Archive pour le 27 juillet, 2011
Myriam: une préfiguration de Marie dans l’Ancien Testament (par L’Eglise Réformée de L’Étoile)
27 juillet, 2011du site:
http://www.eretoile.org/elements/predications/Myriam.html
Myriam: une préfiguration de Marie dans l’Ancien Testament
Exode 2, 1 à 10, et 15, 20 à 21.Nombres 12, 1 à 16.
(par L’Eglise Réformée de L’Étoile)
Prédication du pasteur Louis PERNOT le dimanche 28 novembre 2004 au Temple de l’Etoile à Paris
Qui est Marie, et quel est son rôle dans le processus du salut, c’est-à-dire dans la venue du Christ ? Le Nouveau Testament, dans les quelques passages où il est parlé de Marie, nous apporte un certain nombre d’éléments, mais pour essayer de mieux comprendre le rôle de Marie, on peut s’intéresser à toutes les Marie que l’on rencontre dans l’Ancien Testament. Les références à l’Ancien Testament sont en effet toujours essentielles dans le Nouveau. Lorsqu’un personnage dans le Nouveau Testament porte le nom d’un personnage de l’Ancien, il y a presque toujours une congruence entre ces personnages, qui se ressemblent, ou dont l’un hérite de la personnalité de l’autre par le simple fait qu’il hérite de son nom. Ainsi, par exemple, Jésus porte le nom de Josué, celui qui a fait entrer le peuple dans la Terre Promise, et c’est effectivement ainsi qu’on peut comprendre le rôle du Christ dans nos vies, puisqu’il est celui qui nous fait sortir du désert pour entrer dans la présence de Dieu.
Dans l’Ancien Testament, il n’y a qu’un seul personnage s’appelant Marie (ou Myriam, si l’on garde la translittération hébraïque) : c’est la sœur de Moïse. Et ce n’est pas un hasard si Myriam, la Marie de l’Ancien Testament, est bien la femme qui est à l’origine même de l’histoire du salut, puisqu’elle est présente au moment où Moïse va être sauvé des eaux, c’est elle qui provoque ce miracle qui sauvera Moïse. Myriam est donc à l’origine même du salut du peuple, en sauvant la vie de Moïse, tout comme Marie le sera en donnant la vie au Christ.
Myriam aura en plus l’insigne importance d’être une prophétesse, la première de l’Ancien Testament, qui n’en compte que peu. En Exode 15, elle rend grâce à Dieu d’une façon très similaire au Magnificat prononcé plus tard son homonyme Marie quand elle rendra grâce à Dieu pour la naissance du Christ. Ainsi leurs vies sont parallèles en ce qu’elles sont l’image d’une humanité toute dévouée au service de Dieu, à l’écoute de sa parole et à sa transmission, ce qui est le rôle du prophète.
Mais voilà, la vie de Myriam n’est pas que ça: elle ne vivra pas que de pure perfection, nous le voyons dans cet épisode difficile de sa jalousie à l’égard de la femme de Moïse, ce qui attire sur elle une punition : elle est frappée de la lèpre, exclue du peuple pendant sept jours, et n’y sera réintégrée qu’à la suite de l’intercession de Moïse. Cet épisode qui entache la réputation de Myriam a de l’importance dans l’Ancien Testament, car dans plusieurs livres il sera fait référence à « la lèpre de Myriam ».
Pour continuer à étudier le parallèle entre Marie et Myriam, trouve-t-on dans la vie de Marie un équivalent de ces sept jours d’exclusion du peuple à la suite desquels Marie serait réintégrée ? Et bien, précisément, ce parallèle existe, dans l’Evangile de Luc, où l’on nous dit qu’après la naissance du Christ, le huitième jour (donc au bout de sept jours) elle va offrir au Temple, selon la Loi, une paire de pigeons et faire circoncire l’enfant. Il suffit de chercher dans la Loi juive, au chapitre douze du Lévitique, la signification de cette offrande : il est écrit que toute mère qui met au monde un enfant est considérée comme impure pendant sept jours, et que le huitième, elle doit amener l’enfant pour être circoncis et apporter deux pigeons qui servent à l’expiation du péché de la mère. La mère, qui s’était tenue à l’écart, peut alors réintégrer le peuple.
On retrouve donc l’exact parallèle de l’exclusion de Myriam. Mais cela pose des problèmes en regard de la doctrine que l’on trouve à partir d’une certaine époque dans le chritianisme prétendant que Marie est née et restée toujours indemne de tout péché. Cette doctrine qui n’a été définie officiellement qu’il y a une centaine d’années, a eu cependant toujours eu de nombreux opposants. Thomas d’Aquin en particulier s’y opposait, précisément à cause de ce texte, disant que si Marie avait été sans cesse sans péché, elle n’aurait pas eu besoin d’offrir les deux tourterelles. Pour Thomas d’Aquin, Marie a été une femme tout à fait exceptionnelle, unique, digne de reconnaissance, d’admiration, de piété, mais ne devant pas être considérée comme ayant été absolument sans péché.
On peut penser, en effet, que l’idée que Marie soit restée toujours sans péché est fort fâcheuse : dans la piété mariale, Marie est considérée comme l’image de l’humanité rachetée qui accepte de recevoir Dieu en elle, et qui accepte le Christ dans sa vie. Cela est vrai, mais n’implique pas qu’elle soit absolument parfaite, car elle ne serait plus alors notre image à nous qui ne sommes pas parfaits. L’image de l’humanité parfaite, sans aucun péché, c’est le Christ, le seul qui mériterait absolument le salut, étant en totale union avec Dieu. Le débat sur la nature de Marie est celui des conditions dans lesquelles le Christ, le Sauveur, peut naître dans un cœur humain.
Considérer que Marie est parfaite va de pair avec un courant théologique regrettable de théologie qui a existé dans le Catholicisme et dans le Protestantisme, avec le puritanisme, ou le moralisme d’une théologie des œuvres affirmant que l’homme doit se faire son salut en progressant vers la pureté, monter vers un degré de perfection suffisant pour mériter de recevoir le Christ.
Or on peut penser que le message de l’Evangile est au contraire que le Christ peut venir dans toute humanité, même pécheresse, même bien avant d’atteindre la perfection. Nos erreurs, nos fautes, nos imperfections, nos jalousies, nos mesquineries, ne sont pas forcément des obstacles à la venue du Christ dans nos vies. C’est pourquoi je tiendrais à la non-totale perfection de Marie, en tant qu’elle est celle qui reçoit le Christ.
Si l’on regarde sans a priori ce qui est dit de Marie, la mère de notre Seigneur, dans le Nouveau Testament, on se rend compte qu’elle reste un personnage ambigu : à côté de cette dimension merveilleuse de Marie qui accepte Dieu en elle, il y a d’autres passages moins glorieux : Marie oublie Jésus à Jérusalem lorsqu’il a 12 ans, et s’en va sans lui, et lorsqu’elle revient, elle ne comprend rien quand il lui dit qu’il doit « s’occuper des affaires de a son Père ». Or oublier le Fils de Dieu, c’est le sens-même du péché chrétien. Et puis il y a ce passage très dur où elle veut voir Jésus et où il refuse d’aller vers elle en disant : Qui sont mes frères et ma mère ceux-là qui font la volonté de mon Père. Et même si l’on veut croire Jean qui dit contrairement aux autres que Marie était au pied de la croix, il y a tous ces moments où elle est totalement absente, il faut bien reconnaître que dans l’Evangile, Marie mère de Notre Seigneur, n’est pas très présente.
Mais il faut aller plus loin, et quand on cherche à savoir qui est Marie dans le Nouveau Testament, on est confronté à une invraisemblable complexité de Marie différentes : il y a Marie de Magdala, dont ont été chassés sept démons (encore un signe de péché sous le nombre sept) ; il y a Marie de Béthanie qui couvre les pieds de Jésus de parfum et les essuie avec ses cheveux ; il y a Marie la sœur de Marthe, image de la fidélité et de l’écoute du Christ ; et encore d’autres Marie que l’on n’arrive pas à déterminer. Il y a des Marie merveilleuses comme celle du Magnificat, et des Marie pécheresses comme cette prostituée qui est aux pieds de Jésus. Toutes ces Marie sont fort mélangées, et les exégètes sont en incapables de s’y retrouver, ne pouvant même pas se mettre d’accord pour savoir si Marie de Magdala est la même que celle de l’onction de Béthanie, ou la sœur de Marthe et de Lazare.
Finalement, on pourrait dire que « Marie » est un terme générique dans le Nouveau Testament, qui recouvre à la fois le meilleur et le pire, les sommets de la foi et les abîmes du péché. Cette ambiguïté, qui à mon avis est constitutive de la personne symbolique de Marie, (mais nonnécessairement de la mère de Notre Seigneur), se retrouve dans l’étymologie même du mot: on n’arrive pas à savoir ce que veut dire « Marie » en hébreu, car selon la racine choisie, cela peut venir de moras qui signifie espérance, ou de morr qui signifie amertume; cela peut venir de mora qui veut dire être belle, gracieuse, rayonnante, importante; mais aussi venir de mara qui veut dire être rebelle, révoltée.
Pour illustrer cette confusion, Marie de Magdala, Marie Madeleine, est souvent associée à la pécheresse qui parfume les pieds du Christ; et c’est à cette même Marie de Magdala, pécheresse, qu’apparaît le Christ ressuscité dans l’Evangile de Jean. Mais curieusement dans ce récit de résurrection, on nous dit qu’il apparaît à Marie, sans préciser laquelle, et ce n’est qu’à la fin du récit que Jean précise: qu’il s’agit de Marie de Magdala. Qui est-elle? On peut penser simplement qu’elle habitait Magdala. Mais en analysant le Magnificat, que Marie, mère de Jésus, n’a certainement pas prononcé en grec mais en hébreu, on remarque que Mon âme exalte le Seigneur se dit « Magdela nafshi et Adonai ». Ce qu’on traduit par Magnificat se dit en hébreu Magdala, et certains exégètes ont pensé que « Marie de Magdala » serait en fait celle que nous appellerions aujourd’hui: la « Marie du Magnificat » c’est-à-dire la mère du Christ.
C’est ainsi que l’on peut en arriver à considérer toutes les Marie du Nouveau Testament comme un terme générique pour la pâte humaine, qui comprend la mère du Seigneur et la pécheresse, un ensemble logique qui n’est pas perfection pure, mais simplement l’humanité telle que nous sommes, avec ses élans magnifiques et aussi ses mesquineries et ses fautes. La bonne nouvelle est là : la perfection totale n’est pas une nécessité, notre imperfection n’est pas un obstacle, mais cependant le Christ n’apparaît pas n’importe où.
Dans toutes ces Marie, il y a un péché, mais ce qui est particulier, c’est que ce péché est toujours assumé, reconnu, et qu’un effort est fait pour le corriger : soit l’intercession de Moïse et les sept jours où Myriam est exclue ; soit les deux tourterelles offertes sept jours après la naissance du Christ ; soit les sept démons sortis par le Christ ; soit le parfum et la demande de repentance de la pécheresse qui vient en pleurant sur son péché. Dans tous les cas, la condition pour la venue du Christ n’est pas une pure perfection, mais c’est une humilité à l’égard de sa situation, de sa propre possibilité d’imperfection. C’est le sens du Magnificat : Il a baissé les yeux sur son humble servante : c’est cela qui a permis à Marie d’être la mère de Notre Seigneur, plus qu’une éventuelle pureté, c’est sa réceptivité, son humilité, son accueil du plan de Dieu dans son cœur.
Le Christ, pour nous, est un idéal un peu lointain : qui pourrait, en effet, devenir semblable au Christ ? Mais s’il est présomptueux de vouloir ressembler au Christ, nous devrions essayer de ressembler à Marie, ou plutôt aux Marie, c’est-à-dire à cette image de l’humanité qui nous est donnée dans le Nouveau Testament, telle qu’elle est, avec ses défauts et ses qualités, mais qui sait qu’elle vit sous la grâce, qui sait que le salut ne se gagne pas mais se reçoit, et qui sait qu’on ne doit pas tant essayer de ressembler au Christ que de le recevoir dans son cœur.
Là est l’essence même du Christianisme : savoir que nous ne pouvons nous arracher à notre condition pour devenir de plus en plus parfaits et progresser pour ressembler au Christ ; mais nous devons apprendre à nous ouvrir, à recevoir le Christ comme une réalité jusqu’au fond de notre cœur, à laquelle nous devons donner le jour dans notre vie, à laquelle nous devons donner naissance.
Voici donc ce que nous enseigne Marie : partout dans l’Evangile, là où sont les Marie, là se trouve la clé de voûte du salut, c’est en elles que nous comprenons qui nous sommes, et comment être en position de recevoir le Christ dans nos vies. C’est dans ces Marie, de l’Ancien et du Nouveau Testament, que nous devons être pour l’humilité, la fidélité, la joie, et pour le service.
Les parfums du sanctuaire
27 juillet, 2011du site:
http://jesus-mon-sauveur.forum-actif.net/t1061-les-parfums-dans-l-ancien-testament
Les parfums du sanctuaire
source : bibliquest.org
Le parfum du nom de Jésus est merveilleux ; il est une odeur de vie pour ceux qui sont pour la vie. Il peut être comme un encens qui brûle dans le lieu saint sur un autel d’or ; sa fumée peut s’échapper d’un encensoir d’or.
Il peut être une huile odoriférante répandue sur le sanctuaire et sur les adorateurs : il est toujours un parfum composé selon l’art du parfumeur. C’est ce parfum qui monte sans cesse dans les narines de notre Dieu comme une odeur agréable, et qui réjouit aussi nos cœurs lorsque nous nous approchons de Celui dont le nom est un parfum répandu, ou lorsque nous entrons, par la foi, dans le sanctuaire.
Dieu veuille que nous connaissions mieux les glorieuses réalités que les divers parfums mentionnés dans les Écritures nous dévoilent, afin que nous répandions en tous lieux la bonne odeur de Christ et que, comme de vrais sacrificateurs, nous fassions sans cesse monter devant Dieu le parfum de ce nom qui réjouit son cœur. C’est ce qui nous engage à publier ces lignes et à attirer l’attention des saints sur la signification des divers parfums.
Notre désir, en le faisant, est d’occuper les cœurs de l’excellence de Celui qui remplit les cieux et la terre de sa gloire. Ne négligeons pas la lecture et la méditation des choses contenues dans l’ancienne dispensation, nous en éprouverions une perte. Il est évident que de grandes difficultés se présentent lorsque nous désirons entrer dans ces choses, et que ces difficultés en ont arrêté plusieurs.
Il y a aussi un autre danger qui nous guette en voulant pénétrer dans ces glorieux mystères. C’est celui d’y mettre quelque chose de nos propres pensées ou ce qui vient de la sagesse de l’homme. N’oublions pas que Dieu cache ces choses aux sages et aux intelligents, mais qu’il les révèle aux petits enfants.
Souvent il a été dit et répété que la Parole s’interprète elle-même et que c’est en elle qu’il faut chercher la réponse aux questions qui se posent en la lisant. Nous pourrions ajouter que si Dieu se sert d’une image pour nous faire comprendre ses pensées, nous avons à considérer l’objet dont cette image nous parle pour nous instruire. Par exemple : un agneau immolé, ou une brebis tondue, pour ne citer que ces deux exemples parmi la multitude des images dont la Parole est remplie. Que le Seigneur veuille user de miséricorde envers nous et nous garder dans ses pensées.
Les parfums dont nous parlent les Écritures sont au nombre de douze. En faire une étude détaillée dépasserait de beaucoup la place dont nous disposons dans les colonnes de notre petite publication. Du reste, dans ces choses, nous sommes en présence de l’infini comme dans tout ce qui est de Dieu ; nous nous bornerons à donner quelques renseignements qui pourront aider les saints à mieux comprendre ce que sont ces parfums, et répondront à plusieurs demandes qui nous ont été faites à ce sujet.
Tous les parfums, sans exception, nous parlent de Christ : de ce qu’il est pour Dieu et aussi pour le cœur de ceux pour lesquels il est une odeur de vie pour la vie.