Archive pour juillet, 2011

God gives the law and covenants to his people

27 juillet, 2011

God gives the law and covenants to his people dans images sacrée 10%20ENLUMINURE

http://www.artbible.net/1T/Exo1901_Law_covenants/index_2.htm

Myriam: une préfiguration de Marie dans l’Ancien Testament (par L’Eglise Réformée de L’Étoile)

27 juillet, 2011

du site:

http://www.eretoile.org/elements/predications/Myriam.html

Myriam: une préfiguration de Marie dans l’Ancien Testament

Exode 2, 1 à 10, et 15, 20 à 21.Nombres 12, 1 à 16.

(par L’Eglise Réformée de L’Étoile)

Prédication du pasteur Louis PERNOT le dimanche 28 novembre 2004 au Temple de l’Etoile à Paris

Qui est Marie, et quel est son rôle dans le processus du salut, c’est-à-dire dans la venue du Christ ? Le Nouveau Testament, dans les quelques passages où il est parlé de Marie, nous apporte un certain nombre d’éléments, mais pour essayer de mieux comprendre le rôle de Marie, on peut s’intéresser à toutes les Marie que l’on rencontre dans l’Ancien Testament. Les références à l’Ancien Testament sont en effet toujours essentielles dans le Nouveau. Lorsqu’un personnage dans le Nouveau Testament porte le nom d’un personnage de l’Ancien, il y a presque toujours une congruence entre ces personnages, qui se ressemblent, ou dont l’un hérite de la personnalité de l’autre par le simple fait qu’il hérite de son nom. Ainsi, par exemple, Jésus porte le nom de Josué, celui qui a fait entrer le peuple dans la Terre Promise, et c’est effectivement ainsi qu’on peut comprendre le rôle du Christ dans nos vies, puisqu’il est celui qui nous fait sortir du désert pour entrer dans la présence de Dieu.
Dans l’Ancien Testament, il n’y a qu’un seul personnage s’appelant Marie (ou Myriam, si l’on garde la translittération hébraïque) : c’est la sœur de Moïse. Et ce n’est pas un hasard si Myriam, la Marie de l’Ancien Testament, est bien la femme qui est à l’origine même de l’histoire du salut, puisqu’elle est présente au moment où Moïse va être sauvé des eaux, c’est elle qui provoque ce miracle qui sauvera Moïse. Myriam est donc à l’origine même du salut du peuple, en sauvant la vie de Moïse, tout comme Marie le sera en donnant la vie au Christ.
Myriam aura en plus l’insigne importance d’être une prophétesse, la première de l’Ancien Testament, qui n’en compte que peu. En Exode 15, elle rend grâce à Dieu d’une façon très similaire au Magnificat prononcé plus tard son homonyme Marie quand elle rendra grâce à Dieu pour la naissance du Christ. Ainsi leurs vies sont parallèles en ce qu’elles sont l’image d’une humanité toute dévouée au service de Dieu, à l’écoute de sa parole et à sa transmission, ce qui est le rôle du prophète.
Mais voilà, la vie de Myriam n’est pas que ça: elle ne vivra pas que de pure perfection, nous le voyons dans cet épisode difficile de sa jalousie à l’égard de la femme de Moïse, ce qui attire sur elle une punition : elle est frappée de la lèpre, exclue du peuple pendant sept jours, et n’y sera réintégrée qu’à la suite de l’intercession de Moïse. Cet épisode qui entache la réputation de Myriam a de l’importance dans l’Ancien Testament, car dans plusieurs livres il sera fait référence à « la lèpre de Myriam ».
Pour continuer à étudier le parallèle entre Marie et Myriam, trouve-t-on dans la vie de Marie un équivalent de ces sept jours d’exclusion du peuple à la suite desquels Marie serait réintégrée ? Et bien, précisément, ce parallèle existe, dans l’Evangile de Luc, où l’on nous dit qu’après la naissance du Christ, le huitième jour (donc au bout de sept jours) elle va offrir au Temple, selon la Loi, une paire de pigeons et faire circoncire l’enfant. Il suffit de chercher dans la Loi juive, au chapitre douze du Lévitique, la signification de cette offrande : il est écrit que toute mère qui met au monde un enfant est considérée comme impure pendant sept jours, et que le huitième, elle doit amener l’enfant pour être circoncis et apporter deux pigeons qui servent à l’expiation du péché de la mère. La mère, qui s’était tenue à l’écart, peut alors réintégrer le peuple.
On retrouve donc l’exact parallèle de l’exclusion de Myriam. Mais cela pose des problèmes en regard de la doctrine que l’on trouve à partir d’une certaine époque dans le chritianisme prétendant que Marie est née et restée toujours indemne de tout péché. Cette doctrine qui n’a été définie officiellement qu’il y a une centaine d’années, a eu cependant toujours eu de nombreux opposants. Thomas d’Aquin en particulier s’y opposait, précisément à cause de ce texte, disant que si Marie avait été sans cesse sans péché, elle n’aurait pas eu besoin d’offrir les deux tourterelles. Pour Thomas d’Aquin, Marie a été une femme tout à fait exceptionnelle, unique, digne de reconnaissance, d’admiration, de piété, mais ne devant pas être considérée comme ayant été absolument sans péché.
On peut penser, en effet, que l’idée que Marie soit restée toujours sans péché est fort fâcheuse : dans la piété mariale, Marie est considérée comme l’image de l’humanité rachetée qui accepte de recevoir Dieu en elle, et qui accepte le Christ dans sa vie. Cela est vrai, mais n’implique pas qu’elle soit absolument parfaite, car elle ne serait plus alors notre image à nous qui ne sommes pas parfaits. L’image de l’humanité parfaite, sans aucun péché, c’est le Christ, le seul qui mériterait absolument le salut, étant en totale union avec Dieu. Le débat sur la nature de Marie est celui des conditions dans lesquelles le Christ, le Sauveur, peut naître dans un cœur humain.
Considérer que Marie est parfaite va de pair avec un courant théologique regrettable de théologie qui a existé dans le Catholicisme et dans le Protestantisme, avec le puritanisme, ou le moralisme d’une théologie des œuvres affirmant que l’homme doit se faire son salut en progressant vers la pureté, monter vers un degré de perfection suffisant pour mériter de recevoir le Christ.
Or on peut penser que le message de l’Evangile est au contraire que le Christ peut venir dans toute humanité, même pécheresse, même bien avant d’atteindre la perfection. Nos erreurs, nos fautes, nos imperfections, nos jalousies, nos mesquineries, ne sont pas forcément des obstacles à la venue du Christ dans nos vies. C’est pourquoi je tiendrais à la non-totale perfection de Marie, en tant qu’elle est celle qui reçoit le Christ.
Si l’on regarde sans a priori ce qui est dit de Marie, la mère de notre Seigneur, dans le Nouveau Testament, on se rend compte qu’elle reste un personnage ambigu : à côté de cette dimension merveilleuse de Marie qui accepte Dieu en elle, il y a d’autres passages moins glorieux : Marie oublie Jésus à Jérusalem lorsqu’il a 12 ans, et s’en va sans lui, et lorsqu’elle revient, elle ne comprend rien quand il lui dit qu’il doit « s’occuper des affaires de a son Père ». Or oublier le Fils de Dieu, c’est le sens-même du péché chrétien. Et puis il y a ce passage très dur où elle veut voir Jésus et où il refuse d’aller vers elle en disant : Qui sont mes frères et ma mère ceux-là qui font la volonté de mon Père. Et même si l’on veut croire Jean qui dit contrairement aux autres que Marie était au pied de la croix, il y a tous ces moments où elle est totalement absente, il faut bien reconnaître que dans l’Evangile, Marie mère de Notre Seigneur, n’est pas très présente.
Mais il faut aller plus loin, et quand on cherche à savoir qui est Marie dans le Nouveau Testament, on est confronté à une invraisemblable complexité de Marie différentes : il y a Marie de Magdala, dont ont été chassés sept démons (encore un signe de péché sous le nombre sept) ; il y a Marie de Béthanie qui couvre les pieds de Jésus de parfum et les essuie avec ses cheveux ; il y a Marie la sœur de Marthe, image de la fidélité et de l’écoute du Christ ; et encore d’autres Marie que l’on n’arrive pas à déterminer. Il y a des Marie merveilleuses comme celle du Magnificat, et des Marie pécheresses comme cette prostituée qui est aux pieds de Jésus. Toutes ces Marie sont fort mélangées, et les exégètes sont en incapables de s’y retrouver, ne pouvant même pas se mettre d’accord pour savoir si Marie de Magdala est la même que celle de l’onction de Béthanie, ou la sœur de Marthe et de Lazare.
Finalement, on pourrait dire que « Marie » est un terme générique dans le Nouveau Testament, qui recouvre à la fois le meilleur et le pire, les sommets de la foi et les abîmes du péché. Cette ambiguïté, qui à mon avis est constitutive de la personne symbolique de Marie, (mais nonnécessairement de la mère de Notre Seigneur), se retrouve dans l’étymologie même du mot: on n’arrive pas à savoir ce que veut dire « Marie » en hébreu, car selon la racine choisie, cela peut venir de moras qui signifie espérance, ou de morr qui signifie amertume; cela peut venir de mora qui veut dire être belle, gracieuse, rayonnante, importante; mais aussi venir de mara qui veut dire être rebelle, révoltée.
Pour illustrer cette confusion, Marie de Magdala, Marie Madeleine, est souvent associée à la pécheresse qui parfume les pieds du Christ; et c’est à cette même Marie de Magdala, pécheresse, qu’apparaît le Christ ressuscité dans l’Evangile de Jean. Mais curieusement dans ce récit de résurrection, on nous dit qu’il apparaît à Marie, sans préciser laquelle, et ce n’est qu’à la fin du récit que Jean précise: qu’il s’agit de Marie de Magdala. Qui est-elle? On peut penser simplement qu’elle habitait Magdala. Mais en analysant le Magnificat, que Marie, mère de Jésus, n’a certainement pas prononcé en grec mais en hébreu, on remarque que Mon âme exalte le Seigneur se dit « Magdela nafshi et Adonai ». Ce qu’on traduit par Magnificat se dit en hébreu Magdala, et certains exégètes ont pensé que « Marie de Magdala » serait en fait celle que nous appellerions aujourd’hui: la « Marie du Magnificat » c’est-à-dire la mère du Christ.
C’est ainsi que l’on peut en arriver à considérer toutes les Marie du Nouveau Testament comme un terme générique pour la pâte humaine, qui comprend la mère du Seigneur et la pécheresse, un ensemble logique qui n’est pas perfection pure, mais simplement l’humanité telle que nous sommes, avec ses élans magnifiques et aussi ses mesquineries et ses fautes. La bonne nouvelle est là : la perfection totale n’est pas une nécessité, notre imperfection n’est pas un obstacle, mais cependant le Christ n’apparaît pas n’importe où.
Dans toutes ces Marie, il y a un péché, mais ce qui est particulier, c’est que ce péché est toujours assumé, reconnu, et qu’un effort est fait pour le corriger : soit l’intercession de Moïse et les sept jours où Myriam est exclue ; soit les deux tourterelles offertes sept jours après la naissance du Christ ; soit les sept démons sortis par le Christ ; soit le parfum et la demande de repentance de la pécheresse qui vient en pleurant sur son péché. Dans tous les cas, la condition pour la venue du Christ n’est pas une pure perfection, mais c’est une humilité à l’égard de sa situation, de sa propre possibilité d’imperfection. C’est le sens du Magnificat : Il a baissé les yeux sur son humble servante : c’est cela qui a permis à Marie d’être la mère de Notre Seigneur, plus qu’une éventuelle pureté, c’est sa réceptivité, son humilité, son accueil du plan de Dieu dans son cœur.
Le Christ, pour nous, est un idéal un peu lointain : qui pourrait, en effet, devenir semblable au Christ ? Mais s’il est présomptueux de vouloir ressembler au Christ, nous devrions essayer de ressembler à Marie, ou plutôt aux Marie, c’est-à-dire à cette image de l’humanité qui nous est donnée dans le Nouveau Testament, telle qu’elle est, avec ses défauts et ses qualités, mais qui sait qu’elle vit sous la grâce, qui sait que le salut ne se gagne pas mais se reçoit, et qui sait qu’on ne doit pas tant essayer de ressembler au Christ que de le recevoir dans son cœur.
Là est l’essence même du Christianisme : savoir que nous ne pouvons nous arracher à notre condition pour devenir de plus en plus parfaits et progresser pour ressembler au Christ ; mais nous devons apprendre à nous ouvrir, à recevoir le Christ comme une réalité jusqu’au fond de notre cœur, à laquelle nous devons donner le jour dans notre vie, à laquelle nous devons donner naissance.
Voici donc ce que nous enseigne Marie : partout dans l’Evangile, là où sont les Marie, là se trouve la clé de voûte du salut, c’est en elles que nous comprenons qui nous sommes, et comment être en position de recevoir le Christ dans nos vies. C’est dans ces Marie, de l’Ancien et du Nouveau Testament, que nous devons être pour l’humilité, la fidélité, la joie, et pour le service.

Les parfums du sanctuaire

27 juillet, 2011

du site:

http://jesus-mon-sauveur.forum-actif.net/t1061-les-parfums-dans-l-ancien-testament

Les parfums du sanctuaire

source : bibliquest.org

Le parfum du nom de Jésus est merveilleux ; il est une odeur de vie pour ceux qui sont pour la vie. Il peut être comme un encens qui brûle dans le lieu saint sur un autel d’or ; sa fumée peut s’échapper d’un encensoir d’or.
Il peut être une huile odoriférante répandue sur le sanctuaire et sur les adorateurs : il est toujours un parfum composé selon l’art du parfumeur. C’est ce parfum qui monte sans cesse dans les narines de notre Dieu comme une odeur agréable, et qui réjouit aussi nos cœurs lorsque nous nous approchons de Celui dont le nom est un parfum répandu, ou lorsque nous entrons, par la foi, dans le sanctuaire.
Dieu veuille que nous connaissions mieux les glorieuses réalités que les divers parfums mentionnés dans les Écritures nous dévoilent, afin que nous répandions en tous lieux la bonne odeur de Christ et que, comme de vrais sacrificateurs, nous fassions sans cesse monter devant Dieu le parfum de ce nom qui réjouit son cœur. C’est ce qui nous engage à publier ces lignes et à attirer l’attention des saints sur la signification des divers parfums.
Notre désir, en le faisant, est d’occuper les cœurs de l’excellence de Celui qui remplit les cieux et la terre de sa gloire. Ne négligeons pas la lecture et la méditation des choses contenues dans l’ancienne dispensation, nous en éprouverions une perte. Il est évident que de grandes difficultés se présentent lorsque nous désirons entrer dans ces choses, et que ces difficultés en ont arrêté plusieurs.
Il y a aussi un autre danger qui nous guette en voulant pénétrer dans ces glorieux mystères. C’est celui d’y mettre quelque chose de nos propres pensées ou ce qui vient de la sagesse de l’homme. N’oublions pas que Dieu cache ces choses aux sages et aux intelligents, mais qu’il les révèle aux petits enfants.
Souvent il a été dit et répété que la Parole s’interprète elle-même et que c’est en elle qu’il faut chercher la réponse aux questions qui se posent en la lisant. Nous pourrions ajouter que si Dieu se sert d’une image pour nous faire comprendre ses pensées, nous avons à considérer l’objet dont cette image nous parle pour nous instruire. Par exemple : un agneau immolé, ou une brebis tondue, pour ne citer que ces deux exemples parmi la multitude des images dont la Parole est remplie. Que le Seigneur veuille user de miséricorde envers nous et nous garder dans ses pensées.
Les parfums dont nous parlent les Écritures sont au nombre de douze. En faire une étude détaillée dépasserait de beaucoup la place dont nous disposons dans les colonnes de notre petite publication. Du reste, dans ces choses, nous sommes en présence de l’infini comme dans tout ce qui est de Dieu ; nous nous bornerons à donner quelques renseignements qui pourront aider les saints à mieux comprendre ce que sont ces parfums, et répondront à plusieurs demandes qui nous ont été faites à ce sujet.
Tous les parfums, sans exception, nous parlent de Christ : de ce qu’il est pour Dieu et aussi pour le cœur de ceux pour lesquels il est une odeur de vie pour la vie.

Saint Anne

26 juillet, 2011

Saint Anne dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

Lettre du Cardinal Carlo Maria Martini aux parents alors qu’il quittait son diocèse de Milan à la fin de son ministère d’évêque.

26 juillet, 2011

comme je m’ai déjà écrit du Cardinal Martini ne trouve pas beaucoup de textes en français, au contraire très peu, mais…j’ai trouvé ceci :

http://www.stignace.net/recherchedetextes/cadretextes/lettrecalmartini.htm

À tous ceux qui aiment leurs enfants et l’avenir de l’Église[1]

Lettre du Cardinal Carlo Maria Martini aux parents alors qu’il quittait son diocèse de Milan à la fin de son ministère d’évêque.

1. La famille est une vocation                              
2. L’éducation : collaboration à la joie des enfants 
3. Estime des prêtres et appréciation de leur vie    
4. La prière pour les vocations au ministère            

Pour la fête de saint Charles[2], l’année dernière, j’ai écrit une lettre aux prêtres sur l’avenir des vocations. Maintenant, avant de conclure mon ministère à Milan, je voudrais dire un mot sur ce sujet également à tous les parents, mais en élargissant le plus possible les horizons, dans le cadre de la vie de famille et dans le cadre de toute vocation chrétienne. Je vous écris cela en la fête de la Nativité de saint Jean-Baptiste, qui nous parle de la joie d’un père et d’une mère d’avoir un fils auquel Dieu a confié une grande mission. J’ai déjà parlé aux parents de ces thèmes dans quelques brèves pages des lettres de Noël dans les années passées, et je frappe maintenant de nouveau avec discrétion à votre porte.
Aurez-vous du temps pour lire aussi cette lettre ? Aurez-vous un moment de calme pour partager quelque chose de ma préoccupation et prendre un peu en considération ma proposition ? Qui sait ce que fut votre journée ? Peut-être, après des heures d’un travail difficile et effectué non sans tensions, avez-vous eu à affronter un voyage de retour à la maison qui a été plus long et plus exaspérant que d’habitude à cause d’un bouchon, d’un retard, de quelque chose d’imprévu. Et pour finir, peut-être que, à peine rentrés à la maison, vous avez croisé le regard irrité de votre fille adolescente à cause d’une permission refusée et l’agitation du plus petit avec ses caprices et son approximation décourageante afin d’en finir au plus vite avec ses devoirs. Et moi, j’ose encore vous déranger… !
Vous devez croire que ce qui me pousse à vous écrire, c’est vraiment une affection, un souci porté à votre famille, le désir de vous dire une fois encore que je suis proche de vous et mon admiration pour votre tâche éducative, si fascinante et parfois si usante.
            Je vous écris pour partager avec vous une préoccupation. Il me semble entrevoir chez beaucoup d’enfants et de jeunes un désarroi devant l’avenir, comme si personne ne leur avait jamais dit que leur vie n’est pas un hasard ou un risque, mais qu’elle est une vocation.
Aussi, je voudrais vous parler de la vocation de vos enfants et vous inviter à leur ouvrir des horizons d’espérance. En effet, vos enfants, que vous aimez tant, sont aimés encore bien avant, et d’un amour infini, par Dieu le Père : aussi sont-ils appelés à la vie, au bonheur que le Seigneur annonce dans son Évangile. Donc, le discours sur la vocation est pour suggérer la route qui mène à la joie, parce que c’est là le projet de Dieu sur chacun : qu’il soit heureux.
            Vous ne devez donc pas avoir peur : le Seigneur n’appelle que pour rendre heureux. Voilà pourquoi j’ose vous déranger. Votre bonheur et celui de vos enfants me tiennent à cœur. Et c’est pour cela que me tiennent à cœur tous les choix de vie possibles : le mariage et la vie consacrée, le don de soi dans le ministère de prêtre et de diacre, l’accomplissement de la profession comme une mission. Tous ces choix peuvent être une manière de vivre la vie chrétienne s’ils sont motivés par l’amour et non par l’égoïsme, s’ils comportent un engagement définitif, si les critères et le style de la vie quotidienne sont ceux de l’Évangile.
            Je vous écris, donc, pour vous dire avec quelle affection je suis proche de vous et que je partage votre souci que la vie de vos enfants, que vous aimez tant, ne soit pas perdue.

1 – La famille est une vocation
La première vocation dont je veux vous parler est la vôtre, celle d’être mari et femme, père et mère.
Aussi mon premier mot est précisément de vous inviter à prendre bien soin de votre amour en tant que mari et femme : au milieu de tant de choses urgentes, au milieu des si nombreuses sollicitations qui vous assaillent, il me semble qu’il est nécessaire de garder un peu de temps, de défendre un peu d’espace, de programmer un certain moment, qui soient comme un rite pour célébrer l’amour qui vous unit. L’inertie de la vie avec ses frénésies et ses ennuis, l’usure de la convivialité, le fait que chacun est un jour ou l’autre une déception pour l’autre quand apparaissent et s’aggravent des défauts et des méchancetés, tout cela finit par faire oublier la bénédiction que sont l’amour mutuel, le fait de vivre ensemble, de mettre au monde des enfants et de les introduire dans la vie.
 L’amour qui vous a convaincus de vous marier ne se réduit pas à l’émotion d’un moment un peu euphorique, il n’est pas seulement un attrait que le temps consume. L’amour sponsal est votre vocation : dans votre amour, vous pouvez reconnaître l’appel du Seigneur. Le mariage n’est pas seulement la décision d’un homme et d’une femme : c’est la grâce qui pousse deux personnes mûres, conscientes, heureuses, à donner un visage définitif à leur liberté. Le visage de deux personnes qui s’aiment révèle quelque chose du mystère de Dieu. Aussi voudrais-je vous inviter à garder la beauté de votre amour et à persévérer dans votre vocation : il en découle toute une conception de la vie qui encourage la fidélité, permet de supporter les épreuves, les déceptions, qui aide à traverser les crises éventuelles sans croire qu’elles sont irrémédiables. Celui qui vit son mariage comme une vocation professe sa foi : il ne s’agit pas seulement de rapports humains qui peuvent être un motif de bonheur ou de tourment ; il s’agit de traverser les jours avec la certitude de la présence du Seigneur, avec l’humble patience de prendre chaque jour sa croix, avec la fierté de pouvoir faire face, par grâce de Dieu, aux responsabilités.
Ce n’est pas toujours que les engagements professionnels, les réalisations familiales, les conditions de santé, le contexte dans lequel vous vivez, aident à voir avec lucidité la beauté et la grandeur de votre vocation. Il est nécessaire de réagir à l’inertie qu’engendre la vie quotidienne et de vouloir avec ténacité également des moments de liberté, de sérénité, de prière. Je vous invite donc à prier ensemble, dès ce soir, puis demain, puis toujours : une prière simple pour remercier le Seigneur, pour demander sa bénédiction pour vous, vos enfants, vos amis, votre communauté : quelques « Je vous salue, Marie » pour toutes ces attentes et ces peines que, peut-être, on ne réussit pas même à s’exprimer. Je vous invite à choisir quelques dates, à les distinguer par un signe, comme une visite à un sanctuaire, une messe même un jour de semaine, une lettre pour dire ces mots qui se bloquent dans notre gorge : la date de votre mariage, celle du baptême de vos enfants, celle de quelque deuil familial, pour ne donner que quelques exemples.
Je vous invite à trouver le temps de vous parler avec simplicité, sans transformer chaque point de vue en entêtement, toute divergence en litige : un temps pour parler, échanger des idées, reconnaître ses erreurs et demander pardon, se réjouir du bien accompli, un temps pour parler en se promenant tranquillement le dimanche après-midi, sans hâte. Et je vous invite à rester seuls pendant un petit moment, chacun pour son compte : un moment de détachement peut aider à être mieux et plus volontiers ensemble.
Je vous invite à avoir confiance dans l’incidence de votre oeuvre d’éducation : trop de parents sont découragés par l’impression d’une certaine imperméabilité de leurs enfants, qui sont capables de beaucoup exiger, mais qui se montrent réfractaires à toute interférence dans leurs amitiés, leurs horaires, leur monde.
Votre vocation à éduquer est bénie de Dieu : aussi, transformez vos appréhensions en prière, en méditation, en calme confrontation. Éduquer, c’est comme semer : le fruit n’est pas garanti et il n’est pas immédiat, mais si l’on ne sème pas, il est certain qu’il n’y aura pas de récolte. Éduquer est une grâce que le Seigneur vous fait : accueillez-la avec gratitude et sens des responsabilités. Cela demandera parfois patience et gentille complaisance, parfois fermeté et détermination ; dans une famille, il arrive aussi que l’on se dispute et que l’on va se coucher sans se saluer : mais ne perdez pas courage, il n’y a rien d’irrémédiable pour qui se laisse conduire par l’Esprit de Dieu.
Et confiez souvent vos enfants à la protection de Marie, n’omettez pas de dire une dizaine de chapelet pour chacun d’eux : ayez confiance et ne perdez l’estime ni de vous-mêmes ni de vos enfants. Éduquer, c’est devenir collaborateurs de Dieu pour que chacun réalise sa vocation.

2 – L’éducation : collaboration à la joie des enfants
La joie que vous désirez pour vous et pour vos enfants est un don mystérieux de Dieu : elle nous parvient comme la lumière amicale des étoiles, comme une musique heureuse, comme le sourire d’un visage désiré. La collaboration que les parents peuvent donner à la joie des enfants, c’est l’éducation chrétienne. L’éducation n’est pas un mécanisme qui conditionne, mais l’accompagnement d’une jeune liberté pour que, si elle le veut, elle parvienne à son achèvement dans l’amour. Éduquer est donc un service humble, qui peut connaître l’échec ; c’est cependant aussi une entreprise formidable qu’un homme et une femme peuvent goûter avec une intensité inexprimable.
L’éducation chrétienne est le travail patient et tenace qui prépare le terrain au don de la joie de Dieu. En effet, la lumière des étoiles ne se voit pas si la lueur brutale des luminaires cache la nuit, la musique heureuse ne nous enveloppe pas de consolation quand le vacarme et le bruit se font assourdissants, et on n’a pas le temps de regarder un visage ami dans l’excitation d’une foule en délire. Pour préparer à la joie, une purification est donc nécessaire, qui ne va pas sans peine.
Je veux parler brièvement au moins de quelques purifications qui me semblent particulièrement nécessaires aujourd’hui.
La purification des affections signifie introduire à la joie que ne connaît pas celui qui imagine les rapports entre l’homme et la femme comme une façon de réduire l’autre à l’état d’instrument, pour son propre plaisir et l’affirmation de lui-même : alors, les affections dégénèrent en passion, possessivité, sensualité.
L’esprit de service et la disponibilité au sacrifice introduisent à cette joie qui se réjouit de voir les autres heureux, de voir que les initiatives marchent bien, que les communautés sont vivantes et animées. C’est une joie que ne connaît pas celui qui se repaît dans sa paresse, qui ne recherche aucun résultat. Comme cela me serre le cœur de voir le gaspillage de temps, de ressources jeunes et fascinantes, le gaspillage d’intelligence et d’argent que je vois s’accomplir de la part de si nombreux groupes de jeunes ! Comme il est urgent de réagir devant l’inertie et la mauvaise volonté pour construire une vie heureuse !
La purification de la peur de l’avenir est urgente pour introduire à la joie de ce qui est définitif. Une vie s’accomplit quand elle se définit par le dévouement : le choix définitif doit être désiré comme le chemin de la paix, comme l’entrée dans l’âge adulte et dans ses responsabilités. Bénis soient ces parents qui, avec la fidélité de leur amour, enseignent que ce qui est définitif est une grâce et non pas un danger à redouter, ni une limitation de la liberté qu’il faut retarder le plus possible. Au contraire, dangereuses et sources d’inquiétude sont la précarité, la vie dans le provisoire, le désarroi qui laissent un jeune homme ou une jeune fille enfermé à part dans la vie, incertain de son identité et effrayé devant son avenir.
Éduquer à l’appartenance à l’Église
Vous, parents, ressentez la responsabilité de pourvoir au bonheur de vos enfants : vous êtes disposés à concéder beaucoup, parfois même trop, « pourvu qu’il (qu’elle) soit heureux (heureuse) ».
Cela devient un motif d’anxiété, un sentiment de faute, une exaspération, quand vous ne réussissez pas à obtenir de vos enfants qu’ils assument, qu’ils partagent vos indications, quand se révèlent impraticables les propositions qui semblaient tellement évidentes aux prêtres, aux enseignants, aux experts qui écrivent dans les journaux.
Il me semble qu’il est plus sage de considérer que les parents ne sont pas coupables de toutes les erreurs et de tous les malheurs de leurs enfants, de toute la misère de certaines jeunesses gâchées par le manque total de résultat ou la transgression. Il est excessif qu’un père ou une mère se sentent coupables de tout : il est plus prudent et plus apaisant de partager la responsabilité à l’intérieur d’une communauté.
Quand vous avez porté votre enfant à l’église pour demander le baptême, vous avez déclaré votre foi dans le Père qui est dans les cieux, et votre décision que l’enfant grandisse dans la communauté chrétienne.
Il me semble qu’une conséquence cohérente du choix de demander le baptême pour ses enfants est une oeuvre éducative qui se préoccupe de les insérer dans une communauté, de promouvoir la participation, d’insinuer chez les enfants et les jeunes un sentiment d’appartenance à la communauté chrétienne grâce auquel on éduque à la foi, à la prière, à la question concernant l’avenir. Une famille qui s’isole, qui défend sa propre tranquillité, en se soustrayant aux rendez-vous communautaires se révèle à la fin plus fragile et ouvre la porte à ce nomadisme des jeunes qui vont ici et là en goûtant à de nombreuses expériences, même contradictoires, sans se nourrir d’aucune nourriture solide.
S’insérer dans une communauté, cela peut exiger quelque fatigue et ne met pas à l’abri de quelque humiliation : je pense aux familles qui ont changé de maison et qui se sentent perdues dans de nouveaux quartiers ; je pense à celles qui ont souffert d’une incompréhension ; je pense à celles qui ont l’ardent désir d’aller ailleurs pour voir des gens, pratiquer un sport, respirer un peu de bon air. Voilà : vient le temps de choisir les priorités. L’avenir de vos enfants a besoin de choix qui déclarent ce qui est le plus important. Estimer que l’on ne peut absolument pas se passer de participer à la messe dominicale introduit une mentalité de foi qui estime que, sans le Seigneur, on ne peut rien faire de bon. Aussi, la fréquentation de la messe dominicale dans votre paroisse, la participation aux fêtes de la communauté, la prise de quelque responsabilité, le souci que vos enfants fréquentent le « patronage », la catéchèse, les engagements et les initiatives des jeunes de la paroisse, sont une manière de favoriser ce sentiment d’appartenance qui donne une stabilité et conduit à ce que l’on prenne en charge progressivement la communauté, décision qui peut mûrir aussi dans une vocation à son service.

3 – Estime des prêtres et appréciation de leur vie
Il m’arrive parfois d’être témoin chez les parents, d’une sorte de peur, d’appréhension, devant le soupçon qu’un de leurs enfants pourrait s’orienter vers le ministère sacerdotal.
Même les parents des séminaristes me font comprendre leur inquiétude, comme s’ils me demandaient : « Mais, quelle vie attend mon enfant s’il devient prêtre ? Sera-t-il heureux ? Sera-t-il seul ? ».
Je voudrais répondre que la vie du prêtre, d’aujourd’hui et de demain, comme celle d’hier, est une vie chrétienne : aussi celui qui veut être un bon prêtre portera-t-il sa croix chaque jour, comme vous le faites, dans un dévouement qui ne sera pas toujours couronné de reconnaissance et de résultats, en exerçant des responsabilités où il rencontrera aussi la critique et l’incompréhension, dans tout un tas d’engagements et de prétentions qui seront parfois usants. Cependant, on ne pense pas assez – me semble-t-il – à ce qui rend belle la vie d’un prêtre, belle et heureuse, d’une manière unique.
Le prêtre, en effet, vit surtout de relations : il consacre son temps aux personnes. Il ne se préoccupe pas de choses, de papiers, de sous, sinon de manière secondaire. Il passe son temps à rencontrer des gens : les enfants et les personnes âgées, les jeunes et les adultes, les malades et les personnes en bonne santé, ceux qui l’aiment bien et qui l’aident comme ceux qui le critiquent, se moquent de lui et se montrent par trop exigeants. C’est une expérience humaine extraordinaire. Et il rencontre les personnes non pas pour leur vendre quelque chose, non pas pour en tirer quelque avantage, non pas par curiosité, non pas comme on rencontre un client, mais pour se préoccuper de leur vie, de leur vocation à la joie, de leur être de fils de Dieu. Les personnes ouvrent souvent leur cœur au prêtre avec une confiance qui n’a pas son égal dans les rapports humains et, en cette confiance, est semée la Parole qui dit la vérité, qui ouvre à l’espérance éternelle, qui guérit par le pardon.
Le prêtre vit une liberté extraordinaire : il s’est remis lui-même à l’Église, aussi, s’il est cohérent avec sa vocation, il n’a pas d’appréhensions pour son avenir, il ne s’attache pas aux choses, il n’est pas obsédé par l’idée de s’enrichir. Il s’est remis lui-même par son obéissance à l’évêque et, précisément pour exercer cette obéissance, il vit une grande liberté, dispose de son temps pour servir, dispose de ses qualités particulières pour être utile à sa communauté.
Le prêtre célèbre pour lui et pour le peuple les mystères du salut : ce ne sont pas des produits précaires qui sont l’œuvre de ses mains, des succès exposés au sort incertain des choses humaines. En célébrant les saints mystères, il donne au peuple la grâce d’entrer dans la vie éternelle, la communion avec Jésus. Même si sa parole n’est pas attendue, si le nombre de ceux qui recherchent le don offert peut paraître réduit, le prêtre vit la certitude que le Royaume de Dieu vient précisément comme cela, comme la semence qui meurt pour produire beaucoup de fruits. À la fin de sa vie, s’il jette un regard sur le passé, le prêtre pourra éprouver du repentir devant ses misères et du chagrin devant son inadéquation à la mission reçue, mais ne lui fera pas défaut l’incomparable consolation d’avoir offert aux hommes le pain de la vie éternelle et l’étreinte du pardon de Dieu.
Il me semble opportun de rappeler ce qui rend grande et belle la vie du prêtre, pour que l’accent mis sur la fatigue, le soulignement des difficultés n’obscurcissent pas cette forme splendide de vie chrétienne.
Je pense qu’un père et une mère peuvent comprendre, au-delà des lieux communs et des réactions émotives, quelle grande grâce est le don du sacerdoce, et ils peuvent alors se réjouir si un de leurs enfants se sent attiré par cette route : je vous assure que la joie ne lui manquera pas, s’il est un bon prêtre.
En tout cas, mal parler des prêtres et les désigner comme responsables de tout ce qui ne va pas dans les communautés chrétiennes ne peut certes pas aider à améliorer les choses et encore moins encourager un jeune à se présenter pour assumer un ministère si nécessaire pour l’Église et si beau pour celui qui le vit bien.

4 – La prière pour les vocations au ministère
La beauté chrétienne de la vie d’un bon prêtre et la grâce extraordinaire que représente un saint prêtre pour une communauté doivent suggérer à tous de prier afin que les prêtres ne manquent pas dans nos communautés. La prière pour les vocations au ministère sacerdotal doit être partagée par toute la communauté.
Je vous invite vous aussi à prier en famille et à suggérer cette intention de prière également à vos enfants, en obéissance à la parole du Seigneur : « Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson » (Lc 10, 2).
Comme je l’ai écrit aux prêtres à l’occasion de la fête de saint Charles, cette prière n’est pas une sorte de délégation au Seigneur pour qu’il fasse ce que nous ne réussissons pas à faire : c’est plutôt un abandon intelligent et libre à la conduite de l’Esprit qui devient disponibilité à accomplir les oeuvres de Dieu. Aussi la prière pour les vocations devrait-elle être plus intensément pratiquée par ceux qui se trouvent à l’âge et dans les conditions du choix de leur état de vie. Je voudrais que tout adolescent ou jeune comprenne que la vérité de la prière pour les vocations est atteinte quand elle retentit au fond comme la prière d’Isaïe : «Seigneur, si tu le veux, envoie-moi !» (Is 6, 8).
Je vous invite à prier en ces termes :
Dieu, Père tout-puissant, nous te prions
d’envoyer des ouvriers de l’Évangile à notre sainte Église ambrosienne
dans laquelle, pendant des siècles, tu as opéré tes merveilles.
Nous te prions par l’intercession de nos saints évêques Ambroise et Charles,
du bienheureux cardinal Ferrari et du bienheureux cardinal Schuster.
Nous te prions par l’intercession de Marie, notre petite Vierge
qui, du haut du Duomo, prie pour notre Église.
Nous te prions pour nos communautés : qu’elles soient peuplées de personnes riches en foi,
empressées au service, portées à la reconnaissance
pour tous ceux qui se consacrent au saint ministère.
Nous te prions de répandre chez nos jeunes ton Esprit Saint,
pour qu’ils soient attirés par la contemplation de Jésus
et la marche à sa suite, qu’ils puissent faire l’expérience de la joie
d’une liberté qui se fait don, obéissance, empressement pour la foi des frères.
Nous te prions de répandre en nous tous ton Esprit Saint,
pour que nous soyons forts et intelligents dans la lutte contre les tentations de notre temps
et que nous soyons persévérants dans le bien,
pour mener à son achèvement notre vocation et parvenir à la joie éternelle
et parfaite que tu prépares pour tes enfants bien-aimés.
Amen.

Milan, le 24 juin 2002
En la fête de la Nativité de saint Jean-Baptiste
Carlo Maria cardinal MARTINI
————————————————

(*) Texte original italien du diocèse de Milan. Traduction de la Documentation Catholique.
La documentation catholique N° 2280 du 17/11/2002 – L’Église dans le monde
[1] Le 11 juillet dernier, le Pape Jean-Paul II a accepté la démission du cardinal Carlo Maria Martini, archevêque de Milan, âgé de 75 ans depuis le mois de février. Le cardinal Dionigi Tettamanzi, dont l’installation a eu lieu le dimanche 29 septembre, lui a succédé à la tête du plus grand diocèse du monde. Le 24 juin dernier, avant de conclure son ministère à Milan et de retourner à ses études bibliques, le cardinal Carlo M. Martini a adressé une lettre aux parents. Nous en publions le texte (*)
[2] Saint Charles Borromée fut un grand archevêque de Milan au XVI° siècle après le Concile de Trente. Il fut de ceux qui reprirent les décrets du Concile de Trente et les mis en œuvre opérant par là une vraie réforme dans l’Eglise catholique. 

Pape Benoît: Aphraate, le Sage persan (21 novembre 2007)

26 juillet, 2011

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20071121_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 21 novembre 2007

Aphraate, le Sage persan

Chers frères et sœurs,

Dans notre parcours dans le monde des Pères de l’Eglise, je voudrais aujourd’hui vous guider dans une partie peu connue de cet univers de la foi, c’est-à-dire dans les territoires où fleurirent les Eglises de langue sémitique, qui n’étaient pas encore influencées par le pensée grecque. Ces Eglises, durant le IV siècle, se développent au proche Orient, de la Terre Sainte au Liban et à la Mésopotamie. Au cours de ce siècle, qui est une période de formation au niveau ecclésial et littéraire, ces communautés voient l’affirmation du phénomène ascétique et monastique avec des caractéristiques autochtones, qui ne subissent pas l’influence du monachisme égyptien. Les communautés syriaques du IV siècle représentent donc le monde sémite, dont la Bible elle-même est née, et elles sont l’expression d’un christianisme dont la formulation théologique n’est pas encore entrée en contact avec des courants culturels différents, mais qui vit sa propre forme de pensée. Ce sont des Eglises où l’ascétisme sous diverses formes érémitiques (ermites dans le désert, dans les grottes, reclus, stylites), et le monachisme sous des formes de vie communautaire, exercent un rôle d’importance vitale dans le développement de la pensée théologique et spirituelle.
Je voudrais présenter ce monde à travers la grande figure d’Aphraate, également connu sous le nom de « Sage », un des personnages les plus importants, et dans le même temps les plus énigmatiques, du christianisme syriaque du IV siècle. Originaire de la région de Ninive-Mossoul, aujourd’hui en Irak, il vécut dans la première moitié du IV siècle. Nous ne possédons que peu d’informations sur sa vie; il entretint cependant des rapports étroits avec les milieux ascétiques et monastiques de l’Eglise syriaque, dont il nous a transmis des informations dans son œuvre et auxquels il consacre une partie de sa réflexion. Selon certaines sources, il fut même responsable d’un monastère et, pour finir, il fut également consacré Evêque. Il écrivit 23 discours, connus sous le nom d’Expositions ou Démonstrations, dans lesquels il traite de divers thèmes de vie chrétienne, comme la foi, l’amour, le jeûne, l’humilité, la prière, la vie ascétique elle-même, et également le rapport entre judaïsme et christianisme, entre Ancien et Nouveau Testament. Il écrit dans un style simple, en employant des phrases brèves et en utilisant des parallélismes parfois contrastants; il réussit toutefois à formuler un discours cohérent avec un développement bien articulé des divers thèmes qu’il traite.
Aphraate était originaire d’une communauté ecclésiale qui se trouvait à la frontière entre le judaïsme et le christianisme. C’était une communauté profondément liée à l’Eglise-mère de Jérusalem, et ses Evêques étaient traditionnellement choisis parmi ceux qu’on appelle « les proches » de Jacques, le « frère du Seigneur » (cf. Mc 6, 3):  il s’agissait en fait de personnes liées par le sang et par la foi à l’Eglise hyérosolimitaine. La langue d’Aphraate est la langue syriaque, une langue donc sémitique comme l’hébreu de l’Ancien Testament et comme l’araraméen parlé par Jésus lui-même. La communauté ecclésiale dans laquelle se déroule la vie d’Aphraate était une communauté qui cherchait à rester fidèle à la tradition judéo-chrétienne, dont elle se sentait la fille. Celle-ci conservait donc un lien étroit avec le monde juif et avec ses Livres sacrés. Aphraate se définit de manière significative « disciple de l’Ecriture Sainte » de l’Ancien et du Nouveau Testament (Démonstrations 22, 26), qu’il considère comme son unique source d’inspiration, ayant recours à celle-ci d’une manière si fréquente qu’il en fait le centre de sa réflexion.
Aphraate développe plusieurs arguments dans ses Démonstrations. Fidèle à la tradition syriaque, il présente souvent le salut accompli par le Christ comme une guérison et, donc, le Christ lui-même comme un médecin. En revanche, le péché est vu comme une blessure, que seule la pénitence peut guérir:  « Un homme qui a été blessé lors d’une bataille, dit Aphraate, n’a pas honte de se remettre entre les mains d’un sage médecin…; de la même façon, celui qui a été blessé par Satan ne doit pas avoir honte de reconnaître sa faute et de s’éloigner d’elle, en demandant  le  remède de la pénitence » (Démonstrations 7, 3). Un autre aspect important de l’œuvre d’Aphraate est son enseignement sur la prière, et en particulier sur le Christ comme maître de prière. Le chrétien prie en suivant l’enseignement de Jésus et son exemple d’orant:  « Notre Sauveur nous a enseigné à prier ainsi, en disant:  « Prie dans le secret Celui qui est caché, mais qui voit tout »; et encore:  « Entre dans ta chambre et prie ton Père dans le secret, et le Père qui voit dans le secret te récompensera » (Mt 6, 6)… Ce que notre Sauveur veut montrer, c’est que Dieu connaît les désirs et les pensées du coeur » (Démonstrations 4, 10).
Pour Aphraate, la vie chrétienne est centrée sur l’imitation du Christ, sur le fait de prendre son joug et de le suivre sur la voie de l’Evangile. Une des vertus qui s’adapte le mieux au disciple du Christ est l’humilité. Celle-ci n’est pas un aspect secondaire dans la vie spirituelle du chrétien:  la nature de l’homme est humble, et c’est Dieu qui l’exalte pour sa sa propre gloire. L’humilité, observe Aphraate, n’est pas une valeur négative:  « Si la racine de l’homme est plantée dans la terre, ses fruits croissent devant le Seigneur de la grandeur » (Démonstrations 9, 14). En restant humble, même au sein de la réalité terrestre dans laquelle il vit, le chrétien peut entrer en relation avec le Seigneur:  « L’humble est humble, mais son coeur s’élève à des hauteurs éminentes. Les yeux de son visage observent la terre et les yeux de l’esprit, les hauteurs éminentes » (Démonstrations 9, 2).
La vision qu’Aphraate a de l’homme et de sa réalité corporelle est très positive:  le corps de l’homme, à l’exemple du Christ humble, est appelé à la beauté, à la joie, à la lumière:  « Dieu s’approche de l’homme qu’il aime, et il est juste d’aimer l’humilité et de rester dans la condition d’humilité. Les humbles sont simples, patients aimés, intègres, droits, experts dans le bien, prudents, sereins, sages, calmes, pacifiques, miséricordieux, prêts à se convertir, bienveillants, profonds, pondérés, beaux et désirables » (Démonstrations 9, 14). Chez Aphraate, la vie chrétienne est souvent présentée dans une claire dimension ascétique et spirituelle:  la foi en est la base, le fondement; elle fait de l’homme un temple où le Christ lui-même demeure. La foi rend donc possible une charité sincère, qui s’exprime dans l’amour envers Dieu et envers le prochain. Un autre aspect important chez Aphraate est le jeûne, qu’il entend au sens large. Il parle du jeûne de la nourriture comme d’une pratique nécessaire pour être charitable et vierge, du jeûne constitué par la continence en vue de la sainteté, du jeûne des paroles vaines ou détestables, du jeûne de la colère, du jeûne de la propriété des biens en vue du ministère, du jeûne du sommeil pour s’appliquer à la prière.
Chers frères et soeurs, revenons encore – pour conclure – à l’enseignement d’Aphraate sur la prière. Selon cet antique « Sage », la prière se réalise lorsque le Christ demeure dans le coeur du chrétien, et il l’invite à un engagement cohérent de charité envers son prochain. Il écrit en effet:
« Apporte le réconfort aux accablés, visite les malades,
sois plein de sollicitude envers les pauvres:  telle est la prière.
La prière est bonne,
et ses oeuvres sont belles.
La prière est acceptée lorsqu’elle apporte le réconfort au prochain.
La prière est écoutée
lorsque dans celle-ci se trouve également le pardon des offenses.
La prière est forte
lorsqu’elle est remplie de la force de Dieu » (Démonstrations 4, 14-16).

Saint Jacques le Majeur

25 juillet, 2011

Saint Jacques le Majeur dans images sacrée guidoreni_museo-del-prado1

http://sangiacomolevanto.files.wordpress.com/2010/11/guidoreni_museo-del-prado1.jpg

Se confesser : les conseils du cardinal Martini

25 juillet, 2011

Hello  il n’y ont pas beaucoup d’écrits du Cardinal Martini en français, quelque chose, cependant, j’ai trouvé, prions les uns pour les autres, une embrasse, du site:

http://www.cardinalrating.com/cardinal_60__article_5498.htm

Se confesser : les conseils du cardinal Martini

Apr 10, 2007

Extrait du livre : «Et Moi, Je Suis avec Vous» p. 76-79. (Vie chrétienne 1996)

Nous sommes tous conscients qu’il y a actuellement dans l’Église, une crise de la pénitence. On dit que les confessionnaux sont vides, mais ils le sont des deux côtés, soit parce que les fidèles manquent, soit parce que les prêtres n’y entrent plus. Fut un temps où le prêtre attendait des heures et des heures, ensuite, il pouvait ne pas se sentir coupable si les gens ne se confessaient pas. Maintenant, on en parle beaucoup, mais personne ne vient. Il y a donc un éloignement progressif, pas toujours à cause des fidèles ; en fait, même des prêtres font souvent comprendre, plus ou moins explicitement, qu’il vaut mieux espacer les visites.
Tout cela est peut-être utile ; c’est une crise salutaire car elle naît du refus d’un formalisme excessif dans la façon de recevoir et de donner le sacrement de pénitence qui, à la fin, dégoûtait aussi bien le prêtre que le fidèle, bien que certains, héroïquement, gardent cette habitude de la confession fréquente. Nous sommes dans cette situation et l’Église est à la recherche de nouvelles voies pénitentielles. Il me semble que c’est une purification juste, un effort louable que d’abandonner une pratique purement formelle.
Évidemment, on risque aussi de perdre un point essentiel de la pédagogie de l’Église, une dimension essentielle de notre vie de baptisés. Celle-ci est une vie de pécheurs qui, confiés à la miséricorde, parcourent un chemin vers la Résurrection définitive. Par conséquent, le mystère de la pénitence est à l’œuvre en nous, et dire que nous n’en avons pas besoin serait nous mettre en dehors de la réalité. Certes, si l’effort de sortir du formalisme nous portait à abandonner la pratique pénitentielle de l’Église, ce serait un très grand mal : nous ne serions plus dans la vérité devant Dieu ni devant nos frères.

De la confession au dialogue pénitentiel
Je ne veux pas ici faire une étude pastorale, mais simplement faire une suggestion à ceux qui ont peut-être, à un moment donné, espacé de plus en plus leurs confessions sans réussir à bien en analyser le pourquoi et sont dans l’incapacité de reprendre une pratique désormais formelle, à cause d’un certain malaise intérieur. Je voudrais proposer une suggestion uniquement parce qu’elle m’a été utile. Chacun offre ce qu’il a expérimenté de positif. Je me suis demandé, ou le Seigneur m’a inspiré de me demander, lorsqu’une confession courte et faite à la hâte me pesait, pourquoi ne pas essayer de la faire plus longue et avec plus de calme. Cela a l’air d’un paradoxe, mais parfois, même les paradoxes aident à sortir de situations bloquées. Alors, avec l’aide de quelqu’un d’autre, je suis passé de la confession à ce que j’appellerais un dialogue pénitentiel. Ce dialogue, d’ailleurs, ne fait que développer les indications données par la dernière révision du rite pénitentiel, publiée par le Saint Siège et appliquée par les Conférences épiscopales, qui élargit grandement la possibilité d’y insérer prière et lecture de l’Écriture Sainte.
Il me semble qu’il s’agit avant tout d’un dialogue avec un frère qui représente l’Église, donc un prêtre, en qui je vois un représentant direct de Dieu ; un dialogue fait en priant ensemble, dans lequel je présente ce que je sens en moi, en ce moment ; je me présente tel que je suis, devant l’Église et devant Dieu.
Reconnaître la miséricorde de Dieu
À mon avis, ce dialogue comporte essentiellement deux parties : la première, que j’appelle «confessio laudis», c’est-à-dire confession d’après le sens primitif du terme. Là aussi, on peut partir d’un paradoxe : s’il est chaque fois pénible et si difficile de dire mes péchés, pourquoi ne pas commencer par les bonnes actions ?
Saint Ignace lui-même le suggérait dans les Exercices, prenant comme premier point l’action de grâce : Seigneur, je veux d’abord te remercier parce que tu m’as aidé, telle chose a eu lieu, j’ai pu me rapprocher de telle personne, je me sens plus serein, j’ai dépassé un moment difficile, j’ai pu mieux prier. Remercier Dieu de ce que je suis, de son don, sous forme de dialogue, de prière de louange ; reconnaître ce qui maintenant, devant Dieu, me donne de la joie : je suis content de telle ou telle chose, passée ou présente. Il est important que ces choses émergent devant le Seigneur : la reconnaissance de sa bonté pour nous, de sa puissance, de sa miséricorde.
Cela fait, on peut passer à une «confessio vitae» que je définirais comme ceci : plus qu’une recherche et une énumération de péchés formels, c’est dire devant Dieu ce qui maintenant me met mal à l’aise, ce que je voudrais faire disparaître. Souvent, ce sont des attitudes, des façons d’être, plus que des péchés formels, mais au fond, les causes sont les douze attitudes que répertorie saint Marc : orgueil, envie, cupidité… qui émergent dans ces états d’âme.
Ou bien, je dirai devant Dieu : je regrette de ne pas pouvoir parler sincèrement avec telle personne, mon rapport n’est pas authentique avec tel groupe, je ne sais pas par où commencer. Je regrette de ne pas réussir à prier, je me sens mal à l’aise d’être pris par ma sensualité, par des désirs que je ne voudrais pas avoir, des fantasmes qui me troublent. Je ne m’accuse peut-être d’aucun péché en particulier, mais je me mets devant le Seigneur et lui demande qu’il me guérisse.
Il ne s’agit vraiment pas de mettre sur la table trois ou quatre péchés, pour qu’ils soient annulés, mais d’une immersion baptismale dans la puissance de l’Esprit : Seigneur, purifie-moi, éclaire-moi, illumine-moi. Je ne demande pas seulement, dans cette confession, que soit annulé tel ou tel péché, mais que mon cœur soit changé, qu’il y ait en moi moins de lourdeur, moins de tristesse, moins de scepticisme, moins d’orgueil. Je ne sais peut-être même pas par où commencer, mais je mets tout cela dans la puissance du Crucifié et du Ressuscité par la puissance de l’Église.
Une prière qui donne joie et paix
De là naît une prière qui peut être faite avec le prêtre : on peut réciter un Psaume, une prière de la Bible, de remerciement ou de demande, ou même, une prière spontanée sur laquelle une absolution sacramentelle vient comme la manifestation de la puissance de Dieu que je demande parce que je ne suis pas capable de m’améliorer tout seul. Je me remets une fois encore sous la Croix, sous cette puissance qui m’a baptisé pour qu’une fois encore elle me reprenne en main.
Voilà ce que j’entends par dialogue pénitentiel ; ce n’est pas simplement un dialogue psychologique, ou une sorte de thérapie.
Il n’est pas nécessaire que le confesseur me révèle les sources secrètes de mes fautes ; cela pourrait aussi avoir lieu avec un spécialiste du cœur humain, mais même si le confesseur est une personne qui ne sait pas grand chose du cœur humain, il peut toujours prier pour moi, sur moi et avec moi.
Il s’agit de se soumettre à la puissance de l’Église, et donc de retrouver la valeur du sacrement : je vais me confesser non pour sentir des choses intéressantes, ou pour voir quel conseil on me donne, mais parce que c’est moi qui dois me soumettre à la puissance de Dieu et cela me suffit, me donne joie et paix.
C’est donc, avec de nombreuses variantes possibles, une suggestion que je souhaitais vous donner. Il est clair que, de cette façon, la confession peut durer longtemps, mais on l’affronte plus volontiers car l’on voit ce qu’elle signifie dans son chemin vers Dieu. À chacun d’entre vous, le Seigneur aura probablement suggéré d’autres formes qui pourront aussi être communiquées utilement en tant qu’expériences, car elles pourront en aider d’autres.

26 juillet: Saint Joachim et Sainte Anne, (m)

25 juillet, 2011

site Ortodoxe, pour le Catholique memoire le 26 Juillet, du site:

http://orthodoxie.pagesperso-orange.fr/textes/vieStJoacSteAnne.html

Saint Joachim  et Sainte Anne,

parents de la Très Sainte Mère de Dieu 

Evangile selon Saint Luc (8:16-21)

    Personne, après avoir allumé une lampe, ne la couvre d’un vase, ou ne la met sous un lit; mais il la met sur un chandelier, afin que ceux qui entrent voient la lumière.
    Car il n’est rien de caché qui ne doive être découvert, rien de secret qui ne doive être connu et mis au jour.
    Prenez donc garde à la manière dont vous écoutez; car on donnera à celui qui a, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il croit avoir.
    La mère et les frères de Jésus vinrent le trouver; mais ils ne purent l’aborder, à cause de la foule.
    On lui dit: Ta mère et tes frères sont dehors, et ils désirent te voir.
    Mais il répondit: Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique.
« Petite Vie » de Saint Joachim
et Sainte Anne
    L’Évangile ne fait point mention d’ eux. Ce sont les Apocryphes qui nous révèlent leurs noms et nous apprennnent qu’ ils menaient une vie sainte, possédaient de grands troupeaux et n’ avaient pas d’enfants. C’était là chez les Juifs une ignominie qui valait à Joachim de voir parfois refuser l’offrande qu’il apportait au Temple. Jusqu’au jour où, après vingt ans de prières, Anne enfanta Marie, qui devait être la mère du Sauveur.
    Vu cependant que c’est Dieu en définitive que nous prions, il nous excuse volontiers d’ignorer, surtout quand ils n’ en ont pas, la biographie de nos intercesseurs célestes. Aussi sont-ils innombrables les chrétiens dont la dévotion aux grands-parents de Jésus a été récompensée.
    Sainte Anne fut honorée en Orient dès le Ve siècle; aujourd’hui encore les Grecs célèbrent annuellement trois fêtes en son honneur. En Occident, son culte semble dater des croisades.
    Les sanctuaires où sainte Anne est le plus honorée se trouvent à Sainte-Anne-d’ Auray en Bretagne (Morbihan) et à Sainte-Anne-de-Beaupré au Canada français. Les tableaux les plus célèbres qui la représentent sont ceux de Giotto (Padoue), de Quentin Metsys (Bruxelles) et de Léonard de Vinci (Louvre).   
 

25 Juillet: Le grand Jacques (Saint Jacques le Majeur)

25 juillet, 2011

du site:

http://carmina-carmina.com/carmina/Mytholosaints/jacques.htm

Le grand Jacques (Saint Jacques le Majeur)

A l’auberge du cheval blanc.

25 juillet

Jacques Boanergès : fils du tonnerre. Jacques Matamore : tueur de Maures. Patron de l’Espagne.
Fils de Zébédée. Il paraît qu’il vint prêcher en Espagne mais comme il n’y fut pas écouté, il revint en Judée.
Un jour, un magicien nommé Hermogène envoya Philetius, un de ses disciples, pour confondre Jacques. Mais Philétius se rendit aux arguments de Jacques et revint vers Hermogène convaincu du bien fondé de ce que disait Jacques. Hermogène fut irrité et rendit Philétius tellement immobile qu’il ne pouvait plus bouger du tout. « On verra si ton Jacques pourra te délivrer ». Philétius envoya son serviteur prévenir Jacques. Celui-ci confia son suaire au serviteur en disant : « Dieu délie ceux qui sont enchaînés ». Dès que le suaire toucha Philétius, celui-ci retrouva sa mobilité.
Hermogène furieux demanda aux démons de lui amener Jacques et Philétius garrottés. Mais avant de trouver Jacques, les démons furent liés avec des chaînes de feu et supplièrent Jacques de les délier. Jacques les délia et leur demanda de lui amener Hermogène garrotté. Jacques le délia. Hermogène fut confus. Jacques lui dit de partir parce qu’il ne pouvait pas convertir quelqu’un sans son accord. Hermogène lui demanda de lui donner quelque chose car sinon, les démons le tueraient. Il lui donna son bâton. Hermogène partit chercher ses livres de magie et les jeta dans la mer puis se convertit.
Après toutes ces histoires de cordes, de liens et de bout de ficelles, de lieur et de délieur, Abiathar, qui était grand prêtre cette année là, emmena Jacques avec la corde au cou à Hérode Agrippa. Hérode décida de le décapiter. Or, en chemin, Jacques guérit un paralytique. Devant ce miracle, Josias, qui le tirait par la corde, s’agenouilla en s’excusant et demanda à devenir chrétien. Abiathar le fit empoigner et frapper de coups de poings sur la bouche. La dernière volonté de Jacques fut de demander un vase plein d’eau. Il baptisa Josias puis tous deux eurent la tête tranchée.
Ses disciples dérobèrent son corps pendant la nuit et le mirent sur un vaisseau sans voile et sans gouvernail, montèrent sur le navire et se confièrent aux flots. Quelques jours plus tard, le navire aborda en Galice au royaume de la reine Louve.
Ils débarquèrent le corps de Saint Jacques et le placèrent sur une grand pierre plate qui, en fondant, forma un sarcophage. Puis, ils allèrent trouver la reine Louve et lui demandèrent un lieu convenable pour sa sépulture. « Reçois mort celui que tu n’as pas voulu recevoir vivant. » Hypocritement, elle les envoya à un roi très cruel qui les fit mettre en prison. Mais, la nuit, Dieu les délivra. Le roi les fit poursuivre par ses soldats. Mais un pont sur lequel ils passaient s’écroula et ils furent tous noyés.
Le roi, regrettant ce qu’il avait fait leur donna l’autorisation d’aller où ils voulaient.
Ils retournèrent voir la reine Louve. Elle leur dit « prenez mes boeufs et attelez-les à un char et conduisez le corps de votre maître où vous voulez. » Elle savait que ses boeufs étaient des bêtes sauvages et indomptées et qu’ils tueraient sûrement les disciples. Ceux-ci gravirent la montagne où ils rencontrèrent un dragon qui crachait du feu. Mais ils le coupèrent par le milieu du ventre. Quand ils virent les taureaux, ils firent le signe de la croix et les bêtes devinrent douces comme des agneaux. Louve fut stupéfaite de ce miracle. Elle se convertit et donna son palais afin d’y bâtir une église qu’elle dota magnifiquement.

Retour
Saint Jacques est représenté comme un pèlerin avec un grand chapeau sur le quel est fixée une coquille Saint Jacques, son bourdon et une gourde. Le chien est un de ses attributs. Les pèlerins devaient ramasser une coquille Saint Jacques avant de rebrousser chemin. Cela témoignait de leur pèlerinage. Aujourd’hui, 40.000 personnes prennent ce chemin chaque année. (100.000 au Moyen âge) Ce chiffre augmente progressivement. Les nombreuses maisons d’accueil qui jalonnent le chemin ce Compostelle ne suffisent plus. Chaque pèlerin possède une sorte de passeport sur lequel ils fait appliquer des tampons à chaque étape. Son culte est encore très vivant et même en progression.
La mythologie de Saint Jacques est extrêmement complexe.
Saint Jacques est associé à Saint Christophe et à la voie lactée – à laquelle se réfèrent les pèlerins – que l’on appelle aussi « Chemin de Saint Jacques ». Il est associé à Vénus Aphrodite qui est sortie de la mer dans une coquille Saint Jacques. Elle prend quasiment la place de la perle que l’on retrouve dans le nom de Marguerite au 20 juillet. Perle perdue, objet de mélancolie, objet de la quête, non seulement de Faust mais de tous ceux qui sont marqués par la « bile noire ».
Il est associé aux liens et aux cordes (il est un des patron des cordiers) et se présente « lieur-délieur », comme Saint Pierre.
Son nom signifie boiteux : Jacob à qui, dans la Bible, un ange avec lequel il combattit toute la nuit, lui déboîta l’os de la hanche. Les boiteux passent pour être possesseur d’un savoir sur l’au-delà.
La légende dorée raconte des histoires qui marquent bien son rapport avec les liens. Telle l’histoire du pendu-dépendu.
Un allemand et son fils étaient partis sur le chemin de Saint Jacques. Ils s’arrêtèrent dans une auberge à Santo Domingo. Une servante lubrique, repoussée par le garçon, cacha une coupe d’argent dans les bagages du fils. Elle l’accusa de vol et il fut condamné à être pendu. Le père désespéré continua son pèlerinage puis revint vers Toulouse. Ils passa près du gibet et vit son fils, toujours vivant. Un homme charitable l’avait soutenu par les pieds. « Ne pleure pas, père, car je n’ai jamais été si bien, jusqu’à ce jour, Jacques m’a sustenté et il me restaure d’une douceur céleste. » Il leur demanda d’aller trouver le juge afin de le dépendre.
Le juge avait fait apprêter un coq et une géline pour son dîner. Il leur dit qu’il croirait à leur histoire si le coq et la géline cuits dans la casserole se mettait à chanter. Incontinent, le coq et la géline sortirent de la casserole et se mirent à chanter. A l’église de Santo Domingo, on trouve une cage dans laquelle sont enfermés des volatiles descendant de leurs ancêtres miraculeux. Claude Gaignebet fait remarquer que le coq blanc participe du soleil. C’est le seul animal qui effraye le lion, lui aussi solaire; le soleil est en exaltation dans ce signe.
La tradition veut que le coq ouvre les portes du ciel et les routes de l’au-delà. Ce n’est pas pour rien qu’il est au sommet des clochers. Au moment de la passion, le Christ qui va mourir pendu à la croix, prédit à Pierre (celui qui délie) un triple chant du coq. (Cf. les dernières paroles du discours de Socrate, condamné à mort, avant de boire la ciguë)
Un jour, un homme, sa femme et ses enfants partirent vers Saint Jacques de Compostelle. A Pampelune, la femme mourut, son hôte s’empara de tout son argent et du cheval qui lui servait de monture. L’homme s’en alla désolé, portant plusieurs enfants sur ses épaules et tenant les autres par la main. Il rencontra un homme avec son âne. Cet homme touché de compassion lui prêta son âne afin que les enfants montassent dessus.
Arrivé à Santiago, Saint Jacques lui apparut et lui dit : « Je suis l’apôtre Saint Jacques qui t’ai prêté mon âne. Je te le laisse pour ton retour. A Pampelune, l’homme qui t’a volé mourra en tombant de l’étage de sa maison. Tu retrouveras ainsi tout ce qu’on t’a volé. » C’est ce qui arriva. Dès que l’homme eut descendu ses enfants de son âne, l’animal disparu.
Un jour, trente hommes partirent en pèlerinage à Saint Jacques et se donnèrent l’un à l’autre, sauf un, la promesse de s’entraider. Arrivés au Mont Saint Michel, l’un d’eux tomba malade. Les autres l’attendirent 15 jours puis l’abandonnèrent sauf celui qui ne s’était pas engagé. Il le garda quelques temps mais un soir, l’homme mourut. L’homme fut effrayé par la présence du cadavre et de la nuit noire. Mais Saint Jacques apparut sous la forme d’un cavalier et lui dit : « Donne moi ce cadavre et monte derrière moi sur mon cheval. » Pendant la nuit, ils firent le trajet de 15 jours de cheval. Le Saint convoqua les chanoines pour faire enterrer l’homme mort et dire aux compagnons lâches que leur pèlerinage ne vaudrait rien pour avoir manqué à leur promesse.
Le « bourdon », bâton de pèlerin est une arme dont le Saint se sert pour chasser les démons. Sur le bourdon, la gourde, attachée avec un lacet, sert à épancher la soif caniculaire. Pantagruel (tout altéré) reproduit les traits de l’iconographie de Saint Jacques. De même, Jacques n’est pas sans rappeler le Dieu gaulois Succellus (le bon frappeur).
L’année où la Saint Jacques tombe un dimanche est déclarée une année Sainte. (comme en 1999) Les festivités de Santiago en sont d’autant plus magnifiques.

Maître Jacques est le grand fondateur des Compagnons;
Quant au petit Jacques, c’est celui du conte du haricot magique. La différence, c’est qu’il va dans l’au-delà par l’intermédiaire d’un fayot. Mais il y a, juste avant, une histoire de vache, donc de Marguerite, donc de perle, donc de coquille.

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