Archive pour le 6 juin, 2011
Vasiliy Polenov. What People Think about Me »
6 juin, 2011L’Hébreu l’être de passage
6 juin, 2011du site:
http://www.alliancefr.com/judaisme/cyberthora/haadad/hebreu.html
L’Hébreu l’être de passage
L’Éternel dit à Abraham : « Quitte ton pays, ta ville natale, la maison de père et vas vers le pays que je t’indiquerai. Et je ferai de toi un grand peuple, et Je te bénirai et J’agrandirai ton nom et sois bénédiction. Qui te bénira Je le bénirai, et qui te maudiras Je le maudirai, et seront bénies par toi toutes les familles de la terre».
L’histoire d’Israël est si longue et si riche qu’il est parfois difficile même pour deux membres de cette communauté d’être d’accord sur une définition commune de leur identité ; l’un annoncera par exemple, qu’il est Israélite et l’autre qu’il est Juif et tout aussi fier de l’être. Cette terminologie, quoi qu’en pense le quidam n’est jamais neutre, elle véhicule des visions du monde, des nuances dans la perception de sa foi, dans son rapport au monde. Le judaïsme même au sein de la mouvance orthodoxe véhicule différents courants qui possèdent leur caractéristiques cultuelles et leurs coutumes ancestrales. L’on comprendra pourquoi l’un des titres qui apparaît le plus souvent, sous différentes formes, lors des colloques organisés au sein de la communauté juive reste sans conteste celui de la définition identitaire. Sur quelle base l’exprimer ? À quelle science se fier ? La religion, l’histoire, la sociologie, la psychologie ?… »Deux juifs, trois opinions ! » exprime le dicton synagogal. Jamais une collectivité ne s’est autant interrogé sur elle-même. Face à ce questionnement, le retour aux sources est sans doute nécessaire, et pour l’homme de foi la réponse est dans le Livre. Si nous avons placé ces trois versets de la Genèse en exergue c’est qu’à nos yeux tout est dit dans le premier appel de Dieu à Abraham. Analyse. Dieu interpelle le premier Patriarche pour une marche ; non pas une errance ni une aventure vers l’inconnu, mais pour un déplacement vers une terre dont on ne sait rien encore, mais d’où le message divin pourra jaillir pour l’Humanité entière. En abandonnant la Mésopotamie, en franchissant l’Euphrate, le fils de Térah devient un Hébreu (Ivri), littéralement « le passant ». Ce nom désignera par la suite chaque descendant du personnage, Dieu lui-même sera désigné par Moïse « le Dieu des Hébreux ». (ref) Les commentateurs traditionnels sensibles à la morphologie des versets s’étonnent de l’ordre des mots du premier verset cité, l’écriture n’aurait-elle pas dû être inversée ? On quitte d’abord sa maison, puis sa ville, puis son pays ? En fait, il ne s’agit pas d’un déplacement géographique mais d’un déplacement psychologique et spirituel. Abraham doit abandonner des valeurs nationales, puis locales, puis familiales qui étaient toutes imprégnées d’idolâtrie et de violence. Ce voyage fera de notre héros un « Hébreu », littéralement un passant, franchissant l’Euphrate pour la terre promise. Mais par delà ce déplacement géographique, se dessine un autre mouvement plus intérieur, plus intime qui touche le cur même de la foi. Par ce passage originel, Abraham quitte l’idolâtrie, le culte des forces de la nature, pour se mettre au service de l’Unique, créateur des Cieux et de la terre. Les noms qui permettent aux hommes de se rassembler, de se reconnaître, ont souvent besoin de se référer au stable. Une identité nationale, une fédération, une association sportive se doivent d’être rassurantes pour ceux qui la compose. L’Hébreu n’entend dans son nom aucune stabilité, il se sent plutôt entre deux rives. Peut-être parce qu’on n’est jamais totalement Hébreux mais qu’on le devient, parce qu’on n’est jamais homme mais qu’on le devient aussi (oserai-je proposer à mon frère chrétien la même réflexion ?) La religion comme la vérité est toujours dans la fragilité. Les intégrismes politiques ou religieux ont oublié la leçon eux qui affirment être sur de leur fait. Le croyant s’alimente d’une foi certaine, mais pour se rendre compte qu’il est entre deux bords. La mézouza est posée sur le montant d’une porte, le lieu de passage de deux mondes, celui de l’intimité et celui de la vie économique. Abraham ne se reconnaissait ni comme israélite, ni comme juif, mais comme Hébreu. S’il est incontestable que chaque monothéisme issu de ce personnage le dépeint à la lueur de sa propre foi, il existe dans dans cette dimension hébraïque une portée qui devrait unir (sans uniformiser) nos consciences religieuses. Être monothéiste c’est d’abord passer de l’autre côté, refuser de s’asseoir sur des situations toutes faites. La condition hébraïque se veut condition de fragilité, non pour disparaître, mais au contraire pour se consolider et mieux perdurer, la force d’un système s’affirme dans le centre de gravité qui est le lieu du passage, c’est dans l’espace de passage, la porte, que l’homme pieux place la mézouza, ce petit boîtier qui contient la proclamation de l’unité divine.
Le passage est toujours un lieu de fragilité car l’on quitte une rivr pour une autre.Le communisme tombe un nouveau système naït, notre société passe d’un mode tradiotionnel
VOYAGE DE BENOÎT XVI EN CROATIE : HOMÉLIE DU DIMANCHE 5 JUIN
6 juin, 2011du site:
http://www.zenit.org/article-28124?l=french
VOYAGE DE BENOÎT XVI EN CROATIE : HOMÉLIE DU DIMANCHE 5 JUIN
Texte intégral
ROME, Dimanche 5 juin 2011 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte de l’homélie que le pape Benoît XVI a prononcée ce dimanche matin à Zagreb au cours de la messe qu’il a présidée dans le cadre de son voyage apostolique de deux jours en Croatie (Samedi 4, dimanche 5 juin). Le pape a alterné l’italien et le croate. Les parties de son homélie en italien ont été traduites en croate au fur et à mesure.
Chers frères et sœurs,
Au cours de cette Sainte Messe que j’ai la joie de présider, concélébrant avec de nombreux Frères dans l’épiscopat et avec un grand nombre de prêtres, je rends grâce au Seigneur pour toutes les familles bien-aimées réunies ici, et pour tant d’autres qui sont reliées à nous par la radio et la télévision. Je remercie particulièrement le Cardinal Josip Bozanic, Archevêque de Zagreb, pour ses chaleureuses paroles du début de la Messe. A tous, j’adresse mon salut et je vous exprime ma grande affection avec un baiser de paix !
Nous avons célébré, il y a peu, l’Ascension du Seigneur et nous nous préparons à recevoir le grand don du Saint-Esprit. Dans la première lecture, nous avons vu comment la communauté apostolique était réunie en prière dans le Cénacle avec Marie, la Mère de Jésus (cf. Ac 1, 12-14). C’est là un portrait de l’Église qui plonge ses racines dans l’événement pascal : le Cénacle, en effet, est le lieu où Jésus institua l’Eucharistie et le Sacerdoce, au cours de la Dernière Cène, et où, ressuscité des morts, il répandit l’Esprit Saint sur ses Apôtres le soir de Pâques (cf. Jn 20, 19-23). A ses disciples, le Seigneur avait ordonné « de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis » (cf. Ac 1, 4) ; il avait plutôt demandé qu’ils restent ensemble pour se préparer à recevoir le don de l’Esprit Saint. Et ils se réunirent pour prier avec Marie au Cénacle dans l’attente de l’événement promis (cf. Ac 1, 14). Rester ensemble fut la condition mise par Jésus pour accueillir la venue du Paraclet, et la prière prolongée fut la condition nécessaire de leur concorde. Nous trouvons ici une formidable leçon pour chaque communauté chrétienne. On pense parfois que l’efficacité missionnaire dépend principalement d’une programmation consciencieuse et de son intelligente mise en œuvre par un engagement concret. Certes, le Seigneur demande notre collaboration, mais avant n’importe quelle réponse de notre part, son initiative est nécessaire : c’est son Esprit le vrai protagoniste de l’Église, à invoquer et à accueillir.
Dans l’Évangile, nous avons écouté la première partie de ce qu’on appelle « la prière sacerdotale » de Jésus (cf. Jn 17, 1-11a) – en conclusion des discours d’adieux – pleine de confidence, de douceur et d’amour. Elle est appelée « prière sacerdotale », parce qu’en elle, Jésus se présente dans l’attitude du prêtre qui intercède pour les siens, au moment où il va quitter ce monde. Le passage est dominé par le double thème de l’heure et de la gloire. Il s’agit de l’heure de la mort (cf. Jn 2, 4 ; 7, 30 ; 8, 20), l’heure au cours de laquelle le Christ doit passer de ce monde au Père (13, 1). Mais elle est aussi, en même temps, l’heure de sa glorification qui s’accomplit à travers la croix, appelée par l’évangéliste Jean « exaltation », c’est-à-dire élévation, montée dans la gloire : l’heure de la mort de Jésus, l’heure de l’amour suprême, est l’heure de sa gloire la plus haute. Pour l’Église aussi, pour chaque chrétien, la gloire la plus haute est celle de la Croix, c’est vivre la charité, don total à Dieu et aux autres.
Chers frères est sœurs ! J’ai accueilli très volontiers l’invitation que m’ont adressée les Évêques de la Croatie à visiter ce pays à l’occasion de la première Rencontre Nationale des Familles Catholiques Croates. Je désire exprimer ma vive appréciation pour l’attention et l’engagement envers la famille, non seulement parce que cette réalité humaine fondamentale aujourd’hui, dans votre pays comme ailleurs, doit affronter des difficultés et des menaces et donc a particulièrement besoin d’être évangélisée et soutenue, mais aussi parce que les familles chrétiennes sont une ressource décisive pour l’éducation à la foi, pour l’édification de l’Église comme communion et pour sa présence missionnaire dans les situations les plus diverses de la vie. Je connais la générosité et le dévouement avec lequel, vous, chers Pasteurs, servez le Seigneur et l’Église. Votre travail quotidien pour la formation à la foi des nouvelles générations, comme aussi pour la préparation au mariage et pour l’accompagnement des familles, est la route fondamentale pour régénérer toujours de nouveau l’Église et aussi pour vivifier le tissu social du pays. Poursuivez avec disponibilité votre précieux engagement pastoral !
Il est bien connu de tous que la famille chrétienne est un signe spécial de la présence et de l’amour du Christ et qu’elle est appelée à donner une contribution spécifique et irremplaçable à l’évangélisation. Le bienheureux Jean-Paul II, qui a visité par trois fois ce noble pays, affirmait que « la famille chrétienne est appelé à prendre une part active et responsable à la mission de l’Église d’une façon propre et originale, en se mettant elle-même au service de l’Église et de la société dans son être et dans son agir, en tant que ‘communauté intime de vie et d’amour’ » (Familiaris consortio, 50). La famille chrétienne a toujours été la première voie de transmission de la foi et elle conserve aujourd’hui de grandes possibilités pour l‘évangélisation dans de multiples domaines.
Chers parents, engagez-vous toujours à enseigner à vos enfants à prier, et priez avec eux ; faites-les approcher des Sacrements, particulièrement de l’Eucharistie – cette année vous célébrez les 600 ans du ‘miracle eucharistique de Ludbreg’ – ; et introduisez-les dans la vie de l’Église ; dans l’intimité domestique, n’ayez pas peur de lire la Sainte Écriture, illuminant la vie familiale de la lumière de la foi et louant Dieu comme Père. Soyez presque un petit cénacle, comme celui de Marie et des disciples, dans lequel se vit l’unité, la communion, la prière !
Aujourd’hui, grâce à Dieu, de nombreuses familles chrétiennes acquièrent toujours plus la conscience de leur vocation missionnaire et s’engagent sérieusement dans le témoignage au Christ Seigneur. Le bienheureux Jean-Paul II a dit : « A notre époque, les familles qui collaborent activement à l’évangélisation sont de plus en plus nombreuses… Dans l’Église a mûri l’heure de la famille, qui est également l’heure de la famille missionnaire » (Angelus, 21 octobre 2001). Dans la société d’aujourd’hui, la présence des familles chrétiennes exemplaires est plus que jamais nécessaire et urgente. Malheureusement, nous devons constater, spécialement en Europe, que se répand une sécularisation qui porte à la marginalisation de Dieu dans la vie et à une croissante désagrégation de la famille. On absolutise une liberté sans engagement pour la vérité, et on entretient comme idéal le bien-être individuel à travers la consommation des biens matériels et des expériences éphémères, négligeant la qualité des relations avec les personnes et les valeurs humaines plus profondes ; on réduit l’amour à une émotion sentimentale et à une satisfaction de pulsions instinctives, sans s’engager à construire des liens durables d’appartenance réciproque et sans ouverture à la vie. Nous sommes appelés à contester une telle mentalité ! Auprès de la parole de l’Église, le témoignage et l’engagement des familles sont très importants, votre témoignage concret, surtout pour affirmer l’intangibilité de la vie humaine de la conception à sa fin naturelle, la valeur unique et irremplaçable de la famille fondée sur le mariage et la nécessité de mesures législatives qui soutiennent les familles dans la tâche d’engendrer et d’éduquer les enfants.
Chères familles, soyez courageuses ! Ne cédez pas à la mentalité sécularisée qui propose la cohabitation comme préparatoire, ou même substitutive au mariage ! Montrez par votre témoignage de vie qu’il est possible d’aimer, comme le Christ, sans réserve, qu’il ne faut pas avoir peur de s’engager pour une autre personne ! Chères familles, réjouissez-vous de la paternité et de la maternité ! L’ouverture à la vie est signe d’ouverture à l’avenir, de confiance dans l’avenir, de même que le respect de la morale naturelle libère la personne au lieu de l’humilier ! Le bien de la famille est aussi le bien de l’Église. Je voudrais rappeler tout ce que j’ai affirmé dans le passé : «L’édification de chaque famille chrétienne se situe dans le contexte de la famille plus vaste de l’Église, qui la soutient et la conduit avec elle… Et, réciproquement, l’Église est édifiée par les familles, ‘petites Églises domestiques’ » (Discours d’ouverture du Congrès ecclésial diocésain de Rome, 6 juin Insegnamenti di Benedetto XVI, I, 2005, p. 205). Prions le Seigneur pour que les familles soient toujours plus de petites Églises et que les communautés ecclésiales soient toujours plus une famille !
Chères familles croates, en vivant la communion de foi et de charité, soyez témoins de façon toujours plus transparente de la promesse que le Seigneur monté au ciel fait à chacun de nous : « …je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt, 28, 20). Chers chrétiens croates, sentez-vous appelés à évangéliser par toute votre vie ; écoutez avec force la parole du Seigneur : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19). Que la Vierge Marie, Reine des croates, accompagne toujours votre chemin. Amen ! Loués soient Jésus et Marie !
Traduction française distribuée par la salle de presse du Saint-Siège