Archive pour le 7 mai, 2011
dimanche 8 mai 2011 – 3e de Pâques – Homélie
7 mai, 2011du site:
http://www.homelies.fr/homelie,3e.dimanche.de.paques,3139.html
dimanche 8 mai 2011 – 3e de Pâques
Famille de Saint Joseph
Homélie-Messe
On ne sait guère avec certitude où se situe le « village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem ». Il aurait sans doute sombré depuis longtemps dans l’oubli s’il n’y avait pas eu deux pèlerins, bientôt rejoints par un compagnon inconnu, qui s’y étaient rendus « le troisième jour après la mort de Jésus ». Nous ne connaissons le nom que d’un de ces deux hommes : Cléophas ; l’autre pourrait être chacun de nous, aux heures sombres du doute, de la tristesse, de la lassitude, du découragement. N’avons-nous pas tous connu ces jours ténébreux où, suite à certains événements, tout devient absurde ; notre vie nous apparaît comme un échec, et rien ne semble pouvoir changer le cours des événements ? N’avons-nous pas nous aussi été assaillis par la tentation de la fuite ? Partir, en laissant derrière nous nos problèmes – comme si nous ne les portions pas d’abord en nous-mêmes – tourner le dos à la réalité devenue un fardeau trop pesant ou un sac de nœuds trop mêlés, et fuir par le chemin d’Emmaüs.
Les deux disciples s’étaient attachés à ce « Jésus de Nazareth » parce qu’ils « espéraient qu’il serait le libérateur d’Israël ». Apparemment, ils n’avaient pas « entendu » les avertissements répétés que le Maître avait pourtant adressés à ceux qui voulaient le suivre : « Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi, ne peut pas être mon disciple » (Lc 14, 27). Dans leur enthousiasme, ils n’ont pas pris la précaution de « s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’ils ont de quoi aller jusqu’au bout » (Lc 14, 28). Ils ont posé les fondations, mais lorsque survient l’épreuve de la Passion, ils délaissent le chantier : comment pourraient-ils poursuivre, sans plan et sans maître d’œuvre ? La pédagogie du Seigneur va précisément consister à leur prouver qu’ils ont tout ce qu’il faut pour poursuivre et mener à bonne fin la construction du Royaume qu’il a entreprise avec eux.
Les ayant rejoints sur leur route de tristesse, Notre-Seigneur commence par les inviter à exprimer leur souffrance, leur déception, leur amertume. Le changement de perspective sur les événements de notre vie nécessite cette mise à distance dans la parole : il nous faut prendre le temps de verbaliser les ruptures de sens qui semblent mettre en échec notre projet de vie, afin de pouvoir les interpréter sous un autre angle, qui nous permettra tout au contraire de les intégrer positivement dans notre histoire. Mais nous ne pouvons accomplir seuls une telle relecture, sans quoi nous risquons de ressasser notre malheur, comme le faisaient probablement les deux disciples au moment où Jésus ressuscité les rejoint. Nous aussi nous avons besoin de ses lumières pour changer notre regard sur les événements qui nous affectent. Dès lors, le premier pas qui conduit à la conversion salutaire, consiste à reconnaître que « nous n’avons pas compris ». Comme « notre cœur est lent à croire » que la souffrance du Christ transfigure la nôtre et lui donne un sens radicalement nouveau ! Qu’il nous est difficile d’accepter qu’« il fallait que le Messie souffrît tout cela pour nous entraîner avec lui dans sa gloire » !
Pour accueillir la révélation du sens caché de nos épreuves, il nous faut nous mettre à l’écoute du Seigneur là où il nous parle, à savoir dans les Ecritures. C’est là en effet qu’il interprète sa vie et la nôtre à la lumière des promesses de Dieu son Père et notre Père (cf. Jn 20, 17). C’est là que nous découvrons que « ce qui nous a libérés de la vie sans but que nous menions à la suite de nos pères, ce n’est pas l’or et l’argent, car ils seront détruits, c’est le sang précieux du Christ, l’Agneau sans défaut et sans tache » (2ème lect.).
L’exercice a quelque chose de paradoxal, car en quoi des récits datant de deux mille ans et davantage pourraient-ils m’éclairer sur ma situation et sur les difficultés concrètes que je rencontre aujourd’hui ? Certes, nous ne trouverons pas dans l’Ecriture une réponse toute faite à nos problèmes ; mais si notre cœur demeure ouvert, nous y découvrirons une présence empreinte d’une paix communicative : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos » (Mt 11, 28-29). Tous ceux qui en ont fait l’expérience peuvent témoigner : c’est dans l’humble écoute de la Parole, que Dieu se révèle en se donnant. « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant tandis qu’il nous parlait sur la route et qu’il nous faisait comprendre les Ecritures ? » C’est en plaçant notre vie jour après jour « sous le joug » des Ecritures, pour y contempler assidûment le visage de Notre-Seigneur, que nous devenons ses disciples et que nous trouvons la paix. « Je regardais le Seigneur sans relâche, s’il est à mon côté, je ne tombe pas. Oui, mon cœur est dans l’allégresse, ma langue chante de joie ; ma chair elle-même reposera dans l’espérance : tu ne peux m’abandonner à la mort ni laisser ton fidèle connaître la corruption. Tu m’as montré le chemin de la vie, tu me rempliras d’allégresse en ta présence » (1ère lect.).
Comment dès lors ne nous efforcerions-nous pas de retenir un hôte aussi précieux : « Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse ». Commentant ce verset, Jean-Paul II déclare dans la lettre apostolique « Mane nobiscum Domine » : « Aux disciples d’Emmaüs qui demandaient à Jésus de rester “avec” eux, ce dernier répondit par un don beaucoup plus grand : il trouva le moyen de demeurer “en” eux par le sacrement de l’Eucharistie ». Ce faisant, le Seigneur répondait à l’espérance la plus profonde que l’Esprit Saint ait éveillée dans le cœur de l’homme : « N’est-ce pas là le plus grand désir de l’homme ? N’est-ce pas cela que Dieu s’est proposé en réalisant dans l’histoire son dessein de salut ? Il a mis dans le cœur de l’homme la “faim” de sa Parole (cf. Am 8, 11), une faim qui sera assouvie uniquement dans l’union totale avec Lui. La communion eucharistique nous est donnée pour “nous rassasier” de Dieu sur cette terre, dans l’attente que cette faim soit totalement comblée au ciel ».
Si Dieu a voulu dresser pour nous deux Tables – la Table de sa Parole et la Table de l’Eucharistie – ne croyons pas pouvoir cheminer jusqu’à lui sans y refaire nos forces. Selon la très belle expression du Saint-Père, l’Eucharistie, illuminée par la Parole qui en dévoile le Mystère, est à la fois « source et épiphanie de communion », ainsi que « principe et projet de mission ».
Que Marie, la « femme eucharistique », soit notre modèle dans son rapport avec ce Mystère très saint ; afin qu’en imitant son adoration respectueuse, nous devenions de vrais disciples de son Fils et d’ardents témoins de l’Evangile du Bel Amour.
Père Joseph-Marie
Première Apologie de Saint Justin : La célébration de l’Eucharistie
7 mai, 2011du site:
http://www.aelf.org/lectures/index/date/1304805600
Liturgie des Heures – Office des Lectures – 8 Mai 2011
PREMIÈRE APOLOGIE DE SAINT JUSTIN
La célébration de l’Eucharistie
Le philosophe, Justin, membre de la communauté de Rome – où il fut martyrisé en 165 – est pour nous le premier témoin de l’Eucharistie de cette communauté.
Personne ne doit prendre part à l’Eucharistie, sinon celui qui croit à la vérité de notre doctrine, qui a été baptisé pour obtenir le pardon des péchés et la nouvelle naissance, et qui vit selon l’enseignement que le Christ nous a transmis.
Car nous ne prenons pas l’Eucharistie comme un pain ordinaire ou une boisson ordinaire. De même que Jésus Christ notre Sauveur, en s’incarnant par la Parole de Dieu, a pris chair et sang pour notre salut : ainsi l’aliment devenu eucharistie par la prière contenant sa parole, et qui nourrit notre sang et notre chair en les transformant, cet aliment est la chair et le sang de ce Jésus qui s’est incarné. Voilà ce qui nous est enseigné.
En effet, les Apôtres, dans leurs mémoires qu’on appelle évangiles, nous ont ainsi transmis l’ordre de Jésus : Il prit du pain, il rendit grâce et il dit : Faites cela en mémoire de moi. Ceci est mon corps. Il prit la coupe de la même façon, il rendit grâce et il dit : Ceci est mon sang. Et c’est à eux seuls qu’il le distribua. ~ Depuis ce temps, nous n’avons jamais cessé d’en renouveler la mémoire entre nous.
Parmi nous, ceux qui ont de quoi vivre viennent en aide à tous ceux qui sont dans le besoin, et nous sommes toujours unis entre nous. Dans toutes nos offrandes, nous bénissons le créateur de l’univers par son Fils Jésus Christ et par l’Esprit Saint.
Le jour appelé jour du soleil, tous, qu’ils habitent la ville ou la campagne, ont leur réunion dans un même lieu et on lit les mémoires des Apôtres et les écrits des prophètes aussi longtemps qu’il est possible.
Quand le lecteur a fini, celui qui préside fait un discours pour nous avertir et pour nous exhorter à mettre en pratique ces beaux enseignements.
Ensuite nous nous levons tous et nous faisons ensemble des prières. Puis, lorsque nous avons fini de prier, ainsi que je l’ai déjà dit, on apporte le pain avec le vin et l’eau. Celui qui préside fait monter au ciel des prières et des actions de grâce, autant qu’il en est capable, et le peuple acclame en disant Amen. Puis on distribue et on partage à chacun les dons sur lesquels a été prononcée l’action de grâce ; ces dons sont envoyés aux absents par le ministère des diacres.
Les fidèles, qui sont dans l’aisance et qui veulent donner, donnent librement, chacun ce qu’il veut ; ce qu’on recueille est remis à celui qui préside et c’est lui qui vient en aide aux orphelins et aux veuves, à ceux qui sont dans le besoin par suite de maladie ou pour toute autre cause, aux prisonniers, aux voyageurs, aux étrangers ; bref, il vient en aide à tous les malheureux.
C’est le jour du soleil que nous faisons tous notre réunion, d’abord parce que c’est le premier jour, celui où Dieu, à partir des ténèbres et de la matière, créa le monde ; et c’est parce que ce jour-là est encore celui où Jésus Christ, notre Sauveur, ressuscita d’entre les morts. La veille du jour de Saturne (du samedi), on l’avait crucifié, et le surlendemain, c’est-à-dire le jour du soleil, s’étant montré à ses Apôtres et à ses disciples, il leur enseigna ce que nous avons exposé.