Archive pour juillet, 2011

17 juillet 2011- 16e dimanche du Temps Ordinaire – Homélie

16 juillet, 2011

du site:

http://www.homelies.fr/homelie,,3215.html

17 juillet 2011- 16e dimanche du Temps Ordinaire

Famille de Saint Joseph
 
Homélie-Messe 

Beaucoup de monde s’affaire autour du champ de cette parabole, de jour comme de nuit. L’homme sème le bon grain, l’ennemi répand l’ivraie. Au départ, il n’est pas possible de distinguer les deux plantes ; puis, quand elles grandissent, les serviteurs peuvent discerner l’ivraie du bon grain — il ne leur est cependant pas possible de les séparer — ; enfin, viendra le temps du tri dont les moissonneurs se chargeront.
Les serviteurs interrogeant le maître du domaine sont invités à tirer deux leçons de cette situation. La première est liée à leur capacité d’observation. Au lieu de s’inquiéter parce que les choses ne sont pas conformes à leurs vues, les serviteurs devraient remarquer que l’ivraie n’empêche le blé ni de grandir ni de mûrir. La moisson sera bonne. Jésus insiste à deux reprises sur l’irrésistible croissance du Royaume : la graine de moutarde, « la plus petite de toutes les semences », devient un arbre où elles oiseaux du ciel trouvent leur abri ; le levain, caché dans trois mesures de farine, fait le lever toute la pâte. La présence d’ivraie dans le champs ne doit pas inquiéter : la moisson sera bonne.
La deuxième leçon est dans l’assurance que le tri sera fait au moment utile par ceux dont c’est la charge. Les serviteurs n’ont pas à s’octroyer de purifier le champ mais à croire à la promesse qu’un jour justice sera faite. La foi est essentielle. D’ailleurs, considérer que le désir de justice est le plus important dans le cœur des serviteurs serait se faire illusion. Le livre de la Sagesse, que nous avons entendu dans la première lecture, nous le rappelle : « il montre sa force, l’homme dont la puissance est discutée ». Autrement dit : le désir d’une justice immédiate et radicale est un aveu de faiblesse. « Tandis que toi, Seigneur, qui disposes de la force, tu juges avec indulgence, tu nous gouvernes avec beaucoup de ménagement ». La preuve de la toute-puissance de Dieu est dans sa patience.
Jésus explique ensuite la parole de l’ivraie et du bon grain en privé ; seuls les disciples sont présents. Son explication dévoile le sens profond de la parabole, mais ne répond pas à toutes les questions. Jésus commence par identifier terme à terme les acteurs du récit, à l’exception des serviteurs. On sait que le bon grain représente les fils du Royaume et les moissonneurs les anges, mais les serviteurs qui interrogent le maître et qui se proposent pour enlever l’ivraie ne sont pas clairement identifiés. Les disciples qui interrogent Jésus sont invités à se reconnaître en eux.
On ne sait pas non plus ce que désigne l’action de « semer ». Les « fils du Royaume » et les « fils du Mauvais » sont « semés », c’est un fait et un mystère. Leur naissance reste inexpliquée. Sans doute est-ce une manière de dire que notre origine nous échappe. Remarquons d’ailleurs qu’il n’y a que des fils dans cette histoire, y compris le maître du domaine qui est le « fils de l’Homme ». La filiation est donc au cœur du Royaume.
La difficulté est ainsi de savoir qui est qui, c’est-à-dire qui procède d’une filiation vraie et qui est né d’une filiation dévoyée. Le bon grain et l’ivraie grandissent ensemble, mais il ne nous est pas expliqué comment les reconnaître : il ne semble y avoir entre ces plantes ni rivalité ni combat. Elles croissent l’une à côté de l’autre. Ainsi, puisque les serviteurs sont invités à ne pas les séparer, les disciples ne doivent pas mettre fin à la cœxistence des fils du Royaume et des fils du Mauvais. S’ils le faisaient, ce serait dommageable pour les fils du Royaume, de la même manière que le bon grain risquerait d’être déraciné par un tri précoce. Finalement, Jésus demande de supporter, pour un temps encore, la cohabitation avec les fils du Mauvais, non pas dans l’attente du jugement, mais dans le but de ne pas abîmer la filiation des fils du Royaume. En effet, s’ils entreprenaient de mettre à part les fils du Mauvais, les fils du Royaume devraient d’abord les reconnaître, c’est-à-dire percer le mystère de leur origine. Ce faisant, ils prendraient une place qui n’est pas la leur et agiraient au nom de principes qu’ils ne peuvent pas connaître. Donc, en s’octroyant une mission qui ne revient pas aux hommes, les serviteurs blesseraient leur propre humanité ; ils manifesteraient une filiation mauvaise et seraient finalement eux-mêmes triés. En clair : celui qui juge sera jugé.
À la fin du monde, le Fils de l’homme enverra ses anges prendre « ceux qui font tomber les autres et ceux qui commentent le mal ». Le Fils de l’homme est seul, son ennemi a disparu. Il est évident qu’au moment de faire la vérité, le père du mensonge ne peut être présent. La reconnaissance entre les fils va être opérée en fonction de la filiation unique et véridique du Fils de l’homme. Ainsi opère la justice de Dieu. Alors, les fils du Royaume seront appelés des « justes », ils « resplendiront comme le soleil » et connaîtront que le Royaume est celui de « leur Père ». De même qu’il n’y a qu’une seule filiation véritable, il n’y a qu’un seul Père.
« De même qu’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu ». La fin du monde n’est pas présentée dans cette parole comme une date dans un futur incertain. Elle est en mise en relation avec le temps de la moisson, c’est-à-dire le moment où le déracinement des fils du Royaume n’est plus à craindre. Finalement, si le temps intermédiaire est celui de la patience, il apparaît qu’il s’agit surtout de la patience de Dieu. Il ne peut pas opérer le tri avant que les fils du Royaume ne soient suffisamment enracinés dans leur filiation véritable. Nous voyons comment l’horizon du champ du monde se restreint soudainement aux dimensions de notre âme. Elle est l’enjeu de la croissance de l’esprit d’enfance spirituelle. C’est pourquoi saint Paul nous exhortait dans la deuxième lecture à laisser l’Esprit Saint prier en nous : « l’Esprit veut ce que Dieu veut ». Il n’appartient pas au jugement humain de décider quand une âme est pleinement devenue enfant de Dieu. Elle se révèle par un éclat comparable à celui du soleil mais qui ne sera pleinement perceptible qu’au temps de la moisson. Pour le moment, il s’agit de conquérir notre humanité en gardant les yeux fixés sur le Christ, selon ce que nous enseigne de lui le livre de la Sagesse : « par [s]on exemple [il a] enseigné à [s]on peuple que le juste doit être humain ».
« Celui qui a des oreilles, qu’il entende ». Jésus parle en paraboles pour susciter la foi. Il nous rappelle ce matin que nous avons reçu d’un autre, le Père, d’être des fils ; pour notre croissance et notre maturation, il nous a placés dans son champ et confié au travail attentionné de ses serviteurs. Il nous revient de laisser l’Esprit Saint nous conduire jusqu’au temps de la moisson. Certes, il y a de l’ivraie en nous ! Mais la moisson sera bonne ! Et surtout, il est encore temps d’agir : « Tu as pénétré tes fils d’une belle espérance : à ceux qui ont péché, tu accordes la conversion », dit encore la Sagesse. Confions à l’Esprit de devenir ce que nous sommes : des fils de lumière.

The first jewish passover

15 juillet, 2011

The first jewish passover  dans images sacrée 15%20BELLINI%20PREPARATION%20POUR%20PESSAH%20B
http://www.artbible.net/1T/Exo1201_Passover_source/pages/15%20BELLINI%20PREPARATION%20POUR%20PESSAH%20B.htm

La grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes: «Grâce et paix à vous de la part de Dieu, notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ !» (Philosophie)

15 juillet, 2011

du site:

http://bouquetphilosophique.pagesperso-orange.fr/newpage4.html

La grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes  
 
«Grâce et paix à vous de la part de Dieu, notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ !»
(Ephésiens 1.2) 
 
Un jour, un chef d’état accordait la libération à un prisonnier condamné à mort. Cette amnistie fit la une des médias. L’homme libéré inopinément en fut reconnaissant toute sa vie. Un don immérité lui tombait littéralement du ciel. Enfin, il pouvait recommencer une vie nouvelle et n’avait plus envie de retourner dans son ancienne situation de vie débauchée. Cette décision inattendue l’avait complètement transformé, l’amenant désormais à être un membre utile pour sa famille et son entourage. Il parlait de son expérience merveilleuse à qui voulait l’entendre. Un proverbe ne dit-il pas que «de l’abondance du cœur, la bouche parle» ! Désormais, il avait trouvé un sens à sa vie et pouvait en apprécier chaque instant. Ce fut non la prison mais une grâce présidentielle inespérée qui conduisit cet homme dépravé à sa transformation complète.
Il y a plus de deux mille ans, il s’est passé dans notre monde une histoire analogue… mais combien plus merveilleuse encore ! Non seulement un prisonnier mais toute l’humanité a été graciée par un acte d’amour inconditionnel. Et ce ne fut pas la grâce d’un chef d’état mais celle de Dieu, manifestée par Jésus-Christ annoncé plusieurs siècles auparavant (Esaïe 53). Ce Messie (1) à venir de l’Ancien Testament accepta de vivre la condition humaine et toutes les souffrances d’ici-bas afin de libérer l’homme de l’esclavage du mal. La grâce (faveur imméritée) de Dieu est la seule «source de salut pour tous les hommes.» (Tite 2.11), elle exclut le désir de justice par les œuvres et transforme miraculeusement tous ceux qui l’acceptent.

Le salut de l’homme résulte uniquement de la grâce de Dieu
Concept humainement inconcevable, par amour pour ses créatures vouées à la perdition éternelle, Jésus-Christ, Fils de Dieu – devenu fils de l’homme – s’est dépouillé de tout, même de sa vie… afin de les sauver ! Autrement dit, il a pris sur lui le châtiment que l’humanité aurait mérité à cause de ses péchés. Il a ainsi accepté la mort la plus atroce – celle de la croix – pour payer le prix des transgressions des hommes. Mais la mort (étant le salaire du péché selon les Ecritures) ne pouvait le retenir dans la tombe, lui qui était parfaitement innocent. C’est pourquoi Dieu l’a rendu à la vie… et en même temps, tous ceux qui acceptent sa grâce. Dans sa lettre aux Ephésiens, Paul explique justement comment Dieu arrache ses créatures à la mort spirituelle : «Autrefois, vous étiez spirituellement morts à cause de vos fautes, à cause de vos péchés. [...] Mais la compassion de Dieu est immense, son amour pour nous est tel que, [...] il nous a fait revivre avec le Christ. C’est par la grâce de Dieu que vous avez été sauvés. Dans notre union avec Jésus-Christ, Dieu nous a ramenés de la mort avec lui pour nous faire régner avec lui dans le monde céleste. Par la bonté qu’il nous a manifestée en Jésus-Christ, il a voulu démontrer pour tous les siècles à venir la richesse extraordinaire de sa grâce.» (Ephésiens 2.1-7, BFC).
La grâce de Dieu est un concept tellement inouï qu’il semble effectivement dépasser l’intelligence humaine… à tel point que beaucoup d’hommes l’acceptent difficilement ! Et pourtant, l’Ecriture ne cesse de souligner cet attribut divin qui est en fait le thème principal de l’Evangile (le mot grâce revient plus de 160 fois dans la Bible). La grâce est l’expression de l’amour de Dieu envers ses créatures : «Dieu a tant aimé le monde [écrit l'apôtre Jean] qu’il a donné son fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.» (Jean 3.16). Si à cause du péché tous les hommes méritent la mort, à tous cependant est offerte la grâce d’un Dieu aimant… la dette de chacun a déjà été payée par le créateur, c’est la bonne nouvelle de l’Evangile !
Par sa mort et sa résurrection (trois jours après comme il l’avait annoncé à ses disciples), le Christ a donc sauvé non seulement un prisonnier mais toute l’humanité. Cette bonne nouvelle a bouleversé la vie de ses disciples avant que ceux-ci – et leurs successeurs – la propagent dans le monde entier. Mais est-ce si facile de croire à cette grâce divine ? Peut-être quelqu’un mourrait-il pour un homme de bien, mais qui serait prêt à se sacrifier pour des gens de mauvaise vie ? Certainement personne ! Cet amour insensé nous dépasse et nous empêche souvent de saisir ce don immérité. Et pourtant, son acceptation constitue la seule condition du salut comme le rappelle clairement le livre des Actes des Apôtres : «Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, et ta famille avec toi.» (Actes 16.31, BFC).

La grâce exclut les œuvres méritoires
Revenons à notre prisonnier condamné à mort et gracié. Il a dû certainement faire un bond en lisant le décret de sa libération ! Assurément, il a bien entendu les paroles du directeur de la prison lui disant de se préparer pour la sortie et n’a pas préféré rester dans ce lieu le privant, comme un esclave, de toute dignité humaine. Quant à nous, chrétiens, qui «avons été rendus justes devant Dieu à cause de notre foi» (Romains 5.1, BFC), sommes-nous vraiment conscients de ce salut extraordinaire à la manière de cet homme apprenant sa libération ? Ayant découvert et accepté depuis longtemps ce message extraordinaire du salut par la foi ou l’ayant peut-être reçu récemment, comment perçevons-nous réellement cette bonne nouvelle, plus précisément, comment la vivons-nous chaque jour de notre vie ? Par exemple, grande est la tentation de vivre le christianisme à la lettre c’est-à-dire intellectuellement. Nous avons bien compris les faits historico-religieux et en sommes même convaincus mais l’Esprit de Dieu n’a pas réussi à nous transformer complètement.
Ou avons-nous peut-être gardé une certaine réserve, de petites incertitudes. Alors, hésitant à nous approcher de Dieu avec confiance comme de petits enfants afin de lui demander pardon et ne voulant surtout pas reconnaître notre totale impuissance à gagner le ciel par nos propres moyens, nous essayons de travailler durement pour acquérir la vie éternelle promise. Autrement dit, nous écoutons la bonne nouvelle du salut gratuit par la foi en Jésus Christ tout en continuant à nous comporter comme des prisonniers cherchant à mériter leur libération ! Bref, notre orgueil humain ne nous incite pas à accepter volontiers – à titre gracieux – une place dans l’éternité, mais nous pousse plutôt à rechercher ce salut par nos propres œuvres ! Dans plusieurs de ses lettres où il aborde la question, Paul nous fait comprendre que le salut ne s’obtient que par la foi, non par l’obéissance à la loi : «Ce n’est pas par les œuvres de la loi que l’homme est justifié, mais par la foi en Jésus-Christ.» (Galates 2.16) ; «Et que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela est évident, puisqu’il est dit : Le juste vivra par la foi.» (Galates 3.11) ; «En effet, c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est pas par les œuvres, afin que personne ne puisse se vanter.» (Ephésiens 2.8-9).

La grâce transforme le croyant
La conséquence naturelle du bénéfice de la grâce chez les chrétiens devrait être la même que pour le prisonnier gracié. Le fait de savoir qu’une vie nouvelle avec un idéal élevé peut commencer et que les choses anciennes sont effacées et pardonnées par un Sauveur aimant, devrait nous inciter à lui être agréables par des actes de reconnaissance et non plus méritoires. Et même ces actes de gratitude, ces «bonnes actions [c'est Dieu qui les] a préparées depuis longtemps pour nous.» (Ephésiens 2.10, Parole vivante par Alfred Kuen). De surcroît, en acceptant la grâce divine «Dieu lui-même œuvre en [nous], sa bienveillance suscite en [nous] à la fois la volonté et l’action, afin que ses desseins soient exécutés.» (Philippiens 2.13, Parole vivante par Alfred Kuen).
Complètement transformés, nos visages devraient être enfin rayonnants amenant les gens de notre entourage à se poser des questions sur notre métamorphose inexplicable. Ayant reçu la vraie vie en abondance, nous ne saurions nous taire comme les premiers disciples. Répandre cette bonne nouvelle de la grâce en toute occasion autour de nous devrait être notre objectif suprême, non dans le but d’amener nos amis à une quelconque dénomination religieuse mais surtout au pied de la croix du rédempteur Jésus-Christ.
«En effet, la grâce de Dieu s’est révélée comme une source de salut pour tous les hommes ; elle s’est levée sur ce monde, illuminant l’humanité entière et apportant à tous la possibilité d’être délivrés du péché. Elle veut nous éduquer et nous amener à nous détourner de toute impiété, à rejeter toutes les passions et convoitises terrestres et à renoncer à la course aux plaisirs. Elle nous enseigne à vivre dans le monde présent avec sagesse, réserve et maîtrise de soi, en toute intégrité et honorabilité devant Dieu. Elle remplit nos cœurs de l’attente ardente de la réalisation de notre bienheureuse espérance : l’avénement glorieux de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Ne s’est-il pas livré lui-même pour nous afin de payer la rançon de toutes nos injustices et de nous racheter ainsi de l’asservissement au péché, en vue de se créer un peuple purifié du mal qui lui appartienne tout entier et qui se passionne pour l’accomplissement d’œuvres bonnes.» (Tite 2 .11-14, Parole vivante par Alfred Kuen).

Karin Bouchot
 
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(1) Notons en passant que son existence et sa mort sont attestées par les historiens de l’époque, en particulier par Flavius Josèphe.  

San Bonaventura

14 juillet, 2011

San Bonaventura dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

15 Juillet : Saint Bonaventure de Bagnoregio – Breviloquim, Partie II : Le monde créature de Dieu

14 juillet, 2011

du site:

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/bonaventure/divers/043.htm#_Toc84468954

BREVILOQUIUM (BREF DISCOURS)

Résumé de la foi catholique

Par saint Bonaventure, de l’ordre des Frères mendiants, Docteur de l’Eglise
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PARTIE II: LE MONDE CRÉATURE DE DIEU

Chapitre 1: La production du monde comme un tout
Après nous être fait une idée sommaire de la Trinité de Dieu, il faut parler quelque peu du monde, créature de Dieu.
Résumé de la matière
La totalité de la machine du monde a été produite dans l’être, dans le temps, et de rien, par un unique premier Principe, seul et souverain, dont la puissance, bien qu’incommensurable a disposé « toutes choses dans un certain poids et nombre et mesure ».
Il faut entendre dans leur sens général, ces affirmations touchant la production des choses: à partir d’elles peut se conclure la vérité et se dissiper l’erreur.
En disant: dans le temps, on exclut l’erreur de ceux qui professent l’éternité du monde.
En disant: de rien, on exclut l’erreur de ceux qui professent l’éternité de la matière.
En disant: par un unique principe, on exclut l’erreur des Manichéens qui proposent la pluralité des principes.
En disant: seul et souverain, on exclut l’erreur de ceux qui professent que Dieu a produit les créatures inférieures par le ministère des intelligences.
En ajoutant: dans un certain poids et nombre et mesure, on montre que là créature est l’oeuvre de la Trinité sous une triple causalité: efficiente, d’où la créature reçoit l’unité, le mode et la mesure exemplaire, par laquelle se trouve dans la créature, la vérité, la beauté et le nombre; finale, par laquelle se trouve dans la créature, la bonté, l’ordre et la pesanteur.
Et tout cela se retrouve dans toutes les créatures comme vestiges du Créateur, soit dans les choses corporelles, soit dans les choses spirituelles, soit dans les choses à la fois corporelles et spirituelles.
Explication
Pour que l’ordre des choses soit parfait et définitif, il faut que toutes choses soient reconduites à un seul principe. Ce principe doit être le premier pour donner aux autres leur existence, il doit être le plus parfait pour les conduire à leur achèvement.
Or ce premier principe en qui se trouve l’existence ne peut être qu’unique. S’il crée le monde, il ne peut le créer à partir de lui-même, il le crée donc de rien.
De plus, la production « de rien » signifie l’être après le non-être pour ce qui est produit et, pour le principe, l’infinité de la puissance créatrice. Parce que cela n’appartient qu’à Dieu seul, le monde a été nécessairement produit dans le temps par cette puissance sans limite, agissant par elle-même et immédiatement.
En outre, parce que le principe parfait dont découle la perfection de toutes choses, agit nécessairement par lui-même, selon lui-même et pour lui-même — il n’a besoin de rien en agissant hors de lui —, il faut qu’il ait à l’égard de toute créature un dessein selon la triple causalité efficiente, exemplaire et finale. Il faut aussi que toute créature puisse être comparée à la cause première selon cette triple causalité. Toute créature, en effet, est constituée dans l’être par la cause efficiente, elle est conformée à l’exemplaire, elle est ordonnée à une fin.
Par là, elle est une, vraie et bonne; conforme, belle et ordonnée; mesurée, distincte et pesante (la pesanteur est, en effet, une tendance ordonnée). Tout ceci s’applique en général à toute créature corporelle, incorporelle, ou composée de corps et d’esprit comme l’est la nature humaine.
 
Chapitre 2: La nature corporelle dans sa genèse
Il nous faut considérer la nature corporelle dans sa genèse, dans son être et dans son agir.
Résumé de la matière
La nature corporelle a été produite en six jours, de sorte qu’au commencement, avant tout temps, Dieu créa le ciel et la terre Le premier jour a été formée la lumière; le deuxième jour, le firmament a été créé au milieu des eaux; le troisième jour, les eaux ont été séparées de la terre et amassées en un seul lieu; le quatrième jour, le ciel a été orné de luminaires; le cinquième jour, les airs et les eaux ont été peuplés d’oiseaux et de poissons; le sixième jour, la terre a été peuplée d’animaux et d’hommes; le septième jour, Dieu se reposa, non pas de son travail et de son oeuvre, car il continue toujours d’agir, mais il s’arrêta de produire de nouvelles espèces. Il avait fait toutes choses, soit dans leur prototype, ainsi les choses qui se propagent par génération, soit dans leur raison séminale, ainsi les choses qui viennent à l’être autrement.
Explication
Les choses viennent du principe premier et par fait. Or, ce principe est tout-puissant, infiniment sage et souverainement bienveillant. Il fallait donc que les choses viennent à l’être de façon que dans leur création éclate cette triple perfection. L’opération divine a donc revêtu une triple forme dans la production du monde:
la création qui, par appropriation, répond à la toute-puissance, la distinction qui répond à la sagesse, l’ornement qui répond à la bonté très généreuse.
Et parce que la création est à partir de rien, elle a donc été au commencement, avant tout temps, comme fondement de toutes les choses et de tous les temps.
En outre, parce que la distinction des corps peut être considérée selon un triple aspect, elle a donc été accomplie en trois jours. Elle est, en effet, distinction de la nature lumineuse, de la nature limpide et de la nature opaque: ceci eut lieu le premier jour, dans la division de la lumière et des ténèbres. Elle est aussi distinction entre les natures limpides: ceci eut lieu le deuxième jour, dans la division des eaux avec les eaux. Elle est enfin distinction entre la nature limpide et la nature opaque: ceci eut lieu le troisième jour, dans la division des eaux et de la terre. Ainsi comprend-on implicitement la distinction entre les cieux et les éléments, comme on l’expliquera plus loin. Ainsi donc, cette distinction a dû se faire en trois jours.
L’ornement correspond à la distinction. Il a donc été semblablement achevé en trois jours. Il est, en effet, ornement de la nature lumineuse: ceci eut lieu le quatrième jour dans la formation des étoiles, du soleil et de la lune. Il est aussi ornement de la nature limpide: ceci eut lieu le cinquième jour, lorsque les eaux produisirent les poissons et les oiseaux pour l’ornement des eaux et des airs. Il est enfin ornement de la nature opaque, c’est-à-dire de la terre: ceci eut lieu le sixième jour, lorsque furent créés les animaux et les reptiles et lorsque fut créée, pour l’achèvement de toutes choses, la nature humaine.
Toutes ces choses, Dieu aurait pu les faire en un instant. Il préféra cependant les créer dans la succession des temps et ceci pour trois raisons. Tout d’abord, pour donner une représentation distincte et claire de sa puissance, de sa sagesse et de sa bienveillance. Ensuite, pour établir une correspondance convenable entre les jours du temps et les opérations. Enfin, comme dans la création du monde, les semences devaient être jetées des oeuvres à venir, de même devaient être préfigurés les temps futurs.
Ainsi, dans ces sept jours, la distinction de tous les temps était en germe; on l’explique par le déroulement des sept âges. C’est pour cela qu’aux six jours d’opération est ajouté le septième jour de repos. L’Ecriture Sainte ne dit pas que ce jour ait eu un soir. Ce n’est pas que ce jour n’ait pas été suivi d’une nuit, mais c’est pour préfigurer le repos des âmes qui n’aura jamais de fin. Si l’on dit, par contre, que toutes les choses ont été faites en même temps, on réfère les sept âges à un point de vue angélique. Cependant, la première manière de parler est plus conforme à l’Ecriture Sainte et aux autorités des saints qui ont précédé et suivi le bienheureux Augustin.
 
Chapitre 3: La nature corporelle dans son être
Résumé de la matière
La nature corporelle, dans sa totalité, est tout entière dans les cieux et dans les éléments.
De sorte que la nature céleste est divisée en trois ciels principaux, l’empyrée, le cristallin et le firmament.
Dans le firmament, qui est le ciel étoilé, se trou vent les sept orbites des sept planètes: Saturne, Jupiter, Mars, Soleil, Vénus, Mercure et Lune.
Dans la nature élémentale, on distingue les quatre sphères du feu, de l’air, de l’eau et de la terre. Ainsi, en allant du sommet du ciel au centre de la terre, on trouve dix mondes célestes et quatre sphères élémentales, par quoi est constitué dans son intégralité, distinctement, parfaitement et avec ordre, le monde sensible tout entier.
Explication
La nature corporelle, pour être parfaite et pour exprimer la sagesse multiforme du premier principe, requiert une multiplicité de formes, comme on le voit chez les minéraux, les plantes et les animaux. Il était donc nécessaire de créer quelques corps simples qui puissent se mélanger de façon multiple pour introduire une multiplicité de formes. Telle est la nature sujette à la combinaison des contraires, la nature élémentale. Il était nécessaire aussi qu’il y ait une nature par laquelle ces contraires puissent être conciliés dans un composé. Cette nature, libre de toute contrariété, est celle de la lumière et du corps supracéleste
Et parce que le mélange ne peut se faire que par des contraires actifs et passifs, il a donc fallu une double contrariété dans les éléments, dans les qua lités actives qui sont le chaud et le froid, et dans les qualités passives qui sont l’humide et le sec. Et parce que chaque élément agit et subit, il possède donc deux qualités, l’une active et l’autre passive de façon cependant que l’une soit principale et propre. Ainsi, n’y a-t-il que quatre éléments correspondant aux quatre qualités précédentes, combinées de façon quadruple.
La nature céleste est soit uniforme et immobile, c’est l’empyrée, qui est pure lumière; soit mobile et multiforme, c’est le firmament; soit mobile et uniforme, c’est le ciel moyen entre l’empyrée et le ciel étoilé, le ciel cristallin. La quatrième combinaison qui serait multiforme et immobile est impossible car la multiplicité donne la variété au mouvement et non le repos uniforme.
Il y a trois ciels, dont le premier est tout entier lumineux, l’empyrée; le deuxième tout entier clair, le cristallin; le troisième lumineux et clair, le firmament. Donc, puisqu’il y a trois ciels incorruptibles et quatre éléments variables, pour que s’établisse la connexion nécessaire, la concorde et la correspondance, Dieu a disposé sept orbites de planètes pour que, par la variété de leurs mouvements et l’incorruptibilité de leurs formes, elles soient comme un certain lien et un assemblage entre les orbites des éléments inférieurs et celles des corps célestes supérieurs pour achever et orner l’univers. Cet uni vers est ordonné selon des proportions numériques et se compose des dix orbites célestes et des autres éléments qui le rendent proportionnellement aussi beau que parfait et ordonné de façon qu’à sa manière, il représente son principe.
 
Chapitre 4: La nature corporelle dans son agir et dans son influence
Résumé de la matière
Les corps célestes influent sur les corps terrestres et élémentaux dans la désignation distincte des temps, jours, mois et années. L’Ecriture Sainte dit, en effet, qu’ils servent de signes pour les saisons, les jours et les années. Ils influent encore dans la production effective des choses engendrables et corruptibles, telles que les minéraux, les végétaux, les sensibles et les corps humains.
Cependant, ils ne servent pas de signes aux temps et ne gouvernent pas les opérations au point d’être les signes certains des futurs contingents et d’in fluer sur le libre-arbitre par la force des constellations, ce que certains philosophes ont appelé le « fatum »
Explication
Dans les corps célestes, en raison de leur proximité avec le premier principe, il y a lumière, mouvement, chaleur, force: lumière à cause de sa forme et de sa beauté, mouvement en raison de l’influence d’en-haut, chaleur par rapport à la nature inférieure qui la reçoit, force en raison de tout ce qui vient d’être dit.
Ceci étant, les corps célestes servent, par la lumière et le mouvement, à la distinction des temps, à savoir: du jour selon la lumière du soleil et le mouvement du firmament, du mois selon le mouvement de la lune dans son chemin elliptique, de l’année selon le mouvement du soleil dans le même chemin, des saisons selon le mouvement des diverses planètes, leur opposition et leur conjonction, leur ascension et leur descente, leur disparition et leur repos, qui donnent naissance à la diversité des saisons.
Par leur force et leur chaleur, les corps célestes influent sur la production des choses qui naissent à partir des éléments, en les excitant, en les poussant et en les unissant. Ainsi, selon une conciliation inégale des contraires, ils influent sur les minéraux selon une conciliation moins inégale, ils influent sur les végétaux; selon une conciliation presque égale, ils influent sur les animaux; selon une conciliation égale, ils influent sur les corps humains qui sont faits pour la forme la plus noble, l’âme raisonnable, laquelle est ordonné et se termine le désir de toute la nature sensible et corporelle. Par l’âme raisonnable qui est une forme existante, vivante, sensible et intelligente, toute la nature sensible et corporelle est ramenée, à la manière d’un cercle intelligible, à son principe dans lequel elle trouve sa perfection et sa béatitude.
Et parce que l’âme raisonnable tend à cela par son libre-arbitre, elle dépasse en perfection toute puissance corporelle en raison de la liberté de son arbitre. A cause de cela, toutes choses sont faites pour la servir. Rien ne peut la dominer sinon Dieu seul et non pas le « fatum », ni quelque force venant de la position des astres.
Ainsi, il est indubitablement vrai que nous sommes la fin de toutes choses qui existent. Toutes les choses corporelles sont faites pour le service de l’homme, de sorte que par toutes ces choses, l’homme est poussé à aimer et à louer l’auteur des mondes, dont la providence a disposé toutes choses.
Cet univers sensible des choses corporelles est donc une maison édifiée pour l’homme par le souverain artisan jusqu’à ce qu’il rejoigne la demeure qui n’est pas faite par des mains d’homme et qui est dans les cieux. De la sorte, comme l’âme, en raison du corps et de l’état de mérite, se trouve maintenant sur terre, ainsi plus tard, le corps, en raison de l’âme et de l’état de récompense, sera dans les cieux.

Chapitre 5: La manière dont l’Ecriture Sainte décrit la création
Résumé de la matière
De tout ce qui a été dit, il faut conclure que, comme Dieu a créé les choses avec ordre dans le temps et les a disposées avec ordre dans l’espace, il les gouverne aussi avec ordre dans leur influence. C’est avec le même ordre que l’Ecriture Sainte nous en donne une doctrine suffisante, bien qu’elle ne décrive pas si explicitement la distinction des orbites célestes et élémentales et qu’elle dise peu de choses ou rien des mouvements et des formes des corps supérieurs et des mélanges entre les éléments et les composés. Qui plus est, elle ne raconte rien explicitement de la création des esprits supérieurs parce qu’elle décrit surtout notre univers parvenant à l’être.
Explication
Le premier principe se fait connaître à nous par l’Ecriture Sainte et par la créature. Par le livre de la créature, il se manifeste comme principe effectif; par le livre de l’Ecriture Sainte, comme principe de réparation. Le principe de réparation ne peut être connu que s’il est connu aussi comme principe effectif. Donc, l’Ecriture Sainte, bien qu’elle traite principalement des oeuvres de réparation, doit néanmoins traiter de l’oeuvre de création en tant que celle-ci conduit à la connaissance du premier principe créateur et réparateur. L’Ecriture Sainte est donc la connaissance sublime et salutaire: sublime, parce qu’elle traite du principe effectif, Dieu créateur; salutaire, parce qu’elle traite du principe réparateur, le Christ sauveur et médiateur.
Et parce que l’Ecriture Sainte est sublime, en traitant du premier principe et être souverain, elle ne s’abaisse pas à décrire les natures spéciales, les mouvements, les forces et les différences des êtres. Mais elle se tient dans une certaine généralité dans laquelle est impliqué tout ce qui est spécial, en décrivant la création du monde quant à la disposition et à l’in fluence à l’égard de la nature lumineuse, opaque et limpide.
Le premier principe dont traite l’Ecriture Sainte possède en soi un ordre de nature en étant principe d’existence, un ordre de sagesse en étant principe de disposition, un ordre de bonté en étant principe d’influence; de sorte que l’ordre de la nature possède la simultanéité et l’égalité, l’ordre de l’influence, la supériorité et l’infériorité.
Donc, pour insinuer l’ordre de la nature, l’Ecriture Sainte détermine comme il convenait que Dieu opère: au commencement, avant le déroulement du temps, cette triple nature fut produite du non-être à l’être, lorsqu’il est dit: Dans le principe, Dieu créa le ciel et la terre et l’Esprit de Dieu planait sur les eaux. Le mot « ciel » insinue la nature lumineuse, le mot « terre », la nature opaque, le mot « eaux », la nature limpide sujette à la contrariété ou élevée au-dessus. La Trinité éternelle est aussi insinuée, le Père par le mot « Dieu créateur », le Fils par le mot « Principe », l’Esprit Saint par le mot « Esprit de Dieu » Ainsi faut-il comprendre ce qui est dit: Celui qui vit éternellement a créé tout ensemble. Non qu’il ait créé dans le chaos d’une confusion absolue, comme l’ont écrit les poètes, puisqu’il a produit cette triple nature, la supérieure au sommet, la médiane au milieu, l’inférieure en bas. Il ne l’a pas créée non plus dans l’être dans une distinction absolue, puisque le ciel était parfait et la terre vague, la nature moyenne comme tenant le milieu, n’ayant pas encore atteint la distinction parfaite.
Pour insinuer l’ordre de la sagesse dans la disposition des choses, l’Ecriture Sainte détermine que cette triple nature ne fut pas en même temps distincte et ornée. Mais selon l’exigence de cette triple nature créée, elle fut distincte en trois jours et ornée en trois autres jours. De sorte que, comme Dieu a créé au commencement la nature triple simultanément au début du temps, ainsi avec la succession du temps en une triple mesure temporelle, c’est-à-dire en trois jours, Dieu a fait la triple distinction de la triple nature créée. En trois autres jours, il a fait le triple ornement de la triple nature distincte.
Pour insinuer l’ordre de la bonté dans l’in fluence, l’Ecriture Sainte détermine que cette triple nature a été placée dans le monde selon sa dignité et son influence. La nature lumineuse ayant la plus grande beauté, il lui revenait d’entourer toutes choses. La nature opaque ayant moins de beauté, il lui revenait d’être au centre. La nature limpide tenant le mi lieu, il lui revenait d’être au milieu. Et parce que la nature limpide est commune à la nature céleste et à la nature élémentale et qu’en outre la nature lumineuse convient aux deux, il est donc dit juste ment que le firmament a été créé au milieu des eaux, non parce que les eaux qui sont au-dessus des cieux sont liquides, froides, pesantes et corruptibles, mais parce qu’elles sont subtiles et incorruptibles, limpides et élevées au-dessus de toute contrariété et par là de nature céleste et devant se situer parmi les natures célestes en raison de la dignité de leur forme.
Ces eaux occupent cette place en raison aussi de leur forme et de leur influence. En effet, toute action corporelle dans les choses inférieures tire sa règle, son origine et sa force de la nature céleste. Puisqu’il y a deux qualités actives, le chaud et le froid et qu’il y a un certain ciel principalement influent et chaud, le ciel sidéral en raison de sa luminosité, il convenait qu’un certain ciel influe sur le froid, c’est le cristallin. Et comme le ciel sidéral, bien qu’il influe pour créer la chaleur, n’est pas formellement chaud, ainsi le ciel qu’on appelle aqueux ou cristallin, n’est pas essentiellement froid.
De là, lorsque les saints disent que les eaux sont placées là pour réprimer la chaleur des corps supérieurs et autres choses semblables, il faut l’en tendre non pas formellement, mais selon l’efficience et l’influence.
La production des créatures, selon l’ordre que nous venons de dire, correspond à l’ordre de la sagesse créatrice et de la divine Ecriture Sainte, car elle est la science sublime.
En outre, I’Ecriture Sainte est la science salutaire. Elle ne traite donc de l’oeuvre de création qu’en vue de l’oeuvre de réparation. Et parce que les anges ont été ainsi créés qu’ils n’ont pas été rachetés après leur chute, comme on le dira plus loin, l’Ecriture Sainte, si on la prend à la lettre, se tait donc sur la chute et la création des anges, car leur chute ne devait pas être suivie de réparation.
Parce qu’il ne convenait pas à la sublimité de l’Ecriture Sainte qu’elle se taise absolument sur la création de la créature la plus sublime, elle décrit donc la création des choses comme l’exige la science sublime et salutaire, de façon cependant que, selon le sens spirituel de l’Ecriture Sainte, toute la création décrite par la lettre se rapporte spirituellement à la hiérarchie angélique et ecclésiastique. Selon le sens spirituel, dans ces trois natures sont décrites la hiérarchie angélique par le mot « ciel », la hiérarchie ecclésiastique par le mot « terre » et la grâce qui irrigue les deux hiérarchies par le mot « eaux ».
1En outre, par les sept jours, on entend l’état septiforme de l’Eglise dans le déroulement des sept âges On entend aussi la conversion septiforme des anges, de la créature à Dieu.
Ainsi, dans tout ce que l’on vient de dire, apparaît la suffisance et la vérité de l’Ecriture Sainte dans les diverses opinions des saints, Augustin et autres, opinions qui ne se contredisent pas, puisqu’elles sont vraies si on les comprend bien.

Ap 14, 1-3

13 juillet, 2011

Ap 14, 1-3 dans images sacrée angers_agneau_sion

Je regardai, et voici, l’agneau se tenait sur la montagne de Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille personnes, qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur leurs fronts. Et j’entendis du ciel une voix, comme un bruit de grosses eaux, comme le bruit d’un grand tonnerre; et la voix que j’entendis était comme celle de joueurs de harpes jouant de leurs harpes. Et ils chantaient un cantique nouveau devant le trône, et devant les quatre êtres vivants et les vieillards. Et personne ne pouvait apprendre le cantique, si ce n’est les cent quarante-quatre mille, qui avaient été rachetés de la terre. Ap 14,1-3

http://architecture.relig.free.fr/apocalypse2.htm

Pape Benoît: Ap 15, 3-4 (Hymne d’adoration et de louange)

13 juillet, 2011

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2005/documents/hf_ben-xvi_aud_20050511_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 11 mai 2005

Hymne d’adoration et de louange

Lecture:  Ap 15, 3-4
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Apocalypse 15

Revelation 15 French: Martin (1744)

http://mar.saintebible.com/revelation/15.htm
 
1 Puis je vis au ciel un autre signe, grand et admirable, [savoir] sept Anges qui avaient les sept dernières plaies; car c’est par elles que la colère de Dieu est consommée.
2 Je vis aussi comme une mer de verre mêlée de feu, et ceux qui avaient obtenu la victoire sur la bête, sur son image, sur sa marque, et sur le nombre de son nom, se tenant sur la mer qui était comme de verre, et ayant les harpes de Dieu,
3 Qui chantaient le Cantique de Moïse serviteur de Dieu, et le Cantique de l’Agneau, en disant : que tes œuvres sont grandes et merveilleuses, ô Seigneur Dieu tout-puissant! tes voies [sont] justes et véritables, ô Roi des Saints!
4 Seigneur, qui ne te craindra, et qui ne glorifiera ton Nom? car tu es Saint toi seul, c’est pourquoi toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi; car tes jugements sont pleinement manifestés.
5 Et après ces choses je regardai, et voici le Temple du Tabernacle du témoignage fut ouvert au ciel. 6 Et les sept Anges qui avaient les sept plaies sortirent du Temple, vêtus d’un lin pur et blanc, et ceints sur leurs poitrines avec des ceintures d’or. 7 Et l’un des quatre animaux donna aux sept Anges sept fioles d’or, pleines de la colère du Dieu vivant aux siècles des siècles. 8 Et le Temple fut rempli de la fumée qui [procédait] de la majesté de Dieu et de sa puissance; et personne ne pouvait entrer dans le Temple jusqu’à ce que les sept plaies des sept Anges fussent accomplies.

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Chers frères et soeurs,

1. Le Cantique que nous venons d’entendre et avons ainsi repris en l’élevant comme un hymne de louange au « Seigneur Dieu tout-puissant » (Ap 15, 3) possède un caractère bref et solennel, incisif et grandiose. Il s’agit là de l’un des nombreux textes de prière placés dans l’Apocalypse, le dernier livre de l’Ecriture Sainte, livre de jugement, de salut et surtout livre d’espérance.
En effet, l’histoire ne se trouve pas entre les mains de puissances obscures, du hasard ou des seuls choix humains. Sur le déchaînement des énergies malfaisantes que nous voyons, sur l’irruption véhémente de Satan, sur l’apparition de tant de fléaux et de maux, s’élève le Seigneur, arbitre suprême du cours de l’histoire. Il la conduit avec sagesse vers l’aube des nouveaux cieux et de la nouvelle terre, chantés dans la partie finale du livre sous l’image de la nouvelle Jérusalem (cf. Ap 21, 22).
Ceux qui entonnent le Cantique sur lequel nous méditerons à présent sont les justes de l’histoire, les vainqueurs de la Bête satanique, ceux qui à travers la défaite apparente du martyre sont en réalité les artisans véritables du monde nouveau, dont Dieu est l’artisan suprême.
2. Ils commencent en exaltant les « grandes et merveilleuses oeuvres » et les « voies justes et droites » du Seigneur (cf. v. 3). Le langage utilisé dans ce Cantique est celui qui est caractéristique de l’exode d’Israël de l’esclavage égyptien. Le premier cantique de Moïse – prononcé après le passage de la Mer Rouge – célèbre le Seigneur « redoutable en exploits, artisan  de  merveilles »  (Ex  15, 11). Le deuxième cantique – rapporté par le Deutéronome au terme de la vie du grand législateur – réaffirme que « son oeuvre est parfaite, car toutes ses voies sont le Droit » (Dt 32, 4).
On souhaite donc réaffirmer que Dieu n’est pas indifférent aux événements humains, mais qu’il pénètre dans ceux-ci en réalisant ses « voies », c’est-à-dire ses projets et ses « oeuvres » efficaces.
3. Selon notre hymne, cette intervention divine a un objectif bien précis:  être un signe qui invite tous les peuples de la terre à la conversion. L’hymne invite donc chacun de nous sans cesse à la conversion. Les nations doivent apprendre à « lire » dans l’histoire un message de Dieu. L’aventure de l’humanité n’est pas confuse et sans signification, elle n’est pas non plus destinée sans recours aux prévarications des violents et des pervers.
Il existe la possibilité de reconnaître l’action divine cachée dans l’histoire. Le Concile oecuménique Vatican II, dans la Constitution pastorale Gaudium et spes, invite lui aussi le croyant à scruter, à la lumière de l’Evangile, les signes des temps pour trouver en eux la manifestation de l’action même de Dieu (cf. nn. 4 et 11). Cette attitude de foi conduit l’homme à reconnaître la puissance de Dieu en oeuvre dans l’histoire, et à s’ouvrir ainsi à la crainte du nom du Seigneur. Dans le langage biblique, en effet, cette « crainte » de Dieu n’est pas une peur, elle ne coïncide pas avec la peur; mais la crainte de Dieu est une tout autre chose:  elle est la reconnaissance du mystère de la transcendance divine. Celle-ci se trouve donc à la base de la foi et se mélange à l’amour. Dans le Deutéromone, l’Ecritiure Sainte dit:  « Le Seigneur ton Dieu te demande de le craindre et de l’aimer de tout ton coeur et de toute ton âme » (cf. Dt 10, 12). Et saint Hilaire, Evêque du IV siècle a dit:  « Toute notre crainte est dans l’amour ».
C’est dans cette optique que, dans notre bref hymne tiré de l’Apocalypse, s’unissent la crainte et la glorification de Dieu. L’hymne dit:  « Qui ne craindrait, Seigneur, et ne glorifierait ton nom? (15, 4). Grâce à la crainte du Seigneur, l’on n’a pas peur du mal qui envahit l’histoire et l’on reprend avec vigueur le chemin de la vie. Précisément grâce à la crainte de Dieu, nous n’avons pas peur du monde et de tous ses problèmes, nous n’avons pas peur des hommes parce que Dieu est plus fort. Le Pape Jean XXIII a dit un jour:  « Celui qui croit n’a pas peur, parce qu’en craignant Dieu qui est bon, il n’a pas peur du monde et de l’avenir ». Et ainsi disait le prophète Isaïe:  « Fortifiez les mains affaiblies, affermissez les genoux qui chancellent. Dites aux coeurs défaillants:  « Soyez forts, n’ayez pas peur »" (Is 35, 3-4).
4. L’hymne se termine par la prévision d’une procession universelle de peuples qui se présenteront devant le Seigneur de l’histoire, révélé à travers ses « jugements justes » (cf. Ap 15, 4). Ils se prosterneront en adoration. Et l’unique Seigneur et Sauveur semble leur répéter les paroles prononcées le dernier soir de sa vie terrestre quand il a dit à ses Apôtres:  « Ayez confiance; j’ai vaincu le monde! » (Jn 16, 33).
Nous voulons conclure notre brève réflexion sur le cantique de l’ »Agneau victorieux » (cf. Ap 15, 3), entonné par les justes de l’Apocalypse, par un antique hymne du lucernaire, c’est-à-dire de la prière vespérale, déjà connu de saint Basile de Césarée. Cet hymne dit:  « Parvenus  au  coucher  du soleil, en voyant la lumière du soir, nous chantons le Père, le Fils et l’Esprit Saint de Dieu. Tu es digne d’être chanté en tout moment avec des voix saintes, Fils de Dieu, toi qui donnes la vie. C’est pourquoi le monde te glorifie » (S. Pricoco-M. Simonetti, La prière des chrétiens, Milan 2000, p. 97).

Merci!

IRAK : PREMIÈRE MESSE DOMINICALE DANS LA NOUVELLE ÉGLISE SAINT-PAUL

13 juillet, 2011

du site:

http://www.zenit.org/article-28469?l=french

IRAK : PREMIÈRE MESSE DOMINICALE DANS LA NOUVELLE ÉGLISE SAINT-PAUL

« Un lieu ouvert à tous, chrétiens et musulmans », affirme Mgr Sako

ROME, Mardi 12 juillet 2011 (ZENIT.org) –La première messe dominicale dans la nouvelle église Saint-Paul, située à l’extérieur de Kirkouk en Irak, a été célébrée le 10 juillet dernier par l’archevêque de Kirkouk des Chaldéens, Mgr Louis Sako, rapporte L’Osservatore Romano.
L’édifice, qui a été inauguré le 7 juillet dernier, se trouve à une dizaine de kilomètres du centre de Kirkouk, dans le village de Sikanayan (qui signifie Trois Fontaines en kurde). Il s’agit du premier lieu de culte chrétien construit en Irak depuis la chute de Saddam Hussein en 2003. Cette église servira à une communauté d’environ deux cents familles récemment arrivées dans cette ville du Kurdistan après la vague de violence qui a touché les communautés chrétiennes irakiennes.
« L’Eglise se trouve hors des murs de la ville, comme l’Eglise des Tre Fontane à Rome, qui rappelle le lieu où l’apôtre Paul a été martyrisé. Et c’est pour cela que dimanche, durant l’homélie, j’ai voulu rappeler Paul : un chrétien qui vit dans un contexte particulier mais qui ne perd jamais le courage ni la confiance d’aller de l’avant malgré les difficultés », a affirmé Mgr Sako à L’Osservatore Romano. « J’ai expliqué à ma communauté paroissiale combien la figure de saint Paul est importante pour la chrétienté et ce que son martyre a représenté. Dans le martyre, il n’y a pas que la mort, mais aussi la vie et la présence constante de Dieu ».
Le terrain où l’église a été construite, rappelle L’Osservatore Romano, a été donné à la communauté chrétienne par le gouvernement de Bagdad et une partie des travaux a été financée par le président Jalal Talabani. « Cela prouve que l’église Saint-Paul sera un lieu spécial et ouvert à tous : chrétiens et musulmans ».
« L’église est un lieu spécifique pour prier et adorer Dieu en esprit et en vérité, comme dans une mosquée », a rappelé Mgr Sako. « Les musulmans ont participé avec une grande joie à la messe, nous avons prié, récité des psaumes et chanté des hymnes. Chacun a lu une prière universelle pour que ce lieu saint soit le reflet de la beauté du Dieu créateur et de toutes les valeurs spirituelles : bonté, amour, pardon. Chrétiens et musulmans, nous avons prié pour la coexistence et la paix harmonieuse à Kirkouk et dans tout le pays ».
« L’Irak – a poursuivi l’archevêque chaldéen – a plus que jamais besoin de stabilité et de cohésion. Il n’est possible de l’obtenir qu’avec la collaboration des différentes religions présentes ». « Il faut construire chaque jour ces bases qui nous permettrons un jour de continuer à vivre ensemble dans la paix et la sérénité, comme dans le passé. Les chrétiens doivent croire en ce pays et dans l’avenir de la communauté », a insisté Mgr Sako. « Si la communauté est unie et bien préparée, nous pouvons alors continuer à espérer dans un avenir meilleur. Aujourd’hui, le dialogue avec les musulmans est une confirmation, pas une simple utopie, et c’est sur ces bases qu’il faut travailler ».
A ce sujet, rapporte encore le quotidien du Saint-Siège, le 21 juillet prochain, un congrès se déroulera à Kirkouk, organisé par Mgr Sako, avec la participation de tous les responsables politiques et religieux du pays pour trouver les moyens de renforcer le pluralisme et la coexistence en Irak.
« Je me rends compte qu’il y a encore beaucoup à faire », a ajouté l’archevêque de Kirkouk. « Le Moyen-Orient est agité par des épisodes en tous genre mais il y a une lumière. Les chrétiens en Irak sont le sel et la lumière et l’Eglise doit les aider à comprendre ».
Mgr Sako s’est enfin dit confiant dans l’avenir des chrétiens. « Je m’adresse à notre communauté et je l’exhorte vivement à ne pas abandonner le pays et à témoigner de sa foi avec confiance et courage. Nous ne pouvons être isolés et vivre seuls parce que l’isolement est une mort lente, alors que le dialogue et l’ouverture sont un signe de vie renouvelée et de croissance ».
Marine Soreau

Saint Sarah Abraham épouse

12 juillet, 2011

Saint Sarah Abraham épouse dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

Mardi de la 15me semaine du temps ordinaire 2006: Matthieu 11, 20-24

12 juillet, 2011

du site:

http://jerusalem.cef.fr/meditations/index.php?mid=214

Mardi de la 15me semaine du temps ordinaire 2006

Matthieu 11, 20-24

Ils ne pouvaient tout de même pas dire qu’ils ne savaient pas. Ils ne pouvaient vraiment pas dire qu’ils n’avaient rien vu. Trop éclatants étaient les miracles que Jésus avaient opérés au milieu d’eux : la guérison d’un enfant et d’un paralytique à Capharnaüm, celle d’un aveugle, puis la marche sur les eaux et la multiplication des pains près de Bethsaïde et de Corazine. Ce peuple resté longtemps dans les ténèbres a bien vu se lever une grande lumière. Mais ces miracles ne lui sont pas devenus des signes, ils ne lui ont pas ouvert les yeux pour reconnaître Celui qui est la Lumière de toute vie. S’il est dit ailleurs que Jésus s’étonna de leur manque de foi, ici l’étonnement se change en sévère accusation, et ceci non pas pour condamner, mais pour avertir, pour ouvrir les yeux de ceux qui se croient trop sûrs de leur sagesse : Mais enfin, voyez ! Regardez et comprenez ! Si vous ne tenez pas à moi, vous ne pouvez pas tenir.
Car ce n’est pas d’un aveuglement par ignorance dont il s’agit ici, mais de cette autosuffisance odieuse qui relève du péché, qui refuse de se convertir et préfère les ténèbres à la lumière. Si je n’avais pas fait parmi eux les œuvres que nul autre n’a faites, ils n’auraient pas de péché, mais maintenant ils ont vu et ils nous haïssent, et moi et mon Père. Pour le Christ, le temps presse, c’est une question de vie ou de mort. Bientôt, par sa mort, en sa personne il va tuer la Haine et devenir pour nous infiniment plus qu’Abraham pour la ville de Sodome : notre Défenseur et Intercesseur auprès du Père. Mais savons-nous reconnaître le temps où Dieu nous visite ?
 
Fraternités Monastiques Apostoliques Laïques de Jérusalem

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