Le Triduum et la fête de Pâques au Saint Sépulcre
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http://www.christusrex.org/www1/ofm/mag/TSmgfrD1.html
03-04.1999 – online
Le Triduum et la fête de Pâques au Saint Sépulcre
Paul Sylvestre, ofm
Jérusalem est plantée au beau milieu de tout l’univers. Le Saint Sépulcre, fiché au centre de la basilique de la Résurrection, lui, est bien le centre de gravité du cosmos. Ici comme partout dans la chrétienté, tout a commencé le Mercredi des cendres, le 17 février. Chaque samedi du carême, c’est le procession solennelle, en fin d’après-midi, autour des différentes chapelles de la basilique de l’Anastasis. Ces processions quadragésimales solennisent le cortège quotidien, qui fait le tour de la basilique, en fin d’après-midi, à 16 h. (Au Saint Sépulcre, on garde l’heure solaire, toute l’année.). Durant le carême, dans la nuit de samedi à dimanche, l’office des Lectures, les louanges du matin et la triple ronde autour du Tombeau sont déjà une annonce pascale. Voici qu’avec le 1er avril nous sommes déjà au triduum qui nous prépare à la fête de la Résurrection. C’est le grand portique qu’on s’apprête à franchir pour arriver au matin de Pâques.
Le Jeudi saint 1er avril
Célébrer la cène du Seigneur en face du lieu de la Résurrection est un enchantement et un ravissement. Mais l’élan et l’enthousiasme doivent s’accommoder du partage du temps et des lieux avec les cinq autres traditions chrétiennes qui, elles aussi, ont feu et lieu dans la basilique de la Résurrection. La Commission de liturgie de la Custodie de Terre Sainte a réussi le tour de force de renouveler la liturgie des Jours saints, à l’intérieur des contraintes et des restrictions dont il lui fallait tenir compte.
En conséquence, la liturgie de la Cène a lieu, par la force des choses, dès le petit matin. On y suit les textes du missel de 1975. Le latin et le grégorien sont de rigueur. Aux lectures s’intègrent des ajouts de la liturgie arménienne et géorgienne. Le lavement des pieds et la bénédiction des Huiles se situent dans le prolongement de la liturgie de la Parole. Après la messe que préside S.B. le patriarche Michel Sabbah, la procession avec le Saint Sacrement fait trois fois le tour de l’édicule. Puis le patriarche dépose la sainte Réserve sur la pierre du Tombeau, qui devient le reposoir jusqu’au lendemain matin.
Au cours de l’après-midi, le lavement des pieds se trouve remplacé par l’adoration des fidèles, devant le saint Tombeau.
En début de soirée, les traditionnelles Ténèbres sont remplacées par l’office de l’Accompagnement du Seigneur, qui reprend la liturgie de l’Église de Jérusalem, alors qu’elle se célébrait à la basilique de l’Eleona, sur le mont des Oliviers, où se trouve aujourd’hui le Carmel » des Pater « . La pèlerine Égérie, vers 383, rappelle que le Jeudi saint, la station avait lieu autour de la grotte des enseignements qui se trouve toujours dans la crypte de l’église du Sacré-Coeur, restée inachevée.
Le Vendredi saint 2 avril
Dès le matin, nous sommes au Calvaire, à l’autel de la crucifixion. Ce sont les reliques de la sainte Croix qui désormais remplacent le crucifix pour cette célébration-ci. On a transporté sur l’autel le reliquaire en forme de croix, décoré de pierres précieuses. C’est vers lui qu’on se tourne pour les invocations au » bois de la croix « . Le reste de la journée, on le dépose à la chapelle de l’Apparition, pour la vénération des fidèles. Le chant de la passion selon S. Jean, en langue latine selon la mélodie grégorienne, donne à la célébration une ambiance de compassion qui cadre bien avec la mémoire de la passion et de la mort du Seigneur.
En fin d’après-midi, cette fois, c’est la Commémoration de la mort et de la résurrection du Christ qui remplace l’office des Ténèbres de naguère. Dans cette liturgie, une large place est faite aux récits évangéliques de la Passion, selon chacun des Évangiles.
Le Samedi saint 3 avril
A cause des contraintes du » statu quo « , la vigile pascale est encore célébrée le matin. C’est d’abord la liturgie de la lumière. Elle a lieu à l’entrée de la basilique. Le feu nouveau a rendu les charbons incandescents. Ce sont eux qu’on place dans les encensoirs qui sont portés jusqu’à l’édicule du Tombeau. Suit la liturgie de la Parole et la liturgie de l’Eau baptismale. La proclamation de la Résurrection, selon les quatre Évangiles, est lancée, aux quatre angles du Tombeau, depuis les quatre points cardinaux en direction des quatre coins du monde.
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