Archive pour le 23 avril, 2011
Homélie du père Jacques Fournier pour le dimanche de Pâques 24 avril 2011
23 avril, 2011du site:
http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/jfournier.html
Homélie du père Jacques Fournier pour le dimanche de Pâques 24 avril 2011
Voici près de deux mille ans, la lumière de la Vie Nouvelle a jailli d’un tombeau. Désormais, pour toujours, et dans cet aujourd’hui qui est le nôtre, toutes choses sont remplies de cette lumière, le Ciel, la Terre et les Enfers. Mais la voyons-nous ?
Nous vivons d’une vie nouvelle
Cette vie nous est donnée au jour de notre baptême, ce jour « où nous avons été ensevelis avec le Christ dans sa mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle. » (Romains 6. 4) A Pâques, nous célébrons la Résurrection du Christ comme quelque chose qui est arrivé et qui nous arrive encore. Car chacun d’entre nous a reçu le don de cette vie nouvelle, la faculté de l’accueillir, la grâce d’en vivre.
C’est un don qui change radicalement notre attitude envers toutes choses, y compris la mort. Certes elle est encore là et nous l’affrontons toujours. Un jour, elle viendra nous prendre dans notre vie terrestre pour nous entraîner la vie divine. Mais là réside aussi toute notre foi. Par sa propre mort, le Christ a changé la nature même de la mort. Il en a fait un passage, une pâque, dans le Royaume de Dieu. Il a transformé en une victoire suprême, ce qui est et reste une tragédie.
Dans notre vie enténébrée
Nous vivons souvent comme si cet événement unique n’avait que peu de signification pour nous. C’est notre faiblesse, alors que nous sommes appelés à vivre constamment de foi, d’espérance et de charité. Immergés dans nos préoccupations journalières, nous succombons à cause de cet oubli. Et notre vie en devient mesquine, enténébrée, dépourvue de sens, nous conduisant vers un but sans signification.
Ce n’est pas en oubliant la mort que nous rendrons notre vie agréable. Car, dans ce cas, elle devient absurde dans son inévitable. En vivant comme si le Christ n’était jamais venu nous entraîner dans sa vie par delà cette mort. Or le sens de la vie est bien par-delà cette mort.
Prendre conscience de cette réalité
Mais si nous prenons conscience de cette réalité pascale dans l’immédiat de nos journées, nous ouvrons une porte sur la splendeur du Royaume, sur l’avant-goût de la joie éternelle qui nous attend dans la plénitude de la vie.
La liturgie de l’Eglise est « ordonnée » autour de Pâques. Car cette succession des temps liturgiques nous conduit dans un voyage, un pèlerinage qui est progressivement la fin de ce qui est vieux et périmé, par un commencement qui est un passage constant de ce monde à notre Père.
»Que ton Esprit fasse de nous des hommes nouveaux pour que nous ressuscitions avec le Christ dans la lumière de la vie. » (prière pascale après la communion)
»Voici le jour que fit le Seigneur, jour de fête et jour de joie ! Voici le jour où le Christ, notre Dieu, nous conduit de la mort à la vie. » (Acclamations des matines) En ce jour de Pâques, il n’est plus qu’une attitude à avoir : la foi, permettant à la réalité divine d’illuminer notre vie. Il n’est plus qu’une action à entreprendre : porter partout témoignage de la bouleversante découverte d’un monde nouveau.
Et chanter sans cesse en une liturgie intérieure
Voici le jour de la Résurrection.
Voici la lumière de notre joie !
Voici la Pâque du Seigneur !
Le Christ nous a fait passer
de la mort à la vie et de la terre aux cieux !
Chantons son triomphe !
Purifions nos vies.
Nous le verrons, le Seigneur étincelant de Lumière.
Le Christ ressuscité !
et nous l’entendrons nous dire « Paix sur vous ».
Chantons son triomphe Joie, Joie sans fin !
Le Christ est ressuscité ! Alléluià !
(dans la liturgie byzantine)
Huit odes sur l’Unique Sabbat
23 avril, 2011du site:
http://graecorthodoxa.hypotheses.org/882
Huit odes sur l’Unique Sabbat
3 avril 2010
Dans la liesse qui suit l’annonce »le Christ est réssuscité ! » — dans la nuit de Pâques, peu de gens prêtent attention à l’hymne admirable qui est alors chantée, avec quelques altérations il est vrai.
Cette hymne a été composée au 8e siècle par Jean Damascène.
Afin que ceux qui le souhaitent puissent la découvrir ou la redécouvrir ce soir, j’en donne ici la traduction française. Cette traduction est également présentée en regard du texte grec original dans le document suivant: Canon de la Résurrection.
On ne s‘étonnera pas de l’absence de la seconde ode, qui ramène les odes du Canon de la Résurrection au nombre de huit. Possèdant un caractère pénitentiel, celle-ci est uniquement présente dans les canons du Grand Carême, et en particulier dans le Grand Canon d’André de Crète (8e s.). Les hymnographes l’omettent délibérément dans les autres cas.
*
CANON DE LA RESURRECTION
Ode 1
Jour de la Résurrection,
Peuples, brillons dans la lumière.
Pâque, Pâque du Seigneur,
Chantons l’hymne de la victoire,
Car le Christ notre Dieu nous a conduits
De la mort à la vie, et de la terre au ciel.
Gloire à ta sainte Résurrection, Seigneur.
Purifions nos sens, pour voir briller le Christ
Dans l’inaccessible lumière de la Résurrection,
Et pour l’entendre clairement nous dire :
Salut, peuples, qui chantez l’hymne de la victoire.
Gloire
Que les cieux se réjouissent à bon droit,
Que la terre exulte,
Que le monde entier, visible et invisible,
Soit en fête.
Car le Christ, le bonheur éternel, est ressuscité.
Ode 3
Venez, buvons une boisson nouvelle,
Une eau claire qui ne surgit pas, prodigieusement, d’une pierre [sèche],
mais du Tombeau sur lequel nos pieds prennent appui,
Source où l’incorruptiblité dispensée par le Christ
Coule comme l’eau de pluie.
Ode 4
Qu’Ambakoum le prophète se tienne avec nous,
A son poste de garde, et qu’il montre
L’Ange porteur de lumière,
Clamant : Aujourd’hui, c’est le salut du monde,
Car le Christ tout-puissant est ressuscité.
Ode 5
Réveillons-nous au point du jour
Et, à la place d’un parfum,
Offrons notre hymne au Seigneur.
Nous contemplerons à son lever,
Le Christ, le soleil de justice
Qui donne la vie à tous.
Ode 6
Tu descendis au plus profond de la terre
Ô Christ, et tu brisas les barreaux
Qui retenaient
Et tu ressuscitas du tombeau, dans les trois jours,
Tel Jonas sortant de la baleine.
Ode 7
Celui qui tira les jeunes gens de la fournaise
Devenu homme,
Souffre en tant que mortel,
Et par sa passion, il revêt la mortalité
De la parure de l’incorruptibilité
Lui seul, le Dieu des pères,
Béni et glorifié au dessus de toutes choses.
Ode 8
Ce jour élu et béni, unique d’entre les sabbats
Ce jour roi et seigneur
Est la fête des fêtes, la célébration des célébrations
Car c’est en lui que nous bénissons
Christ dans les siècles.
Ode 9
Glorifie, ô mon âme,
Celui qui a volontairement subi la Passion et l’ensevelissement et qui a ressuscité après trois jours du tombeau.
Resplendis, resplendis, ô nouvelle Jérusalem !
Car la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
Danse maintenant et réjouis-toi, Sion !
Et toi, pure Mère de Dieu, sois heureuse,
Car celui qui naquit de toi est ressuscité.
Le Christ, la nouvelle Pâque, la victime du sacrifice, l’agneau de Dieu, Celui qui détruit le péché du monde.
Que ta voix est divine, aimée et douce, ô Christ !
Jusqu’à la fin du siècle, elle nous prodiguera
Sans mensonges, la promesse.
Nous les fidèles, nous nous réjouirons de celle-ci,
La détenant comme l’ancre de notre espoir.
Aujourd’hui toute la création se réjouit, car le Christ est ressuscité et l’Hadès pillé.
Ô Christ, grande et sainte est ta Pâque !
Ô Sagesse et Verbe et puissance de Dieu,
Donne-nous de participer fidèlement à ton image,
Dans le jour sans soir de ton Royaume.
L’ange disait à haute voix à la [Vierge] Pleine de grâce. Réjouis-toi, ô pure Vierge, et encore Réjouis-toi !
Car ton Fils est ressuscité du tombeau, après trois jours
Resplendis, resplendis, ô nouvelle Jérusalem …
Jour de la Résurrection, brillons dans la lumière de cette fête universelle et embrassons-nous les uns les autres. Annonçons-la aussi, ô frères, à ceux qui nous haïssent. Pardonnons toutes choses par la Résurrection, et clamons : Le Christ est ressuscité des morts, par sa mort il a vaincu la mort, à ceux qui sont dans les tombeaux, il a offert la vie.