Archive pour le 10 mai, 2011
Introduction au Livre de l’Exode
10 mai, 2011du site:
http://home.nordnet.fr/caparisot/html/exoddixsept.html
Introduction au Livre de l’Exode :
L’Exode est un livre fondamental à plus d’un titre. C’est par exemple dans ce livre que sont posées les fondations théologiques qui révèlent le nom de Dieu, ses attributs, son plan de rédemption, sa loi et son culte. Ce livre nous raconte également l’appel et l’oeuvre du premier médiateur (ou prophète) de l’Alliance biblique, à savoir Moïse. C’est aussi le lieu où la prêtrise telle qu’elle sera pratiquée jusqu’au temps de Jésus est définie. Il en va de même pour le rôle du prophète.
En bref, ce livre introduit tous les aspects fondamentaux qui présideront à la théologie de l’Ancien Testament, ainsi qu’à la notion d’Alliance, notion, qui, d’ailleurs, se trouve toujours au centre de la théologie chrétienne.
Du point de vue des faits historiques, l’Exode est aussi une introduction, puisqu’il relate l’événement fondateur de la libération des Hébreux, événement qui fonde et cimente l’idée de peuple hébreu.
Avec ce livre, des éléments importants nous sont fournis sur la nature (ou ‘caractère’) de Dieu. On apprend que le centre de la Révélation, c’est d’abord la présence de Dieu (cf. son nom révélé en Exode 3, 14 : YHWH = ‘Je suis celui qui est’). Ensuite, dans ce livre, Dieu se révèle comme le Seigneur de l’Histoire. Rien n’échappe à son contrôle, ni les plaies d’Egypte, ni la libération d’Israël. Par ce livre, nous pouvons sans aucun doute trouver réconfort et aide. Il est en effet rassurant de savoir que Dieu se souvient et se soucie de son peuple. Ce qu’il avait promis à Abraham, Isaac et Jacob s’accomplit, en quelque sorte, dans le livre de l’Exode.
Autre aspect central de ce livre biblique : la théologie du salut ; le terme ‘racheter’ est ainsi utilisé en Ex 6, 6 et Ex 15, 13. Mais, c’est indéniablement dans le passage de la Pâque au chapitre 12 et dans celui de la conclusion de l’Alliance au chapitre 24 que ce thème de la rédemption est le plus évident. Cette idée force du livre de l’Exode est reprise par St Paul qui verra dans la mort de l’Agneau sacrifié pour la Pâque la préfiguration du sacrifice du Christ. En fait, le sacrifice du Christ est, pour St Paul, l’accomplissement de ce sacrifice prophétique de l’Agneau pascal.
Enfin, l’Exode est le livre biblique qui pose les jalons de la morale biblique (et donc chrétienne). Il suffit pour s’en convaincre de se rappeler que c’est le livre où se trouvent les 10 commandements (repris plus tard par le livre du Deutéronome) !
En conclusion, disons que ce livre occupe une place de choix dans la Bible pour les aspects fondateurs qui l’introduit, tant sur le plan des idées que sur le plan de la liturgie de l’Ancien Testament, liturgie, faut-il le rappeler, que connut Jésus et qui influença profondément les Apôtres. L’Eglise par ses fêtes et son calendrier liturgique reste encore profondément marquée par les fêtes décrites dans ce livre (ex : la Pentecôte et Pâque sont des reprises chrétiennes – bien sûr, transformées et accomplies par la vie de Jésus et l’action de l’Esprit Saint).
Le style de ce livre le rend également très intéressant, il s’y trouve un savant mélange d’exposés théologiques, moraux, rituels et cultuels, d’une part, et, d’autre part, de sections narratives haletantes et grandioses (les 10 plaies d’Egypte, le passage de la mer rouge, etc…). Ce mélange des genres loin de nuire à l’unité du livre en renforce la cohésion. C’est ainsi que très souvent les exposés théologiques sont comme illustrés, et donc, renforcés, par des éléments narratifs destinés à marquer les esprits.
Exode 17, 8-13
-Le peuple d’Israël marchait à travers le désert. Les Amalécites survinrent et l’attaquèrent à Rephidim. Moïse dit alors à Josué : « Choisis des hommes, et va combattre les Amalécites. Moi, demain, je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main. »
Josué fit ce que Moïse avait dit : il livra bataille aux Amalécites. Moïse, Aaron et Hur étaient montés au sommet de la colline. Quand Moïse tenait la main levée, Israël était le plus fort. Quand il la laissait retomber, Amalec était le plus fort. Mais les mains de Moïse s’alourdissaient ; on prit une pierre, on la plaça derrière lui, et il s’assit dessus. Aaron et Hur lui soutenaient les mains, l’un d’un côté, l’autre de l’autre. Ainsi les mains de Moïse demeurèrent levées jusqu’au coucher du soleil. Et Josué triompha des Amalécites au tranchant de l’épée.
Introduction au passage commenté :
Le passage qui va être commenté se situe en Exode 17, 8-13. Il intervient très peu de temps après le passage de la mer rouge. Ce combat avec les Amalécites est un des premiers épisodes des Hébreux au désert.
Peu après, Moïse recevra la loi au mont Sinaï.
Cet épisode est donc un passage charnière entre 2 grands moments de l’Exode : la libération d’Egypte et la réception de la Loi et des 10 commandements. Il est un exemple parfait de ce qui a été dit plus haut : une section narrative spectaculaire (une bataille) illustrant un point de théologie : l’importance de la prière. Ce point est d’autant plus important qu’il se situe juste après les premiers doutes du peuple d’Israël quant à la puissance et la sollicitude de Dieu. En effet, les Hébreux avaient commencé à se plaindre des dures conditions de la liberté (i.e. la soif) au désert par rapport au confort de l’esclavage dans la vallée bien arrosée du Nil. Ces plaintes avaient conduit Dieu à intervenir miraculeusement déjà 3 fois pour rassasier les Israélites.
Une erreur à éviter :
Pour ce passage, comme pour beaucoup d’autres dans l’Ancien Testament, il faut une lecture ‘éclairée’. Il serait absurde de lire et juger ce texte à la lumière d’une lecture littérale et fondamentaliste avec des esprits du 21èmesiècle. En effet, nous avons là le type même du récit choquant au premier degré : une guerre sainte avec une cause prétendument juste (cf. aussi Jeanne d’Arc). Cette conception peut effectivement choquer nos mentalités modernes. Peut-être serait-il bon cependant de voir comment Dieu a révélé progressivement son vrai visage, en faisant patiemment l’éducation religieuse de l’humanité qu’il a prise là où elle en était. Il nous est trop facile de juger les siècles passés avec l’acquis actuel de la Révélation, tout comme l’adulte qui jugerait puérile la foi de son enfance. En tout cas, Moïse et l’enfant que nous étions avaient probablement plus foi que nous autres en la prière.
Pour avoir plus de renseignements sur la façon de lire la Bible ‘en contexte’ : consultez dans la colonne de liens à gauche la rubrique : ‘Présentation de la Bible’ et une fois sur cette page consultez la page qui traite de ‘l’approche historique’ (lien en bas de la page de ‘Présentation de la Bible’).
Catéchisme de l’Eglise catholique – La prière de David, les Psaumes, les Prophètes
10 mai, 2011du site:
Catéchisme de l’Eglise catholique – La prière de David, les Psaumes, les Prophètes
Publié le 06 mars 2010 par Walterman
David et la prière du roi
2578 La prière du peuple de Dieu va s’épanouir à l’ombre de la Demeure de Dieu, l’arche d’Alliance et plus tard le Temple. Ce sont d’abord les guides du peuple – les pasteurs et les prophètes – qui lui apprendront à prier. Samuel enfant a dû apprendre de sa mère Anne comment » se tenir devant le Seigneur » (cf. 1 S 1, 9-18) et du prêtre Eli comment écouter Sa Parole : » Parle, Seigneur, car ton serviteur écoute » (1 S 3, 9-10). Plus tard, lui aussi connaîtra le prix et le poids de l’intercession : » Pour ma part, que je me garde de pécher contre le Seigneur en cessant de prier pour vous et de vous enseigner le bon et droit chemin » (1 S 12, 23).
2579 David est par excellence le roi » selon le cœur de Dieu « , le pasteur qui prie pour son peuple et en son nom, celui dont la soumission à la volonté de Dieu, la louange et le repentir seront le modèle de la prière du peuple. Oint de Dieu, sa prière est adhésion fidèle à la Promesse divine (cf. 2 S 7, 18-29), confiance aimante et joyeuse en Celui qui est le seul Roi et Seigneur. Dans les Psaumes David, inspiré par l’Esprit Saint, est le premier prophète de la prière juive et chrétienne. La prière du Christ, véritable Messie et fils de David, révèlera et accomplira le sens de cette prière.
2580 Le Temple de Jérusalem, la maison de prière que David voulait construire, sera l’œuvre de son fils, Salomon. La prière de la Dédicace du Temple (cf. 1 R 8, 10-61) s’appuie sur la Promesse de Dieu et son Alliance, la présence agissante de son Nom parmi son Peuple et le rappel des hauts faits de l’Exode. Le roi élève alors les mains vers le ciel et supplie le Seigneur pour lui, pour tout le peuple, pour les générations à venir, pour le pardon de leurs péchés et leurs besoins de chaque jour, afin que toutes les nations sachent qu’il est le seul Dieu et que le cœur de son peuple soit tout entier à Lui.
Elie, les prophètes et la conversion du cœur
2581 Le Temple devait être pour le peuple de Dieu le lieu de son éducation à la prière : les pèlerinages, les fêtes, les sacrifices, l’offrande du soir, l’encens, les pains de » proposition « , tous ces signes de la Sainteté et de la Gloire du Dieu Très Haut et tout Proche, étaient des appels et des chemins de la prière. Mais le ritualisme entraînait souvent le peuple vers un culte trop extérieur. Il y fallait l’éducation de la foi, la conversion du cœur. Ce fut la mission des prophètes, avant et après l’Exil.
2582 Elie est le père des prophètes, » de la race de ceux qui cherchent Dieu, qui poursuivent sa Face » (Ps 24, 6). Son nom, » Le Seigneur est mon Dieu « , annonce le cri du peuple en réponse à sa prière sur le mont Carmel (cf. 1 R 18, 39). S. Jacques renvoie à lui pour nous inciter à la prière : » La supplication ardente du juste a beaucoup de puissance » (Jc 5, 16b-18).
2583 Après avoir appris la miséricorde dans sa retraite au torrent de Kérit, il apprend à la veuve de Sarepta la foi en la parole de Dieu, foi qu’il confirme par sa prière instante : Dieu fait revenir à la vie l’enfant de la veuve (cf. 1 R 17, 7-24).
Lors du sacrifice sur le mont Carmel, épreuve décisive pour la foi du peuple de Dieu, c’est à sa supplication que le feu du Seigneur consume l’holocauste, » à l’heure où l’on présente l’offrande du soir » : » Réponds-moi, Seigneur, réponds-moi ! » ce sont les paroles mêmes d’Elie que les liturgies orientales reprennent dans l’épiclèse eucharistique (cf. 1 R 18, 20-39).
Enfin, reprenant le chemin du désert vers le lieu où le Dieu vivant et vrai s’est révélé à son peuple, Elie se blottit, comme Moïse, » au creux du rocher » jusqu’à ce que » passe » la Présence mystérieuse de Dieu (cf. 1 R 19, 1-14 ; Ex 33, 19-23). Mais c’est seulement sur la montagne de la Transfiguration que se dévoilera Celui dont ils poursuivent la Face (cf. Lc 9, 30-35) : la connaissance de la Gloire de Dieu est sur la face du Christ crucifié et ressuscité (cf. 2 Co 4, 6).
2584 Dans le » seul à seul avec Dieu » les prophètes puisent lumière et force pour leur mission. Leur prière n’est pas une fuite du monde infidèle mais une écoute de la Parole de Dieu, parfois un débat ou une plainte, toujours une intercession qui attend et prépare l’intervention du Dieu sauveur, Seigneur de l’histoire (cf. Am 7, 2. 5 ; Is 6, 5. 8. 11 ; Jr 1, 6 ; 15, 15-18 ; 20, 7-18).
Les Psaumes, prière de l’Assemblée
2585 Depuis David jusqu’à la venue du Messie, les Livres saints contiennent des textes de prière qui témoignent de l’approfondissement de la prière, pour soi-même et pour les autres (cf. Esd 9, 6-15 ; Ne 1, 4-11 ; Jon 2, 3-10 ; Tb 3, 11-16 ; Jdt 9, 2-14). Les psaumes ont été peu à peu rassemblés en un recueil de cinq livres : les Psaumes (ou » Louanges « ), chef-d’œuvre de la prière dans l’Ancien Testament.
2586 Les Psaumes nourrissent et expriment la prière du peuple de Dieu comme Assemblée, lors des grandes fêtes à Jérusalem et chaque sabbat dans les synagogues. Cette prière est inséparablement personnelle et communautaire ; elle concerne ceux qui prient et tous les hommes ; elle monte de la Terre sainte et des communautés de la Diaspora mais elle embrasse toute la création ; elle rappelle les événements sauveurs du passé et s’étend jusqu’à la consommation de l’histoire ; elle fait mémoire des promesses de Dieu déjà réalisées et elle attend le Messie qui les accomplira définitivement. Priés et accomplis dans le Christ, les Psaumes demeurent essentiels à la prière de Son Église (cf. IGLH 100-109).
2587 Le Psautier est le livre où la Parole de Dieu devient prière de l’homme. Dans les autres livres de l’Ancien Testament » les paroles proclament les œuvres » (de Dieu pour les hommes) » et font découvrir le mystère qui s’y trouve contenu » (DV 2). Dans le Psautier, les paroles du psalmiste expriment, en les chantant pour Dieu, Ses œuvres de salut. Le même Esprit inspire l’œuvre de Dieu et la réponse de l’homme. Le Christ unira l’une et l’autre. En Lui, les psaumes ne cessent de nous apprendre à prier.
2588 Les expressions multiformes de la prière des Psaumes prennent forme à la fois dans la liturgie du temple et dans le cœur de l’homme. Qu’il s’agisse d’hymne, de prière de détresse ou d’action de grâce, de supplication individuelle ou communautaire, de chant royal ou de pèlerinage, de méditation sapientielle, les psaumes sont le miroir des merveilles de Dieu dans l’histoire de son peuple et des situations humaines vécues par le psalmiste. Un psaume peut refléter un événement du passé, mais il est d’une sobriété telle qu’il peut être prié en vérité par les hommes de toute condition et de tout temps.
2589 Des traits constants traversent les Psaumes : la simplicité et la spontanéité de la prière, le désir de Dieu lui-même à travers et avec tout ce qui est bon dans sa création, la situation inconfortable du croyant qui, dans son amour de préférence pour le Seigneur, est en butte à une foule d’ennemis et de tentations, et, dans l’attente de ce que fera le Dieu fidèle, la certitude de son amour et la remise à sa volonté. La prière des psaumes est toujours portée par la louange et c’est pourquoi le titre de ce recueil convient bien à ce qu’il nous livre : » Les Louanges « . Recueilli pour le culte de l’Assemblée, il fait entendre l’appel à la prière et en chante la réponse : » Hallelou-Ya » ! (Alleluia), » Louez le Seigneur » !
Qu’y a-t-il de meilleur qu’un psaume ? C’est pourquoi David dit très bien : » Louez le Seigneur, car le Psaume est une bonne chose : à notre Dieu, louange douce et belle ! » Et c’est vrai. Car le psaume est bénédiction prononcée par le peuple, louange de Dieu par l’assemblée, applaudissement par tous, parole dite par l’univers, voix de l’Église, mélodieuse profession de foi… (S. Ambroise, Psal. 1, 9 : PL 14, 924).