son soutien pour elle, est bien plus sensé que de proclamer un temps de commémoration silencieuse après coup.
1 Timothée 2 / 1 à 4: « J’exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. »
3- La prière un exercice difficile! Il est étonnant pourtant de remarquer combien nous nous décourageons vite dans la pratique de la prière. Nous finissons même parfois par oublier de prier! N’avez-vous pas constaté que très souvent la 1ère chose qu’on supprime dans notre emploi du temps, quand nous manquons de temps, c’est la prière!
La prière doit pourtant être une nécessité puisque sa pratique doit nous permettre de mener une vie paisible et tranquille.
Malheureusement on constate souvent que lorsqu’on veut s’y consacrer, il y a toujours quelqu’un ou quelque chose pour nous déranger. Un rendez-vous inopportun, un coup de téléphone, quelqu’un qui frappe à notre porte…Sans compter les bruits du dehors et les soucis qui viennent perturber nos idées.
C’est pourtant si simple de prier!
Il suffit d’ouvrir la bouche et de répandre son cœur devant le Seigneur. Alors pourquoi est-ce si difficile de pouvoir passer un temps de prière de qualité avec notre Seigneur? Pourquoi entrer en contact avec lui et y demeurer est-il si compliqué alors que de passer une heure au téléphone ou « Tchater sur le net » avec quelqu’un est si facile et passe si vite? Matthieu 26 / 40-41: « Et il vint vers les disciples, qu’il trouva endormis, et il dit à Pierre: Vous n’avez donc pu veiller une heure avec moi! Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible. »
Dieu nous a pourtant créés pour être en contact avec lui. Il a mis en nous un esprit capable de recevoir et de transmettre, de communiquer avec lui.
Alors pourquoi est-ce si dur de prier? Simplement parce que la prière est un véritable combat dont les enjeux sont importants puisqu’elle met Dieu en action. Jacques 5/16: « La prière agissante du juste a une grande efficacité. »
Matthieu 21/22: « Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez. »
Dieu est non seulement notre confident mais il est aussi celui qui peut faire changer les choses. La prière dans votre vie a bien plus d’influence que vous ne pouvez le supposer et même l’espérer. C’est pourquoi il est de l’intérêt de l’ennemi de votre âme de placer toutes sortes d’entraves à votre pratique de la prière.
4- La prière qui nous ouvre le sanctuaire. Nous devrions toujours prier jusqu’à ce que nous parvenions à entrer dans la présence de Dieu pour nous permettre d’entendre sa voix. La prière doit être un dialogue, une véritable discussion, un véritable échange entre nous et Dieu. En priant nous allons au contact de Dieu et le contact de Dieu ne peut nous laisser inchangé! Tous ceux et celles qui connaissent la proximité de Dieu dans la prière savent quels bénéfices ils en ont retiré et quels changements cela a produit dans leur vie.
Jésus lui-même nous a montré l’exemple de la prière. Au travers de sa vie, il a ouvert et parcouru la voie qui mène jusqu’au sanctuaire de Dieu. Ainsi il allait souvent dans un endroit désert pour parler à son père nous montrant ainsi la nécessité de se retrouver à l’écart de toutes les préoccupations de la vie qui sont bien souvent des entraves dans la pratique de la prière.
C’est difficile de trouver un endroit désert, un lieu où règne le calme, de pouvoir fermer nos oreilles aux bruits de ce monde, aux soucis qui nous entourent, à la vie trépidante et stressante qui nous oppresse. Mais il est important et essentiel de trouver un moment et un lieu au cours de notre journée pour faire cette « minute de prière » pour chaque personne ou besoin pour lesquels nous souhaitons l’intervention de Dieu.
5- Conclusion: Savez-vous qu’en réalité le « forfait prière » avec Dieu est un forfait illimité?! Quel privilège nous avons de pouvoir communiquer sans avoir le souci d’être coupé par défaut d’unité. Le prix de ce forfait a été payé à la croix du calvaire et votre abonnement est à vie. Sans compter que votre interlocuteur est toujours disponible peu importe le moment et le lieu où vous êtes, en tout endroit, il captera votre message et interviendra en votre faveur. Alors pourquoi se passer d’un tel privilège? N’économisez pas votre forfait!
Chaque jour pensez à appeler le Seigneur pour lui faire part de tous vos besoins, de toutes vos craintes, de tous vos soucis mais aussi de toutes vos joies et de votre amour pour lui.

LE XXIV AOUT. SAINT BARTHELEMY, APOTRE.

23 août, 2011

du site:

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/gueranger/anneliturgique/pentecote/pentecote05/002.htm

LE XXIV AOUT. SAINT BARTHELEMY, APOTRE.
 
Un témoin du Fils de Dieu, un des princes qui annoncèrent  sa gloire aux nations, illumine ce jour des incomparables feux de la lumière apostolique. Tandis que ses frères du collège sacré suivaient la race humaine sur toutes les  routes où la migration des peuples l’avait portée, c’est au point  de départ, sur  les monts d’Arménie d’où les fils  de Noé remplirent la terre, que  Barthélémy parut comme l’envoyé des collines éternelles et le héraut de l’Epoux. Là, s’était arrêtée l’arche figurative; l’humanité, partout ailleurs voyageuse, y restait assise, se souvenant de la colombe au rameau d’olivier, attendant la consommation de l’alliance dont l’arc-en-ciel, brillant sur la nue, avait dans ces lieux pour la première fois signifié les splendeurs (1). Or, voici qu’une nouvelle bienheureuse a réveillé dans ces hautes vallées les échos des  antiques traditions : nouvelle de paix (2), fin du péché dont l’universel déluge recule devant le bois du salut. Combien la sérénité qu’apportait la colombe de  jadis est dépassée! Au châtiment va succéder l’amour. L’ambassadeur du ciel a montré  Dieu aux fils d’Adam dans le plus beau de leurs frères (3).  Les nobles sommets d’où  coulent les fleuves qui arrosèrent autrefois le jardin de délices, voient renouveler le
1. Gen. VIII. IX,— 2. Isai. LII,7. — 3- Psalm. XLIV.
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contrat déchiré en Eden, et célébrer dans l’allégresse de la terre et des cieux les noces divines, attente des siècles, union du Verbe et de l’humanité régénérée.
Personnellement, que fut l’Apôtre dont le ministère emprunte une telle solennité du lieu où il s’accomplit? Sous le nom ou le surnom de Barthélémy (1), qui est le seul trait que nous aient conservé de lui les trois premiers Evangiles, devons-nous voir, comme plusieurs l’ont pensé, ce Nathanaël dont la présentation par Philippe à Jésus est l’objet en saint Jean d’une scène si suave (2)? Personnage tout de droiture, d’innocence, de simplicité, bien digne d’avoir eu la colombe pour précurseur, et pour lequel on sent que l’Homme-Dieu dès l’abord réservait des tendresses et des grâces de choix (3).
Quoi qu’il en puisse être, la part échue entre les douze à l’élu de ce jour dit assez la spéciale confiance du Cœur divin ; l’héroïsme du redoutable martyre où il scelle son apostolat, nous révèle sa fidélité; la dignité qu’a su garder sous toutes les latitudes où elle vit transplantée la nation qu’il greffa sur le Christ, témoigne de l’excellence de la sève infusée originairement dans ses rameaux. Lorsque, deux siècles et demi plus tard, Grégoire l’illuminateur fit germer par toute l’Arménie l’abondance des fleurs et des fruits qui la manifestèrent si belle, il n’eut qu’à réveiller la semence divine déposée par l’Apôtre, et dont les épreuves, qui ne devaient jamais manquer à la généreuse contrée, avaient un temps comprimé l’essor, sans pouvoir l’étouffer.
Pourquoi faut-il que de déplorables malentendus,
1. Fils de Tholmaï. — 2. JOHAN. I, 45-51.— 3. Ibid. XXI.
nourris dans le trouble d’invasions sans fin, aient maintenu trop longtemps en défiance contre Rome une race que  les guerres d’extermination, les supplices, la dispersion, n’ont pu détacher de l’amour du Christ Sauveur! Grâce à Dieu pourtant, le mouvement de retour, plus d’une fois commencé pour ensuite se ralentir, semble aujourd’hui s’accentuer davantage; l’illustre nation voit l’élite de ses fils travailler avec persévérance au rapprochement  si souhaitable, en dissipant les préjugés de leur peuple, en révélant à nos régions les trésors de sa littérature si chrétienne, les magnificences de sa liturgie, en priant surtout et en se dévouant sous l’étendard du père des moines de l’Occident (1). Avec ces tenants de la vraie tradition nationale, prions Barthélémy leur Apôtre,  et  le disciple Thaddée (2) qui eut aussi part à l’évangélisation  primitive, et Ripsima, l’héroïque vierge amenant des terres romaines ses trente-cinq compagnes à la conquête d’une nouvelle patrie, et tous les martyrs dont le sang cimenta l’édifice sur le seul fondement posé par le Seigneur. Puisse, comme ces grands prédécesseurs, le chef du second apostolat, Grégoire  l’Illuminateur, qui voulut voir Pierre (3) en la personne de Silvestre et reçut la bénédiction  du Pontife  romain; puissent les saints rois, les patriarches et les docteurs de l’Arménie, redevenir pour elle les guides écoutés des beaux temps de son histoire, et ramener tout entière, sans retour enfin, à l’unique bercail (4), une Eglise faite  pour marcher d’un  même pas avec l’Eglise maîtresse et mère!
Nous apprenons d’Eusèbe (5) et de saint Jérôme (6),
1. Les Mekhitaristes, arméniens moines de saint Benoît.— 2. Un des soixante-douze.— 3. Gal. I, 18.— 4. JOHAN. X, 16 — 5. Hist. eccl. Lib. V, C. L. — 6. De Script, eccl. C. XXXVI
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qu’avant de se rendre dans l’Arménie, but suprême de son apostolat, saint Barthélémy évangélisa les Indes, où Pantène, au siècle suivant, trouva un exemplaire de l’Evangile de saint Matthieu en lettres hébraïques qu’il y avait laissé. Saint Denys rapporte aussi du glorieux Apôtre une parole profonde, qu’il cite et commente en ces termes : « Le divin Barthélémy dit de la théologie qu’elle est à la fois abondante et succincte, de l’Evangile qu’il est de vaste étendue et en même temps concis; donnant ainsi excellemment à entendre que la bienfaisante cause de tous les êtres s’exprime et en beaucoup et en peu de paroles, ou même sans discours, n’y ayant parole ou pensée qui la puisse rendre. Car elle est au-dessus de tout par son essence supérieure; et ceux-là seuls l’atteignent dans sa vérité, non dans les voiles dont elle s’entoure, qui dépassant la matière et l’esprit, s’élevant par delà le faite des plus saints sommets, laissent tous les rayonnements divins, tous les échos de Dieu, tous les discours des cieux, pour entrer dans l’obscurité où habite, comme dit l’Ecriture (1), celui qui est au delà de toutes choses (2). »
C’est demain seulement que la ville de Rome célèbre la fête de saint Barthélémy ; elle est en cela d’accord avec les Grecs, qui rattachent au 25 août le souvenir d’une translation des reliques de l’Apôtre. Les translations diverses en effet du saint corps, jointes à la difficulté de préciser la date du martyre de Barthélémy, expliquent la variété des jours adoptés pour cette fête par les Eglises de l’Orient comme de l’Occident. La détermination du 24 de ce mois, consacrée par l’usage de la plupart des Eglises latines, remonte aux plus anciens
1. Psalm. XVII, 12.— 2. Dion. De mystica theol. C. I, § 3.
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martyrologes, y compris le hiéronymien. Au XIII° siècle, Innocent III, consulté sur la divergence, répondit qu’il fallait maintenir en ce point les coutumes locales (1).
1. Decretal. Lib. III, Tit XLVI  c. 2 Consilium.
Voici la notice consacrée par l’Eglise à l’Apôtre de l’Arménie.
L’Apôtre, Barthélémy était de Galilée. L’Inde citérieure lui étant échue dans le partage du monde entre les prédicateurs de l’Evangile, il s’y rendit, et annonça l’arrivée du Seigneur Jésus aux peuples qui l’habitaient, en se servant de l’Evangile de saint Matthieu. Nombreux furent dans cette contrée ceux qu’il amena à Jésus-Christ, mais grands aussi ses labeurs, et multipliées ses épreuves. Il vint de là dans la grande Arménie.
Il y convertit à la foi chrétienne le roi Polymius avec son épouse, et douze villes. Mais cet événement porta contre lui jusqu’aux derniers excès l’envie des prêtres du pays. Astyages frère de Polymius, excité par eux contre l’Apôtre, fit écorcher vif et décapiter Barthélémy. Tel fut le cruel martyre dans lequel il rendit à Dieu son âme.
Son corps, enseveli à Albanopolis, ville de la grande Arménie où il avait souffert, fut par la suite transporté dans l’île Lipari, puis à Bénévent, à Rome enfin où l’empereur Othon III le déposa dans l’île du Tibre, dans l’église dédiée à Dieu sous son nom. Sa fête s’y célèbre le huit des calendes de septembre, et amène pendant les huit jours qui suivent à cette basilique un grand concours de peuple.
En cette fête qui vous est consacrée, ô Apôtre, l’Eglise implore la grâce d’aimer ce qui fut l’objet de votre foi, de prêcher ce que vous avez enseigné (1). Non que l’Epouse du Fils de Dieu puisse défaillir jamais dans la croyance ou dans l’amour ; mais elle sait trop que si sa tête sera toujours dans la lumière et son cœur toujours à l’Epoux dans l’Esprit qui la sanctifie, ses membres isolés, les Eglises particulières qui la composent, peuvent se détacher de leur centre vital et s’égarer dans la nuit. O vous qui choisîtes notre Occident pour le lieu de votre repos, vous dont Rome se glorifie de garder les restes précieux, ramenez à Pierre les nations que vous avez évangélisées; justifiez les espérances d’universelle union qui se ravivent en nos jours ; aidez les efforts que tente le Vicaire de l’Homme-Dieu pour rassembler sous la houlette du pasteur les troupeaux dissidents
1. Collecta diei. 
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dont le schisme a desséché les pâturages. Puisse votre Arménie achever la première un retour commencé par elle dès longtemps : qu’elle croie à l’Eglise Mère, et ne se livre plus aux semeurs d’embûches. Tous réunis, puissions-nous jouir en commun des trésors de nos traditions concordantes, aller à Dieu, au prix de tous les dépouillements, par le procédé à la fois si vaste et si simple que nous enseignent votre sublime théologie et vos exemples.
 

Bienheureuse Vierge Marie Reine

22 août, 2011

 Bienheureuse Vierge Marie Reine dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

Lundi 22 août 2011 – Ste Marie, Reine

22 août, 2011

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20110822&id=11350&fd=0

Lundi 22 août 2011 – Ste Marie, Reine

        L’argument principal sur lequel se fonde la dignité royale de Marie, déjà évident dans les textes de la tradition antique et dans la sainte Liturgie, est sans aucun doute sa maternité divine. Dans les Livres Saints, en effet, on affirme du Fils qui sera engendré par la Vierge : « Il sera appelé Fils du Très-Haut et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père, et il régnera dans la maison de Jacob éternellement et son règne n’aura pas de fin » (Luc. 1, 32, 33) ; en outre, Marie est proclamée « Mère du Seigneur » (Luc 1,43). Il s’en suit logiquement qu’elle-même est Reine, puisqu’elle a donné la vie à un Fils qui, dès l’instant de sa conception, même comme homme, était, à cause de l’union hypostatique de la nature humaine avec le Verbe, Roi et Seigneur de toutes choses. St Jean Damascène a donc raison d’écrire : « Elle est vraiment devenue la Souveraine de toute la création au moment où elle devint Mère du Créateur » (St. Jean Damascène, De fide orthodoxa) et l’Archange Gabriel lui-même peut être appelé le premier héraut de la dignité royale de Marie.
        Cependant la Bienheureuse Vierge doit être proclamée Reine non seulement à cause de sa maternité divine mais aussi parce que selon la volonté de Dieu, elle joua dans l’œuvre de notre salut éternel, un rôle des plus éminents.
        Dans l’accomplissement de la Rédemption, la Très Sainte Vierge fut certes étroitement associée au Christ ; aussi chante-t-on à bon droit dans la Sainte Liturgie : « Sainte Marie, Reine du ciel et maîtresse du monde, brisée de douleur, était debout près de la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ ». Et un pieux disciple de saint Anselme pouvait écrire au Moyen-âge : « Comme… Dieu, en créant toutes choses par sa puissance, est Père et Seigneur de tout, ainsi Marie, en restaurant toutes choses par ses mérites, est la Mère et la Souveraine de tout : Dieu est Seigneur de toutes choses parce qu’il les a établies dans leur nature propre par son ordre, et Marie est Souveraine de toutes choses en les restaurant dans leur dignité originelle par la grâce qu’elle mérita ». En effet, « Comme le Christ pour nous avoir rachetés est notre Seigneur et notre Roi à un titre particulier, ainsi la Bienheureuse Vierge est aussi notre Reine et Souveraine à cause de la manière unique dont elle contribua à notre Rédemption, en donnant sa chair à son Fils et en l’offrant volontairement pour nous, désirant, demandant et procurant notre salut d’une manière toute spéciale ».
        De ces prémisses, on peut tirer l’argument suivant : dans l’œuvre du salut spirituel, Marie fut, par la volonté de Dieu, associée au Christ Jésus, principe de salut, et cela d’une manière semblable à celle dont Ève fut associée à Adam, principe de mort, si « ce fut elle qui, exempte de toute faute personnelle ou héréditaire, bien que l’on peut dire de notre Rédemption qu’elle s’effectua selon une certaine « récapitulation en vertu de laquelle le genre humain, assujetti à la mort par une vierge, se sauve aussi par l’intermédiaire d’une vierge ; en outre on peut dire que cette glorieuse Souveraine fut choisie comme Mère de Dieu précisément « pour être associée à lui dans la rédemption du genre humain » ; réellement toujours étroitement unie à son Fils, l’a offert sur le Golgotha au Père Éternel, sacrifiant en même temps son amour et ses droits maternels, comme une nouvelle Ève, pour toute la postérité d’Adam, souillée par sa chute misérable » ; on pourra donc légitimement en conclure que, comme le Christ, nouvel Adam, est notre Roi parce qu’il est non seulement Fils de Dieu, mais aussi notre Rédempteur, il est également permis d’affirmer, par une certaine analogie, que la Sainte Vierge est Reine, et parce qu’elle est Mère de Dieu et parce que comme une nouvelle Ève, elle fut associée au nouvel Adam.
        Sans doute, seul Jésus-Christ, Dieu et homme est Roi, au sens plein, propre et absolu du mot ; Marie, toutefois, participe aussi à sa dignité royale, bien que d’une manière limitée et analogique parce qu’elle est la Mère du Christ Dieu et qu’elle est associée à l’œuvre du Divin Rédempteur dans sa lutte contre les ennemis et au triomphe qu’il a obtenu sur eux tous. En effet par cette union avec le Christ Roi elle atteint une gloire tellement sublime qu’elle dépasse l’excellence de toutes les choses créées : de cette même union avec le Christ, découle la puissance royale qui l’autorise à distribuer les trésors du Royaume du Divin Rédempteur ; enfin cette même union avec le Christ est source de l’efficacité inépuisable de son intercession maternelle auprès du Fils et du Père.
        Que tous s’efforcent selon leur condition de reproduire dans leur cœur et dans leur vie, avec un zèle vigilant et attentif, les grandes vertus de la Reine du Ciel, Notre Mère très aimante. Il s’ensuivra en effet que les chrétiens, en honorant et imitant une si grande Reine, se sentiront enfin vraiment frères et, bannissant l’envie et les désirs immodérés des richesses, développeront la charité sociale, respecteront les droits des pauvres et aimeront la paix. Que personne, donc, ne se croie fils de Marie, digne d’être accueilli sous sa puissante protection, si, à son exemple, il ne se montre doux, juste et chaste, et ne contribue avec amour à la vraie fraternité, soucieuse non de blesser et de nuire, mais d’aider et de consoler.
        Vivement désireux que la Reine et Mère du peuple chrétien accueille ces vœux et réjouisse de sa paix la terre secouée par la haine et, après cet exil, nous montre à tous Jésus qui sera notre paix et notre joie pour l’éternité, à vous Vénérables Frères et à vos fidèles, Nous accordons de tout cœur, comme gage du secours du Dieu tout-puissant et comme preuve de notre affection, la Bénédiction Apostolique.

Pie XII – Encyclique Ad Coeli Reginam §22-26, §36, §39

MESSE DE CLÔTURE DE LA JMJ DE MADRID : HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

22 août, 2011

du site:

http://www.zenit.org/article-28705?l=french

MESSE DE CLÔTURE DE LA JMJ DE MADRID : HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

ROME, Dimanche 21 août 2011 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte des paroles adressées par Benoît XVI aux jeunes au début de la messe de clôture de la JMJ de Madrid, sur la base aérienne de « Cuatro Vientos », ainsi que le texte de son homélie.
Chers jeunes,
J’ai pensé beaucoup à vous en ces heures durant lesquelles nous ne nous sommes pas vus. J’espère que vous avez pu dormir un peu, en dépit de la rigueur du temps. Je suis sûr qu’à l’aube de ce jour vous avez levé les yeux au ciel plus d’une fois, et non seulement les yeux, mais aussi le cœur, et cela vous a permis de prier. Dieu sait tirer de tout le bien. Avec cette confiance, et sachant que le Seigneur ne nous abandonne jamais, commençons notre célébration eucharistique pleins d’enthousiasme et fermes dans la foi.
* * *
Chers jeunes,
Avec la célébration de l’Eucharistie, nous arrivons au moment culminant de ces Journées Mondiales de la Jeunesse. En vous voyant ici, venus en grand nombre de tous les horizons, mon cœur est plein de joie, pensant à l’affection spéciale avec laquelle Jésus vous regarde. Oui, le Seigneur vous aime et il vous appelle ses amis (cf. Jn 15, 15). Il vient à votre rencontre et il désire vous accompagner dans votre cheminement pour vous ouvrir les portes d’une vie pleine et vous faire participants de sa relation intime avec le Père. Pour notre part, conscients de la grandeur de son amour, nous désirons répondre avec grande générosité à cette marque de prédilection par la résolution de partager aussi avec les autres la joie que nous avons reçue. Certes ! Ils sont nombreux de nos jours, ceux qui se sentent attirés par la figure du Christ et désirent mieux le connaître. Ils perçoivent qu’Il est la réponse à leurs multiples inquiétudes personnelles. Cependant, qui est-Il réellement ? Comment est-il possible que quelqu’un qui a vécu sur la terre il y a tant d’années, ait quelque chose à voir avec moi aujourd’hui ?
Dans l’Évangile que nous avons écouté (cf. Mt 16, 13-20), il y a comme deux manières distinctes de connaître le Christ qui nous sont présentées. La première consiste dans une connaissance externe caractérisée par l’opinion commune. À la demande de Jésus : « Le Fils de l’homme, qui est-il, d’après ce que disent les hommes ? », les disciples répondent : « Pour les uns, il est Jean Baptiste, pour d’autres, Elie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes ». C’est-à-dire qu’on considère le Christ comme un personnage religieux supplémentaire qui s’ajoute à ceux connus. S’adressant ensuite personnellement aux disciples, Jésus leur demande : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre répond avec des paroles qui sont la première profession de foi : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! » La foi va au-delà des simples données empiriques ou historiques ; elle est la capacité de saisir le mystère de la personne du Christ dans sa profondeur.
Mais, la foi n’est pas le fruit de l’effort de l’homme, de sa raison, mais elle est un don de Dieu : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux ». Elle a son origine dans l’initiative de Dieu, qui nous dévoile son intimité et nous invite à participer à sa vie divine même. La foi ne fournit pas seulement des informations sur l’identité du Christ, mais elle suppose une relation personnelle avec Lui, l’adhésion de toute la personne, avec son intelligence, sa volonté et ses sentiments, à la manifestation que Dieu fait de lui-même. Ainsi, la demande de Jésus : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? », pousse en fin de compte les disciples à prendre une décision personnelle par rapport à Lui. La foi et la suite (sequela) du Christ sont étroitement liées. Et, comme elle suppose suivre le Maître, la foi doit se consolider et croître, devenir profonde et mûre, à mesure qu’elle s’intensifie et que se fortifie la relation avec Jésus, l’intimité avec Lui. Même Pierre et les autres apôtres ont eu à avancer sur cette voie, jusqu’à ce que leur rencontre avec le Seigneur ressuscité leur ouvre les yeux sur une foi plénière.
Chers jeunes, aujourd’hui, le Christ vous pose également la même demande qu’il a faite aux apôtres : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Répondez-lui avec générosité et courage comme il convient à un cœur jeune tel que le vôtre. Dites-lui : Jésus, je sais que tu es le Fils de Dieu, que tu as donné ta vie pour moi. Je veux te suivre avec fidélité et me laisser guider par ta parole. Tu me connais et tu m’aimes. J’ai confiance en toi et je remets ma vie entre tes mains. Je veux que tu sois la force qui me soutienne, la joie qui ne me quitte jamais.
Dans sa réponse à la confession de Pierre, Jésus parle de l’Église : « Et moi, je te déclare : ‘Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église’ ». Que signifie cela ? Jésus bâtit l’Église sur le rocher de la foi de Pierre qui confesse la divinité du Christ. Oui ! L’Église n’est pas une simple institution humaine, comme n’importe quelle autre, bien plus elle est étroitement unie à Dieu. Le Christ lui-même se réfère à elle comme « son » Église. On ne peut pas séparer le Christ de l’Église, comme on ne peut pas séparer la tête du corps (cf. 1Co 12, 12). L’Église ne vit pas par elle-même, mais elle vit par le Seigneur. Il est présent au milieu d’elle, et lui donne vie, aliment et force.
Chers jeunes, permettez-moi, en tant Successeur de Pierre, de vous inviter à renforcer cette foi qui nous a été transmise depuis les Apôtres, à mettre le Christ, le Fils de Dieu, au centre de votre vie. Mais permettez-moi aussi de vous rappeler que suivre Jésus dans la foi c’est marcher avec Lui dans la communion de l’Église. On ne peut pas suivre Jésus en solitaire. Celui qui cède à la tentation de marcher « à son propre compte » ou de vivre la foi selon la mentalité individualiste qui prédomine dans la société, court le risque de ne jamais rencontrer Jésus Christ, ou de finir par suivre une image fausse de Lui.
Avoir la foi, c’est s’appuyer sur la foi de tes frères, et que ta foi serve également d’appui pour celle des autres. Je vous exhorte, chers jeunes : aimez l’Église qui vous a engendrés dans la foi, vous a aidés à mieux connaître le Christ et vous a fait découvrir la beauté de son amour. Pour la croissance de votre amitié avec le Christ, il est fondamental de reconnaître l’importance de votre belle insertion dans les paroisses, les communautés et les mouvements, ainsi que l’importance de la participation à l’Eucharistie dominicale, de la réception fréquente du sacrement du pardon, et de la fidélité à la prière et à la méditation de la Parole de Dieu.
De cette amitié avec Jésus naîtra aussi l’élan qui porte à témoigner la foi dans les milieux les plus divers, y compris ceux dans lesquels il y a refus ou indifférence. On ne peut pas rencontrer le Christ et ne pas le faire connaître aux autres. Ne gardez donc pas le Christ pour vous-mêmes. Transmettez aux autres la joie de votre foi. Le monde a besoin du témoignage de votre foi, il a certainement besoin de Dieu. Je pense que votre présence ici, jeunes venus des cinq continents, est une merveilleuse preuve de la fécondité du mandat de Jésus donné à l’Église : « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création » (Mc 16, 15). À vous aussi incombe le devoir extraordinaire d’être des disciples et des missionnaires du Christ dans d’autres terres et pays où se trouve une multitude de jeunes qui aspirent à de très grandes choses et qui, découvrant dans leurs cœurs la possibilité de valeurs plus authentiques, ne se laissent pas séduire par les fausses promesses d’un style de vie sans Dieu.
Chers jeunes, je prie pour vous avec toute l’affection de mon cœur. Je vous confie à la Vierge Marie, pour qu’elle vous accompagne toujours de son intercession maternelle et vous enseigne la fidélité à la Parole de Dieu. Je vous demande également de prier pour le Pape afin que, comme Successeur de Pierre, il puisse continuer à affermir ses frères dans la foi. Puissions-nous tous dans l’Église, pasteurs et fidèles, nous rapprocher davantage chaque jour du Seigneur, afin de croître en sainteté de vie et nous donnerons ainsi un témoignage efficace que Jésus est vraiment le Fils de Dieu, le Sauveur de tous les hommes et la source vive de leur espérance. Amen.

Flowering now – Scabiosa columbaria ♥ à nouveau demain, bonne nuit

21 août, 2011

Flowering now - Scabiosa columbaria ♥  à nouveau demain, bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. scabiosa_columbaria_c75

 

Saint Bernard de Clairvaux

19 août, 2011

Saint Bernard de Clairvaux dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

Homélie du 21ème dimanche du temps ordinaire: Homélie du 21ème dimanche du temps ordinaire

19 août, 2011

du site:

http://ofs-de-sherbrooke.over-blog.com/article-homelie-du-21eme-dimanche-du-temps-ordinaire-21-aout-81484401.html

Homélie du 21ème dimanche du temps ordinaire
 
Abbé Jean Compazieu

Qui est Jésus pour nous ?

 Jésus a longuement cheminé avec ses disciples. Il leur a beaucoup parlé du Royaume des cieux. Il a guéri des malades, rencontré de nombreuses personnes. Et aujourd’hui, nous le voyons d’abord demander l’opinion des autres : que dit-on de moi autour de vous ? Les avis sont partagés : pour les uns, c’est Jean Baptiste revenu à la vie. Pour d’autres, c’est Elie dont on attendait le retour, ou encore Jérémie, l’ancien prophète contestataire et contesté. Aujourd’hui, beaucoup reconnaissent en Jésus une personnalité hors du commun. Il a marqué l’histoire du monde d’une manière exceptionnelle. Mais de plus en plus, le nom de Jésus n’évoque plus rien. Beaucoup n’ont jamais entendu parler de lui.
Vient ensuite une deuxième question de Jésus : « Pour vous, qui suis-je ? » Nous pouvons imaginer le silence gêné des disciples. Heureusement, il y a Pierre qui est toujours très spontané : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. » En écoutant cette réponse, nous ne devons pas oublier que Matthieu a écrit son évangile 30 ou 40 années après les faits. La réponse de Pierre est celle de la communauté chrétienne après la Pentecôte. Pierre ne voyait pas si loin quand il répondait à Jésus. C’est Dieu qui lui a fait la grâce de saisir progressivement quelque chose du mystère de Jésus. Pierre a vécu des expériences fortes : il y a eu l’événement de la multiplication des pains, la tempête apaisée, de nombreuses guérisons. Il en a été profondément marqué. Aujourd’hui, il est proclamé heureux parce qu’il a reçu la lumière de la foi.
Dans le même langage, Jésus s’adresse à chacun de nous aujourd’hui : Qui suis-je pour vous ? Quelle est votre profession de foi. Il ne s’agit pas de réciter une réponse apprise au catéchisme ou trouvée dans un livre. Le plus important c’est de nous demander quelle place il tient dans notre vie. Est-il vraiment au centre de tout ce qui est important pour nous ? Est-il notre chemin, notre vérité et notre vie ? Qu’en est-il de notre bonheur de croire ? De plus en plus, nous trouvons des témoignages de gens dont la vie a été bouleversée par une rencontre avec lui. Autrefois, ils étaient très loin de la foi. Puis un jour, ils ont découvert son amour qui dépasse tout ce qu’ils auraient pu imaginer. Pour eux, c’est quelque chose d’extraordinaire.
Pour Pierre, reconnaître en Jésus le Messie équivaut à un engagement à sa suite. Un jour, il a dit : « A qui irions-nous, tu as les paroles de la Vie éternelle » (Jn 6, 68). Cet engagement n’est pas à sens unique : le Seigneur s’est engagé envers Pierre : « Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise. » Remarquons bien qu’il ne dit pas : « Je bâtirai l’Eglise ». Nous entendons parfois des gens qui disent : « J’ai mal à mon Eglise. » Non, ce n’est pas « notre » Eglise mais celle de Jésus. Il affirme même que la puissance de la mort ne l’emportera pas sur elle. C’est donc un appel à l’espérance. Le Christ vainqueur de la mort et du péché est toujours présent et agissant dans son Eglise.
Certains n’y croient plus car ils n’acceptent pas ce qui s’est passé tout au long de l’histoire de l’Eglise. Et pourtant, Jésus y a toujours été bien présent et agissant. Quand nous voyons une maison en construction, nous ne jugeons pas sur le désordre du chantier. Nous entrevoyons ce qu’elle sera quand la construction sera terminée. Il en est de même pour ce chantier permanent qu’est l’Eglise de Jésus Christ. Il y a des conflits, des divisions, des violences, des scandales. Mais Jésus nous assure que le mal n’aura pas le dernier mot. Un jour, il disparaîtra définitivement. Ce mal qui nous accable, le Christ  veut le porter avec nous. C’est dans cette espérance que nous nous engageons comme Pierre et ses compagnons à la suite du Christ ressuscité.
Si le Seigneur nous appelle à sa suite c’est pour nous embaucher à son chantier. Il compte sur nous pour témoigner de l’espérance qui nous anime. Il nous envoie vers les autres, vers tous ceux qui souffrent à cause du chômage, de l’exclusion, la violence, tous ceux pour qui la vie n’a plus aucun sens parce qu’ils se sentent inutiles. C’est dans ce monde-là que nous avons à témoigner de la foi qui nous anime. Mais au bout du compte, nous découvrons qu’il nous précède dans le cœur de ceux qu’il met sur notre route. Nous ne devons pas bâtir sans lui. Nous ne sommes pas à notre compte. Le Seigneur est présent avec nous, tous les jours et jusqu’à la fin du monde. Si nous croyons vraiment en lui, nous ne nous laisserons pas aller au découragement. Nous croirons à l’avenir de l’Eglise et à l’avenir de l’homme aimé de Dieu.
En ce dimanche, nous te rendons grâce, Seigneur, pour le don de la foi. Merci de venir à nous dans le mystère de l’Eucharistie. En te faisant nourriture, tu entretiens en nous la vie divine. Fais-nous vivre notre condition humaine en véritables fils du Père. Amen

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