Archive pour le 10 juin, 2011

bonne nuit

10 juin, 2011

bonne nuit dans images sacrée

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Saint Barnabé

10 juin, 2011

Saint Barnabé dans images sacrée stbarnabas

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BARNABÉ ET PAUL

10 juin, 2011

du site:

http://codexbezae.perso.sfr.fr/hebr/bar_saul.html

BARNABÉ   ET   PAUL

On retrouve Barnabé plus tard, présentant Saul aux Apôtres pour leur présentant sa conversion. Il précisait que Saul avait « vu le Seigneur en chemin »(Ac 9,27).
Il est à présumer que le récit tout entier de la conversion de Saul, tel qu’il est raconté au début de ce même chapitre 9 est dû à Barnabé qui en aurait été témoin. Dans les deux autres récits de sa conversion (Ac ch22 et 26), Saul témoignait lui-même avoir simplement entendu une voix au moment où il était ébloui. Pour Barnabé, cet éblouissement était signe d’une manifestation de Jésus, de même valeur que s’il avait vu le Ressuscité.    
Ensuite Barnabé reçut une mission de confiance car il fut envoyé de Jérusalem à Antioche par les Apôtres; ceux-ci avaient entendu dire qu’à Antioche des disciples, originaires de Cyrénaïque et de Chypre, s’adressaient désormais non à des Grecs d’origine juive mais à des païens (Ac 11,20-22D05). C’est Pierre qui avait initié le mouvement en entrant, à Césarée, sous le toît du centurion Corneille, un païen considéré par les Juifs comme un craignant-Dieu. Barnabé fut choisi probablement parce qu’étant, lui aussi originaire de Chypre, il devait savoir parler Latin et Grec. Arrivé à Antioche il se réjouit de ce qu’il y vit et exhorta les disciples à demeurer attachés au Seigneur par la consécration du coeur. Le terme « consécration » appartient au langage liturgique du Temple, avec les pains de consécration qui se trouvaient sur l’autel dans le Sanctuaire. Pour Barnabé, il était possible d’appartenir au Seigneur par la consécration du coeur, lieu de la volonté et des intentions humaines. Et Luc d’ajouter à son propos une rare éloge :
        Et parce qu’il était un homme bon, plein d’Esprit Saint et de foi s’ajoutait aussi une foule considérable au Seigneur.(Ac 11,24).
    Dans la foulée, Barnabé alla chercher Saul à Tarse puis ils demeurèrent au milieu des disciples une année environ. L’évangélisation des Païens inaugurée par Pierre se poursuivit à Antioche où elle fut encouragée par Barnabé puis, avec lui, Saul.  

Jérusalem et Antioche
    La conversion de Saul semble avoir eu lieu dans l’année sabbatique 33-34 et la rencontre de Pierre et Corneille avant le départ de l’armée romaine en 38 date de la nomination d’Agrippa comme roi. Les récits s’enchaînent ensuite avec des repères qui permettent de les dater avec une relative exactitude :    Or les disciples selon leurs ressources décidèrent que chacun d’entre eux enverrait pour la collecte aux frères qui se trouvaient en Judée. Aussi firent-ils ainsi en envoyant à l’intention des anciens par l’intermédiaire de Barnabé et de Saul. Ac 11, 29-30
    Ce récit prècède la mort d’Agrippa I survenue en 44 et racontée au chapitre suivant. D’ Antioche où ils se trouvaient, Barnabé et Saul reçurent mission de porter des secours à l’église de Judée. Des frères en étaient descendus qui avaient dû faire part des difficultés rencontrées à Jérusalem: l’année 41-42 avait été une année sabbatique et celle qui suivait, 42-43 jusqu’à la soudure avec la nouvelle moisson était réputée dure à vivre. Dans ce contexte l’annonce par un frère prophète, Agabos, d’une famine généralisée avait peut-être aidé à motiver la communauté d’Antioche à manifester sa solidarité. Une mention qui paraît nettement apocryphe dans le texte des Actes dit en substance que cette famine advint sous Claude. Il y eut une famine qui, sous cet empereur, s’étendit de l’Orient à l’Occident vers 48-49 et qui fut mentionnée par plusieurs auteurs. Toutefois les évènements des Actes se situaient quatre ans plus tôt et si Barnabé et Saul furent dépêchés à Jérusalem avec des secours, ce n’était certainement pas en prévision d’une famine qui devait survenir mais bien parce que celle-ci sévissait déjà en Judée (et non à Antioche) et avec elle la persécution contre l’église menée par Agrippa.
    (Ac 12/24 ) la parole du Seigneur croissait et se multipliait; alors Barnabas et Saul se détournèrent de Jérusalem après avoir mené à bien leur collecte prenant avec eux Jean surnommé Marc.13:1 Or il y avait à Antioche  dans l’église d’alors, des prophètes et des didaskales; parmi eux Barnabas et Siméon et le surnommé Niger,  Lucius Cyrénéen, et Manahen d’Hérode et frère de lait du tétrarque, et Saul.  2 Comme ils célébraient le culte du Seigneur et jeûnaient, l’Esprit Saint dit:  Distinguez enfin pour moi Barnabas et Saulen vue de l’oeuvre à laquelle je les ai appelés.3 Or jeûnant et tous priant ils leur imposèrent les mains. 4 Eux donc, envoyés par l’Esprit Saint, descendant à Séleucie, s’embarquèrent de là pour Chypre.        
    Barnabé était nommé le premier, comme chef de la communauté d’Antioche, Saul comme le benjamin, après tous les autres.  Il y avait une nette différence d’âge entre eux.

Paul et Barnabé ou Barnabé et Paul ?

LE  MAGE  DE  CHYPRE

Mais ensuite, à Chypre, Paul s’exaspéra contre le mage Etoimas (selonD05, ailleurs Elymas) – que rendait jaloux l’adhésion à la foi au Christ du proconsul Sergius Paulus qui jusque là s’était fié à lui. Saul plongea dans l’éblouissement ce mage qui semblait relever d’un culte solaire; celui de Mithra avait été propagé en Italie et dans l’armée romaine par les corsaires de Cilicie dont la côte était la plus proche du Nord de Chypre. Ce dieu d’origine persane était associé au soleil et au feu et l’aveuglement dans le quel Paul plongea le mage pour l’empêcher, justement, de voir le soleil, était un signe de puissance chargé d’un sens symbolique fort, propre à interpeller le proconsul. Homme avisé celui-ci se laissa convaincre par Paul. Comble de l’ironie, ce mage qui était Juif s’appelait « Bar-Jésus ». Paul n’imaginait pas qu’en le maîtrisant il pouvait déclancher les foudres du dieu.    
        Comble de l’ironie  le nom grec de ce mage rapelle étrangement celui d’un autre mage Juif et également originaire de Chypre, Atomos  dont parle Flavius Josèphe (AJ XX,7). Atomos qui signifie « l’indivisible » a donné le mot d’atome. Mage d’origine Juive, Chypriote , connaissant avec le Grec le Latin et l’Araméen il devait se déplacer entre les différents lieux de culte. Les auteurs l’ont souvent associé  à Simon qui avait suivi les Apôtres en Samarie et qui se rendit à Rome où non seulement il fit école mais se fit prendre pour un dieu (Justin: dialogue avec Tryphon, Irénée, Adv. Haer. I. xxiii. 1.). Cette association était très ancienne car elle s’est répercutée dans les manuscrits des Antiquités dont plusieurs témoins ont Simon à la place d’Atomos. 
Or une association d’Atomos avec le conseiller initial de Sergius Paulus semblerait bien davantage indiquée. Il était connu du procurateur de Judée, Felix, qui le manda auprès de Drusilla l’épouse du roi d’Emèse pour la décider à l’épouser en apaisant ses inquiétudes religieuses ( Ant Juives 20[.7.2].142). Drusilla de la dynastie Hérodienne avait épousé un souverain circoncis (ou qui avait accepté pour elle la circoncision). Emèse, ville de Syrie (aujourd’hui Homs), vouait un culte au dieu solaire sur une aérolithe noire, symbole du soleil invaincu. Une pierre semblable était aussi l’objet de culte dans le temple d’Aphrodite sur l’île de Chypre, à Paphos. Le mage eut raison des craintes de Drusilla car elle épousa Félix. C’est auprès de lui qu’ elle entendit Paul, vers les années 58-60.  Inscription de la famille de Sergius Paulus,Antioche de Pisidie. Yalvac Museum. 

Jean surnommé Marc
    Comme ils laissaient l’île derrière eux, Marc qui les y avait suivis, retourna à Jérusalem. C’était le fils d’une certaine Marie qui avait une maison à Jérusalem (Ac 12,12), où dans l’année post-sabbatique 41/42, Barnabé et Paul montèrent des subsides pour la communauté; en rentrant à Antioche ils emmenèrent Jean-Marc avec eux. Plus jeune que son parent Barnabé (Col 4,10) il n’apparaissait pas sur la scène auparavant et il semble que ce soit à Chypre que, comme Barnabé et Paul il ait reçu un surnom romain, Marcus (= marteau). Il les quita lorsqu’ils laissèrent l’île après l’épisode du mage pour retourner à Jérusalem où ils se retrouvèrent lors du premier « concile » apostolique. Il les suivit à nouveau lorsqu’ils rentrèrent à Antioche mais fut prétexte à la séparation de Paul et Barnabé.  Il n’en devint pas moins, un peu plus tard, collaborateur de Paul au même titre que Luc selon Philémon 24.
    Doit-il être confondu avec celui que Pierre appelait  « mon fils » (1P5:13) ?
    Doit-il être pris pour l’évangéliste Marc? Oui dans la mesure où celui-ci s’est référé à deux ou trois reprises à l’épître aux Hébreux. Non dans la mesure où Jean-Marc devait être familier des lieux tandis que l’évangéliste semblait mal connaître la topographie de Judée et de  Galilée ou l’histoire d’Antipas.
    

Zeus et Hermès
    A Iconium où ils restèrent un temps assez long, ils se firent jeter dehors et de là, à Lystre, Paul accomplit un second signe en remettant sur ses pieds un impotent de naissance. Devant le prodige on allait leur offrir un sacrifice:
    Ils appelaient Barnabas Zeus, et Paul Hermès, parce qu’il était le prince de la parole. Ac 14:12. Barnabé nommé en premier , considéré comme le chef était comparé au dieu de l’Olympe; Etant le plus âgé des deux il était l’Ancien auquel hommage était rendu. Paul , lui qui avait accompli un signe, était comme son messager gratifié du don de la parole; et c’est Barnabé nommé encore en premier qui, alors, reprit les choses en mains; lui serait dû le discours qui suit:
    Ac 14/ 14 ” Or Barnabas et Paul, l’ ayant appris, déchirèrent leurs vêtements, et s’élancèrent vers la foule en vociférant et criant: « hommes qu’allez-vous faire? Nous aussi, nous sommes des hommes de même pathos que vous; vous apportant la bonne nouvelle de Dieu, de sorte que loin de ces vanités vous vous tourniez vers le Dieu vivant, qui a fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui est en eux. 16 Lui, dans les générations passées, a permis chez les nations de marcher selon des voies propres, 17 et certes il n’est pas resté lui-même sans témoignage, dans sa bienfaisance envers vous, du ciel, il a dispensé des pluies et des saisons fertiles et vous a comblés de nourriture , et de joie vos coeurs. 18 Puis ayant dit cela, avec peine ils empêchèrent la foule de leur offrir un sacrifice.”
    De par son origine lévitique Barnabé, plus sensible que Paul à ce genre d’atteintes aurait-il eu une réaction plus rapide? L’offrande à des faux dieux le faisait spécialement trembler lorsqu’il reprenait le geste de déchirer son vêtement à l’image du grand-prêtre offensé par un acte d’idolâtrie. Dans ses paroles, Barnabé, (si le discours est bien de lui) s’affirmait de « même pathos » que les Lycaoniens, soit comme eux, soumis aux évènements extérieurs et susceptible de souffrir. Aux dieux n’étaient pas reconnu ce pathos des humains. Le discours était ensuite tourné vers le Dieu Vivant, selon une expression qui se retrouve en I Th1,9 et désignant celui qui dispense la vie à toute chair; ce titre était audible en monde païen.    

 Concile Apostolique
    Au chapitre XV, 14 ans après sa conversion (selon Gal 2,1), dans l’année sabbatique 47-48 Paul se retrouva à nouveau avec Barnabé à Jérusalem; s’en suivit un concile avec les Apôtres. Barnabé était nommé en premier au moment de témoigner devant l’assemblée, comme dans la lettre de recommandation adressée aux différentes églises. Envoyé comme représentant de la communauté de Jérusalem à Antioche, sa primauté lui était gardée, indépendamment de l’ascendant pris par Paul, même si celui-ci écrivait:
     » Ensuite 14 ans passant, je suis à nouveau monté à Jérusalem avec Barnabé, emmenant aussi Tite…Et reconnaissant la grâce qui m’avait été donnée, Jacques, Céphas et Jean, considérés comme les colonnes nous donnèrent la main à moi et à Barnabé en signe de communion pour que nous allions vers les païens tandis qu’ils iraient vers la circoncision.“ Gal 2,1 et 9 .   Paul se présentait lui-même avant Barnabé ce qui exprime bien son état d’esprit. D’autant qu’au verset 13 il lui reprochait de suivre l’attitude hypocrite de Pierre qui ne s’associait pas au repas des païens en présence des envoyés de Jacques. Barnabé avait opté pour ce parti, vraisemblablement pour ne pas braquer les envoyés de Jacques. Mais Paul ne supportait pas la compromission. Lorsque Barnabé souhaita qu’à nouveau Jean-Marc, son cousin germain (col 4,10) les accompagne, la tension entre eux atteint son paroxysme; Barnabé décida de partir de son côté en emmenant Jean-Marc.  Se séparant de Paul il se rendit à Chypre, sa patrie, et Luc ne fera plus mention de lui, tournant ses regards vers Paul. Dans sa lettre aux Colossiens Paul rappellera aux frères de Colosses ce temps où, avec Barnabé, il fondait et visitait les églises.

    L’auteur de l’épître aux Hébreux
    L’épître aux Hébreux  s’achevait sur un Amen final. Mais Paul rajouta sa propre salutation, celle qui se retrouve à la fin de chacune de ses lettres « la grâce soit avec vous ». Il avait recueilli de Barnabé cette épître précieuse et dont. Clément d’Alexandrie  disait: “un témoin apostolique, Barnabas, un des 72 et  collègue de Paul qui parlait en ces mots: Avant de croire en Dieu le fondement de notre coeur était instable, un temple fait de mains humaines” (.Stromates 2.20). C’est ainsi que Clément d’Alexandrie qui identifiait  en Barnabé un témoin de la première heure  lui référait un thème central de l’épître aux Hébreux que Tertullien lui attribuait nominativement. Les indices littéraires permettant de la lui reconnaître  ont été regroupés dans la première partie des annotations accompagnant la traduction.

11 June Saint Barnabé – Pape Benoît (31 Janvier 2007)

10 juin, 2011

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070131_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Barnabé, Silas,  Apollos

Mercredi 31 janvier 2007

Chers frères et sœurs,

En poursuivant notre voyage parmi les figures de premier plan des origines chrétiennes, nous consacrons aujourd’hui notre attention à plusieurs collaborateurs de saint Paul. Nous devons reconnaître que l’Apôtre constitue l’exemple éloquent d’un homme ouvert à la collaboration:  il ne veut pas tout faire tout seul dans l’Eglise, mais il se sert de nombreux collègues différents. Nous ne pouvons pas nous arrêter sur tous ces précieux auxiliaires, car ils sont nombreux. Il suffit de rappeler, entre autres, Epaphras (cf. Col 1, 7; 4, 12; Phm 23), Epaphrodite (cf. Ph 2, 25; 4, 18); Tychique (cf. Ac 20, 4; Ep 6, 21; Col 4, 7; 2 Tm 4, 12; Tt 3, 12), Urbain (cf. Rm 16, 9), Gaïus et Aristarque (cf. Ac 19, 29; 20, 4; 27, 2; Col 4, 10). Et des femmes comme Phébée (cf. Rm 16, 1), Tryphène et Tryphose (cf. Rm 16, 12), Persis, la mère de Rufus – dont saint Paul dit:  « sa mère, qui est aussi la mienne » (cf. Rm 16, 12-13) – sans oublier des époux comme Priscille et Aquilas (cf. Rm 16, 3; 1 Co 16, 19; 2 Tm 4, 19). Aujourd’hui, parmi ce grand groupe de collaborateurs et de collaboratrices de saint Paul, nous tournons notre attention vers trois de ces personnes, qui ont joué un rôle particulièrement significatif dans l’évangélisation des origines:  Barnabé, Silas et Apollos.
Barnabé signifie « homme de l’exhortation » (Ac 4, 36) ou « homme du réconfort »; il s’agit du surnom d’un juif lévite originaire de Chypre. S’étant établi à Jérusalem, il fut l’un des premiers qui embrassèrent le christianisme, après la résurrection du Seigneur. Il vendit avec une grande générosité l’un des champs qui lui appartenaient, remettant le profit aux Apôtres pour les besoins de l’Eglise (cf. Ac 4, 37). Ce fut lui qui se porta garant de la conversion de saint Paul auprès de la communauté chrétienne de Jérusalem, qui se méfiait encore de son ancien persécuteur (cf. Ac 9, 27). Envoyé à Antioche de Syrie, il alla rechercher Paul à Tarse, où celui-ci s’était retiré, et il passa une année entière avec lui, se consacrant à l’évangélisation de cette ville importante, dans l’Eglise de laquelle Barnabé était connu comme prophète et docteur (cf. Ac 13, 1). Ainsi Barnabé, au moment des premières conversions des païens, a compris qu’il s’agissait de l’heure de Saul, qui s’était retiré à Tarse, sa ville. C’est là qu’il est allé le chercher. Ainsi, en ce moment important, il a comme restitué Paul à l’Eglise; il lui a donné encore une fois, en ce sens, l’Apôtre des nations. Barnabé fut envoyé en mission avec Paul par l’Eglise d’Antioche, accomplissant ce qu’on appelle le premier voyage missionnaire de l’Apôtre. En réalité, il s’agit d’un voyage missionnaire de Barnabé, qui était le véritable responsable, et auquel Paul se joignit comme collaborateur, touchant les régions de Chypre et de l’Anatolie du centre et du sud, dans l’actuelle Turquie, et se rendant dans les villes d’Attalia, Pergé, Antioche de Pisidie, Iconium, Lystre et Derbe (cf. Ac 13, 14). Il se rendit ensuite avec Paul au Concile de Jérusalem, où, après un examen approfondi de la question, les Apôtres et les Anciens décidèrent de séparer la pratique de la circoncision de l’identité chrétienne (cf. Ac 15, 1-35). Ce n’est qu’ainsi, à la fin, qu’ils ont rendu officiellement possible l’Eglise des païens, une Eglise sans circoncision:  nous sommes les fils d’Abraham simplement par notre foi dans le Christ.
Les deux, Paul et Barnabé, eurent ensuite un litige, au début du deuxième voyage missionnaire, car Barnabé était de l’idée de prendre Jean-Marc comme compagnon, alors que Paul ne voulait pas, ce jeune homme les ayant quittés au cours du précédent voyage (cf. Ac 13, 13; 15, 36-40). Entre les saints, il existe donc aussi des contrastes, des discordes, des controverses. Et cela m’apparaît très réconfortant, car nous voyons que les saints ne sont pas « tombés du ciel ». Ce sont des hommes comme nous, également avec des problèmes compliqués. La sainteté ne consiste pas à ne jamais s’être trompé, à n’avoir jamais péché. La sainteté croît dans la capacité de conversion, de repentir, de disponibilité à recommencer, et surtout dans la capacité de réconciliation et de pardon. Ainsi Paul, qui avait été plutôt sec et amer à l’égard de Marc, se retrouve ensuite avec lui. Dans les dernières Lettres de saint Paul, à Philémon et dans la deuxième à Timothée, c’est précisément Marc qui apparaît comme « mon collaborateur ». Ce n’est donc pas le fait de ne jamais se tromper, mais la capacité de réconciliation et de pardon qui nous rend saint. Et nous pouvons tous apprendre ce chemin de sainteté. Quoi qu’il en soit, Barnabé, avec Jean-Marc, repartit vers Chypre (cf. Ac 15, 39) autour de l’année 49. On perd ses traces à partir de ce moment-là. Tertullien lui attribue la Lettres aux Hébreux, ce qui ne manque pas de vraisemblance car, appartenant à la tribu de Lévi, Barnabé pouvait éprouver de l’intérêt pour le thème du sacerdoce. Et la Lettre aux Hébreux interprète de manière extraordinaire le sacerdoce de Jésus.
Un autre compagnon de Paul fut Silas, forme grecque d’un nom juif (peut-être sheal, « demander, invoquer », qui est la même racine que celle du nom « Saul »), dont existe également la forme latine Silvain. Le nom Silas n’est attesté que dans le Livre des Actes des Apôtres, tandis que le nom Silvain n’apparaît que dans les Epîtres de Paul. Il s’agissait d’un juif de Jérusalem, l’un des premiers à devenir chrétien, et dans cette Eglise, il jouissait d’une grande estime (cf. Ac 15, 22), étant considéré comme un prophète (cf. Ac 15, 32). Il fut chargé de rapporter « aux frères d’Antioche, de Syrie et de Cilicie » (Ac 15, 23) les décisions prises au Concile de Jérusalem et de les expliquer. De toute évidence, on le considérait capable d’opérer une sorte de médiation entre Jérusalem et Antioche, entre juifs-chrétiens et chrétiens d’origine païenne, et ainsi, de servir l’unité de l’Eglise dans la diversité des rites et des origines. Lorsque Paul se sépara de Barnabé, il prit précisément Silas comme compagnon de voyage (cf. Ac 15, 40). Avec Paul, il gagna la Macédoine (en particulier les villes de Philippe, Thessalonique et Berea), où il s’arrêta, tandis que Paul poursuivit vers Athènes, puis Corinthe. Silas le rejoignit à Corinthe, où il contribua à la prédication de l’Evangile; en effet, dans la seconde Epître adressée par Paul à cette Eglise, on parle du « Christ Jésus, que nous avons prêché parmi vous, Silvain, Timothée et moi » (2 Co 1, 19). C’est la raison pour laquelle il apparaît comme le co-expéditeur, avec Paul et Timothée, des deux Lettres aux Thessaloniciens. Cela aussi me semble important. Paul n’agit pas « en solo », en pur individu, mais avec ces collaborateurs dans le « nous » de l’Eglise. Ce « moi » de Paul n’est pas un « moi » isolé, mais un « moi » dans le « nous » de l’Eglise, dans le « nous » de la foi apostolique. Et Silvain, à la fin, est mentionné également dans la Première Epître de Pierre, dans laquelle on lit:  « Je vous écris ces quelques mots par Silvain, que je tiens pour un frère fidèle » (5, 12). Ainsi, nous voyons également la communion des Apôtres. Silvain sert à Paul, il sert à Pierre, car l’Eglise est une et l’annonce missionnaire est unique.
Le troisième compagnon de Paul, dont nous voulons faire mémoire, est appelé Apollos, probable abréviation d’Apollonios ou d’Apollodore. Bien que s’agissant d’un nom païen, il était un fervent juif d’Alexandrie d’Egypte. Dans le Livre des Actes, Luc le définit comme « un homme éloquent, versé dans les Ecritures… dans la ferveur de son âme » (18, 24-25). L’entrée en scène d’Apollos dans la première évangélisation a lieu dans la ville d’Ephèse:  c’est là qu’il s’était rendu pour prêcher et c’est là qu’il eut la chance de rencontrer les époux chrétiens Priscille et Aquilas (cf. Ac 18, 26), qui l’introduisirent à une connaissance plus complète de la « Voie de Dieu » (cf Ac 18, 26). D’Ephèse, il passa par l’Achaïe et arriva dans la ville de Corinthe:  là il arriva portant une lettre des chrétiens d’Ephèse, qui recommandaient aux Corinthiens de lui réserver un bon accueil (cf. Ac 18, 27). A Corinthe, comme l’écrit Luc, « il fut, par l’effet de la grâce d’un grand secours aux croyants:  car il réfutait vigoureusement les Juifs en public, démontrant par les Ecritures que Jésus est le Christ » (Ac 18, 27-28), le Messie. Son succès dans cette ville connut pourtant un tournant problématique, car il y eut certains membres de l’Eglise, qui en son nom, fascinés par sa façon de parler, s’opposaient aux autres (cf. 1 Co 1, 12; 3, 4-6; 4, 6). Paul, dans la Première Epître aux Corinthiens exprime son appréciation pour l’œuvre d’Apollos, mais reproche aux Corinthiens de lacérer le Corps du Christ en se divisant en factions opposées. Il tire une leçon importante de tout l’épisode:  Autant moi qu’Apollos – dit-il – ne sommes autre que diakonoi, c’est-à-dire simples ministres, à travers lesquels vous êtes venus à la foi (cf. 1 Co 3, 5). Chacun a un devoir différent dans le champ du Seigneur:  « Moi j’ai planté, Apollos a arrosé, mais c’est Dieu qui donnait la croissance… car nous sommes les coopérateurs de Dieu; vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu » (1 Co 3, 6-9). De retour à Ephèse, Apollos résista à l’invitation de Paul de retourner immédiatement à Corinthe, en renvoyant le voyage à une date ultérieure que nous ignorons (cf. 1 Co 16, 12). Nous n’avons pas davantage de nouvelles de lui, même si certains chercheurs pensent à lui comme l’auteur possible de l’Epître aux Hébreux, dont, selon Tertullien, l’auteur serait Barnabé.
Ces trois hommes brillent dans le firmament des témoins de l’Evangile en vertu d’un trait commun, et non seulement en vertu de caractéristiques propres à chacun. Ils ont en commun, outre l’origine juive, le dévouement à Jésus Christ et à l’Evangile, et le fait d’avoir été tous trois collaborateurs de l’Apôtre Paul. Dans cette mission évangélisatrice originale, ils ont trouvé le sens de leur vie, et en tant que tels, ils se tiennent devant nous comme des modèles lumineux de désintérêt et de générosité. Et nous repensons, à la fin, une fois de plus à cette phrase de saint Paul:  aussi bien Apollos que moi sommes tous deux ministres de Jésus, chacun à sa façon, car c’est Dieu qui fait croître. Cette parole vaut aujourd’hui encore pour tous, que ce soit pour le Pape, pour les Cardinaux, les Evêques, les prêtres, les laïcs. Nous sommes tous d’humbles ministres de Jésus. Nous servons l’Evangile pour autant que possible, selon nos dons, et nous prions Dieu afin qu’Il faisse croître aujourd’hui son Evangile, son Eglise.