Archive pour juin, 2011

Évagre le Pontique ou le Moine [J'ai mis La Première Partie, hier, le 22 Juin]

23 juin, 2011

du site:

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Philocalie/evagre.html

Évagre le Pontique ou le Moine.

[J'ai mis La Première Partie, hier, le 22 Juin]

81. Sache que les saints anges nous poussent à la prière et se tiennent alors à nos côtés, joyeux et priant pour nous. Si donc nous sommes négligents et accueillons des pensées étrangères, nous les irritons grandement de ce que, pendant qu’ils luttent si fort pour nous, nous ne voulons même pas supplier Dieu pour nous-mêmes; méprisant leurs services, nous abandonnons Dieu leur Seigneur pour aller au devant des démons impurs.
82. Prie comme il faut et sans trouble; psalmodie avec attention et harmonie, et tu seras comme le petit de l’aigle planant dans les hauteurs.
83. La psalmodie calme les passions et apaise l’intempérance du corps; la prière fait exercer à l’intelligence l’activité qui lui est propre.
84. La prière est l’activité qui sied à la dignité de l’intelligence, autrement dit l’emploi le meilleur et adéquat de celle-ci.
85. La psalmodie appartient à la sagesse multiforme; mais la prière est le prélude de la gnose immatérielle et uniforme.
86. La gnose est excellente, car elle collabore avec la prière en éveillant la puissance intellectuelle de l’intelligence à la contemplation de la gnose divine.
87. Si tu n’as pas encore reçu le charisme de la prière ou de la psalmodie, obstine-toi et tu recevras.
88. Il leur dit aussi une parabole pour montrer qu’ils doivent prier toujours et ne pas se lasser. Donc ne te lasse pas d’attendre, ne te décourage pas pour n’avoir pas reçu; tu recevras dans la suite. Et il conclut la parabole ainsi : « Encore que je ne craigne pas Dieu ni ne me préoccupe des hommes, du moins à cause des embarras que me cause cette femme, je lui rendrai justice. Ainsi Dieu fera justice à ceux qui crient vers lui jour et nuit, et promptement. » Aie donc bon courage et persévère vaillamment dans la sainte prière.
89. Ne veuille pas que ce qui te concerne s’arrange selon tes idées, mais selon le bon plaisir de Dieu; alors tu seras sans trouble et plein de reconnaissance dans ta prière.
90. Même s’il te semble que tu es avec Dieu, prends garde au démon de la luxure, car il est fort trompeur et très envieux. Il prétend être plus prompt que le mouvement, la sobriété et la vigilance de ton intelligence, au point de l’entraîner loin de Dieu tandis qu’elle se tient près de Lui avec une crainte respectueuse.
91. Si tu t’appliques à la prière, prépare-toi aux assauts des démons et supporte vaillamment leurs coups; car ils se jetteront sur toi comme des fauves et mettront à mal tout ton corps.
92. Prépare-toi comme un lutteur expérimenté pour ne pas fléchir, même si tu vois tout à coup un fantôme; pour ne pas te laisser troubler, même à l’aspect d’une épée brandie contre toi ou d’un éclair te jaillissant au visage; pour ne pas laisser le moins du monde effondrer ton courage, même devant un spectre hideux et sanglant; mais tiens ferme et poursuis ta belle confession, et tu supporteras d’un coeur léger la vue de tes ennemis.
93. Qui supporte les tracas, obtiendra aussi les consolations; et qui est constant dans les désagréments, ne manquera pas les agréments.
94. Prends garde que les méchants démons ne te trompent par quelque vision; mais sois attentif, recours à la prière et invoque Dieu, pour que, si le concept vient de Lui, Il t’éclaire Lui-même; sinon, qu’Il se hâte de chasser de toi le séducteur. Aie confiance : les chiens n’y sauront tenir; si tu te livres à une supplication ardente, sans retard, invisiblement et sans se montrer, la puissance de Dieu les fustigera et les chassera bien loin.
95. Il est bon que tu n’ignores pas non plus la ruse suivante : à l’occasion, les démons se divisent, et si tu as l’air de chercher du secours [contre les uns], les autres entrent en scène sous des formes angéliques et pourchassent les premiers; cela pour que tu t’y méprennes en t’imaginant que ce sont vraiment de saints anges.
96. Efforce-toi d’acquérir beaucoup d’humilité et de courage, et les insultes des démons ne toucheront pas ton âme; nul fléau n’approchera de ta tente, parce qu’il donnera en ta faveur des ordres à ses anges pour qu’ils te gardent 1; et les anges chasseront invisiblement loin de toi toutes les entreprises hostiles.
97. Qui s’applique à la prière pure, entendra bruits et fracas, voix et insultes; mais il ne s’effondrera pas, ni ne perdra son sang froid, disant à Dieu: « Je ne craindrai aucun mal, parce que Tu es avec moi », et autres paroles semblables.
98. Au moment de telles tentations, use d’une prière brève et intense.
99. Si les démons menacent de t’apparaître soudainement dans les airs, de te terrasser et de saccager ton intelligence, ne t’en épouvante pas; ne fais même pas attention à ces menaces. Ils te font peur pour voir si, décidément, tu t’occupes d’eux, ou si tu es arrivé à les mépriser complètement.
100. Si c’est à Dieu, le Tout-Puissant, Créateur et Providence, que tu es présent dans ta prière, pourquoi apportes-tu à cette présence cette absurdité de passer à côté de Sa crainte souveraine pour aller avoir peur de moustiques et de cafards ? N’as-tu donc pas entendu celui qui dit: « Tu craindras le Seigneur ton Dieu », et encore : « Lui devant la puissance de qui tout est dans l’effroi et le tremblement » .
101. Comme le pain est nourriture pour le corps et la vertu pour l’âme, de même la prière spirituelle pour l’intelligence.
102. Prie non pas comme le pharisien, mais comme le publicain dans le lieu sacré de la prière, afin d’être, toi aussi, justifié par le Seigneur.
103. Fais tous tes efforts pour ne rien dire contre personne dans ta prière; ce serait démolir ce que tu veux édifier et rendre ta prière abominable.
104. Que le débiteur de mille talents te serve de leçon: si tu ne remets pas à ton débiteur, tu n’obtiendras pas la rémission, toi non plus, car il est écrit : « Il le livra aux bourreaux. »
105. Ne tiens pas compte des besoins du corps quand tu es en prière, pour qu’une morsure de pou, de puce, de moustique ou de mouche ne t’enlève pas le meilleur profit de ta prière.
106. Il nous est revenu qu’à un saint homme en prière, le malin livra un combat si acharné que, à peine étendait-il les mains, l’ennemi se travestissait en lion, levait tout droit sur lui ses pattes de devant et enfonçait ses griffes dans les deux joues de l’athlète, sans lâcher prise qu’il n’eût baissé les bras. Mais lui ne les laissait jamais retomber qu’il n’eût achevé ses prières habituelles.
107. Tel fut aussi, nous le savons, Jean le Petit, ou, pour mieux dire, le très grand moine qui menait la vie solitaire dans une fosse : par l’effet de son intimité avec Dieu, il demeura inébranlable tandis que le démon, sous la forme d’un dragon enroulé autour de son corps, lui torturait les chairs et lui éructait au visage.
108. Tu as certainement lu aussi les vies des moines de Tabennèse, là où il est dit que, tandis que l’abbé Théodore faisait un discours aux frères, deux vipères vinrent sous ses pieds; mais lui, sans se troubler, fit de ses jambes comme une voûte pour les y loger jusqu’à ce qu’il eût terminé la conférence. Et alors, il les montra aux frères en leur racontant la chose.
109. Au sujet d’un autre frère spirituel encore, nous avons lu que, tandis qu’il priait, une vipère vint s’attaquer à son pied. Mais lui ne baissa pas les bras avant qu’il eût achevé sa prière accoutumée; et il ne subit aucun dommage pour avoir aimé Dieu plus que lui-même.
110. Tiens le regard fixe pendant la prière; renie la chair et l’âme, et vis selon l’intelligence.
111. Un autre saint menant la vie solitaire dans le désert et priant courageusement, fut assailli de démons qui, deux semaines durant, jouèrent avec lui comme avec un ballon et le bernèrent en le lançant en l’air et le recevant sur une natte. Mais ils ne réussirent pas un instant à faire descendre son intelligence de sa prière enflammée.
112. A un autre encore, plein d’amour pour Dieu et de zèle pour la prière, survinrent, tandis qu’il marchait dans le désert, deux anges qui le prirent au milieu et cheminèrent avec lui, mais il ne fit pas attention à eux pour ne pas perdre ce qu’il y a de meilleur. Car il se rappelait le mot de l’Apôtre : « Ni les anges, ni les principautés, ni les puissances ne pourront nous séparer de la charité du Christ. »
113. Le moine devient l’égal des anges par la prière véritable.
114. Aspirant à voir la face du Père qui est aux cieux, ne cherche pour rien au monde à percevoir une forme ou une figure au moment de la prière.
115. Ne désire pas voir sensiblement des anges, ni des puissances, ni le Christ, pour ne pas perdre complètement le bon sens en accueillant le loup au lieu du berger et en adorant les démons ennemis.
116. L’origine des illusions de l’intelligence, c’est la vaine gloire; c’est elle qui pousse l’intelligence à essayer de circonscrire la divinité dans des figures et dans des formes.
117. Pour moi, je dirai une pensée à moi que j’ai déjà exprimée ailleurs : Heureuse l’intelligen-ce qui, durant la prière, est arrivée à une complète indétermination.
118. Heureuse l’intelligence qui, dans une prière sans distraction, acquiert toujours de nouveaux accroissements d’amour pour Dieu.
119. Heureuse l’intelligence qui, durant la prière, devient immatérielle et dénuée de tout.
120. Heureuse l’intelligence qui, durant la prière, arrive à une parfaite insensibilité.
121. Heureux le moine qui tient tous les hommes pour Dieu, après Dieu.
122. Heureux le moine qui regarde le salut et le progrès de tous comme le sien propre, en toute joie.
123. Heureux le moine qui se juge « le rebut de tous ».
124. Moine est celui qui est séparé de tout et uni à tous.
125. Est moine celui qui s’estime un avec tous, par l’habitude de se voir lui même en chacun.
126. Celui-là mène la prière à sa perfection qui sans cesse fait fructifier pour Dieu toute son intellection première.
127. Évite tout mensonge et tout serment si tu veux prier en moine; sinon c’est en vain que tu affiches ce qui ne te convient pas.
128. Si tu veux prier « en esprit », n’aie d’aversion pour personne et tu n’auras pas de nuage pour t’obscurcir la vue durant la prière.
129. Remets à Dieu les nécessités du corps; ce sera montrer que tu lui remets aussi celles de l’esprit.
130. Si tu entres en possession des promesses, tu seras roi; tourne donc ton regard vers celles-ci, et tu porteras allègrement la pauvreté présente.
131. Ne récuse pas la pauvreté et l’affliction, aliments de la prière qui ne pèse pas.
132. Que les vertus corporelles te servent pour obtenir celles de l’âme; celles de l’âme pour les spirituelles; et celles-ci pour la gnose immatérielle et essentielle.
133. Quand tu pries contre une pensée et qu’elle cède facilement, examine d’où cela te vient, pour ne pas tomber dans une embuscade et te trahir toi-même par erreur.
134. Il arrive que les démons te suggèrent des pensées et, par ailleurs, te stimulent, comme de juste, à prier contre eux ou à leur répliquer; et puis, de leur propre mouvement, ils se retirent pour que, abusé, tu t’en fasses accroire en t’imaginant que tu as commencé de vaincre les pensées et de mettre en fuite les démons.
135. Si tu pries contre une passion ou contre un démon importun, souviens-toi de celui qui dit: « Je poursuivrai mes ennemis et je les atteindrai, et je ne m’arrêterai pas qu’ils ne s’avouent vaincus; je les écraserai et ils ne pourront tenir, ils tomberont sous mes pieds… » Voilà ce qu’il est à propos de dire pour t’armer d’humilité contre les adversaires.
136. Ne crois pas avoir acquis la vertu tant que tu n’as pas combattu pour elle jusqu’au sang; car il faut résister au péché jusqu’à la mort, selon le divin Apôtre, comme un lutteur sans reproche.
137. Quand tu auras été utile à quelqu’un, un autre te nuira, pour que le sentiment de l’injustice te fasse dire ou faire quelque’ chose de regrettable contre le prochain, et qu’ainsi tu dissipes malheureusement ce que tu avais si heureusement rassemblé. Tel est de fait le but des méchants démons; aussi faut-il veiller soigneusement.
138. Reçois toujours les pénibles assauts des démons en recherchant comment échapper à leur servitude.
139. De nuit, les démons mauvais réclament le maître spirituel pour le troubler par eux mêmes; de jour, ils se servent des hommes pour l’entourer de vicissitudes, de calomnies et de périls.
140. Ne récuse pas les foulons, s’ils frappent en foulant aux pieds et s’ils tendent pour carder; du moins, par là, ton vêtement deviendra-t-il éclatant de blancheur.
141. Pour autant que tu n’auras pas renoncé aux passions, et que ton intelligence s’oppose à la vertu et à la vérité, tu ne trouveras pas dans ton sein le parfum de bonne odeur.
142. Tu aspires à la prière ? Émigre d’ici-bas et aie ton domicile au ciel en tout temps, non pas par la simple parole, mais par la pratique angélique et la gnose divine.
143. Si dans les afflictions seulement tu te souviens du Juge et combien Il est redoutable et incorruptible, tu n’as pas encore appris à servir le Seigneur dans la crainte et à te réjouir en Lui dans le tremblement. Car sache bien que même dans les délassements et les aises spirituelles, il faut d’autant plus Lui rendre un culte plein de piété et de révérence.
144. Bien avisé est l’homme qui, jusqu’à la parfaite pénitence, ne se départit pas du souvenir douloureux de ses propres péchés et de la sanction du feu éternel qui les châtie.
145. Celui qui, encore embarrassé de péchés, ou d’accès de colère, ose impudemment se porter à la connaissance de choses plus divines, ou même pénétrer dans la prière immatérielle, qu’il reçoive la réprimande de l’Apôtre et qu’il comprenne qu’il lui est périlleux de prier la tête nue et découverte, car, est-il dit, « une âme de cette sorte doit porter sur la tête le signe de la domination, à cause des anges présents », s’enveloppant de la pudeur et de l’humilité convenables.
146. De même qu’il ne sert de rien à qui est malade des yeux de fixer sans voile et avec insistance le soleil en plein midi, quand il est en son plus fort embrasement, de même ne servirait-il absolument de rien à l’intelligence passionnée et impure de contrefaire la redoutable et suréminente prière en esprit et en vérité; mais bien au contraire exciterait-elle contre elle-même l’indignation de la divinité.
147. Si celui qui venait porter une offrande à l’autel ne fut pas reçu par le maître incorruptible qui n’a besoin de rien, jusqu’à ce qu’il se fût réconcilié avec le prochain fâché contre lui 4, considère quelle sobriété, quelle vigilance et quel discernement il faut pour offrir d Dieu un encens agréable sur l’autel immatériel.
148. Ne sois ami ni du verbiage ni de la gloriole, sans quoi ce n’est plus ton dos mais ton front que labourent les pécheurs; tu leur serviras d’amusement au moment de la prière, ils t’appâteront et t’entraîneront en des pensées hétéroclites.
149. L’attention en quête de la prière trouvera la prière, car s’il est quelque chose qui suit la prière, c’est l’attention; il faut donc s’y appliquer.
150. Comme la vue est le meilleur de tous les sens, ainsi la prière est plus divine que toutes les vertus.
151. L’excellence de la prière ne consiste pas dans la simple quantité, mais dans la qualité; c’est ce que prouvent les deux hommes qui montèrent au temple 2, et la parole :  » Vous, lorsque vous priez, ne radotez point ».
152. Tant que tu fais encore attention aux convenances du corps, tant que ton intelligence tient compte des agréments extérieurs, tu n’as pas encore vu le lieu de la prière; tu es même loin de la bienheureuse voie qui y conduit.
153. Quand tu seras parvenu dans ta prière au-dessus de toute autre joie, c’est alors qu’en toute vérité, tu auras trouvé la prière.
———————————–
(1) Une petite ville mal localisée du Pont, sur la côte nord de l’Anatolie.
(2) Un lieu-dit du désert de Nitrie, dans la dépression appelée aujourd’hui le wadi an-Natrun, au sud d’Alexandrie.
(3) Dans le vocabulaire des Pères, la Gnose est la connaissance intellectuelle qui permet l’expérience de Dieu et le « gnostique » est le moine qui a acquis la « connaissance de Dieu ». Il ne faut pas confondre cette Gnose avec la « gnose » des gnostiques des IIème et IIIème siècles.
(4) Saint Nil d’Ancyre, dit aussi Nil l’Ascète, mourut vers 430 à Ancyre, en Galatie. Ami et disciple de saint Jean Chrysostome, il le soutint dans ses combats. Nil entreprit de réfuter l’Arianisme par des lettres adressées aux principaux chefs goths. Il y expliquait la double nature du Christ et y justifiait le qualificatif de Théotokos appliqué à Marie.
(5) Dans l’Évangile de Jean, le verset 21:11 nous apprend qu’après la « pêche miraculeuse », saint Pierre compta cent cinquante-trois poissons dans ses filets.
(6) Ces mots sont de l’archimandrite Placide Deseille, La spiritualité orthodoxe, Bayard, Paris (1997), p. 26.
(7) Un examen minutieux des Actes du Vème Concile montre qu’Évagre n’y est jamais nommé.
(8) La préexistence des âmes, par exemple.
(9) Intelligence traduit le grec « nous », qui est la faculté de penser et donc l’intelligence, l’esprit, la pensée mais aussi la sagacité, la sagesse, le projet, l’intention. Mais « nous » est aussi l’âme, le coeur, et, par suite, le sentiment, la manière de penser, la volonté ou le désir. Pour les Pères, « nous » désigne la double faculté qu’a la personne de penser le monde ou de contempler Dieu

Audience générale du 22 juin : Le psautier

23 juin, 2011

du site:

http://www.zenit.org/article-28295?l=french

Audience générale du 22 juin : Le psautier

Texte intégral

ROME, Mercredi 22 juin 2011 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée par le pape Benoît XVI, ce mercredi, au cours de l’audience générale, sur la Place Saint-Pierre, au Vatican.

Chers frères et sœurs,

Dans les précédentes catéchèses, nous nous sommes arrêtés sur plusieurs figures de l’Ancien Testament particulièrement significatives pour notre réflexion sur la prière. J’ai parlé d’Abraham qui intercède pour les villes étrangères, de Jacob qui pendant la lutte nocturne reçoit la bénédiction, de Moïse qui invoque le pardon pour son peuple, et d’Elie qui prie pour la conversion d’Israël. Avec la catéchèse d’aujourd’hui, je voudrais commencer une nouvelle étape du parcours : au lieu de commenter des épisodes particuliers de personnages en prière, nous entrerons dans le « livre de prière » par excellence, le livre des Psaumes. Dans les prochaines catéchèses nous lirons et nous méditerons quelques-uns des Psaumes les plus beaux et les plus chers à la tradition de prière de l’Eglise. Je voudrais aujourd’hui les présenter en parlant du livre des Psaumes dans son ensemble.
Le Psautier se présente comme un « formulaire » de prière, un recueil de cent cinquante psaumes que la tradition biblique donne au peuple des croyants afin qu’ils deviennent sa prière, notre prière, notre manière de nous adresser à Dieu et de nous mettre en relation avec Lui. Dans ce livre, toute l’expérience humaine avec ses multiples facettes et toute la gamme des sentiments qui accompagnent l’existence de l’homme trouvent leur expression. Dans les Psaumes se mêlent et s’expriment la joie et la souffrance, le désir de Dieu et la perception de la propre indignité, le bonheur et le sentiment d’abandon, la confiance en Dieu et la douloureuse solitude, la plénitude de vie et la peur de mourir. Toute la réalité du croyant se retrouve dans ces prières, que le peuple d’Israël tout d’abord et ensuite l’Eglise ont assumées comme médiation privilégiée de la relation avec l’unique Dieu et comme réponse adaptée à sa révélation dans l’histoire. En tant que prière, les psaumes sont des manifestations de l’âme et de la foi, où tous peuvent se reconnaître et dans lesquels se communique cette expérience de proximité particulière avec Dieu à laquelle chaque homme est appelé. Et c’est toute la complexité de l’existence humaine qui se concentre dans la complexité des différentes formes littéraires des divers Psaumes : hymnes, lamentations, supplications individuelles et collectives, chants de remerciement, psaumes pénitentiels, psaumes sapientiels et d’autres genres que nous pouvons retrouver dans ces compositions poétiques.
Malgré cette multiplicité expressive, deux grands domaines qui synthétisent la prière du Psautier peuvent être identifiés : la supplique, liée à la lamentation, et la louange, deux dimensions reliées et presque inséparables. Car la supplique est animée par la certitude que Dieu répondra, et cela ouvre à la louange et à l’action de grâce ; et la louange et le remerciement naissent de l’expérience d’un salut reçu, qui suppose un besoin d’aide que la supplique exprime.
Dans la supplique, l’orant se lamente et décrit sa situation d’angoisse, de danger, de désolation, ou bien, comme dans les psaumes pénitentiels, il confesse sa faute, le péché, en demandant d’être pardonné. Il expose au Seigneur son état de besoin dans la certitude d’être écouté, et cela implique une reconnaissance de Dieu comme bon, désireux du bien et « amant de la vie » (cf. Sg 11, 26), prêt à aider, sauver, pardonner. C’est ainsi, par exemple, que prie le Psalmiste dans le Psaume 31 : « En toi Seigneur j’ai mon refuge ; garde-moi d’être humilié pour toujours [...] Tu m’arraches au filet qu’ils m’ont tendu ; oui, c’est toi mon abri » (vv. 2.5). Dans la lamentation peut donc déjà apparaître quelque chose de la louange, qui se préannonce dans l’espérance de l’intervention divine et qui se fait ensuite explicite quand le salut divin devient réalité. De manière analogue, dans les Psaumes d’action de grâce et de louange, en faisant mémoire du don reçu ou en contemplant la grandeur de la miséricorde de Dieu, on reconnaît également sa propre petitesse et la nécessité d’être sauvés, qui est à la base de la supplication. On confesse ainsi à Dieu sa propre condition de créature inévitablement marquée par la mort, mais pourtant porteuse d’un désir de vie radical. Le Psalmiste s’exclame donc, dans le Psaume 86 : « Je te rends grâce de tout mon cœur, Seigneur mon Dieu, toujours je rendrai gloire à ton nom ; il est grand, ton amour pour moi : tu m’as tiré de l’abîme des morts » (vv. 12-13). De cette manière, dans la prière des Psaumes, la supplique et la louange se mêlent et se fondent dans un unique chant qui célèbre la grâce éternelle du Seigneur qui se penche sur notre fragilité.
C’est précisément pour permettre au peuple des croyants de s’unir à ce chant que le livre du Psautier a été donné à Israël et à l’Eglise. En effet, les psaumes enseignent à prier. Dans ceux-ci, la Parole de Dieu devient parole de prière — et ce sont les paroles du Psalmiste inspiré —, qui devient également parole de l’orant qui prie avec les Psaumes. Telle est la beauté et la particularité de ce livre biblique : les prières qui y sont contenues, à la différence d’autres prières que nous trouvons dans l’Ecriture sainte, ne sont pas insérées dans une trame narrative qui en spécifie le sens et la fonction. Les Psaumes sont donnés au croyant précisément comme texte de prière, qui a pour unique but de devenir la prière de celui qui les assume et avec eux s’adresse à Dieu. Etant donné qu’ils sont la Parole de Dieu, celui qui prie les Psaumes parle à Dieu avec les paroles mêmes que Dieu nous a données, il s’adresse à Lui avec les paroles que Lui-même nous donne. Ainsi, en priant les Psaumes, on apprend à prier. Ils sont une école de la prière.
Il advient quelque chose d’analogue lorsque l’enfant commence à parler, c’est-à-dire qu’il apprend à exprimer ses sensations, ses émotions, ses besoins avec des mots qui ne lui appartiennent pas de façon innée, mais qu’il apprend de ses parents et de ceux qui vivent autour de lui. Ce que l’enfant veut exprimer, c’est son propre vécu, mais le moyen d’expression appartient à d’autres ; et lui petit à petit s’en approprie ; les mots reçus des parents deviennent ses mots et à travers ces mots il apprend aussi une manière de penser et de sentir, il accède à tout un monde de concepts, et il grandit à l’intérieur de celui-ci, il entre en relation avec la réalité, avec les hommes et avec Dieu. La langue de ses parents est enfin devenue sa langue, il parle avec les mots reçus des autres qui sont désormais devenus ses mots. Ainsi en est-il avec la prière des Psaumes. Ils nous sont donnés pour que nous apprenions à nous adresser à Dieu, à communiquer avec Lui, à lui parler de nous avec ses mots, à trouver un langage pour la rencontre avec Dieu. Et à travers ces mots, il sera possible aussi de connaître et d’accueillir les critères de son action, de s’approcher du mystère de ses pensées et de ses voies (cf. Is 55, 8-9), afin de grandir toujours davantage dans la foi et dans l’amour. Comme nos mots ne sont pas seulement des mots, mais qu’ils nous enseignent un monde réel et conceptuel, de même ces prières aussi nous enseignent le cœur de Dieu, si bien que non seulement nous pouvons parler de Dieu, mais nous pouvons apprendre qui est Dieu et, en apprenant comment parler avec Lui, nous apprenons à être homme, à être nous-mêmes.
A cet égard, le titre que la tradition juive a donné au Psautier, apparaît significatif. Il s’appelle tehillîm, un terme hébreu qui veut dire « louanges », de cette ravine verbale que nous retrouvons dans l’expression « Alleluia », c’est-à-dire, littéralement : « louez le Seigneur ». Ce livre de prières, donc, même si multiforme et complexe, avec ses divers genres littéraires et avec son articulation entre louange et supplique, est en fin de compte un livre de louanges, qui enseigne à rendre grâces, à célébrer la grandeur du don de Dieu, à reconnaître la beauté de ses œuvres et à glorifier son saint Nom. C’est là la réponse la plus adaptée face à la manifestation du Seigneur et à l’expérience de sa bonté. En nous enseignant à prier, les Psaumes nous enseignent que, même dans le désespoir, dans la douleur, Dieu reste présent, et cette présence est source d’émerveillement et de réconfort ; on peut pleurer, supplier, intercéder, se plaindre, mais dans la conscience que nous sommes en train de cheminer vers la lumière, où la louange pourra être définitive. Comme nous l’enseigne le Psaume 36 : « En toi est la source de vie ; par ta lumière nous voyons la lumière » (Ps 36, 10).
Mais outre ce titre général du livre, la tradition juive a donné à de nombreux Psaumes des titres spécifiques, en les attribuant, en grande majorité, au roi David. Figure d’une remarquable fibre humaine et théologique, David est un personnage complexe, qui a traversé les expériences fondamentales les plusvariées de l’existence. Jeune pasteur du troupeau paternel, vivant alternativement des épisodes positifs et négatifs, parfois même dramatiques, il devient roi d’Israël, pasteur du peuple de Dieu. Homme de paix, il a combattu de nombreuses guerres ; inlassable et tenace chercheur de Dieu, il a trahi son amour, et cela est caractéristique : il est toujours resté un chercheur de Dieu, même si très souvent il a gravement péché ; humble pénitent, il a accueilli le pardon divin, ainsi que la peine divine, et il a accepté un destin marqué par la douleur. David a ainsi été un roi, avec toutes ses faiblesses, « selon le cœur de Dieu » (cf. 1 Sam 13, 14), c’est-à-dire un orant passionné, un homme qui savait ce que veut dire supplier et louer. Le lien des Psaumes avec cet insigne roi d’Israël est donc important, parce qu’il est une figure messianique. Oint par le Seigneur, chez qui est en quelque sorte ébauché le mystère du Christ.
Tout aussi importantes et significatives sont la manière et la fréquence avec lesquelles les paroles des Psaumes sont reprises par le Nouveau Testament, en assumant et en soulignant cette valeur prophétique suggérée par le lien du Psautier avec la figure messianique de David. Dans le Seigneur Jésus, qui dans sa vie terrestre a prié avec les Psaumes, ils trouvent leur accomplissement définitif et ils révèlent leur sens le plus plein et le plus profond. Les prières du Psautier, avec lesquelles on parle à Dieu, nous parlent de Lui, nous parlent du Fils, image du Dieu invisible (Col 1, 15), qui nous révèle de manière accomplie le Visage du Père. Le chrétien, donc, en priant les Psaumes, prie le Père dans le Christ et avec le Christ, en assumant ces chants dans une perspective nouvelle, qui a dans le mystère pascal son ultime clé interprétative. L ‘horizon de l’orant s’ouvre ainsi à une réalité inattendue, chaque Psaume acquiert une lumière nouvelle dans le Christ et le Psautier peut briller dans son infinie richesse.
Très chers frères et sœurs, prenons donc en main ce livre saint, laissons Dieu nous apprendre à nous adresser à Lui, faisons du Psautier un guide qui nous aide et nous accompagne quotidiennement sur le chemin de la prière. Et demandons, nous aussi, comme disciples de Jésus, « Seigneur, apprends-nous à prier » (Lc 11, 1), en ouvrant notre cœur à accueillir la prière du Maître, où toutes les prières trouvent leur accomplissement. Ainsi, rendus fils dans le Fils, nous pourrons parler à Dieu en l’appelant « Notre Père ». Merci.
A l’issue de l’audience générale le pape a résumé sa catéchèse en différentes langues et salué les pèlerins. Voici ce qu’il a dit en français :
Chers frères et sœurs, je vais parler dans les prochaines catéchèses des Psaumes. ‘Livre de prière’ par excellence, les 150 psaumes expriment la complexité l’expérience humaine avec toute la gamme des sentiments  : joie et souffrance, bonheur et attitude d’abandon confiant, peur de la solitude et de la mort, et plénitude de vie, désir de Dieu et sentiment d’indignité. A travers plusieurs genres littéraires, l’attitude de l’orant se situe entre la supplication, à l’heure de l’angoisse et de la désolation, et la louange, mémoire du don reçu qui contemple la miséricorde de Dieu, toujours prêt au pardon. Donné à Israël puis à l’Église comme Parole de Dieu, les Psaumes célèbrent la grâce du Seigneur qui se penche sur notre fragilité. David, un roi « selon le cœur de Dieu », est la figure messianique à laquelle la tradition hébraïque attribue la plupart des Psaumes. Nombreux sont ceux cités dans le Nouveau Testament. Le mystère pascal du Christ les éclaire d’une lumière nouvelle. En Jésus, qui a prié les Psaumes durant sa vie terrestre, ils trouvent leur accomplissement définitif et leur sens plénier. Ils nous révèlent le visage du Père. Ainsi, la prière des Psaumes élargit notre horizon sur des réalités inespérées : comme enfants de Dieu, nous prions le Père dans le Christ et avec le Christ.
Je salue cordialement les pèlerins francophones particulièrement les aumôniers militaires de France accompagnés de Monseigneur Luc Ravel ! Dans votre ministère parfois difficile, je vous invite à être fidèle à la liturgie des heures et à la célébration des sacrements. Puissiez-vous trouver aussi dans les psaumes la force inépuisable pour votre ministère et votre vie chrétienne ! Bon pèlerinage à tous ! Avec ma Bénédiction !

Traduction française : Zenit

The chalice

22 juin, 2011

The chalice dans images sacrée The-Chalice-Stained-Glass

http://artsoul.homestead.com/banners.html

LE « VISAGE » DE DIEU ET DE L’HOMME, CLEF DE LECTURE POUR LA PAIX

22 juin, 2011

du site:

http://www.zenit.org/article-23105?l=french

LE « VISAGE » DE DIEU ET DE L’HOMME, CLEF DE LECTURE POUR LA PAIX

Messe de la solennité de Marie, Mère de Dieu et Journée mondiale de la Paix

ROME, Vendredi 1er janvier 2010 (ZENIT.org) – Pour le pape Benoît XVI, le « visage », celui de Dieu et celui de l’homme, constitue une clef de lecture pour la question de la paix, car la paix « commence par un regard respectueux ». Le pape indique la direction : l’humanité est appelée à devenir « une famille de familles et de peuples ». Et il indique les moyens : se convertir « à des projets de paix » et « investir dans l’éducation ».
Le pape Benoît XVI a centré son homélie pour la messe de la solennité de Marie Mère de Dieu, célébrée en la basilique vaticane, en ce 1er janvier 2010, 43e Journée mondiale de la Paix, sur le thème du visage.
Ce thème lui a été inspiré par la bénédiction du livre des Nombres « Que le Seigneur tourne vers vous son visage et vous accorde de la paix » (cf. Nb 6,26).
Visage de l’homme, visage de Dieu
« Le visage, a expliqué le pape, est l’expression par excellence de la personne, ce qui la rend reconnaissable, et où transparaissent les sentiments, les pensées, les intentions du cœur. Dieu, par nature, est invisible, cependant la Bible applique cette image à lui aussi. Montrer son visage, c’est l’expression de sa bienveillance, alors que le cacher, indique sa colère, son indignation. »
Soulignant que les psaumes indiquent ce « désir » de l’homme de voir le visage de Dieu, le pape ajoute que « tout le récit biblique peut être lu comme un dévoilement progressif du visage de Dieu, jusqu’à arriver à sa pleine manifestation dans le Christ. »
Car, explique le pape, dans le Christ, « le visage de Dieu a pris un visage humain, en se laissant voir et reconnaître dans le fils de la Vierge Marie, que nous vénérons pour cela avec le titre très haut de « Mère de Dieu ». Elle qui a gardé dans son cœur le secret de la maternité divine, a été la première à voir le visage de Dieu fait homme dans le petit fruit de son sein. La mère a un rapport très spécial, unique et d’une certaine façon exclusive avec le fils à peine né. Le premier visage que l’enfant voit est celui de sa mère, et ce regard est décisif pour son rapport à la vie, à soi-même, aux autres et à Dieu ; il est décisif aussi pour qu’il puisse devenir un « fils de la paix » (Lc 10, 6). » Une voie privilégiée qui conduit à la paix
Le pape a ensuite offert une méditation sur les icônes dites de la « tendresse », où le visage de la Vierge et de l’Enfant s’embrassent et le pape a souligné que cette Vierge de la tendresse représente aussi l’Eglise.
Mais revenant au thème de l’homélie, le pape a voulu affirmer à nouveau : « méditer sur le mystère du visage de Dieu et de l’homme est une voie privilégiée qui conduit à la paix », car la paix « commence par un regard respectueux qui reconnaît dans le visage de l’autre une personne, quelle que soit la couleur de sa peau, sa nationalité, sa langue, sa religion ».
Benoît XVI relie le visage humain et la présence de Dieu : « Mais qui, sinon Dieu, fait observer le pape, peut garantir, pour ainsi dire, la « profondeur » du visage de l’homme ? En réalité, ce n’est que lorsque nous avons Dieu dans notre cœur que nous sommes en mesure d’accueillir dans le visage de l’autre un frère en humanité, non un moyen mais une fin, non un rival ou un ennemi, mais un autre moi-même, une facette du mystère infini de l’être humain ».
Il souligne cette présence de Dieu dans l’homme : « Notre perception du monde et, en particulier, de nos semblables, dépend esentiellement de la présence en nous de l’Esprit de Dieu (…). Plus nous sommes habité par Dieu et plus nous sommes aussi sensibles à sa présence dans ce qui nous entoure : dans toutes les créatures et spécialement dans les autres hommes, bien que parfois justement le visage humain, marqué par la dureté de la vie et du mal, puisse être difficile à apprécier et à accueillir comme une épiphanie de Dieu ».
L’éducation au respect de l’autre
Benoît XVI médite sur l’universalité de la fraternité qui tire son origine de la paternité divine : « A plus forte raison, renchérit le pape, pour nous reconnaître et nous respecter tels que nous sommes vraiment, c’est-à-dire des frères, nous avons besoin de nous référer au visage d’un Père commun, qui nous aime tous, en dépit de nos limites et de nos erreurs ».
Il en appelle à une vraie éducation : un thème cher au pape, qui l’a indiqué comme une priorité pastorale de son diocèse de Rome. Il explique : « Dès la petite enfance, il est important d’être éduqués au respect de l’autre, même lorsqu’il est différent. Désormais l’expérience de classes composées d’enfants de différentes nationalités est de plus en plus commune, mais même lorsque ce n’est pas le cas, leurs visages sont une prophétie de l’humanité qui nous sommes appelés à former : une famille de familles et de peuples. »
Les douloureuses images des enfants du monde
Les visages des enfants, souligne encore le pape « sont comme un reflet de la vision de Dieu sur le monde : pourquoi alors éteindre leurs sourires ? Pourquoi empoisonner leur cœurs ? »
« Hélas, fait observer le pape, l’icône de la Mère de Dieu de la tendresse trouve son contraire tragique dans les douloureuses images de tant d’enfants et de leurs mères en proie à la guerre et aux violences : déplacés, réfugiés, migrants forcés. Des visage creusés par la faim et les maladies, des visages défigurés par la douleur et par le désespoir. Les visages des petits innocents sont un appel silencieux à notre responsabilité : face à leur situation sans défense, toutes les fausses justifications de la guerre et de la violence s’écroulent. »
Un monde plus digne de l’homme
Le pape en tire cette conséquence immédiate : « Nous devons nous convertir à des projets de paix, déposer les armes en tout genre, et nous engager tous ensemble à constuire un monde plus digne de l’homme ».
Benoît XVI a replacé le thème de son message pour cette 43e Journée mondiale de la Paix – « Si tu veux construire la paix, protège la création » – à l’intérieur de cette perspective du visage de Dieu et du visage de l’homme.
« L’homme, a déclaré le pape, est capable de respecter les créatures dans la mesure où il porte dans son esprit un sens plénier de la vie, autrement, il sera porté à se mépriser lui-même et ce qui l’entoure, à ne pas respecter l’environnement dans lequel il vit, la création ».
« Qui sait reconnaître dans le cosmos le reflet du visage invisible du Crateur, est porté à avoir un plus grand amour des créatures, une plus grande sensibilité à leur valeur symbolique », a affirmé le pape – non sans des accents franciscains -, en citant les psaumes et en soulignant la dimension « cosmique » de la fête de Noël.
Il rappelle ce qu’il entend, dans son message par « écologie humaine » et le « lien très étroit entre respect de l’homme et sauvegarde de la création », diagnostiquant que la « culture qui tend vers un nihilisme pratique, sinon théorique » en fait « payer les conséquences » à la nature (cf. Enc. Caritas in veritate, 51).
Le pape « renouvelle » son « appel à investir dans l’éducation, en proposant comme objectif, outre la nécessaire transmission de notions techniques et scientifiques, une « responsabilité écologique » plus ample et plus approfondie, fondée sur le respect de l’homme et de ses droits et de ses devoirs fondamentaux. »
C’est, conclut le pape, la condition pour qu’un « engagement pour l’environnement » devienne « éducation à la paix et construction de la paix ».
Anita S. Bourdin

Évagre le Pontique ou le Moine: Sur la prière I partie, demain la seconde

22 juin, 2011

du site:

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Philocalie/evagre.html

Évagre le Pontique ou le Moine.

BIOGREPHIE – SUR LA PRIÈRE (I PARTIE, DEMAIN LA SECONDE)

Évagre le Pontique (Ibora (1), 346 – Cellia (2), 399) fut un grand maître spirituel de la vie contemplative. Il fut reçut « lecteur » par saint Basile de Césarée, diacre par saint Grégoire de Nysse puis archidiacre par saint Grégoire de Nazianze. Il suivit ce dernier à Constantinople, en 379, et y prêcha. Mais les intrigues égyptiennes empoisonnèrent le second concile de Constantinople, provoquant, en 381, le retrait et le départ de Grégoire, que chacun s’attendait à voir élire patriarche. Évagre, « pour le salut de son âme » nous dit-il, quitta Constantinople et, par Jérusalem, atteignit l’Égypte. Il devint alors le disciple de saint Macaire le Grand, dans le désert de Nitrie. Il y demeura jusqu’à sa mort, gagnant sa vie en recopiant des manuscrits.
Le second concile oecuménique de Constantinople, en 553, ratifia la condamnation d’Origène et des néo-origénistes, pour leur conception subordinatianiste de la Trinité et leur doctrine de la préexistence des âmes. Évagre fut du lot et, pour la plupart, ses oeuvres, dans l’original grec, ont été perdues. Toutefois, des traductions syriaques, armé-nien-nes et surtout latines, celles de Rufin et de Gennade par exemple, ont permis d’entreprendre, depuis 1920, une reconstitution de l’héritage d’Évagre. Celui-ci comporte :
- ho Antirrhétikos, la Réfutation ou Contre les discours, qui est un recueil de pensées ou de sentences à opposer aux tentations du démon; l’ouvrage comporte huit livres, un contre chacun des péchés capitaux;
-ho Monakhikhos, le Monastique, qui est un recueil de sentences en deux parties, le Pratikhos ou la Vie Pratique, c’est-à-dire l’ascèse expliquée au « commençant », et le Gnôstikhos ou la Vie dans la Connaissance, c’est-à-dire la voie contemplative, à l’intention du moine déjà avancé;
- ta Problèmata gnostikha, les Problèmes sur la Gnose (3), un recueil portant sur la contemplation, formés de six groupes de cent maximes constituant un enseignement dogmatique et ascétique très complet;
- he Eykhé, la Prière, longtemps attribuée à saint Nil d’Ancyre (4), formée de cent cinquante-trois maximes (5);
- hai okto kakoi dianoiai, Les huit mauvaises pensées -, elles aussi autrefois attribuées à saint Nil;
- des Commentaires, sur les Psaumes ou sous les Proverbes, dont nous n’avons plus que des fragments;
- enfin, de nombreuses Lettres dont soixante-sept exemples en syriaque.
Évagre utilise souvent un vocabulaire proche de celui d’Origène. Certes, c’était celui de son époque mais cela lui valut, aux VIème et VIIème siècles, une suspicion aussi injusti-fiée que celle qui frappa l’Alexandrin. Son oeuvre, ou plutôt les formes radicalisée et systématisée que lui donnèrent des disciples « tardifs et agités » (6), Léonce de Byzance par exemple, fut condamnée par le second concile de Constantinople, en 553 (7). C’est à Évagre que l’on doit les plus grands thèmes de la spiritualité orthodoxe : la division de la vie spirituelle en « vie active » et « vie contempla-tive », le dépouillement de toute image, de toute forme ou de toute représentation dans la recherche de la contemplation, l’identification de la prière et de la théologie, qui est, pour lui connaissance, c’est-à-dire gnose, de la Sainte Trinité, le concept d’apathéïa -, celui de calme, de repos de l’âme purifiée par le renon-cement et l’agapè, qui préfigure l’hésykhia.
Il n’est donc pas étonnant que l’oeuvre d’Évagre, expurgée de quelques développements maladroits ou inutiles mais parfaitement orthodoxes (8), ait inspiré, en Occident, saint Jean Cassien de Marseille et, en Orient, tracé la voie de la tradition hésychaste.
On l’aura compris, l’oeuvre d’Évagre n’est pas un traité composé selon les règles de la rhétorique. C’est un ensemble de sentences, de maximes, d’aphorismes que l’on doit déguster, méditer, une à une, ne passant à la suivante que lorsqu’on a fait sienne, en en comprenant tout le sens, celle que l’on vient de lire. Certes, cette oeuvre était destinée à des moines… Mais moine, en grec, se dit monakhos et ce mot, en grec classique, est un adjectif qui signifie seul, unique, simple. Tout homme qui prie est seul, face à face avec Dieu qu’il implore, tout homme en prière est unique, s’il dirige exclusive-ment sa pensée vers Dieu, tout homme qui prie doit être simple, « simple en esprit » comme le veut le Sermon sur la Montagne, tout homme en prière est donc moine, au sens le plus fort du terme. Il peut l’être pour une minute, une heure, un jour, un an, une vie, peu importe : la prière, comme le dit Évagre, est « une conversation de l’intelligence avec Dieu », en se souvenant que, peut-être, nous entendons par « coeur » ce qu’il nommait « intelligence ».
Ce sont les cent cinquante-trois maximes du traité sur la Prière qui sont ici réunies.   

Citations de la Prière d’Évagre.-
1. Si l’on veut préparer le parfum de bonne odeur, on mettra ensemble également, conformément à la loi, l’encens diaphane, la cannelle, l’onyx et la myrrhe. C’est le quaternaire des vertus. Si elles sont entières et égales, l’intelligence(9) ne sera pas trahie.
2. L’âme purifiée par l’accomplissement des commandements rend inébranlable l’attitude de l’intelligence, et apte à recevoir l’état stable cherché.
3. La prière est une conversation de l’intelligence avec Dieu; quelle stabilité ne doit donc pas avoir l’intelligence pour se tendre, sans retour en arrière, vers son Seigneur et converser avec lui sans aucun intermédiaire ?
4. Si Moïse, quand il tenta d’approcher du buisson ardent, en fut empêché jusqu’à ce qu’il eût ôté de ses pieds les chaussures, comment toi, qui prétends voir Celui qui est au-dessus de toute pensée et de tout sentiment, ne te dégages-tu pas de toute pensée passionnée ?
5. Prie d’abord pour recevoir le don des larmes, afin d’amollir par le deuil la dureté inhérente à ton âme, et, en confessant contre toi ton iniquité au Seigneur, obtenir de Lui le pardon.
6. Use des larmes pour réussir en toutes tes demandes, car ton Seigneur est très content de toi quand tu pries dans les larmes.
7. Quand tu verses des fontaines de larmes dans ta prière, ne t’élève pas en toi-même, comme si tu étais au-dessus de la plupart de tes semblables : c’est simplement que ta prière a obtenu un secours pour que tu puisses avec ardeur confesser tes péchés et apaiser le Seigneur par tes larmes. Ne tourne donc pas en passion l’antidote des passions, si tu ne veux pas irriter davantage le donateur de la grâce.
8. Beaucoup de ceux qui pleurent sur leurs péchés, oubliant le but des larmes, ont été pris de folie et se sont fourvoyés.
9. Tiens-toi vaillamment et prie énergiquement; écarte les soucis et les cogitations qui surviennent, car ils te troublent et t’agitent pour énerver ta vigueur.
10. Quand les démons te voient plein d’ardeur pour la vraie prière, alors ils te suggèrent des idées de certains objets soi-disant nécessaires; et puis bientôt ils surexcitent le souvenir qui s’y rattache, en poussant l’intelligence à leur recherche; puis, comme elle ne les trouve pas, elle s’attriste fort et se chagrine. Alors, au temps de la prière, ils lui remémorent les objets de ses recherches et de ses souvenirs, afin que l’intelligence, entraînée à les considérer, perde la prière fructueuse.
11. Efforce-toi de rendre ton intelligence, au moment de la prière, sourde et muette, et tu pourras prier. .
12. S’il te survient quelque provocation ou contradiction et que tu sois irrité et sentes ta colère se porter à rendre la pareille ou à répliquer, souviens-toi de la prière et du jugement qui t’y attend, et aussitôt le mouvement désordonné s’apaisera en toi.
13. Tout ce que tu feras pour te venger d’un frère qui t’aura fait du tort, tout cela te deviendra une pierre d’achoppement au moment de la prière.
14. La prière est un rejeton de la douceur et de l’absence de colère.
15. La prière est un fruit de la joie et de l’action de grâces.
16. La prière est exclusion de la tristesse et du découragement.
17. Va, vends tout ce que tu as et donne aux pauvres, et puis prends la croix, renie-toi toi-même pour pouvoir prier sans distraction.
18. Si tu veux prier dignement, renie-toi à toute heure; et si tu endures toutes sortes de tracas, accepte cela sagement pour la prière.
19. Toute peine que tu auras endurée avec sagesse, tu en trouveras le fruit au moment de la prière.
20. Si tu désires prier comme il faut, ne contriste personne, sans quoi c’est en vain que tu cours.
21. Laisse ton offrande, est-il dit, devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère, et étant ensuite revenu, tu prieras sans trouble. Car la rancune aveugle la raison de celui qui prie et enténèbre ses prières.
22. Ceux qui accumulent intérieurement des peines et des rancunes et qui s’imaginent prier ressemblent à des gens qui puisent de l’eau pour la verser dans un tonneau percé.
23. Si tu es un endurant, tu prieras toujours avec joie.
24. Tandis que tu prieras comme il faut, il se présentera à toi des choses telles que tu estimeras tout à fait juste l’usage de la colère. Or il n’est absolument pas de colère juste contre le prochain. Si tu cherches, tu trouveras qu’il est possible de bien arranger l’affaire même sans colère. Use donc de tous les moyens pour ne pas laisser éclater la colère.
25. Prends garde, sous prétexte de guérir un autre, de devenir toi-même incurable et de donner un coup fatal à ta prière.
26. Si tu t’abstiens de la colère, tu trouveras miséricorde; tu prouveras que tu es trop avisé pour t’en faire accroire, et tu seras du nombre de ceux qui prient.
27. Armé contre la colère, tu n’admettras jamais de convoitise; car c’est elle qui fournit matière à la colère, et celle-ci trouble l’oeil intellectuel, saccageant ainsi l’état de prière.
28. Ne prie pas seulement dans les attitudes extérieures, mais-porte ton intelligence au sentiment de la prière spirituelle, avec grande crainte.
29. Parfois, à peine seras-tu en prière, que tu prieras bien; parfois, au contraire, malgré de grands efforts, tu n’atteindras pas le but. C’est pour que tu cherches davantage et qu’après avoir obtenu le résultat, tu le possèdes à l’abri de tout ravisseur.
30. Quand un ange survient, à l’instant tous ceux qui nous tracassent s’éclipsent, et l’intelligence se trouve dans une grande détente où elle prie allègrement. Parfois, au contraire, la guerre habituelle nous presse; l’intelligence se débat sans pouvoir lever le regard. C’est qu’elle a été affectée par ]es passions diverses. Néanmoins, en cherchant davantage, elle trouvera; si elle frappe vigoureusement, on lui ouvrira.
31. Ne prie pas pour l’accomplissement de tes volontés; car elles ne concordent pas nécessairement avec la volonté de Dieu. Mais plutôt, suivant l’enseignement reçu, prie en disant : Que Ta volonté s’accomplisse en moi; et ainsi, en toutes choses, demande-Lui que Sa volonté se fasse, car Lui, Il veut le bien et l’utilité de ton âme, mais toi, tu ne cherches pas nécessairement cela.
32. Souvent, dans mes prières, j’ai demandé l’accomplissement de ce que j’estimais bon pour moi, et je m’obstinais dans ma requête, violentant sottement la volonté de Dieu, sans m’en remettre à Lui pour qu’Il ordonnât Lui-même ce qu’Il savait m’être utile; et pourtant, la chose reçue, grande fut ensuite ma déception de n’avoir pas demandé plutôt l’accomplissement de la volonté de Dieu, car alors la chose ne fut pas trouvée telle que je me l’étais figurée.
33. Qu’y a-t-il de bon, si ce n’est Dieu ? Par conséquent, abandonnons-Lui tout ce qui nous concerne et nous nous en trouverons bien. Car celui qui est bon, est nécessairement aussi pour-voyeur de dons excellents.
34. Ne t’afflige pas si tu ne reçois pas immédiatement de Dieu ce que tu demandes; c’est qu’Il veut te faire encore plus de bien par ta persévérance à demeurer avec Lui dans la prière. Quoi, en effet, de plus élevé que de converser avec Dieu et d’être abstrait dans son intimité ?
35. La prière sans distraction est la plus haute intellection de l’intelligence.
36. La prière est une ascension de l’intelligence vers Dieu.
37. Si tu aspires à prier, renonce à tout pour obtenir le tout.
38. Prie premièrement pour être purifié des passions, deuxièmement pour être délivré de l’ignorance et de l’oubli, troisièmement de toute tentation et déréliction.
39. Cherche uniquement, dans ta prière, la justice et le règne, c’est-à-dire la vertu et la gnose, et tout le reste te sera ajouté.
40. Il est juste de prier non seulement pour ta propre purification, mais encore pour toute ta race, afin d’imiter une conduite angélique.
41. Vois si tu es vraiment présent à Dieu dans ta prière, ou si tu es vaincu par la louange humai-ne et poussé par le désir de la capter, en exploitant le prétexte de la longueur de ta prière.
42. Que tu pries avec des frères ou seul, tâche de prier non par habitude, mais avec sentiment.
43. Le sentiment de la prière, c’est une gravité respectueuse accompagnée de componction et de douleur d’âme dans l’aveu des fautes, avec de secrets gémissements.
44. Si ton intelligence divague encore au temps de la prière, c’est qu’elle ne prie pas encore en moine, mais elle est encore du monde, occupée à décorer la tente extérieure.
45. En priant, veille fortement sur la mémoire, de façon que, au lieu de te suggérer ses souvenirs, elle te porte à la conscience de ton exercice, car l’intelligence a une terrible tendance à se laisser saccager par la mémoire au temps de la prière.
46. Quand tu pries, la mémoire te présente ou des images de choses anciennes, ou de nouveaux soucis, ou le visage de qui t’a fait de la peine.
47. Le démon est extrêmement jaloux de l’homme qui prie et il use de tous les artifices pour lui faire manquer son but. Aussi ne cesse-t-il de raviver par la mémoire la pensée des choses et de réveiller par la chair toutes les passions, afin d’entraver sa course si belle et son exode vers Dieu.
48. Lorsque, après tous ses agissements, le démon pervers n’a pu entraver la prière du juste, il se retire un peu, mais ensuite il prend sa revanche sur celui qui a prié; en effet, il l’enflamme de prière pour détruire l’état excellent réalisé en lui par la prière, ou bien il l’excite à quelque plaisir déraisonnable pour outrager l’intelligence.
49. Quand tu as prié comme il convient, attends-toi à ce qui ne convient pas; sois debout virilement pour garder le fruit de ta prière. C’est à cela que tu as été destiné dès le principe : travailler et garder. Après avoir travaillé, ne laisse donc pas sans garde ton labeur; sans quoi, il ne t’aura servi à rien de prier.
50. Toute la guerre engagée entre nous et les démons impurs n’a d’autre enjeu que la prière spirituelle. Car elle leur est hostile et odieuse; mais à nous, elle est salutaire et très agréable.
51. Que signifie pour les démons l’excitation en nous de la gourmandise, de la luxure, de la cupidité, de la colère, de la rancune et des autres passions ? C’est pour que notre intelligence, alourdie par elles, ne puisse pas prier comme il faut; car les passions de la partie irrationnelle, venant à dominer, ne lui permettent pas de se mouvoir rationnellement et de chercher à atteindre le Logos de Dieu.
52. Nous allons aux vertus en vue des raisons des êtres créés; et à celles-ci en vue du Logos’ qui les a constituées; quant à lui, il a coutume d’apparaître dans l’état de prière.
53. L’état de prière est une habitude impassible qui, par un amour suprême, ravit sur les cimes intellectuelles l’intelligence éprise de sagesse.
54. Ce n’est pas seulement la colère et la convoitise que doit dominer quiconque aspire à prier vraiment; il faut encore qu’il se dégage de toute pensée passionnée.
55. Qui aime Dieu, converse toujours avec Lui comme avec un père, se dépouillant de toute pensée passionnée.
56. Ce n’est pas parce qu’on aura atteint l’impassibilité que pour autant l’on priera vraiment; car on peut en rester aux pensées simples et se distraire à les méditer, et être loin de Dieu.
57. Et même si l’intelligence ne s’attarde pas dans les pensées simples des choses, elle n’a pas par le fait même déjà atteint le lieu de la prière; car elle peut être dans la contemplation des objets et s’occuper à leurs raisons, lesquelles, encore qu’elles soient des expressions simples, néanmoins, en tant que considération d’objets, impriment une forme à l’intelligence et l’écartent loin de Dieu.
58. Même si l’intelligence s’élève au-dessus de la contemplation de la nature corporelle, elle n’a pas encore la vue parfaite du lieu de Dieu; car elle peut en être à la science des intelligibles et partager leur multiplicité.
59. Si tu veux prier, tu as besoin de Dieu qui donne la prière à celui qui prie. Invoque-Le donc en disant : Que Ton Nom soit sanctifié, que Ton Règne vienne, c’est-à-dire l’Esprit Saint et ton Fils unique, car c’est ce qu’Il a enseigné quand Il a dit d’adorer le Père en esprit et en vérité.
60. Celui qui prie en esprit et en vérité ne glorifie plus le Créateur à partir des créatures, mais c’est de Dieu même qu’il loue Dieu.
61. Si tu es théologien, tu prieras vraiment, et si tu pries vraiment, tu es théologien.
62. Lorsque ton intelligence, dans un ardent désir de Dieu, sort peu à peu pour ainsi dire de la chair, et qu’elle rejette toutes les pensées qui viennent des sens, de la mémoire ou du tempérament, se remplissant en même temps de respect et de joie, alors estime-toi proche des confins de la prière.
63. Le Saint Esprit, compatissant à notre faiblesse, nous visite même non encore purifiés; pourvu seulement qu’Il trouve notre intelligence priant avec sincérité, Il survient en elle et dissipe toute la phalange des raisonnements et des pensées qui l’assiège et la porte à l’amour de la prière spirituelle.
64. Tandis que les autres se servent des altérations du corps pour donner à l’intelligence des raisonnements ou des concepts ou des réflexions, Lui, le Seigneur, fait le contraire : Il survient directement à l’intelligence pour y mettre à Son gré la gnose; et par l’intelligence, Il apaise le déséquilibre du corps.
65. Quiconque aspire à la prière véritable et se met en colère ou garde de la rancune fait preuve de démence. II est semblable à un homme qui voudrait avoir la vue perçante et qui s’arracherait les yeux.
66. Si tu aspires à prier, ne fais rien de tout ce qui est incompatible avec la prière, afin que Dieu s’approche et fasse route avec toi.
67. Ne te figure pas la divinité en toi quand tu pries, ni ne laisse ton intelligence subir l’impression d’aucune forme; mais va de l’immatériel à l’immatériel, et tu comprendras. ,
68. Prends garde aux pièges des adversaires : il arrive, quand tu pries purement et sans trouble, que soudain une forme inconnue et étrangère se présente à toi, pour t’entraîner à la présomption d’y localiser Dieu et de faire prendre pour la divinité l’objet quantitatif ainsi soudainement apparu à tes yeux; or la Divinité est sans quantité ni figure.
69. Quand le démon jaloux ne peut mettre en mouvement la mémoire durant la prière, alors il fait violence à la constitution du corps pour provoquer dans l’intelligence quelque phantasme inconnu et par là, lui donner une forme; dès lors, celle-ci, habituée à en rester à des concepts, est facilement subjuguée; elle qui tendait à la gnose immatérielle et sans forme, se laisse tromper en prenant une fumée pour de la lumière.
70. Tiens-toi sur tes gardes, en préservant ton intelligence des concepts au moment de la prière, pour qu’elle soit ferme dans la tranquillité qui lui est propre; alors celui qui compatit aux ignorants viendra sur toi aussi, et tu recevras un don de prière très glorieux.
71. Tu ne saurais prier avec pureté si tu es embarrassé de choses matérielles et agité de soucis continuels; car la prière est suppression de pensées.
72. On ne saurait courir ligoté; ni l’intelligence ne saurait, assujettie aux passions, voir le lieu de la prière spirituelle; car elle est tiraillée çà et là par l’effet de la pensée passionnée et ne peut se tenir inflexible.
73. Une fois que l’intelligence est parvenue à la prière pure, dégagée des passions, les démons ne viennent plus à elle par la gauche, mais par la droite. Ils lui représentent une vision illusoire de Dieu en quelque figure agréable aux sens, de manière à lui faire croire qu’elle a obtenu parfaitement le but de la prière. Or cela, disait un admirable gnostique, est l’oeuvre de la passion de vaine gloire et d’un démon dont les touches font palpiter les veines du cerveau.
74. Je pense que le démon, touchant endroit susdit, tourne à son gré la lumière autour de l’intelligence, et qu’ainsi la passion de vaine gloire est entraînée dans un raisonnement qui façonne l’intelligence à localiser, étourdiment, la science divine et essentielle. Et comme alors elle n’est plus harcelée de passions charnelles et impures, mais qu’elle prie vraiment avec pureté, elle pense qu’aucune action ennemie ne s’exerce plus en elle. D’où elle est portée à croire divine l’apparition produite en elle par le démon moyennant ce redoutable stratagème qui consiste, comme nous avons dit, à provoquer par le cerveau des réactions dans la lumière qui s’y rattache, et à donner ainsi une forme à l’intelligence.
75. L’ange de Dieu, survenant, expulse d’un seul mot de notre intérieur toute l’action adverse et ramène la lumière de l’intelligence à une activité sans déviation.
76. Quand l’Apocalypse parle de l’ange qui prend de l’encens pour le mettre dans les prières des saints, je pense, qu’il s’agit de cette grâce opérée par l’ange. Il communique, en effet, la connaissance de la prière véritable, en sorte que l’intelligence demeure désormais sans fléchissement ni acédie ni découragement.
77. Les parfums des coupes sont dits être les prières des saints offertes par les vingt-quatre vieillards. Par la coupe, il- faut entendre l’amour de Dieu, c’est-à-dire la charité parfaite et spirituelle dans laquelle la prière est faite en esprit et en vérité.
78. S’il te semble que dans ta prière tu n’as plus besoin de larmes pour tes péchés, considère combien tu t’es éloigné de Dieu alors que tu devrais être en Lui sans cesse, et tu pleureras plus chaudement.
79. Assurément, si tu as conscience de tes limites, la componction te sera plus facile; tu t’appelleras misérable, comme Isaïe, parce que, impur et ayant des lèvres impures, au milieu d’un pareil peuple, je veux dire un peuple ennemi, tu oses te présenter au Seigneur des Puissances.
80. Si tu pries vraiment, tu trouveras un grand sentiment de plénitude; les anges t’escorteront, comme Daniel, et t’éclaireront sur les raisons des êtres.

The covenant with Abraham [désolé si j'ai fait des erreurs, mais depuis hier soir, quand mon chat est mort, je ne comprends rien]

21 juin, 2011

The covenant with Abraham [désolé si j'ai fait des erreurs, mais depuis hier soir, quand mon chat est mort, je ne comprends rien] dans images sacrée
http://www.artbible.net/1T/Gen1501_AbrahamCovenant_18/index.htm

LA RÉVÉLATION DE L’ESPÉRANCE

21 juin, 2011

du site:

http://biblio.domuni.eu/cours/theologie/esperance/esperance-04.htm

LA RÉVÉLATION DE L’ESPÉRANCE

1. A tout lecteur du Nouveau Testament, l’espérance apparaît essentielle à la vie dans le Christ : à la fois confiance et attente patiente de la consommation qui sera béatitude et rémunération. Même là où son nom n’est pas prononcé, elle est présente dans ces complexes concrets que sont les attitudes demandées aux fidèles (j’entends par « complexes » certaines catégories de la vie morale et spirituelle qui désignent non pas une vertu distinguée de toutes les autres, comme fait l’analyse spéculative, mais une attitude à laquelle plusieurs vertus concourent nécessairement, même si on ne la désigne que par l’une d’elles). Les analyses lexicographiques sont indispensables et éclairantes, mais il faut savoir les dépasser : il est beaucoup plus souvent question de l’espérance que ne le laisserait croire la présence expresse de son nom.
Il est constant par exemple qu’elle entre déjà souvent dans ce que l’évangile appelle la foi. C’est qu’il y a entre ces deux vertus, très proches quoique distinctes, cet élément affectif commun qu’est la confiance. Confiance diversement nuancée, mais confiance d’un côte en celui qui parle et qu’on ne veut pas tenir pour un menteur ; de l’autre en celui qui promet et qu’on croit, non seulement véridique, mais Tout-Puissant et fidèle. La même Parole de Dieu donne prise à ces deux attitudes, dont l’une prolonge l’autre, mais par chacune desquelles on lui « fait crédit » : la Parole de Dieu est vraie, on ne se trompe pas en y croyant ; et cette Parole demeure aux siècles des siècles, on peut s’appuyer sur elle, attendre la réalisation de ce qu’elle annonce : le ciel et la terre passeront, mais elle ne passera pas et rien ne prévaudra contre les desseins de Dieu. Si Dieu est avec moi, qui sera contre moi ? De la foi jaillit l’espérance.
2. Mais si cette espérance est une notion chrétienne, la révélation en était commencée dans l’Ancien Testament, si nettement marquée par l’attente. Il est clair qu’Abraham n’est pas moins un modèle d’espérance que de foi ; à la foi qu’on loue en lui s’unit indissociablement l’espérance : une attitude qui prend appui sur la Promesse de Celui dont les hauts faits ont déjà manifesté la puissance, pour attendre, malgré tous les signes contraires, la réalisation de cette promesse. Sur la vraie nature et la vraie portée de cette attitude, le dernier voile ne sera levé que par la prédication évangélique : on saura alors quel est Celui en qui toutes les nations seront bénies ; mais avec le progrès de la révélation le sens de l’espérance, tout au long de l’Ancien Testament, se précise peu à peu. Elle est confiance et elle est attente : confiance en Dieu et attente de ce que Dieu réserve à ses fidèles.
Dans la première ligne, l’espérance se fera de plus en plus filiale et abandonnée à mesure que prend du relief l’idée de la paternité divine, qui n’aura tout son éclat que dans l’évangile. Elle passera ainsi d’une conception encore trop juridique (l’Alliance et même la Promesse) à une notion très purement spirituelle de la Providence du Père qui prend soin de nous avec plus de sollicitude que des lis et des oiseaux.
Dans la seconde ligne, l’espérance s’approfondit et s’affine avec le progrès de la révélation et des idées religieuses sur la nature et les caractères de la récompense promise, de la rémunération ; progrès qui fut extrêmement lent. Ce qu’on a d’abord conçu, c’est que la justice de Dieu se réalise en ce monde ; et ce qui est au premier plan, c’est l’idée d’une responsabilité collective qui englobe le peuple lui-même, la race, Israël. C’est lui qui porte la Promesse, c’est avec lui qu’a été contractée l’Alliance ; c’est lui qui est récompensé, s’il est fidèle, puni s’il va vers d’autres dieux. Peu à peu, très lentement et en somme tardivement, se font jour l’idée d’une responsabilité plus personnelle et la conception d’une rétribution après la mort, car il a bien fallu prendre conscience que la justice ne se réalise pas en ce monde.
Quant au sort d’Israël, ce sera le grand drame de ce peuple de s’aveugler à tenir un messianisme charnel et racial, de ne pas saisir le caractère spirituel du Royaume de Dieu annoncé par les Promesses ; de ne pas passer à la réalité spirituelle de l’Israël de Dieu, qui, par le Christ, s’étend à tous les rachetés et constitue le Corps Mystique, où il n’y a plus distinction de races et de cultures, où tout le monde est appelé à entrer, juifs et gentils, grecs et barbares…
3. Or c’est tout cela à la fois qui éclate et se réunit dans la conception chrétienne de l’espérance, celle qui emplit le Nouveau Testament. Notre confiance, c’est qu’il a plu au Père, qui prend soin de nous, de nous donner le Royaume ; et nous attendons, nous espérons la consommation de ce Royaume, en toutes ses dimensions à la fois historiques et supra-temporelles. Essentiellement, ce sera d’abord d’avoir part au grand festin de la vision divine, préparé pour les élus, avec le Christ et tous ceux que réunit la grande société de l’agapè.
A l’intérieur de cette vue globale, il y a de multiples enseignements sur l’espérance ; je vous laisse le soin de les recueillir. Pour base d’une première recherche vous pouvez par exemple prendre la note mise dans la Bible de Jérusalem à Rm, 5, 2.
Je voudrais seulement vous mettre en garde contre certaines erreurs de perspective. L’espérance est l’attente des biens eschatologiques. Sous cette formule, très explicable, il ne faudrait pas minimiser la différence qu’il y a par rapport à l’espérance, entre les situations respectives de l’Israël de l’Ancien Testament, et de l’Église du Christ. La vertu théologale d’espérance, indispensable à tous les justes depuis le début du monde, n’a certes pas changé d’objet essentiel ; mais, comme la foi, sur laquelle elle s’appuie, elle a beaucoup progressé en explicitation et précision ; et, comme pour la foi, la situation de ses sujets a changé par rapport à l’événement capital : la mort du Christ et sa résurrection. Certains auteurs s’expriment aujourd’hui comme si les chrétiens étaient, par rapport à la Parousie, exactement dans la même situation et donc dans la même attitude intérieure qu’Israël par rapport à la venue du Messie. Des influences protestantes, venant de l’idée que le Royaume de Dieu, purement « eschatologique », n’est pas vraiment commencé, ne sont peut-être pas étrangères à ces vues.
Accepter cette perspective, c’est méconnaître des données essentielles à l’économie chrétienne. Ce qui était, pour Israël, « les derniers temps », le « Jour de Iahvé », les « biens eschatologiques », nous y sommes ; c’étaient les temps messianiques. Certes, on ne voyait pas, et nous savons combien les premières générations chrétiennes ont eu peine à comprendre, que ces « derniers temps » s’étaleraient eux-mêmes sur une longue histoire, jusqu’au moment, ignoré même du Fils de l’Homme, que le Père a fixé en sa puissance. Mais ce délai, quel qu’en soit la longueur, ne change rien à cette vérité que, pour l’essentiel, dans le Christ mort et ressuscité, la fin de l’histoire sainte est atteinte. Le salut est réalisé. La Parousie n’en apportera pas un autre : elle sera la manifestation de ce salut en ses ultimes conséquences et le dernier triomphe sur la mort (triomphe déjà acquis et réalisé dans le Christ, prémice des dormants, et dans sa Mère d’ores et déjà associée à sa gloire en corps et en âme).
Dès lors il n’est pas vrai que l’espérance de l’Église du Christ, et par conséquent celle du chrétien, soit uniquement tendue vers la Parousie comme terme de l’histoire. En ceux de ses fils qui pérégrinent encore ici-bas, et qui certes attendent cette Parousie, l’espérance tend aussi et d’abord vers le bien eschatologique par excellence, la « vie éternelle », et celle-ci n’est pas différée jusqu’à la Parousie. L’Église n’a pas oublié la parole de Jésus au bon larron : « AUJOURD’HUI, tu seras avec moi dans le Paradis ». A cette assurance fait écho la définition de Benoît XII enseignant que des maintenant, depuis l’Ascension du Christ, et sans attendre la résurrection de la chair et le Jugement universel, les âmes des élus voient Dieu ; que cette vision les fait proprement « bienheureux » et que par suite elle exclut pour eux toute activité théologale de foi et d’espérance. (Denz. 530).
Il ne sert à rien de faire remarquer que cette définition dogmatique est « tardive » (XIV° s.) ; car, tardive ou non, nous savons que la vérité sur laquelle elle porte n’aurait pu être définie si elle n’était pas révélée par Dieu, si donc elle ne faisait pas partie de la Tradition Apostolique reçue par l’Église. Et puisque, en la partie d’elle-même qui triomphe au ciel, l’Église du Christ ne connaît plus l’espérance parce qu’elle a déjà la possession, il faut bien que pour l’Église de la terre, chez les fidèles encore militants ici-bas, l’espérance ait pour objet premier et principal cela même dont la présence la fera disparaître en comblant son attente : la vision divine.
Et voilà qui nous prépare immédiatement à entrer dans la Théologie de l’espérance avec le traité de S. Thomas.

La simplicite selon le Baal Chem Tov

21 juin, 2011

du site:

http://www.rabbinahman.com/La-simplicite-selon-le-Baal-Chem-Tov_a85.html

La simplicite selon le Baal Chem Tov

Le Baal Shem Tov avait un disciple à qui il témoignait une affection particulière. Un jour, ce disciple arriva chez le Maître avec l’intention de lui demander une faveur. Mais il fut très surpris par l’accueil distant que lui réserva le Tsadik. Comme le Baal Shem Tov devait entreprendre un voyage, il invita son disciple à se joindre à lui, sans pour autant lui montrer de visage souriant.
En cours de route, sur la calèche, la Baal Shem Tov rompit soudain le silence: « Crois-tu que j’ignore l’objet de ta visite? »
Le disciple se mit à trembler, sentant que le Maître lisait ses pensées…
« Tu es venu me voir pour me demander de t’apprendre le langage des oiseaux, n’est-ce pas? »
L’élève acquiesça. Alors, le Rabbi commença à lui enseigner les clés de cette science secrète. Si bien qu’au bout d’un moment, l’élève, à son tour se mit à com-prendre ce que sifflaient les oiseaux de la forêt qu’ils traversaient. Transporté dans un autre monde, il entendit des conversations magnifiques, de grands secrets lui étaient révélés, tout comme au Roi Salomon qui comprenait le langage des ani-maux… Mais soudain et comme ils arrivaient au terme du voyage, le Baal Shem Tov passa la main sur le visage du disciple. Aussitôt, ce dernier oublia tout ce qu’il avait appris et ne comprit plus rien à ce que disaient les oiseaux. Alors le Tsadik lui dit ce-ci:
« Si j’avais su que pour servir le Créateur tu avais besoin de cette connaissance, je te l’aurais apprise depuis longtemps. Mais ce n’est pas le cas, tu dois servir Dieu avec les moyens que tu possèdes maintenant et « TU SERAS SIMPLE AVEC L’ETERNEL TON DIEU » (Deut. 18:13)
Dans les Contes de Rabbi Na’hman, (parus en français) lisez l’histoire du ‘Ha’ham et du Tam, le Sage et le Simple. Vous comprendrez la place que Rabénou accorde à la simplicité et à la pureté de coeur. A l’instar de son aïeul le Saint Baal Shem Tov, Ra-bénou démontra que la foi la plus pure est celle des femmes et des gens du peuple, la foi des simples. Il recommanda toutefois de ne pas être sot dans sa simplicité (voire Likouté Etsoth – Temimouth). Cela nous montre bien qu’en fait cette qualité est des plus dures à atteindre. Compte tenu de nos esprits sophistiqués, influencés par le maniérisme contemporain, cette merveilleuse qualité nous semble hors de portée, mais cela ne nous dispense pas d’essayer, d’espérer y arriver, au moins un peu.
Maintenant, nous pouvons mieux comprendre l’histoire du Baal Shem Tov et du chant des oiseaux. Chacun de nous à son niveau, rêve plus ou moins de connaître les secrets du monde. Il nous semble qu’avec telle ou telle connaissance, notre vie serait améliorée. Nous oublions que notre Père nous guide et que ce dont nous avons be-soin, Il nous le fera savoir. Nous avons le devoir d’étudier et de connaître toute la To-rah, mais par étapes et sans chercher à atteindre des niveaux auxquels nous ne som-mes pas préparés. Avec la simplicité et la joie dans l’étude, Dieu nous montrera la voie et nous permettra de comprendre ce qu’il faut au bon moment. Quand la ‘Hassi-douth nous parle des plus hauts mystères, elle le fait avec un certain dosage. Elle puise aux sources les plus hautes, les forces qui nous manquent pour accomplir le minimum de nos responsabilités. Si nous la suivons humblement, nous serons à no-tre tour abreuvés des eaux pures sans jamais risquer l’extinction que provoque trop de lumière.

Lundi 30 Janvier 2006
Rav Besancon
Lu 3617 fois

RUDY, MON CHAT DE 17 ANS E DEMI EST MORT AUJOURD’HUI..

20 juin, 2011

RUDY, MON CHAT DE 17 ANS ET DÉMI AUJOURD’HUI EST MORT, BON ET AFFECTUEUX JUSQU’À LA FIN, COMME A ÉTÉ EN VIE, DANS LE « PAQUET » AVEC LEQUEL ILS L’ONT PORTÉ J’AI MIS UNE IMAGE DE SAINT PAUL PARCE QU’IL EST L’UNIQUE QUI A DONNÉ À LA CRÉATION TOUTE L’ESPOIR DE LA LIBÉRATION FINALE

Rublev’s icon, The Trinity

19 juin, 2011

Rublev's icon, The Trinity dans images sacrée Rublev%27s+Icon+on+Trinity

http://www.hararquixotic.com/2010/03/trinity.html

12345...11