Archive pour mai, 2011

Eclairages rabbiniques sur le Notre Père: Que ton nom soit sanctifié

4 mai, 2011

du site:

http://www.bible-service.net/site/634.html

Eclairages rabbiniques sur le Notre Père

Que ton nom soit sanctifié

Sanctifier le Nom de Dieu est la vocation-mission d’Israël (cf Lv 22,32 ; Ez 36,22-23). L’adjectif  » saint  » signifie en premier lieu  » séparé  » ; Dieu est le Saint par excellence car, s’il est le créateur, il ne se confond pas avec sa création. Il est le Tout-Autre.

Israël sanctifie le Nom de Dieu en se séparant du péché et de l’idolâtrie par l’observance des commandements ; les membres du peuple participent à la sanctification du nom divin ( » qiddouch ha-Chem  ») de trois façons : le martyre, une conduite exemplaire et la prière. Comme le verbe hébreu ( » leqadesh  », forme intensive) va jusqu’à signifier  » rendre Dieu saint  », on peut dire qu’Israël, en se séparant du péché, témoigne de l’unique Saint et permet donc que Dieu soit reconnu comme saint dans le monde.

Proclamer la sainteté de Dieu, c’est aussi affirmer sa transcendance. En sanctifiant le nom de Dieu, Israël fait entrer sa transcendance dans le monde. Cela s’opère dans la prière liturgique, principalement dans la qedouchah qui reprend :  » Saint, Saint, Saint le Seigneur des armées  » (Is 6,3), en le combinant avec son complément indissociable :  » Bénie soit la gloire du Seigneur depuis son lieu  » (Ez 3,12 ). Dieu est le tout Autre ( » saint, saint saint  ») ; cependant  » la terre est remplie de sa gloire  », c’est-à-dire le révèle. Mais cette gloire, la tradition l’affirme, vient d’un lieu encore inconnu du monde.

La  »qedouchah » est une prière communautaire : il faut au moins dix personnes ( »minyan ») pour former une communauté et réciter cette prière.
 
Troisième bénédiction de la  » Amidah  » : la sanctification ( »qedouchah »)
(À voix basse :) Tu es saint et ton nom est saint. Et les saints chaque jour te loueront,  » Selah  » ! Béni es-tu, Seigneur, le  » Dieu saint  » !
(À haute voix :) —Nous sanctifierons ton nom dans le monde, comme on le sanctifie dans les hauteurs célestes, ainsi qu’il est écrit par ton prophète :  » Saint ! Saint ! Saint ! est le Seigneur des armées, sa gloire remplit toute la terre  ».
— De leur côté, d’autres disent : Béni !
—  » Bénie soit la gloire du Seigneur depuis son Lieu !  »
— Et dans tes saints écrits il est dit :
—  » Le Seigneur règne éternellement, ton Dieu, ô Sion, d’âge en âge. Hallelouyah !  »
— D’âge en âge nous dirons ta grandeur et d’éternité en éternité nous proclamerons ta sainteté. Ta louange, ô notre Dieu, ne quittera jamais notre bouche car tu est Dieu, roi grand et saint.
— Béni es-tu Seigneur, le  » Dieu saint  » !

Que ton Règne vienne

Le  » Qaddish  » demande la sanctification du nom divin, mais aussi la venue du royaume. Prononcé à différentes occasions et jalonnant les différentes sections de la prière liturgique, il est surtout connu pour son usage auprès d’un défunt ; le plus proche parent doit le réciter : le défunt ne pouvant plus sanctifier le nom de Dieu sur la terre, cela se fera par ses descendants.
 
Qaddich
 » Que soit magnifié et sanctifié son grand nom dans le monde  » qu’il a créé selon sa volonté ; et qu’il établisse son règne de notre vivant et de vos jours et du vivant de toute la maison d’Israël, bientôt et dans un temps proche ; et dites : Amen !
Que son grand nom soit béni à jamais et d’éternité en éternité !
Que soit béni et célébré, glorifié et exalté, élevé et honoré, magnifié et loué, le nom du Saint, béni soit-il ! Lui qui est au-dessus de toute bénédiction et de tout cantique, de toute louange et de toute consolation qui sont proférées dans le monde ; et dites : Amen !
Que les prières et supplications de tout Israël soient accueillies par leur Père qui est aux cieux ; et dites : Amen !
Que la plénitude de la paix nous vienne des cieux, ainsi que la vie, pour nous et pour tout Israël ; et dites : Amen !
Que Celui qui établit la paix dans ses hauteurs l’établisse sur nous et sur tout Israël ; et dites : Amen !

Dieu est roi, sa qualité royale réfère à ses deux fonctions de créateur et de juge. Il est maître de la création et de l’histoire. Un jour il sera reconnu comme tel par tous :  » En ce jour-là, le Seigneur sera roi sur toute la terre ; en ce jour-là le Seigneur sera Un et son nom Un  » (cf. Za 14,9). Ce règne dont l’accomplissement est à venir est déjà présent dans la proclamation liturgique :  » Le Seigneur a régné, le Seigneur règne, le Seigneur règnera à jamais  » (office du samedi matin, avant la lecture de la Torah). Un règne donc déjà venu et encore à venir, objet d’espérance tant que Dieu ne sera pas reconnu roi par toute la terre.
Dans le cadre de la prière de Roch ha-chanah dont les éléments principaux sont antérieurs à l’an 70 de notre ère, Dieu est appelé  » Notre Père, notre roi  » ; c’est une autre façon de montrer l’équilibre entre la transcendance et l’immanence, entre la justice de Dieu et sa miséricorde.
L’expression  » recevoir sur soi le joug du royaume de cieux  », liée à la récitation du premier paragraphe du  » Chema Israël  », signifie reconnaître, accepter et recevoir cette souveraineté de Dieu sur la vie humaine. 
Michnah  » Berakhot  » 2,2
Rabbi Yehoshua ben Korha dit : pourquoi  » Écoute Israël  » précède-t-il  » Et voici, si vous écoutez  » ? C’est parce que l’on doit d’abord recevoir sur soi le joug du royaume des cieux et ensuite seulement celui des commandements

 Anne-Catherine Avril,
La Prière du Seigneur (Mt 6, 9-16 ; Lc 11, 2-4)
Supplément au Cahier Evangile n° 132 (pages 22-24)

est une prière, si je trouve la traduction française, je vais mettre

3 mai, 2011

est une prière, si je trouve la traduction française, je vais mettre dans images sacrée Shabbat+Shalom

http://the2spies.blogspot.com/2010/12/day-13-shabbat-shalom.html

AUSCHWITZ A FAÇONNÉ LA SAINTETÉ DE JEAN-PAUL II

3 mai, 2011

du site:

http://www.zenit.org/article-27768?l=french

AUSCHWITZ A FAÇONNÉ LA SAINTETÉ DE JEAN-PAUL II

ROME, Lundi 2 mai 2011 (ZENIT.org) – « Auschwitz a été l’école de sainteté de Jean-Paul II : je suis convaincu que Karol Wojtyla a compris en ce lieu la vérité sur l’homme, car les questions que chacun se pose ici sont les questions fondamentales sur le sens global de la vie », souligne le père Manfred Deselaers, responsable du programme du Centre de dialogue et de prière d’Oswiecim.
Fondé en 1992 à proximité du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau selon la volonté du cardinal Franciszek Macharski, en accord avec les évêques de toute l’Europe et les représentants des institutions juives, le centre a accueilli jusqu’ici plus de 34.000 personnes, dont une majorité d’allemands, de norvégiens, et d’américains, venus participer aux séminaires et aux exercices spirituels qui y sont proposés.
« Centre de dialogue et de prière », comme l’indique son nom, même si, avertit la brochure d’information, « on a l’impression qu’en ce lieu ont ne peut partir ni de la prière ni du dialogue » mais, rapporte le père Deselaers, « de l’écoute, de la visite au camp de concentration, de la rencontre avec les anciens prisonniers, de l’étude des documents ».
Mais là aussi, ajoute le responsable, il ne s’agit pas seulement de visiter un musée et de regarder les vitrines conservant une quantité impressionnante de montures de lunettes, chaussures, valises, voire même des cheveux ayant appartenu à des prisonniers. En Pologne, explique-t-il, il y a la profonde conviction que le sang des morts parle : il faut se mettre à l’écoute de la voix de la terre d’Auschwitz et prendre le temps de se poser la question : « Que signifie tout cela pour moi ? ».
Et la réponse à cette question est différente « si l’on est polonais ou italien, juif ou catholique, ou prêtre et allemand comme moi », affirme-t-il ajoutant que « le respect réciproque pour les diverses sensibilités, est la première réponse au camp de concentration où prévalait la négation absolue de l’autre ».
Auschwitz. Des classes entières franchissent les grilles d’entrée, passent sous l’écriteau gauche fixé de manière indélébile dans la mémoire collective par des films et monuments « Arbeit macht frei (le travail rend libres) » et défilent dans les ruelles entre les édifices de briques rouges, en silence, beaucoup avec les yeux rouges, en souvenir de ce million et demi au moins d’hommes, de femmes et d’enfants qui ont perdu la vie de manière terriblement cruelle.
Birkenau met en évidence le caractère systématique de la volonté d’extermination, que traduisent les rangées ordonnées de baraques, les doubles extensions de fil barbelé séparant les fossés creusés par les prisonniers eux-mêmes. Seuls les blocs de ciment des fours crématoires, que les nazis ont fait exploser avant de quitter le camp pour tenter d’occulter leurs crimes, manquent d’ordre, écroulés sur eux-mêmes comme un château de cartes.
Tout suggère une horreur que l’esprit a du mal à accepter que l’on ait pu seulement la concevoir : Comment des personnes ont-elles pu faire cela à leurs semblables ? ». « Beaucoup demandent, raconte le père Deselaers : Où était Dieu? », cette même question que « se posait le prix Nobel de la paix Elie Wiesel : ‘Avant que Dieu me demande où étais-tu ? je lui demande, mais toi, où étais-tu quand mon frère, ma sœur, ma nation, se faisaient tués ?’ ».
« Il n’y a pas de réponses faciles, affirme le père Deselaers, seulement la prière et le silence : dans la théologie successive à Auschwitz on affirme qu’il ne peut y avoir de prière authentique en faisant abstraction de ce lieu ».
Jean-Paul II, selon le responsable du Centre de dialogue et de prière, qui a étudié tous les documents du pape traitant de cette question, « a dans tout ce discours un rôle essentiel ». Non seulement il était évêque d’Auschwitz, car évêque de Cracovie, mais « on peut dire qu’il concevait son sacerdoce comme une réponse à tout ce qui s’était passé durant la seconde guerre mondiale, aux souffrances effroyables que d’autres avaient vécues aussi à sa place ».
En effet, « c’est justement durant la guerre que Wojtyla a décidé de se faire prêtre et d’entrer au séminaire clandestin organisé par le cardinal Adam Sapieha ».
« Pour lui, ajoute le père Deselaers, qui dès son enfance avait des amis juifs, la tragédie d’Auschwitz n’était pas une tragédie abstraite mais faisait partie de sa vie ». Selon le père Deselaers « son fort engagement en faveur de la dignité et des droits de l’homme, la recherche de dialogue entre chrétiens et juifs, la rencontre d’Assise entre les responsables des religions pour que tous coopèrent pour la civilisation de l’amour, les racines de sa tension pour l’unité du genre humain : tout nait de l’expérience d’Auschwitz ».
« En 1965, alors tout jeune évêque, raconte le père Deselaers, Karol Wojtyla est venu à Oswiecim pour la fête de la Toussaint. Il expliqua dans son homélie, comment il était possible de regarder ce lieu avec les yeux de la foi ». Si Auschwitz, a-t-il dit, « nous fait voir jusqu’à quel point l’homme peut être ou peut devenir méchant », on ne saurait néanmoins « se sentir écrasés par cette terrible impression ». Il nous faut « regarder les signes de foi, comme ceux de Maximilien Kolbe ».
Son exemple « nous montre comment Auschwitz met aussi en évidence toute la grandeur de l’homme, tout ce que l’homme ‘peut’ être, en triomphant de la mort au nom de l’amour comme le Christ a fait ».
Et quand il est venu ici comme pape pour la première fois, poursuit le père Deselaers, il affirma que « les victoires sur la haine au nom de l’amour n’appartiennent pas seulement aux croyants et chaque victoire de l’humanité sur un système anti-humain doit être un signal pour nous ».
C’est probablement pour ça aussi qu’Edith Stein, sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, qui unit la confession de la foi chrétienne et la tragédie de la shoah, est devenue patronne d’Europe : « Jean-Paul II a voulu dire que si l’Europe cherche son identité dans l’ère moderne elle ne peut oublier Auschwitz ».
Auschwitz a été l’école qui a façonné la sainteté de Jean-Paul II, celle perçue immédiatement par les gens : « Car ici, conclut le père Deselaers, il a compris jusqu’au fond ce que signifie la ‘foi’ pour l’homme d’aujourd’hui. Les peuples du monde entier le comprenaient car il les comprenait ».
Chiara Santomiero

Connaître le vin des Grecs nous aide à mieux connaître le vin d’aujourd’hui.

3 mai, 2011

du site:

http://cathoweb.org/catho-bliotheque/culture-catholique/histoire-de-l-eglise/le-vin-des-grecs.html

Connaître le vin des Grecs nous aide à mieux connaître le vin d’aujourd’hui.

Le vin des Grecs

Pour le grand historien grec Thucydide , l’histoire commence avec la vigne.

Les peuples méditerranéens commencèrent à sortir de la barbarie quand ils apprirent à cultiver l’olivier et la vigne.
Phrase claire et précise de Thucydide dans La guerre du Péloponnèse, qui montre combien, pour l’historien de la Grèce, le passage du nomadisme au sédentarisme est le passage de la barbarie à la civilisation et que ce passage se fait par la culture et d’abord par celle de la vigne. La Grèce, pays de la mer, est née avec la vigne, comme elle est intimement liée aussi à l’olivier et au blé. La première civilisation grecque est menée par les Minoens, en Crète (2000 av. J.-C.) puis après leur disparition par les Mycéniens, à Mycènes. (1500 av. J.-C.). A Pylos, la cave à vin du roi Nestor a une capacité de 6000 litres. Le vin est livré dans des outres en peau et il est conservé dans des jarres.
Dans la culture grecque le vin est omniprésent. Dans la littérature, la philosophie, l’art, l’architecture, la médecine. N’oublions jamais cet aspect fondamental du vin à ses origines : il est considéré comme un médicament. Le vin guérit les maladies et à chaque maladie correspond son vin. Ecoutons Hippocrate, le grand médecin grec du Ve siècle, né à Kos. Pour un problème aux articulations : « On disposera la jambe et le pied comme le voudra le blessé lui-même. On pansera avec du cérat à la poix et des compresses imbibées de vin, peu nombreuses et pas trop froide car dans ce cas le froid provoque des spasmes. » « Si on est en hiver on emploiera de la laine en suint qu’on arrosera d’en haut avec du vin et de l’huile tiède. » Pour les douleurs oculaires le médecin recommande l’emploi du vin et de la saignée. « Une fièvre avec le pouls petit est guérie par du vin qui donne de la plénitude au pouls. » « Boire du vin pur dissipe la faim ». « L’anxiété, le bâillement, le frisson, on les dissipe en buvant du vin mêlé avec partie égale d’eau. » « Un iléus étant survenu, donnez beaucoup de vin pur, froid, peu à peu, jusqu’à ce qu’il survienne sommeil ou douleur aux jambes. »
Le vin est donc indispensable à la médecine et au soin des personnes. C’est tout le contraire de notre époque actuelle qui considère de plus en plus le vin comme une drogue et comme un danger pour l’homme, une vision dans laquelle la notion essentielle de tempérance est remplacée par celle de prohibition. Au développement des vertus succède l’instauration de la répression.
Boire du vin pour se soigner donc, mais pas n’importe comment : pur ou dilué, froid, chaud ou tiède, doux, sec, noir ou épicé, à chaque maladie correspond son vin.
Attention toutefois à ne pas regarder le vin grec comme nos vins actuels, il est tout à fait différent et nul doute que si nous servions le plus grand cru grec à un de nos meilleurs œnologues il le trouverait absolument infect. D’abord le vin de l’Antiquité ne se conserve pas, tout au plus deux ou trois ans pour les meilleurs, il doit donc être bu dans l’année. Ensuite, les procédés de vinification sont très éloignés des nôtres, les goûts aussi. Le vin grec est souvent mélangé à des épices et à du miel. Il est si consistant qu’il faut le mêler d’eau avant de le boire, c’est le rôle des cratères conservés aujourd’hui dans les musées, ils ne servent pas à boire mais à diluer le vin avant de le boire. Et cette dilution s’opère souvent avec de l’eau de mer. Chez les Grecs ce sont les Barbares qui ne mettent pas d’eau dans leur vin parce que ceux-ci recherchent l’ivresse et non le plaisir. Aujourd’hui on n’imagine pas mettre de l’eau et encore moins de l’eau de mer dans son chambertin ! De même, les Grecs sont surtout tournés vers les saveurs sucrées, mielleuses alors que nos goûts contemporains recherchent plutôt l’acide, le tannique, la complexité. En revanche, d’après ce que nous savons, les Grecs ne mettaient pas de résine dans leur vin –poix de pin- contrairement aux Romains. La seule mention d’addition de résine est faite pour le vin de Galatie en Asie mineure, mais c’est un vin qui a la réputation d’être imbuvable. Dans son fameux traité De re rustica l’agronome latin Columelle –dont les goûts sont proches de ceux des Grecs- rapporte des méthodes de conservation du vin qui nous font horreur aujourd’hui. Pour faire vieillir les vins il faut y ajouter 40 L de térébenthine, de la lessive de cendres, de la poix de Brutium, ou bien, pour éviter qu’ils ne deviennent aigres, on y ajoute 1/10è d’eau douce et on les fait bouillir jusqu’à évaporation d’une quantité égale à celle de l’eau ajoutée, ensuite on les garde à l’abris de l’air. Un tel vin n’aurait aujourd’hui aucune médaille dans les concours.

Les cépages grecs
Toutefois, comme pour nous, les Grecs ont leurs grands crus et leurs piquettes. Il y a les vins que l’on recherche pour boire lors des banquets entre riches hommes de goûts, et ceux destinés aux classes populaires dans la consommation quotidienne. Les textes, qui contiennent nombres de louanges, les sites d’amphores, les excavations des domaines, nous permettent de reconstituer la géographie viticole de la Grèce antique. Les plus gros exportateurs sont les îles de la mer Egée. Parmi elles Chio – au large de l’Ionie- qui est le principal exportateur de vin. De l’avis des amateurs c’est chez elle qu’est produit le meilleur des vins grecs. Ce vin est si renommé qu’en 620 Pharaon donne son accord pour fonder une ville dans l’ouest du delta du Nil –Naucratis- ville qui a pour fonction d’échanger du vin de Chio, de l’huile d’olive et de l’argent contre du papyrus et des objets de luxe égyptiens. Des amphores de Chio ont été retrouvées dans tout le bassin méditerranéen et jusqu’en Bulgarie et dans l’est de la Russie. C’est la preuve de la grande renommée de cette appellation.
Au nord de Chio se trouve Lesbos, autre grande île du vin. On y produit le fameux pramnian, un des plus rares et des plus voluptueux de tous les vins grecs. Pour faire ce vin on n’utilise pas de pressoir : les grappes sont empilées les unes sur les autres de manière à ce qu’elles éclatent sous leur poids et qu’il s’en écoule les gouttes d’un nectar épais. Après fermentation le vin a la consistance et la douceur du miel tant son moût est riche en sucre. Les autres célèbres vins de Grèce sont le vin de Thasos, au large de la Thrace, célèbre pour ses arômes de pomme, c’est un vin beaucoup plus léger que celui de Lesbos. Le vin de Chalcidique en Macédoine –le mendéen-, le vin de Thessalie –le magnésien- ont aussi la réputation d’être de bons vins. Le byblin, de Byblos est un vin de grande qualité, il a ses successeurs dans les domaines de Tyr et de Sidon au Moyen Age. A contrario le vin des Sporades – au sud ouest de la mer Egée- est produit en grande quantité mais sa qualité est médiocre, de même pour le vin de Cos et celui de Rhodes. Ces vins sont surtout destinés à calmer la soif des armées. Dans la partie occidentale de la Méditerranée on trouve aussi de grands crus. Ceux-ci sont le fruit de l’implantation des colons grecs au cours du Ve siècle dans les territoires de l’Italie, de la France et de l’Espagne actuelle. C’est ainsi que le sud de l’Italie, nommé Grande Grèce parce que la présence grecque y est forte, est surnommée Œnotria, c’est-à-dire pays de la vigne.
Si le goût et les cépages ont changé en revanche les méthodes commerciales semblent éternelles. On peut aujourd’hui reconnaître d’un seul coup d’œil un vin d’Alsace, de Bourgogne, de Bordeaux ou d’Anjou par la forme de sa bouteille. Cette forme répond plus à un souci de se faire reconnaître qu’à des duestions organoleptiques. Et bien il en va de même dans la Grèce ancienne. Les régions productrices de vin ont aussi leur propre style d’amphores marquées d’un sceau particulier qui les fait reconnaître. L’amphore est le conteneur universel de la Méditerranée. Son matériau, la terre, se trouve partout. Il ne donne pas de goût aux aliments, il respire, il assure une bonne conservation et il peut garder le frais. Dans l’amphore on peut tout mettre : du vin, de l’huile, du garum , des épices. Ses formes sont très diverses même si sa méthode de fabrication est toujours identique : l’amphore est façonnée en deux ou trois parties, qui sont assemblées quand elles sont humides, puis elle est renversée tête en bas sur le sol pour que le potier puisse façonner la base. L’amphore grecque fait à peu près 40 litres et la romaine 26 litres. Elle a été inventée par les Cananéens –ancêtres des Phéniciens- qui l’ont importée en Egypte vers 1500 ans av. J.-C. Son nom vient de amphi : double et forein : porter. Dans le transport en bateaux les amphores sont plantées dans du sable et attachées aux anses pour maintenir leur stabilité. Chaque île, chaque région a son amphore, c’est son image de marque c’est aussi le garant de la qualité et un objet publicitaire avant l’heure. Les amphores de Chio ont une forme caractéristique qui permet de les reconnaître, elles sont en plus marquées du sceau de la cité : un sphynx, une amphore et une grappe. De même pour Thasos qui a ses propres amphores au calibre bien établi. Ainsi un marchand de vin peut-il reconnaître au premier coup d’œil l’origine du vin qui lui est présenté. Mais attention aux imitations et aux contrefaçons. L’antique, comme aujourd’hui, n’échappe pas à ces dérives.
Après les crus intéressons-nous aux méthodes culturales : comment les Grecs cultivaient-ils leurs vignes ? Et bien cela dépend des époques certes mais aussi des lieux. Quoiqu’il en soit la conduite de la vigne est très différente de celle que nous connaissons aujourd’hui, la vigne grecque n’a pas du tout le même aspect que nos vignobles actuels. Elle peut en effet pousser le long des arbres, grimpant sur leurs troncs, ou bien à même le sol. Elle peut être également conduite en échalas ou en treille. Souvent les Grecs pratiquent le complantage : sur une même parcelle on trouve de la vigne, des arbres fruitiers et parfois des oliviers. C’est un moyen de rentabiliser l’étroitesse des terres, de protéger les plants fragiles de l’ardeur du soleil et aussi de limiter l’absorption d’eau par la vigne et donc de l’amener à produire de meilleurs fruits. Lors de la vinification la plupart des vins grecs sont produits en étalant les grappes sur des claies en paille et disposées au soleil afin que les grappes se dessèchent et se concentrent en sucre. C’est la même méthode que pour le xérès ou le vin de paille. Cela donne les vins mielleux et sucrés si recherchés.

La culture du banquet
Les manières de boire le vin varient en fonction du statut des buveurs. Cela est une donné sociologique intangible. Boire du vin chez les Grecs s’opère dans le cadre d’une pratique ritualisée bien connue, le banquet.
Les banquets sont, sous le regard des dieux, un des centres de la vie sociale et culturelle et un des lieux où s’exprime la citoyenneté archaïque. Le banquet comprend deux moments successifs. On mange d’abord de la viande préalablement sacrifiée en hommage à une divinité et des céréales, puis on boit un mélange de vin et d’eau, en le consacrant à Dionysos.
Centre de la vie sociale, centre de la vie politique, mais également acte religieux, le banquet est au cœur de la vie des Grecs. Remarquons ici la consommation de nourriture et de vin mêlé d’eau qui ont été auparavant consacrés aux dieux, le banquet est donc aussi un acte liturgique. Nous retrouvons cela dans la messe où le pain et le vin, lui aussi mêlé d’eau, sont consacrés et offerts en communion aux fidèles. Le banquet grec est, par bien des aspects, un préfigurateur de la messe. Le deuxième moment du banquet porte le nom de symposium. C’est un moment aussi très important où les hommes boivent ensemble, réunis autour du symposiarque, qui est celui qui dirige la réunion. Allongés deux par deux sur des divans, ayant à côté d’eux une petite table où ils posent leur coupe, les convives discutent des lois de la cité, de la guerre, des mesures à adopter. Le symposiarque doit veiller à l’égalité de la parole, et à ce que tous les convives s’amusent. C’est lui aussi qui introduit les jeux ou les récitations de poèmes. Dans le symposium l’ivresse est condamnée, il faut rester sobre, maître de soi et de ses propos. Dans l’esprit des Grecs il relève en effet de l’ordre et du cosmos, il est une préfiguration de la cité idéale qui doit rester unie et ordonnée et ne pas être remise en cause par l’introduction de l’ivresse qui, elle, conduit au chaos. Le brouhaha, l’orgie, la débauche, empêchent de réfléchir et de parler, ils détruisent l’ordre du banquet et nuisent à l’épanouissement du logos. Le symposium est le lieu de la mesure, et non pas de l’hybris –la démesure, il est une mise en scène de l’ordre politique.
Les banquets relèvent surtout de la société athénienne. Les Spartiates font une tout autre utilisation du vin, dont ils usent à des fins eugénistes. Ainsi, dans leur volonté farouche de sauvegarder leur ville, tout enfant qui n’est pas estimé capable d’être utile à la cité, tout bébé qui présente des malformations, est aussitôt éliminé. Laissons la parole à Plutarque qui dans un texte célèbre a rapporté ces pratiques choquantes.
Le père ne disposait pas du pouvoir d’élever son enfant, mais il le prenait pour l’apporter dans un lieu appelé Lesché, où siégeaient les plus anciens des tribus. Après avoir examiné le bébé, s’il était bien bâti et vigoureux, ceux-ci donnaient l’ordre de l’élever. (. . .) S’il n’était pas bien fait et difforme, ils l’envoyaient vers ce qu’on appelle les Apothètes, une sorte de précipice près du Taygète, dans la pensée qu’il valait mieux, pour lui, comme pour la cité, que ne vive pas celui qui n’avait pas dès le départ les dispositions naturelles à la bonne santé et à la force. De là vient aussi que ce n’est pas non plus dans l’eau, mais dans le vin que les femmes baignaient les nourrissons, afin de tester leur tempérament. On dit en effet que les enfants épileptiques et maladifs ont des convulsions et perdent conscience sous l’effet du vin pur, tandis que les enfants en bonne santé se fortifient et gagnent une constitution plus vigoureuse.
Des Spartiates qui ont bien des problèmes avec la consommation du vin, Hérodote rapportant qu’un de leur roi, le célèbre Cléomène, est mort de folie à force de boire son vin pur, quand la bienséance et la civilité recommandent de le couper d’eau.
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Jean-Baptiste Noé est historien. Il a réalisé un doctorat en histoire économique. Dernier livre publié : Histoire du Vin et de l’Eglise. 2000 ans d’ivresse et de communion, Editions ADN, 2010, 23€. Vous pouvez le commander sur www.jbnoe.fr

MAY 3rd.—SAINTS PHILIP AND JAMES, APOSTLES.

2 mai, 2011

 MAY 3rd.—SAINTS PHILIP AND JAMES, APOSTLES. dans images sacrée Philip_James
http://www.jesus-passion.com/Philip_James.htm

3 mai – Saint Philippe et saint Jacques le Mineur, apôtres

2 mai, 2011

du site:

http://missel.free.fr/Sanctoral/05/03.php

3 mai – Saint Philippe et saint Jacques le Mineur, apôtres

St Philippe

Saint Philippe naquit à Bethsaïde, sur les bords du lac de Tibériade, comme les saints Pierre et André. Saint Clément d’Alexandrie, suivant une tradition ancienne, l’identifie au jeune homme qui demande la permission d’aller enterrer son père avant de suivre Jésus qui répond de laisser les morts ensevelir les morts[1].
Selon l’évangile de saint Jean, on peut supposer qu’il fut d’abord un disciple du Baptiste avant d’être appelé par Jésus à qui il conduit Nathanaël[2] (Barthélemy) ; c’est à lui que Jésus s’adresse avant la première multiplication des pains[3] et c’est à lui que se présentent les païens approcher le Seigneur[4] ; enfin, pendant la Cène, il demande à Jésus de montrer le Père[5].
La tradition nous apprend qu’il prêcha aux Scythes et qu’il mourut très vieux à Hiérapolis (Phrygie) où, selon Eusèbe de Césarée qui cite Polycrate, il fut enterré. Clément d’Alexandrie prétend qu’il mourut de mort naturelle alors que d’autres disent qu’il fut martyrisé sous Domitien ou sous Trajan (lapidé puis crucifié).
L’apôtre Philippe est généralement représenté jeune ; il porte souvent la croix de son supplice et, parfois, des pains qui rappellent son rôle de la multiplication des pains. Parce qu’il porte un nom grec et qu’il est natif de Bethsaïde, on l’associe à André.

[1] Evangile selon saint Matthieu, VII 22 ; évangile selon saint Luc, IX 60.
[2] Evangile selon saint Jean, I 43-51.
[3] Evangile selon saint Jean, VI 5-7.
[4] Evangile selon saint Jean, XII 21-22.
[5] Evangile selon saint Jean, XIV 7-12.

St Jacques

Saint Jacques, dit le Mineur, fils d’Alphée et frère de Jude, originaire de Nazareth, était un parent du Seigneur et fut le premier évêque de Jérusalem, à la demande expresse de Jésus si l’on en croit saint Jérôme et saint Epiphane.
Il fut favorisé d’une apparition spéciale du Sauveur ressuscité dont saint Paul se fait l’écho[6], et dans laquelle, selon saint Clément d’Alexandrie, lui fut communiqué de manière particulière le don de science.
Evêque de Jérusalem, il jouit d’un prestige particulier et d’une autorité considérable : c’est à lui que saint Pierre veut que l’on annonce d’abord sa délivrance[7] ; c’est lui qui contrôle la doctrine et la mission de Paul[8] ; c’est lui qui au concile de Jérusalem, résume le discours de Pierre et règle ce qui doit être observé lors de la conversion des païens[9] ; c’est encore chez lui que Paul, lors de son dernier voyage à Jérusalem, rend compte de sa mission[10]. Il est enfin l’auteur de l’épître de saint Jacques.
L’historien juif Flavius Josèphe et Eusèbe de Césarée mentionnent son martyre par lapidation[11]. Recopiant Hégésippe, Eusèbe de Césarée et saint Jérôme écrivent : « Il a toujours conservé sa virginité et sa pureté entière. Nazaréen, c’est-à-dire consacré à Dieu dès sa naissance, il ne coupa jamais ses cheveux ni sa barbe, n’usa ni de vin, ni bains, ni d’huile pour oindre ses membres, ne porta point de sandales, n’usa pour ses vêtements que du lin. Ses prostrations à terre dans la prière étaient si fréquentes que la peau de ses genoux s’était endurcie comme celle du chameau. Son éminente sainteté lui valut le surnom de Juste par excellence. » Hégésippe dit que Jacques fut enterré près du Temple, sur le lieu même de son martyre (précipité du Temple, puis lapidé et achevé par un foulon qui lui fracasse le crâne). Il est souvent figuré en évêque de Jérusalem ; son attribut est le bâton de foulon, instrument de son supplice.
Si l’on ne sait pas grand chose du culte que l’on rendit primitivement à saint Philippe, en revanche, on sait que l’on montrait à Jérusalem, au IV° siècle, la chaire épiscopale de saint Jacques que l’on vénéra plus tard à l’église de la Sainte-Sion. Au VI° siècle, une église de Jérusalem passait pour avoir été construite sur l’emplacement de la maison de saint Jacques. Les plus importantes reliques des corps de saint Philippe et de saint Jacques dont on célèbre aujourd’hui la translation, sont à Rome, dans la crypte de la basilique des Saints-Apôtres.
De nombreuses églises disent posséder des reliques de saint Jacques le Mineur, telle la cathédrale Saint-Sernin de Toulouse, Saint-Zoïle de Compostelle, l’église des Jésuites d’Anvers, Saint-Etienne de Forli, la cathédrale de Langres, Saint-Corneille de Compiègne … Avec des reliques de saint Jacques, Saint-Sernin de Toulouse afffirme posséder des reliques de saint Philippe dont la cathédrale d’Autun dit avoir hérité de Cluny une partie du chef dont le reste fut distribué entre Notre-Dame de Paris et la cathédrale de Troyes. Florence assure avoir un bras de saint Philippe.
Les traces parisiennes du culte de saint Philippe et de saint Jacques, dont on célèbre aujourd’hui la translation des reliques à Rome, dans la basilique des Saints-Apôtres, semblent assez tardives. L’abbaye Saint-Maur-des-Fossés possédait dans son trésor une partie du chef de saint Philippe rapportée de Constantinople vers 1245, comme l’attestait un acte conservé dans les archives.
D’autre part, le duc Jean de Berry, oncle du roi Charles VI, avait donné aux chanoines de Notre-Dame de Paris une relique du chef de saint Philippe. Etant malade dans son hôtel de Nesle, il demanda que cette relique lui fût apportée en procession, le premier mai, par les chanoines revêtus de chapes de soie, tenant chacun un rameau de bois vert et l’église semée d’herbe verte. Il y avait à Notre-Dame une chapelle Saint-Philippe et Saint-Jacques.
Sans que l’on s’explique comment, la chapelle de l’hôpital Saint-Jacques-du-Haut-Pas, devenue église succursale pour les habitants du faubourg (1566), d’abord mise sous le patronage de saint Jacques le Majeur, passa, lors de sa reconstruction, sous celui des saints apôtres Jacques, fils d’Alphée, et Philippe ; la première pierre fut posée le 2 septembre 1630 par Gaston d’Orléans, en présence de Jean-François de Gondi, premier archevêque de Paris. C’est là que seront inhumés l’abbé de Saint-Cyran et la duchesse de Longueville.
Dans le quartier alors misérable du Roule, il y avait un hospice qui appartenait aux employés de la Monnaie[12],  dont la chapelle, dédiée à saint Philippe et à saint Jacques le Mineur, restaurée en 1636 et 1642, fut érigée en église paroissiale le 1° mai 1699. Erigé en faubourg en 1722, le Roule qui était alors « de tous les faubourgs de Paris (…) le plus négligé et le plus malpropre » fut peu à peu nettoyé puis, à partir de 1750, transformé par la construction de beaux hôtels dont celui de la marquise de Pompadour.
qui deviendra le palais de l’Elysée. L’église paroissiale qui menaçait ruine fut détruite en 1739 pour faire place à une nouvelle église ; en attendant, le culte se faisait dans une grange. Le 14 août 1741, Louis XV donna un terrain de l’ancienne pépinière du Roule, en face de l’ancienne église, pour y construire une église, un presbytère et un cimetière. Ce premier projet fut abandonné au profit d’un nouvelle construction sur l’emplacement de l’ancienne église. Si les plans furent dressés par Jean-François Chalgrin en 1765, la construction de Saint-Philippe-du-Roule ne commença qu’en 1774 et dura une dizaine d’années. Le maître-autel fut consacré le 30 avril 1784. Maintenue comme paroisse après la Constitution civile du Clergé (1791), Saint-Philippe-du-Roule fut fermée en 1793, puis mise à la disposition des Théophilanthropes, et enfin rendue au culte catholique le 8 juin 1795. Cette église qui avait été agrandie en 1845 et consacrée le 13 novembre 1852, fut vidée de la plupart de ses tableaux entre 1960 et 1970.
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[6] Première épître de saint Paul aux  Corinthiens, XV 7.
[7] Actes des Apôtres, XII 12-17.
[8] Epître de saint Paul aux Galates, I 19 & II 9.
[9] Actes des Apôtres, XV.
[10] Actes des Apôtres, XXI 18-19.
[11] C’était à la Pâque, le 10 avril 62.
[12] Au début du XIII° siècle, les officiers et les employés de la Monnaie avaient fondé au hameau du Roule une léproserie. Autorisée en 1216 par l’évêque de Paris (Pierre de Nemours) la léproserie était dirigée par huit frères dont la nomination était partagée entre l’évêque et les ouvriers de la Monnaie (arrêt du Parlement de 1392, confimé par une ordonnance de Charles IX datée du 19 novembre 1562).

Pape Jean Paul II

1 mai, 2011

Pape Jean Paul II dans images sacrée Giovanni_Paolo_II-3

http://roma.blogosfere.it/2011/05/commovente-veglia-di-preghiera-al-circo-massimo-per-il-papa-dei-giovani.html

La célébration de l’Eucharistie: Saint Justin

1 mai, 2011

du site:

http://www.spiritualite2000.com/page-2606-Patristique.php

PATRISTIQUE

Mai 2011

La célébration de l’Eucharistie

Saint Justin

Le philosophe Justin, membre de la communauté de Rome— où il fut martyrisé en 165 — est pour nous le premier témoin de l’Eucharistie de cette communauté.

Personne ne doit prendre part à l’Eucharistie, sinon celui qui croit à la vérité de notre doctrine, qui a été baptisé pour obtenir le pardon des péchés et la nouvelle naissance, et qui vit selon l’enseignement que le Christ nous a transmis.
Car nous ne prenons pas l’Eucharistie comme un pain ordinaire ou une boisson ordinaire. De même que Jésus Christ notre Sauveur, en s’incarnant par la Parole de Dieu, a pris chair et sang pour notre salut : ainsi l’aliment devenu eucharistie par la prière contenant sa parole, et qui nourrit notre sang et notre chair en les transformant, cet aliment est la chair et le sang de ce Jésus qui s’est incarné. Voilà ce qui nous est enseigné.
En effet, les Apôtres, dans leurs mémoires qu’on appelle évangiles, nous ont ainsi transmis l’ordre de Jésus : Il prit du pain, il rendit grâce et il dit : Faites cela en mémoire de moi. Ceci est mon corps. Il prit la coupe de la même façon, il rendit grâce et il dit : Ceci est mon sang. Et c’est à eux seuls qu’il le distribua. — Depuis ce temps, nous n’avons jamais cessé d’en renouveler la mémoire entre nous. Parmi nous, ceux qui ont de quoi viennent en aide à tous ceux qui sont dans le besoin, et nous sommes toujours unis entre nous. Dans toutes nos offrandes, nous bénissons le créateur de l’univers par son Fils Jésus Christ et par l’Esprit Saint.
Le jour appelé jour du soleil, tous, qu’ils habitent la ville ou la campagne, ont leur réunion dans un même lieu, et on lit les mémoires des Apôtres et les écrits des prophètes aussi longtemps qu’il est possible.
Quand le lecteur a fini, celui qui préside fait un discours pour nous avertir et pour nous exhorter à mettre en pratique ces beaux enseignements.
Ensuite, nous nous levons tous et nous faisons ensemble des prières. Puis, lorsque nous avons fini de prier, ainsi que je l’ai déjà dit, on apporte le pain avec le vin et l’eau. Celui qui préside fait monter au ciel des prières et des actions de grâce, autant qu’il en est capable, et le Peuple acclame en disant Amen. Puis on distribue et on partage à chacun les dons sur lesquels a été prononcée l’action de grâce; ces dons sont envoyés aux absents par le ministère des diacres.
Les fidèles qui sont dans l’aisance et qui veulent donner donnent librement, chacun ce qu’il veut; ce qu’on recueille est remis à celui préside et c’est lui qui vient en aide aux orphelins et aux veuves, à ceux qui sont dans le besoin par suite de maladie ou pour toute autre cause, aux prisonniers, aux voyageurs étrangers; bref, il vient en aide à tous les malheureux.
C’est le jour du soleil que nous faisons tous notre réunion, d’abord parce que c’est le premier jour, celui où Dieu, à partir des ténèbres de la matière, créa le monde; et c’est parce que ce jour-là est encore celui où Jésus Christ, notre Sauveur, ressuscita d’entre les morts. La veille du jour de Saturne (du samedi), on l’avait crucifié, et le surlendemain, c’est-à-dire le jour du soleil, s’étant montré à ses Apôtres et à ses disciples, il leur enseigna ce que nous avons exposé.

SAINT JUSTIN — Première Apologie pour les chrétiens. Livre des Jours. Le Cerf – Desclée de Brouwer, 1975, pp. 393-394.

BÉATIFICATION DE JEAN-PAUL II : HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

1 mai, 2011

du site:

http://www.zenit.org/article-27758?l=french

BÉATIFICATION DE JEAN-PAUL II : HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

Texte intégral

 ROME, Dimanche 1er mai 2011 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de l’homélie que le pape Benoît XVI a prononcée durant la célébration de béatification de Jean-Paul II, place Saint-Pierre, ce dimanche matin.
* * *
Chers frères et sœurs !
Il y a six ans désormais, nous nous trouvions sur cette place pour célébrer les funérailles du Pape Jean-Paul II. La douleur causée par sa mort était profonde, mais supérieur était le sentiment qu’une immense grâce enveloppait Rome et le monde entier : la grâce qui était en quelque sorte le fruit de toute la vie de mon aimé Prédécesseur et, en particulier, de son témoignage dans la souffrance. Ce jour-là, nous sentions déjà flotter le parfum de sa sainteté, et le Peuple de Dieu a manifesté de nombreuses manières sa vénération pour lui. C’est pourquoi j’ai voulu, tout en respectant la réglementation en vigueur de l’Église, que sa cause de béatification puisse avancer avec une certaine célérité. Et voici que le jour tant attendu est arrivé ! Il est vite arrivé, car il en a plu ainsi au Seigneur : Jean-Paul II est bienheureux !
Je désire adresser mes cordiales salutations à vous tous qui, pour cette heureuse circonstance, êtes venus si nombreux à Rome de toutes les régions du monde, Messieurs les Cardinaux, Patriarches des Églises Orientales Catholiques, Confrères dans l’Épiscopat et dans le sacerdoce, Délégations officielles, Ambassadeurs et Autorités, personnes consacrées et fidèles laïcs, ainsi qu’à tous ceux qui nous sont unis à travers la radio et la télévision.
Ce dimanche est le deuxième dimanche de Pâques, que le bienheureux Jean-Paul II a dédié à la Divine Miséricorde. C’est pourquoi ce joura été choisi pour la célébration d’aujourd’hui, car, par un dessein providentiel, mon prédécesseur a rendu l’esprit justement la veille au soir de cette fête. Aujourd’hui, de plus, c’est le premier jour du mois de mai, le mois de Marie, et c’est aussi la mémoire de saint Joseph travailleur. Ces éléments contribuent à enrichir notre prière et ils nous aident, nous qui sommes encore pèlerins dans le temps et dans l’espace, tandis qu’au Ciel, la fête parmi les Anges et les Saints est bien différente ! Toutefois unique est Dieu, et unique est le Christ Seigneur qui, comme un pont, relie la terre et le Ciel, et nous, en ce moment, nous nous sentons plus que jamais proches, presque participants de la Liturgie céleste.
« Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru. » (Jn 20,29). Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus prononce cette béatitude : la béatitude de la foi. Elle nous frappe de façon particulière parce que nous sommes justement réunis pour célébrer une béatification, et plus encore parce qu’aujourd’hui a été proclamé bienheureux un Pape, un Successeur de Pierre, appelé à confirmer ses frères dans la foi. Jean-Paul II est bienheureux pour sa foi, forte et généreuse, apostolique. Et, tout de suite, nous vient à l’esprit cette autre béatitude : « Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car cette révélation t’est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux » (Mt 16, 17). Qu’a donc révélé le Père céleste à Simon ? Que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant. Grâce à cette foi, Simon devient « Pierre », le rocher sur lequel Jésus peut bâtir son Église. La béatitude éternelle de Jean-Paul II, qu’aujourd’hui l’Église a la joie de proclamer, réside entièrement dans ces paroles du Christ : « Tu es heureux, Simon » et « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru. ». La béatitude de la foi, que Jean-Paul II aussi a reçue en don de Dieu le Père, pour l’édification de l’Église du Christ.
Cependant notre pensée va à une autre béatitude qui, dans l’Évangile, précède toutes les autres. C’est celle de la Vierge Marie, la Mère du Rédempteur. C’est à elle, qui vient à peine de concevoir Jésus dans son sein, que Sainte Élisabeth dit : « Bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! » (Lc 1, 45). La béatitude de la foi a son modèle en Marie et nous sommes tous heureux que la béatification de Jean-Paul II advienne le premier jour du mois marial, sous le regard maternel de Celle qui, par sa foi, soutient la foi des Apôtres et soutient sans cesse la foi de leurs successeurs, spécialement de ceux qui sont appelés à siéger sur la chaire de Pierre. Marie n’apparaît pas dans les récits de la résurrection du Christ, mais sa présence est comme cachée partout : elle est la Mère, à qui Jésus a confié chacun des disciples et la communauté tout entière. En particulier, nous notons que la présence effective et maternelle de Marie est signalée par saint Jean et par saint Luc dans des contextes qui précèdent ceux de l’Évangile d’aujourd’hui et de la première Lecture : dans le récit de la mort de Jésus, où Marie apparaît au pied de la croix (Jn 19, 25) ; et au début des Actes des Apôtres, qui la montrent au milieu des disciples réunis en prière au Cénacle (Ac 1, 14).
La deuxième Lecture d’aujourd’hui nous parle aussi de la foi, et c’est justement saint Pierre qui écrit, plein d’enthousiasme spirituel, indiquant aux nouveaux baptisés les raisons de leur espérance et de leur joie. J’aime observer que dans ce passage, au début de saPremière Lettre, Pierre n’emploie pas le mode exhortatif, mais indicatif pour s’exprimer ; il écrit en effet : « Vous en tressaillez de joie », et il ajoute : « Sans l’avoir vu vous l’aimez ; sans le voir encore, mais en croyant, vous tressaillez d’une joie indicible et pleine de gloire, sûrsd’obtenir l’objet de votre foi : le salut des âmes. » (1 P 1, 6. 8-9). Tout est à l’indicatif, parce qu’existe une nouvelle réalité, engendrée par la résurrection du Christ, une réalité accessible à la foi. « C’est là l’œuvre du Seigneur – dit le Psaume (118, 23) – ce fut une merveille à nos yeux », les yeux de la foi.
Chers frères et sœurs, aujourd’hui, resplendit à nos yeux, dans la pleine lumière spirituelle du Christ Ressuscité, la figure aimée et vénérée de Jean-Paul II. Aujourd’hui, son nom s’ajoute à la foule des saints et bienheureux qu’il a proclamés durant les presque 27 ans de son pontificat, rappelant avec force la vocation universelle à la dimension élevée de la vie chrétienne, à la sainteté, comme l’affirme la Constitution conciliaire Lumen gentium sur l’Église. Tous les membres du Peuple de Dieu – évêques, prêtres, diacres, fidèles laïcs, religieux, religieuses -, nous sommes en marche vers la patrie céleste, où nous a précédé la Vierge Marie, associée de manière particulière et parfaite au mystère du Christ et de l’Église. Karol Wojtyla, d’abord comme Évêque Auxiliaire puis comme Archevêque de Cracovie, a participé au Concile Vatican II et il savait bien que consacrer à Marie le dernier chapitre du Document sur l’Église signifiait placer la Mère du Rédempteur comme image et modèle de sainteté pour chaque chrétien et pour l’Église entière. Cette vision théologique est celle que le bienheureux Jean-Paul II a découverte quand il était jeune et qu’il a ensuite conservée et approfondie toute sa vie. C’est une vision qui est synthétisée dans l’icône biblique du Christ sur la croix ayant auprès de lui Marie, sa mère. Icône qui se trouve dans l’Évangile de Jean (19, 25-27) et qui est résumée dans les armoiries épiscopales puis papales de Karol Wojtyla : une croix d’or, un « M » en bas à droite, et la devise « Totus tuus », qui correspond à la célèbre expression de saint Louis Marie Grignion de Montfort, en laquelle Karol Wojtyla a trouvé un principe fondamental pour sa vie : « Totus tuus ego sum et omnia mea tua sunt. Accipio Te in mea omnia. Praebe mihi cor tuum, Maria – Je suis tout à toi et tout ce que j’ai est à toi. Sois mon guide en tout. Donnes-moi ton cœur, O Marie » (Traité de la vraie dévotion à Marie, nn. 233 et 266).
Dans son Testament, le nouveau bienheureux écrivait : « Lorsque, le jour du 16 octobre 1978, le conclave des Cardinaux choisit Jean-Paul II, le Primat de la Pologne, le Card. Stefan Wyszynski, me dit : « Le devoir du nouveau Pape sera d’introduire l’Église dans le Troisième Millénaire ». Et il ajoutait : « Je désire encore une fois exprimer ma gratitude à l’Esprit Saint pour le grand don du Concile Vatican II, envers lequel je me sens débiteur avec l’Église tout entière – et surtout avec l’épiscopat tout entier -. Je suis convaincu qu’il sera encore donné aux nouvelles générations de puiser pendant longtemps aux richesses que ce Concile du XXème siècle nous a offertes. En tant qu’évêque qui a participé à l’événement conciliaire du premier au dernier jour, je désire confier ce grand patrimoine à tous ceux qui sont et qui seront appelés à le réaliser à l’avenir. Pour ma part, je rends grâce au Pasteur éternel qui m’a permis de servir cette très grande cause au cours de toutes les années de mon pontificat ». Et quelle est cette « cause » ? Celle-là même que Jean-Paul II a formulée au cours de sa première Messe solennelle sur la place Saint-Pierre, par ces paroles mémorables : « N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! ». Ce que le Pape nouvellement élu demandait à tous, il l’a fait lui-même le premier : il a ouvert au Christ la société, la culture, les systèmes politiques et économiques, en inversant avec une force de géant – force qui lui venait de Dieu – une tendance qui pouvait sembler irréversible. Par son témoignage de foi, d’amour et de courage apostolique, accompagné d’une grande charge humaine, ce fils exemplaire de la nation polonaise a aidé les chrétiens du monde entier à ne pas avoir peur de se dire chrétiens, d’appartenir à l’Église, de parler de l’Évangile. En un mot : il nous a aidés à ne pas avoir peur de la vérité, car la vérité est garantie de liberté. De façon plus synthétique encore : il nous a redonné la force de croire au Christ, car le Christ est Redemptor hominis, le Rédempteur de l’homme : thème de sa première Encyclique et fil conducteur de toutes les autres.
Karol Wojtyla est monté sur le siège de Pierre, apportant avec lui sa profonde réflexion sur la confrontation, centrée sur l’homme, entre le marxisme et le christianisme. Son message a été celui-ci : l’homme est le chemin de l’Église, et Christ est le chemin de l’homme. Par ce message, qui est le grand héritage du Concile Vatican II et de son « timonier », le Serviteur de Dieu le Pape Paul VI, Jean-Paul II a conduit le Peuple de Dieu pour qu’il franchisse le seuil du Troisième Millénaire, qu’il a pu appeler, précisément grâce au Christ, le « seuil de l’espérance ». Oui, à travers le long chemin de préparation au Grand Jubilé, il a donné au Christianisme une orientation renouvelée vers l’avenir, l’avenir de Dieu, transcendant quant à l’histoire, mais qui, quoi qu’il en soit, a une influence sur l’histoire. Cette charge d’espérance qui avait été cédée en quelque sorte au marxisme et à l’idéologie du progrès, il l’a légitimement revendiquée pour le Christianisme, en lui restituant la physionomie authentique de l’espérance, à vivre dans l’histoire avec un esprit d’« avent », dans une existence personnelle et communautaire orientée vers le Christ, plénitude de l’homme et accomplissement de ses attentes de justice et de paix.
Je voudrais enfin rendre grâce à Dieu pour l’expérience personnelle qu’il m’a accordée, en collaborant pendant une longue période avec le bienheureux Pape Jean-Paul II. Auparavant, j’avais déjà eu la possibilité de le connaître et de l’estimer, mais à partir de 1982, quand il m’a appelé à Rome comme Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, j’ai pu lui être proche et vénérer toujours plus sa personne pendant 23 ans. Mon service a été soutenu par sa profondeur spirituelle, par la richesse de ses intuitions. L’exemple de sa prière m’a toujours frappé et édifié : il s’immergeait dans la rencontre avec Dieu, même au milieu des multiples obligations de son ministère. Et puis son témoignage dans la souffrance : le Seigneur l’a dépouillé petit à petit de tout, mais il est resté toujours un « rocher », comme le Christ l’a voulu. Sa profonde humilité, enracinée dans son union intime au Christ, lui a permis de continuer à guider l’Église et à donner au monde un message encore plus éloquent précisément au moment où les forces physiques lui venaient à manquer. Il a réalisé ainsi, de manière extraordinaire, la vocation de tout prêtre et évêque : ne plus faire qu’un avec ce Jésus, qu’il reçoit et offre chaque jour dans l’Eucharistie.
Bienheureux es-tu, bien aimé Pape Jean-Paul II, parce que tu as cru ! Continue – nous t’en prions – de soutenir du Ciel la foi du Peuple de Dieu. [Puis, improvisant, Benoît XVI a ajouté :] Tu nous as béni si souvent depuis cette place. Saint-Père, aujourd’hui nous t’en prions, bénis-nous. Amen.

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