Archive pour le 1 août, 2011
II. LES FEMMES DE L’ANCIEN TESTAMENT
1 août, 2011du site:
http://www.ssccjm.org/spiritualite/femmesbible/lesfemmesdanslabible_ancientestament.html
II. LES FEMMES DE L’ANCIEN TESTAMENT
1. Ève
Pour expliquer le sort de la femme dans l’histoire de l’humanité, nos ancêtres ont essayé de répondre à cette grande question de la condition humaine en remontant aux origines du monde pour tenter d’y découvrir le plan de Dieu sur les êtres humains. Un peu comme lorsqu’on essaie de s’expliquer une situation présente en retournant à son enfance. Voyons ensemble les deux récits de la création.
Bien sûr, les récits de la création ne sont pas des reportages en direct. On ne possédait à l’époque ni enregistreuses, ni ciné-caméras. Les journalistes n’étaient pas sur place pour capter les images ou les premières paroles de Dieu le Père coupant le ruban lors du lancement de la planète terre. Les deux récits ont été écrits très longtemps après les débuts du monde. Donc, il faut bien admettre que personne ne pouvait savoir ce qui s’était passé exactement aux origines. Ils ont quand même quelque chose à nous dire.
Premier récit de la création (Gn 1, 1-31)
« Dieu créa l’être humain à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. » (Genèse 1, 27).
Il est important de remarquer le jeu des pronoms qui passent du singulier au pluriel, ce qui montre que dans l’ »Adam » les deux sexes sont indissolublement créés et associés. Ainsi, l’image de Dieu est définitivement reproduite dans l’élément mâle et l’élément femelle; conséquemment Dieu est au-delà des deux sexes et il ne saurait être réduit à des représentations masculines ou féminines.
Dieu créa donc l’homme et la femme dans l’unité, sur un pied d’égalité : les deux à son image. La bénédiction s’adresse au couple : « Dieu les bénit et leur dit : Soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre… » (Genèse 1, 28)
Le Dieu de la Bible est un Dieu de liberté. Dans ce contexte de liberté, Dieu ne pouvait créer que des êtres humains égaux.
Deuxième récit de la création (Gn 2, 4-25)
Au premier humain tiré de la glaise, Dieu donne la vie. Il se hâte de lui trouver un autre être semblable. Comme si un homme seul ne pouvait vraiment exister, pas plus qu’une femme seule. Alors il endort Adam, lui prend une côte et façonne une femme. Ce geste n’a sûrement rien à voir avec une mystérieuse opération de magicien. L’expression est étrange, mais elle nous dit quelque chose de très important qu’il vaut la peine de souligner. L’expression « côte à côte » n’est-elle pas souvent utilisée pour parler de solidarité de couple ?
La femme est « tirée du côté » de l’homme… elle est de son côté, elle est de son « bord »; elle est en dehors de la série d’animaux qui venaient de défiler devant Adam… elle est de la même « sorte de vie »… « C’est l’os de mes os, la chair de ma chair. Celle-ci sera appelée « femme » car elle fut tirée de l’homme. » (Gn 2, 23).
L’égalité, l’unité entre l’homme et la femme, est le vrai sens du récit de la création. L’être humain est un être de dialogue avec son semblable, et non un être de domination.
Ainsi les récits de la création, bien que rédigés dans un contexte fortement patriarcal, nous révèlent que, hommes et femmes, nous partageons la même nature humaine avec les mêmes pouvoirs et les mêmes privilèges. Le premier texte insiste principalement sur la similarité des deux sexes, et non sur leurs différences… sur la possibilité d’être l’un pour l’autre un vis-à-vis de même nature… Le second texte peut être interprété de telle façon que l’on découvre l’intimité qui peut exister entre l’homme et la femme, la côte ou le côté étant l’espace physique où deux êtres amis ou amoureux peuvent s’appuyer l’un contre l’autre. Une grande harmonie entre l’homme et la femme fait partie du projet de Dieu sur l’humanité, et c’est à nous que revient la tâche de le concrétiser aujourd’hui.
L’auteur voit bien la situation d’inégalité dans laquelle vivent les femmes de son temps. Elles sont exclues de la pratique et de l’étude de la Loi à cause de leur impureté et en vue de mieux sauvegarder leur rôle maternel. Elles enfantent dans la douleur. On ne doit pas leur adresser la parole sur la rue… Pourquoi ? Il essaie de comprendre et de trouver une explication. Et il trouve un appui dans les traditions de son peuple. Si des situations semblables existent, c’est que quelqu’un, au début de l’humanité, a péché. L’auteur biblique, tenant compte de « la tragédie et de l’absurdité de la condition humaine », a donné une explication exclusivement masculine d’une société dominée par les hommes.
Et pourtant, si l’on revient au sens du nom « Adam » du début, il désigne, on l’a dit déjà, l’humanité et non un être humain mâle. Le récit nous rappelle que les êtres humains peuvent se blesser les uns les autres, ils ne prennent pas toujours les bonnes décisions, font des erreurs, se cherchent… Et cela, depuis qu’il y a des êtres humains.
De plus, on a souvent raconté le récit de la tentation en remettant toute la responsabilité sur le dos d’Ève. Dans ce récit, pourtant, la responsabilité est partagée : c’est lorsque Adam a mangé le fruit que le péché est consommé et que leurs yeux s’ouvrent. Ce récit nous montre la coresponsabilité dans la faute. Pourtant, cette lecture nous a apporté à nous les femmes bien des pépins…
Même si le message théologique contenu dans ce passage est que les êtres humains, sans différence de sexe, sont également responsables dans la faute, parce qu’ils ont été ensemble infidèles à la parole de Dieu et ont dévié profondément de leur destin d’êtres créés et appelés à être images de Dieu, un bon nombre de textes de la tradition chrétienne seront marqués par la conception de la femme tentatrice, séductrice et subordonnée à l’homme. Plusieurs auteurs y ont trouvé le fondement de leur misogynie et de l’imposition d’une subordination de l’homme sur la femme. (Cf. un peu plus loin le texte « C’est à cause d’Ève »).
Il faut que les femmes s’exorcisent du péché originel, qui serait l’intériorisation de la faute et de la culpabilité, qui amène les femmes à être des complices de l’oppression qui pèse sur elles et à se sentir coupables de tous les maux. Il est temps que les femmes se débarrassent de ce que l’on a appelé « le complexe d’Ève », ce complexe qui conduit les femmes à accepter d’être coupables et victimes dans beaucoup de situations difficiles.
Prier avec les femmes de la Bible
TEXTE : »C’est à cause d’Ève » de Lucie Lépine, extrait de : « Nos sœurs oubliées, les femmes de la Bible « , p. 46-47-48).
C’est à cause d’Ève, dit-on, à cause du fruit qu’elle a croqué, qu’on nous accuse d’incarner les caractéristiques suivantes :
Tentatrices, provocantes, séductrices, curieuses, frivoles, un peu « fofolles », sans tête sur les épaules.
Impures, dangereuses pour la vocation des hommes.
Rusées, avec plus d’un tour dans notre sac.
Faibles, impuissantes, ayant besoin d’un rapport, d’un soutien, d’un homme fort.
C’est à cause d’Ève, si l’on juge qu’on ne peut faire confiance à nos décisions; que nous sommes trop émotives, non rationnelles; que nous pleurons pour des riens.
C’est à cause d’Ève, si l’on nous rend responsables de tous les maux : quand les enfants éprouvent de la difficulté à l’école, c’est parce que nous travaillons à l’extérieur; si notre enfant manque d’autonomie, c’est que nous sommes trop possessives; si au contraire, il est trop indépendant, alors nous sommes trop permissives; quand l’enfant a des problèmes, il s’agit de notre fils, de notre fille; quand il se révèle intelligent, c’est le fils, la fille du père; si notre conjoint nous quitte, nous n’avons pas su le garder; si notre conjoint est violent, nous l’avons mérité.
C’est à cause d’Ève, si nous sommes « derrière » les grands hommes et non à côté d’eux.
C’est à cause des filles d’Ève, si tout va mal dans les familles, à cause des femmes, surtout de celles qui veulent prendre une autre place que celle qui leur est assignée.
Cependant, si « on a le tour » avec elles, elles peuvent facilement devenir obéissantes, douces, serviables, patientes, compréhensives, humbles; elles peuvent tout donner; elles peuvent s’avérer utiles quand elles sont belles et ne parlent pas trop; on peut s’en servir pour vendre des « Chrysler » et sourire dans les jeux questionnaires télévisés; elles sont faites pour être l’épouse de… la mère de… en dépit de leurs tendances possessives, dominatrices ou mères poules; elles possèdent une aptitude spéciale pour s’occuper des enfants; elles ont un don particulier pour la cuisine, le ménage, la décoration, l’éducation, tous les services, les emplois peu payés; on dirait qu’elles ont été créées pour ça : être en sous-ordre, collaborer dans l’anonymat, le bénévolat, l’apostolat.
Ah ! Si Ève avait laissé Adam mordre le premier…
Sr Lise Plante, ss.cc.j.m.
Pape Benoît: les témoignages d’Edith Stein et de Maximilien Marie Kolbe (2008)
1 août, 2011du site:
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 13 août 2008
Celui qui prie ne perd jamais l’espérance,
les témoignages d’Edith Stein et de Maximilien Marie Kolbe
Chers frères et sœurs!
De retour de Bressanone, où j’ai pu passer une période de repos, je suis content de vous rencontrer et de vous saluer, chers habitants de Castel Gandolfo, et vous pèlerins qui êtes venus aujourd’hui me rendre visite. Je voudrais encore une fois remercier ceux qui m’ont accueilli et ont veillé sur mon séjour en montagne. Ce furent des jours de détente sereine, au cours desquels je n’ai cessé de rappeler au Seigneur tous ceux qui s’en remettent à mes prières. Et ils sont vraiment très nombreux tous ceux qui m’écrivent en me demandant de prier pour eux. Ils m’expriment leurs joies, mais aussi leurs inquiétudes, leurs projets de vie, ainsi que les problèmes familiaux et professionnels, les attentes et les espoirs qu’ils portent dans leur cœur, avec les angoisses liées aux incertitudes que l’humanité vit en ce moment. Je peux assurer que je me souviens de tous et de chacun, en particulier lors de la célébration quotidienne de la Messe et de la récitation du Rosaire. Je sais bien que le premier service que je peux rendre à l’Eglise et à l’humanité est précisément celui de la prière, parce qu’en priant je place entre les mains du Seigneur avec confiance le ministère qu’il m’a lui-même confié, avec le destin de toute la communauté ecclésiale et civile.
Celui qui prie ne perd jamais l’espérance, même lorsqu’il en vient à se trouver dans des situations difficiles voire humainement désespérées. C’est ce que nous enseigne la Sainte Ecriture et ce dont témoigne l’histoire de l’Eglise. Combien d’exemples, en effet, pourrions nous apporter de situations où ce fut véritablement la prière qui soutint le chemin des saints et du peuple chrétien! Parmi les témoignages de notre époque je voudrais citer celui de deux saints dont nous célébrons ces jours-ci la mémoire: Thérèse Bénédicte de la Croix, Edith Stein, dont nous avons célébré la fête le 9 août, et Maximilien Marie Kolbe, que nous célébrerons demain, 14 août, veille de la solennité de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie. Tous deux ont conclu leur vie terrestre par le martyre dans le camp d’Auschwitz. Apparemment leurs existences pourraient être considérées comme un échec, mais c’est précisément dans leur martyre que resplendit l’éclair de l’Amour, qui vainc les ténèbres de l’égoïsme et de la haine. A saint Maximilien Kolbe sont attribuées les paroles suivantes qu’il aurait prononcées en pleine fureur de la persécution nazie: « La haine n’est pas une force créatrice: seul l’amour en est une ». Et il apporta une preuve héroïque de l’amour en s’offrant généreusement en échange de l’un de ses compagnons de prison, une offrande qui culmina par sa mort dans le bunker de la faim, le 14 août 1941.
Edith Stein, le 6 août de l’année suivante, à trois jours de sa fin dramatique, approchant des consœurs du monastère de Echt, en Hollande, leur dit: « Je suis prête à tout. Jésus est ici aussi au milieu de nous, jusqu’à présent j’ai pu très bien prier et j’ai dit de tout mon cœur: « Ave, Crux, spes unica »". Des témoins qui parvinrent à échapper à l’horrible massacre racontèrent que Thérèse Bénédicte de la Croix, tandis qu’elle revêtait l’habit carmélitain, avançait consciemment vers sa mort, elle se distinguait par son comportement empli de paix, par son attitude sereine et par des manières calmes et attentives aux nécessités de tous. La prière fut le secret de cette sainte copatronne de l’Europe, qui « même après être parvenue à la vérité dans la paix de la vie contemplative, dut vivre jusqu’au bout le mystère de la Croix » (Lettre apostolique Spes aedificandi, Enseignements de Jean-Paul II, XX, 2, 1999, p. 511).
« Ave Maria! »: ce fut la dernière invocation sur les lèvres de saint Maximilien Marie Kolbe tandis qu’il tendait le bras à celui qui le tuait par une injection d’acide phénique. Il est émouvant de constater comment le recours humble et confiant à la Vierge est toujours une source de courage et de sérénité. Alors que nous nous préparons à célébrer la solennité de l’Assomption, qui est l’une des célébrations mariales les plus chères à la tradition chrétienne, nous renouvelons notre consécration à Celle qui depuis le Ciel veille à tout instant sur nous avec un amour maternel. Tel est en effet ce que nous disons dans la prière familière du « Je vous salue Marie », en lui demandant de prier pour nous « aujourd’hui et à l’heure de notre mort ».