Homélie du père Jacques Fournier pour le dimanche de Pâques 24 avril 2011
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Homélie du père Jacques Fournier pour le dimanche de Pâques 24 avril 2011
Voici près de deux mille ans, la lumière de la Vie Nouvelle a jailli d’un tombeau. Désormais, pour toujours, et dans cet aujourd’hui qui est le nôtre, toutes choses sont remplies de cette lumière, le Ciel, la Terre et les Enfers. Mais la voyons-nous ?
Nous vivons d’une vie nouvelle
Cette vie nous est donnée au jour de notre baptême, ce jour « où nous avons été ensevelis avec le Christ dans sa mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle. » (Romains 6. 4) A Pâques, nous célébrons la Résurrection du Christ comme quelque chose qui est arrivé et qui nous arrive encore. Car chacun d’entre nous a reçu le don de cette vie nouvelle, la faculté de l’accueillir, la grâce d’en vivre.
C’est un don qui change radicalement notre attitude envers toutes choses, y compris la mort. Certes elle est encore là et nous l’affrontons toujours. Un jour, elle viendra nous prendre dans notre vie terrestre pour nous entraîner la vie divine. Mais là réside aussi toute notre foi. Par sa propre mort, le Christ a changé la nature même de la mort. Il en a fait un passage, une pâque, dans le Royaume de Dieu. Il a transformé en une victoire suprême, ce qui est et reste une tragédie.
Dans notre vie enténébrée
Nous vivons souvent comme si cet événement unique n’avait que peu de signification pour nous. C’est notre faiblesse, alors que nous sommes appelés à vivre constamment de foi, d’espérance et de charité. Immergés dans nos préoccupations journalières, nous succombons à cause de cet oubli. Et notre vie en devient mesquine, enténébrée, dépourvue de sens, nous conduisant vers un but sans signification.
Ce n’est pas en oubliant la mort que nous rendrons notre vie agréable. Car, dans ce cas, elle devient absurde dans son inévitable. En vivant comme si le Christ n’était jamais venu nous entraîner dans sa vie par delà cette mort. Or le sens de la vie est bien par-delà cette mort.
Prendre conscience de cette réalité
Mais si nous prenons conscience de cette réalité pascale dans l’immédiat de nos journées, nous ouvrons une porte sur la splendeur du Royaume, sur l’avant-goût de la joie éternelle qui nous attend dans la plénitude de la vie.
La liturgie de l’Eglise est « ordonnée » autour de Pâques. Car cette succession des temps liturgiques nous conduit dans un voyage, un pèlerinage qui est progressivement la fin de ce qui est vieux et périmé, par un commencement qui est un passage constant de ce monde à notre Père.
»Que ton Esprit fasse de nous des hommes nouveaux pour que nous ressuscitions avec le Christ dans la lumière de la vie. » (prière pascale après la communion)
»Voici le jour que fit le Seigneur, jour de fête et jour de joie ! Voici le jour où le Christ, notre Dieu, nous conduit de la mort à la vie. » (Acclamations des matines) En ce jour de Pâques, il n’est plus qu’une attitude à avoir : la foi, permettant à la réalité divine d’illuminer notre vie. Il n’est plus qu’une action à entreprendre : porter partout témoignage de la bouleversante découverte d’un monde nouveau.
Et chanter sans cesse en une liturgie intérieure
Voici le jour de la Résurrection.
Voici la lumière de notre joie !
Voici la Pâque du Seigneur !
Le Christ nous a fait passer
de la mort à la vie et de la terre aux cieux !
Chantons son triomphe !
Purifions nos vies.
Nous le verrons, le Seigneur étincelant de Lumière.
Le Christ ressuscité !
et nous l’entendrons nous dire « Paix sur vous ».
Chantons son triomphe Joie, Joie sans fin !
Le Christ est ressuscité ! Alléluià !
(dans la liturgie byzantine)
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