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Foi et création
21 juillet, 2011du site:
Foi et création
Un certain nombre de difficultés entoure la notion même de création. Sur le plan profane, ce terme a deux sens. Il y a l’acte de création comme l’artiste qui fait exister quelque chose de neuf. Il y a aussi tout ce qui préexiste à soi et ainsi la création désigne la nature, le cosmos…et toutes les choses déjà crées. Et quand on dit que Dieu est créateur, qu’est ce que cela veut dire ?
Dans la tradition judéo-chrétienne, Dieu est nommé le créateur. Cette affirmation de foi semble même primordiale pour dire que Dieu est reconnu comme le Dieu universel, son universalité s’ouvre à l’espace et à l’histoire.
Ce n’est pas étonnant d’observer que c’est toute la Bible qui révèle la création de Dieu ; Car c’est tout au long de l’histoire et plus spécifiquement en Jésus Christ que Dieu se révèle. Confesser un Dieu créateur c’est confesser un Dieu qui agit tout au long de l’histoire des hommes.
Et en ce sens salut et création sont les deux versants de la présence agissante de Dieu dans le monde.
Et Dieu œuvre par l’Esprit Saint. Il appelle sans cesse les hommes à sortir du chaos en leur donnant la possibilité de discerner et de vivre en artisans de paix et de justice. Il fait don de l’Esprit du Christ, de l’Esprit de vie.
Pour reconnaître cet agir de Dieu pour tous, l’expérience de la foi est nécessaire et une foi éclairée par l’intelligence.
Une certaine lecture de la Bible peut entrainer à une interprétation créationniste par laquelle Dieu serait réduit à un magicien qui aurait mis en route un système sans lien avec le créé par la suite. Or, il n’en est rien, les récits bibliques laissent percevoir que Dieu crée par sa Parole : en se communiquant Dieu nous met en relation avec Lui. C’est tout le mystère de l’Alliance qu’il établit entre son peuple et lui. Ainsi le prophète Amos dit haut et fort à qui veut bien l’entendre : « Cherchez Dieu et vous vivrez » (Amos 5, 4-5). Jésus, dans l’évangile de Saint Mathieu, dit lui aussi : « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice » (Mt 6,32).
Dieu ouvre l’espace source où l’homme a de quoi venir puiser pour vivre son humanité et l’humanisation de la planète.
L’Ancien et le Nouveau Testament, avant et depuis Jésus-Christ.Troisième personne de la Trinité.Vérité de foi inaccessible à la seule raison humaine.Personne inspirée par Dieu pour être son porte parole.
En fait, la création dont il s’agit dans la Bible n’est pas une histoire de fabrication performante mais avant tout une question d’être et de conversion.
En parlant d’Alliance, la Bible ramène le lecteur à une relation ; Relation vraie qui libère de l’illusion de se prendre pour des dieux tout puissants où des pions manipulés par une puissance supérieure.
Retenons ce passage particulier du livre de la Genèse : « Dieu dit : faisons l’homme à notre image, comme notre ressemblance… » (Gn1, 26). Ce texte souligne ce qui caractérise l’identité de l’être humain, sa capacité d’accueillir l’Esprit. Il met aussi en évidence que la vie chrétienne se définit en terme de chemin vers une ressemblance toujours plus grande avec le Créateur.
Les chrétiens ont toujours insisté sur l’amour de Dieu comme étant le fondement et le sens du devenir de l’humanité. L’amour vrai comme principe de tout ce qui est. La théologie chrétienne atteste de la dimension trinitaire de la création. Ainsi la création est à comprendre comme un acte de don dont l’amour de Dieu en trois personnes est l’origine et la finalité. L’acte de création est en fait un consentement à la relation et à l’existence de sa propre vie par un autre. Ainsi l’humanité n’est pas enfermée dans un destin fatal mais elle est appelée à partager la vie selon Dieu. L’action humaine est alors la libre coopération à l’œuvre de Dieu. En ce sens c’est l’Esprit Saint qui permet à l’œuvre de création de se réaliser. Ce qui revient à une prise en compte sérieuse du présent vécu à l’échelle du monde ainsi que du contexte dans lequel vit l’homme, chargé de la protection et de la sauvegarde de la création.
Source: Service national de la catéchèse et du catéchuménat
22 juillet – Sainte Marie-Madeleine (m)
21 juillet, 2011du site:
http://missel.free.fr/Sanctoral/07/22.php
22 juillet – Sainte Marie-Madeleine (m)
Sommaire :
Biographie
Morceaux choisis
Biographie
Marie-Madeleine, ainsi nommée en l’évangile selon saint Luc[1] parmi les femmes qui suivent Jésus depuis la Galilée, se retrouve dans les récits de la Passion et de la Résurrection. Son identité avec Marie de Béthanie et la pécheresse[2] est depuis toujours discutée. Si la chose était de nature à pouvoir être parfaitement éclaircie, elle devrait l’être à présent, puisque tant d’habiles personnages l’ont traitée.
1° La pécheresse
Invité chez un pharisien, Jésus, la Sagesse de Dieu[3], accueille les pécheurs. Sa parole révèle la puissance de l’amour et la grâce du pardon à l’homme trop préoccupé de soi et peu conscient de son médiocre amour. L’attitude de Simon se caractérise par une triple inaction, alors que la pécheresse multiplie les gestes de repentir et d’amour qui, loin d’être pour Jésus une cause de scandale, manifestent une profonde contrition ; d’elle-même elle dénoue sa chevelure[4] et vénère les pieds du Maître avec une intense émotion. L’onction des pieds est un geste extraordinaire, signe d’un amour d’une intensité exceptionnelle. Le pharisien doute du caractère prophétique de Jésus qui se laisse toucher par une pécheresse au détriment de sa propre pureté, mais Jésus connaît le cœur de cette pénitente et, délicatesse suprême, il ne lui révèle la connaissance de ses péchés qu’au moment de les lui pardonner.
Ce texte fonde la nécessité de la contrition parfaite pour la rémission des péchés et son antériorité par rapport à elle, bien que cette contrition est elle-même le fruit de la grâce prévenante du Dieu de pardon. Il souligne l’importance de la foi dans le salut du pécheur, message si utile dans la maison du pharisien. Tandis qu’elle s’en va en paix, elle porte en elle le royaume de Dieu.
2° Disciple de Jésus.
En l’évangile selon saint Luc[5], Marie, appelée la Magdaléenne, est la première nommée des femmes qui assurent la subsistance de Jésus et des Douze. Ces femmes, étroitement associées à la vie du Maître, sont avec lui, ce qui est le propre de la vocation apostolique[6], mais leur présence est un acte permanent de reconnaissance envers celui qui les a guéries d’esprits mauvais et de maladies. Marie-Madeleine est privilégiée, puisqu’elle a été libérée de sept démons[7]. Le passé n’est mentionné que dans la mesure où il est vaincu par Jésus, et où l’être racheté se trouve désormais intimement lié à lui. Peut-on l’assimiler à la pécheresse ? La possession démoniaque n’est pas, de soi, synonyme de péché, mais en l’évangile selon saint Jean[8], l’équivalence est établie entre être pécheur et avoir un démon.
On la retrouve dans les récits de la Passion et peut-être avant, si on l’identifie à Marie de Béthanie. On remarque que Marie de Béthanie, comme la pécheresse et Marie de Magdala, se complait aux pieds de Jésus et connaît en même temps de grands élans d’amour ; on ne peut interpréter le deuxième verset du onzième chapitre de l’évangile selon saint Jean comme une allusion à la seule onction de Béthanie. L’unification des trois donne une cohérence certaine aux récits de la Passion. La relation entre l’onction et la mort apparaît plus étroite, si la femme qui pose un geste prophétique de grande portée, souligné par Jésus, est assimilée à celle qui est présente au pied de la croix et au tombeau.
Saint Marc[9] et saint Matthieu[10] signalent sa présence à quelque distance de la Croix, en tête des femmes qui ont suivi et servi Jésus depuis la Galilée ; l’évangile selon saint Jean[11] la place au pied de la croix près de Marie et de la femme de Cléophas. Les synoptiques la montrent au sépulcre regardant où l’on dépose le corps[12]. Elles furent, pour l’Église primitive, les témoins de la réalité de cet ensevelissement et les garantes d’une connaissance exacte de l’emplacement du tombeau de Jésus. Comparée à l’attitude des apôtres au cours de la Passion[13], la présence des femmes au Calvaire témoigne d’une fidélité sans faille et d’une communion persévérante aux épreuves du Christ. Ce sont elles qui accomplissent la parole de Jésus aux disciples : Vous êtes, vous, ceux qui sont demeurés constamment avec moi dans mes épreuves[14].
3° Apôtre des apôtres[15]
Les évangiles de Pâques notent la présence de Marie-Madeleine au tombeau. Marc et Luc soulignent le côté négatif de son attitude : perplexité, crainte devant le vide du tombeau. Marc achève par leur étonnant silence, tandis que Matthieu montre leur grande joie, leur hâte à remplir leur mission, et décrit une rapide apparition de Jésus : et elles de s’approcher et d’étreindre ses pieds en se prosternant devant lui[16], détail qui permet de rendre compte de la réaction de Jésus en l’évangile selon saint Jean (XX 17). Saint Marc dit qu’il est d’abord apparu à Marie de Magdala dont il avait chassé sept démons.
Ici, En l’évangile selon saint Jean, Marie quitte deux fois le tombeau pour aller vers les disciples : la première fois, d’elle-même, pour annoncer la disparition du Seigneur ; la seconde fois, envoyée en mission pour révéler la présence du Ressuscité auprès du Père et de ses frères. Son amour pour le Christ apparaît dans toute son intensité : ses pleurs, mentionnés quatre fois, révèlent la profondeur du vide qu’elle ressent et l’épaisseur de son ignorance du mystère. Elle est si préoccupée de retrouver le corps qu’elle est incapable de reconnaître le Vivant. Sa foi ne s’éveille qu’à l’écoute de son nom : Marie. Un retournement total s’opère, elle retrouve son Maître avec le désir de ne plus le quitter. Mais Jésus l’invite à dépasser l’ordre du sensible pour devenir l’annonciatrice du mystère pascal. La relation de Marie-Madeleine à son Seigneur subit ici une véritable mutation, une transfiguration dans le feu de l’Esprit : Marie est appelée à le rejoindre là où il va, auprès du Père et dans l’Eglise, avec les frères.
[1] Evangile selon saint Luc, VIII 2.
[2] Evangile selon saint Luc, VII, 36-50.
[3] Evangile selon saint Luc, VII, 34-35.
[4] Livre des Nombres, V 11-31.
[5] Evangile selon saint Luc, VIII 1-3.
[6] Evangile selon saint Marc, III 14.
[7] Evangile selon saint Luc, XI 24-26.
[8] Evangile selon saint Jean, VIII 46-49.
[9] Evangile selon saint Marc, XV 40-41.
[10] Evangile selon saint Matthieu, XXVII 55-56.
[11] Evangile selon saint Jean, XIX 25.
[12] Evangile selon saint Marc, XV 47 ; évangile selon saint Matthieu, XXVII 61 ; évangile selon saint Luc, XXIII 55 et XXIV 10.
[13] Evangile selon saint Matthieu, XXVI, 56.
[14] Evangile selon saint Luc, XXII, 28.
[15] Evangile selon saint Matthieu, XXVIII 1-10 ; évangile selon saint Marc, XVI 1-11 ; évangile selon saint Luc, XXIV 1-11 ; évangile selon saint Jean, XX 1-18.
[16] Evangile selon saint Matthieu, XXVIII, 9.
Morceaux choisis
Ne me touchez pas, parce que je ne suis pas encore remonté vers mon Père. O Sainte femme qui avez saisi les pieds du Seigneur pour qu’il vous emporte vers le Père ! C’est une race nouvelle qu’il emportera : Eve qui désormais ne s’égare plus, mais saisit de toutes ses forces l’arbre de vie. Après cela le Christ l’envoie comme apôtre aux apôtres. O merveilleux renversement : Eve devient apôtre.
SaintHippolyte de Rome.
Puisque c’est par une femme que fut inaugrée la séparation d’avec Dieu par la désobéissance, il convenait qu’une femme fût aussi le premier témoin de la Résurrection, afin que la catastrophe qui avait résulté de la désobéissance fût redressée par la foi dans la Résurrection.
SaintGrégoire de Nysse.
De même qu’au début la femme fut l’instigatrice du péché pour l’homme, l’homme consommant l’erreur ; de même à présent celle qui avait goûté la première à la mort a vu la première la Resurrection. Selon l’ordre de la faute, elle fut la première au remède ; elle compense le désastre de l’antique déchéance par l’annonce de la Résurrection. Les lèvres de la femme avaient autrefois donné passage à la mort, les lèvres de cette femme rendent la vie.
SaintAmbroise de Milan.
Il y a trois saints qui m’ont agréé par-dessus tous les autres : sainte Marie, ma mère, saint Jean-Baptiste et sainte Marie-Madeleine.
Notre-Seigneur à Sainte Brigitte de Suède.
Sa pénitence est amour, son désert est amour, sa vie est amour, sa solitude est amour, sa croix est amour, sa langueur est amour et sa mort est amour. Je ne vois qu’amour en Madeleine. Je ne vois que Jésus en son amour, je ne vois que Jésus et amour dans son désert.
Le cardinal de Bérulle.
Marie Madeleine, après être venue au tombeau sans y trouver le corps du Seigneur, crut qu’on l’avait enlevé et porta cette nouvelle aux disciples. Une fois venus, ceux-ci constatèrent et ils crurent qu’il en était comme elle l’avait dit. L’Évangile note aussitôt : « Après cela, les disciples rentrèrent chez eux. » Puis il ajoute : « Mais Marie restait là dehors, à pleurer. »
A ce sujet, il faut mesurer avec quelle force l’amour avait embrasé l’âme de cette femme qui ne s’éloignait pas du tombeau du Seigneur, même lorsque les disciples l’avaient quitté. Elle recherchait celui qu’elle ne trouvait pas, elle pleurait en le cherchant, et, embrasée par le feu de son amour, elle brûlait du désir de celui qu’elle croyait enlevé. C’est pour cela qu’elle a été la seule à le voir, elle qui était restée pour le chercher, car l’efficacité d’une œuvre bonne tient à la persévérance, et la Vérité dit cette parole : « Celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. »
Elle a donc commencé par chercher, et elle n’a rien trouvé ; elle a persévéré dans sa recherche, et c’est pourquoi elle devait trouver ; ce qui s’est produit, c’est que ses désirs ont grandi à cause de son attente, et en grandissant ils ont pu saisir ce qu’ils avaient trouvé. Car l’attente fait grandir les saints désirs. Si l’attente les fait tomber, ce n’étaient pas de vrais désirs. C’est d’un tel amour qu’ont brûlé tous ceux qui ont pu atteindre la vérité. Aussi David dit-il : « Mon âme a soif du Dieu vivant : quand pourrai-je parvenir devant la face de Dieu ? » Aussi l’Église dit-elle encore dans le Cantique des cantiques : « Je suis blessée d’amour. » Et plus loin : « Mon âme a défailli. »
« Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » On lui demande le motif de sa douleur, afin que son désir s’accroisse, et qu’en nommant celui qu’elle cherchait, elle rende plus ardent son amour pour lui. Jésus lui dit : « Marie. » Après qu’il l’eut appelée par le mot banal de « femme », sans être reconnu, il l’appelle par son nom. C’est comme s’il lui disait clairement : « Reconnais celui par qui tu es reconnue. Je ne te connais pas en général, comme les autres, je te connais d’une façon particulière. » Appelée par son nom, Marie reconnaît donc son créateur et elle l’appelle aussitôt « Rabboni, c’est-à-dire maître », parce que celui qu’elle cherchait extérieurement était celui-là même qui lui enseignait intérieurement à le chercher.
Saint Grégoire le Grand