Archive pour le 11 juin, 2011
Pentecôte
11 juin, 2011Pentecôte, Saint Ephrem: « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie »
11 juin, 2011du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20110612
Pentecôte, solennité
Commentaire du jour
Saint Ephrem (v. 306-373), diacre en Syrie, docteur de l’Église
Sur l’effusion du Saint Esprit, dans S. Ephraem Syri, 25, 5, 15, 20, Oxford 1865, p. 95s (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 243)
« De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie »
Les apôtres étaient là, assis au Cénacle, la chambre haute, attendant la venue de l’Esprit. Ils étaient là comme des flambeaux disposés et qui attendent d’être allumés par l’Esprit Saint pour illuminer toute la création par leur enseignement… Ils étaient là comme des cultivateurs portant leur semence dans le pan de leur manteau qui attendent le moment où ils recevront l’ordre de semer. Ils étaient là comme des marins dont la barque est liée au port du commandement du Fils et qui attendent d’avoir le doux vent de l’Esprit. Ils étaient là comme des bergers qui viennent de recevoir leur houlette des mains du Grand Pasteur de tout le bercail et qui attendent que leur soient répartis les troupeaux.
« Et ils commencèrent à parler en des langues diverses selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. » Ô Cénacle, pétrin où a été jeté le levain qui a fait lever l’univers tout entier ! Cénacle, mère de toutes les Églises ; Cénacle qui a vu le miracle du buisson ardent (Ex 3). Cénacle qui a étonné Jérusalem par un prodige bien plus grand que celui de la fournaise qui a émerveillé les habitants de Babylone (Dn 3). Le feu de la fournaise brûlait ceux qui étaient autour, mais protégeait ceux qui étaient au milieu de lui ; le feu du Cénacle rassemble ceux du dehors qui désirent le voir tandis qu’il réconforte ceux qui le reçoivent. Ô feu dont la venue est parole, dont le silence est lumière, feu qui établis les cœurs dans l’action de grâces !…
Certains qui étaient opposés au Saint Esprit disaient : « Ces gens-là ont bu du vin doux, ils sont ivres ». Vraiment vous dites la vérité, mais ce n’est pas comme vous croyez. Ce n’est pas du vin des vignes qu’ils ont bu. C’est un vin nouveau qui coule du ciel. C’est un vin nouvellement pressé sur le Golgotha. Les apôtres l’ont fait boire et ont enivré ainsi toute la création. C’est un vin qui a été pressé à la croix.
Pentecôte 2011, Pape Benoît (23 mai 2010 )
11 juin, 2011du site:
http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2010/documents/hf_ben-xvi_hom_20100523_pentecoste_fr.html
CHAPELLE PAPALE EN LA SOLENNITÉ DE PENTECÔTE
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI
Basilique Vaticane
Dimanche 23 mai 2010
Chers frères et sœurs,
Au cours de la célébration solennelle de la Pentecôte, nous sommes invités à professer notre foi dans la présence et dans l’action de l’Esprit Saint et à en invoquer l’effusion sur nous, sur l’Eglise et sur le monde entier. Faisons donc nôtre, et avec une intensité particulière, l’invocation de l’Eglise elle-même: Veni, Sancte Spiritus! Une invocation si simple et immédiate, mais dans le même temps extraordinairement profonde, jaillie avant tout du cœur du Christ. En effet, l’Esprit est le don que Jésus a demandé et demande constamment au Père pour ses amis; le premier et principal don qu’il nous a obtenu avec sa Résurrection et son Ascension au Ciel.
Le passage évangélique d’aujourd’hui, qui a pour cadre la Dernière Cène, nous parle de cette prière du Christ. Le Seigneur Jésus dit à ses disciples: « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements, et je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour qu’il soit avec vous à jamais » (Jn 14, 15-16). Ici nous est dévoilé le cœur en prière de Jésus, son cœur filial et fraternel. Cette prière atteint son sommet et son accomplissement sur la Croix, où l’invocation du Christ ne fait qu’un avec le don total qu’Il fait de lui-même, et sa prière devient donc pour ainsi dire le sceau même de son don en plénitude par amour pour le Père et pour l’humanité: invocation et don de l’Esprit Saint se rencontrent, s’entremêlent, deviennent une unique réalité. « Et je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour qu’il soit avec vous à jamais ». En réalité, la prière de Jésus – celle de la Dernière Cène et celle sur la croix – est une prière qui demeure également au Ciel, où le Christ siège à la droite du Père. En effet, Jésus vit toujours son sacerdoce d’intercession en faveur du peuple de Dieu et de l’humanité et prie donc pour nous tous, en demandant au Père le don de l’Esprit Saint.
Le récit de la Pentecôte dans le livre des Actes des Apôtres – nous venons de l’écouter dans la première lecture (cf. Ac 2, 1-11) – présente le « nouveau cours » de l’œuvre de Dieu commencé par la résurrection du Christ, une œuvre qui touche l’homme, l’histoire et l’univers. Du Fils de Dieu mort et ressuscité et retourné au Père souffle à présent sur l’humanité, avec une énergie inédite, le souffle divin, l’Esprit Saint. Et que produit cette nouvelle et puissante communication que Dieu fait de lui-même? Là où il existe des déchirements et des séparations, il crée l’unité et la compréhension. Un processus de réunification s’instaure entre les différentes composantes de la famille humaine, divisées et dispersées; les personnes, souvent réduites à des individus en compétition ou en conflit entre eux, atteintes par l’Esprit du Christ, s’ouvrent à l’expérience de la communion, au point de faire d’elles un nouvel organisme, un nouveau sujet: l’Eglise. Tel est l’effet de l’œuvre de Dieu: l’unité; c’est pourquoi l’unité est le signe de reconnaissance, la « carte de visite » de l’Eglise au cours de son histoire universelle. Dès le début, depuis le jour de la Pentecôte, celle-ci parle toutes les langues. L’Eglise universelle précède les Eglises particulières, et ces dernières doivent toujours se conformer à elle, selon un critère d’unité et d’universalité. L’Eglise ne demeure jamais prisonnière de frontières politiques, raciales et culturelles; elle ne peut pas se confondre avec les Etats et pas plus avec les Fédérations d’Etats, car son unité est d’un genre divers et aspire à traverser toutes les frontières humaines.
De cela, chers frères, découle un critère pratique de discernement pour la vie chrétienne: lorsqu’une personne, ou une communauté, se renferme sur sa propre façon de penser et d’agir, c’est le signe qu’elle s’est éloignée de l’Esprit Saint. Le chemin des chrétiens et des Eglises particulières doit toujours se confronter avec celui de l’Eglise une et catholique et s’harmoniser avec lui. Cela ne signifie pas que l’unité créée par l’Esprit Saint est une sorte d’égalitarisme. Au contraire, cela est plutôt le modèle de Babel, c’est-à-dire l’imposition d’une culture de l’unité que nous pourrions qualifier de « technique ». En effet, la Bible nous dit (cf. Gn 11, 1-9) qu’à Babel, tous ne parlaient qu’une seule langue. Lors de la Pentecôte, en revanche, les apôtres parlent des langues diverses de façon à ce que chacun comprenne le message dans son propre idiome. L’unité de l’Esprit se manifeste dans la pluralité de la compréhension. L’Eglise est de par sa nature une et multiple, destinée à vivre auprès de toutes les nations, de tous les peuples et dans les contextes sociaux les plus divers. Elle répond à sa vocation d’être signe et instrument d’unité de tout le genre humain (cf. Lumen gentium, n. 1), uniquement si elle maintient son autonomie à l’égard de tout Etat ou de toute culture particulière. L’Eglise doit être toujours et en tout lieu véritablement, catholique et universelle, la maison de tous dans laquelle chacun peut se retrouver.
Le récit des Actes des Apôtres nous offre aussi un autre point de départ très concret. L’universalité de l’Eglise est exprimée par l’énumération des peuples selon l’antique tradition: « Parthes, Mèdes et Elamites… » etc. On peut observer que saint Luc va au-delà du nombre 12, qui exprime déjà et toujours une universalité. Il regarde au-delà des horizons de l’Asie et de l’Afrique nord-occidentale, et ajoute trois autres éléments: les « Romains », c’est-à-dire le monde occidental; les « Juifs et les prosélytes », comprenant de manière nouvelle l’unité entre Israël et le monde; et enfin « Crétois et Arabes », qui représentent l’Occident et l’Orient, les îles et la terre ferme. Cette ouverture des horizons confirme ultérieurement la nouveauté du Christ dans la dimension de l’espace humain, de l’histoire des peuples: l’Esprit Saint implique les hommes et les peuples et, à travers eux, il dépasse les murs et les barrières.
A la Pentecôte, l’Esprit Saint se manifeste comme un feu. Sa flamme est descendue sur les disciples réunis, elle s’est allumée en eux et leur a donné la nouvelle ardeur de Dieu. Ainsi se réalise ce qu’avait prédit le Seigneur Jésus: « Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais que déjà il fût allumé » (Lc 12, 49). Les apôtres, avec les fidèles des diverses communautés, ont apporté cette flamme divine jusqu’aux extrémités de la terre; ils ont ouvert ainsi une route pour l’humanité, une route lumineuse, et ils ont collaboré avec Dieu qui, par son feu, veut renouveler la face de la terre. Combien ce feu est différent des guerres et des bombes! Combien est différent l’incendie du Christ, propagé par l’Eglise, par rapport à ceux allumés par les dictateurs de toute époque, jusqu’au siècle dernier, qui laissent derrière eux une terre brûlée. Le feu de Dieu, le feu de l’Esprit Saint, est celui du buisson qui est embrasé, mais ne se consume pas (cf. Ex 3, 2). C’est une flamme qui brûle, mais ne détruit pas; qui au contraire, en s’embrasant, fait apparaître la meilleure part de l’homme et la plus vraie; et qui comme dans une fusion fait apparaître sa forme intérieure, sa vocation à la vérité et à l’amour.
Un Père de l’Eglise, Origène, dans l’une de ses homélies sur Jérémie, rapporte une parole attribuée à Jésus, qui n’est pas contenue dans les Saintes Ecritures, mais est peut-être authentique, qui dit ceci: « Qui est à mes côtés est au côté du feu » (Homélie sur Jérémie l. I[III). Dans le Christ, en effet, habite la plénitude du Dieu, qui dans la Bible est comparée au feu. Nous avons observé il y a peu que la flamme de l’Esprit Saint embrase, mais ne brûle pas. Et celle-ci opère toutefois une transformation, et pour cela, elle doit consumer quelque chose dans l’homme, les résidus qui le corrompent et l’entravent dans ses relations avec Dieu et avec son prochain. Mais cet effet du feu divin nous effraie, nous avons peur de nous y « brûler », nous préférerions demeurer comme nous sommes. Cela dépend du fait que, très souvent, notre vie est organisée dans une logique de l’avoir, de la possession et non du don de soi. Beaucoup croient en Dieu et admirent la figure de Jésus Christ, mais quand il leur est demandé de perdre quelque chose d’eux-mêmes, alors ils font un pas en arrière, ils ont peur des exigences de la foi. Il y a la crainte de devoir renoncer à quelque chose de beau, auquel nous sommes attachés; la crainte que suivre le Christ nous prive de la liberté, de certaines expériences, d’une part de nous-mêmes. D’un côté, nous voulons être avec Jésus, le suivre de près, et de l’autre, nous avons peur des conséquences que cela entraîne.
Chers frères et sœurs, nous avons toujours besoin de nous entendre dire par le Seigneur Jésus, ce qu’il répétait souvent à ses amis: « N’ayez pas peur ». Comme Simon Pierre et les autres, nous devons laisser sa présence et sa grâce transformer notre cœur, toujours sujet aux faiblesses humaines. Nous devons savoir reconnaître que perdre quelque chose, et même soi-même pour le vrai Dieu, le Dieu de l’amour et de la vie, c’est en réalité gagner, se retrouver plus pleinement. Qui s’en remet à Jésus fait l’expérience déjà dans cette vie-là de la paix et de la joie du cœur, que le monde ne peut pas donner, et ne peut pas non plus ôter une fois que Dieu nous les a offertes. Il vaut donc la peine de se laisser toucher par le feu de l’Esprit Saint! La douleur qu’il nous procure est nécessaire à notre transformation. C’est la réalité de la croix: ce n’est pas pour rien que dans le langage de Jésus, le « feu » est surtout une représentation du mystère de la croix, sans lequel le christianisme n’existe pas. C’est pourquoi, éclairés et réconfortés par ces paroles de vie, nous élevons notre invocation: Viens, Esprit Saint! Allume en nous le feu de ton amour! Nous savons que c’est une prière audacieuse, par laquelle nous demandons à être touchés par la flamme de Dieu; mais nous savons surtout que cette flamme – et elle seule – a le pouvoir de nous sauver. Nous ne voulons pas, pour défendre notre vie, perdre la vie éternelle que Dieu veut nous donner. Nous avons besoin du feu de l’Esprit Saint, parce que seul l’Amour rachète. Amen.
Homélie du dimanche de la Pentecôte, A – 2011
11 juin, 2011du site:
http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/
Dimanche de la Pentecôte, A
Homélie du dimanche de la Pentecôte, A
Ac 2, 1-11 ; 1 Co 12, 3b-7, 12-13 ; Jn 20, 19-23
Il y a des paroles ou des événements qui nous coupent bras et jambes et nous laissent même parfois le cœur déchiré. Et cependant, nous n’en continuons pas moins à vivre, à marcher, à nous servir de nos mains… Nous utilisons, en effet, très souvent un langage symbolique. Ainsi, si je vous dis que j’ai le cœur déchiré, personne ne va se précipiter pour m’offrir un pansement de secours, appeler un médecin ou une ambulance. Tout le monde, en effet, aura compris, même si l’on ne peut découvrir la nature exacte du choc ou la cause de la blessure. Et si le langage est symbolique, l’épreuve n’en est pas moins réelle et la souffrance aussi. Ce qui veut dire que le langage symbolique nous révèle des vérités profondes qui vont bien au-delà des réalités matérielles perceptibles. Il conduit au cœur des choses et il n’est pas meilleur langage pour exprimer quelque peu le mystère de Dieu. Le symbole est, pour la Bible, « la chair même de son langage ».
Un ancien commentaire juif de l’Exode soutenait qu’au Sinaï, quand Dieu a donné la Loi à Moïse, la voix de Yahwé s’était divisée en 70 langues, pour que toutes les nations puissent comprendre la Loi. Et pourquoi 70 ? Parce que, après le déluge, les descendants de Noé sont à l’origine de la répartition de 70 nations sur la terre, semble dire la Genèse, chapitre 10. Encore faut-il savoir que 7 est le chiffre de la série parfaite.
Et un autre commentateur juif ajoute que la voix de Dieu se serait transformée en feu, sous forme de flamme, correspondant aux dialectes des auditeurs. En clair, la Parole de Dieu, exprimée dans la Loi, s’adresse à tous les humains, de toutes les races, langues et nations. Et ils la reçoivent, exprimée, incarnée dans la diversité des cultures.
Or, la fête anniversaire du don de la Loi au Sinaï, c’est la Pentecôte. On ne s’étonnera donc pas de voir, dans les Actes, Luc reprenant les mêmes symboles. Par contre, Jean, dans son évangile, pas du tout. Il n’y a chez lui ni vent impétueux, ni feu qui se partage en langues. Et cela se passe un autre jour.
Le message est cependant le même : Jésus fait participer les siens à l’Esprit qui l’anime lui-même. Il fait de ses apôtres, femmes et hommes, des envoyés chargés de poursuivre sa mission et d’annoncer la Bonne Nouvelle. « Faites comme moi et dans le même Esprit ». Non pas dans une langue unique, mais avec un message que chaque race, langue et nation, puisse accueillir, comprendre et exprimer dans sa propre culture. Ce que nous appelons aujourd’hui l’inculturation. La Pentecôte est ainsi la fête de l’unité dans la diversité.
Comme nous l’indique également Paul, l’Esprit fait respecter la diversité des cultures, des fonctions et des dons. Il en fait les matériaux et les instruments de l’unité d’un corps et non pas des facteurs d’opposition et de division.
Mais comment reconnaître les manifestations et expériences de l’Esprit ? Dans l’Ecriture, il est présenté comme souffle et comme vie, comme souffle de Dieu. Esprit de vie, feu de l’amour. L’Esprit transforme, transfigure, procure des énergies et des dons. Il choque, il pénètre, il inspire, il enivre, il donne la vie et procure la chaleur de l’amour.
L’évêque Jean, un mystique orthodoxe, mort en 1970, estimait que la meilleure image du Saint Esprit était celle de la fission atomique. Il faut, pour cela, qu’un noyau d’atome lourd subisse un bombardement de neutrons. D’où un choc, une pénétration, la fission du noyau qui libère des neutrons, mais surtout une énorme quantité d’énergie. Telle est, pourrait-on dire, l’action de l’Esprit.
L’expérience spirituelle de Jérémie le confirme : « La Parole de Dieu était dans mon cœur comme un feu dévorant, enfermé dans mes os. Je m’épuisais à le contenir. Mais je ne l’ai pas pu. » Dès lors, il s’est mis à prêcher, à oser, à dénoncer, à prendre des risques. Il ne s’agit donc pas de sentir un courant d’air, ni d’entendre des roulements de tonnerre, ou de voir des langues de feu tomber du ciel ou du plafond.
Et cependant, l’Esprit vient comme un souffle, un vent violent. Il ne renverse pas des tables, des chaises ou des corps, mais les barrières de l’égoïsme, de l’individualisme et des nationalismes, le carcan des étroitesses, les chaînes de l’uniformité, les aveuglements de la lettre. Il est un dynamisme, une inspiration qui donne, entre autres choses, le goût de l’engagement et des responsabilités, de la solidarité et du partage.
De chrétiens habitués, anémiques, peureux ou essoufflés, il fait des chrétiens « gonflés ». C’est ce que disait un jour un ministre de la Confirmation à chaque confirmand : « Sois un chrétien plein de punch, un chrétien gonflé du souffle créateur de l’Esprit Saint ». D’où, cette réponse d’un jeune : ‘L’Esprit Saint sera le turbo de ma foi. Je veux être confirmé pour que l’Eglise reste jeune ».
Il s’agit donc d’une expérience spirituelle et intérieure, dont on voit les effets dans le comportement de ceux et celles qui la vivent. Ils deviennent alors des témoins de l’amour de Dieu très concret pour tout être humain, spécialement les plus faibles. Ces témoins sont légions. Ils sont souvent de petites flammes « qui brillent dans la désespérance des banlieues, au milieu de la souffrance des chambres d’hôpitaux, ou dans les bas-fonds des villes », dans la solitude et la misère des taudis.
Aux baptisés et confirmés que nous sommes, Dieu nous dit aujourd’hui : Qu’as-tu fait de mon Esprit ? N’es-tu pas un chrétien essoufflé ? Nous voici invités à reprendre souffle, à raviver le don de l’Esprit Saint. Mais comment ? En faisant de notre cœur et de notre esprit une coupe en attente de recevoir Dieu, disait l’évêque Jean. Et quant on l’attend vraiment, il vient comme un souffle.
Alors, des vies sont transformées, l’appétit vient pour la Parole de Dieu, on voit éclore un nouvel amour de la prière, une nouvelle générosité au service des autres, une redécouverte de la communauté chrétienne et de l’évangélisation. Se lève aussi un souci d’incarner la foi dans la vie quotidienne, de passer des connaissances et des doctrines aux initiatives et aux risques de l’amour et de la justice, du pardon et de la paix au quotidien.
P. Fabien Deleclos, franciscain (T)
1925 – 2008