Archive pour mars, 2011

Qu’est-ce que le mercredi des Cendres ?

8 mars, 2011

du site:

http://www.pasaj.ch/le-careme-rubrique41.html

Qu’est-ce que le mercredi des Cendres ?

jeudi 31 janvier 2008

Qu’est-ce que le mercredi des Cendres ? Une célébration comme une autre ? Pourquoi un mercredi ? Quelle est la symbolique des cendres ?
Le mercredi des Cendres marque l’entrée officielle en Carême et dans le cycle pascal. Il peut tomber n’importe quel mercredi entre le 4 février et le 10 mars, en fonction de la date de Pâques.
Les Cendres
Les cendres qui proviennent des rameaux de l’année précédente, brûlés pour l’occasion, sont déposées sur le front des fidèles. Cette coutume de se couvrir la tête de cendres – et à l’origine de se revêtir aussi d’un sac – est une ancienne pratique pénitentielle qui remonte au peuple hébreu (Jon 3,5-9 ; Jr 6,26 ; 25, 34 ; Mt 11,21).
Du commencement du christianisme au VIIè siècle
Aux commencements du christianisme, ce rite des cendres n’était pas directement associé au début du Carême. Vers l’an 300, il fut adopté par certaines Églises locales et intégré au rite d’excommunication temporaire ou de renvoi des pécheurs publics de la communauté. Ces personnes s’étaient rendues coupables de péchés ou de scandales « majeurs » : apostasie, hérésie, meurtre et adultère (considérés comme des péchés « capitaux »).
Au VIIe siècle environ, cette coutume donna lieu, dans certaines églises, à un rite public du mercredi des Cendres. Les pécheurs confessaient d’abord leurs péchés en privé. Puis ils étaient présentés à l’évêque et mis publiquement au rang des pénitents. Ils devaient se préparer pour recevoir l’absolution donnée le Jeudi saint. Après une imposition des mains et des cendres, ils étaient renvoyés de la communauté comme Adam et Eve l’avaient été du paradis. Bien sûr, on leur rappelait que la mort est la conséquence du péché : « Oui, tu es poussière et à cette poussière tu retourneras » (Gn 3,19). Les pénitents vivaient en marge de leur famille et du reste de la communauté chrétienne pendant les quarante jours du Carême (d’où l’expression de « quarantaine »).
Le « sac » qu’ils avaient revêtu et la cendre dont ils étaient couverts permettaient de les reconnaître lors des assemblées ou, le plus souvent, aux portes de l’église où ils étaient relégués. Cette pratique pénitentielle impliquait généralement de s’abstenir de viande, d’alcool, de bain. Il était également interdit de se faire couper les cheveux, de se raser, d’avoir des relations sexuelles et de gérer ses affaires. Selon les diocèses, il arrivait que certaines pénitences durent plusieurs années, voire toute la vie.
Au Moyen Age
Au cours du Moyen Âge, c’est la dimension personnelle du péché, plutôt que son caractère public, qui fut objet d’insistance. Par conséquent, les traditions associées au mercredi des Cendres furent appliquées à tous les adultes de la paroisse, mais sous une forme mitigée. Au XIe siècle, les pratiques en usage étaient fort semblables à celles que nous connaissons aujourd’hui. Depuis quelques années, il existe une alternative à la formule traditionnelle pour l’imposition des cendres. Elle met en valeur un aspect beaucoup plus positif du Carême : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (Me 1,15).
Dans les Églises de Bretagne insulaire et d’Irlande, une nouvelle modalité pénitentielle se développa, entre le VIe et le VIIIe siècle, sous l’influence des moines celtes. Il s’agissait d’une forme de pénitence personnelle et privée pour des péchés moins graves que ceux évoqués ci-dessus. Cette pratique, plus que le rite du mercredi des Cendres, allait contribuer à faire évoluer les modalités du sacrement de la réconciliation.
Pour aujourd’hui
Comme toute fête de l’année au calendrier chrétien, le mercredi des cendres se situe en référence à la fête des fêtes qu’est Pâques qui célèbre le passage de la mort à la résurrection de notre Seigneur Jésus Christ. Fête tellement importante qu’elle est célébrée durant cinquante jours (de là vient le mot Pentecôte), et qu’elle est précédée d’une préparation de quarante jours (d’où vient le mot Carême). Cette préparation est un temps de cheminement spirituel, tout entier orienté vers Pâques, pour ceux qui se préparent à être baptisés à la veillée pascale et pour tous les fidèles. Il est marqué par le jeûne (privation), la prière et le partage (charité, solidarité), et pas seulement comme pratique à observer – d’ailleurs le plus discrètement possible (voir Matthieu 6, 5-18 « Quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu… mais parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes ») – mais véritable démarche spirituelle. La durée de quarante jours est d’ailleurs à mettre en relation avec les 40 jours de Jésus au désert précédant sa vie publique, eux-mêmes en relation symbolique avec les quarante ans de traversée du désert par les Hébreux avant l’entrée en Terre promise.
C’est pour tenir les quarante jours de jeûne et de privation, en dehors des dimanches qui sont toujours jour de fête et de résurrection – même en temps de Carême – que le début de celui-ci fut avancé au mercredi. La cendre évoque la faiblesse de l’homme (cf. Genèse 3, 19 « Souviens-toi que tu es poussière… »), elle évoque aussi le péché et la fragilité de l’homme (cf. Sagesse 15, 10 ; Ézéchiel 28, 18 ; Malachie 3, 21) et son regret du péché (cf. Judith 4, 11-15 ; Ézéchiel 27, 30). Pour les chrétiens, l’imposition des cendres est avant tout, un rite pénitentiel dont la signification est portée par la phrase que prononce le prêtre en faisant le geste : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. » (Marc 1, 15).
Source : Guide des traditions et coutumes catholiques, pp 138-140

Pape Benoît: Le Carême: un itinéraire de réflexion et d’intense prière (2006)

8 mars, 2011

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20060301_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 1er mars 2006

Le Carême:  un itinéraire de réflexion et d’intense prière 

Chers frères et soeurs,

Aujourd’hui, avec la Liturgie du Mercredi des Cendres, commence l’itinéraire quadragésimal de quarante jours, qui nous conduira au Triduum pascal, mémoire de la passion, de la mort et de la résurrection du Seigneur, coeur du mystère de notre salut. Il s’agit d’un temps favorable, où l’Eglise invite les chrétiens à prendre une conscience plus vive de l’oeuvre rédemptrice du Christ et à vivre plus profondément leur Baptême. En effet, en cette période liturgique, le Peuple de Dieu, depuis les premiers temps, se nourrit avec abondance de la Parole de Dieu pour se renforcer dans la foi, en reparcourant toute l’histoire de la création et de la rédemption.
De par sa durée de quarante jours, le Carême  possède  une  force évocatrice indéniable.  Il  entend  en  effet  rappeler plusieurs des  événements qui ont rythmé la vie et l’histoire de l’antique Israël, en nous en reproposant également la valeur de paradigme:  pensons, par exemple, aux quarante jours du déluge universel, qui aboutirent au pacte de l’alliance scellée par Dieu avec Noé, et ainsi, avec l’humanité, et aux quarante jours passés par Moïse sur le Mont Sinaï, qui furent suivis par le don des tables de la Loi. La période quadragésimale veut surtout nous inviter à revivre avec Jésus les quarante jours qu’il passa dans le désert, en priant et en jeûnant, avant d’entreprendre sa mission publique. Nous aussi, nous entreprenons aujourd’hui un chemin de réflexion et de prière avec tous les chrétiens du monde, pour nous diriger spirituellement vers le Calvaire, en méditant sur les mystères centraux de la foi. Nous nous préparerons ainsi à faire l’expérience, après le mystère de la Croix, de la joie de la Pâque de résurrection.
On accomplit aujourd’hui, dans toutes les communautés paroissiales, un geste austère et symbolique:  l’imposition des cendres, et ce rite est accompagné par deux formules riches de sens, qui constituent un appel pressant à se reconnaître pécheurs et à retourner à Dieu. La première formule dit:  « Souviens-toi que tu es poussière, et que tu retourneras à la poussière » (cf. Gn 3, 19). Ces paroles, tirées du livre de la Genèse, évoquent la condition humaine placée sous le signe de la précarité et de la limite, et entendent nous pousser à placer toutes nos espérances uniquement en Dieu. La deuxième formule se réfère aux paroles prononcées par Jésus au début de son ministère itinérant:  « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile » (Mc 1, 15). C’est une invitation à adhérer de manière ferme et confiante à l’Evangile comme fondement du renouveau personnel et communautaire. La vie du chrétien est une vie de foi, fondée sur la Parole de Dieu et nourrie par elle. Dans les épreuves de la vie et face à chaque tentation, le secret de la victoire se trouve dans l’écoute de la Parole de vérité et dans le ferme refus du mensonge et du mal. Tel est le programme véritable et central du temps du Carême:  écouter la Parole de vérité, vivre, parler et faire la vérité, refuser le mensonge qui empoisonne l’humanité et qui ouvre la porte à tous les maux. Il est donc urgent d’écouter à nouveau, au cours de ces quarante jours, l’Evangile, la Parole du Seigneur, parole de vérité, afin qu’en chaque chrétien, en chacun de nous, se renforce la conscience de la vérité qui lui est donnée, qui nous est donnée, afin que nous en vivions et en devenions le témoin. Le Carême nous invite à laisser pénétrer notre vie par la Parole de Dieu et à connaître ainsi la vérité fondamentale:  qui sommes-nous, d’où venons-nous, où devons-nous aller, quel est le chemin à prendre dans la vie? Et ainsi, le temps du Carême nous offre un parcours ascétique et liturgique qui, alors qu’il nous aide à ouvrir les yeux sur notre faiblesse, nous fait ouvrir notre coeur à l’amour miséricordieux du Christ.
En nous rapprochant de Dieu, le chemin quadragésimal nous permet de poser sur frères et leurs besoins un regard nouveau. Celui qui commence à voir Dieu, à regarder le visage du Christ, contemple avec un autre regard également son frère, découvre son frère, son bien, son mal, ses nécessités. C’est pourquoi le Carême, comme écoute de la vérité, est le moment favorable pour se convertir à l’amour, car la vérité profonde, la vérité de Dieu, est dans le même temps amour. En nous convertissant à la vérité de Dieu, nous devons nécessairement nous convertir à l’amour. Un amour qui sache adopter l’attitude de compassion et de miséricorde du Seigneur, comme j’ai voulu le rappeler dans le Message pour le Carême, qui a pour thème les paroles évangéliques:  « Voyant les foules, Jésus eut pitié d’elles » (Mt 9, 36). Consciente de sa mission dans le monde, l’Eglise ne cesse de proclamer l’amour miséricordieux du Christ, qui continue à tourner son regard plein d’émotion vers les hommes et les peuples de tous les temps. « Face aux terribles défis de la pauvreté d’une si grande part de l’humanité – ai-je écrit dans le Message de Carême susmentionné -, l’indifférence et le repli sur son propre égoïsme se situent dans une opposition intolérable avec le « regard du Christ ». Avec la prière, le jeûne et l’aumône, que l’Eglise propose de manière spéciale dans le temps du Carême, sont des occasions propices pour se conformer à ce « regard »", au regard du Christ, et nous voir nous-mêmes, l’humanité et les autres, avec ce regard. Dans cet esprit, nous entrons dans le climat d’austérité et de prière du Carême, qui est véritablement un climat d’amour pour nos frères.
Que ce soient des jours de réflexion et d’intense prière, au cours desquels nous nous laissons guider par la Parole de Dieu, que la liturgie nous propose en abondance. Que le Carême soit, en outre, un temps de jeûne, de pénitence et de vigilance sur nous-mêmes, persuadés que la lutte contre le péché ne finit jamais, car la tentation est une réalité de chaque jour, et la fragilité et l’illusion sont l’expérience de tous. Enfin, que le Carême soit, à travers l’aumône et les actions de bien à l’égard de nos frères, une occasion de partage sincère des dons reçus avec nos frères et d’attention aux besoins des plus pauvres et des laissés-pour-compte. Que Marie, la Mère du Rédempteur, modèle d’écoute et de fidèle adhésion à Dieu, nous accompagne dans cet itinéraire pénitentiel. Que la Très Sainte Vierge nous aide à arriver, purifiés et renouvelés dans notre coeur et notre esprit, à célébrer le grand mystère de la Pâque du Christ. Avec ces sentiments, je souhaite à tous un bon et fructueux Carême.

Le mariage de Marie et Joseph

7 mars, 2011

Le mariage de Marie et Joseph dans images sacrée Le-nozze-di-Maria-e-Giusepp

http://www.piccoloeremodellequerce.it/gliko/Catalogo/Catalogo_Nozze_di_Maria_e_Giuseppe.htm

Marie et Joseph s’aimaient

7 mars, 2011

du site:

http://www.mariedenazareth.com/143.0.html?&L=0

Marie et Joseph s’aimaient

« Marie était parfaite et très belle, Joseph devait l’aimer passionnément. -  Il est probable qu’ils avaient fait très jeunes vœu de virginité et de célibat, pensant hâter ainsi la venue du Messie. – Mariage et consécration, est-ce compatible ? » …
Telles sont quelques unes des nombreuses réflexions suscitées par mes deux chroniques sur « le doute de Joseph » et sur « le mariage de Marie et Joseph » (1 ).
Je ne prétends pas clore le débat, et encore moins être le représentant autorisé de la pensée de l’Église. Sur la vie de Marie et de Joseph avant l’Annonciation, sur la nature du lien qu’ils avaient contracté auparavant, sur les modalités de leur vie commune ensuite, le témoignage du Nouveau Testament est très succinct, voire même inexistant. On sait seulement que Marie est « mariée » à Joseph, qu’ils n’habitent pas encore ensemble, que Joseph va être invité à « prendre chez lui Marie son épouse » (2).
Les évangiles apocryphes ont essayé de compléter ces informations, mais par définition leur témoignage n’engage pas la foi de l’Église, même s’il peut occasionnellement l’éclairer.
Il n’y a pas non plus de définition dogmatique sur ces sujets, en-dehors de l’essentiel : le mystère de l’Incarnation, qui affirme que l’enfant de Marie est le Verbe éternel qui s’est fait chair, et la virginité perpétuelle de Marie. Bref, il faut accepter de ne pas tout savoir.
Pour en savoir davantage, il faut accueillir dans la prière la lumière de l’Esprit Saint et s’instruire auprès des mystiques et des théologiens. Il faut aussi accepter des perceptions différentes du mystère.
Deux extrêmes dans lesquels ne pas tomber
Les deux premières lettres que je cite sont représentatives de deux extrêmes dans lesquels il me semble sage de ne pas tomber.
- D’un côté, il y a la tentation d’un faux mysticisme : on se représente Marie et Joseph comme des êtres qui ne sont pas vraiment de ce monde, ni de leur temps, et qui dès le départ s’engagent dans des voies spirituelles totalement inédites. Le vocabulaire des « vœux », en particulier, est à prendre avec précautions, car on y projette une forme et un contenu qui n’apparaîtront que plus tard dans l’histoire de l’Église.
- D’un autre côté, il y a la tentation d’un faux romantisme : on en reste à un niveau psychologique, totalement reconstruit d’ailleurs, et on projette sur le couple de Nazareth les émotions amoureuses qu’on peut connaître, et qui sont trop souvent empreintes de banalité, d’immaturité, et même d’impureté. Cela a été la source d’un malentendu avec des lecteurs. C’est vrai, j’ai repris à mon compte une idée toute simple et moderne : « Marie et Joseph s’aiment ». Mais j’ai contesté en même temps la traduction « romanesque » que l’on donne de cet amour. Dans mon esprit, ils sont unis par un unis par un lien profond, dans l’ordre de la charité théologale, de la communion, de la mission.
Leur unité de cœur et d’âme dépasse toute expérience humaine, car elle est enracinée dans le choix de Dieu et elle est toute orientée vers l’Enfant. Cela me donne l’occasion de critiquer vertement les images diffusées dans les milieux catholiques sous le titre « la Sainte Famille », qu’il s’agisse de statues ou d’icônes. La famille qu’on y voit n’a rien de sacré. Un homme et une femme plus ou moins enlacés, un enfant porté symétriquement par ses deux parents, cela trahit complètement le mystère de l’Incarnation et choque profondément nos frères orthodoxes. Dans leur rigueur théologique, ils prennent soin de mettre Joseph à distance de la Femme et de l’Enfant. Comment suggérer autrement qu’il n’est ni le concubin de Marie, ni le géniteur de Jésus ?
J’en arrive à la dernière question : n’est-il pas troublant et même contradictoire que Marie soit donnée en exemple à la fois aux personnes consacrées et aux personnes mariées ?
C’est vrai : dans toute la tradition spirituelle, Marie est contemplée comme le modèle et la Reine des vierges et des consacrés. Cela n’empêche pas une tradition plus récente de voir aussi en Marie et Joseph le modèle des époux ; la fête de la Sainte Famille a bien ce sens d’exemplarité. Cet apparent paradoxe confirme qu’il est impossible de réduire le mystère incomparable de Marie (et par conséquent de Joseph) à l’une ou l’autre de nos expériences. Ni d’un côté ni de l’autre nous n’avons à « copier » Marie.
En revanche nous avons tous beaucoup à apprendre auprès d’elle. Reine et mère, elle a le charisme d’inspirer et de former les disciples.
Quelle que soit leur vocation.

Extraits de « Jésus de Nazareth. De Nazareth à Jérusalem », de Benoît XVI

7 mars, 2011

du site:

http://www.zenit.org/article-27170?l=french

Extraits de « Jésus de Nazareth. De Nazareth à Jérusalem », de Benoît XVI

ROME, Jeudi 3 mars 2011 (ZENIT.org) – Nous reprenons ci-dessous la traduction française (Editions du Rocher, http://www.editionsdurocher.fr/a_paraitre-EdR.html, Parole et Silence) d’une partie des extraits du livre de Benoît XVI « Jésus de Nazareth. De Nazareth à Jérusalem », parus dans L’Osservatore Romano en italien du 3 mars.
Après le premier volume « Jésus de Nazareth, Du baptême dans le Jourdain à la transfiguration », ce second tome propose « une réflexion personnelle » sur la mission, la passion et la résurrection du Christ. Il aborde des questions fondamentales comme le mal dans le monde, et la discrétion de Dieu. Le livre sera présenté au Vatican le 10 mars par le cardinal Marc Ouellet.

Le mystère du traître
La péricope du lavement des pieds nous place devant deux manières différentes par lesquelles l’homme réagit à ce don: Judas et Pierre. Tout de suite après avoir évoqué l’exemple, Jésus commence à parler du cas de Judas. Jean nous rapporte à cet égard que Jésus fut profondément troublé et déclara : « En vérité, en vérité, je vous le dis, l’un de vous me livrera » (Jn 13,21).
(…) Jean ne nous donne aucune interprétation psychologique de l’agir de Judas ; l’unique point de repère qu’il nous offre est l’allusion au fait que Judas, comme trésorier du groupe des disciples, aurait soustrait leur argent (cf. 12,6). Quant au contexte qui nous intéresse, l’évangéliste dit seulement, de manière laconique : « Après la bouchée, alors Satan entra en lui » (13,27).
Ce qui est arrivé à Judas, selon Jean, n’est plus psychologiquement explicable. il est tombé sous le pouvoir de quelqu’un d’autre : celui qui brise l’amitié avec Jésus, celui qui se débarrasse de son « joug aisé », n’arrive pas à la liberté, il ne devient pas libre, mais il devient au contraire l’esclave d’autres puissances – ou plutôt : le fait de trahir cette amitié découle alors de l’intervention d’un autre pouvoir auquel on s’est ouvert.
Et pourtant, la lumière qui, venant de Jésus, était tombée sur l’âme de Judas, ne s’était pas éteinte complètement. il y a un premier pas vers la conversion : « J’ai péché », dit-il à ses commanditaires. Il essaie de sauver Jésus et rend l’argent (cf. Mt 27,3s.). Tout ce qu’il avait reçu de Jésus de pur et de grand demeurait inscrit dans son âme – il ne pouvait pas l’oublier.
Sa deuxième tragédie – après la trahison – est qu’il ne réussit plus à croire à un pardon. Sa repentance devient désespoir. il ne voit plus désormais que lui-même et ses ténèbres, il ne voit plus la lumière de Jésus – cette lumière qui peut illuminer et même outrepasser les ténèbres. Il nous fait ainsi découvrir la forme erronée du repentir : un repentir qui n’arrive plus à espérer, mais qui ne voit désormais que sa propre obscurité, est destructeur et n’est donc pas un authentique repentir. la certitude de l’espérance est inhérente au juste repentir – une certitude qui naît de la foi dans la puissance supérieure de la lumière qui s’est faite chair en Jésus.
Jean conclut le passage sur Judas de manière dramatique avec ces mots : « Aussitôt la bouchée prise, il sortit ; il faisait nuit » (13,30). Judas sort – dans un sens plus profond. Il entre dans la nuit, il quitte la lumière pour aller vers l’obscurité ; le « pouvoir des ténèbres » l’a saisi (cf. Jn 3,19 ; lc 22,53).

La dernière Cène
Une chose est évidente dans toute la tradition : l’essentiel de cette Cène de congé n’a pas été la Pâque ancienne, mais la nouveauté que Jésus a réalisée dans ce contexte. Même si ce banquet de Jésus avec les Douze n’a pas un repas pascal selon les prescriptions rituelles du judaïsme, en rétrospective la connexion intérieure de l’ensemble avec la mort et la Résurrection de Jésus est apparue évidente : c’était la Pâque de Jésus. et, en ce sens, il a célébré la Pâque et il ne l’a pas célébrée : les rites anciens ne pouvaient pas être pratiqués ; quand vint leur moment, Jésus était déjà mort. Mais il s’était donné lui-même et ainsi il avait vraiment célébré la Pâque avec eux. De cette façon, l’ancien rite n’avait pas été nié, mais il avait seulement été porté ainsi à son sens plénier.
Le premier témoignage de cette vision unifiante du nouveau et de l’ancien, que réalise la nouvelle interprétation de la Cène de Jésus par rapport à la Pâque dans le contexte de sa mort et de sa Résurrection, se trouve chez Paul, dans 1 Corinthiens 5, 7 : « Purifiez-vous du vieux levain pour être une pâte nouvelle, puisque vous êtes des azymes. Car notre Pâque, le Christ, a été immolé ! » Comme en Marc 14, 1, le premier jour des Azymes et la Pâque se succèdent ici, mais le sens rituel d’alors est transformé dans une signification christologique et existentielle. Les « azymes » doivent maintenant être constitués par les chrétiens eux-mêmes, libérés du levain du péché. l’Agneau immolé, cependant, c’est le Christ. En cela Paul concorde parfaitement avec la description johannique des événements. Pour lui, la mort et la Résurrection du Christ sont devenues ainsi la Pâque qui perdure.
D’après cela, on peut comprendre comment la dernière Cène de Jésus, qui n’était pas seulement une annonce, mais qui comprenait aussi, dans les dons eucharistiques, une anticipation de la Croix et de la Résurrection, a bien vite été considérée comme Pâque – comme sa Pâque. et elle l’était réellement.

Jésus devant Pilate
Le troisième acte est le couronnement d’épines. Les soldats se moquent de Jésus avec cruauté. Ils savent qu’il se prétend roi. (…). Ils le revêtent, lui – l’homme frappé et blessé sur tout le corps – des signes caricaturaux de la majesté impériale : le manteau pourpre, la couronne d’épines tressée et le sceptre de roseau. Et ils lui rendent hommage : « Salut, roi des Juifs ! » ; leur hommage consiste en gifles par lesquelles ils manifestent, encore une fois, tout le mépris qu’ils ont pour lui (cf. Mt 27,28s. ; Mc 15,17s. ; Jn 19,2).
(…) Jésus est conduit devant Pilate sous cette apparence caricaturale, et Pilate le présente à la foule – à l’humanité : ecce homo – « voici l’homme ! » (Jn 19, 5).
(…) Ecce homo – cette expression acquiert spontanément une profondeur qui va bien au-delà de ce moment-là. en Jésus apparaît l’être humain en tant que tel. En lui est rendue visible la misère de tous ceux qui sont frappés et anéantis. Dans sa misère se reflète l’inhumanité du pouvoir humain, qui écrase le faible. en lui se reflète ce que nous appelons « péché » : ce que devient l’homme lorsqu’il se détourne de Dieu et prend en mains de manière autonome le gouvernement du monde.
Mais il y a un autre aspect qui est vrai également : la profonde dignité de Jésus ne peut lui être enlevée. Le Dieu caché reste présent en lui. L’homme frappé et humilié reste aussi image de Dieu. Depuis que Jésus s’est laissé frapper, toutes les personnes blessées et humiliées sont justement image du Dieu qui a voulu souffrir pour nous. Alors, au coeur de sa Passion, Jésus est une image d’espérance : Dieu est du côté de ceux qui souffrent.
Finalement Pilate s’assied sur le siège du juge. Il dit encore une fois : « Voici votre roi ! » (Jn 19,14.) Puis il prononce la sentence de mort.
Sans doute la grande vérité, dont avait parlé Jésus, lui est restée inaccessible ; mais la vérité concrète de ce cas, Pilate la connaissait bien. Il savait que Jésus n’était pas un délinquant politique et que la royauté qu’il revendiquait ne représentait aucun danger politique – il savait donc qu’il devait être acquitté.
(…) Mais, en fin de compte, c’est l’interprétation pragmatique du droit qui l’emporta chez lui : il y a plus important que la vérité du cas présent, c’est la force pacifiante du droit, voilà ce que fut peut-être sa pensée et ainsi se justifiait-il à ses yeux. Absoudre l’innocent pouvait non seulement être source d’ennuis pour lui personnellement – cette crainte fut certainement un motif déterminant dans son comportement -, mais cela risquait encore de provoquer d’autres désagréments et des désordres qui, particulièrement au moment des fêtes de la Pâque, devaient être évités.
La paix fut en ce cas plus importante pour lui que la justice. Non seulement la grande et inaccessible vérité devait passer au second plan, mais aussi celle du cas concret : il crut ainsi accomplir le vrai sens du droit – sa fonction pacificatrice. Ainsi, peut-être, apaisa-t-il sa conscience. Sur le moment, tout sembla bien aller. Jérusalem resta calme. Toutefois le fait que la paix, en dernière analyse, ne peut être établie contre la vérité, devait se manifester plus tard.

Libreria Editrice del Vaticano

bonne nuit

7 mars, 2011

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. 965-1239274739bj4i

Skyscape con gabbiano

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Saint Bonaventure : « Je suis la vraie vigne » (Jn 15,1)

7 mars, 2011

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR

Le lundi de la 9e semaine du Temps Ordinaire : Mc 12,1-12

Commentaire du jour
Saint Bonaventure (1221-1274), franciscain, docteur de l’Église
La Vigne mystique, ch. 5, 4-5 (attribué à tort à saint Bernard)
« Je suis la vraie vigne » (Jn 15,1)

      Doux Jésus, en quel état je te vois ! Très doux et très aimant, qui t’a condamné à une mort si amère ? Seul Sauveur de nos blessures anciennes, qui donc t’amène à souffrir ces blessures, non seulement si cruelles mais encore si ignominieuses ? Douce vigne, bon Jésus, voilà le fruit que te donne ta vigne…

      Jusqu’à ce jour de tes noces, tu as patiemment attendu qu’elle produise des raisins, et elle ne donne que des épines (Is 5,6). Elle t’a couronné d’épines et elle t’a entouré des épines de ses péchés. Cette vigne, qui n’est déjà plus la tienne mais qui est devenue une vigne étrangère, qu’elle est devenue amère ! Elle t’a renié en criant : « Nous n’avons pas d’autre roi que César » (Jn 19,15). Après t’avoir chassé du vignoble de ta cité et de ton héritage, ces vignerons t’ont mis à mort : non pas d’un coup, mais après t’avoir accablé par le long tourment de la croix, et t’avoir torturé par les blessures des fouets et des clous… Seigneur Jésus…, toi-même tu livres ton âme à la mort –- personne ne peut te l’enlever, c’est toi qui la donnes (Jn 10,18)… Quel échange admirable ! Le Roi se donne pour l’esclave, Dieu pour l’homme, le Créateur pour celui qu’il a créé, l’Innocent pour les coupables.

Mat-5-7-Sermon_ on the mount_sur la montagne

5 mars, 2011

Mat-5-7-Sermon_ on the mount_sur la montagne dans images sacrée 19%20VICTORIAN%20SERMON%20ILLUMINATION%20PEARLS%20BEFORE%20SW

http://www.artbible.net/3JC/-Mat-05,01-07-Sermon_%20on%20the%20mount_sur%20la%20montagne/index4.html

Prier chaque jour (Cardinal Jean-Marie Lustiger)

5 mars, 2011

du site:

http://www.mavocation.org/vocation/spiritualite/priere/9-chaque-jour.html?tmpl=component&print=1

Prier chaque jour

Cardinal Jean-Marie Lustiger

Il faut prier chaque jour. Je dis bien : chaque jour. Vous me demandez pourquoi chaque jour ? Parce que c’est ainsi que l’homme est fait. Nous sommes des êtres pétris du sol de notre terre.
Nous sommes solidaires de cette terre et des êtres vivants qui nous entourent. Il y a des jours et des nuits, des soirs et des matins, comme le dit le premier chapitre de la Genèse.
Notre vie se déroule dans le temps. Notre liberté est la liberté d’un être de chair et de sang qui doit vivre dès à présent dans l’éternité de Dieu, mais au jour le jour.
Quand on veut ainsi remettre à Dieu sa vie, il faut la lui remettre chaque jour. Vous connaissez bien la demande du Notre Père : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. » Quelles qu’en soient la traduction et l’interprétation, elle porte sur « l’aujourd’hui ».
Prendre sa vie pour l’offrir à Dieu, c’est accepter chacun des jours comme un don que Dieu fait et le lui rendre, dans une prière d’action de grâce, de bénédiction, de demande, de supplication.
Prier dans le secret. Je dirai plus : prier au moins matin et soir.
Je vais m’endormir et me livrer à la nuit. Par l’abandon au sommeil, je me dispose au repos dont mon corps, mon esprit, mon psychisme ont besoin, le repos qui va refaire mes forces.
L’Église met sur nos lèvres la prière du Christ qui, sur la croix, avant de mourir, prononce (Lc 23, 46) cette phrase du psaume 30, 6 : « Entre tes mains, Seigneur, je remets mon esprit. » Nous sommes donc associés à l’abandon du Christ entre les mains de son Père, non seulement à l’heure de notre mort, mais chaque soir, dans cette remise de nous-mêmes à la souveraine liberté de Dieu.
Ainsi, l’endormissement devient un acte de confiance en la bonté de Dieu ; il nous dénoue des tensions de la journée, des duretés de la vie. Prier le soir, c’est s’endormir avec le Christ ; c’est, avec le Christ, s’abandonner entre les mains de Dieu.
La prière du matin. Quand je me réveille, au lieu de sortir péniblement du sommeil en secouant ma fatigue comme une bête et en me dépêchant pour ne pas être en retard, avant les premières occupations, prendre un moment, si court soit-il, pour magnifier le jour qui vient, ce réveil qui m’est donné comme un événement de la création et du monde et de notre vie, comme un instant où je peux à neuf recevoir l’existence jaillissant gratuitement de la main de Dieu, comme une résurrection, un surgissement avec le Christ.
Chaque jour de notre vie est un événement ! Un événement qu’il faut prendre comme un cadeau que Dieu nous fait, comme un espace où nous sera donnée la liberté de l’aimer et d’aimer nos frères ; de l’adorer et de faire connaître sa splendeur aux hommes créés à sa ressemblance et à l’image de son Fils bien-aimé ; de vivre et d’accomplir notre tâche d’homme et de femme, la mission que Dieu nous confie, lui qui nous fait exister et qui nous donne la vie. Chaque jour doit être reçu comme le présent qui nous est fait en cet instant par Dieu, notre Créateur et Père.
Chrétiens, par la grâce qui nous est donnée, nous pouvons de tout le jour – et non seulement « sept fois par jour » – faire la matière d’une offrande et d’une louange adressées à Dieu notre Père.

commentaire sur: Deutéronome 11,18.26-28

5 mars, 2011

du site:

http://www.bible-service.net/site/434.html

commentaire sur: Deutéronome 11,18.26-28

 Le cœur de ce passage de la fin du livre du Deutéronome est clairement dans ces mots : “ Aujourd’hui, je vous donne le choix… “  Autrement dit, après avoir donné toutes les lois qui sont comprises comme des lois de liberté, qui empêchent tout retour à la vie en Égypte, c’est-à-dire à l’esclavage, Dieu, par l’intermédiaire de Moïse, invite clairement à faire un choix : entre la bénédiction et la malédiction, entre le bonheur et le malheur, entre la vie et la mort. Ou, pour le dire autrement, le choix entre la fidélité au Seigneur (qui se traduit par l’obéissance à ses commandements), accompagnée de la bénédiction, ou bien l’infidélité qui devient une malédiction.
Le vocabulaire employé n’est plus guère le nôtre : nous ne parlons plus beaucoup de malédiction ; les mots « décrets et commandements » ne sont guère à la mode, mais nous comprenons bien que la Loi de Dieu telle qu’elle est exprimée dans la Bible est une loi de vérité et de liberté, une Loi qui formalise le choix absolu de la vie, qui organise le respect de l’autre, la protection des faibles et finalement le bonheur et le salut de l’humanité. La Loi dans la Bible, cela signifie davantage le chemin, une bonne orientation de vie pour réaliser la volonté de Dieu, que « Loi » au sens juridique du terme. Observer les commandements et les décrets de Dieu, c’est entrer dans la justice de Dieu, c’est accomplir le projet de Dieu. C’est à partir de cette clé de lecture que les théologiens et les prophètes du peuple d’Israël analyseront toute l’histoire du peuple, et notamment le drame de l’exil à Babylone. 

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