Archive pour le 16 avril, 2011

Mat-21,01-Entre_a_Jerusalem

16 avril, 2011

Mat-21,01-Entre_a_Jerusalem dans images sacrée 15%20SPECULUM%20HUMANAE%20SALVATIONIS%20AA%20ENTRY
http://www.artbible.net/3JC/-Mat-21,01-Entre_a_Jerusalem_Entry/index5.html

De Romanos le Mélode (IVe siècle): Porté sur un ânon

16 avril, 2011

du site:

http://jerusalem.cef.fr/fraternites/vivre-la-liturgie/temps-liturgique/la-semaine-sainte/dimanche-des-rameaux/texte-patristique

De Romanos le Mélode (IVe siècle)

Porté sur un ânon

Porté sur ton trône dans le ciel, ici-bas sur l’ânon, Christ qui es Dieu, tu accueillais la louange des anges et l’hymne des enfants qui te criaient : «Tu es béni, toi qui viens rappeler Adam».
Voici notre roi, doux et pacifique, monté sur le petit de l’ânesse, qui vient en hâte pour subir sa passion et pour enlever les péchés. Le Verbe, monté sur une bête, veut sauver les êtres spirituels. Et l’on pouvait contempler sur le dos d’un ânon celui que portent les épaules des Chérubins. Tu manifestes ta force en choisissant l’indigence. Car c’est en signe de pauvreté que tu t’asseyais sur un ânon, mais par ta gloire tu ébranles Sion. Les vêtements des disciples étaient une marque d’indigence, mais à la mesure de ta puissance étaient l’hymne des enfants et l’affluence de la foule qui criait : «Hosanna — c’est-à-dire : Sauve donc — toi qui es au plus haut des cieux. Sauve, Très-Haut, les humiliés. Aie pitié de nous, par égard pour nos palmes ; les rameaux qui s’agitent remueront ton cœur, ô toi qui viens rappeler Adam».
Ô créature de ma main, répondit le Créateur, je suis venu moi-même. Je suis vendu pour toi, et je te libère ; je suis crucifié à cause de toi, et tu échappes à la mort. Ai-je autant aimé les anges ? Non, c’est toi, le misérable, que j’ai chéri. J’ai caché ma gloire et moi, le Riche, je me suis fait pauvre délibérément, car je t’aime beaucoup. Pour toi, j’ai souffert la faim, la soif, la fatigue. J’ai parcouru montagnes, ravins et vallons en te cherchant, brebis égarée ; j’ai pris le nom de l’agneau pour te ramener en t’attirant par ma voix de pasteur, et je veux donner ma vie pour toi, afin de t’arracher à la griffe du loup. Je meurs et je t’apprends à crier : «Tu es béni, toi qui viens rappeler Adam».
 
 
Hymne XXXII, 1, str. 2…12 (Sources Chétiennes, p. 31-47)

Dimanche des Rameaux – 17 avril 2011 – Homélie

16 avril, 2011

du site:

http://www.homelies.fr/homelie,dimanche.des.rameaux,3124.html

Dimanche des Rameaux -  17 avril 2011

Famille de Saint Joseph

Homélie-Messe  

Nous sommes entrés dans la Semaine Sainte. Nous avons proclamé l’évangile de la Passion. Nous l’avons reçu dans toute sa simplicité ; dans toute sa force. Aucun misérabilisme dans ce récit. Au contraire, entre Gethsémani et le Golgotha, un appel se fait entendre, qui oriente cette semaine de conversion : « Veillez et priez afin de ne pas tomber au pouvoir de la tentation. L’esprit est plein d’ardeur, mais la chair est faible ». Jésus s’adressait à ses compagnons accablés de fatigue et de tristesse ; nous pouvons aisément nous reconnaître en eux. Mais l’avertissement de Jésus appelle la réponse de notre prière la plus ardente ; il fait renaître, dans un élan renouvelé, notre désir d’être avec Jésus et de demeurer avec lui ; il ravive notre volonté de partager la fidélité de la Vierge Marie et des saintes femmes, signe et réalité de la fidélité de l’Église-Épouse au pied de la Croix. « Veillez et priez », demande le Seigneur alors qu’il s’enfonce dans une solitude qui est sa souffrance la plus profonde en son agonie et sa Passion. Ce cœur si doux et si humble est abandonné de tous. Jésus découvre comment les hommes font de la proposition de son amour le lieu de leur violence et de leur rejet. À la Croix, le péché des hommes atteint son paroxysme : « l’amour n’est pas aimé ! ».
Cette formule exprime un drame insondable. Évidemment, l’amour divin n’est jamais menacé : il est un océan de paix, sans rivage et sans fond. Mais il n’y a rien de plus opposé à un amour infini que l’indifférence provenant de notre absence d’amour. Ce drame est abyssal, il n’a aucune proportion avec une grave incompréhension ou une crise entre proches ; il s’agit de la mise en échec du salut par ceux qui ne peuvent l’attendre que du Seigneur Jésus ! Ce refus aberrant engendre la terrible solitude du Messie, traversé par la contradiction entre la sainteté du Père qu’il aime et l’aveuglement hostile des hommes pécheurs. À Gethsémani, Jésus découvre l’homme qui tend à faire du don du salut le lieu de sa mort. Les questions les plus sombres le harcèlent alors : Jésus va-t-il entraîner la perte des brebis en donnant sa vie pour le troupeau ? Abîme de douleur, la solitude Jésus est le poids du refus de Dieu par les hommes. Malheureusement, il ne s’agit pas d’une page d’histoire. Cette charge crucifiante que Jésus veut assumer est de notre temps.
« Veillez et priez », la supplique résonne en un appel à découvrir l’amour du Père. Car ce qui fait le fond de l’épreuve intérieure de Jésus en toute sa vie et bien plus encore en son agonie et en sa Passion, c’est son amour pour le Père. Toute la vie du Fils est pour le Père de qui il se reçoit à chaque instant. Le Fils ne vit que pour le Père. En toute sa vie divine, il est déjà oblation et eucharistie. En ses paroles et par ses actes, le Verbe Incarné traduit et signifie dans sa condition humaine le mystère de sa vie filiale en Dieu. Ce qui veut dire que l’épreuve même de sa solitude est un enseignement que Jésus nous offre pour nous faire découvrir l’amour du Père. Le terme du pur amour est ici l’effacement du Fils pour donner à ses bourreaux de reconnaître dans le mystère du Père sa propre origine. De Gethsémani au Golgotha, Jésus parachève le don de soi dans l’abandon par la remise de l’Esprit au Père. Ainsi, la pureté de l’amour du Fils pour le Père passe par cet effacement qui est tout le contraire d’une position de rivalité ou de revendication par rapport au Père : « lui qui était dans la condition de Dieu, n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur » (2e lect.).
L’abaissement extrême du Verbe crucifié, renonçant à sa vie pour se confier totalement au Père, est l’expression voilée et insondable de l’acte éternel par lequel le Fils, dans sa condition divine, reconnaît la sainteté du Père. En effet, pour ne faire qu’un avec le Père dans le partage de la vie divine, le Fils doit comme renoncer à son existence en tant que personne. En fait, l’échange parfait du Père et du Fils se résout dans l’Amour qui demande au Père et au Fils de quitter leurs prérogatives personnelles pour s’effacer l’un devant l’autre. L’amour mutuel du Père et du Fils est absolument simple et infiniment délicat. Dans sa Passion, le Christ nous révèle que le dernier mot de cet amour est le don de soi dans un acte d’abandon entier, pour que l’autre soit tout pour nous. Finalement, Jésus dépose sa vie pour que nous accueillions le Père ; Jésus est élevé sur la Croix pour que le Père soit notre vie.
Au seuil de cette semaine sainte, le Christ nous attire à l’écart, il nous entraîne dans sa solitude : « Veillez et priez ». Dans ces jours très saints, nous allons contempler le Père glorifiant le Fils en manifestant le mystère de sa filiation divine et le Fils glorifiant la sainteté du Père en témoignant par son silence dans le don de sa vie qu’il est Dieu. Puisse l’Esprit Saint nous donner de nous unir, de manière totale et inconditionnelle, à l’offrande parfaite du Fils, adorateur du Père en esprit et en vérité.