Archive pour juin, 2011

Pentecôte 2011, Pape Benoît (23 mai 2010 )

11 juin, 2011

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2010/documents/hf_ben-xvi_hom_20100523_pentecoste_fr.html
 
CHAPELLE PAPALE EN LA SOLENNITÉ DE PENTECÔTE

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Basilique Vaticane
Dimanche 23 mai 2010

Chers frères et sœurs,

Au cours de la célébration solennelle de la Pentecôte, nous sommes invités à professer notre foi dans la présence et dans l’action de l’Esprit Saint et à en invoquer l’effusion sur nous, sur l’Eglise et sur le monde entier. Faisons donc nôtre, et avec une intensité particulière, l’invocation de l’Eglise elle-même:  Veni, Sancte Spiritus! Une invocation si simple et immédiate, mais dans le même temps extraordinairement profonde, jaillie avant tout du cœur du Christ. En effet, l’Esprit est le don que Jésus a demandé et demande constamment au Père pour ses amis; le premier et principal don qu’il nous a obtenu avec sa Résurrection et son Ascension au Ciel.
Le passage évangélique d’aujourd’hui, qui a pour cadre la Dernière Cène, nous parle de cette prière du Christ. Le Seigneur Jésus dit à ses disciples:  « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements, et je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour qu’il soit avec vous à jamais » (Jn 14, 15-16). Ici nous est dévoilé le cœur en prière de Jésus, son cœur filial et fraternel. Cette prière atteint son sommet et son accomplissement sur la Croix, où l’invocation du Christ ne fait qu’un avec le don total qu’Il fait de lui-même, et sa prière devient donc pour ainsi dire le sceau même de son don en plénitude par amour pour le Père et pour l’humanité:  invocation et don de l’Esprit Saint se rencontrent, s’entremêlent, deviennent une unique réalité. « Et je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour qu’il soit avec vous à jamais ». En réalité, la prière de Jésus – celle de la Dernière Cène et celle sur la croix – est une prière qui demeure également au Ciel, où le Christ siège à la droite du Père. En effet, Jésus vit toujours son sacerdoce d’intercession en faveur du peuple de Dieu et de l’humanité et prie donc pour nous tous, en demandant au Père le don de l’Esprit Saint.
Le récit de la Pentecôte dans le livre des Actes des Apôtres – nous venons de l’écouter dans la première lecture (cf. Ac 2, 1-11) – présente le « nouveau cours » de l’œuvre de Dieu commencé par la résurrection du Christ, une œuvre qui touche l’homme, l’histoire et l’univers. Du Fils de Dieu mort et ressuscité et retourné au Père souffle à présent sur l’humanité, avec une énergie inédite, le souffle divin, l’Esprit Saint. Et que produit cette nouvelle et puissante communication que Dieu fait de lui-même? Là où il existe des déchirements et des séparations, il crée l’unité et la compréhension. Un processus de réunification s’instaure entre les différentes composantes de la famille humaine, divisées et dispersées; les personnes, souvent réduites à des individus en compétition ou en conflit entre eux, atteintes par l’Esprit du Christ, s’ouvrent à l’expérience de la communion, au point de faire d’elles un nouvel organisme, un nouveau sujet:  l’Eglise. Tel est l’effet de l’œuvre de Dieu:  l’unité; c’est pourquoi l’unité est le signe de reconnaissance, la « carte de visite » de l’Eglise au cours de son histoire universelle. Dès le début, depuis le jour de la Pentecôte, celle-ci parle toutes les langues. L’Eglise universelle précède les Eglises particulières, et ces dernières doivent toujours se conformer à elle, selon un critère d’unité et d’universalité. L’Eglise ne demeure jamais prisonnière de frontières politiques, raciales et culturelles; elle ne peut pas se confondre avec les Etats et pas plus avec les Fédérations d’Etats, car son unité est d’un genre divers et aspire à traverser toutes les frontières humaines.
De cela, chers frères, découle un critère pratique de discernement pour la vie chrétienne:  lorsqu’une personne, ou une communauté, se renferme sur sa propre façon de penser et d’agir, c’est le signe qu’elle s’est éloignée de l’Esprit Saint. Le chemin des chrétiens et des Eglises particulières doit toujours se confronter avec celui de l’Eglise une et catholique et s’harmoniser avec lui. Cela ne signifie pas que l’unité créée par l’Esprit Saint est une sorte d’égalitarisme. Au contraire, cela est plutôt le modèle de Babel, c’est-à-dire l’imposition d’une culture de l’unité que nous pourrions qualifier de « technique ». En effet, la Bible nous dit (cf. Gn 11, 1-9) qu’à Babel, tous ne parlaient qu’une seule langue. Lors de la Pentecôte, en revanche, les apôtres parlent des langues diverses de façon à ce que chacun comprenne le message dans son propre idiome. L’unité de l’Esprit se manifeste dans la pluralité de la compréhension. L’Eglise est de par sa nature une et multiple, destinée à vivre auprès de toutes les nations, de tous les peuples et dans les contextes sociaux les plus divers. Elle répond à sa vocation d’être signe et instrument d’unité de tout le genre humain (cf. Lumen gentium, n. 1), uniquement si elle maintient son autonomie à l’égard de tout Etat ou de toute culture particulière. L’Eglise doit être toujours et en tout lieu véritablement, catholique et universelle, la maison de tous dans laquelle chacun peut se retrouver.
Le récit des Actes des Apôtres nous offre aussi un autre point de départ très concret. L’universalité de l’Eglise est exprimée par l’énumération des peuples selon l’antique tradition:  « Parthes, Mèdes et Elamites… » etc. On peut observer que saint Luc va au-delà du nombre 12, qui exprime déjà et toujours une universalité. Il regarde au-delà des horizons de l’Asie et de l’Afrique nord-occidentale, et ajoute trois autres éléments:  les « Romains », c’est-à-dire le monde occidental; les « Juifs et les prosélytes », comprenant de manière nouvelle l’unité entre Israël et le monde; et enfin « Crétois et Arabes », qui représentent l’Occident et l’Orient, les îles et la terre ferme. Cette ouverture des horizons confirme ultérieurement la nouveauté du Christ dans la dimension de l’espace humain, de l’histoire des peuples:  l’Esprit Saint implique les hommes et les peuples et, à travers eux, il dépasse les murs et les barrières.
A la Pentecôte, l’Esprit Saint se manifeste comme un feu. Sa flamme est descendue sur les disciples réunis, elle s’est allumée en eux et leur a donné la nouvelle ardeur de Dieu. Ainsi se réalise ce qu’avait prédit le Seigneur Jésus:  « Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais que déjà il fût allumé » (Lc 12, 49). Les apôtres, avec les fidèles des diverses communautés, ont apporté cette flamme divine jusqu’aux extrémités de la terre; ils ont ouvert ainsi une route pour l’humanité, une route lumineuse, et ils ont collaboré avec Dieu qui, par son feu, veut renouveler la face de la terre. Combien ce feu est différent des guerres et des bombes! Combien est différent l’incendie du Christ, propagé par l’Eglise, par rapport à ceux allumés par les dictateurs de toute époque, jusqu’au siècle dernier, qui laissent derrière eux une terre brûlée. Le feu de Dieu, le feu de l’Esprit Saint, est celui du buisson qui est embrasé, mais ne se consume pas (cf. Ex 3, 2). C’est une flamme qui brûle, mais ne détruit pas; qui au contraire, en s’embrasant, fait apparaître la meilleure part de l’homme et la plus vraie; et qui comme dans une fusion fait apparaître sa forme intérieure, sa vocation à la vérité et à l’amour.
Un Père de l’Eglise, Origène, dans l’une de ses homélies sur Jérémie, rapporte une parole attribuée à Jésus, qui n’est pas contenue dans les Saintes Ecritures, mais est peut-être authentique, qui dit ceci:  « Qui est à mes côtés est au côté du feu » (Homélie sur Jérémie l. I[III). Dans le Christ, en effet, habite la plénitude du Dieu, qui dans la Bible est comparée au feu. Nous avons observé il y a peu que la flamme de l’Esprit Saint embrase, mais ne brûle pas. Et celle-ci opère toutefois une transformation, et pour cela, elle doit consumer quelque chose dans l’homme, les résidus qui le corrompent et l’entravent dans ses relations avec Dieu et avec son prochain. Mais cet effet du feu divin nous effraie, nous avons peur de nous y « brûler », nous préférerions demeurer comme nous sommes. Cela dépend du fait que, très souvent, notre vie est organisée dans une logique de l’avoir, de la possession et non du don de soi. Beaucoup croient en Dieu et admirent la figure de Jésus Christ, mais quand il leur est demandé de perdre quelque chose d’eux-mêmes, alors ils font un pas en arrière, ils ont peur des exigences de la foi. Il y a la crainte de devoir renoncer à quelque chose de beau, auquel nous sommes attachés; la crainte que suivre le Christ nous prive de la liberté, de certaines expériences, d’une part de nous-mêmes. D’un côté, nous voulons être avec Jésus, le suivre de près, et de l’autre, nous avons peur des conséquences que cela entraîne.
Chers frères et sœurs, nous avons toujours besoin de nous entendre dire par le Seigneur Jésus, ce qu’il répétait souvent à ses amis:  « N’ayez pas peur ». Comme Simon Pierre et les autres, nous devons laisser sa présence et sa grâce transformer notre cœur, toujours sujet aux faiblesses humaines. Nous devons savoir reconnaître que perdre quelque chose, et même soi-même pour le vrai Dieu, le Dieu de l’amour et de la vie, c’est en réalité gagner, se retrouver plus pleinement. Qui s’en remet à Jésus fait l’expérience déjà dans cette vie-là de la paix et de la joie du cœur, que le monde ne peut pas donner, et ne peut pas non plus ôter une fois que Dieu nous les a offertes. Il vaut donc la peine de se laisser toucher par le feu de l’Esprit Saint! La douleur qu’il nous procure est nécessaire à notre transformation. C’est la réalité de la croix:  ce n’est pas pour rien que dans le langage de Jésus, le « feu » est surtout une représentation du mystère de la croix, sans lequel le christianisme n’existe pas. C’est pourquoi, éclairés et réconfortés par ces paroles de vie, nous élevons notre invocation:  Viens, Esprit Saint! Allume en nous le feu de ton amour! Nous savons que c’est une prière audacieuse, par laquelle nous demandons à être touchés par la flamme de Dieu; mais nous savons surtout que cette flamme – et elle seule – a le pouvoir de nous sauver. Nous ne voulons pas, pour défendre notre vie, perdre la vie éternelle que Dieu veut nous donner. Nous avons besoin du feu de l’Esprit Saint, parce que seul l’Amour rachète. Amen.

Homélie du dimanche de la Pentecôte, A – 2011

11 juin, 2011

du site:

http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/

Dimanche de la Pentecôte, A

Homélie du dimanche de la Pentecôte, A

Ac 2, 1-11 ; 1 Co 12, 3b-7, 12-13 ; Jn 20, 19-23

Il y a des paroles ou des événements qui nous coupent bras et jambes et nous laissent même parfois le cœur déchiré. Et cependant, nous n’en continuons pas moins à vivre, à marcher, à nous servir de nos mains… Nous utilisons, en effet, très souvent un langage symbolique. Ainsi, si je vous dis que j’ai le cœur déchiré, personne ne va se précipiter pour m’offrir un pansement de secours, appeler un médecin ou une ambulance. Tout le monde, en effet, aura compris, même si l’on ne peut découvrir la nature exacte du choc ou la cause de la blessure. Et si le langage est symbolique, l’épreuve n’en est pas moins réelle et la souffrance aussi. Ce qui veut dire que le langage symbolique nous révèle des vérités profondes qui vont bien au-delà des réalités matérielles perceptibles. Il conduit au cœur des choses et il n’est pas meilleur langage pour exprimer quelque peu le mystère de Dieu. Le symbole est, pour la Bible, « la chair même de son langage ».
Un ancien commentaire juif de l’Exode soutenait qu’au Sinaï, quand Dieu a donné la Loi à Moïse, la voix de Yahwé s’était divisée en 70 langues, pour que toutes les nations puissent comprendre la Loi. Et pourquoi 70 ? Parce que, après le déluge, les descendants de Noé sont à l’origine de la répartition de 70 nations sur la terre, semble dire la Genèse, chapitre 10. Encore faut-il savoir que 7 est le chiffre de la série parfaite.
Et un autre commentateur juif ajoute que la voix de Dieu se serait transformée en feu, sous forme de flamme, correspondant aux dialectes des auditeurs. En clair, la Parole de Dieu, exprimée dans la Loi, s’adresse à tous les humains, de toutes les races, langues et nations. Et ils la reçoivent, exprimée, incarnée dans la diversité des cultures.
Or, la fête anniversaire du don de la Loi au Sinaï, c’est la Pentecôte. On ne s’étonnera donc pas de voir, dans les Actes, Luc reprenant les mêmes symboles. Par contre, Jean, dans son évangile, pas du tout. Il n’y a chez lui ni vent impétueux, ni feu qui se partage en langues. Et cela se passe un autre jour.
Le message est cependant le même : Jésus fait participer les siens à l’Esprit qui l’anime lui-même. Il fait de ses apôtres, femmes et hommes, des envoyés chargés de poursuivre sa mission et d’annoncer la Bonne Nouvelle. « Faites comme moi et dans le même Esprit ». Non pas dans une langue unique, mais avec un message que chaque race, langue et nation, puisse accueillir, comprendre et exprimer dans sa propre culture. Ce que nous appelons aujourd’hui l’inculturation. La Pentecôte est ainsi la fête de l’unité dans la diversité.
Comme nous l’indique également Paul, l’Esprit fait respecter la diversité des cultures, des fonctions et des dons. Il en fait les matériaux et les instruments de l’unité d’un corps et non pas des facteurs d’opposition et de division.
Mais comment reconnaître les manifestations et expériences de l’Esprit ? Dans l’Ecriture, il est présenté comme souffle et comme vie, comme souffle de Dieu. Esprit de vie, feu de l’amour. L’Esprit transforme, transfigure, procure des énergies et des dons. Il choque, il pénètre, il inspire, il enivre, il donne la vie et procure la chaleur de l’amour.
L’évêque Jean, un mystique orthodoxe, mort en 1970, estimait que la meilleure image du Saint Esprit était celle de la fission atomique. Il faut, pour cela, qu’un noyau d’atome lourd subisse un bombardement de neutrons. D’où un choc, une pénétration, la fission du noyau qui libère des neutrons, mais surtout une énorme quantité d’énergie. Telle est, pourrait-on dire, l’action de l’Esprit.
L’expérience spirituelle de Jérémie le confirme : « La Parole de Dieu était dans mon cœur comme un feu dévorant, enfermé dans mes os. Je m’épuisais à le contenir. Mais je ne l’ai pas pu. » Dès lors, il s’est mis à prêcher, à oser, à dénoncer, à prendre des risques. Il ne s’agit donc pas de sentir un courant d’air, ni d’entendre des roulements de tonnerre, ou de voir des langues de feu tomber du ciel ou du plafond.
Et cependant, l’Esprit vient comme un souffle, un vent violent. Il ne renverse pas des tables, des chaises ou des corps, mais les barrières de l’égoïsme, de l’individualisme et des nationalismes, le carcan des étroitesses, les chaînes de l’uniformité, les aveuglements de la lettre. Il est un dynamisme, une inspiration qui donne, entre autres choses, le goût de l’engagement et des responsabilités, de la solidarité et du partage.
De chrétiens habitués, anémiques, peureux ou essoufflés, il fait des chrétiens « gonflés ». C’est ce que disait un jour un ministre de la Confirmation à chaque confirmand : « Sois un chrétien plein de punch, un chrétien gonflé du souffle créateur de l’Esprit Saint ». D’où, cette réponse d’un jeune : ‘L’Esprit Saint sera le turbo de ma foi. Je veux être confirmé pour que l’Eglise reste jeune ».
Il s’agit donc d’une expérience spirituelle et intérieure, dont on voit les effets dans le comportement de ceux et celles qui la vivent. Ils deviennent alors des témoins de l’amour de Dieu très concret pour tout être humain, spécialement les plus faibles. Ces témoins sont légions. Ils sont souvent de petites flammes « qui brillent dans la désespérance des banlieues, au milieu de la souffrance des chambres d’hôpitaux, ou dans les bas-fonds des villes », dans la solitude et la misère des taudis.
Aux baptisés et confirmés que nous sommes, Dieu nous dit aujourd’hui : Qu’as-tu fait de mon Esprit ? N’es-tu pas un chrétien essoufflé ? Nous voici invités à reprendre souffle, à raviver le don de l’Esprit Saint. Mais comment ? En faisant de notre cœur et de notre esprit une coupe en attente de recevoir Dieu, disait l’évêque Jean. Et quant on l’attend vraiment, il vient comme un souffle.
Alors, des vies sont transformées, l’appétit vient pour la Parole de Dieu, on voit éclore un nouvel amour de la prière, une nouvelle générosité au service des autres, une redécouverte de la communauté chrétienne et de l’évangélisation. Se lève aussi un souci d’incarner la foi dans la vie quotidienne, de passer des connaissances et des doctrines aux initiatives et aux risques de l’amour et de la justice, du pardon et de la paix au quotidien.

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)
  1925 – 2008

bonne nuit

10 juin, 2011

bonne nuit dans images sacrée

http://www.free2use-it.com/gallery/albums/l4/11/6/Alberi_(Autunno)

Saint Barnabé

10 juin, 2011

Saint Barnabé dans images sacrée stbarnabas

http://stbarnabasbronx.org/

BARNABÉ ET PAUL

10 juin, 2011

du site:

http://codexbezae.perso.sfr.fr/hebr/bar_saul.html

BARNABÉ   ET   PAUL

On retrouve Barnabé plus tard, présentant Saul aux Apôtres pour leur présentant sa conversion. Il précisait que Saul avait « vu le Seigneur en chemin »(Ac 9,27).
Il est à présumer que le récit tout entier de la conversion de Saul, tel qu’il est raconté au début de ce même chapitre 9 est dû à Barnabé qui en aurait été témoin. Dans les deux autres récits de sa conversion (Ac ch22 et 26), Saul témoignait lui-même avoir simplement entendu une voix au moment où il était ébloui. Pour Barnabé, cet éblouissement était signe d’une manifestation de Jésus, de même valeur que s’il avait vu le Ressuscité.    
Ensuite Barnabé reçut une mission de confiance car il fut envoyé de Jérusalem à Antioche par les Apôtres; ceux-ci avaient entendu dire qu’à Antioche des disciples, originaires de Cyrénaïque et de Chypre, s’adressaient désormais non à des Grecs d’origine juive mais à des païens (Ac 11,20-22D05). C’est Pierre qui avait initié le mouvement en entrant, à Césarée, sous le toît du centurion Corneille, un païen considéré par les Juifs comme un craignant-Dieu. Barnabé fut choisi probablement parce qu’étant, lui aussi originaire de Chypre, il devait savoir parler Latin et Grec. Arrivé à Antioche il se réjouit de ce qu’il y vit et exhorta les disciples à demeurer attachés au Seigneur par la consécration du coeur. Le terme « consécration » appartient au langage liturgique du Temple, avec les pains de consécration qui se trouvaient sur l’autel dans le Sanctuaire. Pour Barnabé, il était possible d’appartenir au Seigneur par la consécration du coeur, lieu de la volonté et des intentions humaines. Et Luc d’ajouter à son propos une rare éloge :
        Et parce qu’il était un homme bon, plein d’Esprit Saint et de foi s’ajoutait aussi une foule considérable au Seigneur.(Ac 11,24).
    Dans la foulée, Barnabé alla chercher Saul à Tarse puis ils demeurèrent au milieu des disciples une année environ. L’évangélisation des Païens inaugurée par Pierre se poursuivit à Antioche où elle fut encouragée par Barnabé puis, avec lui, Saul.  

Jérusalem et Antioche
    La conversion de Saul semble avoir eu lieu dans l’année sabbatique 33-34 et la rencontre de Pierre et Corneille avant le départ de l’armée romaine en 38 date de la nomination d’Agrippa comme roi. Les récits s’enchaînent ensuite avec des repères qui permettent de les dater avec une relative exactitude :    Or les disciples selon leurs ressources décidèrent que chacun d’entre eux enverrait pour la collecte aux frères qui se trouvaient en Judée. Aussi firent-ils ainsi en envoyant à l’intention des anciens par l’intermédiaire de Barnabé et de Saul. Ac 11, 29-30
    Ce récit prècède la mort d’Agrippa I survenue en 44 et racontée au chapitre suivant. D’ Antioche où ils se trouvaient, Barnabé et Saul reçurent mission de porter des secours à l’église de Judée. Des frères en étaient descendus qui avaient dû faire part des difficultés rencontrées à Jérusalem: l’année 41-42 avait été une année sabbatique et celle qui suivait, 42-43 jusqu’à la soudure avec la nouvelle moisson était réputée dure à vivre. Dans ce contexte l’annonce par un frère prophète, Agabos, d’une famine généralisée avait peut-être aidé à motiver la communauté d’Antioche à manifester sa solidarité. Une mention qui paraît nettement apocryphe dans le texte des Actes dit en substance que cette famine advint sous Claude. Il y eut une famine qui, sous cet empereur, s’étendit de l’Orient à l’Occident vers 48-49 et qui fut mentionnée par plusieurs auteurs. Toutefois les évènements des Actes se situaient quatre ans plus tôt et si Barnabé et Saul furent dépêchés à Jérusalem avec des secours, ce n’était certainement pas en prévision d’une famine qui devait survenir mais bien parce que celle-ci sévissait déjà en Judée (et non à Antioche) et avec elle la persécution contre l’église menée par Agrippa.
    (Ac 12/24 ) la parole du Seigneur croissait et se multipliait; alors Barnabas et Saul se détournèrent de Jérusalem après avoir mené à bien leur collecte prenant avec eux Jean surnommé Marc.13:1 Or il y avait à Antioche  dans l’église d’alors, des prophètes et des didaskales; parmi eux Barnabas et Siméon et le surnommé Niger,  Lucius Cyrénéen, et Manahen d’Hérode et frère de lait du tétrarque, et Saul.  2 Comme ils célébraient le culte du Seigneur et jeûnaient, l’Esprit Saint dit:  Distinguez enfin pour moi Barnabas et Saulen vue de l’oeuvre à laquelle je les ai appelés.3 Or jeûnant et tous priant ils leur imposèrent les mains. 4 Eux donc, envoyés par l’Esprit Saint, descendant à Séleucie, s’embarquèrent de là pour Chypre.        
    Barnabé était nommé le premier, comme chef de la communauté d’Antioche, Saul comme le benjamin, après tous les autres.  Il y avait une nette différence d’âge entre eux.

Paul et Barnabé ou Barnabé et Paul ?

LE  MAGE  DE  CHYPRE

Mais ensuite, à Chypre, Paul s’exaspéra contre le mage Etoimas (selonD05, ailleurs Elymas) – que rendait jaloux l’adhésion à la foi au Christ du proconsul Sergius Paulus qui jusque là s’était fié à lui. Saul plongea dans l’éblouissement ce mage qui semblait relever d’un culte solaire; celui de Mithra avait été propagé en Italie et dans l’armée romaine par les corsaires de Cilicie dont la côte était la plus proche du Nord de Chypre. Ce dieu d’origine persane était associé au soleil et au feu et l’aveuglement dans le quel Paul plongea le mage pour l’empêcher, justement, de voir le soleil, était un signe de puissance chargé d’un sens symbolique fort, propre à interpeller le proconsul. Homme avisé celui-ci se laissa convaincre par Paul. Comble de l’ironie, ce mage qui était Juif s’appelait « Bar-Jésus ». Paul n’imaginait pas qu’en le maîtrisant il pouvait déclancher les foudres du dieu.    
        Comble de l’ironie  le nom grec de ce mage rapelle étrangement celui d’un autre mage Juif et également originaire de Chypre, Atomos  dont parle Flavius Josèphe (AJ XX,7). Atomos qui signifie « l’indivisible » a donné le mot d’atome. Mage d’origine Juive, Chypriote , connaissant avec le Grec le Latin et l’Araméen il devait se déplacer entre les différents lieux de culte. Les auteurs l’ont souvent associé  à Simon qui avait suivi les Apôtres en Samarie et qui se rendit à Rome où non seulement il fit école mais se fit prendre pour un dieu (Justin: dialogue avec Tryphon, Irénée, Adv. Haer. I. xxiii. 1.). Cette association était très ancienne car elle s’est répercutée dans les manuscrits des Antiquités dont plusieurs témoins ont Simon à la place d’Atomos. 
Or une association d’Atomos avec le conseiller initial de Sergius Paulus semblerait bien davantage indiquée. Il était connu du procurateur de Judée, Felix, qui le manda auprès de Drusilla l’épouse du roi d’Emèse pour la décider à l’épouser en apaisant ses inquiétudes religieuses ( Ant Juives 20[.7.2].142). Drusilla de la dynastie Hérodienne avait épousé un souverain circoncis (ou qui avait accepté pour elle la circoncision). Emèse, ville de Syrie (aujourd’hui Homs), vouait un culte au dieu solaire sur une aérolithe noire, symbole du soleil invaincu. Une pierre semblable était aussi l’objet de culte dans le temple d’Aphrodite sur l’île de Chypre, à Paphos. Le mage eut raison des craintes de Drusilla car elle épousa Félix. C’est auprès de lui qu’ elle entendit Paul, vers les années 58-60.  Inscription de la famille de Sergius Paulus,Antioche de Pisidie. Yalvac Museum. 

Jean surnommé Marc
    Comme ils laissaient l’île derrière eux, Marc qui les y avait suivis, retourna à Jérusalem. C’était le fils d’une certaine Marie qui avait une maison à Jérusalem (Ac 12,12), où dans l’année post-sabbatique 41/42, Barnabé et Paul montèrent des subsides pour la communauté; en rentrant à Antioche ils emmenèrent Jean-Marc avec eux. Plus jeune que son parent Barnabé (Col 4,10) il n’apparaissait pas sur la scène auparavant et il semble que ce soit à Chypre que, comme Barnabé et Paul il ait reçu un surnom romain, Marcus (= marteau). Il les quita lorsqu’ils laissèrent l’île après l’épisode du mage pour retourner à Jérusalem où ils se retrouvèrent lors du premier « concile » apostolique. Il les suivit à nouveau lorsqu’ils rentrèrent à Antioche mais fut prétexte à la séparation de Paul et Barnabé.  Il n’en devint pas moins, un peu plus tard, collaborateur de Paul au même titre que Luc selon Philémon 24.
    Doit-il être confondu avec celui que Pierre appelait  « mon fils » (1P5:13) ?
    Doit-il être pris pour l’évangéliste Marc? Oui dans la mesure où celui-ci s’est référé à deux ou trois reprises à l’épître aux Hébreux. Non dans la mesure où Jean-Marc devait être familier des lieux tandis que l’évangéliste semblait mal connaître la topographie de Judée et de  Galilée ou l’histoire d’Antipas.
    

Zeus et Hermès
    A Iconium où ils restèrent un temps assez long, ils se firent jeter dehors et de là, à Lystre, Paul accomplit un second signe en remettant sur ses pieds un impotent de naissance. Devant le prodige on allait leur offrir un sacrifice:
    Ils appelaient Barnabas Zeus, et Paul Hermès, parce qu’il était le prince de la parole. Ac 14:12. Barnabé nommé en premier , considéré comme le chef était comparé au dieu de l’Olympe; Etant le plus âgé des deux il était l’Ancien auquel hommage était rendu. Paul , lui qui avait accompli un signe, était comme son messager gratifié du don de la parole; et c’est Barnabé nommé encore en premier qui, alors, reprit les choses en mains; lui serait dû le discours qui suit:
    Ac 14/ 14 ” Or Barnabas et Paul, l’ ayant appris, déchirèrent leurs vêtements, et s’élancèrent vers la foule en vociférant et criant: « hommes qu’allez-vous faire? Nous aussi, nous sommes des hommes de même pathos que vous; vous apportant la bonne nouvelle de Dieu, de sorte que loin de ces vanités vous vous tourniez vers le Dieu vivant, qui a fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui est en eux. 16 Lui, dans les générations passées, a permis chez les nations de marcher selon des voies propres, 17 et certes il n’est pas resté lui-même sans témoignage, dans sa bienfaisance envers vous, du ciel, il a dispensé des pluies et des saisons fertiles et vous a comblés de nourriture , et de joie vos coeurs. 18 Puis ayant dit cela, avec peine ils empêchèrent la foule de leur offrir un sacrifice.”
    De par son origine lévitique Barnabé, plus sensible que Paul à ce genre d’atteintes aurait-il eu une réaction plus rapide? L’offrande à des faux dieux le faisait spécialement trembler lorsqu’il reprenait le geste de déchirer son vêtement à l’image du grand-prêtre offensé par un acte d’idolâtrie. Dans ses paroles, Barnabé, (si le discours est bien de lui) s’affirmait de « même pathos » que les Lycaoniens, soit comme eux, soumis aux évènements extérieurs et susceptible de souffrir. Aux dieux n’étaient pas reconnu ce pathos des humains. Le discours était ensuite tourné vers le Dieu Vivant, selon une expression qui se retrouve en I Th1,9 et désignant celui qui dispense la vie à toute chair; ce titre était audible en monde païen.    

 Concile Apostolique
    Au chapitre XV, 14 ans après sa conversion (selon Gal 2,1), dans l’année sabbatique 47-48 Paul se retrouva à nouveau avec Barnabé à Jérusalem; s’en suivit un concile avec les Apôtres. Barnabé était nommé en premier au moment de témoigner devant l’assemblée, comme dans la lettre de recommandation adressée aux différentes églises. Envoyé comme représentant de la communauté de Jérusalem à Antioche, sa primauté lui était gardée, indépendamment de l’ascendant pris par Paul, même si celui-ci écrivait:
     » Ensuite 14 ans passant, je suis à nouveau monté à Jérusalem avec Barnabé, emmenant aussi Tite…Et reconnaissant la grâce qui m’avait été donnée, Jacques, Céphas et Jean, considérés comme les colonnes nous donnèrent la main à moi et à Barnabé en signe de communion pour que nous allions vers les païens tandis qu’ils iraient vers la circoncision.“ Gal 2,1 et 9 .   Paul se présentait lui-même avant Barnabé ce qui exprime bien son état d’esprit. D’autant qu’au verset 13 il lui reprochait de suivre l’attitude hypocrite de Pierre qui ne s’associait pas au repas des païens en présence des envoyés de Jacques. Barnabé avait opté pour ce parti, vraisemblablement pour ne pas braquer les envoyés de Jacques. Mais Paul ne supportait pas la compromission. Lorsque Barnabé souhaita qu’à nouveau Jean-Marc, son cousin germain (col 4,10) les accompagne, la tension entre eux atteint son paroxysme; Barnabé décida de partir de son côté en emmenant Jean-Marc.  Se séparant de Paul il se rendit à Chypre, sa patrie, et Luc ne fera plus mention de lui, tournant ses regards vers Paul. Dans sa lettre aux Colossiens Paul rappellera aux frères de Colosses ce temps où, avec Barnabé, il fondait et visitait les églises.

    L’auteur de l’épître aux Hébreux
    L’épître aux Hébreux  s’achevait sur un Amen final. Mais Paul rajouta sa propre salutation, celle qui se retrouve à la fin de chacune de ses lettres « la grâce soit avec vous ». Il avait recueilli de Barnabé cette épître précieuse et dont. Clément d’Alexandrie  disait: “un témoin apostolique, Barnabas, un des 72 et  collègue de Paul qui parlait en ces mots: Avant de croire en Dieu le fondement de notre coeur était instable, un temple fait de mains humaines” (.Stromates 2.20). C’est ainsi que Clément d’Alexandrie qui identifiait  en Barnabé un témoin de la première heure  lui référait un thème central de l’épître aux Hébreux que Tertullien lui attribuait nominativement. Les indices littéraires permettant de la lui reconnaître  ont été regroupés dans la première partie des annotations accompagnant la traduction.

11 June Saint Barnabé – Pape Benoît (31 Janvier 2007)

10 juin, 2011

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070131_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Barnabé, Silas,  Apollos

Mercredi 31 janvier 2007

Chers frères et sœurs,

En poursuivant notre voyage parmi les figures de premier plan des origines chrétiennes, nous consacrons aujourd’hui notre attention à plusieurs collaborateurs de saint Paul. Nous devons reconnaître que l’Apôtre constitue l’exemple éloquent d’un homme ouvert à la collaboration:  il ne veut pas tout faire tout seul dans l’Eglise, mais il se sert de nombreux collègues différents. Nous ne pouvons pas nous arrêter sur tous ces précieux auxiliaires, car ils sont nombreux. Il suffit de rappeler, entre autres, Epaphras (cf. Col 1, 7; 4, 12; Phm 23), Epaphrodite (cf. Ph 2, 25; 4, 18); Tychique (cf. Ac 20, 4; Ep 6, 21; Col 4, 7; 2 Tm 4, 12; Tt 3, 12), Urbain (cf. Rm 16, 9), Gaïus et Aristarque (cf. Ac 19, 29; 20, 4; 27, 2; Col 4, 10). Et des femmes comme Phébée (cf. Rm 16, 1), Tryphène et Tryphose (cf. Rm 16, 12), Persis, la mère de Rufus – dont saint Paul dit:  « sa mère, qui est aussi la mienne » (cf. Rm 16, 12-13) – sans oublier des époux comme Priscille et Aquilas (cf. Rm 16, 3; 1 Co 16, 19; 2 Tm 4, 19). Aujourd’hui, parmi ce grand groupe de collaborateurs et de collaboratrices de saint Paul, nous tournons notre attention vers trois de ces personnes, qui ont joué un rôle particulièrement significatif dans l’évangélisation des origines:  Barnabé, Silas et Apollos.
Barnabé signifie « homme de l’exhortation » (Ac 4, 36) ou « homme du réconfort »; il s’agit du surnom d’un juif lévite originaire de Chypre. S’étant établi à Jérusalem, il fut l’un des premiers qui embrassèrent le christianisme, après la résurrection du Seigneur. Il vendit avec une grande générosité l’un des champs qui lui appartenaient, remettant le profit aux Apôtres pour les besoins de l’Eglise (cf. Ac 4, 37). Ce fut lui qui se porta garant de la conversion de saint Paul auprès de la communauté chrétienne de Jérusalem, qui se méfiait encore de son ancien persécuteur (cf. Ac 9, 27). Envoyé à Antioche de Syrie, il alla rechercher Paul à Tarse, où celui-ci s’était retiré, et il passa une année entière avec lui, se consacrant à l’évangélisation de cette ville importante, dans l’Eglise de laquelle Barnabé était connu comme prophète et docteur (cf. Ac 13, 1). Ainsi Barnabé, au moment des premières conversions des païens, a compris qu’il s’agissait de l’heure de Saul, qui s’était retiré à Tarse, sa ville. C’est là qu’il est allé le chercher. Ainsi, en ce moment important, il a comme restitué Paul à l’Eglise; il lui a donné encore une fois, en ce sens, l’Apôtre des nations. Barnabé fut envoyé en mission avec Paul par l’Eglise d’Antioche, accomplissant ce qu’on appelle le premier voyage missionnaire de l’Apôtre. En réalité, il s’agit d’un voyage missionnaire de Barnabé, qui était le véritable responsable, et auquel Paul se joignit comme collaborateur, touchant les régions de Chypre et de l’Anatolie du centre et du sud, dans l’actuelle Turquie, et se rendant dans les villes d’Attalia, Pergé, Antioche de Pisidie, Iconium, Lystre et Derbe (cf. Ac 13, 14). Il se rendit ensuite avec Paul au Concile de Jérusalem, où, après un examen approfondi de la question, les Apôtres et les Anciens décidèrent de séparer la pratique de la circoncision de l’identité chrétienne (cf. Ac 15, 1-35). Ce n’est qu’ainsi, à la fin, qu’ils ont rendu officiellement possible l’Eglise des païens, une Eglise sans circoncision:  nous sommes les fils d’Abraham simplement par notre foi dans le Christ.
Les deux, Paul et Barnabé, eurent ensuite un litige, au début du deuxième voyage missionnaire, car Barnabé était de l’idée de prendre Jean-Marc comme compagnon, alors que Paul ne voulait pas, ce jeune homme les ayant quittés au cours du précédent voyage (cf. Ac 13, 13; 15, 36-40). Entre les saints, il existe donc aussi des contrastes, des discordes, des controverses. Et cela m’apparaît très réconfortant, car nous voyons que les saints ne sont pas « tombés du ciel ». Ce sont des hommes comme nous, également avec des problèmes compliqués. La sainteté ne consiste pas à ne jamais s’être trompé, à n’avoir jamais péché. La sainteté croît dans la capacité de conversion, de repentir, de disponibilité à recommencer, et surtout dans la capacité de réconciliation et de pardon. Ainsi Paul, qui avait été plutôt sec et amer à l’égard de Marc, se retrouve ensuite avec lui. Dans les dernières Lettres de saint Paul, à Philémon et dans la deuxième à Timothée, c’est précisément Marc qui apparaît comme « mon collaborateur ». Ce n’est donc pas le fait de ne jamais se tromper, mais la capacité de réconciliation et de pardon qui nous rend saint. Et nous pouvons tous apprendre ce chemin de sainteté. Quoi qu’il en soit, Barnabé, avec Jean-Marc, repartit vers Chypre (cf. Ac 15, 39) autour de l’année 49. On perd ses traces à partir de ce moment-là. Tertullien lui attribue la Lettres aux Hébreux, ce qui ne manque pas de vraisemblance car, appartenant à la tribu de Lévi, Barnabé pouvait éprouver de l’intérêt pour le thème du sacerdoce. Et la Lettre aux Hébreux interprète de manière extraordinaire le sacerdoce de Jésus.
Un autre compagnon de Paul fut Silas, forme grecque d’un nom juif (peut-être sheal, « demander, invoquer », qui est la même racine que celle du nom « Saul »), dont existe également la forme latine Silvain. Le nom Silas n’est attesté que dans le Livre des Actes des Apôtres, tandis que le nom Silvain n’apparaît que dans les Epîtres de Paul. Il s’agissait d’un juif de Jérusalem, l’un des premiers à devenir chrétien, et dans cette Eglise, il jouissait d’une grande estime (cf. Ac 15, 22), étant considéré comme un prophète (cf. Ac 15, 32). Il fut chargé de rapporter « aux frères d’Antioche, de Syrie et de Cilicie » (Ac 15, 23) les décisions prises au Concile de Jérusalem et de les expliquer. De toute évidence, on le considérait capable d’opérer une sorte de médiation entre Jérusalem et Antioche, entre juifs-chrétiens et chrétiens d’origine païenne, et ainsi, de servir l’unité de l’Eglise dans la diversité des rites et des origines. Lorsque Paul se sépara de Barnabé, il prit précisément Silas comme compagnon de voyage (cf. Ac 15, 40). Avec Paul, il gagna la Macédoine (en particulier les villes de Philippe, Thessalonique et Berea), où il s’arrêta, tandis que Paul poursuivit vers Athènes, puis Corinthe. Silas le rejoignit à Corinthe, où il contribua à la prédication de l’Evangile; en effet, dans la seconde Epître adressée par Paul à cette Eglise, on parle du « Christ Jésus, que nous avons prêché parmi vous, Silvain, Timothée et moi » (2 Co 1, 19). C’est la raison pour laquelle il apparaît comme le co-expéditeur, avec Paul et Timothée, des deux Lettres aux Thessaloniciens. Cela aussi me semble important. Paul n’agit pas « en solo », en pur individu, mais avec ces collaborateurs dans le « nous » de l’Eglise. Ce « moi » de Paul n’est pas un « moi » isolé, mais un « moi » dans le « nous » de l’Eglise, dans le « nous » de la foi apostolique. Et Silvain, à la fin, est mentionné également dans la Première Epître de Pierre, dans laquelle on lit:  « Je vous écris ces quelques mots par Silvain, que je tiens pour un frère fidèle » (5, 12). Ainsi, nous voyons également la communion des Apôtres. Silvain sert à Paul, il sert à Pierre, car l’Eglise est une et l’annonce missionnaire est unique.
Le troisième compagnon de Paul, dont nous voulons faire mémoire, est appelé Apollos, probable abréviation d’Apollonios ou d’Apollodore. Bien que s’agissant d’un nom païen, il était un fervent juif d’Alexandrie d’Egypte. Dans le Livre des Actes, Luc le définit comme « un homme éloquent, versé dans les Ecritures… dans la ferveur de son âme » (18, 24-25). L’entrée en scène d’Apollos dans la première évangélisation a lieu dans la ville d’Ephèse:  c’est là qu’il s’était rendu pour prêcher et c’est là qu’il eut la chance de rencontrer les époux chrétiens Priscille et Aquilas (cf. Ac 18, 26), qui l’introduisirent à une connaissance plus complète de la « Voie de Dieu » (cf Ac 18, 26). D’Ephèse, il passa par l’Achaïe et arriva dans la ville de Corinthe:  là il arriva portant une lettre des chrétiens d’Ephèse, qui recommandaient aux Corinthiens de lui réserver un bon accueil (cf. Ac 18, 27). A Corinthe, comme l’écrit Luc, « il fut, par l’effet de la grâce d’un grand secours aux croyants:  car il réfutait vigoureusement les Juifs en public, démontrant par les Ecritures que Jésus est le Christ » (Ac 18, 27-28), le Messie. Son succès dans cette ville connut pourtant un tournant problématique, car il y eut certains membres de l’Eglise, qui en son nom, fascinés par sa façon de parler, s’opposaient aux autres (cf. 1 Co 1, 12; 3, 4-6; 4, 6). Paul, dans la Première Epître aux Corinthiens exprime son appréciation pour l’œuvre d’Apollos, mais reproche aux Corinthiens de lacérer le Corps du Christ en se divisant en factions opposées. Il tire une leçon importante de tout l’épisode:  Autant moi qu’Apollos – dit-il – ne sommes autre que diakonoi, c’est-à-dire simples ministres, à travers lesquels vous êtes venus à la foi (cf. 1 Co 3, 5). Chacun a un devoir différent dans le champ du Seigneur:  « Moi j’ai planté, Apollos a arrosé, mais c’est Dieu qui donnait la croissance… car nous sommes les coopérateurs de Dieu; vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu » (1 Co 3, 6-9). De retour à Ephèse, Apollos résista à l’invitation de Paul de retourner immédiatement à Corinthe, en renvoyant le voyage à une date ultérieure que nous ignorons (cf. 1 Co 16, 12). Nous n’avons pas davantage de nouvelles de lui, même si certains chercheurs pensent à lui comme l’auteur possible de l’Epître aux Hébreux, dont, selon Tertullien, l’auteur serait Barnabé.
Ces trois hommes brillent dans le firmament des témoins de l’Evangile en vertu d’un trait commun, et non seulement en vertu de caractéristiques propres à chacun. Ils ont en commun, outre l’origine juive, le dévouement à Jésus Christ et à l’Evangile, et le fait d’avoir été tous trois collaborateurs de l’Apôtre Paul. Dans cette mission évangélisatrice originale, ils ont trouvé le sens de leur vie, et en tant que tels, ils se tiennent devant nous comme des modèles lumineux de désintérêt et de générosité. Et nous repensons, à la fin, une fois de plus à cette phrase de saint Paul:  aussi bien Apollos que moi sommes tous deux ministres de Jésus, chacun à sa façon, car c’est Dieu qui fait croître. Cette parole vaut aujourd’hui encore pour tous, que ce soit pour le Pape, pour les Cardinaux, les Evêques, les prêtres, les laïcs. Nous sommes tous d’humbles ministres de Jésus. Nous servons l’Evangile pour autant que possible, selon nos dons, et nous prions Dieu afin qu’Il faisse croître aujourd’hui son Evangile, son Eglise.

bonne nuit

9 juin, 2011

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. vaccinium_vitisidaea_1b46

Vaccinium vitis-idaea

http://www.floralimages.co.uk/

Saint Ephrem

9 juin, 2011

Saint Ephrem dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

SAINT EPHREM LE SYRIEN (mf 9 Juin)

9 juin, 2011

du site:

http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1298/Saint-Ephrem-le-Syrien.html

SAINT EPHREM LE SYRIEN

Diacre et Docteur de l’Eglise (+ 373)

On appelait ce mystique: « la harpe du Saint-Esprit. »

Né à Nisibe (Nesaybin actuellement en Turquie) dans la province romaine de Mésopotamie, il fut chassé de la maison par son père, païen intolérant, pour ses « fréquentations chrétiennes ». Accueilli par l’évêque du lieu dont il devint le fils spirituel selon l’historien saint Grégoire de Tours, il se convertit au christianisme à l’âge de 18 ans.
Ordonné diacre, il voulut le rester par humilité. Il fonda à Nisibe une école théologique de grand rayonnement. Mais à cause de l’invasion perse qui a envahi cette région, il préféra franchir la frontière et s’installer, avec son école, à Edesse dans l’empire romain. Il fut un grand défenseur de la doctrine christologique et trinitaire dans l’Eglise syrienne d’Antioche. Il composa de nombreux ouvrages, commenta toute la Bible, écrit des poèmes qui remplacèrent les chants des fêtes populaires et répondaient aux chansons des hérétiques qui répandaient ainsi leurs thèses erronées.
« Dimanche et fête, évoque un compatriote, il se tenait au milieu des vierges et les accompagnait de sa harpe. Toute la ville alors se réunissait autour de lui. »
Ses hymnes inaugurèrent la pratique du chant liturgique. Il est d’ailleurs considéré comme l’un des plus grands poètes de langue syriaque.
Le 28 novembre 2007, lors de sa catéchèse des audiences générales consacrée aux Pères de l’Eglise, Benoît XVI a tracé un portrait d’Ephrem le Syrien, le plus grand poète de l’époque patristique. Le Saint-Père a choisi de présenter saint Ephrem comme exemple de cette diversité des expressions culturelles du christianisme. Né en 306 à Nysibis et mort à Edesse en 373, il développa dans la poésie sa vocation théologienne. « La poésie -a déclaré Benoît XVI- lui permit d’approfondir sa réflexion théologique au travers des paradoxes et des images ». Il donna à ses poèmes et hymnes liturgiques « un caractère didactique et catéchistique…destiné à mieux diffuser la doctrine de l’Eglise lors des fêtes liturgiques ».
Benoît XVI a ensuite rappelé la réflexion d’Ephrem sur le Créateur: Dans la création rien n’est isolé et avec l’Ecriture le monde est une Bible. En usant mal sa liberté, l’homme perturbe l’ordre du cosmos ». La présence de Jésus dans le sein de Marie, a ajouté le Pape, « le porta à considérer la grande dignité de la femme… dont il parlait avec sensibilité et respect. Pour Ephrem, il n’y a pas de rédemption sans Jésus et pas d’incarnation sans Marie. La dimension humaine et divine du mystère de la rédemption se trouve déjà dans l’Ecriture ».
Honoré du titre de Cithare de l’Esprit, saint Ephrem fut toute sa vie diacre, « un choix emblématique car il voulut servir, dans les offices liturgiques comme dans l’amour du Christ qu’il chantait… mais aussi dans la charité envers les frères qu’il ouvrait avec grande maîtrise à la connaissance de la Révélation ».
(Source VIS 071128 – 400)
Le 9 juin, mémoire de saint Ephrem, diacre et docteur de l’Église. Il exerça d’abord à Nisibe, sa patrie, la charge de prédication et d’enseignement de la doctrine sacrée, puis, après l’invasion de Nisibe par les Perses, il se réfugia à Édesse en Syrie avec ses disciples, il y posa les fondations d’une école de théologie, accomplissant son ministère par sa parole et ses écrits, remarquable par sa vie austère et son érudition, à tel point qu’il mérita d’être appelé, pour les hymnes de toute beauté qu’il composa, la cithare du Saint Esprit. Il mourut en 373.
Martyrologe romain
Dates de Fête
9 juin, Mémoire facultative
28 janvier, Fête pour les églises d’Orient

LE CHRIST, ESPÉRANCE FIABLE POUR L’EUROPE : BENOÎT XVI ÉVOQUE LA CROATIE

9 juin, 2011

du site:

http://www.zenit.org/article-28173?l=french

LE CHRIST, ESPÉRANCE FIABLE POUR L’EUROPE : BENOÎT XVI ÉVOQUE LA CROATIE

Audience générale du mercredi sur le voyage en Croatie

ROME, Mercredi 8 juin 2011 (ZENIT.org) – « LeChrist, espérance fiable pour l’Europe » titre à la Une L’Osservatore Romano en italien du 9 juin, pour présenter le bilan que Benoît XVI a fait de son voyage en Croatie lors de l’audience générale de ce mercredi matin,place Saint-Pierre.« Un voyage bref, limité à Zagreb, mais riche », a souligné le pape en reprenant chacune de ces étapes.
« Benoît XVI invite les Européens à ne pas avoir peur de Dieu » titre pour sa part Radio Vatican en français, et en italien : « que l’Europe n’ait pas peur de Dieu et défende la famille » (cf. « Documents » pour la traduction intégrale de la catéchèse en italien).
Le pape était en effet à Zagreb samedi 4 et dimanche 5 juin, à l’occasion de la première Journée nationale des familles organisée par l’Eglise catholique de Croatie.
« L’Europe a pour vocation fondamentale de préserver et renouveler un humanisme fondé sur ses racines chrétiennes », précise Radio Vatican.
« Chers frères et sœurs, a dit le pape en français, « Ensemble dans le Christ », telle était la devise de la visite apostolique que je viens d’accomplir en Croatie. Lors de la messe pour la journée nationale des familles, j’ai rappelé la responsabilité de l’Europe à promouvoir et à défendre la famille, notamment dans les domaines éducatif et social ».
A propos du témoignage des familles, le pape a ajouté : « J’ai aussi voulu encourager les conjoints dans leur mission, soulignant combien leur fidélité est un témoignage éloquent de l’amour du Christ. Dans ce témoignage les enfants apprennent sans paroles que Dieu est amour fidèle, patient, respectueux et généreux. Mais cette fidélité n’est pas possible sans la grâce de Dieu, sans le soutien de la foi et de l’Esprit Saint ».
A propos de la veillée avec les jeunes, le pape a souligné que c’est Dieu lui-même qui les « cherche » avant même qu’ils ne cherchent Dieu : « Aux jeunes rassemblés pour la veillée, j’ai répété la question de Jésus aux disciples : « Que cherchez-vous ? », tout en leur rappelant que Dieu nous cherche le premier. C’est cela la joie de la foi : découvrir que Dieu nous aime le premier ».
Le pape a aussi rendu hommage à la figure du cardinal Stepinac, béatifié par Jean-Paul II en octobre 1998, comme martyr : « À la lumière du témoignage du Cardinal Alojzije Stepinac, j’ai aussi encouragé les Évêques et les prêtres dans leur ministère, les invitant à la communion et à un nouvel élan apostolique ».
Le pape a souligné la vocation de l’Europe, au moment où la Croatie souhaite entrer dans l’Union européenne : « Lors de la rencontre avec les Représentants de la société civile, j’ai rappelé la vocation fondamentale de l’Europe qui est de garder et de renouveler un humanisme qui a des racines chrétiennes, et qui est donc aussi universel et intégral ».
« Chers amis, je vous invite à prier la Vierge Marie pour que ce voyage porte des fruits abondants ! », a conclu le pape qui au cours de son voyage a évoqué le sanctuaire de Maria Bistrica.
Il a ajouté à l’adresse des francophones : « Puissiez-vous découvrir la joie de la foi en vous laissant aimer par le Christ ! Bonne préparation à la fête de la Pentecôte ! »

1...56789...11