Archive pour le 13 mai, 2011
VOUS PUISEREZ AVEC JOIE AUX SOURCES DU SALUT (Père Manns)
13 mai, 2011du site:
http://www.christusrex.org/www1/ofm/sbf/dialogue/fetes.html
VOUS PUISEREZ AVEC JOIE AUX SOURCES DU SALUT
Frédéric Manns
Dans le calendrier juif le mois de Tishri, qui correspond à notre mois de septembre/octobre, est le mois par excellence des fêtes. Le premier du mois la fête du nouvel an commémore la création de l’homme, le jugement final et la royauté de Dieu. Evoquer dans un même regard le début et la fin de l’humanité, c’est méditer sur le sens de l’aventure humaine. La corne de bélier qu’on sonne à la synagogue en souvenir du bélier qu’Abraham sacrifia à la place de son fils Isaac fait mémoire des mérites des Pères qui intercèdent aujourd’hui pour leurs enfants.
Le nouvel an est suivi de dix jours de pénitence au cours desquels on demande pardon à tous ceux qu’on a offensés. La réconciliation avec les frères prépare ainsi le don de la miséricorde de Dieu. « Confessez vos péchés les uns aux autres » recommandait Saint Jacques aux premiers chrétiens issus de la Synagogue.
Le dix du mois la fête des Expiations se déroule dans le jeûne, la prière et l’aveu des péchés. Le pardon de Dieu est accordé seulement pour les péchés commis contre Dieu. Les péchés commis contre le prochain ne sont pardonnés que si on se réconcilie avec eux. « Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons » enseigne Jésus.
A l’époque du Temple le grand prêtre entrait dans le Saint des Saints pour en faire l’aspersion avec le sang des taureaux et des boucs. « Notre grand prêtre n’est pas dans la nécessité d’offrir des victimes d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux de son peuple. Il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même », affirme l’auteur de la lettre aux Hébreux.
Du quinze au vingt-deux les juifs célèbrent la fête des Tentes sous le signe de la joie. Ils habitent dans des tentes pour faire mémoire du passage au désert après la sortie d’Egypte. Ils prennent en main un bouquet formé d’une branche de palmier, d’un rameau de myrte, d’un rameau de saule et d’un cédrat (etrog). Ces quatre « espèces » symbolisent le peuple: en effet, de même que certaines sont parfumées, des fidèles se distinguent par leurs bonnes oeuvres. De même que d’autres n’ont ni odeur ni beauté, certains pèlerins sont dépourvus de tout mérite. Mais Dieu considère le peuple dans son entier lorsqu’il le juge et le parfum des uns se communique aux autres. Ainsi le peuple expérimente la communion des saints.
Dans le Temple de Jérusalem chaque jour les prêtres descendaient à Siloé pour y puiser de l’eau qu’on versait en libation sur l’autel. Ce rite impliquait une supplication pour la pluie. C’est dans ce contexte que Jésus s’est écrié: « Que celui qui a soif vienne à moi et qu’il boive. De son sein couleront des fleuves d’eau vive ». Chaque soir, on allumait quatre chandeliers dans la cour des femmes au Temple. La cérémonie était appelée « joie du puisage de l’eau ». L’évangile de Jean situe dans ce contexte la déclaration de Jésus: « Je suis la lumière du monde ».
La liturgie des Tentes comportait un autre élément important. Au chant du Hosanna les pèlerins tournaient sept fois autour de l’autel tenant les palmes à la main. Ces cercles concentriques des pèlerins évoquaient l’expérience spirituelle de Dieu qui entoure son peuple et l’étreint: « Sa gauche, sous ma tête et sa droite m’étreint » chantait l’auteur du Cantique des cantiques. C’est aussi la prise de Jéricho, la ville des palmes, qu’évoquent ces cercles autour de l’autel. Jéricho symbolise les puissances du mal qui s’opposent à la prise de possession de la terre promise. Même si le mal est vaincu, il faut actualiser chaque année sa destruction pour évoquer le victoire eschatologique.
Enfin lors de la fête on offrait soixante-dix sacrifices pour toutes les nations du monde. Pour Israël c’était la promesse de l’intimité des nations et de la concorde universelle.
Les premières générations chrétiennes n’hésiteront pas un instant à montrer que la liturgie juive trouve son achèvement dans le Christ. C’est lui qui est roi, juge et grand prêtre. C’est lui qui donne l’eau vive de l’Esprit aux croyants et qui illumine le monde. C’est lui « notre paix » qui réconcilie juifs et païens.
Commentaire de l’Epitre aux Corinthiens – Chapitre XV sur la Résurrection (5/9)
13 mai, 2011du site:
Commentaire de l’Epitre aux Corinthiens – Chapitre XV sur la Résurrection (5/9)
Publié le 11 mai 2009 par Jean-Baptiste Balleyguier
Leçon 5 : 1 Corinthiens XV, 35-38 — Comme la semence…
35. Mais, dira quelqu’un comment les morts ressuscitent-ils, et quel sera le corps dans lequel ils reviendront ?
36. Insensé que vous êtes ! ce que vous semez ne prend pas de vie s’il ne meurt auparavant.
37. Et quand vous semez, vous ne semez pas le corps qui doit naître, mais la graine seulement, comme du blé ou de quelque autre chose.
38. Mais Dieu, lui, donne un corps tel qu’il lui plaît, et il donne à chaque semence le corps qui est propre à chaque plante.
Après avoir prouvé, dans ce qui précède, la résurrection des morts, saint Paul enseigne ici comment ils ressusciteront et quelles seront les qualités des corps ressuscités. Sur ce point, I° il pose une question touchant l’état des ressuscités ; II° il la résout (verset 36) : Insensé que vous êtes, etc.
I° Il y a eu sur la résurrection deux erreurs. Quelques-uns nièrent totalement que la résurrection des morts dût avoir lieu ; car, ne considérant que les principes de la nature et son pouvoir, et voyant que, d’après ces principes et notre pouvoir, personne ne pouvait revenir de la mort à la vie, pas plus qu’un aveugle ne recouvre l’usage de la vue, ils furent amenés par là à nier totalement la résurrection. C’est eux que fait parler la Sagesse (II, 5) : « Le temps de notre vie n’est qu’une ombre qui passe, etc. » ; et encore (Sag., II, 2) : « C’est du néant que nous sommes sortis, etc. » ; et (Job, XIV, 14) : « L’homme, étant mort, pourrait-il bien vivre de nouveau, etc. ? » D’autres ont dit que la résurrection des morts se ferait, mais qu’on ressuscitait pour le même mode de vie et pour des actes semblables. C’est ce que supposaient aussi quelques philosophes, qui enseignent qu’après le cours d’un grand nombre d’années, Platon reviendra de nouveau à la vie, et qu’il aura à Athènes les mêmes disciples qu’il eut autrefois. Telle était aussi l’assertion des Pharisiens (Matthieu XXII, 28), p.ex. à l’égard de la femme aux sept maris ; ce qui leur faisait demander : « Au jour de la résurrection, duquel des sept sera t-elle la femme ? » Enfin les mahométans s’imaginent qu’après la résurrection ils auront des épouses, des voluptés, des délices corporelles ; (Job, XX, 17) : « Qu’il ne voit pas les ruisseaux du fleuve, ni les torrents de miel et de lait. » C’est contre eux qu’il est dit (Matthieu XXII, 30) : « ils seront comme les anges de Dieu dans le ciel. » Saint Paul traite donc ici ces deux questions : la première, lors qu’il dit (verset 35) : Mais comment les morts ressusciteront-ils ? comment est-il possible que les morts, qui ne sont plus que poussière, reviennent à la vie ? La seconde, lorsqu’il ajoute (verset 35) : Et avec quel corps reviendront-ils ? en d’autres termes, ressusciteront-ils avec un corps tel qu’est celui que nous avons maintenant ?
II° Saint Paul résout ces questions, lorsqu’il dit (verset 36) : Insensé que vous êtes, etc. Il résout d’abord la seconde, et ensuite la première (verset 51) : Voici que je vous apprends un mystère, etc. Or, pour l’intelligence de ce que dit saint Paul dans la première partie, il faut examiner ce qu’il se propose. Il veut, dans cette partie, montrer que les morts ressusciteront, et dans la même substance que durant la vie. Il propose donc d’abord deux comparaisons ; ensuite il les adapte à son sujet (verset 42) : Ainsi en sera-t-il de la résurrection des morts, etc. ; enfin, il donne la preuve (verset 44) : S’il y a un corps animal, etc. Sur la première subdivision, premièrement, il propose une comparaison d’un genre spécial ; secondement, plusieurs autres de divers genres (verset 39) : Toute chair n’est pas la même chair, etc. Sur cette première partie, il faut se rappeler que nous voyons dans une seule et même espèce un individu revêtir, quant à sa reproduction, des formes et des qualités diverses : le grain, par exemple, a, lorsqu’on le sème, une qualité et une forme différentes de celles qu’on lui voit lorsqu’il se développe et lorsqu’il est en herbe. Par cette comparaison, l’Apôtre se propose d’expliquer les qualités des ressuscités. Pour y arriver, il fait trois choses : I. il compare l’ordre de la semence au développement ; II. les qualités différentes de la semence et de la germination (verset 36) : Ce que vous semez, etc. ; III. la cause des qualités dans la germination (verset 38) : Et Dieu donne, etc.
I. Il dit donc (verset 36) : Insensé, etc. On objecte ce qu’on lit en saint Matthieu (V, 22) : « Celui qui dira à son frère : raca, etc. » Il faut répondre que le Seigneur défend de dire à son frère : raca ou insensé, par colère et non par correction ; or le motif qui fait dire à l’Apôtre : Insensé ! c’est que cette objection contre la résurrection s’appuie sur les principes de la sagesse humaine, qui ne demeure sagesse qu’autant qu’elle est soumise à la sagesse divine ; mais dès qu’elle s’éloigne de Dieu, elle se corrompt et devient le contraire de la sagesse. Voilà pourquoi, cette sagesse contredisant la sagesse divine, l’Apôtre l’appelle insensée, comme s’il disait Insensé !, est-ce que vous ne faites pas l’expérience tous les jours, vous-même, que ce que vous semez dans la terre ne prend point vie, c’est-à-dire n’entre point en végétation, si auparavant il ne meurt, c’est-à-dire s’il ne passe par la décomposition ? (Jean XII, 24) : « Si le grain de blé, etc. » L’Apôtre paraît tirer son point de comparaison de ceci, que quand le corps de l’homme est déposé dans le sépulcre, sous terre, c’est comme si on le semait, et quand il ressuscite, c’est comme une sorte de végétation. Aussi quelques auteurs ont pensé que la résurrection des corps se faisait naturellement, parce que saint Paul compare ici cette résurrection à germination de la semence, qui se fait suivant les lois naturelles.
Ils pensent donc que dans cette poussière déliée dans laquelle se résolvent les corps humains, il existe certaines vertus séminales et actives qui opère la résurrection de ces corps. Mais cette opinion ne paraît pas conforme à la vérité, car la dissolution du corps humain en éléments se fait comme celle des autres corps composés ; donc la poussière en laquelle les corps humains viennent se résoudre n’a pas d’autre propriété active que les autres poussières, qui n’ont assurément pas de vertu active pour la constitution du corps humain, propriété qu’on ne trouve que dans la liqueur séminale de l’homme.
Cependant il y a, entre la poussière en laquelle se résout le corps humain et les autres poussières, cette différence, d’après une disposition divine, que la première est destinée par la divine sagesse à servir de matière au renouvellement du corps humain. La cause active de la résurrection ne sera donc que Dieu seul, bien qu’il se serve pour l’opérer du ministère des anges, qui recueilleront cette poussière. Aussi saint Paul, expliquant plus loin le mode de la résurrection, l’attribue au son de la trompette, comme plus haut il l’a attribuée à la résurrection de Jésus-Christ ; mais nulle part il ne la voit dans quelque propriété active qui existerait dans cette poussière. Il ne veut donc point prouver par cette comparaison que la résurrection soit naturelle, comme le dévelop-pement opérée par la semence, mais il veut montrer par quelques exemples qu’il y a différence de qualités entre les corps de ceux qui meurent et de ceux qui ressuscitent ; et d’abord parce que la qualité de la semence n’est pas celle de la germination, ainsi qu’on le verra manifestement dans la suite.
II. Car, lorsqu’il dit ensuite (verset 37) : et ce que vous semez, etc., il fait voir que la qualité de la semence n’est pas la même que celle qu’on reconnaît à la germination, en disant (verset 37) : et ce que vous semez n’est pas le corps même de la plante qui doit venir, c’est-à-dire ce que vous semez n’est pas ce que le corps sera un jour. Il donne de suite l’explication, en ajoutant (verset 37) : Mais un grain nu, par exemple du blé, ou de quelque autre semence, car on sème le grain nu mais en germant il est orné de feuilles, d’épis et autres choses de ce genre. Semblablement, le corps humain aura, à la résurrection, des qualités différentes de celles qu’il a maintenant, comme il sera expliqué plus loin. Il y a cependant cette différence entre la résurrection du corps humain et la germination de la semence, que le corps humain ressuscitera numériquement le même, mais avec des qualités tout autres, ainsi que saint Paul le dit plus loin (verset 53) : Il faut que ce corps corruptible soit revêtu d’incorruptibilité. Il est dit aussi au livre de Job (XIX, 27) : « Je le verrai moi-même, et non pas un autre. » Mais dans la germination, il n’y a ni les mêmes qualités, ni numériquement le même corps : le grain n’est le même que quant à l’espèce. Voilà pourquoi saint Paul, parlant précisément de la germination, a dit (verset 37) : Ce n’est pas le corps même de la plante qui doit venir que vous semez, donnant à entendre qu’il n’est pas le même quant au nombre. Sur ce point l’oeuvre de la nature est au-dessous de l’oeuvre de Dieu ; car la vertu de la nature peut bien reproduire le même corps quant à l’espèce, mais non quant au nombre ; la puissance de Dieu, au contraire, se reproduit même quant au nombre. Ainsi donc, de ce qui précède on peut déduire la preuve que la résurrection en fait n’a rien d’impossible, comme l’insensé le soutenait, puisque si la nature, de ce qui est mort, peut reproduire le même corps quant à l’espèce, Dieu peut bien plus facilement restaurer le même corps quant au nombre. Ce que fait la nature, c’est Dieu qui le fait, car c’est de lui qu’elle tient la puissance de le faire.
III. Saint Paul, indiquant ensuite les qualités de la germination, les attribue d’abord à Dieu, mais ensuite à l’action réglée de la nature. 1° Il dit donc d’abord (verset 38) : et Dieu donne à ce grain un corps tel qu’il lui plaît, c’est-à-dire : c’est un effet de la disposition divine que de telle semence naisse telle plante, laquelle est comme le corps de cette semence ; car le fruit dernier de la plante, c’est la semence. Saint Paul attribue ce résultat à une disposition de Dieu, parce que toute opération de la nature est l’opération de Dieu, suivant ce qui a été dit au chapitre XII, 6 — Il n’y a qu’un même Dieu qui opère tout en tous. On peut expliquer ainsi ce verset : il est évident que les choses naturelles, dépourvues d’intelligence, font leur oeuvre pour une fin déterminée ; autrement elles n’atteindraient pas la même fin, ni toujours, ni même en majeure partie.
Il est également manifeste qu’aucun être privé de raison, s’il n’est dirigé par un autre être intelligent, ne tend à une fin certaine : ainsi la flèche ne se dirige vers le but fixé qu’autant que celui qui lui imprime l’impulsion l’a voulu. De même donc qu’en voyant une flèche