Archive pour le 12 mai, 2011

Virgin Mary – Orthodox icon

12 mai, 2011

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Benoît XVI (2007): Les femmes au service de l’Evangile

12 mai, 2011

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070214_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 14 février 2007

Les femmes au service de l’Evangile

Chers frères et sœurs,

Nous sommes parvenus aujourd’hui au terme de notre parcours parmi les témoins des débuts du christianisme que mentionnent les écrits néo-testamentaires. Et au cours de la dernière étape  de  ce  premier parcours, nous consacrerons notre attention aux nombreuses  figures  de  femmes  qui  ont accompli un rôle efficace et précieux dans la diffusion de l’Evangile. Leur témoignage ne peut être oublié, conformément à ce que Jésus lui-même dit de la femme qui lui versa de huile sur la tête, peu avant la Passion:  « En vérité, je vous le dis, partout où sera proclamé cet Evangile, dans le monde entier, on redira aussi, à sa mémoire, ce qu’elle vient de faire » (Mt 26, 13; Mc 14, 9). Le Seigneur veut que ces témoins de l’Evangile, ces figures qui ont apporté une contribution afin de faire croître la foi en Lui, soient connues et que leur mémoire soit vivante dans l’Eglise. Sur le plan historique, nous pouvons distinguer le rôle des femmes dans le christianisme des origines, au cours de la vie terrestre de Jésus et au cours des événements de la première génération chrétienne.
Bien sûr, comme nous le savons, Jésus choisit parmi ses disciples douze hommes comme Pères de la nouvelle Israël; il les choisit pour « être ses compagnons et pour les envoyer prêcher » (Mc 3, 14-15). Ce fait est évident mais, outre les Douze, piliers de l’Eglise, pères du nouveau Peuple de Dieu, de nombreuses femmes sont également choisies au nombre des disciples. Je n’évoquerai que très brièvement celles qui se trouvent sur le chemin de Jésus lui-même, en commençant par la prophétesse Anne (cf. Lc 2, 36-38) jusqu’à la Samaritaine (cf. Jn 4, 1-39), à la femme syrophénicienne (cf. Mc 7, 24-30), à l’hémorroïsse (cf. Mt 9, 20-22) et à la pécheresse pardonnée (cf. Lc 7, 36-50). Je ne me réfère pas non plus aux protagonistes de certaines paraboles efficaces, par exemple la femme qui fait le pain (Mt 13, 33), la femme qui perd une drachme (Lc 15, 8-10), la veuve qui importune le juge (Lc 18, 1-8). Les femmes qui ont joué un rôle actif dans le cadre de la mission de Jésus sont plus importantes pour notre réflexion. En premier lieu, ma pensée se tourne naturellement vers la Vierge Marie, qui à travers sa foi et son oeuvre maternelle, collabora de façon unique à notre Rédemption, au point qu’Elisabeth put la proclamer « bénie entre les femmes » (Lc 1, 42), en ajoutant « bienheureuse celle qui a cru » (Lc 1, 45). Devenue disciple du Fils, Marie manifesta à Cana une entière confiance en Lui (cf. Jn 2, 5) et le suivit jusque sous la Croix, où elle reçut de Lui une mission maternelle pour tous ses disciples de tout temps, représentés par Jean (cf. Jn 19, 25-27).
Viennent ensuite différentes femmes qui, à titre divers, gravitent autour de la figure de Jésus en ayant des fonctions de responsabilité. Un exemple éloquent est représenté par les femmes qui suivaient Jésus pour l’assister de leurs biens, et dont Luc nous transmet certains noms:  Marie de Magdala, Jeanne, Suzanne et « plusieurs autres » (cf. Lc 8, 2-3). Puis, les Evangiles nous informent que les femmes, à la différence des Douze, n’abandonnèrent pas Jésus à l’heure de la Passion (cf. Mt 27, 56.61; Mc 15, 40). Parmi elles ressort en particulier Marie-Madeleine, qui non seulement assista à la Passion, mais fut également la première à témoigner et à annoncer le Ressuscité (cf. 20, 1. 11-18). C’est précisément à Marie de Magdala que saint Thomas d’Aquin réserve le qualificatif particulier d’ »apôtre des apôtres »  (apostolorum apostola),  lui consacrant ce beau commentaire:  « De même qu’une femme avait annoncé au premier homme des paroles de mort, ainsi, une femme annonça en premier aux apôtres des paroles de vie » (Super Ioannem, ed. Cai, 2519).
Dans le domaine de l’Eglise des débuts également, la présence des femmes n’est absolument pas secondaire. Nous n’insistons pas sur les quatre filles non nommées du « diacre » Philippe, résidant à Cesarée Marittime, et toutes dotées, comme nous le dit saint Luc, du « don de prophétie », c’est-à-dire de la faculté d’intervenir publiquement sous l’action de l’Esprit Saint (cf. Ac 21, 9). La brièveté de l’information ne nous permet pas de déductions plus précises. Nous devons plutôt à saint Paul une plus ample documentation sur la dignité et sur le rôle ecclésial de la femme. Il part du principe fondamental selon lequel pour les baptisés, non seulement « il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre », mais également « il n’y a ni homme ni femme ». La raison est que « tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3, 28), c’est-à-dire que tous sont unis par la même dignité fondamentale, bien que chacun soit doté de fonctions spécifiques (cf. 1 Co 12, 27-30). L’apôtre admet comme quelque chose de normal que dans la communauté chrétienne, la femme puisse « prophétiser » (1 Co 11, 5), c’est-à-dire se prononcer ouvertement sous l’influence de l’Esprit, du moment que cela soit pour l’édification de la communauté et fait avec dignité. C’est pourquoi la célèbre exhortation suivante, à ce que « les femmes gardent le silence dans les assemblées » (1 Co 14, 34) doit être plutôt relativisée. Nous laissons aux exégètes le problème, très débattu, qui en découle, de la relation apparemment contradictoire, entre la première affirmation – les femmes peuvent prophétiser dans l’assemblée  -  et  la seconde – les femmes ne peuvent pas parler. Ce n’est pas ici qu’il doit être débattu. Mercredi dernier nous avons déjà rencontré la figure de Prisca ou Priscille, femme d’Aquilas, qui dans deux cas, de manière surprenante, est mentionnée avant son mari (cf. Ac 18, 18; Rm 16, 3):  l’une et l’autre sont cependant explicitement qualifiés par Paul comme ses sun-ergoús « collaborateurs » (Rm 16, 3).
Certains autres faits ne peuvent pas être négligés. Il faut prendre acte, par exemple, que la brève Lettre à Philémon est en réalité également adressée par Paul à une femme appelée « Apphia » (cf. Ph 2). Des traductions latines et syriaques du texte grec ajoutent à ce nom « Apphia », l’appellation de « soror carissima » (ibid.), et l’on doit dire que dans la communauté de Colosse, celle-ci devait occuper une place importante; quoi qu’il en soit, c’est l’unique femme mentionnée par Paul parmi les destinataires d’une de ses lettres. Ailleurs, l’Apôtre mentionne une certaine « Phébée », qualifiée comme diákonos de l’Eglise de Cencrées, petite ville portuaire située à l’est de Corinthe (cf. Rm 16, 1-2). Bien que le titre, à cette époque, n’ait pas encore de valeur ministérielle spécifique de type hiérarchique, il exprime un véritable exercice de responsabilité de la part de cette femme en faveur de cette communauté chrétienne. Paul recommande de la recevoir cordialement et de l’assister « en toute affaire où elle ait besoin », puis il ajoute:  « car elle a pris soin de beaucoup de gens, et de moi aussi ». Dans le même contexte épistolaire, l’Apôtre rappelle avec des accents délicats d’autres noms de femmes:  une certaine Marie, puis Tryphène, Tryphose et la « très chère » Persis, en plus de Julie, dont il écrit ouvertement  qu’elles  se sont « donné beaucoup de peine dans le Seigneur » ou « qui se donnent de la peine dans le Seigneur » (Rm 16, 6.12a.12b.15), soulignant ainsi leur profond engagement ecclésial. Dans l’Eglise de Philippes se distinguèrent ensuite deux femmes appelées « Evodie et Syntykhé » (Ph 4, 2):  le rappel que Paul fait de leur concorde réciproque laisse entendre que les deux femmes assuraient une fonction importante au sein de cette communauté.
En somme, l’histoire du christianisme aurait eu un développement bien différent s’il n’y avait pas eu le généreux apport de nombreuses femmes. C’est pourquoi, comme l’écrivit mon cher prédécesseur Jean-Paul II dans la Lettre apostolique Mulieris dignitatem, « L’Eglise rend grâce pour toutes les femmes et pour chacune d’elles… L’Eglise rend grâce pour toutes les manifestations du « génie » féminin apparues au cours de l’histoire, dans tous les peuples et dans toutes les nations; elle rend grâce pour tous les charismes dont l’Esprit Saint a doté les femmes dans l’histoire du Peuple de Dieu, pour toutes les victoires remportées grâce à leur foi, à leur espérance et à leur amour:  elle rend grâce pour tous les fruits de la sainteté féminine » (n. 31). Comme on le voit, l’éloge concerne les femmes au cours de l’histoire de l’Eglise et il est exprimé au nom de la communauté ecclésiale tout entière. Nous nous unissons nous aussi à cette appréciation en rendant grâce au Seigneur, car Il conduit son Eglise, génération après génération, en s’appuyant indistinctement sur des hommes et des femmes, qui savent faire fructifier leur foi et leur baptême pour le bien du Corps ecclésial tout entier, pour la plus grande gloire de Dieu.

AUDIENCE GÉNÉRALE DU 11 MAI 2011 : LA PRIÈRE ET LE SENTIMENT RELIGIEUX

12 mai, 2011

du site:

http://www.zenit.org/article-27869?l=french

AUDIENCE GÉNÉRALE DU 11 MAI 2011 : LA PRIÈRE ET LE SENTIMENT RELIGIEUX

Texte intégral
 
ROME, Mercredi 11 mai 2011 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée par le pape Benoît XVI, ce mercredi, au cours de l’audience générale, sur la Place Saint-Pierre, au Vatican.
Chers frères et sœurs,
Je voudrais aujourd’hui continuer à réfléchir sur la façon dont la prière et le sentiment religieux font partie de l’homme tout au long de son histoire.
Nous vivons à une époque où les signes du sécularisme sont évidents. Dieu semble avoir disparu de l’horizon de certaines personnes ou devenu quelque chose qui laisse indifférent. Nous voyons toutefois, en même temps, de nombreux signes qui nous indiquent un réveil du sentiment religieux, une redécouverte de l’importance de Dieu pour la vie de l’homme, une exigence de spiritualité, le besoin de dépasser une vision purement horizontale, matérielle de la vie humaine. Si l’on regarde l’histoire récente, on constate l’échec de ceux qui, à l’époque des Lumières, prévoyaient la disparition des religions et exaltaient une raison absolue, détachée de la foi, une raison qui devait écraser les ténèbres des dogmatismes religieux et dissoudre le « monde du sacré », en restituant à l’homme sa liberté, sa dignité et son autonomie de Dieu. L’expérience du siècle dernier, avec les deux guerres mondiales tragiques, a remis en question ce progrès que la raison autonome, l’homme sans Dieu, semblait pouvoir garantir.
Le Catéchisme de l’Eglise catholique affirme : « Par la création Dieu appelle tout être du néant à l’existence… Même après avoir perdu la ressemblance avec Dieu par son péché, l’homme reste à l’image de son Créateur. Il garde le désir de Celui qui l’appelle à l’existence. Toutes les religions témoignent de cette quête essentielle des hommes » (n. 2566). Nous pourrions dire – comme je l’ai montré dans la dernière catéchèse – qu’il n’y a eu aucune grande civilisation, des temps les plus reculés jusqu’à nos jours, qui n’ait été religieuse.
L’homme est par nature religieux, il est homo religiosus comme il est homo sapiens et homo faber : « Le désir de Dieu – affirme encore le Catéchisme – est inscrit dans le cœur de l’homme, car l’homme est créé par Dieu et pour Dieu » (n. 27). L’image du Créateur est imprimée dans son être et il ressent le besoin de trouver une lumière pour donner une réponse aux questions qui concernent le sens profond de la réalité ; réponse qu’il ne peut trouver en lui-même, dans le progrès, dans la science empirique. L’homo religiosus ne ressort pas seulement des mondes antiques, il traverse toute l’histoire de l’humanité. A ce propos, le riche terrain de l’expérience humaine a vu naître diverses formes de religiosité, dans la tentative de répondre au désir de plénitude et de bonheur, au besoin de salut, à la recherche de sens. L’homme « numérique », tout comme celui des cavernes, cherche dans l’expérience religieuse le moyen de dépasser sa finitude et d’assurer son aventure terrestre précaire. D’ailleurs, sans un horizon transcendant, la vie perdrait son sens plénier et le bonheur, auquel nous tendons tous, est projeté spontanément vers l’avenir, dans un lendemain qui reste encore à réaliser. Le Concile Vatican II, dans la déclaration Nostra aetate, l’a souligné de façon synthétique : « Les hommes attendent des diverses religions la réponse aux énigmes cachées de la condition humaine, qui, hier comme aujourd’hui, agitent profondément le cœur humain : Qu’est-ce que l’homme ? Quel est le sens et le but de la vie ? Qu’est-ce que le bien et qu’est-ce que le péché ? Quels sont l’origine et le but de la souffrance ? Quelle est la voie pour parvenir au vrai bonheur ? Qu’est-ce que la mort, le jugement et la rétribution après la mort ? Qu’est-ce enfin que le mystère dernier et ineffable qui embrasse notre existence, d’où nous tirons notre origine et vers lequel nous tendons ? » (n. 1). L’homme sait qu’il ne peut répondre seul à son besoin fondamental de comprendre. Même s’il a nourri et nourrit encore l’illusion de se suffire à lui-même, il fait l’expérience de ne pas se suffire à lui-même. Il a besoin de s’ouvrir à autre chose, à quelque chose ou à quelqu’un qui puisse lui donner ce qui lui manque, il doit sortir de lui-même pour aller vers Celui qui est en mesure de remplir l’ampleur et la profondeur de son désir.
L’homme porte en lui une soif d’infini, une nostalgie d’éternité, une recherche de beauté, un désir d’amour, un besoin de lumière et de vérité, qui le poussent vers l’Absolu ; l’homme porte en lui le désir de Dieu. Et l’homme sait, d’une certaine façon, qu’il peut s’adresser à Dieu, il sait qu’il peut le prier. Saint Thomas d’Aquin, l’un des plus grands théologiens de l’histoire, définit la prière comme l’« expression du désir que l’homme a de Dieu ». Cette attraction vers Dieu, que Dieu lui-même a placée dans l’homme, est l’âme de la prière, qui revêt ensuite tant de formes et de modalités selon l’histoire, le temps, le moment, la grâce et même le péché de chaque orant. L’histoire de l’homme a, en effet, connu diverses formes de prière, car il a développé différentes modalités d’ouverture vers l’Autre et vers l’Au-delà, si bien que nous pouvons reconnaître la prière comme une expérience présente dans chaque religion et culture.
En effet, chers frères et sœurs, comme nous l’avons vu mercredi dernier, la prière n’est pas liée à un contexte particulier, mais elle se trouve inscrite dans le cœur de chaque personne et de chaque civilisation. Naturellement, lorsque nous parlons de prière comme expérience de l’homme en tant que tel, de l’homo orans, il est nécessaire d’avoir à l’esprit que celle-ci est une attitude intérieure, avant d’être une série de pratiques et de formules, une manière d’être devant Dieu avant d’être le fait d’accomplir des actes de culte ou de prononcer des paroles. La prière a son centre et plonge ses racines au plus profond de la personne ; c’est pourquoi elle n’est pas facilement déchiffrable et, pour le même motif, elle peut être sujette à des malentendus et à des mystifications. Dans ce sens également nous pouvons comprendre l’expression : prier est difficile. En effet, la prière est le lieu par excellence de la gratuité, de la tension vers l’Invisible, l’Inattendu, l’Ineffable. C’est pourquoi l’expérience de la prière est un défi pour tous, une « grâce » à invoquer, un don de Celui à qui nous nous adressons.
Dans la prière, à chaque époque de l’histoire, l’homme se considère lui-même, ainsi que sa situation face à Dieu, à partir de Dieu et par rapport à Dieu, et il fait l’expérience d’être une créature qui a besoin d’aide, incapable de se procurer toute seule l’accomplissement de sa propre existence et de sa propre espérance. Le philosophe Ludwig Wittgenstein rappelait que « prier signifie sentir que le sens du monde est en dehors du monde ». Dans la dynamique de cette relation avec celui qui donne un sens à l’existence, avec Dieu, la prière trouve l’une de ses expressions typiques dans le geste de se mettre à genoux. C’est un geste qui contient en lui-même une ambivalence radicale : en effet, je peux être contraint de me mettre à genoux – condition d’indigence et d’esclavage -, mais je peux également m’agenouiller spontanément, en déclarant ma limite et, donc, mon besoin d’un Autre. C’est à lui que je déclare être faible, nécessiteux, « pécheur ». Dans l’expérience de la prière, la créature humaine exprime toute la conscience de soi, tout ce qu’elle réussit à saisir de sa propre existence et, en même temps, elle se tourne entièrement vers l’Etre face auquel elle se trouve, elle oriente son âme vers ce Mystère dont elle attend l’accomplissement des désirs les plus profonds et l’aide pour surmonter l’indigence de sa propre vie. Dans le fait de regarder un Autre, de se diriger « au-delà » se trouve l’essence de la prière, comme expérience d’une réalité qui dépasse ce qui est sensible et contingent.
Toutefois, c’est uniquement en Dieu qui se révèle que la recherche de l’homme s’accomplit pleinement. La prière, qui est ouverture et élévation du cœur à Dieu, devient ainsi un rapport personnel avec Lui. Et même si l’homme oublie son Créateur, le Dieu vivant et vrai ne cesse d’appeler le premier l’homme à la rencontre mystérieuse de la prière. Comme l’affirme le Catéchisme : « Cette démarche d’amour du Dieu fidèle est toujours première dans la prière, la démarche de l’homme est toujours une réponse. Au fur et à mesure que Dieu se révèle et révèle l’homme à lui-même, la prière apparaît comme un appel réciproque, un drame d’Alliance. A travers des paroles et des actes, ce drame engage le cœur. Il se dévoile à travers toute l’histoire du salut » (n. 2567).
Chers frères et sœurs, apprenons à demeurer davantage devant Dieu, Dieu qui s’est révélé en Jésus Christ, apprenons à reconnaître dans le silence, dans l’intimité de nous-mêmes, sa voix qui nous appelle et nous ramène à la profondeur de notre existence, à la source de la vie, à l’origine du salut, pour nous faire aller au-delà de la limite de notre vie et nous ouvrir à la mesure de Dieu, à la relation avec Lui, qui est Amour infini. Merci.
A l’issue de l’audience générale le pape a résumé sa catéchèse en différentes langues et salué les pèlerins. Voici ce qu’il a dit en français :
Chers frères et sœurs, je voudrais continuer aujourd’hui la catéchèse sur la manière dont la prière et le sens religieux habitent l’homme de tous les temps. Créé à l’image de Dieu, l’homme conserve en lui, malgré son péché, le désir de son Créateur. Il est par nature homo religiosus comme il est homo sapiens et faber. L’homme d’aujourd’hui comme l’homme préhistorique avant lui, cherche dans l’expérience religieuse les moyens pour dépasser sa finitude. Il porte en lui une soif d’infini, une nostalgie d’éternité, une recherche de beauté, un désir d’amour, un besoin de lumière et de vérité. Cette attraction vers Dieu est l’âme de la prière. La prière est une expérience présente dans toutes les religions, dans toutes les cultures et dans tout homme. Elle est d’abord une attitude intérieure, une manière d’être devant Dieu. Elle est le lieu de la gratuité, de la tension vers l’Invisible, l’Inattendu et l’Ineffable. « Prier, c’est sentir que le sens du monde est hors du monde ». Par l’agenouillement, une des expressions typiques de la prière, l’orant – l’homo orans – confesse son état de « pécheur » et oriente tout son être vers le Mystère. L’essence de la prière se trouve dans le regard de l’homme vers le Dieu révélé en qui seul se réalise pleinement le désir humain. A l’amour fidèle de Dieu vers l’homme, celui-ci répond par la prière. Un rapport personnel entre eux s’établit : une alliance.
Je salue les pèlerins de langue française et les membres du Comité directeur de la fédération internationale des corps et associations consulaires ! Je vous exhorte tous à prier. Invitez également à prier vos enfants, vos parents et vos amis. Vous apprendrez à reconnaître dans le silence de votre cœur, la voix du Dieu d’amour révélé en Jésus Christ. Avec ma Bénédiction !

Traduction : Zenit