Archive pour le 31 août, 2011
Jean Paul II: Témoigner de Dieu le Père: la réponse chrétienne à l’athéisme (1999)
31 août, 2011du site:
JEAN-PAUL II
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 14 avril 1999
Témoigner de Dieu le Père: la réponse chrétienne à l’athéisme
Lecture: Sg 13, 1.3.5
1. L’orientation religieuse de l’homme vient de sa nature même de créature, ce qui le pousse à aspirer à Dieu, par qui il est créé à sa propre image et ressemblance (cf. Gn 2, 17). Vatican II a enseigné que «l’aspect le plus sublime de la dignité humaine se trouve dans cette vocation de l’homme à communier avec Dieu. Cette invitation que Dieu adresse à l’homme de dialoguer avec Lui commence avec l’existence humaine. Car, si l’homme existe, c’est que Dieu l’a créé par amour et, par amour, ne cesse de de lui donner l’être; et l’homme ne vit pleinement selon la vérité que s’il reconnaît librement cet amour et s’abandonne à son Créateur» (Gaudium et spes, n. 19).
La voie qui conduit les êtres humains à la connaissance de Dieu le Père est Jésus-Christ, le Verbe fait chair, qui vient à nous dans la force de l’Esprit Saint. Comme je l’ai souligné dans les précédentes catéchèses, une telle connaissance n’est authentique et complète que si elle ne se réduit pas à une acquisition de l’intellect seul, mais qu’elle concerne de façon vivante toute la personne humaine. Celle-ci doit offrir au Père une réponse de foi et d’amour, en ayant conscience que, avant de le connaître, nous avons déjà été quant à nous connus et aimés par Lui (cf. Ga 4, 9; 1 Co 13, 12; 1 Jn 4, 19).
Malheureusement, ce lien intime et vital avec Dieu, altéré par la faute de nos ancêtres dès le début de l’histoire, est vécu par l’homme de façon fragile et contradictoire, menacé par le doute et souvent interrompu par le péché. L’époque contemporaine a connu des formes particulièrement destructrices d’athéisme «théorique» et «pratique» (cf. Lettre encyclique Fides et ratio, nn. 46-47). Le sécularisme, en particulier, se révèle dangereux en raison de son indifférence à l’égard des questions ultimes et de la foi: il exprime de fait un modèle d’homme totalement détaché de la référence au Transcendant. L’athéisme «pratique» est ainsi une réalité concrète amère. S’il est vrai qu’il se manifeste surtout dans les civilisations les plus économiquement et techniquement avancées, ses effets s’étendent égale- ment aux situations et aux cultures qui commencent actuellement un processus de développement.
2.’Il faut se laisser guider par la Parole de Dieu pour déchiffrer cette situation du monde contemporain et répondre aux graves questions qu’elle pose.
En partant de l’Ecriture Sainte, on remarquera immédiatement qu’elle ne mentionne pas l’athéisme «théorique», alors qu’elle se soucie de repousser l’athéisme «pratique». Le Psalmiste qualifie de sot celui qui pense: «Non, plus de Dieu» (Ps 14, 1), et se comporte en conséquence: «Corrompues, abominables leurs actions; non, plus d’hon- nête homme» (ibid.). Dans un autre Psaume, celui qui est blâmé est «l’homme avide qui bénit méprise Yahvé, l’impie, arrogant, ne cherche point: « Pas de Dieu! » voilà toute sa pensée» (Ps 10, 4).
Plus que d’athéisme, la Bible parle d’impiété et d’idolâtrie. L’impie et l’idolâtre est celui qui préfère au vrai Dieu une série de produits humains, faussement considérés divins, vivants et agissants. A l’impuissance des idoles, et également de ceux qui les fabriquent, sont consacrés de longs réquisitoires prophétiques. Avec une véhémence dialectique, ceux-ci opposent à la vacuité et à l’ineptie des idoles fabriquées par l’homme, la puissance du Dieu créateur et auteur de prodiges (cf. Is 44, 9- 20; Jr 10, 1-16). Cette doctrine atteint son développement le plus ample dans le Livre de la sagesse (Cf. Sg 13-15), où est présentée la voie, qui sera ensuite évoquée par saint Paul (cf. Rm 1, 18-23), de la connaissance de Dieu à partir des choses créées. Etre «athées» signifie alors ne pas connaître la vraie nature de la réalité créée, mais la rendre absolue et, pour cela même, «l’idolâtrer», au lieu de la considérer comme une trace du Créateur et une voie qui conduit à Lui.
3. L’athéisme peut même devenir une forme d’idéologie intolérante, comme le révèle l’histoire. Les deux derniers siècles ont connu des courants d’athéisme théorique qui ont nié Dieu au nom d’une prétendue autonomie absolue, qu’elle soit de l’homme, de la nature ou de la science. C’est ce que souligne le Catéchisme de l’Eglise catholique: «L’athéisme se fonde souvent sur une fausse conception de l’autonomie humaine, poussée jusqu’au refus de toute dépendance à l’égard de Dieu» (n. 2126).
Cet athéisme systématique s’est imposé pendant des décennies en offrant l’illusion que, en éliminant Dieu, l’homme aurait été plus libre, tant psychologiquement que socialement. Les principales objections avancées, en particulier à l’égard de Dieu le Père, se fondent autour de l’idée que la religion constituerait pour les hommes une valeur de type compensatoire. Une fois écartée l’image du Père terrestre, l’homme adulte projeterait en Dieu l’exigence d’un père amplifié, dont il devrait à son tour s’affranchir parce qu’il empêcherait le processus de maturation des êtres humains.
Face aux formes d’athéisme et à leurs motivations idéologiques, quelle est l’attitude de l’Eglise? L’Eglise ne déprécie pas l’étude sérieuse des composantes psychologiques et sociologiques du phénomène religieux, mais elle refuse avec fermeté l’interprétation de la religiosité comme projection de la psychée humaine ou comme résultat des conditions sociologiques. En effet, l’expérience religieuse authentique n’est pas une expression d’infantilisme, mais une attitude mûre et noble d’accueil de Dieu, qui répond à l’exigence d’une signification globale de la vie et qui engage de façon responsable en vue d’une société meilleure.
4. Le Concile a reconnu que, dans la genèse de l’athéisme, les croyants ont pu jouer un rôle, n’ayant pas toujours manifesté de façon adéquate le visage de Dieu (cf. GS, n. 19; CEC, n. 2125).
Dans cette perspective, c’est précisément dans le témoignage du véritable visage de Dieu le Père que se trouve la réponse la plus convaincante à l’athéisme. Certes, cela n’exclut pas, mais exige également une présentation correcte des motifs d’ordre rationnel qui conduisent à la reconnaissance de Dieu. Malheureusement, ces raison sont souvent occultées par des conditionnements dus au péché et à de multiples circonstan- ces culturelles. C’est l’annonce de l’Evangile, resposant sur le témoignage d’une charité intelligente (cf. GS, n. 21), qui est alors la voie la plus efficace afin que les hommes puissent entrevoir la bonté de Dieu et progressivement en reconnaître le visage miséricordieux.
LES « ANIMAUX DU PAPE » À LA UNE DE L’OSSERVATORE ROMANO
31 août, 2011du site:
http://www.zenit.org/article-28791?l=french
LES « ANIMAUX DU PAPE » À LA UNE DE L’OSSERVATORE ROMANO
Des vaches dont le lait n’a pas souffert de Tchernobyl
ROME, Mardi 30 août 2011 (ZENIT.org)– Un renard, des petits faucons, mais aussi 25 vaches frisones, 300 poules, 60 poulets, des abeilles et des poissons : les « animaux du pape » coulent des jours prospères à Castel Gandolfo et ils font la Une de L’Osseratore Romano en italien du 31 août, sous la plume de Mario Ponzi.
Les oliviers centenaires donnent suffisamment d’huile – par pression à froid – pour les besoins du Vatican et le surplus est vendu au supermarché interne, accessible aux employés de la Cité du Vatican, tout comme les fruits du verger et du potager, le lait de ces bonnes vaches qui donnent chacune 50 litres par jour, les oeufs, le miel des ruches du pape, et les poissons de ses bassins. La pépinière fournit la Cité du Vatican et notamment le palais apostolique. Les poules, libres, élevées entre terre et ciel, produisent quelque 200 oeufs par jour.
Les jeunes faucons préservent les abricots et les pêches des pillards ailés. Le braque de garde dissuade le renard de s’approcher du poulailler pontifical, dans le domaine de Castel Gandolfo, les « Villas pontificales », « Ville pontificie », fameuses aussi pour leur roseraie et la floriculture, sur les ruines d’un domaine impérial planté d’arbres aux nombreuses essences.
Le directeur des Ville, M. Saverio Petrillo, rappelle que le domaine a aussi accueilli des hôtes assez remuants comme ces deux sangliers, cadeau du Père Zénon de Nomadelfia au pape Paul VI, ou ces gazelles offertes au pape Pie XI par le délégué apostolique en Egype. Le pape y était très attaché : lorsqu’il se trouvait à Castel Gandolfo, Pie XI allait les voir tous les jours, et jamais les mains vides, prenant la plus petite dans ses bras.
Ce même pape Pie XI voulait que « sa » ferme répondît aux exigences de l’agriculture moderne, tout en gardant un aspect rustique, champêtre. Elle possède aujourd’hui une « pasteurisatrice » dernier cri, explique le responsable de la ferme, Giuseppe Bellapadrona : le lait est pasteurisé à 75°, ce qui préserve ses qualités nutritives et donne un lait de grande qualité, riche en protéines.
Ces vaches de haut lignage – enregistrées sur le « Livre de la frisonne italienne » – jouissent d’appartements modernes rénovés en 2008, ce qui en fait un milieu de vie salubre et confortable, avec un maximum de liberté sous ce cabanon ouvert sur quatre côtés. Leur table aussi est très riche et inspirée par les traditions locales : leur foin est saupoudré de fromage parmesan ! Le maïs provoquerait des fermentations anormales du fromage. Modernissime, le système de nettoyage des zones de nuit et de jour et celle de la traite, mais la production est soumise au quota de 600 litres par jour.
Leur lait a été particulièrement utile et apprécié à l’époque du désastre de Tchernobyl : le nuage de celsium avait pollué une grande partie de la campagne italienne. Or les « vaches du Vatican » mangeaient depuis des années déjà du foin conservé à l’abri sous des toiles imperméables. Lorsque les techniciens sont venus contrôler le lait, ils ne trouvèrent aucune trace des radiations ! Les autorités sanitaires conseillèrent donc aux mamans de jeunes enfants et des personnes ayant d’urgence besoin de lait de s’adresser à la ferme du vatican.
Anita S. Bourdin